lost muse - blackwayne

18/06/2023

lost muse
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Il n’y a rien à ranger chez elle, parce que son étage dans la tour qui porte son nom est toujours impeccable, sans que Rapha ne lève le petit doigt. Elle y est rarement, et surtout, il y a toujours une maid qui passe quelques heures par jour pour s’assurer du côté pristine qui ne peut que sied aux Wayne.
Si sa mère pouvait faire en sorte que Rapha soit aussi nickel que son appartement, elle l’aurait fait depuis longtemps.
L’espace est vide, froid, digne des appartements témoin qui se vendent pour des millions. Il y a bien quelques oeuvres d’art aux murs, achetés sous les conseils d’Astra par le passé, et qui augmentent le côté terriblement riche de l’endroit.
Rapha ne voit rien de tout ça.
Parce que ça a toujours été sa réalité et qu’elle prend la richesse familiale avec des pincettes. Mais ça a toujours été son aquarium et Rapha sera toujours riche, sans essayer de l’être. Pourtant, dans le bureau à la porte fermée, il commence à y avoir des documents qui ressemblent à du travail et n’a rien à voir avec le tablier de starbuck qui pendait là pendant des mois: elle a quitté son job de barista depuis deux semaines, parce qu’elle sait que ce n’est pas ce qu’elle veut faire.
Sa mère, au moins, avait l’air ravie de lui dire que Rapha cherchait à lancer une association.
Ca aussi, ça doit se rapprocher du rêve de sa mère.
En attendant, il y a la bourse qui fait son court dans un coin de l’écran géant (une habitude qu’elle tire de son paternel) et un épisode de The Crown qui joue en fond, surtout. Rapha n’écoute rien, sort tout juste de sa douche, les cheveux encore humides, quand l’interphone sonne et qu’elle laisse monter Malenia directement depuis l'ascenseur. Elle enfile tout juste un jersey des Lakers numéro 23 quand les portes s’ouvrent et qu’une furie lui saute dans les bras. “Salut beauté.” Elle rit un peu, rend l’étreinte doucement - ce qui n’en reste pas moins un câlin puissant, de la part de la mutante. “Ca va, t’as su t’éclipser?” Elle dépose Malenia au sol, lui indique de la suivre jusque dans la salle de séjour qui pourrait accueillir 30 personnes, ne sont que deux. “T’as pas pris ton studio d’enregistrement avec toi?” Elle plaisante, sourit doucement.
ft. @Malenia Blackwell

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tw : drogue, alcool

Le jour et la nuit se fondent et se confondent, deviennent seulement des excuses ou des prétextes. Surtout pour faire la fête, sortie et s’oublier, devenir cette étoile montante, celle que l’on m’a façonnée à être. Celle qui tente de tromper l’ennui, à tromper son monde, tout le monde si possible, en fait. L’escapade est un bon moyen de nourrir les algorithmes qui me définissent, une story, quelques réponses à des messages de fans (bon sang, que je déteste ce mot, et pourtant, j’ai le melon assez gros pour que l’on parle des Malenies de cette manière), on remet une touche de maquillage. On essaye aussi de convaincre le garde du corps que ce n’est pas la peine de me suivre, que ce n’est qu’une escapade, comme tant d’autres, qui ne finira pas mal. Yeux doux énamourés ne suffisent pas ce soir, et ce n’est pas très grave ; pour une fois, je laisse tomber, me faufile drapée dans la nuit pour aller tutoyer les étoiles avec Rapha.

Rapha, qui est l’une des rares constantes dans ma vie, même si elle semble parfois briller moins fort, plus loin dans la galaxie, trop loin pour que je puisse l’effleurer. Mais avec elle, c’est simple, si simple. Comtesse a aussi besoin de ses alliés, et si je n’ai jamais voulu spécialement attirer les projecteurs sur elle, je sais que les gens aiment les amitiés solides et inexplicables, les duos qui mourraient l’un pour l’autre. Je me mêle toujours un peu entre délire et réalité, ne sait pas toujours ce qui est vrai de ce qui est faux, de ce que je tisse pour le spectacle et cette figure qui est devenue mienne. Parfois, j’ai l’impression d’être un million de petits morceaux différents, qui ne sont pas assez liés pour former une personne complète.

Mais Rapha accepte tout, toujours. Les messages à pas d’heure, pour raconter des choses indues. Elle accepte la poussière d’étoiles et les bulles de la destinée, dans une pilule ou un verre de champagne, selon ce qu’on a à disposition.

Au final, nous vivons dans le même genre de vies, enchaînées par des mécanismes différents, mais toutes les deux parquées dans des appartements sans queue ni tête. Alors je troque le mien pour le sien, même si je dois avouer que j’ai tapissé chaque centimètres carrés de ma « maison » de toutes les couleurs qui refusaient de rester en dedans. Quand Rapha elle, ne présente que le tranchant millimétré d’un artiste d’intérieur, qui aura pensé chaque meuble à sa place. Un espace vide et froid, que je trouve particulièrement réconfortant. Et révélateur. J’aime que Rapha soit issue du même genre d’environnement ; qu’elle comprenne que, comme des lions dans un cirque, nos chaînes ne sont pas celles que le commun des mortels pense. Et nous nous garderons bien de nous en plaindre, sous le fouet de Mr Loyal.

Habillée dans les ruines d’un astre esquinté ; je me présente à Rapha comme si je venais d’une soirée huppée, avec mon pantalon Palazzo et mon crop-top à l’effigie d’un groupe de K-POP que j’ai dû aimer par le passé. Maquillée comme un carré d’as (je ne sors jamais son mon armure), je trouve Rapha dans son style le plus détente, rêverait peut-être un peu de pouvoir porter son jersey si simplement. Je veux sentir sa peau et son odeur, me jette dans ses bras comme si nous ne nous étions pas vues depuis une éternité. Ce qui est le cas, parce qu’une seconde équivaut à une décennie, dans mon petit monde à moi. « Salut, beauté. » Ronronnement qui m’échapperait presque, et voilà, ça y est, je peux déposer les armes, reléguer Comtesse à ce qu’elle est ; un costume dans un placard. « Ça va, t’as su t’éclipser ? — Ouais, je suis l’éclipse dans la vie des gens, tu sais. » Second degré comme meilleur ami ; certains y voient une arrogance néfaste, je leur rétorque qu’il leur manque un semblant de quotient émotionnel pour piger ce que je raconte vraiment. Je me faufile à sa suite, comme chez moi (d’un autre côté je me comporte rarement comme chez les autres), avant d’attraper sa main, prête à la faire danser. « Je vérifie juste que t’as pas été blessée. » Mais le corps ne marque pas, à défaut du cœur, peut-être. « Je n’ai pas pris mon studio, nan, mais je suis sûre qu’avec le programme de la soirée, on se lance dans un slam dans cinq minutes et je n’aurai plus besoin de parolier. » Je retire mes chaussures à talons compensés, me coule vers les canapés. « J’ai besoin de tout savoir. Maintenant. Jusqu’à la plus petite chose insignifiante comme ce que tu as mangé ce matin au petit-déjeuner. »

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

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Il y a un rire sincère chez Rapha à l’attention que Malenia lui porte. “Tu sais qu’il en faut beaucoup, pour me blesser.” Depuis qu’elle a repris du V, que la chimère est revenue dans ses veines, Rapha n’a plus eu une égratignure et le monde sent à nouveau différent, comme s’il y avait une cloison entre sa peau et le reste du monde. “Si tu veux”, commence Rapha une fois qu’elle est libérée de l’attention de son amie, “j’nous sors un karaoké, comme ça on pourra dire que tu pratiques ta chanson, au moins.” La question se pose sur sa vie, et Rapha a ce sourire facile, ce sourire contagieux aussi.
Aussi incroyables que des crasses comme les Waynes aient réussi à avoir un enfant aussi rayonnant qu’eux.
“Tu veux quelque chose à boire, ou à manger? J’ai bien envie d’un burger.” Pas qu’elle en ait sous la main, mais son téléphone est déjà lui entre ses doigts et elle choisit un de ses adresses habituelles ouverte encore à cette heure indécente de la nuit. “C’est quand la dernière fois qu’on s’est vue?” Elle fait mine de réfléchir. “Puis, je suis déçue que tu me demandes ça. Tu n’as pas vu tout ce que la presse à scandal à eu à dire à mon propos?” Faux air ravagé, affligé. “J’le savais, tu ne lis que les articles qui te concernent.” Rapha a cette méthode de lire tout ce qui se dit sur ses amis. Même si elle doute que tout soit vrai, elle aime savoir ce qui risque de les atteindre, de les blesser. Iels vivent dans un univers où personne ne peut ignorer ce qu’il se dit à son sujet.
ft. @Malenia Blackwell

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« Tu sais qu’il en faut beaucoup pour me blesser. » Je serre les lèvres, parce que Rapha se cache toujours derrière sa mutation, mais que je parlais peut-être d’autre chose, et pas que de bleus qui pourraient marquer sa peau. « Je sais, c’est aussi peut-être ce qui m’inquiète. » Bon, le mot inquiétude était peut-être un peu grand, un peu pompeux pour décrire ce que je ressentais réellement, car je n’étais pas certaine de savoir éprouver ce genre de choses pour quelqu’un d’autre que moi-même, mais Rapha savait lire entre les lignes, elle aussi. C’était presque un super-pouvoir nécessaire dans notre milieu, de toute façon.

Elle propose à manger et j’accepte avec vigueur. « Maintenant que tu le fais remarquer, j’ai faim aussi. Partons sur un burguer. Et des frites ! Supplément sauce barbecue. Je te rembourse. » Étrange de prononcer ces mots quand nous nageons dans un fric indécent, mais c’est ce que m’ont toujours appris mes parents ; un bon Blackwell est un Blackwell qui paye ses dettes. Ou ça vient de Game of Thrones. Des fois, j’oublie par qui j’ai vraiment été élevée, pour être honnête.

« C’est quand la dernière fois qu’on s’est vues ? — J’en ai aucune idée. Je ne sais même pas quel jour on est, de toute façon. » Je m’assieds dans le canapé, m’étire comme un chat qui a retrouvé sa place près du feu. « Puis, je suis déçue que tu me demandes ça. Tu n’as pas vu tout ce que la presse à scandales a eu à dire à mon propos ? — Parce que c’est vrai qu’ils racontent que la vérité ! Donc tu t’es remise avec Maeve ? » Je hausse les sourcils, un peu étonnée que toute l’Amérique le sache avant moi, mais bon. Chacun est déçu à sa manière, il faut croire… mais elle joue avec moi, avec son air faussement affligé de poupée solaire. « J’le savais, tu ne lis que les articles qui te concernent. — Tu ne le découvres que maintenant ? ris-je. Bien sûr que j’ai lu ce qui te concerne, mais franchement, Rapha, est-ce que c’est la vérité ? Et du coup quoi, je n’ai plus le droit de te poser une question contrairement aux journalistes ? » Mine affligée, je plante ma main contre ma poitrine, comme si elle venait de me ficher une flèche dans le cœur. « Ou est-ce un moyen de ne pas parler des sujets qui important vraiment ? » Haussement de sourcil. Qu’elle ne croit pas pouvoir s’échapper des griffes de ma curiosité. Si je suis là, c’est que pour une fois mon égocentrisme n’est pas à son paroxysme, et que j’ai quelques minutes d’attention à lui octroyer. Ou alors, tel une chappe d’égoïsme crasse, je me contente de m’abreuver de la vie des autres pour ne pas penser à la mienne.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

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“Je te rembourse. – Pfff, whatever.” Autant dire que Rapha ne laissera pas la possibilité à Malenia de lui verser le moindre Lion Coin. “J’suis sure tu trouveras une autre manière de me rembourser”, tente-elle, une fois que la commande est passée et validée. Elle arrive elle-même dans le canapé, une bouteille d’un prosecco fraîche et deux verres qui ne correspondent pas. Rapha n’a pas ce côté attaché aux traditions comme ses parents, et sourit même intérieurement en pensant au commentaire que lui ferait sa mère.
Heureusement, il n’y a que la douce voix de Malenia pour remplir son appartement ce soir, et ça suffit à remonter le moral de Rapha. Elle s’installe à côté de son amie, la prend à nouveau dans une accolade à un bras, la relache tout aussi rapidement. “J'ai pas dit ça.” Puis, elle rajoute, espiègle. “Mais c’est vrai que tu poses beaucoup de questions, comme les journalistes. T’es sur que t’es pas infiltrée ici?” Elle lui met un doigt dans les côtes gentiment, avant de se pencher vers la bouteille, de l’ouvrir en deux gestes efficaces. “J’suis pas avec Maeve et tout le monde a l’air de m’en vouloir d’être avec elle.” Parce que c’est faux et qu’il y a des reproches qui pleuvent constamment de la part de son paternel. “Je veux dire, ça t’arriverait aussi et je viendrai te sauver, tu sais.” Ca l’amuse. “Même si toi, t’en aurais probablement pas besoin.” Malenia peut être une vraie peste quand elle le veut (Maeve aussi, mais ça ne l’a pas sauvé). “Et il y aurait les mêmes rumeurs. Comme quoi, si tu n’es pas un Sept, tu n’as limite pas le droit de sauver les autres.” Elle soupire, tend le verre un peu trop rempli à la comtesse et s’enfonce confortablement dans son canapé. “J’ai l’impression d’avoir commis un crime.” Elle hausse les épaules.
La richesse a l’habitude de flirter avec les lois, les contourner à coup de dollar, faire les yeux doux aux juges. Pourtant, Rapha est bien l’une qui est la plus droite, dans son entourage. “Alors que j’arrive même pas à m’en vouloir. J’veux dire, à un moment, on nous aurait félicité de l’avoir fait, sauver des gens.” Malenia le sait, elles sont toutes les deux passées par la case apprentie. “Et maintenant, c’est comme si les gens étaient déçus que Maeve soit toujours en vie.” Elle ferme les yeux un instant, une moue sur le visage. “Je comprends pas.” Elle ne comprend pas le monde, Rapha.
Elle arrive à le concevoir, à comprendre les forces en jeu.
Mais elle n’acceptera jamais ces jeux, ces paris sur la vie des autres.
ft. @Malenia Blackwell

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« J’suis sûre que tu trouveras une autre manière de me rembourser. — Bien sûr, je te dédicacerai mon prochain album. Tu m’offrirais plus jamais à manger. » Je rigole évidemment ; je sais que mon équipe fera tout pour que l’album soit un carton. Même moi, je me prends au jeu, appréciant mes propres musiques. En réalité, je ferai livrer une connerie à Rapha avec un petit mot pour la faire sourire un jour prochain.

Je me redresse dans le canapé, découvre l’offrande de Rapha ; un bon Prosecco, quelques bulles étoilées pour me faire monter sur le toit du monde. Douce accolade, que je prends comme un chat quémande des caresses. « Mais c’est vrai que tu poses beaucoup de questions, comme les journalistes. T’es sûre que t’es pas infiltrée ici ? » J’éclate de rire, avant de mimer un flingue avec mes doigts. « Je suis le nouvel agent 007, prête à déclencher une gueulante de la part des macho. » Ouais, j’suis une grande actrice aussi, je sais. Chatouille amicale, avant d’ouvrir la bouteille en un pop libérateur. « Pourquoi on t’en voudrait ? » Je fronce les sourcils, pas certaine de comprendre. En dehors de l’homophobie constante des gens, évidemment…

« J’espère bien que tu viendrais me sauver ! » Je passe ma main dans mes cheveux comme une diva, avant de l’affubler d’un clin d’œil. La dernière que ça s’est produit, c’était pour l’attaque de la Tour, et elle était bien occupée ailleurs… et comme elle le dit, je m’en suis sortie toute seule. À peu près. « Après, j’ai pas compris pourquoi ils n’ont pas envoyé les Sept pour cette mission. C’est vrai quoi, Maeve est une vraie star. Mais du coup, heureusement que tu étais là. Mais les gens oublient vite et surtout, ont tendance à ne se rappeler que de ce qu’ils veulent, quand ça les arrange. » J’efface leurs mots d’un geste de la main, désabusée. Je me joue de cette majorité très bruyante sur les réseaux, je les connais bien. « Demain, ils trouveront un autre drama sur lequel se jeter. »

Je prends mon verre, en sirote une première gorgée, sens tous mes muscles se détendre. J’apprécie particulièrement cet invité à notre soirée. J’ai du mal à vivre sans lui, comme une obsession amoureuse toxique. « Alors que j’arrive même pas à m’en vouloir. — Mais enfin, c’est ton job, de sauver les gens, pourquoi tu t’en voudrais ? Merde, quoi. Sois fière de toi. T’es belle et forte, les gens ont peur de ça, c’est tout. » Haussement d’épaule. J’aimerais que mes mots puissent laver ses inquiétudes comme d’un coup de baguette magique, même si j’en doute… « Je le comprends pas non plus, si ça peut te rassurer. Ça a un rapport avec le fait que t’aies arrêté ton job de barista ? » Question innocente, mais peut-être pas autant que ça.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

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“Pourquoi on t’en voudrait ?” La réponse à cette question est très simple. “La demande de rançon était destinée à ma famille, parce que…” Elle fait un petit geste de bras, pour rappeler que Maeve est son ex (oui), mais surtout qu’elles ont été publiquement ensemble pendant un an. “Mes parents n’ont jamais approuvé la relation.” Comtesse le sait, Rapha n’était pas discrète sur le sujet. “Et du coup, je ne sais pas. Peut-être que le vieux s’est braqué sur ça, ou quoi. Je veux dire, ce n’était même pas tant que ça, comme argent.” Et ça aussi, ça insupporte Rapha, même si elle ne le montre pas, cette incompréhension, cette déception de la part de sa famille. “J’ai été convoqué, avant d’aller la sauver. Papa m’a formellement interdit d’agir, de faire quoi que ce soit. Tu sais, l’image de la famille, tout ça.” Si Rapha n’avait pas son essence de gargouille, peut-être aurait-elle tapé nerveusement du pied. Mais cela fait des années qu’elle n’a plus laissé passé une quelconque trace de trouble intérieur, à l’exception de son léger froncement de sourcil. “Et donc, je suis allée contre son ordre formel.” Rapha a un sourire rayonnant, de ces enfants qui se rebellent pour la bonne cause. “Et je pense qu’Icarus n’ait pas apprécié que je les ai battu à leur propre jeu.” Elle se souvient du passage de Harry à son ancien travail, pour lui remontere les bretelles, oui, mais aussi lui proposer son ancien travail.
Elle a dû prendre ça comme une preuve qu’elle était capable de retourner sur le terrain.
Et ça prouve qu’iels ne la comprendront jamais.
Retourner sur le terrain n’a jamais été le problème de Rapha.
C’est la vacuité de la chose, qui l’a toujours détournée de cette violence.
Parce que des personnes comme Maeve continuent de souffrir pour les péché des autres, et que les criminels continueront de terroriser les rues.
Le compliment de Malenia lui passe au-dessus de la tête. “Justement, je pense que c’est ça le problème: c’est plus mon job. Et on m’a toujours appris à suivre les ordres, plutot qu’à les faire moi-même. T’imagine, j’suis un petit électron libre maintenant.” Elle rit un peu, avec l’ironie du monde. “Ils ont juste peur du contrôle qu’ils n’ont plus sur moi.” Rapha s’enfonce un peu plus dans son canapé, boit une gorgée de son prosecco. “Parce que du coup, ils ne peuvent plus être sûr que je leur sois utile.” Elle soupire, passe sa main sur ses yeux.
C’est tout le problème d’Icarus, d’utiliser les gens sans discernement. “T’as vu, avec mon histoire chiante, tu pourras en faire une chanson. Comme ça tu pourras me la dédier aussi.” Elle tend son verre pour trinquer avec Malenia.
ft. @Malenia Blackwell

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Alors Rapha explique. De sa voix douce qui pourrait presque me bercer jusqu’aux portes des paradis. La demande de rançon était pour sa famille – jusque-là, cohérent, moi aussi si je devais me kidnapper je demanderais certainement une rançon aux Wayne, dont la tour brille presque plus fort encore que la mienne [presque, pas réellement, sinon mes parents auraient déjà foutu le feu à la ville, « bon sang, qui ose briller plus que nous ? », pour leur absence envers leur progéniture, les Wayne, peut-être, oui, mais je m’égare, un psy me dirait qu’une logorrhée pareil ressemblerait un trouble psy] – et évidemment, lesdites parents n’ont jamais approuvé ladite relation. « Est-ce que quelqu’un serait assez bien pour leur fille ? Bon, j’imagine que déjà, ce serait une personne de sexe masculin, du genre bien chiante et bien alpha. Riche, de préférence. Qui t’enfermerait aussi dans une tour. Hm, ouais, quelqu’un leur semblerait assez bien, en fait, une réplique de ton père j’pense. » Un peu Œdipien leur bordel.

Rien ne m’étonne jamais, en fait, avec les riches. C’est peut-être d’ailleurs ce qui me déprime le plus à leur sujet. « Plus ils ont du pognon et moins ils veulent le lâcher. » Moi la première, et je n’ai aucun mal à l’avouer. « J’aime bien quand tu désobéis Rapha, ça te va bien. » Je me délecte du Prosecco, me libère de la pression sociale du jour. Rapha est ce genre d’amis dont tout le monde a besoin ; elle ne me demande pas d’énergie. Je peux être qui je veux avec elle, et comme je veux.

« Et je pense qu’Icarus n’a pas apprécié que je les ai battus à leur propre jeu. — Je crois qu’Icarus s’en fout, pour être honnête. » Je hausse les épaules, parce que je ne crois pas que nous soyons assez importants à leurs yeux. C’est même pire que ça… « Ou plutôt si ça avait été le cas, tu ne serais plus là pour en parler. » Grimace. Icarus s’en fiche d’écraser les gens comme de vulgaires mouches. Nous ne sommes que des pantins qui suivent leurs règles sans qu’on en ait conscience.

« Une ballade sur la belle qui sauve son ex ? » Je hausse les épaules, prête à tout tenter. « J’ai hâte de disséminer des indices dans chaque chanson pour que les Malenies soient à l’affût et cherchent des coïncidences et des complots. » Nous trinquons, à ça et à la suite, à toutes ces heures qui s’effaceront dans un tourbillon de paillettes après ça. « Tu lui as roulé une pelle au moins à la fin ? Non mais que je finisse en beauté sur un couplet sexy. » Que ça fasse vendre, pour l’amour du Ciel !

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

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Malenia sait ce que Rapha traverse, parce que ce qui est dit pour elle, peut l'être pour la Comtesse. Les riches n'ont pas inventé la roue, ils l'ont juste capitalisée. Rapha ricane en imaginant le portrait craché de son père à son bras. Ca n'arrivera jamais, clairement. “Sincèrement, je pense qu'il préfère que je reste seule. Au moins comme ça le capital ne quittera pas la famille.” Elle connaît très bien les ambitions de son paternel. Ironique, quand elle pense à son enfance, toujours loin de ses parents et de leur influence. Pas étonnant qu'elle ait eu une enfance heureuse et une adolescence misérable. “J’aime bien quand tu désobéis Rapha, ça te va bien. - Qui l'eut cru, moi l'enfant rebel.” Des rebellions usuellement silencieuses, dirigées uniquement envers elle.
Plus maintenant.
“On fait surtout partie de ces familles qu'ils ne peuvent pas se permettre d'écraser.” Elle tend son bras vers la table basse, s'empare de son paquet de cigarette qui repose là, à peine entamé. Elle en propose une à son amie, les allume. “Mon ex-boss est venue me voir, dans les tactiques usuelles pour déstabiliser.” La fumée nourrit ses poumons et tourne, tourne en elle. “Donc ouais, ils ont pas aimé…” Mais ça l'empêche pas de sourire. Elle sera jamais désolée d'avoir sauver la vie de Maeve.
Jamais.
Et elle s'empourpre soudainement à la question cash de Malenia, tousse et crache son air au goût du tabac. “Comment ?! Mais non !” La voilà qui se met à rire maintenant. “Tu vas pas t'y mettre maintenant!” Elle lui donne le plus gentil coup d'épaule dont elle est capable. “Je suis casée, tu sais !” Bon peut-être que Malenia n'est pas au courant, en fait.
La presse à ragot s'est bien tenue de raconter ça, sur sa vie.
“On peut pas sauver quelqu'un sans une idée détournée ?” Elle rit, plus qu'elle n'est offusquée. “Ton couplet de fin sera nulle, j'suis désolée de te le dire.”
& ce qu'elle ne dit pas, c'est que depuis qu'elle a sauvé Maeve, elle doute.
Doute.
Doute.
ft. @Malenia Blackwell

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« Sincèrement, je pense qu'il préfère que je reste seule. Au moins comme ça le capital ne quittera pas la famille. » J’éclate de rire parce qu’elle a tellement raison, c’en est indécent. « Ouais, t’as pas tort. » Mais ça aussi, Rapha aime être rebelle à ce sujet, et encore heureux.

C’est sa vie et elle n’en a qu’une, si elle n’en profite pas, personne ne le fera à sa place… Elle m’allume une cigarette, comme si elle me connaissait par cœur – c’est certainement le cas, d’un autre côté j’aime tous les combos possibles – et je laisse la nicotine apaiser les bulles de fatigue à l’arrière de mon crâne.

Et j’éclate de rire en la voyant rougir. « Meuf, pourquoi t’es comme une pivoine ?! Tu en avais envie ? » Wink wink. « Je suis casée, tu sais ! » Je m’étouffe dans mon champagne, ma clope, mon seum de pas avoir été au courant. « Attends attends attends, quoi ?? — On peut pas sauver quelqu’un sans une idée détournée ? Ton couplet de fin sera nul, j’suis désolée de te le dire. — T’es casée avec qui ? Pourquoi je suis pas au courant ? C’était pas dans la presse, ça ! Non mais je rêve, il fallait commencer par ça. Je veux absolument TOUT savoir, c’est non-négociable. » Je suis outrée, choquée, excitée, outoquée quoi.

« Bien sûr que tu peux la sauver sans idée détournée, mais ça rapproche les gens, un kidnapping. Et puis pourquoi vous avez rompu, déjà ? Non, attends, l’histoire de ton couple d’abord. Oh my god. J’ai bien fait de rappliquer, bon sang. » Je prends une nouvelle gorgée de Prosecco, dont le verre est quasiment vide. J’espère qu’elle n’avait rien prévu ensuite, parce que la nuit va être longue. Et on s’en fout complètement de ma chanson, je suis tombée sur bien plus croustillant.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

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Malenia n’était pas au courant.
Rapha est toujours relativement discrète sur sa vie, il en faut beaucoup pour qu’elle se livre, que les étoiles soient alignées, ou une connerie du genre. Elle écoute plus facilement les gens, qu’elle ne parle de sa personne.
Pas ce soir.
Les commentaires et les questions pleuvent. “Attends, tu veux savoir dans quel ordre, j’suis perdue.” Elle rit en remplissant le verre de bulles. “On va le faire chronologiquement, s’tu veux.” Non, Malenia l’attend clairement à l’envers, mais c’est son histoire, le conte de ses échecs et de son incapacité à être en couple. Alors, elle choisit.
“J’ai rompu avec Maeve quand je l’ai surprise au lit avec quelqu’un d’autre.” Il n’y avait pas que ça, bien entendu. Mais ça a été l’élément final, la conclusion d’une histoire qui n’avait pas de raison de continuer. Rapha oublie de ce rappeler de ça, qu’elles ont déjà essayé, déjà échoué. Mais elles sont des personnes différentes, Rapha le sent, le sait. C’est comme si maintenant, elles se connaissaient vraiment, se voyaient pour qui elles sont.
“Mais on s’est revues il y pas si longtemps que ça et ça semblait plus…” Rapha cherche ses mots dans une manière que son père détesterait. Elle gratte le filtre de sa cigarette de son ongle. “Honnête?” Elle jette un coup d’oeil à Malenia. “Tu sais comment on construit nos relations.” Comme un château de verre, creux et insipide. “C’est différent avec Niamh, on a tout de suite cliqué, et c’était simple, au début, malgré nos passifs lourds comme pas deux.” Elle a ce sourire bienheureux en repensant aux premières semaines. “Puis, avec l’attaque à la tour…” Elle fait un geste de l’épaule.
Ca n’a pas été facile.
“Avec le Vitae.” Elle regarde ses avant-bras, reconnaît cette peau dont elle pensait avoir mué l’année passée. “C’est compliqué.” Elle soupire, tombe lourdement contre Malenia, l'écrase volontairement de tout son poids. “Faut croire que je sais rien faire de simple.” Sinon, ça ferait longtemps qu’elle aurait choisi la voie que son père voulait toute tracée pour elle.
Mais voilà, Rapha a deux petites choses qui posent problèmes: un libre arbitre et une volonté bien en béton.
Si seulement on l’avait prévenu, gamine, que ça n’engendrait que des emmerdes.
ft. @Malenia Blackwell

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Je ne suis pas certaine de ne pas savoir tout ça parce que Rapha a toujours été quelqu’un de secret et mystérieux autour de ses affaires de cœur (tout ce qui était lié aux sentiments semblait parfois oxymorique par rapport à sa mutation et à la roche dont elle cherchait à se recouvrir) ou parce que j’ai oublié d’écouter / trop bu pour me rappeler / une autre excuse minable que je sers régulièrement parce que ma mémoire me joue des tours. Les journées sont longues, les cancans nombreux. Trop nombreux. Mais je suis quand même étonnée de ne pas avoir l’info au sujet de Rapha, car Rapha n’est pas le commun des mortels, Rapha est ce que l’on appelle une amie et les amis, je les écoute. Normalement. C’est le concept. Non ?

« Attends, tu veux savoir dans quel ordre, j’suis perdue. » J’éclate de rire avant de m’asseoir sur mes genoux. Je joue avec mes cheveux, finis mon verre de Prosecco, mais voilà que la maîtresse de maison me le remplis à nouveau, ce qui est sur le point de me faire ronronner. « Je veux tout savoir, dans l’ordre que tu veux, j’aime bien les flashbacks dans les séries. » Et puis, ça met toujours du piment. Mais elle décide de l’aborder de manière chronologique, ce qui est tout aussi bien parce que l’alcool et l’heure ne m’aident pas à être au top intellectuellement parlant.

« J’ai rompu avec Maeve quand je l’ai surprise au lit avec quelqu’un d’autre. — La sal… » Biiiip. « … saleté. Tu déconnes, tu retombes pas dans ses filets, hein ! J’suis choquée ? Elle ne te mérite pas. » Affaire classée me concernant, je ne veux plus de chanson, de happy ending ou entendre parler d’elle. La tromperie, je ne pardonne pas. Enfin, dans ma vision des choses très manichéennes. « Mais on s’est revues il y a pas si longtemps que ça et ça semblait plus… — Plus quoi ? Tu vas pas me sortir le couplet de « elle a changé, moi aussi », bla bla bla. Les gens ne changent pas, jamais. Ils apprennent juste à mieux le cacher. » Il suffit de prendre l’exemple de leurs parents. On croit, on espère, et on finit déçues. Encore et toujours. « Honnête. » Je lève les yeux au ciel, écrase mon mégot, parce que l’histoire devient beaucoup moins fun qu’escomptée.

« Niamh, c’est la nouvelle ex-petite amie, du coup ? » Histoire que je suive un minimum, quand même. Pour une fois que je suis toute ouïe. Et voilà que Rapha parle du Vitae, que rien n’est simple et s’écrase de tout son poids sur moi, ce qui me fait marrer. « Faut croire que je sais rien faire de simple. — Nan, je vois ça. Et je vais peut-être paraître un peu à côté de la plaque, mais t’es sûre que tu ne vois pas en Maeve un genre de pansement ? T’as pas envie d’être seule après la rupture avec Niamh, elle réapparaît dans ta vie, t’as jamais vraiment tourné la page parce que c’est elle qui t’a trahie… ? » Je m’invente psy ou Cupidon, maintenant, alors que j’y connais pas grand-chose en relation stables et durables. Rien du tout en fait. Parce que j’en ai jamais eu, préférant l’éphémérité des relations simples et sans prise de tête.

Once held your heart, now it's torn apart,
Lost in the echoes of a love that couldn't restart.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

lost muse
tw: slut shaming

L’attention de Malenia fait chaud au coeur chez Rapha. Elle sourit aux commentaires, rit aux injures coupées “tu peux la traiter de salope, je l’ai probablement fait moi-même”, les opinions continuent d’être donné. Rapha pose sa tête un peu contre l’épaule de Malenia, dans une figure de vulnérabilité qu’elle n’a qu’avec ses ami.es. Mais l’opinion de la croqueuse d’hommes à côté d’elle n’est pas mauvaise non plus. Fausse, oui. Rapha sait que ça vient, pourtant, d’un bon fond. Elle se redresse, boit un peu de ses bulles qui allègent son mood, dépose sa coupe sur la table basse. “Non, justement, la page a été tournée.” Avec tout ce qu’il s’est passé en une année. “Même tout un livre, avec toutes les pages qui ont été tournées.” C’est peut-être pour ça, que la trahison de Maeve, avec quelqu’un d’autre, lui semble lointaine.
C’était une autre vie.
Et elle sait pourquoi Maeve l’a fait.
Sait que Maeve pourrait le refaire.
Mais elles ne sont pas ensemble.
Ne le seront probablement jamais.
(ça la bouffe).
“Mais t’as raison, j’me sens seule.” Elle se sent seule depuis qu’elle a perdu Shishi. Elle se sent comme si elle était encore piégée dans les pierres et la boue et les émeraudes, sarcophage de l’indifférence.
Elle aurait dû mourir là-bas.
Elle n’est plus qu’un corps sans âme.
“Vide.”
Rapha hausse les épaules. “Comme d’habitudes, quoi!” Elle élude, regarde sur son téléphone dans combien de temps sont prévus les burgers (trop longtemps). “Et toi?!” C’est forcé, une façon d’indiquer qu’elle tourne la page, comme elle se tourne vers Malenia, croise les jambes sur son canapé de luxe, se penche vers la comtesse. “A quel point as-tu été scandaleuse?” La pique est bonne enfant, parce qu’elles viennent de ces jeunesses dorées et que leurs points de repères de la normalité n’ont rien qui ne traite des citoyens lambda. “Pas assez, si tu n’as pas d’inspiration pour tes chansons?” Le sourire n’est plus bon enfant, plutot de sales sales gosses qui se ravissent d’un mauvais coup.
ft. @Malenia Blackwell

lost muse
tw : drogue, alcool

« Tu peux la traiter de salope, je l’ai probablement fait moi-même. » Moue boudeuse, parce que ce ne sont « pas des mots que l’on veut entendre dans la bouche d’une jolie fille ». Ironique que ce genre de propos proviennent d’hommes qui cherchent à y foutre autre chose de drastiquement plus dégueulasse. Mais bref. « Bah, de ce que je comprends, tu as l’air de vouloir retourner dans ses draps, donc je ne vais pas insulter la demoiselle que tu courtises. Mais l’amie que je suis doit te rappeler que tu mérites mieux, désolée de le redire. Même si je suis pas sûre que tu connaisses le concept. » Parfois j’ai l’impression que Rapha cherche surtout les gens qui peuvent lui donner le sentiment… pas d’exister, non, mais d’être aimée ? Peut-être. Mais je suis pas psy, encore moins ce soir. Elle dépose sa tête contre mon épaule, et je trouve ça ironique de lui donner des conseils en matière de relation. Moi. Hihi.

Elle se défend au sujet de pages tournées, mais je n’y crois pas. « Oui, oui, le livre, mais pas la saga. J’ai vu assez de séries romantiques pour toute une vie, et pour savoir comment ça se termine, ce genre d’arc narratif. » Lever des yeux au ciel, comme d’habitude, nouvelle gorgée de pétillant qui fait vibrer mon esprit. « Mais t’as raison, j’me sens seule. » Adopte un garde du corps. Ou un chien ? Mais je retiens les mots, parce que les autres ont cette capacité à se sentir seuls quand je me sens désespérément trop entourée. « Vide. — Je sais chérie. Je peux faire quelque chose pour ça ? » Je noue mes doigts aux siens, parce que je suis assez pour combler tous les vides qu’elle pourrait ressentir. Je suis même trop. C’est peut-être un autre problème, d’ailleurs.

Et justement, me retourner la question permet de combler. Et parler de moi, ça, je sais faire ! « À quel point as-tu été scandaleuse ? » Je hausse les épaules, désabusée. « Pas assez à mon goût, ouais. Ça manque de piment, en ce moment. Mon garde du corps s’est barré, j’ai dû lui foutre un peu trop la trouille. Un de mes amants a voulu me quitter mais je lui ai rappelé qu’on ne pouvait pas quitter quelqu’un quand on ne sort pas avec. Et… » Non. Je ne peux pas en parler. Ce serait comme la rendre… Réelle ? « Il se pourrait que j’ai aussi un fantôme du passé qui soit revenu dans ma vie. Mais elle ne m’a pas trompée, elle. C’était même pas ma meuf, d’ailleurs. » Je finis ma cigarette, écrase mon mégot dans un cendriers en verre. « Mais c’est elle que je méritais pas. » Et un peu elle que j’ai trahi, non ? Mais je suis la Comtesse – je trahis mieux que quiconque. Chacun sa couronne.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

lost muse
tw: slut shaming

“Tu mérites mieux, désolée de le redire. Même si je suis pas sûre que tu connaisses le concept.” Rapha a une petite moue. Elle ne sait pas, justement, si elle mérite mieux. Comme Mal, elle est au sommet du monde. Mieux est une blague, un affront à tout ce qu’elles possèdent. Rapha mérite quelqu’un de différent, d’autre.
Mais Rapha ne sait pas ce qu’elle mérite.
L’histoire de ces deux dernières années.
Malenia, en tout cas, reste une amie fidèle, contrairement à ce que lui prête la presse à scandale. “Je peux faire quelque chose pour ça ?” Rapha tourne son menton vers Malenia, curieuse. “Qu’est-ce que tu proposes?” Il y a cette fausse innocence, celle de ces gosses de riches prêt.es à tout pour chasser l’ennui.
Ou la solitude.
Les deux femmes ont probablement fait le pire entendu par la société.
Et après, ça serait un crime pour Rapha de vouloir retourner dans les bras de Maeve. Pff.
Elle écoute d’une oreille attentive les nouveautés de Malenia, glisse un “tu veux que je sois ton garde du corps?” offert comme une blague, échappe un “comment?” aussi choqué que surpris à l’évocation de l’amant qui veut se débarrasser de la comtesse.
La suite l’intéresse un peu plus, biais queer. “Un fantôme, toi?” Elle donne un gentil coup d’épaule Malenia. “Quelqu’un a assez d’emprise sur toi pour que tu l’appelle comme ça? C’est qui?” Rapha se redresse, se tourne complètement vers Mal, se penche un peu, dans l’attente de la confidence. “Elle t’en veut pour cette trahison?” Elle s’arrête à nouveau, étudie les traits de Mal. “Tu fais rarement dans les regrets, de ce côté-là.” Ca l’intrigue encore plus.
ft. @Malenia Blackwell

lost muse
tw : drogue, alcool

« Qu’est-ce que tu proposes? » Je ne me suis jamais sentie vide, parce que j’ai tout fait pour éviter cet écueil ; des journées trop longues, des nuits trop courtes, un usage trop intensif de mes dons. Autant de subterfuges pour avoir l’impression de caresser les étoiles à chaque seconde qui s’écoule. « C’est certes artificiel, mais il me semble que tu m’avais promis un peu plus de poussière d’univers que des clopes et du champagne. » Sourire de connivence – je veux les pills. J’attrape mon téléphone, demande à mon assistant personnel de programmer, en quelques touches, des attentions pour Rapha – un petit déjeuner surprise dans deux jours, une livraison de fleurs dans quatre, lui envoyer des places de concert dans six… Qu’il trouve son emploi du temps, y cale une séance de soins, qu’on lui apporte son café préféré le matin quand elle sort de son appartement aseptisé, oh et surtout, lui envoyer du champagne pour remplacer celui-ci. « T’as vraiment pas envie de tourner sur un de mes clips ? Tu verras, ce serait marrant. » Essayer de nouvelles choses. C’est comme ça aussi que je me remplis, boulimique de nouvelles expériences et d’adrénaline. « Sors avec moi demain soir. J’ai quelques nanas à te faire rencontrer. » Peut-être même qu’il y en aura une plus jolie / intéressante / valable que cette Maeve, étrange créature qui semble vouloir saboter tout ce qu’elle possède de bien.

« Tu veux que je sois ton garde du corps ? — En voilà une bonne idée. Nous serions inarrêtables. » Pas qu’elles le soient vraiment déjà ; nous étions comme des comètes jetées au travers de la voie lactée.

Je grommelle presque au coup d’épaule, agacée que le fantôme ait franchi la barrière de mes lèvres. Elle ne devrait plus être qu’un souvenir : rester avec ce passé enseveli sous l’Underapple. « Quelqu’un a assez d’emprise sur toi pour que tu l’appelles comme ça ? C’est qui ? — Justement, c’était censé être personne. Depuis longtemps. Et elle était pas de notre côté pendant l’attaque de la Tour, si tu vois ce que je veux dire. » Grimace, grimace, grimace. Quel bordel. « Je ne fais jamais dans les regrets, alors je ne comprends pas ce qui m’arrive. » Moue boudeuse. J’aurais préféré rester insensible, tout aurait été plus simple.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

lost muse
tw: consommation de drogues

Rapha a un rire à la métaphore. “De la poussière d’étoile?” Elle préfère en rire, vraiment, que de ce dire que c’est le parfait exemple d’un monde mondain et vaniteux dont elle n’arrivera jamais à s’extraire.
Elle ignore la voix de Niamh dans son oreille, se relève facilement. “Tu peux dire de la coke, tu sais, personne ici pour prétendre être des filles biens.” Elle fait quelques pas jusqu’à un des meubles directement attaché au mur, appuie sur le tiroir pour qu’il s’ouvre. Elle farfouille entre les quelques sachets, sort la drogue tristement célèbre. Elle pose pensivement son coude contre le haut du meuble. “Ou tu préfères de l’oxy?” Elle est d’humeur généreuse.
Une fois la consommation récréative choisie, Rapha retourne s’installer à côté de Malenia. Elle envisage la proposition d’être dans un des clips de Malenia avec un sourire vraiment amusé. “Quoi, un de ces cameos de 5 secondes?” Elle rit un peu. “Pourquoi pas.” Elle entend déjà sa mère.
C’est toujours mieux que d’entendre son ex.
“Sortir?” Elle retrousse le nez, n’a jamais porté les sorties dans son cœur. Toujours les mêmes têtes, toujours les mêmes conneries déblatérées. “Je passe. Ca te fera plus de chance pour les draguer, ces meufs.” La blague est bonne enfant.
Rapha jette un coeur d’oeil sur la commande d’hamburger qui s’annonce sur son chemin.
Enfin une bonne nouvelle.
Elle relève les yeux avec un mélange de surprise et de désapprobation en entendant parler de l’attaque de la tour.
Ce sont des mauvais souvenirs, pour Rapha.
Elle ne sait pas se montrer vraiment conciliante, sur ce point. “C’est elle qui te méritait pas, si elle fait partie des Orphans.” Le nom qui est sur toutes les lèvres, l’origine du mal. “Ça pourrait être dangereux, Mal. J’veux dire, ils ont planté Liam et…” Et elle a failli crever. Sans parler de Ladyhawk, qui elle, y est restée.
Et elle sonne comme ses parents.
Voilà, les Waynes peuvent être fières d’elle, enfin.
Elle appuie sa tête contre le dossier du fauteuil bien trop confortable, pousse un soupir. “Vas-y, raconte moi tout.” C’était plus facile quand le monde était soit tout blanc, tout noir.
Maintenant, elle dégueulerait des nuances de gris.
Alors, elle noie le tout dans une pilule bleu.
ft. @Malenia Blackwell

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lost muse
tw : drogue, alcool

« Tu peux dire de la coke, tu sais, personne ici pour prétendre être des filles biens. » Une moue outrée oscille sur mon visage tandis que je me redresse dans le canapé. « Tu es une fille bien. Moi… bon… » Je hausse les épaules, un peu amusée parce que je n’ai jamais voulu passer pour la petite fille parfaite d’Icarus. Je laisse ça aux Sept sous les projecteurs. La gentillesse n’a de toute façon jamais rien offert de bon, à part se faire trahir. « Mais amène la coke, dirty girl. » Je lève les yeux au ciel, parce que je ne vois pas non plus l’intérêt de se départir d’un soupçon de poésie, même quand on parle de drogues. Mon amie farfouille dans sa commode, à la recherche de sachet qui peut détruire tant de vies. « Ou tu préfères de l’oxy ? — Tu veux devenir dealeuse ? C’est ça, ton prochain plan de carrière ? la taquiné-je gentiment. »

« Quoi, un de ces caméos de cinq secondes ? » À nouveau, je me redresse, mime l’air choqué. « Est-ce que j’ai l’air de vouloir t’utiliser ? Non, tu aurais un rôle, important. Tu pourrais même être l’inspiration de la chanson. Alors, qu’est-ce que tu veux être ? Bad girl ? Princesse en détresse ? Amoureuse transie ? On peut tout imaginer. » Et voilà qu’elle refuse mon idée de sortir et je soupire de manière théâtrale. « On reçoit toujours un couteau dans le dos de ses plus proches amis, j’aurais dû retenir la leçon, ironisé-je en sachant pertinemment qu’elle ne serait pas d’une bonne compagnie si on la forçait. »

Et le sujet tourne au vinaigre. Je n’aurais pas dû parler de Claire, mais elle est sur mes lèvres et dans mon esprit, m’empoisonnant comme le pire des venins . « C’est elle qui te méritait pas, si elle fait partie des Orphans. — Oh, tu sais, il n’y a personne ici pour prétendre que je suis une fille bien… lui rétorqué-je, non sans ironie dans la voix. « Ça pourrait être dangereux, Mal. J’veux dire, ils ont planté Liam et… » Je sais. Je sais, que j’ai envie de répondre, mais ma mâchoire devient de béton, à la place, car au fond, non, je ne sais pas. J’en ai rien à faire des autres, tant que moi, je suis heureuse. Et Claire m’a rendue heureuse durant les sept minutes que nous avons passé ensemble dans la Tour. Sept, parce que j’ai vérifié sur les caméras de sécurité, avant qu’elles ne soient détruites. Rapha me demande de raconter, mais je ne suis pas sûre. Je ne veux plus me mettre autant à nu, et je ne suis même pas certaine de savoir ce qu’il y a à dire, réellement. Heureusement, la commande de burgers me sauve de la curiosité de Rapha, et je reprends mes esprits pendant qu’on se réinstalle pour manger. « Je me suis fait le film mille fois dans ma tête. Rien ne va dans cette histoire : même si on est pas des saints, je ne peux pas rester avec quelqu’un qui… agisse ainsi. Je crois. Enfin, « rester ». J’en parle comme si elle en avait envie. » Je soupire, parce que je ne sais pas comment me comporter face à ce que je ressens : est-ce que ce n'est que de l'amitié ? Quelque chose de plus, d’étrange, qui fond dans mes veines ? Est-ce que ce n’est que de la nostalgie de ce que nous avons partagé ? « Elle non plus, ce n’est pas une fille bien. » Mais est-ce qu’il reste quelqu’un de bien quelque part ?

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

lost muse
tw: consommation de drogues

La drogue est allongée avec un sourire. “Je devrais, j’aurais au moins une bonne clientèle.” Et elle est persuadée que sa mère n’aurait rien à redire là-dessus. Mais ça n’a jamais été le type de service qu’elle cherche à fournir, pour rester dans le dogme familial. “Je vais lancer une association de gentrification, à la place.” Ca sonne un peu bizarre dans sa bouche, avec les mots correctes, mais c’est l’idée avec Dani. Du boulot pour l’occuper comme il se doit.
Malenia se plaint en princesse éternelle, ça arrache un rire à Rapha qui lui donne un petit coup de coude. “T’as de la chance que j’ai jamais été très douée avec un couteau, alors.” Elle rit un peu. “On a qu’a faire ça, pour ton clip. Une sortie en boite, love on the dancefloor, des plans fumeux et tout ce qui va avec.” Elle fait mine de réfléchir. “A moins que ça ne soit trop tendancieux pour ta prod?” Enfin, si Taylor Swift peut se le permettre, pourquoi pas Malenia Blackwell? “Fais ce que tu veux de moi.” Ca lui importe peu, au final. Pour Rapha, ça ne sera qu’une expérience de plus, de quoi l’occuper quelques jours. Et si ça permet à Mal de surpasser son blocage de paroles.
Le discours est moins innocent maintenant et Rapha regarde un instant son hamburger au-dessus de la table basse, avant de répondre quoi que ce soit à Malenia. Elle comprend, oui, que ça ne soit pas aisé pour Malenia de parler de tout ça, encore moins de le vivre. “Si ça se trouve, elle se dit la même chose à propos de toi. Beaucoup de gens n’aiment pas Icarus.” L’attaque sur la tour est arrivée pour une raison. Rapha n’a pas la prétention à l’innocence. Elle sait le mal qui existe dans l’emblème qu’elle a un jour quitté. “Est-ce qu’elle en vaut la peine?” Demande-t-elle enfin, après une bouchée de frites de patates douces. “Vous vous êtes connues comment, déjà?” Parce que ça aussi, ça intéresse Rapha de savoir d’où vient cette inconnue. “Elle a un nom?”
ft. @Malenia Blackwell

lost muse
tw : drogue, alcool

« Je vais lancer une association de gentrification à la place. — Wow. J’étais pas prête à entendre ce mot ce soir. » Je prends une fusée pour les étoiles, et les propos de Rapha dansent dans mon esprit un instant. Je voudrais bien faire croire que je ne sais pas ce dont il s’agit, mais Icarus est très doué à ce petit jeu-là. Pour se débarrasser de ceux qui ne collent pas avec leur narrative. Ce sont généralement des gens pauvres et démunis. Ou alors ils se servent d’eux pour leurs projets. « C’était une blague ? » Ou pas, car je ne sais même plus déterminer le vrai du faux, entre l’alcool et la drogue qui palpite dans mes veines. Mais justement, ce coton, ce doux coton est bien mieux que la dureté des mots habituelle.

Je claque mon palais de ma langue à la demande de Raph quant au côté trop tendancieux du clip. « Tu sais, tant qu’ils peuvent faire croire que je suis baisable par la Terre entière, ils s’en moquent. Bon, faut que ça reste quand même safe for work, mais le sous-entendu est toujours leur meilleure arme. » Et je le crois sincèrement. Leur but est de vendre, pas de se racheter une bonne conduite. « Fais ce que tu veux de moi. » J’éclate de rire et m’enfonce dans le canapé, qui est lui aussi devenu du coton, coton, coton, tandis que les lumières se vont plus vives et que j’ai soudainement une conscience bien plus accrue de mon corps. « Ça, c’est tendancieux ! m’amusé-je en repliant mes genoux contre moi.

« Si ça se trouve, elle se dit la même chose à propos de toi. Beaucoup de gens n’aiment pas Icarus. — Oh oui, c’est sûr. Elle me l’a dit. » Je hausse les épaules, parce que je ne sais pas vraiment quoi dire de plus à ce sujet. « Foutu enemies to lovers naze. Sans la case lovers pour le moment en plus ! » Et voilà que Rapha s’intéresse, pose des questions, et un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale. Je ne me confie pas. Pas vraiment, à personne, mais la drogue veut délier ma langue et mon cœur meurt d’envie de s’exposer. Trop dangereux. S’ouvrir c’est donner des munitions aux autres. « Je ne sais peut-être même plus qui elle est, alors je ne sais même pas te répondre. Peut-être que c’est juste des sentiments du passé que je voudrais revivre. » Petit coup d’œil appuyée en grignotant quelques frites. Parce que c’est un peu pareil pour Rapha, non ? « J’ai plus vraiment envie de parler d’elle, si ça te dérange pas. Elle est déjà dans ma tête H24. C’est pas digne de Comtesse de chouiner au beau milieu de la nuit pour une inconnue. » Lol. Continue de te voiler la face, c’est bien, Mal…

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

lost muse
tw:

Rapha aimerait comprendre, vraiment, pourquoi les gens doutent de son projet, de sa réalisation ou de son bien fondé. Oh, elle comprends que la réticence est sociétalement instrumentalisée, en vue de l’histoire de New York, puis de New Blossom. Mais Rapha, elle a assez de thune, vit dans un quartier assez bien (vit dans une tour qui porte son nom de famille), pour que ça ne l’atteigne pas. Elle ne veut pas plus d’argent, parce qu’elle n’en a pas besoin.
Elle veut juste faire quelque chose de bien.
Autant elle a douté pendant des années sur comment le faire, cette certitude ne l’a jamais quittée. “Nope”, ça claque dans l’air. “On achète des immeubles insalubres de l’underapple, on les retape et on les loue à un prix raisonnable.” Elle hausse les épaules, laisse son cerveau se délier de tous ces problèmes. “Ces gens aussi ont le droit d’habiter dans des lieux biens.” Et Rapha ne se rend pas compte du problème de son vocabulaire. De toute façon, elles ne sont pas deux philosophes autour de la table.
Elles ne sont pas des personnes normales et ne le seront jamais.
Rapha aussi, a tardé a l’accepter.
“Du coup c’est quoi, ennemies to nazes?” Petit rire de la part de Rapha, qui croque deux fois dans son hamburger. “Tu sais, t’as pas besoin de jouer la comtesse ici.” Rapha ne joue pas la gargouille non plus. Elles en oublieraient leur humanité. “Mais je comprends.” Le besoin d’être laissées tranquilles avec leurs pensées. “Viens, on va bitcher sur les derniers clips musicaux, on va te faire une liste de do et don’t.” La télécommande est saisie, l’épisode de the crown coupé, pour que la première chaîne musicale qu’elle trouve apparaisse.
Le bourse reste à l’écran.
“Ah!” Elle rit un peu, au-dessus de ses frites. “Qui voilà.” La comtesse à l’écran et dans son canapé.
ft. @Malenia Blackwell

lost muse
tw : drogue, alcool

Quand Rapha m’explique un peu mieux son projet, je ne suis pas certaine de comprendre plus, mais je me contente de plaquer le plus beau de mes sourires sur mes lèvres ; celui que je garde aux amis. Il n’est pas tout à fait hypocrite, mais pas tout à fait sincère non plus. Je ne veux pas lui expliquer par A+B qu’un vilain industriel trouvera toujours le moyen de contrebalancer son projet caritatif. Mais j’imagine qu’il faut bien des gens comme elle, pour avoir assez de culot (/ d’énergie / de folie / d’œillères…) pour se lancer dans l’arène. Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale quand elle évoque l’Underapple et je songe soudainement à Boomerang, qui me revient dans la gueule comme d’habitude. « Ces gens aussi ont le droit d’habiter dans des lieux biens. — Tu t’entendrais bien avec Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, marmotté-je. » Est-ce que Claire me verrait sous un meilleur jour si je participais à cette… non, ne dis pas mascarade.

« J’espère que ça fonctionnera. En tout cas, t’as de l’énergie à revendre. » Je soupire un peu théâtralement, même si je m’étonne toujours de toute l’ambition qu’elle met à vouloir paraître quoi… normale ? Putain, on est tout sauf normales, on est des monstres engendrés par d’autres monstres, et nous ne pourrons rien faire d’assez efficace pour laver notre karma, même au Karcher. « Si tu as besoin d’aide pour quelque chose, même si je doute d’être très utile, tu peux compter sur moi. » Et ça, c’est sincère. Parce que je compte les gens qui m’intéressent sur les doigts d’une main (et je suis généreuse) et même si je ne comprends pas trop son intérêt pour aider les pauvres, eh bien… moi, je vois mon intérêt à l’aider elle. Peut-être que je commence à comprendre le concept de générosité ? Bizarre.

« Tu sais, t’as pas besoin de jouer la Comtesse, ici. — Des fois, je ne suis même pas sûre de ce qu’il reste en dehors d’elle. » Ce n’est pas une lamentation, rien qu’un état de fait : je crois que Leni est morte et enterrée, depuis bien longtemps. C’est plus facile d’être une autre. « Et j’ai peur que de continuer de parler d’elle la rende encore plus concrète. Brrr. Quelle horreur. » Sourire désabusé. On sait bien toutes les deux combien elle déjà trop concrète parce que même le champagne, la coke, le hamburger et tout le bordel n’arrive pas à l’effacer. Alors Rapha allume la télé, demande à bicher sur les autres membres de l’industrie. Et… manque de bol, voilà qu’elle se dédouble. « On en parle de ma tenue ? Bon sang, on voit tout, là. » Je sais que j’ai toujours été instrumentalisée pour ça et je ne suis pas sûre que ça me dérange. « Tu te rends compte que je pourrais avoir n’importe qui de normal sur cette planète ? Et il faut que je tombe sur la seule qui a jamais allumé une télé et qui ne vois pas quelle bête de scène je suis… » Soupir théâtral à nouveau. « Merde, j’avais pas dit que j’arrêtais de parler d’elle ? »

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

lost muse
tw:

Rapha ne peut retenir une grimace à la notion de bien s’entendre avec l’élue du cœur de Malenia. Elle ne rajoute rien, parce que en soi, elle n’aurait rien de très intelligent à rajouter. Qu’on la compare à une terroriste la dérange, mais elle peut comprendre jusqu’à un certain point que ces personnes ont leur propres griefs, des raisons à leurs souffrances.
Ils s’y prennent juste mal.
La violence n’est pas la solution.
Rapha le sait.
Elle l’a pratiqué pendant tant d’années, et elle est toujours en morceaux.
Le sujet change et elle accepte l’offre de la part de Malenia. “C’est gentil. Tu peux toujours partager la page sur les réseaux sociaux, si tu veux. Ca ne donnera de la visibilité.” Rapha sourit doucement. “Je pensais faire venir des influenceurs de là-bas pour en faire de la promotion aussi. Pour le moment, je finance tout ça de ma poche.” Certes, ce n’est pas donné à tout le monde la possibilité de le faire. “Mais sur le moyen terme, quand on aura un peu plus de légitimité, on fera appel à des dons.” Elle n’est pas trop familière avec l’idée de tenir des crowfunding non plus. Le plus important est que la visibilité se fasse.
Elle ne veut pas, non plus, que ce soit la société du haut qui finance le tout. Dans l’optique, ça ne restera qu’aux mains des riches, Rapha en est bien au courant. Ca ne servira pas la cause que Rapha commence à visualiser de mieux en mieux.
La sujet s’allège quand la Comtesse apparait à l’écran. “Eh, pas de slutshaming. Pense à toutes ces personnes qui se rincent l’oeil gratuitement grace à ce clip.” Elle plisse les yeux, penche un peu la tête sur le côté, son attention qui ne détache pas de l’écran. “Tu portais quoi ce jour là?” Question de sale gosse, elle rit à sa propre blague.
“Merde, j’avais pas dit que j’arrêtais de parler d’elle ? – Comme quoi, tu sais pas t’en empêcher.” Elle donne un petit coup d’épaule à Malenia. “C’est normal, c’est des choses qui arrivent. Puis tu sais, il y a des personnes qui veulent pas sortir avec des célébrités.” Quelque chose à voir avec le fait qu’iels ne sont pas humain.es, pas assez près des réalités de la vie de tous les jours, l’impossibilité d’avoir une vie privée. “Je pense que les gens, simplement, ont peur d’essayer.” Et c’est dommage, vraiment.
ft. @Malenia Blackwell

lost muse
tw : drogue, alcool

« Ah, faire de la comm, ça je peux faire. » C’est beaucoup plus dans mes cordes que de me demander d’avoir de l’empathie ou une vision des choses optimistes. Mais c’est ce que j’aime, chez Rapha – même si elle ne pense pas pouvoir se modeler, elle a l’impression de pouvoir changer le monde. Et peut-être qu’elle révolutionne un peu le mien, à sa façon. « Et je viens faire de la promo dans tes super apparts quand tu veux, tu le sais. Je peux même t’aider à le financer, si tu as besoin. » L’argent n’est pas un problème. Ne l’a jamais été. Alors que ce soit pour le jeter par les fenêtres pour mes petits plaisirs éphémères et illusoires ou soutenir une amie dans sa nouvelle vocation… Il est facile d’être généreux quand on est à ma place.

J’aime bien l’écouter parler de son projet : on dirait que l’avenir est plus tangible, qu’il existe vraiment. Alors que mes lendemains semblent s’effacer à l’horizon de ma vision. Comme s’il n’y avait rien… ensuite, pour moi. « Et tu as eu cette idée comment ? Continue de parler et de me divertir, de me faire croire à un monde meilleur…

« Eh, pas de slutshaming. — Tu crois que ça en est quand c’est moi que je critique ? Et puis tu me connais, j’adore les titres de noblesse, alors reine des sluts, ça m’irait bien. » Je ne suis plus à une couronne près, même si elles commencent à peser lourd sur ma nuque. « Tu portais quoi, ce jour-là ? — L’amour de mes fans. Il me couvre largement assez, répliqué-je, amusée. » Je peux imaginer pourquoi Claire trouve tout cela ridicule. Encore que je ne sais pas si elle a jamais vu un de mes clips. Est-ce que ça lui plairait ?

« Puis tu sais, il y a des personnes qui veulent pas sortir avec des célébrités. — Qui sont ces extraterrestres ? C’est le pied de sortir avec une personne riche et célèbre. » Je boude, me renfonce dans le confort du canapé. Elle a pas peur de tuer des gens mais envisager d’être amie avec moi, c’est trop dur ? Allons bons. C’est la première fois qu’on me traite de la sorte. « Tu serais prête à tout quitter par amour ? Fuir loin, dans une autre ville, abandonner ton argent et ton nom ? » Clairement pas un move que je ferais, je tiens trop à mon propre ego et à tout ce que j’ai construit. Mais Rapha a le cœur romantique, parfois ; peut-être que sa réponse me réconfortera.

ft. @Rapha Wayne

18/06/2023

lost muse
tw:

La tête de Rapha se tourne trop rapidement vers Malenia pour que ça soit bon signe. “Vraiment?!” Elle s’étranglerait presque sur son hamburger, si elle n’avait pas déjà avalé la large bouchée. Avoir un pouvoir comme le sien creuse en toute heure, en tout temps. “Je retiens.” Entre les vapeurs d’alcool et de d’elle ne sait déjà plus quelle drogue elle a pris. C’est le genre de chose que Rapha ne peut pas oublier. “Mais t’as retenu que c’est dans l’underapple que je fais ça?” Léger froncement de sourcil. “Ce n’est pas particulièrement safe.” Puis, elle se rend compte de l'ineptie qu’elle vient de sortir, a un petit reniflement amusé. “Ah pardon, c’est vrai. Tu n’as pas besoin de protection.” C’est aussi pour ça qu’elles sont devenues amies, il y a longtemps. Les deux jeunes femmes se retrouvaient dans ce désir de défendre les autres.
Et elles ont grandi.
Aucune des deux ne le fait, à présent.
Pas comme les Sept qui sont martelés constamment dans les infos.
Enfin.
Du point de vue de Rapha, elleux non plus ne protègent pas le peuple. Seulement les intérêts d’Icarus..
“Je te promets, tu seras la première à recevoir un carton d’invitation pour la soirée. Je te le ferai à la main et un sceau en cire.” Le genre de truc pompeux que la haute société adore.
Ironique.
Et Malenia continue de s’intéresser au projet de Rapha. Ca lui fait plaisir, à la hauteur de cette sensation chaleureuse qui se réveille dans sa poitrine. Rapha, elle a longtemps oublié cette sensation, celle d’avoir sa place, d’appartenir, de faire quelque chose de bien. Egoïsme certain. Mais personne n’est jamais désintéressé dans les projets qu’iels mènent. “Ca fait un petit temps, que je veux faire quelque chose de tout ce temps d’enfant népotiste qui n’a rien à faire. Et tu sais que j’ai toujours voulu aider les gens.” Pour tout le monde, c’est un réel mystère d’où vient cette fibre chez Rapha, enfant de requin et de magnats qui s’enrichissent sur le dos des autres. “Mais j’ai compris que casser la gueule des méchants désignés par Icarus n’est pas vraiment la solution.” Elle sait qu’Icarus est une part du problème, comme Theseus, comme Wayne Inc.
Des statures à laquelle elle ne peut pas se prendre.
“J’ai eu l’idée avec Dani.” Malenia en a déjà entendu parler, par le passé. “Elle était aussi paumée que moi.” Et à partir de cette conversation qu’elles ont eu au cat café, les jours de Rapha n’ont plus été aussi remplis depuis des années. “C’est le pied de sortir avec une personne riche et célèbre. – Tu dis ça parce que c’est plus facile d’un point de vue agenda et que vous partagez les mêmes codes.” Bon timing pour se resservir les bulles qu’elles sont occupées à boire. “C’est le monde de différence, qui est difficile, plus que nos charmants caractères.” Elle l’a bien vu avec Niamh. “Tu serais prête à tout quitter par amour ? Fuir loin, dans une autre ville, abandonner ton argent et ton nom ?” Il y a un sérieux particulier qui cerne le visage de Rapha. Elle imite Malenia, s’enfonce un peu plus dans son sofa confortable. “Je ne pense pas.” Elle regarde un instant ses mains légèrement grasses à cause du burger et des frites. Elle ne voit pas le clip à la télévision de UTA, voit surtout la figure de ses parents. “L’argent, très certainement. Mais je suis une Wayne.” Petit rire. “Je veux dire, tu as vu le nom au-dessus du bâtiment dans lequel tu te trouve?” Et pas que là. Le rappel de la richesse en en filigrane, un nom dissimulé dans l'ascenseur, dans le hall, le parking aérien. “Je peux vivre dans le plus grand luxe.” Chose qui ne l’a jamais intéressée non plus. “Mais ce n’en est pas un que je puisse me permettre de chasser.” Ses parents ont la patience d’accepter toutes ses envies, qui ne sont fondamentalement pas mauvaises. Mais couper les liens… “Je suis autant leur fille que je suis un produit, je pense que c’est ça, d’être l’héritière, dans ce type de famille.” Elle sans l’être. Elle, dans les limites qu’on lui autorise. Animal qui tente de vivre en cage. “Un jour, je devrai reprendre tout ça.” Elle regarde encore ses mains, comme si elles étaient cerclées de chaines invisibles.
Et combien Chimera est forte, elle ne pourra jamais s’en défaire.
Elle sent cette lourdeur en elle, qui la gagne de plus en plus.
“J’aurais du me faire un rail avec l’oxcy.”
Ca aurait été plus rapide.
“Et toi?”
Autant savoir qu’elles sont fichues à deux.
ft. @Malenia Blackwell