lost muse - blackwayne

lost muse
tw : drogue, alcool

Je ne sais pas pourquoi ça semble tant l’étonner. Je fronce les sourcils, un peu boudeuse, avant de me tourner vers elle quand elle semble me mettre au défi de tenir ma parole. Elle parle de l’Underapple, que ce n’est pas safe et j’ai l’impression d’être un chat qui commence à faire le dos rond. « Hey, j’ai un passé d’apprentie et je crois que mes chimères botteraient bien le cul du mec qui tentera de me faire du mal. » Je dois lui rappeler que c’est mon garde du corps qu’a trouvé la mort lors de l’attaque de la Tour ? Même si je parais mignonne comme ça à me déhancher sur une foutue scène beaucoup trop chère et en petite tenue, je suis capable de me défendre ; plus que ça, même, de semer la terreur. Un peu. Quand même. « Et puis, comme ça peut-être même qu’elle pourra en entendre parler. » Oui, je fais jamais rien de manière vraiment généreuse, hein. Il faut toujours qu’il y ait un but caché. Mais je retrouve le sourire en voyant la moue amusée sur le visage de mon amie. « Ah pardon, c’est vrai. Tu n’as pas besoin de protection. — Non, je serai en compagnie de la plus protectrice des amies, en plus. » Clin d’œil à celle qui pourrait garder des corps. À elles deux, elles pourraient certainement accueillir l’attaque d’une armée.

J’aime parler et monopoliser la conversation, mais c’est la première fois que je sens Rapha vraiment emballée par quelque chose, alors je l’écoute avec attention ; du duo, c’est elle qui a toujours eu le cœur sur la main, ouais. Ce qui est pas difficile si on me prend comme point de comparaison. « J’ai eu l’idée avec Dani. » Elle acquiesce, faisant semblant de se rappeler. Une fille paumée, c’est pas ce qui manque à New Blossom, de toute façon, mais disons que c’est plus facile quand on a la fortune des Wayne derrière pour assurer.

Rapha me ressert à boire et j’en ronronne presque. Oui, matraquer ma tête pour tenter de l’oublier, c’est parfait, ça. Et je suis heureuse de l’entendre l’avouer, que comme moi, elle ne quitterait pas tout pour quelqu’un. « Je suis autant leur fille que je suis un produit, je pense que c’est ça, d’être l’héritière, dans ce type de famille. » J’acquiesce, songeuse ; c’est certainement une manière de se voiler la face. Car j’ai bien disparu pendant des mois sans que qui que ce soit ne me retrouve et j’avais dix piges. C’est que c’est possible. Mais j’imagine que c’est plus facile d’accepter sa prison que de songer à la quitter. Après tout, ici, nous sommes protégées. « J’aurais du me faire un rail avec l’oxcy. — Hm, désolée, j’ai plombé l’ambiance ? Haha. Et je pense que tu connais la réponse à la question. C’est ce que je suis, désormais. Je ne sais même pas ce qu’il reste en-dessous, sans tout ça. » Et je ne crois pas avoir envie de le découvrir. Car alors, qu’est-ce que je ferais, si Claire – ou qui que ce soit d’autre – n’était pas en mesure de l’accepter ? De l’aimer ? « Je crois que j’aurais aussi trop peur qu’on me laisse tomber. Je n’abhorre pas mon mode de vie, contrairement à d’autres. » Ce n’est pas une critique envers Rapha ou Claire, simplement un constat. « J’aime assez ce que je fais. Alors j’imagine que je dois juste trouver quelqu’un qui m’aime assez pour le supporter. » Grimace. Ce sera certainement pas mon fantôme du passé.

ft. @Rapha Wayne