warning: british people. ft. johnny & maddox

La journée commence si bien ; c'est que ce flirt impromptu se transforme doucement mais sûrement en quelque chose... D'agréable et un poil addictif ; Maddox aime son travail à l'université, mais il l'aime d'autant plus depuis qu'il y a des petits mots qui se cachent ci-et-là pour lui. Les journées, même pluvieuses (surtout celles-ci), deviennent plus enchanteresses que d'habitude. Et ce matin, les yeux encore un peu collés par le sommeil (c'est ça de dormir pour deux), il avait eu droit à un mot directement dans sa boite mail... C'était un peu comme recevoir une lettre à domicile - et maintenant Maddox veut en envoyer chez Johnny - et se retrouver à sourire béatement face au fait que, tout bêtement, Faulkner avait pensé à lui cette nuit ; au beau milieu de celle-ci même ! Et il avait pris la peine de lui écrire.

Mince ; peut-être que Maddox est un brin piqué.

Alors il avait répondu au plus vite, sans même trop réfléchir ; juste avec cette sincérité que le réveil si peu de temps avant lui arrache... Sauf pour Solaris, parce qu'il fait depuis toujours attention à Icarus et doit continuer, plus que jamais. Pour le cocktail, il met le premier qui lui vient en tête - sans doute parce qu'il y a "old" dans le titre et qu'en bon archéologue, ça l'attire - et parce que Splinter le regarde faire, il pense à la rajouter dans la signature.

Voilà.
Les tartines, à présent !

Tout le temps de se préparer, il avait parlé avec la rate, lui avait demandé son avis sur la question ! "Tu crois que je pourrais lui dire la vérité ?" Il hésitait entre une chemise ou son fameux t-shirt qui réclame de sauver des chevaux de leurs fameux cowboys. "Et si je me plante et qu'il arrête tout ?" Raaah... Va pour le t-shirt ! Splinter, durant ce temps, était à dodeliner du museau, allant un coup à droite pour dire oui, un coup à gauche pour dire non - c'est ce que Maddox lui a appris à faire... Mais il ne regarde même pas, ce bougre d'idiot, trop occupé à s'habiller ! "Merde, je pourrais lui offrir des fleurs aussi... T'en penses quoi ?" Un coup à droite ; ah, cette fois il la voit ! Et sourit, se baissant pour lui embrasser la tête. "T'as raison !" Alors il trouvera des fleurs, peut-être sur le temps de la pause à midi ? Faut qu'il check son emploi du temps, savoir s'il a un creux dans l'après-midi sinon...

Et puis cette matinée se passe au mieux - le groupe d'étudiants qui a parié sur le fait qu'il ne porterait pas de chemises aujourd'hui a gagné un café de la part des autres - si bien qu'il en oublie un peu l'histoire des fleurs - c'est qu'il songe déjà à autre chose - et quand il rentre dans son bureau, c'est à voir Splinter récupérer une de celles séchées du bouquet que Johnny lui avait offert qu'il se rappelle ! "Ah ! T'es la meilleure, j'avais oublié !" Oh, elle sait bien, elle le connaît à force ; vingt ans avec le même humain, ça en apprend bien assez dessus pour savoir quand il a la tête ailleurs.

Il récupère le pétale entre les pattes de la rate, quand on éructe dans son bureau.

Regards surpris de la part du mutant et de son âme liée ; Splinter lorgne de l'un à l'autre, sans doute à se demander quelle bêtise avait pu faire Maddox... Ou bien, est-ce lui qui se pose la question ? La frontière est fine parfois. "Que... ?" Toujours est-il que l'affolement du coeur est bien celui du mutant, jusqu'à temps que Faulkner perce le mystère sur le pourquoi du comment.

Quelques secondes suspendues, avant de sourire à son tour.

Est-ce qu'il devrait être effrayé, plutôt que de le trouver adorable ? Il rend la fleur qu'il tenait à Splinter et approche de l'invité - après tout il est toujours convié à venir, désormais. "Moi, un poète ?" Le sourire s'agrandit. "Vous devez confondre !" N'est-il, après tout, pas un pécore qui avec un pinceau ridicule époussète la terre à la recherche d'un bout de muraille plus vieille que tous leurs ancêtres réunis ? "C'est bel et bien vous, le poète !" Il s'arrête, proche de lui ; est tentée par mille approches. "Mais je suis prêt à tenter de vous voler le titre encore, si j'ai le droit à une visite à chaque fois." Un rire est entendu ; joyeux et complice.

Cette fois, il l'avait fait exprès.

Il avait envie d'être proche de lui ; sans savoir la limite qu'il peut franchir. Il est d'un temps où on prenait du temps pour se courtiser, d'avant de s'accorder de premiers émois à travers quelques baisers timides ; et ne sait même pas s'ils sont tout à fait sur la même longueur d'onde, malgré des premiers signes évidents. Et il lui semble que le premier qu'il remarque le plus se passe là, maintenant ; avec cette bise qui lui arrache un nouveau rougissement ; plus léger que la dernière fois, parce qu'il est plus dû à un frémissement du coeur cette fois. Mais pour cette fois, la main reste sur son bras ; c'est agréable, cette chaleur. "Bien... Je ne voudrais pas vous contrarier." Les yeux dans les yeux ; se perdant sur cette vision, fort agréable ; devrait-il lui dire à nouveau qu'il est plaisant ?

Ah, le compliment attendra ; parce qu'on ose critiquer sa tenue !

Maddox souffle un rire, décide de saisir cette occasion. "Comment ça !" Alors il dégage son bras de la main de Faulkner, juste pour venir mieux l'attraper de la sienne, s'éloignant un peu par la même occasion ; se présentant avec sa main libre, théâtrale dans sa manière d'être ; faisant le pitre, dans l'espoir de séduire un peu ainsi. "Regardez mieux ! Ca me va parfaitement, en plus." Il tente de le convaincre ; c'est que de base les t-shirts à motifs étaient une stratégie pour faire "jeune de cette époque"... Mais Maddox y trouve finalement un réel amusement et une esthétique qui lui plaît.

Et quand il cesse de faire le clown, il se rapproche à nouveau, pour laisser à leurs bras un peu de repos... Et que son pouce puisse caresser discrètement la peau de l'autre - autant dire que ça peut que se remarquer. "Je pensais justement à vous, avant que vous ne débarquiez." Le ton est moins plaisantin, plus sincère. "Avez-vous la main verte, Faulkner ?" Celle-ci même qu'il niche dans la sienne ? C'est que Maddox a envie, finalement, de lui offrir une petite plante qui pourrait égayer le bureau ou l'appartement de l'autre professeur - au choix.

Il y a un sourire plus appuyé en entendant qu'il le regarde ; il y a une certaine satisfaction à l'entendre dire ça, l'impression qu'ils sont seuls au monde à cet instant précis. C'est faux, tout en étant vrai à la fois, parce que Splinter est allée se poser ailleurs, ne les dérangeant ainsi plus ; au moins sont-ils tranquilles dans ce bureau, à laisser naître cette étincelle entre eux, sans aucun regard parasite.

Faulkner le regarde.

Et même qu'il le fait rire. "Je suis très bon cavalier." Qu'il répond, tac-au-tac, amusé par cette interaction - et bien entendu sans mesurer combien ça pourrait être pris pour autre chose que ce qu'il veut dire - et par cette possibilité d'un nouveau débat sur t-shirt et les fameux scénarios qu'il inspire. Préfère rebondir ; laisser son pouce se mouvoir sur un bout de peau ; pour mieux repenser plus tard à cette sensation qui anime l'instant.

Et penser à mille réponses sur ce que Faulkner a bien pu faire.

Exister, déjà (quoique, il doit y avoir des mutants qui mettent à mal ce genre de rhétorique) ; ne jamais avoir de parapluie quand il pleut (d'ailleurs il n'a pas eu la réponse pour cette fameuse quête personnelle) ; avoir osé lancer tout cet arc de séduction qui le rend à nouveau jeune dans sa tête.

Pas de parenthèses, cette fois.

L'expression qu'utilise l'autre le fait un peu plus sourire - Maddox est persuadé qu'il a fait exprès - avant de secouer un peu la tête. "Non, mais..." Il hésite un instant, avant de regarder autour d'eux un instant, comme à la recherche de quelque chose. Puis il en revient à lui, se lance enfin. "Je peux vous inviter à manger ?" Maddox a presque toujours faim, la faute à sa première mutation éternellement active. Un contrecoup comme un autre, en plus de se nourrir lui et l'être auquel il est lié aussi. Mais ça peut être l'occasion d'un nouveau moment ensemble. "J'aimerais vous offrir un petit quelque chose sur la route. De retour, si vous acceptez." Bon, pas difficile de deviner ce que serait le thème du cadeau avec cette question, mais il peut au moins garder la surprise de la plante en question.

Lui prouver ; en plein milieu de New Blossom ? Mais ils sont en Amérique, sans doute doit-il y avoir cent ranchs dans les alentours ! "Un jour, je vous le promets." Même si ça fait bien vingt ans qu'il n'a pas monté et qu'il s'en rendrait compte une fois sur place que ce n'était plus aussi fluide qu'avant (puis pour peu qu'il ait une selle western...) pour cette exacte raison.

Mais ça sera pour une toute autre fois.

Parce que Maddox a envie de se dévoiler un peu ; et offrir une plante est une bonne idée pour ça. Mais il ne peut pas juste le laisser juste là en attendant d'aller la trouver. Et la vérité est qu'il n'a pas envie non plus de déjà le quitter, a envie de profiter encore un peu de sa présence. Alors l'idée semble toute trouvée ; proposée aussitôt - non c'est faux il a cherché quand même un instant - et sourit avec une joie toute simple quand Faulkner accepte. Retrouve sa main (fais un peu frais dans le creux de ses doigts) et l'observe se mouvoir, un peu curieux. "Je me demande qui a osé vous écrire de bon matin." Qu'il glisse, avant de se tourner pour qu'il puisse lui mettre son manteau.

Le geste est agréable.

Mais contre sa nuque, un frisson nait ; et il doit prendre une inspiration appuyée, qu'il relâche presque trop lentement alors qu'il se retourne, observe ce visage qu'il a aussi envie d'embrasser. "J'ai cours à quatorze heures quinze. Et vous ?" Qu'il demande, levant à son tour les mains pour ajuster son écharpe autour de la gorge qu'elle habille à cet instant précis - frôle ainsi légèrement sa peau du bout des doigts. "Si vous la gardez, Splinter va venir avec vous." Johnny est prévenu ; s'il veut éviter de se retrouver avec la bestiole lovée contre lui, mieux vaut-il laisser son écharpe au Threepwood.

Et en même temps, Maddox est curieux de voir ça.
Peut-être même s'accorderait-il le luxe de prendre les deux en photo.

(Parfaite excuse, oui.)

Se détache finalement de Johnny, assez pour aller récupérer son sac et extraire de celui-ci le nécessaire pour aller manger (son portefeuille, son portable et les clefs de son bureau), fourrant le tout dans une poche. "Alors, prêt à partir ?" Et si Johnny assume Splinter pour la route, alors, il n'échappe pas à la photo que Maddox a envie de faire.

De son âme liée et de cet autre professeur qui le fait frissonner.

Faulkner répète qu'il est charmant ; et c'est définitivement une belle journée, pour Maddox. Paré à partir, il ne peut qu'avoir ce sourire de grand bêta ; va vraiment falloir y faire quelque chose. Mais Johnny va pour lui rendre l'écharpe et ça fait un peu rire Maddox, parce qu'il comprend en vérité. "Oh, ne vous en faites pas, elle se cale elle-même pour être au plus confortable et en sécurité." Animal déjà intelligent de base, ses instincts sont toujours bel et bien présent. Compliment donné et cette fois, Maddox se fait plus doux dans sa manière de parler. "Elle vous allait mieux encore." Aussi pour ça, sans doute, qu'il avait de faire une photo de lui avec ; et il ne compte pas Maddox qu'il souhaite faire des photos des gens qui comptent pour lui, pour en garder à jamais le souvenir.

Splinter se dresse sur ses pattes arrières, lorgnant vers les deux ; Threepwood tend la main après la remise d'écharpe pour qu'elle grimpe dedans et la laisser filer dedans. "Regardez, rien à faire." On voit l'écharpe bouger déjà ; la rate se fait son petit nid, n'a malheureusement pas de cheveux longs à rameuter en prime mais a appris à faire avec (Maddox ne les as eu longs qu'en Antarctique, étrangement) depuis le temps. Alors c'est les bords qu'elle ramène vers l'intérieur et se cale contre la peau de son ami ; Maddox sent la queue de l'animal venir enserrer le rond de sa gorge, parce que ça l'aide à se stabiliser ; et voilà ! Leur petit show est terminé.

Même si pour eux, ce n'est qu'une vieille habitude.

La ville s'offre à nouveau à eux ; et parce que Maddox n'a aucune idée de où ils pourraient aller, il se dit que le restaurant où ils vont à l'occasion avec Caleb est une bonne destination - c'est que tout y est bon. Il tente de réfléchir à la route, pour y avoir un fleuriste sur le chemin de retour ; et s'il n'en voit pas à l'aller, Maddox cherchera sur son téléphone à un moment ou un autre. Mais la question des parapluies est soulevé ; et il a un regard en biais pour regarder un instant Faulkner, appréciant sa réponse pour ce qu'elle veut dire. "Éternellement oubliés alors, j'imagine." Est-ce terrible si chaque jour, il souhaitera voir des nuages par-dessus la ville ? (Oui.)

Mais en prime, l'invitation à aller au cinéma est accepté - lui fait terriblement plaisir, tiens. "Oh. Il faudra regarder à l'occasion les séances, alors... Ou je vous fais la surprise du film ?" Promet pas du tout d'être compliqué, cette affaire encore. Il espère qu'ils auront des sous-titres en anglais pour lui - c'est que le français, ça fait quand même longtemps qu'il n'a pas tenté de le parler... Peut-être peut-il le comprendre en partie, mais sûr qu'il raterait des subtilités, sans sous-titres. Mais ça sera à lui de faire attention à ce détail, si Johnny lui confie la tâche de choisir parmi les projections disponibles.

Le reste, en revanche... Le temps se suspendrait presque en même temps que les mots, s'il n'avait pas cette idée de mail - ça veut dire que Faulkner lui en écrira encore d'autres, en pleine nuit ? S'il n'avait pas tant besoin de dormir (toujours la faute à sa mutation active), il pourrait veiller tardivement par moment juste dans cette attente... Mais Johnny a mieux encore en tête et sera sans doute déçu de la non réaction de Maddox - quoiqu'il devait avoir l'air content durant ce bref instant ; l'est encore plus, d'ailleurs. "C'est une nouvelle proposition de rendez-vous galant, Faulkner ?" Ben quoi ? Lui propose le ciné, Johnny c'est une sortie d'un soir !

Bien sûr qu'aller voir un film sera le sien, de moment qui se veut romantique.
Ils vont encore en bouffer, des papillons - pas qu'un peu même !

Va pour passer à une rue sur la gauche, à une altercation, plutôt que de passer le passage piéton et de continuer leur route. "Avec plaisir." Qu'il fini par dire, acceptant bien entendu l'invitation - pas fou le mutant.

Le sourire flotte sans arrêt sur ses lèvres.


Le restaurant a été trouvé ; une allure un peu ancienne, alors qu'il est forcément neuf (du moins, à l'échelle du temps) ; Maddox soupçonne qu'on fiche tous les clients qui viennent ici pour repérer les centenaires aux allures juvéniles encore... Tombe bien, ils en ont deux une fois encore - même si Threepwood l'ignore pour cette fois. Il lui ouvre la porte pour le laisser rentrer et suit ensuite, vient à se poser à table ensuite, défaisant les boutons de son manteau pour mieux le délaisser sur le dos de sa chaise. Il les trouve un poil trop basses, ses longues gambettes qui lui posent légèrement problème... Mais son estomac reste le grand vainqueur et il aura tout le chemin retour pour se les dégourdir ! Avise Faulkner, à la place de se plaindre mentalement. "J'imagine qu'il vaut mieux éviter un quelconque apéritif." Souffle un rire ; prendra de l'eau dès lors.

* * *


Maddox est beau à voir, enveloppé dans cette euphorie du début, de quand les promesses sont douces et tendres ; quand flotte encore cette légère incertitude sur ce qu'il peut se passer. Pourtant ça semble évident (et ça lui plaît) mais peut-être entretienne ce très léger mystère exprès ? Ou bien, c'est juste qu'ils ne s'imposent pas d'aller vite, de pouvoir se séduire rien que d'avec les gestes et les mots, sans rajouter encore tout ce qui est plus intense. Pourtant, Maddox sent son coeur faire des marathons et se retrouve parfois essoufflé à songer aux moments qu'ils passent ensemble. Il voudrait pouvoir lui dire encore mille fois mieux combien il apprécie leurs moments - mais apparemment il doit arrêter !

Pourtant les voici face à face ; à ne même plus se cacher derrière des faux semblants ; Maddox le regarde d'avec cette lueur légère dans le regard, celle qui dit qu'il est heureux de ce moment à deux, volé au quotidien ; rien n'était prévu et Maddox sait qu'il pourrait apprécier que ça le devienne. Oui, c'est indéniable à présent : Faulkner lui plaît. "Un peu. Mais surtout, on a cours après." Et même s'il se la joue professeur cool et détendu... Il y a des limites qu'il préfère se fixer ! (Sans doute que flirter avec un collègue devait en faire partie mais il fallait bien transgresser une règle.) Doucement il se défait de l'écharpe, mais de manière à ce que Splinter puisse rester dedans - un rat dans un restaurant, même de compagnie, n'est jamais vraiment le bienvenu - et dépose le paquetage avec délicatesse sur ses cuisses. Quand on sait ce qui se trouve à l'intérieur, on comprend que l'habile manœuvre est une habitude pour ne pas trahir la présence de l'animal. "De temps en temps. Le lieu est agréable, la nourriture bonne et c'est pas trop loin de la faculté..." Que des avantages pour lui ! "Vous aussi ?" À le voir faire, sans checker le menu, il dirait que oui !

Maddox prendra pour ce jour un plat végétarien ; une envie de patate douce qui lui est venu plus ou moins naturellement.

Il sent leurs genoux qui se tamponnent parfois ; et à chaque fois, il se dit qu'il aimerait juste laisser le sien là, proche, contre. "Vous êtes en vérité vous-même français, c'est ca ?" Plaisanterie (qui serait terrible si c'était le cas) (Maddox reste un anglais dans l'âme) quand est amorcé la fameuse nouvelle qui doit être annoncée ; un sourire complice, parce qu'il lui semble qu'après cette rentrée en fanfare dans son bureau, Johnny soit dans une énergie de dramaqueen (qu'il adore au demeurant) capable de rendre la révélation d'un post-it grave...

Suffisait de voir les fleurs qu'il avait déjà reçu.

Mais ici, il s'agit plutôt d'un chat ! D'une future reine (ça parle à l'anglais ça) même, au vu de son petit nom. Et ça amuse d'autant plus Maddox qu'il est persuadé que l'animal doit beaucoup ressembler à son maître, dès lors. "Oooh ! Et avez-vous une photo de l'altesse ?" Il est curieux ; il essaye d'imaginer le quotidien de Johnny, à présent ; imagine l'homme chez lui, l'ordinateur sur les cuisses et la minette collée à lui sur un flanc, tandis qu'il écrivait son mail à minuit passé. L'image est charmante ; elle va l'accompagner un moment sans doute. D'autant plus quand la fameuse se dévoile. Maddox pose les bras sur le bord de la table pour pouvoir se pencher vers l'avant, regardant les photos défiler. "Elle est magnifique !" Maddox est un amoureux des animaux ; sans doute la faute à sa mutation et ce premier lien qui s'était fait d'avec un chien quand celle-ci s'était enfin réveillée. "Quel âge a-t-elle ?" Curieux ; investi.

Une page et des mots.
Il n'a pas le temps de reconnaître quoi que ce soit..

Il hésite à plaisanter sur ça, mais se remet plutôt correctement sur sa chaise et vient poser une pogne contre l'écharpe, à s'assurer que Splinter n'a pas bougé ; il ressent son bien être et la chaleur qui l'enveloppe - ils sont remplis de belles émotions, l'un et l'autre. "Elle est trop belle pour en descendre." Puis ça n'a disparu que depuis quarante ans. "Et puis, ce n'est même pas dit vous savez. Selon comment on lui introduit Splinter, elles pourraient s'entendre à merveille... Et Splin' est vraiment douée pour amadouer les autres." Qu'il dit dans un sourire, parce que sa bouille en a fait fondre plus d'un, meme les plus durs d'apparence ! Même Caleb est fan, alors que l'homme peut devenir un dragon ! "Et si cela doit advenir, nous ferons attention." C'est étrange d'en parler ainsi ; il a envie d'y mettre plus de certitude.

Mais ils ont déjà bien assez de promesses d'avenir comme ça.
Sans doute. (Il en meurt d'envie quand même.)

Pince les lèvres un instant. "J'espère la rencontrer, un jour." Voilà ; c'est bien, ainsi ; c'est juste mettre à plat une envie, sans l'imposer pour autant. C'est juste partager cette envie de faire partie du paysage, d'un quotidien qu'il ne peut qu'imaginer pour le moment.

Récupère la carafe d'eau pour les servir ; et boire une gorgée ensuite, pour s'hydrater un peu - calmer un peu la flamme interne. "Ah, au fait !" Qu'il reprend en posant son verre. "J'espère que vous n'avez pas laissé totalement tomber l'idée du parchemin. J'ai très envie de voir ça, désormais." Son côté archéologue, sans doute.

Le sourire ne faiblit pas, même lorsque Faulkner évoque un frère ; déjà cent ans et quelques que Maddox avait perdu le sien, si petit encore dans sa tête. Il ne dirait pas que le deuil a été totalement fait, mais plutôt qu'il a accepté l'idée, qu'il ne peut remonter le temps pour aller l'enlacer une dernière fois avant de disparaître pour l'Egypte ; restera à jamais d'avec ce regret qu'il ne peut qu'accepter. "Quel rustre." Qu'il répond avec amusement, sans rien laisser paraître ; se contente de rentrer dans ce jeu.

Découvre ainsi Princesse ; chasse l'ombre au coeur, laisse l'animal se caler tout contre d'avec déjà juste sa vision. Trois années ; sait comme ça peut être, cet amour infini qu'on peut leur porter ; il y a un soulagement intense chez Maddox à chaque fois qu'il se dit que Splinter ne peut disparaître du jour au lendemain ; qu'elle vivra à ses côtés aussi longtemps que leur lien sera formé - et que c'est pareil pour lui, d'ailleurs. Contre ses cuisses, l'animal pousse un soupir dans son sommeil, mais c'est si léger qu'on ne l'entend même pas. "Je me renseignerais au mieux, si vous voulez." Lire des bouquins, encore et encore, ça le connaît ! Et peut-être qu'ainsi, ça se passera bien avec lui ; un ami ? La question lui brûle les lèvres, mais il se retient d'appuyer le mot.

Ou bien, est-ce juste qu'il se dit qu'ils évoluent.

Alors il se lance dans ce petit bout d'évolution encore ; à signifier cet intérêt pour Princesse et, surtout, pour Johnny. "Nous l'espérons aussi." Il peut bien parler au nom de Splinter ; parfois leurs sentiments fusent et ne viennent à ne faire qu'un ; et c'est le cas, face à l'émotion qui submerge Maddox à cet instant, parce qu'il est heureux de ce moment, parce que Johnny lui fait face et qu'ils sont bien, d'avec l'un et l'autre.

Alors, comme pour rendre le tout plus léger, il s'ose même à rappeler l'idée du parchemin, évoqué ! De trois pages qu'il avait pu dire ; et même qu'il a déjà des mots qui lui sont destinés, qu'il dit ! Alors Maddox écoute ; pourrait lui dire qu'il conserve tout de ce que Johnny a pu lui écrire déjà, même le post-it ; qu'il y a juste rajouté, au crayon à papier, les dates pour ne pas les perdre de vue un jour. De nouveau, un (des ?) frère est mentionné ; Maddox se demande s'il doit rebondir sur le sujet ; mais Johnny aborde quelque chose d'autre encore et ça fait sourire le Threepwood. "Oh, vraiment ?" Qu'il dit, d'abord ; se redressant un peu, pour y mettre le ton. "Vous voulez dire que vos intentions envers moi sont pour l'heure parfaitement claires et que je n'ai pas à déchiffrer encore celles-ci ?" Diantre ! Il l'avait pas vu venir, ce coup-là. "Mince, ça vient à me faire douter de ce que vous pourriez m'écrire dès lors." C'est qu'il ne sait pas bien, Maddox, comment on pourrait rendre flou ce dans quoi ils s'engagent - pas une amitié, pour sûr !

Ou bien, si ; passée la brève déception que pourrait ressentir l'archéologue si ça venait à se conclure ainsi. Mais Maddox s'en remettra ; et a le coeur bien assez gros pour se dire que ça pourrait être chouette aussi.

Et parce qu'il arrête de jouer au zouave, il revient à se remettre dans une position plus détendue ; son regard qui accroche un instant le serveur qui s'en vient d'avec leur repas. Et ça tombe bien, parce qu'il a toujours aussi faim qu'à l'arrivée - plus encore, même. Un "merci" poli quand on leur pose les plats et l'odeur lui ferait presque gronder l'estomac ; mais finalement le gargouillis est léger. Alors ils peuvent s'attaquer enfin à leur repas ! "Bon appétit, Johnny." Ca s'échappe naturellement ; comme s'il était logique qu'à cette table (uniquement à celle-ci) il le nomme plutôt ainsi que par son nom de famille ou par un quelconque titre.

Attend une première bouchée avalée pour reprendre. "Ainsi, vous avez un frère." Le regard est sur l'assiette, pour laisser à l'autre un peu de pudeur si le sujet pouvait être un brin épineux. "Vous êtes l'ainé, ou est-ce lui ?" Se laisse aller à cette envie d'apprendre à le connaître ; et c'est qu'après avoir piqué trois frites et un bout de salade qu'il relève les yeux vers le brun un instant.

Des petites touches d'humour ; des sourires qui parlent tout autant ; l'envie de passer encore bien des moments ainsi. Maddox sait que quand il sera seul, il parviendra à se calmer un peu, mais pour l'heure, le coeur se laisse parfaitement séduire. Le rire joyeux ; son visage qui perd sans doute quelques années, ainsi éclairé. Alors il continue à être un peu audacieux ; ou à offrir à l'instant quelque chose d'unique. Sourit quand son prénom est ainsi dit aussi (ok c'est un peu étrange quand c'est lui qui le dit) et ne regrette pas de s'y être tenté pour cette fois.

Mais avant de trop s'emballer, autant en apprendre plus.

Un frère, plus âgé ; se marre un peu face à la répartie. "Vous portez la sagesse pour deux ?" C'est dit avec un ton taquin, parce qu'une heure même pas auparavant, il rentrait dramatiquement dans son bureau. Mais si le frère est pire, il n'ose imaginer le duo ensemble - et en même temps, ça laisse un peu rêveur.

Puis il y a la phrase qui pique, très légèrement.

Ca le ramène en Europe ; là où avait été le foyer et qu'il n'a plus jamais su réellement retrouver. "Oui et non." Qu'il répond tout aussi calmement, un crouton chopé au passage par sa fourchette. "Mon petit frère est mort il y a longtemps de cela." Dans la fleur de l'âge ; et en même temps, Maddox n'a jamais pu lui reprocher même dans la phase de la colère, parce qu'à peine sa majorité atteinte qu'il était parti aussi - et manqué de mourir en prime, l'idiot. Finalement, ils avaient eu beaucoup en commun, les frangins Blackburn. "Mais j'ai quelques cousin·es, en Angleterre." Il lui sourit - pas tant cela mais il trouve que c'est le meilleur mot qui puisse être, même s'il tient plutôt du grand oncle (mais les liens familiaux le perdent complètement) pour les plus jeunes. "Mais je suis très bien entouré. J'ai beaucoup d'ami·es proches." Il pense à Law, à Caleb, à Gideon (même si ce dernier l'avouera jamais), à Lorcan... Trop de monde, en vérité ; Maddox a toujours occupé le rôle de mascotte avec grand plaisir. "Et Splinter aussi, bien entendu." Il a envie d'aller lui déposer une caresse dans le cou, mais il ne peut pas - se contente de manger la nourriture piquée sur sa fourchette depuis presque déjà une minute.

Ca croque, sous sa dent - Etchebest time.

La bouchée avalée et un trait d'eau pris, il peut reprendre la parole. "Vous avez parlé d'ami·es aussi, en évoquant Princesse." Maddox relève les yeux de son plat, tandis qu'il parle. "Je vous imaginais très sociable déjà avant qu'on ne se mette réellement à parler ensemble." Parce qu'il a le contact facile, parce qu'il venait aisément chercher leurs débats et sans jamais se sentir désarmé face à un argument bon ou non. Et comme tout le reste, Maddox trouve l'idée amusante - comme si c'était pour ça aussi qu'il aimait leurs interactions. "Vous aimez vivre entouré ?" C'était sa supposition de base ; est-elle bonne, alors ?

Johnny a un air fier, et c’est d’un convaincu assuré qu’il répond qu’« Il en faut bien un. » lorsqu’on parle de son frère. Murphy ? Sage ?! (Et lui, alors… ?) Les deux ont sans aucun doute plusieurs décisions de vies questionnables, des histoires trépidantes à raconter autour d’un verre, des anecdotes à rire à gorge déployée — l’avantage du siècle passé, la force de se croire tout puissant avec cette mutation qui leur permet bien des choses, (et les années soixante). Il se livre un peu plus, autant dans un élan de sincérité qu’il aime aussi parler de sa famille, même s'il doit trop souvent masquer la vérité absolue et taire de nombreuses personnes auxquelles il tient énormément ; il n’a pas exactement l’apparence pour parler de ses enfants qui ont passé la cinquantaine, de ses petits-enfants… il n’a le droit de les désigner seulement comme ses ami·e·s, ce qui lui convient bien aussi.

La question posée à Threepwood est assez large et libre d’interprétation, il ne s’attend pas à connaître tous les détails de sa (il suppose) longue vie mais… Les sourcils se froncent d’embarras et d’une peine partagée, qu’il ne souhaitait pas raviver. « Oh. Je suis navré. » Souffle-t-il, essaie de sourire doucement lorsqu’on lui parle de cousinage sur le vieux continent. Et d’ami·e·s proches ; d’à quel point, proches ? (Not asking for a friend.) « Tant mieux, alors. » Qu’il commence, manque de couper la parole, rajoute un rire avant d’acquiescer. « Et Splinter. »  

La meilleure d’entre eux.

Le repas continue (Johnny a faim, après tout) et les questions sont fluides — il a l’impression que l’ennemi conduit un interrogatoire, observe les yeux plissés (plutôt rieurs) et hume d’abord un acquiescement. Il relèverait presque, ‘mais enfin nous parlions réellement avant ?’ ; ne dit rien et se contente de sourire. Termine sa bouchée, avant de répondre. « N’est-ce pas l’une des rares choses rendant vivre supportable ? » Et c’est clairement une réponse d’un vieux de quatre-vingt ans, au moins (combien lui avait donné Threepwood, l’autre jour, déjà ?) ; plutôt que d’un presque quarantenaire (… environ ?). « Les ami-e-s, la famille, les relations ; l’amour, sous toutes ses formes. » Ils pourront mettre ça sous le coude du poète ; d’ailleurs il en oublie de sa liste ! « L’art, aussi, bien sur ! ; Aimez-vous la musique ? En jouez-vous ? Aimez-vous danser ? » La fourchette s’agite en l’air pour faire ces puces imaginaires, reste suspendue quelques secondes où il se permet de prendre une respiration (il a parlé vite) et d’observer les iris… Bleu-gris ? (Pour le plaisir.) « Ou contentez-vous des films de cowboys, et je n’ai de véritables chances qu’en enfilant un affreux chapeau ? » Taquine-t-il, alors qu’il est pourtant en quête d’informations. Il a, après tout, un premier rencard à organiser. Et il faut que ce soit grandiose.

Léger signe de main, au moment d'être navré ; comme pour dire qu'il n'a pas à l'être. C'est vieux, ça date même d'un autre siècle ; et il a appris à faire avec. Comme Johnny après tout, non ? Bien pour ça qu'il lui a confié ça ; qu'il enchaîne aussi sur le reste - pour terminer sur Splinter, la plus importante de toutes. En somme, la vie est belle ; pas besoin d'en douter ou d'en être navré.

Une question lui brûle les lèvres encore.

Allez, encore une autre, hop ! Et la réponse amuse Threepwood, parce que c'est vrai tout ce qu'il peut dire, que ce sont les rencontres qui rendent la vie agréable et belle ; même si pour Maddox, c'est aussi la curiosité qui l'aide à tout aimer ; mais celle pour les gens fonctionne aussi - et au fond, c'est de l'amour, non ? Et l'enthousiasme débordant de Faulkner l'amuse encore, tire un sourire séduit ; parce qu'il l'est, justement. "Enfin, accordez-vous le temps de respirer !" Qu'il plaisante, ainsi. "Déjà, leurs chapeaux ne sont pas affreux ! Au contraire, même ! Ils sont parfaitement adapté à bien des inconvénients de la vie dans la nature !" Le sourire s'entend jusqu'à dans son intonation, à cette manière qu'il répond avec la même énergie débordante ; celle à laquelle il faut bien assez vite s'habituer quand on le fréquente régulièrement. "Et j'aime autant la musique que danser. Mais c'est à craindre que je sois un piètre danseur, ainsi qu'un mauvais musicien." Ca le fait rire. "Je sais à peine jouer un peu de cistre. Enfin, je peux réussir à vous faire croire que ça va, mais hormis quelques mélodies que j'ai faites et refaites jusqu'à me les rentrer en tête, je ne saurais pas vraiment improviser." Ca le fait rire ; se rappelle l'enfance quand le soir ils en jouaient en famille - et puis après, au coin du feu, lors des aventures et qu'un peu de repos faisait du bien. "Mes talents artistiques se situent ailleurs, j'imagine." Notamment le dessin ; mais il le démontrera une autre fois plutôt.

Il a déjà une idée du comment.

Regard plongé dans le sien. "Et vous ?" Curieux - toujours. "Aimez-vous chanter ? Vous avez une belle voix, ça doit être pareil pour le chant." Au pire, qu'il le laisse un peu dans son illusion - ou prenne juste son compliment sur sa voix, parce que Maddox lui laisse volontiers. "Quel autre talent cachait vous encore ?" Il s'interroge ; toujours plus curieux à propos de Faulkner, au point que ça paraît évident pour tout le monde sans doute à force.

Au fond, c'est un peu une envie aussi de découvrir le reste de ces petits (et gros) secrets ; l'envie d'enfin savoir s'il est bel et bien cette figure du passé - à fouiner pour le moindre bout d'indice. "J'ai aussi une question qui pourrait être un peu indiscrète." Bref instant de réflexion. "Dépendamment de comme vous me considérez ? Les américains sont compliqués sur ces points, parfois !" Ou bien est-ce juste Maddox qui ne cache que l'essentiel et est sincère sur la majorité du reste, sans se soucier de si on le prend pour un idiot ou non.

La liste des choses rendant la vie agréable est bien longue, et Johnny se reprend à plaisanter d’un vilain flirt ; siffle un rire qu’on lui dit de respirer, bat des paupières (il respire, voyons) mais secoue déjà la tête en riant encore plus fort. Au contraire ??? Il trouve les chapeaux de cowboy BEAUX ?! Il est peut-être important de rencarder Threepwood dans une exposition d’Histoire de la mode, pour voir, tiens ! L’éduquer un peu… ! « Diable, voulez-vous vraiment avoir ce débat de l’utile contre le beau ?! » Il se plaint en geignant un peu — ils n’ont pas autant de temps devant eux, après tout, mais s’il faut encore discuter pour le convaincre (et, lui, éviter de devoir débarquer quelque part avec un attirail aussi outrageux) (il est de mauvaise foi : il en porte à la ferme, il souhaite juste avoir raison).

Johnny note l’appétence de l’homme pour la musique, sourit des lacunes avouées. « Pas de crainte, cela s’apprend - vous avez de la chance, on me dit bon professeur. » Et il a une mine surprise, de l’instrument dont on lui parle, observe avec attention en essayant d’imaginer Threepwood avec ; clairement, pas un hobbie de fin du siècle dernier. Mais il ne dit rien, sent seulement cette confiance certaine s’installer un peu plus, cet espoir… qu’il n’espère pas vain, qu’il soit réellement vieux, qu’il soit comme lui ; mais il sait aussi que, même si ce n’était pas le cas, cela ne ferait que le rendre plus intéressant encore, un mystère à éluder.

Le menton se redresse légèrement, ’et moi ?’, et il acquiesce ; mime de la gène, à se tâter une joue, au compliment. « Merci, je crois que je m’en sors. » Il a quelques disques pour prouver que oui… Et le tout pour lui manquer, alors qu’aujourd’hui c’est surtout Princesse qui profite de ses concerts.

Un autre éclat d’amusement pour le secouer, il se bagarre avec son plat avant de répondre. « Je ne cache rien, il suffit de demander. » Surtout qu’il n’a pas l’impression d’être particulièrement talentueux : il a juste beaucoup vécu, un peu travaillé, un ego un poil surdimensionné et des proches qui veulent bien l’encourager dans ce qu’il fait. Ça suffisait à l’époque pour réussir ; et c’est un autre débat de savoir ce qu’est la réussite, bien sûr, puisqu’il n’est pas forcément satisfait de tout ce qu’il produit non plus… « J’aime chanter, effectivement, et jouer… Peut-être devrais-je vous inviter au studio, pour vous montrer ? » Puisqu’il bricole d’un peu de tout et, eh bien, a un studio : autant frimer en bonne et due grâce ?! « Et j’aime danser, aussi ; pas dans les clubs de nuit, précisons. » C’est important, avant que Threepwood ne s’imagine à danser coller-serrer entourés de gens bien trop jeunes et alcoolisés sur les derniers hits de Rihanna… Non ! Ils iront à la guinguette ! Comme dans le temps !

Même si, dans l’instant, Johnny s’imagine plus à danser un slow dans son salon…

Une boutade aux américains, croit-il, le ramène dans l’instant présent ; et il n’y pense pas puisqu’il est français de coeur, rappelons. « De comment je vous considère ? » Faut-il reprendre cette discussion : plus que collègues, désormais, pas exactement amis, pas encore amants… ? « Posez-moi votre question, me voilà intrigué. »

Mais comment ça, on peut trouver les chapeaux de cowboys sont moches ?? Im-po-ssi-ble ! Maddox est sous le choc d'entendre une telle aberration ! "Non parce qu'ici non seulement c'est utile mais c'est aussi beau !" Et ça, ce n'est pas négligeable ! C'est même un sacré argument ! Voilà ! Mais heureusement qu'ils partent déjà sur autre chose, cette "dispute" n'aurait pas connu de fin, chacun aurait été sur ses positions - et dans sa tête, Maddox se promet de lui montrer tout le charme que comporte les chapeaux de cowboys.

Mais pour une prochaine fois.

Il aime bien les cours qu'il se voit proposer, pour venir combler tout ce qu'il ne sait pas et fais de lui un mauvais danseur - juste bon à danser un slow et à jouer le pitre autour d'un feu. "Je vous prend au mot." Ainsi il apprendra avec lui ; et s'amuse déjà à cette idée... Même s'il y aura fort à parier qu'il pourrait rougir à un moment, à l'admirer de près et se dire qu'il est vraiment très beau, ce professeur-là. Une certaine hâte qui s'installe dans le coeur, mais qu'il n'exprimera pas - à chaque jour sa dose de compliment, après tout. "Au studio ?" L'envie de lui demander lequel précisément. "Il y a quelques clubs qui valent le coup d'oeil." Qu'il répond, taquin ; il pense complètement à ceux LGBTQAI+ ; trouve toujours l'ambiance chouette, s'amuse comme un gosse à chaque fois qu'il y va. Mais les soirées plus calmes lui vont bien mieux, parce qu'à partager ses sens et sa vie avec un animal, l'agitation n'est pas toujours bien vécue, même quand il la laisse à la maison.

Mais voilà qu'on lui autorise une question, même si Maddox ne sait si elle est indiscrète ou non - les moeurs changent, avec les années. "Je me demandais si vous étiez père." Oui, il se demande ; est intrigué par Faulkner, n'arrive pas toujours à déterminer si ça pourrait être son genre... Et en même temps, Johnny a parlé de famille, dans la liste de ce qui fait vivre. Alors Threepwood se demande ; la paternité n'a jamais été testé par lui-même et pour son peu de romances, une partie ayant été vécue avec des hommes... Il ne s'est pas vraiment laissé l'occasion de pouvoir le devenir - et ne le souhaitait pas, de toute manière, trop éparpillé dans sa vie pour savoir se tenir à une vie de famille. "Désolé, si vous jugez cela indiscret. N'hésitez pas à m'envoyer paître ailleurs, si jamais." Peut-être est-ce trop tôt ; Maddox ne sait pas bien - va le découvrir immédiatement.

Ah, Johnny ; il a le bon mot à chaque fois pour faire sourire un peu plus encore Maddox ; même un peu rougir cette fois, avec cette histoire de vue. C'est qu'il lui a fallu deux ou trois secondes avant de capter qu'il parlait de lui à cet instant ; que dès lors, il s'était retrouvé d'avec cette espèce de timidité qui fait, sans doute, son charme - puis son sourire avait été éclatant, en réponse à cette affirmation. Une manière comme une autre de transmettre une réciprocité assez évidente mais, hey, on le dit jamais assez ! Philosophie de vie du Threepwood en tout cas ; sans doute le côté labrador dans l'âme.

Peut-être aussi pour ça qu'il lui pose cette question, qu'il ne sait être intime ou non.

Observe son interlocuteur ; se demande s'il vient d'appuyer, tout de même, sur un point sensible. C'est que Johnny semble y réfléchir et tout de suite, Maddox a peur qu'éventuellement, l'autre professeur avait pu en perdre un peut-être ; et aurait pu être prêt à s'excuser s'il avait réveillé une plaie. Il ne se doute pas que ce n'est pas celle qu'il soupçonne, juste qu'il l'oblige à lui mentir. Il n'empêche que la réponse semble parvenir d'une souffrance ; et Maddox acquiesce doucement, à la réception de sa réponse. "D'accord." Il n'insistera pas plus ; parce que ça semble un peu touchy. De son côté, au moins, il y a bien moins de silence, de soupir interne, de possibles regrets. "Oh, non. Aucun." Même Splinter, il ne la considère pas comme une enfant ; plutôt une soeur, juste faite différemment - mais qui lui apporte depuis plus de vingt ans un réel sentiment de famille et une stabilité qui lui suffit bien. "Hum, je ne crois pas ?" C'est qu'il sait ses gênes, aussi ; a fini par comprendre avec les années et les nouvelles générations, toujours mutantes, que ça devait se transmettre. "Auparavant, j'étais toujours ailleurs, à bouger. Penser à fonder une famille ne m'effleurait jamais... Par contre, apprendre une énième langue morte..." Il souffle un rire, parce que cette anecdote est terriblement trop vraie ! "Et maintenant..." Maddox lâche ses couverts après avoir enfin fini, ramène une pogne pour frotter son menton et entendre ce petit bruit de barbe qui le calme. "Je ne sais pas vraiment. Ca voudrait dire rester aux États-Unis que d'y fonder une famille ?" Et puis, il est là pour surveiller Icarus ; dans l'attente qu'un jour, ça explosera à nouveau.

Un gratte gratte encore, avant qu'une question lui vienne naturellement. "Vous vous voyez finir vos vieux jours où, tiens ?" Maddox ne réalise pas immédiatement le double sens que pourrait avoir cette question ; c'est juste qu'à se demander combien de temps il pourrait rester au même endroit, il était curieux de la réponse de Johnny ; mais quand il capte... Ah, son air doit être terriblement drôle à voir - et il est à deux doigts de balbutier, tiens. Mais pour une fois, il sait qu'il vaut mieux se taire ! Johnny l'interprétera comme il le souhaite - spontanéité ou bien flirt ; au fond, est-ce si grave s'il pense plutôt au second ?

Un rire, à l'entendre dire ça ; ce on résonne et fait sourire Maddox. "Vous voulez d'un tour du monde avec un ou deux enfants, Faulkner ?" Il taquine pour le coup, parce que cette exclamation l'avait amusé, que la perche était trop évidente pour ne pas la saisir, passer juste à côté. Et puis, une touche d'humour était toujours bienvenue au vue de la conversation sérieuse. Surtout qu'elle mène sur une réflexion qu'il fait encore au bout de sa réflexion, parce qu'il pense lui-même à où il pourrait souhaiter de finir sa vie ; et poser la question lui fait gagner du temps sur sa propre réflexion ! Mais il se rend compte un peu tard du poids de celle-ci ; et finalement, remercie intérieurement Johnny de le prendre avec humour. "Oh quoi, vous avez encore au moins... Quinze ou vingt ans avant ça, non ?" Lui sourit ; s'en amuse ; lui-même ne pourrait déterminer quand ça pourrait être - si un jour, il en avait marre de la vie éventuellement... Mais ça voudrait dire que Splinter aussi serait d'accord.

Et il écoute la réponse de Johnny ; se doute bien que la France allait apparaître dans les possibilités - Johnny a bien assez exprimé son amour de ce foutu pays ! "Une ferme ?" L'idée le fait sourire ; lui rappelle sa jeunesse ; et imaginer le poète qu'il a en face dans l'une... Oui, ça l'amuse un peu, il ne l'imagine pas homme de la nature - se trompe mais bien entendu qu'il ne peut rien deviner du passé de Faulkner ; en prime, ça pourrait tout aussi bien s'appliquer à lui, à force qu'il traîne dans des bouquins. Mais l'invitation à y venir adoucit le sourire ; se tente à imaginer rapidement ce qu'il pourrait en être. "Seulement si on a quelques vaches aussi avec." Ca lui rappellera définitivement quand il racontait aux siennes le long voyage qu'il allait entamer. "Mais j'exigerais de vous que vous ayez aussi un chapeau de cowboy, mon cher." Un grand sourire s'en revient, face à ce running gag ; claque même un clin d'oeil pour marquer la blague, alors que ces pognes reviennent chercher après son écharpe pour s'y glisser ; et papouiller un peu Splinter.

Allez, il se lance un peu (plus) ; sans enfoncer encore le clou, mais tout de même. "Vous êtes surprenant." Qu'il reconnaît, sans rougir. "Je vous voyez répondre... À la terrasse d'un café en France, à lire le journal et pester sur la nouvelle popstar du moment." Le ton est taquin ; rempli même d'une affection qui se tisse un peu plus à chaque fois. "Parce que c'est ce que font les français... Râler sans arrêt !" Les clichés ont la vie dure ; mais ils sont là pour une bonne raison, ceci dit - ben quoi, c'est vrai !