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Un shot de larmes et des diamants sur nos joues

June Kitanović
Blue Blood
June Kitanović
CORPS
ESPRIT
ÂME
Image/Gif : Un shot de larmes et des diamants sur nos joues 872578acac8079748eca2618cff8b523675c0e1c
Alias : Héméra, June K., Kháos
Genre : Fem. ; elle/she/her
Age : 28 ans
Dollars : 1962
Zone libre :
Un shot de larmes et des diamants sur nos joues ERMysuCn_o
I've got a crush, it's crushing me

Un shot de larmes et des diamants sur nos joues HkwXOYRk_o
Unbreakable link,
protector of the heart


Un shot de larmes et des diamants sur nos joues J4jVf5G7_o
somedayy


Statut : Coeur qui bat plus fort à l'aurore
Occupation : Désormais Sept, super-héroïne (actrice, mannequin et dévouée aux associations qu'elle chérit, aussi)
Habitation : Villa Celestial à l'Aerium
Déchirures : Héméra - lumière terrestre ; jour éternel

DÉCHIRURE 1 : Ἡλίου – Soleil

— Niveau 1 : Ses paumes s’illuminent et peuvent produire une lumière froide et blanche. Une rue entière se retrouve alors en plein jour ou presque. Cette lumière ne vous fera du mal que si vous la regardez directement trop longtemps.
— Niveau 2 : Son corps entier devient une source de lumière. Elle peut ainsi éclairer un quartier si elle le souhaite, mais elle ne voit plus rien et les personnes dans un rayon de 10m autour d’elle non plus. Vous serez aveugles pendant plusieurs secondes.

DÉCHIRURE 2 : καίω - Brûlure

— Niveau 1 : La lumière qui sort de ses paumes devient rouge et brûle tout ce qu’elle touche. Pour vous tuer, cela prendra du temps, des heures peut-être. Mais tuer est rarement le but premier.
- Niveau 2 : Le rayon peut sectionner la chair en quelques minutes. Si les victimes peuvent se faire soigner, elles en garderont des cicatrices.

DÉCHIRURE 3 : Φωτιά - Chaos

— Niveau 1 : Ses doigts peuvent sculpter un objet de feu. Généralement une boule ou une flèche, celle-ci traversera n’importe quel objet. Ou n’importe quelle chair.
- Niveau 2 : L'objet sculpté est plus grand, comme un couteau, une dague ou une petite hâche. Elle peut manier ces objets et donc combattre en corps à corps avec.
- Niveau 3 : June peut désormais faire un objet lourd et gros : bouclier, épée, lance par exemple. Le feu est plus puissant car les particules plus nombreuses.

Limites :
Spoiler:

Stigmates : YEUX EMBRASÉS – Ses yeux ont tendance à changer de couleur en fonction de la déchirure qu’elle utilise. Ses pupilles sont encerclés d’une couronne de soleil lorsqu’elle utilise ses première et troisième déchirures. Cela devient une couronne de feu vermillon avec la deuxième. Ils reviennent à leur couleur naturelle, vert, après quelques heures.
TATOUAGE – June s’est fait faire un tatouage sur le côté droit du dos, qui vient s’étendre légèrement sur sa hanche. Le tatouage représente le Chaos primordial à l’image, pour l’instant, de sa déchirure la plus élevée. Elle n’a fait ce tatouage que pour cacher les tâches de vieillesse qui commencent à apparaitre sur son corps, suite à l’utilisation de cette même déchirure. Icarus sait qu’elle a fait faire ce tatouage, mais elle a bien fait attention à ce que la firme ne sache pas pourquoi. Elle ne veut lui montrer aucun signe de faiblesse.
MODE – En plus de faire régulièrement des publicités pour des noms de la mode connus du monde entier, June est toujours particulièrement bien habillée. Pour autant, elle recherche également des tissus spécifiques. Plus les vêtements sont fins, plus elle peut sentir le soleil sur sa peau, et mieux elle se sent. Plus qu'un passe-temps, elle a dû s'intéresser à la mode pour mieux vivre.

Inventaire : CYBERMON // Drak0na

Spoiler:

Pseudo : Lyne
Comptes : Naël & Danessa
Genre IRL : elle/she/her
Messages : 1622
Date d'inscription : 29/01/2023
FC : Alycia Debnam-Carey
Crédits : avatar: redfield / signature: awonaa / icon: StrangeHell
Thèmes abordés : Harcèlement, Abandon, Maladie dégénérative, Alcool, Langage vulgaire, Anxiété, Dépression
Thèmes refusés : Harcèlement (merci d'en discuter au préalable)
Infos RP : Présence quotidienne, Rythme aléatoire (en ce moment ça va), nombre de mots aléatoire, langue aléatoire (je m'adapte au besoin <3)
Misc : Toujours ok pour des liens, n'hésitez pas si vous avez des idées !
Shot de larmes
TW : Anxiété, dépression

Shot Glass of Tears - Jungkook


Il n’arrête pas de pleuvoir. Presqu’une semaine que les nuages s’entassent au-dessus de leur tête, que le soleil ne fait que de rares apparitions. June est fatiguée. Mais pas assez pour laisser les cartons de côté, tout est presque installé. Assez pour qu’elle invite des gens sans avoir peur qu’ils se prennent les pieds dans tout ce qui traîne. La villa est gigantesque, à vrai dire. Elle y tient au moins 4 fois sont ancien appartement. Alors elle n’a quasiment rien en comparaison. Mais c’est sa petite vie qui tient dans quelques vêtements, quelques livres, quelques tasses. Elle les range avec précaution, lentement, prend le temps qu’il faut pour s’approprier les lieux. Elle avait le choix entre trois villas. C’est celle-là qui est restée. Pour son nom, Villa Celestial, et surtout pour ses fenêtres qui font rêver l’ancienne apprentie. Elle a hâte de revoir le soleil, juste pour ça. Parce qu’il n’y a presque pas d’ombre dans la maison, et le bois réchauffe tout. Et c’est sa villa. Elle a encore du mal à se le dire.

Couchée sur son lit, elle n’écoute plus que la pluie sur les carreaux. Le bruit en est presque assourdissant, tellement il y a de fenêtres. Les constructeurs ont fait installer un système pour le réduire, notamment pour ces cas précis, mais June veut écouter aujourd’hui. Ça la berce, à défaut d’être le soleil qu’elle aime tant. C’est un bon compromis. Ça la rend un peu moins morose, ça l’apaise presque. Presque. Les médicaments aident aussi à calmer l'anxiété, la panique qui la prend à l'écoute de certains noms. Ceux qu'elle déteste pour les faire les détester. Et puis il y a tout le reste, évidemment. Elle veut être heureuse de ce qu'elle est devenue. Pourtant, tout semble s'effriter au fil des conversations. Et elle a beau ne pas vouloir laisser partir l'illusion de son rêve, elle sait désormais qu'il a des chances de n'avoir été que ça. Une illusion. Mais elle y croit encore. Elle ne peut qu'y croire, après tout. Sinon, elle n'a plus rien. Plus personne.

Et la sonnette retentit. June sait qui c’est. Elle sourit à la pièce, et s’empresse de descendre à la porte, qu’elle ouvre avec autant d’entrain qu’elle a descendu les escaliers. « Hey ! Comment tu vas ? » Elle s’approche, lui touche d’abord le bras puis l’enlace quelques secondes. Alek et June se parlent énormément par messages, mais se retrouvent rarement ensemble. Alors June est heureuse de pouvoir profiter un peu de sa présence. Elle s’écarte, garde son bras croisé avec le sien. « Entre. C'est comme neuf, mais ça ne sent pas le neuf. » La maison sent le bois et les orchidées, celles qui oscillent entre la vanille et la cannelle. Mais l'odeur n'est pas grâce aux fleurs, cela dit, elle est là grâce à des diffuseurs, qui n'ont pas besoin d'eau pour survivre. Que June ne tuera pas, merci bien. Et elle entraîne son invité à l’intérieur.  « Je veux bien que tu poses tes chaussures et ton manteau. Je t’aurais juste proposé de le faire s’il avait fait beau, mais là c’est un ordre. » Elle a le sourire aux lèvres, le ton rieur. Très peu l’envie de faire du ménage. Icarus lui a évidemment proposé les services d’une société de ménage, et elle n’a pas dit non. Mais moins ils viennent, mieux elle se porte.  « Tu veux quelque chose à boire ? A manger ? J’ai fait le stock hier, alors dit tout ce dont a envie, je suis sûre que je l’ai. » Et elle le met presque au défi de trouver quelque chose qu’elle n’a pas. Elle s’amuse, et ça lui fait du bien. De ne pas penser au reste, à Elvira, à Liam, à Bonnie. Et même un peu à Aurora. Parce que son ventre manque louper tous les battements quand elle pense à elle. Et peut-être qu’il s’arrêtera pour de bon. Mourir d’amour. C’est peut-être ça le secret. Mieux que le sort qu’elle craint lui être réservé. Elle secoue légèrement la tête, chasse les mauvaises pensées. Elle est avec Alek, son ami, son confident. Avec Alek, la journée ne peut qu’être belle.

ft. @Alek Kitanović
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Shot Glass of Tears
Alek avait soupiré, le taxi le menant à destination était désespérément coincé dans un embouteillage qui n’aurait jamais dû avoir lieu, tout cela à cause de cette odieuse pluie qui ne faisait que tomber depuis une semaine. Il n’aimait pas particulièrement cette dernière, tout était trop bruyant, sa canne était plus sale que d’habitude, il prenait le risque de glisser sur les feuilles mortes qu’il ne pouvait de toute évidence pas voir, et il se devait d’être plus précautionneux que jamais. Les gens étaient trop pressés, quand ils pleuvait, trop peu attentifs. Là encore, cela en était la preuve. Tout le monde savait qu’il était plus dangereux de conduire lorsque la route glissait, mais comme à chaque fois, il fallait que certaines personnes se pensent en pleine journée ensoleillée. Ce n’était pas comme s’il pouvait y faire quoi que ce soit en réalité, et il avait récupéré son téléphone pour indiquer à June qu’il était dans les bouchons mais qu’il faisait au plus vite, pour ensuite envoyer un petit message à April, la gentille bibliothécaire qui s’était avérée… Bien plus intéressante que ce qu’il n’aurait pensé. Il avait joué il avait perdu, en soit, il y était même légèrement attaché. Elle était plutôt attendrissante au final, et elle avait une manière de faire avec lui qui était plus qu’agréable. Elle s’amusait de son handicap sans méchanceté, lui faisant parfois des petites blagues en l’utilisant, et surtout, elle n’était jamais mal à l’aise à l’idée d’en parler, riait toujours quand c’était lui qui le tournait à la dérision… Bien évidemment, il avait aussi conscience qu’elle était aussi attirante pour lui parce qu’elle contrastait de manière sévère avec les femmes proches de lui habituellement. Jovanna, Elvira… avoir ces serpents remplacés par un petit lapin blanc était rafraîchissant, cependant, il pensait aussi qu’il allait se lasser. Comme il le faisait toujours. Il espérait seulement ne pas trop la faire souffrir. Il avait relevé la tête, comme une révélation soudaine. Depuis quand est-ce qu’il se souciait de faire souffrir ou non quelqu’un ? Il avait grogné et replacé son téléphone dans sa poche. Il fallait qu’il mette de la distance, la tendresse débordant d’April n’allait pas l’aider, il devenait un peu trop doux.  

La circulation avait semblé se débloquer, et il avait ignoré les messages d’April, veillant seulement à ne pas en manquer un de June, la fonction vocale de son téléphone se lâchant dans son unique écouteur pour lui lire tout ce qui se produisait à l’écran. Cette technologie lui facilitait grandement la vie, cependant cette voix mécanique était tout ce qu’il y avait de plus agaçant, et lorsqu’il n’était pas en extérieur, il était ravi de pouvoir échanger par messages vocaux, simplement pour entendre une réelle voix.

- Eh, c’est d’la belle barraque ! S’était extasié le chauffeur une fois arrêté dans l’allée et ouvert la portière pour lui.
- Ah oui ? Je suis forcé de vous croire sur parole. Avait-il répondu avec un léger sourire en coin.
- Ah hm… Désolé… Avait répondu l’homme soudainement très mal à l’aise, ce qui n’avait pas manqué de le faire sourire en coin, amusé.
- Oh, ne vous en faites pas, ce n’est rien. Avait-il dit doucement. Pourrais-je simplement vous demander un dernier service, est-ce que vous pourriez me guider jusqu’à la porte ? Je pourrais le faire seul, cependant cela me prendrait un poil plus de temps.

Le chauffeur s’était précipité pour s’exécuter, et Alek avait eu ce petit sourire satisfait qu’il avait tant de fois. Le chauffeur ne pouvait pas le deviner, cependant, simplement avec les bruits environnant et l’utilisation de son pouvoir, il aurait pu se diriger jusqu’à la porte sans le moindre souci. Néanmoins, il était presque amusant pour lui d’utiliser le malaise de l’homme pour le pousser à lui venir en aide, alors même qu’il n’en aurait pas eu besoin en étant complètement honnête. Un brin de sadisme qui lui remontait toujours légèrement le moral.

Ainsi guidé jusqu’à la porte, il avait gentiment congédié l’homme, lui versant même un pourboire exorbitant “pour sa peine”. Cet homme allait y songer pendant des semaines, comme cet aveugle si aimable avait été gentil avec lui et que lui n’avait été capable que de dire une bêtise en arrivant devant la maison. Il était étrangement fier de ce qu’il venait de faire, et sitôt ce dernier parti, il avait sonné, étant rapidement accueilli par la voix de June, pétillante. Il lui avait rendu l’étreinte et avait eu un adorable sourire. La jeune femme avait toute son attention, elle avait quelque chose de particulier qu’il n’aurait sû déterminer qui le poussait à l’apprécier sans vouloir plus, elle était une confidente, pas une de ces inombrables poupées de chair qu’il ramenait dans son lit.

- Mieux que le chauffeur qui m’a conduit ici, à n’en pas douter, je l’ai potentiellement mis un peu mal à l’aise. Avait-il répondu avec un sourire amusé. Et toi ?

Il s’était laissé entraîner dans la maison, alors qu’il écoutait et sentait ce qu’il se passait autour de lui. Le bruit de la pluie, puissant et presque trop présent lui indiquait qu’il y avait bien trop de fenêtres dans cette demeure, et l'odeur, quoi qu’agréable, était clairement synthétique, bien que cela ne le dérange pas plus que de mesure. Plus rien n’était réellement naturel dans leur univers, et s’il s’attachait à ce que cela le soit un maximum chez lui, il ne demanderait jamais aux autres de faire pareil. Il avait néanmoins levé un sourcil à l’ordre formulé, le dire sans utiliser ce mot aurait été préférable, lui qui n’avait eu l’habitude que de recevoir des directives de la part de Ranko détestait particulièrement tout ce qui sonnait plus ou moins comme un impératif, et il avait un instant serré les doigts sur sa canne, sans pour autant la laisser toucher le sol, l’ayant levée dès que June s’était substituée à elle en le prenant par le bras.

- Bien sûr. Avait-il dit presque trop froidement. Dans ce cas, tu voudras bien aussi me donner de quoi essuyer ma canne, je la soupçonne d’être dans le même état que mes chaussures. L’ordre n’était pas nécessaire cela dit.

Il avait sourit en coin, ôtant déjà ses chaussures, avant de coincer sa canne entre ses jambes un instant pour enlever son manteau et le lui tendre. Après tout, ce n’était pas comme s’il pouvait deviner où le poser, et il fallait avouer que moins il utilisait sa déchirure, mieux il se portait, il ne voulait pas prendre l’habitude de se reposer sur cette dernière pour tout et rien, simplement car il était bien placé pour savoir que parfois, la vie faisait des choses inattendues qui pouvaient faire tout perdre. Il allait continuer à se débrouiller sans la plupart du temps, cependant il ne comptait pas se laisser donner des ordres. Ni maintenant, ni jamais plus dans le futur. Cela dit, il avait cette légère pointe de culpabilité. C’était June, celle qui l’écoutait râler sur absolument tout et rien tout le temps, la seule qui avait son affection inconditionnelle, et sans rien attendre en retour, il n’avait pas à être si désagréable avec elle, et il en avait conscience. Il avait donc soupiré et s’était adouci.

- Désolé. Avait-il dit doucement. On m’a donné des ordres toute ma vie, je le tolère mal mais ce n’était pas à toi de subir.

Une petite révélation, un rien du tout qui voulait en dire bien plus que ce qu’il n’aurait voulu. Il n’aimait pas parler de son passé. Pas de ce que Ranko avait pu faire, mais de ses ressentis, de ses manqués, de ses craintes qui venaient sans cesse retourner ses entrailles. Si son géniteur avait bien réussi une chose, c’était faire en sorte qu’il se sente comme s’il ne ferait jamais assez bien, comme si toutes ses entreprises seraient toujours vouées à l’échec, et que même en étant meilleur grâce au V, il n’avait rien eu de plus intéressant qu’avant. Il avait été un objet, un pion pour Ranko, il le savait bien, et c’était encore assez difficile pour lui de complètement se défaire de cette impression. Il avait néanmoins appris à extrêmement bien le cacher, et il ne parlait de ce qui le constituait avec personne, évitant soigneusement le sujet. Cela dit, il avait une impression étrange que June tiendrait sa langue. Que June ne viendrait pas le juger sur quoi que ce soit, aussi, il acceptait de parfois expliquer un peu ses réactions, pour qu’elle ne soit pas dans le flou total lorsqu’elle essayait de simplement rire avec lui. Parce qu’il avait bien compris que l’ordre n’était qu’une plaisanterie, il n’était pas complètement idiot, cela dit, il avait réagit de manière impulsive, comme toujours.

Alek avait néanmoins eu un sourire mutin à la proposition de quelque chose à boire ou à manger. Elle pensait tout avoir, il n’était pas tout à fait certain que ce soit le cas, et il allait la tester, car il était joueur Alek, et aussi assez imbu de lui-même pour vouloir prouver qu’il avait raison.

- Oh, tout ? Je veux bien un verre de Rakija alors. De châtaigne de préférence. Il avait eu un léger sourire mutin. Oh, et si tu as tout ce dont j’ai envie, si tu retrouves ma vue sous un canapé fais moi signe. Il avait ri. Hm. Il s’était tourné dans sa direction. Je crois que je ne te l’ai jamais dit, mais je ne suis pas né aveugle, d’où la blague, mais sans l’info c’était vachement moins drôle.

Il avait tenté un nouveau rire, et il avait rejoint le canapé sitôt la canne propre et la direction indiquée. Cela était plutôt agréable au final, de laisser quelques bribes de passé sortir d’entre ses lèvres, et c’était bien qu’ils soient effectivement ensemble, et pas à l’opposé derrière un téléphone. Lorsqu’il écrivait, Alek pouvait réfléchir, remanier ses phrases, faire en sorte de ne pas trop en dire. Là, quand c’était sorti, il n’y avait pas de retour arrière, et il ne regrettait pas autant que ce qu’il aurait pensé le faire.

- Bref… Le chauffeur a dit que tu avais une belle maison, je suis content pour toi. Il avait souri. Au son par contre, tu as beaucoup trop de fenêtres.

Il avait de nouveau eu un sourire en coin, alors qu’il s’installait mieux dans le canapé. Non seulement les grandes fenêtres étaient bruyantes, mais aussi, pour lui qui avait été élevé dans un milieu comme le sien, cela faisait d’eux une cible tellement facile. Il n’était pas très à l’aise, cependant, ils n’étaient pas en Serbie, ici, il y avait bien moins de risques, pas vrai ? Seule Jovanna savait, et il ne pensait pas qu’elle allait envoyer un sniper faire le sale travail, Jovanna était trop fière, si elle le voulait mort, il y avait fort à parier qu’elle voudrait être celle qui presserait la détente.

rakija :

© Laueee
June Kitanović
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Statut : Coeur qui bat plus fort à l'aurore
Occupation : Désormais Sept, super-héroïne (actrice, mannequin et dévouée aux associations qu'elle chérit, aussi)
Habitation : Villa Celestial à l'Aerium
Déchirures : Héméra - lumière terrestre ; jour éternel

DÉCHIRURE 1 : Ἡλίου – Soleil

— Niveau 1 : Ses paumes s’illuminent et peuvent produire une lumière froide et blanche. Une rue entière se retrouve alors en plein jour ou presque. Cette lumière ne vous fera du mal que si vous la regardez directement trop longtemps.
— Niveau 2 : Son corps entier devient une source de lumière. Elle peut ainsi éclairer un quartier si elle le souhaite, mais elle ne voit plus rien et les personnes dans un rayon de 10m autour d’elle non plus. Vous serez aveugles pendant plusieurs secondes.

DÉCHIRURE 2 : καίω - Brûlure

— Niveau 1 : La lumière qui sort de ses paumes devient rouge et brûle tout ce qu’elle touche. Pour vous tuer, cela prendra du temps, des heures peut-être. Mais tuer est rarement le but premier.
- Niveau 2 : Le rayon peut sectionner la chair en quelques minutes. Si les victimes peuvent se faire soigner, elles en garderont des cicatrices.

DÉCHIRURE 3 : Φωτιά - Chaos

— Niveau 1 : Ses doigts peuvent sculpter un objet de feu. Généralement une boule ou une flèche, celle-ci traversera n’importe quel objet. Ou n’importe quelle chair.
- Niveau 2 : L'objet sculpté est plus grand, comme un couteau, une dague ou une petite hâche. Elle peut manier ces objets et donc combattre en corps à corps avec.
- Niveau 3 : June peut désormais faire un objet lourd et gros : bouclier, épée, lance par exemple. Le feu est plus puissant car les particules plus nombreuses.

Limites :
Spoiler:

Stigmates : YEUX EMBRASÉS – Ses yeux ont tendance à changer de couleur en fonction de la déchirure qu’elle utilise. Ses pupilles sont encerclés d’une couronne de soleil lorsqu’elle utilise ses première et troisième déchirures. Cela devient une couronne de feu vermillon avec la deuxième. Ils reviennent à leur couleur naturelle, vert, après quelques heures.
TATOUAGE – June s’est fait faire un tatouage sur le côté droit du dos, qui vient s’étendre légèrement sur sa hanche. Le tatouage représente le Chaos primordial à l’image, pour l’instant, de sa déchirure la plus élevée. Elle n’a fait ce tatouage que pour cacher les tâches de vieillesse qui commencent à apparaitre sur son corps, suite à l’utilisation de cette même déchirure. Icarus sait qu’elle a fait faire ce tatouage, mais elle a bien fait attention à ce que la firme ne sache pas pourquoi. Elle ne veut lui montrer aucun signe de faiblesse.
MODE – En plus de faire régulièrement des publicités pour des noms de la mode connus du monde entier, June est toujours particulièrement bien habillée. Pour autant, elle recherche également des tissus spécifiques. Plus les vêtements sont fins, plus elle peut sentir le soleil sur sa peau, et mieux elle se sent. Plus qu'un passe-temps, elle a dû s'intéresser à la mode pour mieux vivre.

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Shot de larmes
TW : Anxiété, dépression, alcool(isme)

Shot Glass of Tears - Jungkook


Alek la serre à son tour dans ses bras et June se dit qu’elle a de la chance de l’avoir comme ami. Il est arrivé avec fracas dans sa vie et pour le meilleur, finalement. Même si elle avait rapidement compris qu’Alek avait parfois des goûts douteux en matière de blagues, d’humour tinté de manipulation. Mais elle rit quand même doucement à ses paroles. En espérant que le chauffeur a eu un bon pourboire. « Le pauvre. Il va en faire des cauchemars, c’est certain. » Le ton amusé cache l’inquiétude. Parce que June s’inquiète pour tout et tout le monde. Pour elle aussi, à moindre mesure. « Moi ça va, je m’habitue encore à tout ça. » Tout ça, ses journées qui n’en finissent plus. Les regards sur elle, différents de quand elle était apprentie, différents de quand elle n’était qu’une candidate parmi d’autres. Ses nouvelles responsabilités, qu’elle apprécie. Ses nouvelles obligations, qu’elle apprécie moins. Et ses nouveaux collègues et tous les nouveaux problèmes que ça engendre. Sa nouvelle maison, aussi. Belle et grande, lumineuse comme elle le voulait. Vide aussi. Mais elle s’habitue.

Et puis Alek se renferme sur lui-même. Physiquement, alors qu’il lève un sourcil et que son visage se durcit autant que son ton. La sensation est telle celle du vent claquant sa joue. Froid, violent, inattendu. Elle en perd son sourire alors que celui de son ami revient. Elle prend un des torchons sur le banc de l’entrée, une des premières choses qu’elle a installées, toujours là depuis la première fois qu’Alek est venue chez elle dans son ancien appartement. June récupère son manteau et lui met le torchon dans la main désormais libre. « Tiens. » Elle lui aurait proposé de le faire pour lui, mais fini par choisir de le laisser se débrouiller et le prévenir quand la canne est propre. Après avoir accroché le manteau, elle s’écarte et regarde Alek un instant. S’apprête à s’excuser. Même si elle est plus en colère et blessée. C’est un peu tout ce qu’elle est ces derniers temps. Elle se rend compte qu’elle espérait que la présence d’Alek ne serait synonyme que de rires et d’apaisement. Le fait que ce soit lui qui la fasse ressentir des sentiments qu’elle est fatiguée de ressentir la prend plus au cœur qu’elle ne voudrait l’admettre. Mais elle n’a pas le temps de demander pardon, parce qu’Alek le fait en premier. Et dévoile un peu de lui-même. Assez pour raviver un éclat de curiosité dans les yeux et faire diminuer l’amertume. Elle soupire. « C’est pas grave. » Elle est au moins contente qu’il se soit rendu compte de son attitude. Et elle craint surtout de l’énerver un peu plus. Ses lèvres s’étirent légèrement, et le ton se fait un peu plus clair, doux. « Il y a quelque chose d’autre que je ne devrais pas faire, même en blaguant ? Tu sais que je n’ferais rien pour te blesser intentionnellement. » Parce qu’Alek est son ami. Peur diffuse, sinueuse, éternelle, de décevoir les personnes auxquelles elle tient.

Elle ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel et de lâcher un soupir rieur en entendant sa réponse. Ça l’amuse de voir qu’il est allé chercher si loin. Tout pour gagner. Peut-être que sur ça, ils se ressemblent un peu. « Je n’savais pas, non. » La voix est tranquille, une simple constatation, loin d’être un reproche. Ils se connaissent depuis quelques mois et ont encore énormément à apprendre l’un de l’autre. « Par contre, j’ai bien compris que tu venais de Serbie. » C’est une des premières informations qu’elle a su de lui, et elle l’a soigneusement gardé en tête pour des occasions comme celles-ci. Et peut-être parce que June boit un peu trop ces derniers temps : sa réserve d’alcool est ce qu’il y a des plus remplies. Elle le guide rapidement vers le canapé et le laisse s’installer. Elle s’apprête à se diriger vers la cuisine lorsqu’il mentionne les fenêtres. Malgré son sourire, la remarque sonne comme un vrai reproche. « Merci. Il n’y en a pas assez je trouve, moi. Dans la chambre, c’est pire. » Mieux pour elle, mais elle sait que les oreilles d’Alek n’apprécierait pas. Parce qu’il y en a encore plus pour un plus petit espace. Le déluge dès qu’il y a trois gouttes. Et une inondation de soleil quand ses rayons feront apparition. Elle se baignera dans le jour. « Je vais te chercher à boire, je peux baisser un peu plus le bruit que ça fait si tu veux ? De la pluie sur les fenêtres ? » Elle a déjà pris la télécommande posée sur la table de la salle à manger. « C’est à cause du bruit que trouves qu’il y en a trop ou c’est autre chose ? »

Elle continue de lui parler alors qu’elle atteint la cuisine et commence à récupérer tout ce qu’il lui faut sur un plateau en bois.  « La rakija est l’alcool le plus connu en Serbie, tu m’as un peu facilité la tâche. Mais j’avoue, j’en ai pas à la châtaigne. » Semi-défaite autant pour elle que pour lui, elle est assez fière d’y avoir pensé, et ça s’entend largement. « T’auras des cookies aussi, parce qu’ils sont tout frais de la boulangerie » Quelques heures à peine. « Et je ramène l’eau et le jus d’orange, mais ce sera juste pour moi j’imagine. » S’il tourne à l’eau de vie, elle le voit difficilement se rabattre sur du jus de fruit. Mais elle limite autant que possible la prise d’alcool, de son côté. C’est qu’il ne fait même pas encore nuit. « T’es né où en Serbie, d’ailleurs ? C’était une grande ville aussi ? » Elle n’imagine pas Alek ailleurs que dans des appartements de luxe, en vérité. Mais c’est parce qu’elle ne l’a connu qu’ainsi, sans doute. June revient vers le canapé et pose le plateau avec boissons, verre et cookies sur la table basse. « J’te serre un verre alors, aucun regret même si c’est pas à la châtaigne ? » Le sourire en coin est revenu. Et elle note déjà d’en acheter pour la prochaine fois.

ft. @Alek Kitanović
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Shot Glass of Tears
Alek avait hoché doucement la tête, amusé à l’idée que le chauffeur puisse aller jusqu’à faire des cauchemars de leur petite interaction. Il ne pensait pas que ça irait jusque là, peut-être seulement conserverait-il en tête d’être un poil plus prudent lorsqu’il ouvrait sa grande bouche devant les gens. Il avait néanmoins un peu incliné la tête, curieux lorsqu’elle avait mentionné le fait de s’habituer doucement à tout ce qui se produisait dans sa vie. Alek n’était pas assez empathique pour essayer de se mettre pleinement à sa place, cependant il voulait bien comprendre que les changements puissent avoir un impact, du moment qu’ils ne venaient pas se répercuter sur ses relations et sa manière de s’exprimer, certainement pas en venant lui donner des ordres. Peu enclin à faire un début d’effort dans ce genre de situations, il avait répondu trop froidement, prenant soudainement ses airs de patron qu’il pouvait avoir lorsqu’il donnait lui-même des ordres autour de lui, cela restait toujours dans un cadre professionnel cela dit. La mauvaise foi à fleur de peau, alors qu’il n’était jamais aussi gentil que ce qu’il devrait, qu’il paie ne lui donnait pas tous les droits, cela ne l’empêchait pas de les prendre, éducation faite par Ranko, il avait l’impression que cela était la manière normale de fonctionner. La douceur de June par contre, le faisait se calmer doucement, là où habituellement il gardait rancœur, faisait de son mieux pour devenir une épine dans le pied des autres, là c’était June… et c’était sa sœur. Il avait attrapé le torchon tendu, restant un peu immobile, juste une seconde avant de se mettre à nettoyer la canne. Comment lui dire ? Il n’était pas certain de comment s’y prendre, cependant il faudrait bien qu’il s’y plie un jour. Il le savait depuis un petit moment maintenant, mais n’avait ni trouvé les mots, ni le courage de faire l’aveu. Que se passerait-il, s’il venait à la vexer, ou l’effrayer, et qu’elle ne voulait plus le voir ? Lui qui habituellement se fichait de qui l’appréciait ou non, il accordait une importance toute particulière à June. C’était qu’il était venu ici pour cela, au final… Et qu’il s’était fait son idée sur la personne. Il avait passé des années à se demander si elle aurait été là pour lui, s’ils s’étaient connus plus tôt. Si elle lui aurait tendu la main quand il en avait besoin, et qu’il n’aurait pas eu à affronter les ténèbres seul. Maintenant qu’il la connaissait, il savait que cela aurait été le cas. Elle aurait tout fait pour prendre soin de lui, si elle avait été dans sa vie plus tôt, il aurait probablement été quelqu’un de bien différent. Il n’aurait pas toute cette haine au fond des tripes qui le poussait à toujours être le plus désagréable possible, à apprécier constater que les autres en chiaient autour de lui. Elle n’était “que” son amie, et déjà, elle lui montrait qu’elle l’aimait bien plus que ce que Ranko avait fait toutes ces années alors qu’il était son géniteur, il aurait dû… Bref. Ses doigts étaient un peu trop serrés sur la canne, alors qu’il finissait de la nettoyer, souriant en coin quand elle lui avait signifié que c’était propre, attention amusante de sa part. Finalement, c’était étrange, ici. Entre June et Skye, l’une qui ignorait toujours qui il était vraiment mais qui prenait soin de lui de sa douceur effarante, et l’autre qui aurait dû le détester mais avec lequel au final, il échangeait bien plus que ce qu’il n’aurait pensé possible. S’il n’irait pas jusqu’à dire qu’il s’adoucissait, il devenait clairement un peu plus patient que par le passé, et cela lui faisait étrange… Comme le fait de s’excuser.

La réaction l’avait laissé un peu bête, et pendant quelques secondes, il était resté silencieux. Des choses qu’elle ne devait pas faire même en blaguant, pour qu’il ne le prenne pas mal ? La sollicitude était une chose dont il n’avait pas réellement l’habitude, si bien qu’il n’était même pas certain de la réponse, et qu’il avait été soufflé, lui qui trouvait toujours une chose ou une autre à répondre lorsqu’on le piquait. La différence était que habituellement, il répondait à de l’agressivité, la douceur, il ne savait pas réellement comment y réagir, et il se retrouvait comme un idiot à ne pas savoir quoi dire. Est-ce qu’il devait la remercier ? Ou est-ce que c’était ainsi que les gens devaient être entre eux ? Il n’avait aucune idée de quoi faire, aussi, il s’était un peu redressé et avait haussé les épaules.

- Pas qui me vienne à l’esprit dans l’immédiat non. Avait-il dit calmement. Si cela arrive, je ferai attention à te le dire moins méchamment. Il avait eu un petit sourire. Je n’ai pas réellement l’habitude d’exprimer ce genre de choses, donc disons que je m’excuse d’avance si je fais mal les choses.

Une promesse qu’il ne pensait pas faire un jour, le fait de simplement faire attention à ce que quelqu’un d’autre pouvait ressentir. La ménager, car elle avait déjà bien assez de problèmes comme cela, car même si elle ne le savait pas, c’était aussi un peu le rôle de grand frère, non ? Peut-être. Peut-être qu’il s’était fourvoyé tout ce temps, et qu’il avait une image complètement déformée de ce qu’il devait être pour elle.

La conversation avait continué de manière un peu plus légère, même s’il faisait tout pour avoir le dernier mot. Il ne s’était pourtant pas attendu un seul instant à ce qu’elle ait retenu d’où il venait, il ne se rappelait même pas en avoir fait mention, bien que cela ne le surprenne pas réellement. En soit, avec elle, il disait les choses sans y réfléchir, il avait moins de filtres qu’avec les autres, et cela menait à ce qu’il oublie parfois ce qu’il pouvait bien lui raconter.

- Oh, tu t’en es souvenu ?

Une petite phrase sortie malgré lui, un peu reconnaissante en réalité, d’avoir de l’importance, qu’on fasse assez attention à lui pour qu’elle garde en mémoire des petites informations qui ne semblaient pas avoir d’importance pour beaucoup d’autres. Il avait pris place dans le canapé, écoutant un instant le martèlement de l’eau sur les vitres avant de faire sa petite remarque, comme s’il était incapable de ne pas dire quelque chose de désobligeant à chaque instant. Si June avait choisi cette maison, c’était qu’elle aimait cela, et qu’elle n’avait pas à subir le fait qu’il soit à moitié paranoïaque et complètement désagréable. Et elle, toujours aussi attentive, toujours aussi affectueuse, qui ne lui reproche pas la remarque, elle aurait pu pourtant, agir comme lui et lui signaler qu’elle ne lui demandait pas de vivre ici et de la laisser avoir ses préférences. Elle, toute douce qui venait lui demander si c’était seulement le bruit qui le dérangeait ou autre chose. Elle s’inquiétait bien trop pour lui, était trop attentive, trop désireuse d’en savoir plus, et Alek ne savait toujours pas comment se comporter devant la situation. Si elle avait été agressive, il aurait pu y répondre sans la moindre difficulté, là, elle répondait à ses agressions par de la gentillesse, et il était un peu perdu. Peu habitué à ce qu’on prenne soin de lui, même April qui continuait à lui envoyer des messages vu son téléphone qui continuait de vibrer dans sa poche. Lui qui avait l’habitude de se heurter à des femmes comme Elvira ou Jovanna avait un peu de mal à appréhender la situation, que ce soit pour June ou pour la bibliothécaire qui s’accrochait trop à lui et qu’il allait devoir virer à un moment ou un autre.

- Le bruit, et le fait que tout le monde puisse te voir de dehors. Avait-il dit doucement. Enfin, je ne me compte pas là dedans mais t’as compris. Il avait eu un léger rire. Cela fait de toi une cible facile si quelqu’un veut s’en prendre à toi, je suis seulement inquiet.

Une sincérité un peu déroutante, et une marque d’affection qu’il ne pensait pas capable d’avoir. Le déni aussi, le fait d’être persuadé que June aurait besoin de quelqu’un pour lui venir en aide alors qu’elle serait plus qu’à même de se débrouiller seule en cas de difficultés. Lorsqu’il arriverait enfin à cette conclusion, il y avait fort à parier qu’il ne le vivrait pas très bien, lui qui considérait que son rôle allait être de la protéger, quand elle saurait, si elle n’avait pas besoin de lui, alors qu’est-ce qu’il resterait ? Une oreille attentive ? Il ne l’était pas. Il était bien trop fier et avait trop le sentiment d’être supérieur pour que cela fonctionne. Cependant, pour le moment, il restait persuadé qu’il pourrait être ce qu’il fallait à la jeune femme pour prendre soin d’elle… Elle continuait de parler, et il avait eu un léger rire en l’entendant faire un exposé sur ce qu’il avait demandé, jusqu’à de nouveau rester un peu silencieux à la mention des cookies. Non pas qu’il n’en veuille pas, cependant elle avait une certaine hospitalité attendrissante avec lui, et il ne savait plus trop où se mettre devant tant d’attention. Il avait presque envie de partir, tant il ne savait pas comment se comporter et que cela le mettait mal à l’aise. Bien heureusement, elle avait posé une question, juste une qui avait fait qu’il s’y était accroché.

- Je suis né à Kragujevac. C’est une des plus grandes villes de Serbie oui, mais j’y ai pas habité. Il avait un petit silence. En fait, je ne sais même pas si je suis réellement né là bas, c’est simplement ce qui est inscrit sur ma carte d’identité, et ce qu’on m’a dit. Mon géniteur était pas très parlant, et ma mère… Il avait haussé les épaules. Eh beh, je l’ai jamais connue, je ne sais pas qui c’est. Il avait eu un petit air embêté. Je ne sais pas si elle est vivante, morte, si elle m’a abandonné parce qu’elle voulait pas de moi, parce qu’elle a pas eu le choix, ou qu’elle est décédée. Il a jamais voulu m’en parler. Enfin. Il avait eu un petit tic. Il disait qu’elle était partie, mais c’était pas quelqu’un de confiance, du coup je ne sais pas si c’est vrai ou non. Il avait souri, comme si ce n’était pas important. Mais oui, sers un verre quand même, je vais manger le croissant avant par contre, parce que je ne suis pas certain que croissant et rakija se mélangent bien. Il avait eu un léger rire. Et toi, la famille ?

Une question comme s’il n’avait pas plus de réponses qu’elle, au final… Ou peut-être qu’elle savait énormément de choses, peut-être que tous les deux étaient au courant et se torturaient les méninges pour savoir comment l’annoncer à l’autre, cela aurait été un comble en réalité. Il y avait pourtant des choses qu’il ne savait pas, et puisqu’ils étaient partis pour se poser des questions sur leurs origines, il pouvait peut-être se permettre de creuser un peu.

- T’as grandi ici ?
© Laueee
June Kitanović
Blue Blood
June Kitanović
CORPS
ESPRIT
ÂME
Image/Gif : Un shot de larmes et des diamants sur nos joues 872578acac8079748eca2618cff8b523675c0e1c
Alias : Héméra, June K., Kháos
Genre : Fem. ; elle/she/her
Age : 28 ans
Dollars : 1962
Zone libre :
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I've got a crush, it's crushing me

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Unbreakable link,
protector of the heart


Un shot de larmes et des diamants sur nos joues J4jVf5G7_o
somedayy


Statut : Coeur qui bat plus fort à l'aurore
Occupation : Désormais Sept, super-héroïne (actrice, mannequin et dévouée aux associations qu'elle chérit, aussi)
Habitation : Villa Celestial à l'Aerium
Déchirures : Héméra - lumière terrestre ; jour éternel

DÉCHIRURE 1 : Ἡλίου – Soleil

— Niveau 1 : Ses paumes s’illuminent et peuvent produire une lumière froide et blanche. Une rue entière se retrouve alors en plein jour ou presque. Cette lumière ne vous fera du mal que si vous la regardez directement trop longtemps.
— Niveau 2 : Son corps entier devient une source de lumière. Elle peut ainsi éclairer un quartier si elle le souhaite, mais elle ne voit plus rien et les personnes dans un rayon de 10m autour d’elle non plus. Vous serez aveugles pendant plusieurs secondes.

DÉCHIRURE 2 : καίω - Brûlure

— Niveau 1 : La lumière qui sort de ses paumes devient rouge et brûle tout ce qu’elle touche. Pour vous tuer, cela prendra du temps, des heures peut-être. Mais tuer est rarement le but premier.
- Niveau 2 : Le rayon peut sectionner la chair en quelques minutes. Si les victimes peuvent se faire soigner, elles en garderont des cicatrices.

DÉCHIRURE 3 : Φωτιά - Chaos

— Niveau 1 : Ses doigts peuvent sculpter un objet de feu. Généralement une boule ou une flèche, celle-ci traversera n’importe quel objet. Ou n’importe quelle chair.
- Niveau 2 : L'objet sculpté est plus grand, comme un couteau, une dague ou une petite hâche. Elle peut manier ces objets et donc combattre en corps à corps avec.
- Niveau 3 : June peut désormais faire un objet lourd et gros : bouclier, épée, lance par exemple. Le feu est plus puissant car les particules plus nombreuses.

Limites :
Spoiler:

Stigmates : YEUX EMBRASÉS – Ses yeux ont tendance à changer de couleur en fonction de la déchirure qu’elle utilise. Ses pupilles sont encerclés d’une couronne de soleil lorsqu’elle utilise ses première et troisième déchirures. Cela devient une couronne de feu vermillon avec la deuxième. Ils reviennent à leur couleur naturelle, vert, après quelques heures.
TATOUAGE – June s’est fait faire un tatouage sur le côté droit du dos, qui vient s’étendre légèrement sur sa hanche. Le tatouage représente le Chaos primordial à l’image, pour l’instant, de sa déchirure la plus élevée. Elle n’a fait ce tatouage que pour cacher les tâches de vieillesse qui commencent à apparaitre sur son corps, suite à l’utilisation de cette même déchirure. Icarus sait qu’elle a fait faire ce tatouage, mais elle a bien fait attention à ce que la firme ne sache pas pourquoi. Elle ne veut lui montrer aucun signe de faiblesse.
MODE – En plus de faire régulièrement des publicités pour des noms de la mode connus du monde entier, June est toujours particulièrement bien habillée. Pour autant, elle recherche également des tissus spécifiques. Plus les vêtements sont fins, plus elle peut sentir le soleil sur sa peau, et mieux elle se sent. Plus qu'un passe-temps, elle a dû s'intéresser à la mode pour mieux vivre.

Inventaire : CYBERMON // Drak0na

Spoiler:

Pseudo : Lyne
Comptes : Naël & Danessa
Genre IRL : elle/she/her
Messages : 1622
Date d'inscription : 29/01/2023
FC : Alycia Debnam-Carey
Crédits : avatar: redfield / signature: awonaa / icon: StrangeHell
Thèmes abordés : Harcèlement, Abandon, Maladie dégénérative, Alcool, Langage vulgaire, Anxiété, Dépression
Thèmes refusés : Harcèlement (merci d'en discuter au préalable)
Infos RP : Présence quotidienne, Rythme aléatoire (en ce moment ça va), nombre de mots aléatoire, langue aléatoire (je m'adapte au besoin <3)
Misc : Toujours ok pour des liens, n'hésitez pas si vous avez des idées !
Shot de larmes
TW : Anxiété, dépression, alcool(isme),
mention d'harcèlement


Shot Glass of Tears - Jungkook


La réponse d’Alek n’aide pas vraiment June, à vrai dire. Mais elle hoche la tête, force d’habitude, avant de répondre oralement. « Ok. Et j’essaierai de me rappeler de tes excuses alors. » Le léger sourire s’entend dans la voix. Et elle essaiera vraiment, June, même si elle est assez certaine de ne pas pouvoir. Peu importe la raison, les paroles seront prises à cœur. C’est qu’elle commence à se connaître aussi. Aujourd’hui, cela dit, Alek reste Alek. L’ami avec lequel il est facile de rire et de penser à tout sauf les problèmes qui s’accumulent, ceux qui finiront par exploser sans doute et tant pis pour le ménage qu’il y aura à faire. Alors elle se rattache à ça et pardonne sans même penser à la possibilité de ne pas le faire.

Surtout lorsqu’il semble presque touché qu’elle se souvienne d’un détail qui n’en est pas un pour elle. « Oh, tu t’en es souvenu ?Bien sûr. » Evidence évoquée simplement. Elle ne se souvient peut-être pas des noms de toutes les personnes qu’elle rencontre, mais le pays de naissance d’un ami, oui. Parce que c’est ce qu’il était. Ni plus, ni moins, n’est-ce pas ? Les paroles d’Andrea lui reviennent en tête, chuchotements qu’elle chasse d’un coup de tête. Impossible. Alek ne lui aurait pas menti si longtemps. Et elle n’est toujours pas certaine que ce soit la vérité. D’autant plus qu’elle a longtemps été briefée sur toutes les failles par lesquelles les gens désireux de s’approcher des Sept pensent pouvoir s’infiltrer. Prétendre être un membre de la famille en fait partie. Et rien ne l’étonne plus.

Mais Alek n’est pas ce Alek, Alek est prévenant, peut-être un peu trop. A s’inquiéter pour des choses dont June ne s’inquiète pas le moins du monde. Au contraire, ces derniers temps elle n’attend plus que ça. Que quelqu’un vienne. Que quelqu’un ose. Colère qui gronde au fond des tripes, qu’elle ne laisse pas entrevoir. Qu’elle calme en prenant les inquiétudes de son ami pour ce qu’elles semblent être, après avoir ri avec lui à sa blague : une marque d’affection. « C’est gentil, mais je sais me défendre, tu sais. Tu devrais plutôt t’inquiéter pour les gens qui s’y essaieront. » Elle rit à nouveau légèrement. Pourtant, la menace est réelle. Et peut-être qu’elle ne sera pas suffisante. June prendra le risque quand même. Elle ne s’empêchera pas de profiter un peu par peur qu’on l’attaque. Tomber au combat, c’est tomber en héroïne, après tout, pas vrai ? Quitte à tomber un jour, autant prendre la grande porte. Théodore et elle étaient au moins d’accord sur ça.

Elle l’écoute ensuite raconter son histoire, alors qu’elle se rapproche de la table et pose le plateau. Un père distant, une mère inconnue. Finalement, leurs passés ont quelques similitudes. Mais June se dit qu’elle a beaucoup moins souffert, grâce à Icarus. Il y avait quelqu’un pour prendre soin d’elle, au fond. De ça, elle en était encore un peu certaine. Même si la confiance commençait à se remettre en question. Elle grimace un peu, aussi, à la mention des croissants. « Je n’ai pas de croissants, que des cookies. » Détail auquel elle tente de ne pas trop donner d’importance. Mais elle ne peut s’empêcher de se demander si Alek saura se souvenir des détails de sa vie à elle autant qu’elle se souvient des détails de sa vie à lui. Peut-être pas. Peut-être que c’est elle qui s’attache encore trop facilement, qui lui donne trop d’importance alors qu’elle ne connaît même pas son nom de famille. Ce serait peut-être un bon début. Parce que plus la conversation avance, plus June doute qu'Andrea n'ait pas dit de mensonge. Impossible. Elle prend le cookie, le met dans un mouchoir et le pose sur la main d’Alek. « Si t’en veut quand même un, je suis pas sûre que quoi que ce soit se mélange bien avec la rajika. » Le ton est léger, amusé. Rien qu’à l’odeur, elle craint que la bouteille ne lui retourne l’estomac.

Aux questions, June y répond en se servant un verre de jus d’orange. Sucres revitalisants. « Je n’suis pas née ici, non. Je n’ai connu que New Blossom, pas New-York. » Elle s’assoit plus confortablement dans le canapé, les jambes en tailleur, le verre à la main et un cookie posé sur le genou. « Icarus est ma seule famille. » L’assertion n’est plus aussi ferme qu’avant, mais June y croit toujours. « Je suis née en Ohio, à Cleveland. Icarus m’a récupérée dans une église, là-bas. » Elle explique les faits d’une voix atone. Ça lui fait étrange de raconter des données que les gens connaissent déjà, informations accessibles avec quelques clics, ou pour lesquelles ils ne portent aucun intérêt. « J’ai été en foyer après, à Phoenix, et puis je suis venue à Philadelphie pour commencer les entraînements. J’étais là pour l’ouverte de New Blossom. » Elle croque un bout de cookie. « J’ai jamais connu mes parents. Tout ce que je sais d’eux, je le tiens d’une note qu’on pense que ma mère a laissé aux nonnes. Et ceux que j’ai eu en foyer ne comptent pas vraiment. » Première fois qu’elle le dit à haute voix. Parce que ces parents-là sont Icarus aussi. Mais ces parents-là n’ont jamais su lui donner de réelle attention, n’ont jamais su la protéger du harcèlement. Il n’y a qu’en devenant apprentie, qu’elle a pu avoir quelques gens sur lesquels compter. Et elle se sait privilégiée, au moins pour ça. Sans parler de l’argent qui coule à flot.

« Tu n’as jamais cherché à trouver ta mère, alors ? Juste pour… avoir une réponse ? » Elle demande alors qu’elle n’a jamais cherché à savoir quoi que ce soit sur sa famille. Mais la situation est totalement différente, selon elle. Parce que ses parents à elle l’ont abandonnée. Son père à lui semblait lui cacher des choses. Et elle ne lui demande toujours pas son nom. Parce que si les problèmes s’entassent, c’est aussi parce qu’elle ne veut pas avoir à les gérer. Evitement salvateur pour seulement quelques temps. « Et tu habitais où, du coup ? Je demande juste pour pouvoir regarder des photos sur internet, ne m’en veut pas. » Elle rit un peu, curiosité pourtant bien là, alors qu'elle regarde Alek. Envie d’en savoir plus et peur d’apprendre des choses qu’elle ne veut pas savoir.

ft. @Alek Kitanović
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 Un léger sourire avait répondu à l’évidence même formulée à voix haute, comme si cela aurait été évident pour tout le monde. Non, tout le monde ne se souvenait pas qu’il était serbe, tout le monde ne s’y intéressait pas non plus en réalité, pour beaucoup cela n’avait pas de forme d’importance, alors il était touché oui, un minimum. Peut-être même plus encore à cause de ce secret grondant entre ses tripes, cette envie de lui hurler au visage qu’ils étaient bien plus l’un pour l’autre que ce qu’ils ne semblaient être. Mais il avait retenu l’envie. Il n’avait pas envie de le faire de manière aussi brutale, et craignait en réalité qu’elle ne l’envoie balader. Bien évidemment, qu’elle allait penser qu’il mentait, à part si elle se doutait aussi. Cependant, n’en ayant pas la certitude, il ne pouvait pas tenter le diable.

Cela dit, il s’inquiétait, autant par habitude que parce qu’il ne doutait aucunement du fait que d’autres pourraient s’en prendre à elle pour l’atteindre lui, et l’odeur d’Elvira était comme venue ramper dans la pièce, comme si elle avait été présente. Il avait néanmoins eu un moment de silence à ce qu’elle avait dit, d’abord chassant instinctivement la possibilité qu’elle puisse se défendre, elle, jeune femme frêle, délicate et si douce, mais soudainement, l’évidence était venue s’imposer à son esprit. June n’était pas n’importe quelle femme, comme la vipère qui traînait toujours dans l’ombre, elle avait des capacités qu’il n’était pas prêt d’égaler, et même pas d’imaginer, en fin de compte. Il avait alors doucement hoché la tête, un poil contrarié.

- J’ai parfois tendance à oublier que t’es pas n’importe qui. Avait-il néanmoins avoué. T’es tellement douce avec moi, et on parle de manière tellement naturelle que… Je sais pas. Il avait haussé les épaules. On vous imagine un peu trop comme des entités particulières je pense, en réalité, t’es très humaine, du coup j’oublie un peu. Tu m’en veux ?

Qu’il oublie qu’elle n’était pas n’importe qui. Peut-être qu’en réalité, elle attendait un peu plus de respect et de fascination de sa part, peut-être qu’elle voulait qu’il lui montre plus de révérence. Cependant, comme dit, il oubliait, en plus de quoi, il n’était pas réellement de ceux qui suivaient avec attention tout ce qui pouvait être mis en avant par Icarus, ou Theseus pour ce que cela valait, en réalité, il faisait son chemin sans réellement se préoccuper des grands de ce monde, cela ne l’intéressait pas. Il n’y avait que son développement personnel qui comptait, le reste lui passait relativement au dessus de la tête… Tout le reste sauf June. Et Elvira, mais pour des raisons très différentes. Peut-être alors était-ce ces pensées qui le perdaient qui l’avaient fait se tromper, passer de cookies à croissants sans même s’en rendre compte, et il avait été un peu embêté en se faisant reprendre, avant de rire et de secouer la tête.

- Je suis un peu à l’ouest aujourd’hui je crois ! Avait-il dit avec un sourire. Mais détrompe toi, beaucoup de choses vont bien avec la rakija, seulement, plus le salé que le sucré. Mais va pour un cookie alors.

Il avait pris un de ces derniers, le laissant dans sa main le temps de s’étendre un peu sur sa vie, avant de poser des questions en retour, et les réponses l’avaient fait un peu tiquer. Comme s’il ne savait pas déjà… Mais la confirmation lui retournait l’estomac. Il avait presque espéré se tromper du tout au tout, et ne jamais avoir à lui dire ce qu’il voulait lui annoncer. Il y avait trop de choses qui pourraient mal se passer… S’il devait perdre une amie, la seule qu’il s’était faite en toutes ces années d’existence, cela serait déjà un coup dur, cela dit, perdre sa soeur ? Pour laquelle il était venu jusqu’ici ? Pour laquelle il avait abandonné tout ce qu’il connaissait et tout ce qu’il savait faire aux mains de Jovanna. Il avait fait tourner le biscuit entre ses doigts, avant de le reposer un peu précipitamment en se rendant compte qu’il devait être en train d’en faire tomber toutes les miettes sur le sol. Il avait activé son pouvoir un instant pour doucement frotter ses bagues entre elles, provoquant le son lui permettant de trouver la bouteille plus rapidement, et s’en était servi un verre qu’il avait à son tour fait tourner entre ses doigts. Il se demandait en réalité, qui avait été le plus mal loti des deux. Elle qui avait été baladée un peu dans tous les sens, entre église, foyer, familles d’accueil, ou lui qui avait eu Ranko. Certes un monstre sans coeur, mais au moins une stabilité sur le plan familial. Il avait pris une gorgée, envie de manger passée alors qu’il faisait une légère grimace à la fois piquée et approbatrice à la saveur qui s’était déversée sur sa langue. Il avait néanmoins eu un silence à la question. Il ne savait pas réellement quoi répondre, en fin de compte. S’il n’avait pas activement cherché à savoir pour sa mère, c’était aussi parce qu’il était presque sûr que si Ranko lui avait menti, elle serait morte de ses mains, comme la mère de June, et qu’il n’aurait jamais eu d’explication, juste encore plus de haine pour un géniteur qui était l’ombre d’un homme, alors ne parlons même pas d’un père. Il s’était néanmoins appuyé dans le dossier du canapé avant de prendre une grande inspiration.

- Disons que je craignais ce que je pouvais découvrir, du coup ça m’a freiné dans mes recherches. Avait-il finalement dit avec tout autant de monotonie  que ce qu’elle avait fait un peu plus tôt. Et concernant où j’habitais… Un peu partout. Avait-il finalement répondu. Mon géniteur se déplaçait énormément, et m’emmenait avec lui la plupart du temps. Mais si tu veux regarder de jolis endroits, tu peux chercher la réserve d’Uvac, ou la forteresse de Đerdap. Il avait eu un petit silence. Mais l’endroit que j’ai préféré c’était Knjaževac. Il avait bu une nouvelle gorgée. Certains bâtiments sont hyper colorés, j’adorais les regarder. Il avait fait tourner un peu le verre entre ses doigts. Ils se détachaient bien du reste, quand ma vision était en train de vraiment décliner. Il avait finalement eu un léger sourire. Je ne compte plus le nombre d’heures passées en plein soleil à juste… regarder. Il avait eu un nouveau silence, dire ce genre de choses n’était pas facile pour lui au fond, et il avait fini par se racler la gorge.

Les souvenirs revenaient de manière fracassante, et si maintenant il pouvait toujours regarder ce qu’il souhaitait à travers les yeux des autres, cela n’avait pas la même saveur. Il ne pouvait plus passer des heures seul avec des écouteurs dans les oreilles, avec personne à qui se raccrocher. En réalité, ce second pouvoir, il ne l’aimait pas beaucoup. Il le rendait extrêmement dépendant de la personne ou de l’animal qu’il utilisait pour voir, et cela lui rappelait combien Ranko avait pu se foutre éperdument de l’aider à apprendre à agir seul.

- J’ai dû me débrouiller seul. Avait-il finalement dit. Avec tout ça je veux dire… réapprendre à vivre, en fin de compte. Il avait hésité un instant. J’imagine que ça a été plus facile pour moi que pour les personnes n’ayant pas les pouvoirs que j’ai, mais c’est à dire que mon géniteur n’a jamais réellement aidé. Ouais, on a vu les meilleurs médecins, il disait qu’il allait m’acheter un chien guide. Il avait eu un rire sans joie. Je l'attends toujours, le chien. Il avait bu une longue gorgée. Mais à part me dire de m’en remettre quand j’essayais d’exprimer des angoisses, il a pas fait grand chose. D’un côté j’imagine que ça m’a endurci, mais j’étais gamin, j’avais pas besoin de m’endurcir à ce moment là, j’avais besoin de quelqu’un pour me protéger. Il avait semblé reprendre contact avec la réalité. Eeeet je te déballe ma vie. Il avait eu un nouveau rire loin d’être joyeux. Cela dit, il est mort, maintenant, il peut plus aggraver les choses. Il avait eu un autre silence. Est-ce que tu me prends pour un fou, si je dis que ça ne m’a pas attristé ?

Il n’allait pas non plus tout dire dans l’immédiat, jusqu’à présent, il était le seul à garder le silence concernant la réelle cause de la mort de Ranko, et il était encore bien trop tôt, dans toutes les relations qu’il pouvait avoir, pour le dire à n’importe qui. Même si June n’était pas n’importe qui, en fin de compte. S’il comptait définitivement la perdre, c’était clairement le meilleur moyen. Il s’était redressé, posant le verre sur la table.

- Et hm… C’est comment, Icarus quand t’es gamin ? Avait-il finalement demandé pour ramener le sujet sur elle. Je veux dire… Ils prennent soin de vous ? Et… La note disait quoi ? Enfin, si tu as envie d’en parler.

Dis moi qu’au moins, être loin de lui t’a donné une enfance heureuse…?

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Occupation : Désormais Sept, super-héroïne (actrice, mannequin et dévouée aux associations qu'elle chérit, aussi)
Habitation : Villa Celestial à l'Aerium
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— Niveau 1 : Ses paumes s’illuminent et peuvent produire une lumière froide et blanche. Une rue entière se retrouve alors en plein jour ou presque. Cette lumière ne vous fera du mal que si vous la regardez directement trop longtemps.
— Niveau 2 : Son corps entier devient une source de lumière. Elle peut ainsi éclairer un quartier si elle le souhaite, mais elle ne voit plus rien et les personnes dans un rayon de 10m autour d’elle non plus. Vous serez aveugles pendant plusieurs secondes.

DÉCHIRURE 2 : καίω - Brûlure

— Niveau 1 : La lumière qui sort de ses paumes devient rouge et brûle tout ce qu’elle touche. Pour vous tuer, cela prendra du temps, des heures peut-être. Mais tuer est rarement le but premier.
- Niveau 2 : Le rayon peut sectionner la chair en quelques minutes. Si les victimes peuvent se faire soigner, elles en garderont des cicatrices.

DÉCHIRURE 3 : Φωτιά - Chaos

— Niveau 1 : Ses doigts peuvent sculpter un objet de feu. Généralement une boule ou une flèche, celle-ci traversera n’importe quel objet. Ou n’importe quelle chair.
- Niveau 2 : L'objet sculpté est plus grand, comme un couteau, une dague ou une petite hâche. Elle peut manier ces objets et donc combattre en corps à corps avec.
- Niveau 3 : June peut désormais faire un objet lourd et gros : bouclier, épée, lance par exemple. Le feu est plus puissant car les particules plus nombreuses.

Limites :
Spoiler:

Stigmates : YEUX EMBRASÉS – Ses yeux ont tendance à changer de couleur en fonction de la déchirure qu’elle utilise. Ses pupilles sont encerclés d’une couronne de soleil lorsqu’elle utilise ses première et troisième déchirures. Cela devient une couronne de feu vermillon avec la deuxième. Ils reviennent à leur couleur naturelle, vert, après quelques heures.
TATOUAGE – June s’est fait faire un tatouage sur le côté droit du dos, qui vient s’étendre légèrement sur sa hanche. Le tatouage représente le Chaos primordial à l’image, pour l’instant, de sa déchirure la plus élevée. Elle n’a fait ce tatouage que pour cacher les tâches de vieillesse qui commencent à apparaitre sur son corps, suite à l’utilisation de cette même déchirure. Icarus sait qu’elle a fait faire ce tatouage, mais elle a bien fait attention à ce que la firme ne sache pas pourquoi. Elle ne veut lui montrer aucun signe de faiblesse.
MODE – En plus de faire régulièrement des publicités pour des noms de la mode connus du monde entier, June est toujours particulièrement bien habillée. Pour autant, elle recherche également des tissus spécifiques. Plus les vêtements sont fins, plus elle peut sentir le soleil sur sa peau, et mieux elle se sent. Plus qu'un passe-temps, elle a dû s'intéresser à la mode pour mieux vivre.

Inventaire : CYBERMON // Drak0na

Spoiler:

Pseudo : Lyne
Comptes : Naël & Danessa
Genre IRL : elle/she/her
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Date d'inscription : 29/01/2023
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Crédits : avatar: redfield / signature: awonaa / icon: StrangeHell
Thèmes abordés : Harcèlement, Abandon, Maladie dégénérative, Alcool, Langage vulgaire, Anxiété, Dépression
Thèmes refusés : Harcèlement (merci d'en discuter au préalable)
Infos RP : Présence quotidienne, Rythme aléatoire (en ce moment ça va), nombre de mots aléatoire, langue aléatoire (je m'adapte au besoin <3)
Misc : Toujours ok pour des liens, n'hésitez pas si vous avez des idées !
Shot de larmes
TW : Anxiété, dépression, alcool(isme),
mention d'harcèlement


Shot Glass of Tears - Jungkook


Tête penchée face à l’air contrarié d’Alek, June écoute les explications de son ami avec un sourire touché. La dernière question, cela dit, la prend de court et ses yeux s’écarquillent légèrement. « Non, je ne t’en veux pas. Au contraire, ça montre que tu tiens à moi. » Et le sourire s’agrandit alors qu’elle continue : « C’est mignon. » Peu certaine qu’il apprécie le compliment. Pourtant, ça l’est. Adorable. Et elle est incapable de lui en vouloir longtemps, pas pour ça. Même si elle aimerait paraître moins douce que cette image qu’on lui colle à la peau, elle est heureuse d’avoir l’air humaine, espère l’être et le rester. « J’ai pas forcément envie d’être n’importe qui. » Ego qui se montre un peu, des envies de gloire dont elle parle très peu. « Mais j’ai pas envie d’être inhumaine pour autant. » Et elle le pense, que les deux ne sont pas incompatibles. Fera tout pour le prouver.

Elle lui dit juste un « C’est pas grave. » quand il dit être à l’Ouest. Ça ne l’est pas, après tout. Ça ne devrait pas l’être. Et la conversation dévie sur leur passé, sur son passé à lui aussi. Des informations qui se font rares, et qu’elle écoute avec encore plus d’intérêt quand elle a la chance d’en avoir. Encore plus aujourd’hui, peut-être, alors que les mots d’Andrea sont des murmures autour de ses pensées.

Impossible. Impossible.

Il pose le cookie sur la table d’un coup, sans qu’elle ne comprenne trop pourquoi. Les quelques miettes sur le canapé ne la préoccupent pas, contrairement à l’air qu’il affiche et à tout son être visiblement tendu. Elle boit une gorgée de son jus après avoir posé sa question, attendant avec une curiosité contenue la réponse, repoussant au fond de ses entrailles l’anxiété qui remonte. La boisson claque dans le verre, verre qui grince lorsqu’il est reposé sur la table. Et elle le regarde s’installer un peu plus avant de commencer à parler. June se demande si Alek a déjà autant parlé de lui, n’en a pas souvenir. Elle en est heureuse, sourire qui flotte sur les lèvres alors que les tapotements de ses doigts sur son téléphone résonnent entre eux. Elle admire tous les lieux qu’il lui donne, l’imagine déambuler dans les rues. Sourire qui disparait progressivement alors qu’elle relève les yeux vers Alek au dernier mot. Il se racle la gorge et elle s’en veut. Horrifiée d’avoir voulu trop en savoir. Horrifiée d’avoir pu lui faire du mal d’une quelconque façon. « Désolée si… Si j’ai fait remonter des souvenirs douloureux. C’était pas le but. » Excuses toujours. Sincérité, aussi. « C’est beau là-bas. » Elle ne cache pas avoir déjà regardé, elle ne lui cache plus depuis longtemps maintenant espérer en savoir plus sur lui. Même à demi-mots.

June se calle entre les coussins, légèrement plus éloignée d’Alek sans avoir voulu l’être. Et elle écoute avidement le reste de l’histoire. Triste et désemparée face à l’enfance visiblement peu heureuse qu’Alek a eue. Elle finit par rire un peu sinistrement à la question posée. « Après ce que tu m’en as dit, non. Tu me sembles même plutôt très sain d’esprit. » Peut-être que si elle avait eu des parents aimants alors l’idée l’aurait outrée, mais quand elle repense à sa famille d’accueil, elle sait qu’apprendre leur mort ne lui ferait rien. « Mais j’aime bien quand tu me déballes ta vie, t’as le droit de recommencer. » Taquinement qui revient, comme ils en ont l’habitude. « Je suis contente de te connaître. » Les mots sont prononcés doucement, elle est presque surprise de les dire. Cœur qui ne sait pas se taire. June est heureuse qu’il se livre autant, même si elle aurait souhaité une enfance heureuse pour lui, et que le chien l’ait suivi partout, soit devenu la famille qu’il n’avait apparemment pas. Elle espère pouvoir devenir la sienne.

Les questions suivantes, cela dit, la font grimacer. Alors qu’Alek pose son verre sur la table, elle mange un autre bout de cookie, pensive. « Je réponds à quoi en premier ? » Blague peu drôle, elle en convient. Mais ça lui donne quelques secondes de plus pour réfléchir à sa réponse. Alors qu’elle ne veut dire que la vérité. Mais ne sait pas comment la dire, ni se l’avouer à elle-même. « Icarus prend soin de nous, oui. A sa façon. » Elle sera pour toujours reconnaissante envers la corporation pour l’avoir recueillie. Sans elle, June n’est rien, Héméra n’est pas. Elle en est certaine. « Après… Bon. » Soupire gêné, elle baisse un peu la tête. « Ils peuvent pas tout contrôler non plus. » Ce ne sera jamais de leur faute. Qui est « eux » ? Elle-même n’en est pas certaine. « Ma famille, c’était mon foyer d’accueil. Il y avait un couple et deux, trois autres gamins. De temps en temps un peu plus. William et Olivia… » Elle refuse de les appeler « ses parents ». « Ils étaient forcément pas mal occupés. Alors à part nous faire faire nos devoirs et nous donner à manger… C’était pas l’amour fou comme on se l’imagine. Ils tenaient à nous, juste… de loin. » Elle rit un peu. C’est le moins qu’on puisse dire. De si loin, désormais, qu’ils n’ont donné des nouvelles qu’après son élection en tant que Sept.

« Mais l’école, c’était le plus dur. Le harcèlement, tout ça. Ça s’est arrêté que bien après avoir rejoint les apprentis et non, je l’ai pas superbement bien vécu. » Doux euphémisme pour ne pas alarmer. Alors que les larmes menacent à nouveau de couler, les traitresses habituelles. La voix s’est emplie de trémolos sur la fin et elle déteste ça. Elle déteste le fait que ça la touche encore autant. Alors elle aussi se racle la gorge, tentative désespérée de passer à autre chose. Pas forcément le plus joyeux non plus, cela dit. « Il n’y avait pas grand-chose sur la note. Mon prénom et mon nom, ma date d’anniversaire et les initiales de ce qu’on pense être mon père ou ma mère. » Elle hésite un instant, juste un temps, alors que les initiales ne sont qu’une information intangible, pas très informative de par ailleurs. « H. P. » Pour Hana Perry, mais ça elle ne le sait pas. Pour la même Hana que celle d’Andrea, mais ça elle ne veut pas le savoir. « Je sais pas pourquoi ils se sont donnés la peine de signer alors qu’ils ont jamais cherché à se faire connaître, en vérité. C’est un peu étrange, non ? Comme s’ils voulaient qu’on les retrouve, mais qu’ils ont rien fait pour. » Alors que June n’a jamais réellement cherché non plus. Sans doute, aussi par peur de savoir ce qu’il s’était réellement passé : mort d’Hana ayant empêché la mère de faire quoi que ce soit. Et puis elle secoue un peu la tête. « Enfin, tant pis pour eux, j’imagine. » Elle voulait juste qu’on l’aime. A fait sa croix sur cet amour-là, et ne vit plus que pour l’amour des inconnus.

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Shot Glass of Tears
Ca montrait qu’il tenait à elle… Il n’aurait pas formulé les choses de la sorte, cependant, si c’était ainsi qu’elle l’imaginait, tant mieux. Car même s’il refusait de complètement l’admettre, oui, il tenait à elle, autant parce que c’était la première fois qu’il avait réellement l’impression d’être proche de quelqu’un que parce que eh bien… lui, savait qui elle était. Il avait eu un sourire amusé à la suite des mots, et il avait hoché la tête. Bien sûr, qu’elle n’avait pas non plus envie d’être n’importe qui, et c’était bien ainsi. Il n’aurait certainement pas autant apprécié la jeune femme si elle n’avait pas eu au moins un début d’ego à mettre sous le nez des autres, lui qui avait tendance à complètement en déborder. Il avait pourtant relevé un peu le nez, curiosité qui le prenait.

- Ça dépend de la définition d’inhumain, j'imagine. Avait-il dit doucement. J’ai sûrement fait des choses que certains penseraient inhumain, mais ce n’est pas mon avis.

Notamment créer volontairement l’accident qui avait mis fin aux jours de son père. Certainement que beaucoup de bien pensants se seraient jetés sur l’occasion de dire que son passé ne justifiait rien, que l’attitude de Ranko avait certes été déplacée (certains diraient même probablement qu’il était trop émotionnel, notamment Jovanna). Les faits restaient là, il n’avait pas de remords, et ça, probablement que certains auraient quelque chose à en redire…

Les questions s’étaient glissées entre eux, et il avait parlé, encore et encore, bien trop en confiance avec elle, prêt à faire ressortir toutes les angoisses qu’il avait pu avoir, prêt à se replonger dans des souvenirs qui étaient aussi bons que mauvais. Mais après tout, s’il y avait une personne à qui en parler, c’était bien elle. Elle, qui l’écoutait toujours, avec qui il passait des heures à échanger messages et vocaux, parfois autant de temps au téléphone à parler de tout et rien, elle qui le faisait rire depuis qu’elle était entrée dans sa vie, qui éclairait un peu tout, même avant qu’elle se soit révélée être sa sœur. Elle qui avait tout fait briller dans son noir constant, quand l’ombre d’Elvira et Jovanna planait sur ses prunelles incapables de les saisir. Mais June s’était excusée et il avait entrouvert la bouche un peu surpris, se demandant s’il avait eu l’air si atteint que cela. C’était que Ranko lui avait appris à dissimuler ses émotions de la meilleure façon qu’il soit, mais que June était capable de le rendre plus docile, plus lui, moins les autres. Parce qu’elle ne le jugeait pas, qu’elle avait toujours été un soutien, et qu’il se sentait bien avec elle oui, qu’elle l’aidait à devenir un peu meilleur en un sens. Alors il se montrait plus honnête quand cela la concernait, il répondait avec plus d’envie, et surtout avec moins de dissimulation. Il lui faisait confiance. La réalisation l’avait presque frappé, et son cœur s’était mis à battre bien trop fort à ses tempes. Avait-il déjà fait confiance à qui que ce soit, avant ? Il n’en était pas certain. Il s’attendait à tout moment à se faire poignarder dans le dos, montait des tonnes de barrières avec tout le monde pour ne jamais leur laisser l’opportunité de l’atteindre. Quand cela concernait June, il se livrait à elle trop facilement.

- On ira, si tu as du temps libre. Avait-il proposé. Ne t’excuse pas.

La seconde phrase avait été dite un peu comme un ordre et une supplication en même temps, il n’avait aucunement envie qu’elle se mette à s’apitoyer sur lui. Il avait néanmoins eu un sourire amusé quand elle avait ri, et confirmé qu’elle ne le prenait pas pour un fou à ne pas avoir de tristesse pour la mort de Ranko. Un rire lui avait échappé quand elle avait précisé qu’elle aimait qu’il lui déballe sa vie, et qu’il pouvait recommencer. Non, elle n’avait pas réellement envie qu’il le fasse, si seulement elle savait tout… Il y avait certaines choses qu’il valait mieux taire, en réalité. Ou du moins, ne certainement pas dire tout de suite. Il avait eu un sourire doux quand elle avait ajouté être contente de le connaître, grande difficulté qu’il avait à exprimer explicitement des sentiments qu’il pouvait avoir pour quelqu’un. Il avait seulement marmonné un “moi aussi” qui semblait pourtant sincère, homme adulte peu à l’aise avec ce qu’il ressentait, qui n’avait jamais eu l’autorisation de l’être en réalité. Dès qu’il montrait un ressenti, Ranko l’avait rabaissé, ignoré, avait fait comme si le fait d’en avoir était décevant. Il n’osait pas, ne savait pas comment se comporter, se contentait de plonger ses lèvres dans le verre, dont l’alcool brûlait sa langue avec plaisir.

Curieux, pourtant, il avait retourné les questions, et il avait eu un sourire un peu gêné à la première réflexion. Oui, il en avait trop demandé… Elle avait pourtant parlé, et il avait été oreille attentive, alors que plus le récit continuait, plus il fronçait les sourcils. Elle n’avait pas eu non plus un exemple très probant de famille, de ce qu’il comprenait, et il commençait à comprendre un peu plus les méfiances de certaines personnes envers Icarus. Déjà qu’il trouvait étrange qu’une corporation décide de jouer les bons samaritains en “adoptant” des enfants, il trouvait cela encore plus surprenant qu’ils ne leur offre qu’une stabilité relative. Les doigts d’Alek s’étaient pourtant resserrés sur eux-mêmes à la suite, attitude un peu trop protectrice, et trop violente aussi, typique de l’univers dans lequel il avait grandi. Qui avait osé harceler sa sœur ? Pire, il entendait les tremblements dans sa voix. Il avait ainsi pris une grande inspiration et s’était rapproché un peu d’elle sur le canapé, pour aller doucement poser la main sur son épaule, serrer un peu cette dernière. Est-ce qu’il devait la prendre dans ses bras ? Il n’en était pas certain, peu habitué au contact et à la douceur de manière générale, il n’avait pas réellement idée de comment se comporter. Il se disait qu’il fallait qu’il montre qu’il était là, mais ne savait pas comment... Il avait récupéré sa main, l’air un peu perplexe. S’il avait tenté de la séduire, bien sûr qu’il aurait été l’épaule pour pleurer, mais là, ce n’était pas du tout le cas, et pire, la sentir en détresse l’attristait aussi, le surprenait même, d’arriver à la conclusion qu’il se faisait du souci pour quelqu’un d’autre que lui-même. La suite des mots avait néanmoins mis un terme à la réflexion, et une seconde, il s’était même dit que bien heureusement qu’il ne l’avait pas prise dans ses bras. Les initiales… Il avait pris une grande inspiration qui pouvait être détonante avec la situation. Le visage d’Hana, il ne l’oublierait jamais. Il était gravé sur ses rétines de manière indélébile, juste à côté de la couleur du Vitae. Alek s’agitait, et c’était assez visible, en fin de compte. Hana avait probablement voulu que June puisse la retrouver, Ranko l’avait empêchée de le faire. Cela dit, il préférait qu’elle n’ait jamais eu à rencontrer ce dernier. Il avait déglutit avec peine, s’éloignant de nouveau un peu sur le canapé. Il fallait qu’il dise quelque chose, s’il y avait bien un moment c’était maintenant, mais quoi ? Et comment ? Il ne pouvait pas simplement lui expliquer tout comme ça, lui balancer à la face que si sa mère n’avait jamais été là c’était parce que leur père avait décidé de la tuer, et d’abandonner sa fille. Cela dit, il savait aussi que son comportement criait qu’il savait quelque chose, et qu’il n’avait aucune autre option. A moins de se lever, récupérer ses affaires, partir et ne jamais revenir. Rentrer en Serbie, faire comme si rien ne s’était jamais passé. Qui était-il après tout, pour autant remuer la vie de quelqu’un ? Et pour quelle raison l’aurait-elle cru de toute manière ? Prendre les réflexions de Jovanna qui disait qu’il était faible, comme d’habitude, qu’il avait fait tout cela pour rien et que ça ne la surprenait pas. Il avait pris une grande inspiration, passant une main dans ses cheveux pour les repousser en arrière.

- June… Un long silence avait suivi. Je sais pas vraiment comment… Il avait grogné, agacé par les mots qui se coinçaient dans sa gorge. Putain, tu vas me détester. Il avait eu un rire sans joie et avait basculé la tête en arrière pour l’appuyer sur le dossier, yeux clos comme si ça changeait quelque chose pour lui. Mais je crois qu’on en est au point où je peux plus vraiment reculer… Il avait pris une grande inspiration et s’était redressé. Officiellement, je suis ici pour les affaires, en réalité… J’ai appris assez tôt que… Rha ! Il s’était agacé, devant son incapacité à dire les choses. Ok, me coupe surtout pas, si après tu veux me foutre dehors, fais, mais laisse moi finir. Il avait joint les mains. Je savais que j’avais une demi soeur ici, je suis venu pour la chercher parce que je me disais que c’était la seule possibilité d’avoir un semblant de famille, j’ai pas pensé une seule seconde à quel point je pourrais foutre la vie de quelqu’un en l’air en faisant ça, en pensant qu’à moi. Il avait fait une courte pause. Quand on s’est rencontrés tous les deux, je me suis dit que tant pis si je la trouvais pas, parce qu’avec toi, c’était tout comme, on était super proches hyper vite, et c’était la première fois que j’avais un feeling pareil avec quelqu’un donc je me disais que je m’en contenterais. Mais… Eh merde. Il avait récupéré le verre, le finissant d’un trait. J’ai compris quand… hm, quand on m’a confirmé qu’on avait le même nom de famille, pourquoi j’étais aussi prompt à te laisser voir un peu ce que je suis alors que d’habitude, je mets de la distance avec les gens. Il avait soupiré. H.P. Hana Perry. Avait-il ajouté dans un murmure. Si ta mère n’a jamais cherché à te retrouver, c’est parce que mon père l’a assassinée. Il avait relevé la tête. J’étais là… Je suis allé à son enterrement… Il avait eu un long silence. J’ai jamais compris pourquoi, et ses explications cryptiques m’aidaient pas, il m’a avoué que après que j’avais une sœur, et j’imagine qu’il se disait que s’il laissait Hana en vie, elle viendrait lui réclamer de l’argent pour toi… Quelque chose du genre.  T’as rien perdu à pas le connaître. Il avait expiré longuement. J’ai rien dit avant parce que je me disais que tu me croirais jamais, que t’allais penser que j’étais un gros lourd qui voulait juste se servir de toi, et que bah… Je… tiens à toi. Les mots semblaient lui avoir coûté. Je voulais pas que tu me détestes mais… Il avait fait un peu tourner sa langue dans sa bouche. Mais c’est pas honnête non plus de savoir et de continuer à te le cacher… Il avait pincé les lèvres. Du coup… voilà, si tu veux que je m’en aille, ou poser des questions, ou l’un puis l’autre, dans le sens que tu veux… Il avait passé une main sur son visage dans un soupir. Je suis désolé June…

Le silence s’était éternisé, si puissant qu’il lui semblait assourdissant. Au final, il avait donné bien trop d’informations, il s’était lancé dans des explications bancales qui ne faisaient probablement pas grand sens pour elle, et elle allait sans doute le mettre dehors. Après tout, il aurait dû mieux préparer la situation, s’il avait vraiment eu pour ambition de lui en parler. Il se rendait compte d’à quel point il ne pensait qu’à sa propre personne, à refuser de lui dire pour garder jalousement l’information, car tant que lui seul savait, cela ne faisait de mal à personne, qu’elle restait sa sœur et son amie, et que rien ne changeait. Il avait de la stabilité sur une chose pour une fois, elle avait été honnête avec lui, encore et toujours, et voilà que lui ne faisait que mentir, que penser à lui. Il lui devait cela, et si pour une fois les choses tournaient mal, pour une fois ce serait réellement sa faute. Il fallait seulement qu’il accepte de réellement s’en aller si elle le lui demandait, et ça… il n’était pas certain de pouvoir.
© Laueee
June Kitanović
Blue Blood
June Kitanović
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Alias : Héméra, June K., Kháos
Genre : Fem. ; elle/she/her
Age : 28 ans
Dollars : 1962
Zone libre :
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I've got a crush, it's crushing me

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Unbreakable link,
protector of the heart


Un shot de larmes et des diamants sur nos joues J4jVf5G7_o
somedayy


Statut : Coeur qui bat plus fort à l'aurore
Occupation : Désormais Sept, super-héroïne (actrice, mannequin et dévouée aux associations qu'elle chérit, aussi)
Habitation : Villa Celestial à l'Aerium
Déchirures : Héméra - lumière terrestre ; jour éternel

DÉCHIRURE 1 : Ἡλίου – Soleil

— Niveau 1 : Ses paumes s’illuminent et peuvent produire une lumière froide et blanche. Une rue entière se retrouve alors en plein jour ou presque. Cette lumière ne vous fera du mal que si vous la regardez directement trop longtemps.
— Niveau 2 : Son corps entier devient une source de lumière. Elle peut ainsi éclairer un quartier si elle le souhaite, mais elle ne voit plus rien et les personnes dans un rayon de 10m autour d’elle non plus. Vous serez aveugles pendant plusieurs secondes.

DÉCHIRURE 2 : καίω - Brûlure

— Niveau 1 : La lumière qui sort de ses paumes devient rouge et brûle tout ce qu’elle touche. Pour vous tuer, cela prendra du temps, des heures peut-être. Mais tuer est rarement le but premier.
- Niveau 2 : Le rayon peut sectionner la chair en quelques minutes. Si les victimes peuvent se faire soigner, elles en garderont des cicatrices.

DÉCHIRURE 3 : Φωτιά - Chaos

— Niveau 1 : Ses doigts peuvent sculpter un objet de feu. Généralement une boule ou une flèche, celle-ci traversera n’importe quel objet. Ou n’importe quelle chair.
- Niveau 2 : L'objet sculpté est plus grand, comme un couteau, une dague ou une petite hâche. Elle peut manier ces objets et donc combattre en corps à corps avec.
- Niveau 3 : June peut désormais faire un objet lourd et gros : bouclier, épée, lance par exemple. Le feu est plus puissant car les particules plus nombreuses.

Limites :
Spoiler:

Stigmates : YEUX EMBRASÉS – Ses yeux ont tendance à changer de couleur en fonction de la déchirure qu’elle utilise. Ses pupilles sont encerclés d’une couronne de soleil lorsqu’elle utilise ses première et troisième déchirures. Cela devient une couronne de feu vermillon avec la deuxième. Ils reviennent à leur couleur naturelle, vert, après quelques heures.
TATOUAGE – June s’est fait faire un tatouage sur le côté droit du dos, qui vient s’étendre légèrement sur sa hanche. Le tatouage représente le Chaos primordial à l’image, pour l’instant, de sa déchirure la plus élevée. Elle n’a fait ce tatouage que pour cacher les tâches de vieillesse qui commencent à apparaitre sur son corps, suite à l’utilisation de cette même déchirure. Icarus sait qu’elle a fait faire ce tatouage, mais elle a bien fait attention à ce que la firme ne sache pas pourquoi. Elle ne veut lui montrer aucun signe de faiblesse.
MODE – En plus de faire régulièrement des publicités pour des noms de la mode connus du monde entier, June est toujours particulièrement bien habillée. Pour autant, elle recherche également des tissus spécifiques. Plus les vêtements sont fins, plus elle peut sentir le soleil sur sa peau, et mieux elle se sent. Plus qu'un passe-temps, elle a dû s'intéresser à la mode pour mieux vivre.

Inventaire : CYBERMON // Drak0na

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Shot Glass of Tears - Jungkook


Elle regarde son ami un instant silencieusement. Des paroles bien mystérieuses, selon elle. Auxquelles elle ne répond que d'un simple « Je suppose, oui. » Sans doute qu’il a raison. Sans doute qu’elle aussi avait fait des choses inhumaines, d’ailleurs. Elle en est même plutôt certaine. « Mais faire des choses inhumaines ne veut pas dire être inhumain. » June le dit autant pour lui que pour elle. Un moyen de se rassurer comme un autre. Si les choses inhumaines sont justifiées, ce n’est pas inhumain de le faire. Des gens sont morts à cause d’elle. Et pour certains, elle ne le regrette pas. Et refuse de se considérer inhumaine pour autant. Plus à cause d’eux.

---

Son air surpris lorsqu’elle s’excuse lui fait penser qu’elle a eu raison de le faire. Pourtant, il la rassure. A nouveau. Avec sa douceur habituelle, qui la fait sourire doucement. « Je prendrai du temps libre pour ça. » Promesse d’un voyage à deux déjà sur les lèvres. Elle qui n’avait jamais quitté le pays. June rêve de plus en plus de voir le monde. Et la perspective de découvrir un peu plus celui d’Alek lui donne déjà hâte d’y être. Elle regarde une dernière fois les photos défilant sur son téléphone avant de le ranger. Avant de lui parler avec une sincérité venue naturellement. Elle tient à ce que soit dit. Et se promet de le dire autant de fois qu’il le faut pour qu’il puisse répondre sans afficher cet air presque gêné qu’elle lui a si peu connu. Le « moi aussi » murmuré lui fait du bien, pourtant. Elle s’y attache à deux mains. Le laisse courir dans son esprit alors qu’elle répond à ses questions. Si June tente d’être un minimum détachée par rapport à son passé, certains faits sont encore trop poignants, trop d’actualité aussi. Ramenés au-devant de la scène par les derniers événements. Par les réactions virulentes face au concours et surtout par les mots et gestes d’Elvira.

Elle sert la main qui prend la sienne. Geste de sollicitude auquel elle ne s’attendait pas venant de lui. Qui la surprend et dont elle profite, bien qu’il soit court. Parce que déjà, Alek se recule, semble gêné, frustré. Il semble quelque chose en tout cas. Et le silence qui s’installe, qui les surplombe, ne la rassure absolument pas. Au contraire. Elle commence à avoir peur. Parce qu’il s’apprêtait clairement à dire quelque chose qu’il pensait qu’elle n’aimerait pas. Plus les secondes s’écoulent, plus June est sûre qu’il avait raison. Son prénom lancé dans l’air. Puis plus rien. Elle attend, attend, attend. N’en peut plus. « Quoi ? » Le mot est incertain, presque contrarié. Et Alek semble l’être, lui aussi. « Putain, tu vas me détester. » Paroles funestes, auxquelles elle répond avec sourire grimaçant. « Si tu continues à faire dans le suspens, oui. » Et elle recule sur le canapé, dos contre l’accoudoir désormais, alors qu’il emploie lui-même le mot reculer. Tout ce qu’il dit n’a plus de sens. Tout ce que June sait, c’est qu’un début de conversation pareil ne s’est jamais bien terminé.

Rien n’aurait pu la préparer à ce qu’Alek lui raconte, après lui avoir fait promettre qu’elle ne le couperait pas. Et plus il parle, plus elle a la tête qui tourne. Demi-sœur. Hana. Andrea. Même nom de famille. Demi-sœur. Assassinée. Demi-sœur. Enterrement. Argent. Demi-sœur. Cacher. Demi-sœur. Désolé. Demi-sœur. Demi-sœur.

Demi-sœur.

June tente de s’éloigner, mais sa peau frotte contre le canapé. Elle se rend compte qu’elle a retenu sa respiration, expire dans un souffle brusque, inspire difficilement. N’est plus certaine de savoir comment respirer. Elle lâche un « Non. » presque murmuré, brisé. Et elle veut absolument s’éloigner, alors elle se lève, se dirige à reculons vers les fenêtres, sous la pluie qui continue de tomber et qu’elle regarde un instant comme si l’eau pouvait couler sur ses joues. Mais c’est le cas. Larmes salées qui déjà roulent dans son cou. Elle répète. « Non. » Voix cassante. Sanglots qui trahissent son état. « Tu t’es foutu de moi. » Elle fait tout pour ne pas hacher les mots. « Tout ce temps et tu te foutais de ma putain de gueule. Tu t’es bien marré, j’espère. » La douleur la tiraille dans les côtes. Un instant, elle se dit que c’est sa mutation qui vient enfin réclamer son dû. Mais ce n’est que la pointe de la trahison dans son cœur. L’anxiété qui fait rage. « T’as fait que me mentir. Sur tout. Sur tout ? » Question à laquelle elle ne lui laisse pas le temps de répondre. « Qu’est-ce que tu veux ? Qu’est-ce que je t’ai fait ? » Frère ou pas, c’est ça qu’il veut, non ? Lui faire du mal. Lui donner envie de crever. Peut-être qu’il est de mèche avec Elvira. Elle rejette l’idée avant que celle-ci ne la fasse tomber pour de bon. Mais elle s’appuie sur la vitre, se laisse glisser au sol. June regarde le parquet, compte les lattes pour espérer remettre de l’ordre dans ses pensées, dans sa respiration. Le silence s’éternise. Au point où elle oublie presque la présence d’Alek. Se dit qu’il a entendu le « dégage » qu’elle est certaine d’avoir prononcé. Il lui a inventé une vie. Ce n’est qu’un stalker qui veut profiter d’elle. Icarus l’avait prévenue que ça arriverait. Mais Andrea. Hana. Mais ça ne peut pas être la réalité. Parce que ça n’a aucun sens, parce qu’Alek lui fait une fait une mauvaise blague. De très mauvais goût. C’est tout. Ce n’est que ça. Et elle veut juste tout oublier.

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Alek avait eu un petit silence, peu convaincu de ce qu’elle pouvait dire. Pour lui, faire des choses inhumaines revenait à l’être, et s’il était complètement d’accord avec le fait d’être traîté de la sorte, il devinait à travers les mots, qu’elle avait sûrement été poussée à faire des choses qu’elle regrettait. C’était dommage. En soit, le passé n’était pas changeable, il n’y avait rien qui puisse être accompli pour que les choses ne soient plus les mêmes, ainsi, pourquoi s’en vouloir ? Pourquoi regretter ? S’il devait énumérer toutes les choses qui pourraient lui être reprochées, il n’avait clairement pas assez de la nuit pour tout raconter. Allant du plus minime détail, dans sa manière par exemple de considérer les femmes, jusqu’au meurtre de son géniteur, en passant par toutes les activités illégales qu’il avait faites et continuait à faire. Il avait donc décidé de se taire, préférant ne pas rebondir sur ce qu’elle venait de dire.

Les paroles avaient volé, et il s’était laissé embarquer dans des explications bien trop longues, et des retours arrière qui ne cessaient plus, ne faisant que remonter des souvenirs qui étaient à la fois de bons et de mauvais souvenirs. Il avait néanmoins eu un léger sourire quand elle avait confirmé qu’elle prendrait du temps pour aller visiter sa Serbie natale, et sans qu’elle le sache, l’endroit où elle prenait ses racines aussi. Une promesse qui allait peut-être voler en éclats à l’instant où il lui apprendrait ce qu’il avait à lui dire, simplement car il y avait très peu de chances pour qu’elle le croit, et si elle le croyait au final, qu’est-ce qui lui disait qu’elle aurait envie de faire partie de sa famille ? Lui était parti du principe que tout le monde voudrait trouver une part de soit, mais peut-être que ce ne serait pas le cas. Peut-être qu’il s’accrochait bien trop à l’envie qu’il avait depuis tant d’années de réellement pouvoir considérer quelqu’un comme sa famille. Parce que pour le moment, personne ne répondait à cette appellation. Ranko n’avait de père que le nom donné parce qu’il l’avait enfanté, un géniteur rien de plus, aucune affection, peut-être même plus de haine qu’autre chose. Lui qui avait tant désiré mettre à la tête de son édifice un fils grand et fort qui reprendrait le service avec la même cruauté que lui, avec le même manque de sentiments. Mais il s’était retrouvé avec un fils bien trop doux à son goût, peut-être aurait-il dû réellement l’élever et ne pas se contenter de le laisser à des nourrices quand il n’avait “pas le temps” de s’en occuper, quand il n’avait pas envie de le voir plutôt. Peut-être aurait-il dû faire de son handicap une force plutôt que de lui faire comprendre qu’il ne servirait à rien maintenant. Alek aurait pu être ce fils prodigue qu’il souhaitait, c’était son erreur, son manque d’attention, ses mots qui avaient empêché cela, et Ranko trouvait encore le moyen de lui mettre la faute dessus alors qu’il était mort depuis un moment maintenant. Fantôme accroché à ses chairs qui continuait de ricaner par dessus son épaule, qu’il entendait tous les jours à chacune de ses actions, même maintenant, ce petit claquement de langue réprobateur et déçu, parce qu’un digne Kitanović n’hésitait pas,  qu’ils prenaient, qu’il aurait dû venir plus préparé avec des preuves pour la forcer à écouter. Mais non, Alek n’avait pas envie de la forcer, selon Ranko, Alek était faible et le resterait. Peut-être qu’il avait raison, en fin de compte… Une famille… Jovanna aurait pu être ce qui s’en rapprochait le plus. Oh bien sûr, elle passait son temps à lui rappeler qu’il avait échoué en cédant le royaume de son père, en la mettant à la tête de tout cela, en la forçant à porter son nom pour accéder à cela. En un sens, il la comprenait. Si Ranko avait bien fait une chose avec son éducation, c’était qu’Alek refusait qu’on le force à quoi que ce soit. Elle avait aussi cette fierté, peut-être même plus que lui, et s’il devait être complètement honnête, l’attitude de sa femme envers lui était méritée. Cependant, il refusait de l’admettre. C’était que Ranko avait quand même fait un sacré bon travail sur certains points. Alek avait une fierté déplacée qui contrastait avec son réel lui, la manière dont il repassait toutes ses erreurs en pensées le soir allongé dans son lit, avec son manque d’aisance lorsqu’il essayait de faire quelque chose de profond. Car à refuser les sentiments, l’affection, la douceur, Alek ne savait pas comment faire. Ranko et Jovanna, tous deux n’avaient jamais eu les gestes qui auraient pu les lui apprendre. Enfin Jovanna aurait pu, s’il ne l’avait pas forcée, s’il ne l’avait pas blessée, s’il ne l’avait pas proprement abandonnée après lui avoir mis toutes les responsabilités entre les mains. C’était qu’avant cela, ils s’étaient même plutôt bien entendu, raison pour laquelle elle avait cette place maintenant, il n’aurait jamais cédé l’entreprise à quelqu’un le traitant de la sorte. Encore cette fierté déplacée alors qu’il ne faisait que se saboter en continu. Tout à propos de Jovanna était de son fait, mais il ne l’admettrait pas.

Une main serrée bien rapidement lâchée geste peu naturel pour lui, qu’il ne savait pas comment faire pour que ce soit réellement significatif. Parce que de la douceur fictive, il savait faire, aucun problème avec cela, cependant quand cela concernait réellement des sentiments qui venaient lui remuer les tripes, il n’était plus certain du comportement à avoir. Manipuler, il savait faire, il n’y avait qu’à voir April qui revenait sans cesse dans ses messages alors qu’elle subissait son silence régulièrement, ses sautes d’humeur et ses mensonges à répétition. Il n’avait qu’à revenir en s’excusant faussement, en prétendant qu’il savait qu’il n’agissait pas bien avec elle, mais qu’il allait faire des efforts, encore, “efforts” qui ne duraient que quelques semaines. Relation plus que toxique qu’il entretenait tranquillement, sans attaches de son côté alors qu’il savait qu'elle se voyait déjà passer sa vie à ses côtés. Beaucoup trop douce, la petite bibliothécaire. Des étoiles plein les yeux, des rêves débordants, si présents que même lui avait parfois la sensation de pouvoir les voir. Il aurait pu pourtant, s’y laisser engouffrer. Après tout, il regrettait le manque de douceur à son égard en permanence, avait tout plaqué pour retrouver June pour chercher justement quelqu’un qui aurait les gestes, qui serait là. April le lui apportait, et il lui claquait la porte au nez. Indécision malsaine, un auto sabotage qui semblait ne pas avoir de limites, dans lequel il se roulait en permanence en prétendant que c’était son désir, simulacre de contrôle alors qu’il n’en avait aucun.

Ni sur sa vie sentimentale, ni sur la vie tout court, en réalité. Preuve en était la difficulté qu’il éprouvait à exprimer la chose, alors qu’il aurait pu juste tout exposer avec assurance, faire ce que Ranko lui avait appris, ce “c’est comme ça et pas autrement” qui résonnait encore dans ses méninges parfois. Les mots avaient si peu d’aisance qu’il avait l’impression de commencer à s’y noyer. Elle s’était levée, laissant un creux autant physiquement que dans leur relation, après ce “non” à peine murmuré, qui trahissait tout ce qui allait se passer. Pouvoir activé pour la suivre, savoir exactement où elle était sans même tourner la tête vers elle, au contraire, il avait même baissé la tête en comprenant qu’elle tentait plus ou moins de s’échapper, de partir de cette conversation, qu’elle était coincée. Ils étaient chez elle après tout, ce n’était pas à elle de partir. Il avait été égoïste de le lui annoncer maintenant, il aurait dû faire ça dehors, peut-être chez lui, pour lui laisser l’occasion de partir, là, elle n’avait nulle part où aller. Les mots venaient se fracasser contre les parois de son crâne, et il avait relevé la tête d’un air un peu perdu. Non, il ne s’était pas foutu d’elle, et c’était bien la première fois de sa vie qu’il n’essayait pas de profiter de quelqu’un. Elle ne comprenait pas, et pour une fois dans son existence, il ne la blâmait pas. Comment aurait-il pu, surtout après tout ce qu’ils venaient de se raconter ? Sa vie avait été dévastée depuis le début, “abandonnée” par sa mère, un père qui n’avait jamais montré signe de vie, une éducation et une fausse famille fournis par Icarus, de harcèlement… Alek avait déglutit avec peine. Il était venu chercher une sœur qui aurait pu prendre soin de lui, sans réaliser qu’il était celui qui aurait dû être là pour elle. Parce qu’au fond, c’était lui le plus grand. C’était lui qui aurait dû veiller sur sa petite sœur et faire en sorte qu’elle soit bien, ce n’était pas à elle de le porter. Encore une fois, il n’avait fait qu’être égoïste, car il ne savait que penser à sa propre personne. Là encore, il aurait pu conserver le secret, pour ne pas la blesser comme il le faisait, mais non il avait senti que LUI avait besoin de le dire, pas qu’elle avait besoin de l’entendre. Il avait serré les dents en la “voyant” glisser le long de la fenêtre, il ses doigts s’étaient cramponnés au bord du canapé. Il n’avait aucune idée de comment réagir, de quoi faire, non pas pour qu’elle le croit cette fois, mais juste pour qu’elle arrête de souffrir. Pour une fois, quelqu’un d’autre que lui était plus important, et il ignorait la pointe douloureuse dans son torse, la sensation de se faire repousser alors que pour une fois, il n’avait jamais essayé de manipuler la personne. Parce que quand il était lui-même, il n’était pas intéressant, pas digne de confiance, parce que personne ne voudrait être de sa famille, ni son père, ni Jovanna… ni June. Peut-être que le problème, c’était lui, au final. Peut-être qu’il fallait qu’il arrête de rejeter la faute sur les autres, et qu’il réalise qui il était. Il avait soupiré, et doucement, il s’était levé, allant se mettre doucement près d’elle, assis aussi à même le sol, proche, mais pas trop. Il n’était pas question de la toucher, elle se rebiquerait et aurait raison. Le silence avait été bien trop long, seul le bruit de la pluie sur les vitres venant projeter des images floues dans son crâne. Il avait désactivé sa déchirure, contemplant le noir devant lui, alors qu’il imaginait sans peine la luminosité de la pièce malgré l’orage. Tant de vitres, la pièce devait être splendide… Il avait baissé la tête, ramené ses genoux contre son torse, entourant ses jambes de ses bras.

- J’ai… jamais voulu te mentir… Avait-il finalement dit dans un murmure. Au début je savais juste pas, et puis après… J’ai pas su comment le dire… Il avait resserré ses bras autour de ses jambes, gorge serrée, avant de relever la tête pour la tourner vers elle. J’ai pensé… J’ai pensé que tu devais le savoir aussi, mais… Il avait déglutit avec peine. Mais en fait, c’était moi qui avais besoin de le dire. Il avait enfoui sa tête entre ses bras, larmes traîtresses qu’il essayait de cacher. Non, Alek Kitanović ne pleurait pas, jamais, jamais plus. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça faisait aussi mal ? J’ai passé trop de temps à… à me dire que quand je te trouverai, ce serait le meilleur jour de ma vie, que j’aurai enfin ma soeur avec moi mais… j’ai pas pensé une seconde à toi… Mots étouffés dans cette position. Je me suis pas foutu de toi, June je… Il avait un peu relevé la tête. J’ai pas su comment le dire avant comment faire pour… Il avait essuyé ses yeux sur ses bras croisés d’un geste un peu brusque. Je t’ai jamais menti sur l’affection que j’ai pour toi, et je crois que c’est aussi ça qui a fait que j’ai rien dit pendant si longtemps… Parce que j’avais peur de perdre ça… T’es la première amie que je me sois jamais faite et… Il avait soupiré. Et je fais encore comme si c’était moi le plus blessé alors que c’est pas le cas… Il avait déplié ses membres, s’appuyant contre la vitre, collant sa tête contre cette dernière. Je suis certainement pas ce que tu attendais, et même si t’avais voulu retrouver des membres de ta famille, j’aurais probablement pas répondu aux critères. Il s’était relevé. Mais je te mens pas, et je ne vais pas insister et te blesser encore plus.

Bascule de nouveau faite sur son pouvoir, il n’avait absolument pas fait attention à ce qui l’entourait, incapable de se repérer sans ce dernier. Peut-être même qu’il se reposait toujours trop dessus. Ni voyant ni aveugle, n’étant même pas sûr d’être capable de se débrouiller sans sa déchirure. Comme pour tout dans son existence, il se reposait sur ce que des éléments externes pouvaient lui apporter. Quelques pas faits, et un coup de tonnerre avait retenti, le faisant un peu vaciller, alors qu’il se figeait. Sa vision était devenue un amas de traits et échos entremêlés, le faisant même fermer les yeux avec force comme si cela allait changer quelque chose. Les traits étaient doucement devenus plus précis, alors que le son du tonnerre se dissipait. Il était néanmoins resté debout comme un idiot, à mi chemin entre le canapé où il avait pensé récupérer sa canne et s’en aller, le coeur battant plus fort que jamais. Il avait glissé sa main dans sa poche, sortant son portefeuille pour chercher du bout des doigts carte d’identité et visa, la cart d’identité pour la date de naissance, car il était certain qu’elle ne pourrait pas lire cette dernière et le visa où son nom était donc écrit en caractères qu’elle pourrait comprendre. Il s’était retourné vers elle, quelques pas en sa direction et lui avait tendu les deux, le nom Kitanović en évidence sur le visa.

- Je mens pas, June. Avait-il dit tout doucement. Je veux juste pas que tu croies que je t’ai pris pour une idiote, c’est faux… Mais si tu ne veux plus me voir je peux le comprendre… Il avait serré les dents à un nouveau coup de tonnerre, restant immobile un instant. Comme dit, je ne vais pas insister, je voulais juste… Pas que tu penses que je me suis foutu de toi…

Cartes jetées dans le portefeuille, sans certitude qu’elle ait réellement lu ce qui était dessus, et il avait tourné les talons, récupérant sa canne laissée sur le canapé. Il avait repéré le porte-manteaux, et s’était dirigé vers ce dernier, serrant tour à tour les tissus pour retrouver le sien, qu’il avait enfilé avec hésitation, chaussures remises aux pieds, il avait ouvert la porte. Le froid s’était engouffré, le bruit de la pluie battante dehors et il avait eu un frisson, un peu comme si le fait de passer le pas de cette porte signifierait qu’il ne reverrait jamais June, qu’ils ne pourraient plus jamais rire, que son téléphone resterait désespérément silencieux, qu’il ne pourrait plus se tourner vers elle même pour les questions les plus idiotes du quotidien. Il avait resserré les pans de son manteau autour de son corps. Il fallait la laisser tranquille, lui laisser le temps de digérer les informations, et si elle voulait revenir vers lui, elle le ferait, n’est-ce pas…? Il attendrait quelques temps, et si pas de nouvelles, il retournerait en Serbie. Il tenterait de se faire pardonner par Jovanna, ce qui risquait d’être extrêmement difficile, voire impossible. Il trouverait bien un moyen de vivre quand même. Pas fait à l’extérieur, il avait refermé la porte derrière lui, restant sous le porche un moment, téléphone maintenant à la main pour rappeler un taxi. Mais pour le moment… Il avait désactivé de nouveau sa déchirure, écoutant simplement la pluie, qui avait presque un son de glas. Il s’était appuyé sur le mur marquant la fin du porche, s’y laissant glisser comme June l’avait fait avec la fenêtre, et avait sorti de sa poche de manteau ses lunettes teintées, qu’il ne portait habituellement que très peu, ses yeux n’étant pas aussi photosensibles qu’il n’auraient pu, et sous le noir des verres, il avait l’impression que les larmes seraient cachées, aidées par la pluie qui arrivait jusqu’à lui et commençait déjà à le tremper. Ca faisait du bien, cette fraîcheur sur le chaos de son cœur actuellement… Même s’il allait sans doute tomber malade, le regretter, pour le moment, il avait besoin de cela, et il allait rester quelques minutes avant d’appeler le taxi. Il n’avait plus qu’à retourner en Serbie oui… La laisser tranquille, ne pas continuer de retourner son existence en ne pensant qu’à lui, ne devenir qu’un mauvais souvenir.  
© Laueee
June Kitanović
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June Kitanović
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Alias : Héméra, June K., Kháos
Genre : Fem. ; elle/she/her
Age : 28 ans
Dollars : 1962
Zone libre :
Un shot de larmes et des diamants sur nos joues ERMysuCn_o
I've got a crush, it's crushing me

Un shot de larmes et des diamants sur nos joues HkwXOYRk_o
Unbreakable link,
protector of the heart


Un shot de larmes et des diamants sur nos joues J4jVf5G7_o
somedayy


Statut : Coeur qui bat plus fort à l'aurore
Occupation : Désormais Sept, super-héroïne (actrice, mannequin et dévouée aux associations qu'elle chérit, aussi)
Habitation : Villa Celestial à l'Aerium
Déchirures : Héméra - lumière terrestre ; jour éternel

DÉCHIRURE 1 : Ἡλίου – Soleil

— Niveau 1 : Ses paumes s’illuminent et peuvent produire une lumière froide et blanche. Une rue entière se retrouve alors en plein jour ou presque. Cette lumière ne vous fera du mal que si vous la regardez directement trop longtemps.
— Niveau 2 : Son corps entier devient une source de lumière. Elle peut ainsi éclairer un quartier si elle le souhaite, mais elle ne voit plus rien et les personnes dans un rayon de 10m autour d’elle non plus. Vous serez aveugles pendant plusieurs secondes.

DÉCHIRURE 2 : καίω - Brûlure

— Niveau 1 : La lumière qui sort de ses paumes devient rouge et brûle tout ce qu’elle touche. Pour vous tuer, cela prendra du temps, des heures peut-être. Mais tuer est rarement le but premier.
- Niveau 2 : Le rayon peut sectionner la chair en quelques minutes. Si les victimes peuvent se faire soigner, elles en garderont des cicatrices.

DÉCHIRURE 3 : Φωτιά - Chaos

— Niveau 1 : Ses doigts peuvent sculpter un objet de feu. Généralement une boule ou une flèche, celle-ci traversera n’importe quel objet. Ou n’importe quelle chair.
- Niveau 2 : L'objet sculpté est plus grand, comme un couteau, une dague ou une petite hâche. Elle peut manier ces objets et donc combattre en corps à corps avec.
- Niveau 3 : June peut désormais faire un objet lourd et gros : bouclier, épée, lance par exemple. Le feu est plus puissant car les particules plus nombreuses.

Limites :
Spoiler:

Stigmates : YEUX EMBRASÉS – Ses yeux ont tendance à changer de couleur en fonction de la déchirure qu’elle utilise. Ses pupilles sont encerclés d’une couronne de soleil lorsqu’elle utilise ses première et troisième déchirures. Cela devient une couronne de feu vermillon avec la deuxième. Ils reviennent à leur couleur naturelle, vert, après quelques heures.
TATOUAGE – June s’est fait faire un tatouage sur le côté droit du dos, qui vient s’étendre légèrement sur sa hanche. Le tatouage représente le Chaos primordial à l’image, pour l’instant, de sa déchirure la plus élevée. Elle n’a fait ce tatouage que pour cacher les tâches de vieillesse qui commencent à apparaitre sur son corps, suite à l’utilisation de cette même déchirure. Icarus sait qu’elle a fait faire ce tatouage, mais elle a bien fait attention à ce que la firme ne sache pas pourquoi. Elle ne veut lui montrer aucun signe de faiblesse.
MODE – En plus de faire régulièrement des publicités pour des noms de la mode connus du monde entier, June est toujours particulièrement bien habillée. Pour autant, elle recherche également des tissus spécifiques. Plus les vêtements sont fins, plus elle peut sentir le soleil sur sa peau, et mieux elle se sent. Plus qu'un passe-temps, elle a dû s'intéresser à la mode pour mieux vivre.

Inventaire : CYBERMON // Drak0na

Spoiler:

Pseudo : Lyne
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Thèmes abordés : Harcèlement, Abandon, Maladie dégénérative, Alcool, Langage vulgaire, Anxiété, Dépression
Thèmes refusés : Harcèlement (merci d'en discuter au préalable)
Infos RP : Présence quotidienne, Rythme aléatoire (en ce moment ça va), nombre de mots aléatoire, langue aléatoire (je m'adapte au besoin <3)
Misc : Toujours ok pour des liens, n'hésitez pas si vous avez des idées !
Shot de larmes
TW : Anxiété, dépression, crise d'angoisse

Shot Glass of Tears - Jungkook


Elle le sent plus qu’elle ne l’entend s’approcher et s’asseoir près d’elle. Elle ne voit rien d’autre que le parquet sur lequel elle se concentre. Des pensées qui ne sont plus, trop entremêlées entre elles. Et tout ce qu’elle ressent est la douleur. Celle physique de sa gorge qui s’irrite à force d’avaler de l’air sans arriver à le faire passer entièrement jusqu’à ses poumons. Elle va étouffer, elle le sait. Si elle n’arrive pas à se calmer. Alors elle compte les planches du parquet et elle ne peut que penser à ça. Parce que sinon elle repense à la douleur psychique et les mensonges et les non-dits et la réalité déformée des derniers mois et le monde qui s’ouvre en deux sous ses pieds et elle cherche de l’air sans arriver à en trouver. Alors elle compte. Un, deux, trois. Et elle identifie les couleurs. Le canapé est gris. La cheminée est noire. Les lustres sont blancs. Quatre, cinq, six. Gris, noire, blancs. Sept, huit, neuf. Blancs, noire, gris. Quelques courtes respirations encore, avant qu’elle ne puisse en prendre une plus grande, longue, qui calme son corps entier.

Au milieu de tout ça, il y a la voix d’Alek que June entend à peine. Les premières paroles ne sont que des murmures indistincts. Et les premiers mots qu’elle perçoit réellement sont ceux qui font le plus mal. Que c’est lui qui avait besoin de le dire. Sous le choc, la colère s’insinue déjà. Elle lui en veut, de son égoïsme et de se de dire qu’elle n’avait peut-être pas besoin de le savoir autant que lui. Si c’est la vérité. Elle se dit qu’il a au moins raison sur une chose, qu’il n’a pas du tout pensé à elle. Parce que tout ce qu’elle entend ce sont des « je » et des « moi » et des « j’aurais dû ». La raison lui murmure qu’il ne sait juste pas comment faire, quoi dire. Que peut-être il n’y a plus rien à faire, à dire. Mais c’est lorsqu’il se blâme, se déprécie, que la colère efface toute tentative de trouver une explication. Parce qu’il lui rappelle ce qu’elle a tant l’habitude de faire. Il lui rappelle que ce n’est qu’un point commun parmi d’autres. Il lui rappelle que ça pourrait être la vérité. Et si c’est la vérité, alors c’est pire. C’est pire, non ?

Il se relève. Elle le sait sans le regarder. Ne veut pas le regarder. Mais le tonnerre retentit et, d’instinct, elle lève les yeux. June voit Alek vaciller. Pendant une seconde, elle a peur pour lui. Se demande s’il a mal. Et la seconde d’après, elle s’en veut. De tenir à lui. Colère qui s’affirme alors que l’éclair illumine la pièce. Elle déteste tout ce qu’il a brisé. Elle déteste tout ce qu’ils ont été. Parce qu’ils ne l’étaient pas réellement. Tous les moments passés ne sont plus désormais que des points d’interrogation. Elle regarde d’un œil vide la carte d’identité et le visa qu’il lui présente. C’est écrit noir sur blanc. Et pourtant. June ne veut pas y croire, alors elle n’y croit pas totalement. Le monde est vaste, il est impossible qu’ils ne soient que deux Kitanović. Et elle le sait au fond d’elle, qu’il pense lui dire la vérité, et qu’il y a plus de chance que ce soit vrai que l’inverse. Mais elle ne veut pas y croire. Peur du changement, peur de tout ce que cela veut dire pour l’avenir. Elle ne veut pas y croire alors qu’elle n’a toujours voulu que ça : une famille.

June le regarde partir sans esquisser le moindre geste. Se rend à peine compte qu’il s’en va. Elle s’en veut aussi, de ne pas avoir insister pour en savoir plus sur lui. Parce qu’elle lui faisait confiance. Parce qu’elle pensait qu’il lui disait tout ce qui importait, et que le reste n’était que futilité. Alors qu’il lui a menti, pendant des mois. Et peut-être que c’est ça, qui fait le plus mal. Parce qu’un frère, elle en a toujours voulu un. Parce qu’une famille, elle en a toujours voulu une. Qu’elle soit Icarus ou les autres rencontres inoubliables. Elle veut cette famille. Mais tout ce qu’elle ressent pour l’instant, c’est la honte de s’être fait dupée, la déception des mensonges, et la haine d’une vérité qu’elle n’arrive pas à accepter. Qu’elle n’acceptera pas tant qu’il n’y aura pas de preuves concrètes. Pas de paroles : des actions. Et certainement pas la fuite. La Sept regarde le salon, paupières qui chassent les dernières larmes. Alek n’est plus là. Et la colère monte. Elle se relève en s’appuyant sur la vitre, laisse le temps à son corps de se réhabituer à la gravité, aux mouvements. Incertaine, aussi, de vouloir le rattraper. Mais si elle veut des réponses, il n’y a que lui qui pourra lui en apporter.

Ses pas la guident vers la porte d’entrée alors que les frissons de l’adrénaline tant appréciés lui parcourent le corps. Premiers signes. Elle ouvre la porte d’un geste vif, et crie d’une voix enrouée. « Alek ! » Elle le voit alors que les échos de sa voix s’étouffent dans les gouttes de pluie. Elle s’approche d’un pas vif, mais ne va pas totalement jusqu’à lui. Hésitante, même dans la colère. « Tu crois que tu peux t’barrer comme ça ? Après m’avoir balancé tes conneries ? » La dague se forme au bout de ses doigts. Elle la serre, se concentre sur elle plutôt que sur les mots qui risquent de passer ses lèvres, dépasser sa pensée. Détruire le peu qu’il reste à sauver. « Lève-toi. » C’est un ordre sans en être un. Tant pis, si ça lui fait mal. Tant mieux, peut-être. Elle rapproche la dague de son cou. Juste assez pour qu'il perçoive le feu, pas assez pour le brûler ne serait-ce qu'un peu. N'arrive pas à se faire à l'idée de lui faire mal. « J’veux que tu m’racontes tout dans les moindres détails. Plus de mensonges, plus d’approximation. » Elle prend une inspiration pour éviter un sanglot de percer. « Tout. » La dague disparait peu à peu, le feu réintégrant le corps de June. « Et on fera un test ADN. » Ils trouveront une clinique, loin d’Icarus et des yeux curieux. Anonymes parmi les anonymes. Elle en a besoin. « Si t’es mon… frère. » Le mot s’étrangle et elle recule d’un pas, sous la réalité qui l’enfonce dans le sol. « Si tu veux l’être… » Parce que c’est ça qui importe, au fond. Le sang ne fait pas tout. Ne fait rien, parfois. « … alors sois-le. » Supplication murmurée. Parce qu’elle a beau détesté tout ce qu’elle ressent, elle ne déteste pas le fait d’avoir un frère. Et elle ne déteste pas l’idée que cela puisse être Alek.

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Shot Glass of Tears
La pluie battante avait un goût salé. C’était la reflexion stupide qu’il s’était faite alors qu’il passait la langue sur ses lèvres, gêné par la pellicule d’eau qui roulait sur son visage. Pleurer ? Lui, Alek Kitanović, ne pleurait pas. Il n’avait même pas versé une larme à la mort de Ranko, alors qu’il aurait pu, malgré toute la haine qu’il ressentait pour lui. On l’avait félicité, lui avait dit ô combien il était fort et digne, oui. Il avait été fier, mais aussi responsable, le fait était qu’il aurait totalement pu donner le change, laisser une larme digne couler. Mais non, il était resté impassible. Il ne pleurait pas non, se retournait des heures durant à être au bord des larmes quand il était blessé, mais jamais autant de larmes coulaient. Même pas pour Elvira. Peut-être en avait-il trop versé, des larmes en fin de compte. Peut-être qu’elles avaient été trop ignorées, quand il paniquait, quand Ranko l’avait abandonné alors qu’il avait eu le plus besoin, peut-être que son géniteur avait réussi à ancrer dans son crâne que les larmes n’étaient que de la faiblesse. Il ne voulait plus l’être, jamais. Il ne voulait pas montrer que quoi que ce soit pouvait l’atteindre, ni Elvira, ni Skye, encore moins April qui parfois était trop émotive. Il se montrait sans coeur, parce que les personnes autour de lui en avaient toujours profité pour le mettre encore plus à mal. Il ne réagissait que peu aux provocations de Jovanna bien qu’elles blessaient jusqu’aux tréfonds de son âme, elle le savait, elle n’avait pas besoin qu’en plus il s’agace, et encore moins qu’il se mette à pleurer. Non, les larmes, il en avait eu assez, et les refusait maintenant. Il n’assumait pas, aussi, oui, c’était certainement la pluie qui était salée, par il ne savait quel miracle ou sort quelconque. S’il fallait justifier les lunettes, les éclairs agressaient ses yeux morts. Voilà, une explication qui ne valait rien, qui ne serait même pas crédible si jamais c’était June qui lui posait la question. Parce qu’elle le connaissait mieux que quiconque en réalité. Parce qu’il avait été vrai avec elle, même en lui cachant ce qu’il savait. Il avait laissé les émotions sortir, avait raconté sa vie, pas uniquement ce soir, mais parfois quelques petites informations d’infimes choses qui l’avaient atteint, il en parlait toujours avec détachement, mais elle savait. Elle pouvait lire sur lui quand quelque chose n’allait pas, il en avait parfaitement conscience, et le plus surprenant, c’était que cela ne le dérangeait pas. Jusque là, il avait toujours pensé que cela était lié à leur lien de sang. Entre frère et soeur, ils savaient ce genre de choses non ? La réalité était que pour une fois, il ne se cachait pas derrière des couches de paraître, parce qu’il n’y avait qu’à revenir un peu en arrière et voir comment il avait été avec elle lors de leur rencontre et comme il était maintenant. Comme il lui faisait confiance, comme il aurait probablement tenté tout et n’importe quoi pour elle, comme il lui faisait confiance pour faire la même chose. Parce que pour la première fois de sa vie, il s’était fait à l’idée qu’à défaut d’une sœur, n’osant pas lui dire, il avait une amie. Et c’était ça, qui faisait mal, en réalité. Parce qu’il n’était jamais honnête avec qui que ce soit, parce que la vérité n’était qu’un lointain souvenir pour lui, drapé de mensonges et d’omissions, et quand il croyait assez pour révéler, il était rejeté.

Il avait basculé la tête en arrière, la cognant contre le mur derrière lui dans un léger grognement. Plus jamais, il n’avait jamais fait confiance, et aurait dû continuer ainsi. Mais le problème n’était pas là, n'est-ce pas ? La pluie battant sur son visage le lui rappelait. Non, ce n’était pas que June ne lui faisait pas confiance, c’était que l’information était trop dure à encaisser. C’était parce qu’il n’avait pas pris la peine d’amener quoi que ce soit, qu’il lui avait juste tout balancé à la figure. C’était plus simple pour lui, qui savait depuis des années et des années qu’il avait une sœur, et qui était celui qui l’avait cherchée. Elle, avait cru qu’elle n’avait aucune famille, que ses parents l’avaient abandonnée et n’avaient jamais cherché à entrer en contact avec elle. C’était en partie vrai, mais pas totalement… Hana n’avait pas réellement eu le choix, c’était le moins qui puisse être dit, Ranko, lui, avait seulement été l’habituel salaud qu’il était, c’était l’inverse qui aurait été surprenant. Qu’il essaie de la récupérer et de la prendre sous sa coupe. En un sens, cela aurait pu faire sens, des années plus tard, en la berçant de mensonges comme quoi il n’avait jamais sû avant, en montant tout un faux univers pour se faire pardonner de ne pas avoir été là avant. Quand il s’était rendu compte que sa merde de fils n’était pas ce qu’il avait voulu, et qu’une fille en pleine santé saurait mieux prendre le relais. Pourquoi ne l’avait-il pas fait d’ailleurs ? Ranko aussi, avait eu connaissance de l’existence de June, il aurait pu. Pour la première fois, Alek se posait la question. Cependant, il n’avait pas eu le temps de pousser réellement la question, la porte s’ouvrant. Il n’avait pourtant pas bougé, déglutissant juste avec peine en entendant son nom appelé de la sorte.

Puis, les reproches. Alek s’était redressé un peu dans son assise, le visage soudainement plus fermé. Evidemment. Il était fautif oui, de là à dire qu’il n’avait balancé que des conneries, c’était un monde. Il avait mal fait les choses, il ne dirait pas le contraire, pourtant, il ne mentait pas, et c’était comme un coup de poignard en plein cœur. Il ne mentait pas. Pour une fois. Pour une fois dans toute sa putain de vie, il n’essayait pas de profiter de la confiance de quelqu’un pour avoir ce qu’il voulait. Pour une fois il avait été honnête, il avait laissé sa salope de fierté de côté, et tout ça pour quoi ? Pour se faire cracher à la gueule, pour se faire reprocher de s’en aller alors qu’elle avait hurlé avec tous les mouvements de son corps qu’elle voulait qu’il s’en aille. Elle avait fui, s’était prostrée, il avait essayé de l’approcher, n’ayant qu’un semblant de réaction. Elle aurait tout aussi bien pu lui dire d’aller crever et c’était lui, qui s’en allait ?! Il avait serré les dents, toujours incapable de lui répondre comme il aurait fait avec tous les autres. N’importe qui d’autre qu’elle aurait agit de la sorte, qu’il lui aurait réagit au quart de tour, l’aurait mise plus bas que terre, aurait pointé tout ce qui n’allait pas, aurait manié les mots pour que tout soit à son avantage. Pour qu’elle soit blessée autant qu’il l’était, plus même, il aurait tout fait pour… Mais elle… Malgré tout ce qu’il se passait dans son esprit il avait toujours cette garce d’envie de la protéger. L’ordre s’était élevé et il avait serré les poings en plus des dents. Personne ne lui donnait d’ordre, jamais. Pourtant, il avait été clair à ce sujet dès son arrivée ici, et elle ordonnait quand même. Elle se braquait comme un animal blessé qui mordait dans son dernier élan de vie. Il avait pris une grande inspiration, déglutissant à nouveau fortement, avant de s’exécuter. Elle n’ordonnait pas, elle suppliait. Il était resté là, silencieux un instant. June n’avait pas à le supplier, elle n’avait pas à… Non, lui, lui donnerait le monde si elle le demandait, elle n’avait pas à… La chaleur au niveau de sa gorge avait cessé toute pensée et toute tentative d’auto persuasion. Pourtant, son cœur s’emballait, la rage montant dans ses tripes en retour. Elle n’avait pas besoin de le menacer de la sorte, et finalement, c’était un léger sourire qui avait subrepticement décoré ses lèvres. La menace non nécessaire était l’arme des faibles. Et il était plus que certain que malgré tout ce qu’il pourrait faire, elle n’utiliserait pas l’arme contre lui. Pendant une seconde, il avait été tenté de faire un pas en avant, de risquer la brûlure dans le meilleur des cas, la plaie béante dans l’autre. Pour qu’elle se sente mal, pour qu’elle s’en veuille, pour qu’elle se retourne les tripes d’avoir fait du mal à quelqu’un qu’elle croyait jusque là, mais il n’en avait rien fait. Toutes ses habitudes étaient retournées quand elle était là, toutes ses manipulations, et toutes ses envies d’avoir le dessus foutaient le camp comme des lâches.

Les moindre détails. Elle voulait de la vérité crue, et il allait la lui donner, si c’était ce qu’elle voulait. Il avait senti la lame enflammée s’éloigner, et il avait simplement hoché la tête pour confirmer qu’ils feraient un test ADN. S’il pouvait la persuader du contraire, il le ferait néanmoins. Savoir son ADN dans la base de donnée américaine n’était certainement pas une chose qu’il voulait voir arriver. Peut-être comprendrait-elle quand il aurait tout dit, quand elle aurait toutes les informations qu’elle allait ensuite vomir parce qu’elle ne serait pas en mesure de les encaisser. C’était ce qu’elle voulait, et si madame exigeait, madame aurait. Mais elle avait continué, et il avait baissé les armes, lâchant un profond soupir. Est-ce qu’il voulait être son frère ? Plus que tout, mais comment était-il supposé l’être, quand tout ce qu’il pourrait lui raconter allait probablement la faire le détester ? Le symbole qu’elle représentait ne pouvait pas accepter ce genre de choses, n’est-ce pas ? Il ne pouvait pas gagner, s’il lui donnait tous les détails, tout ce qu’il avait fait et faisait encore, serait-elle seulement capable de laisser passer les liens de sang au-dessus de la morale ?

- D’accord. Avait-il donc dit tout doucement. Si tu veux tout savoir, je te dirai tout. Il avait eu un silence. Dedans, et je veux être certain que personne ne pourra nous entendre. Il avait l’air soudainement, de ce qu’il était réellement, loin de la douceur qu’il avait pour elle, mais le monstre entraîné par Ranko. Confirmation obtenue, il avait lui-même éteint son téléphone sous ses yeux, dans le doute, et avait fait un pas dans la maison. Je ne sais pas par où commencer, ni ce que tu entends par “tout”, et va falloir que tu m’aides, parce que sans questions, je vais pas pouvoir penser à tout. Avait-il dit un peu sèchement. Mais je peux te dire ce que je sais sur nous, et sur ma vie. Il ne bougeait pas de l’entrée, restant planté là sans retirer ses chaussures, seule sa veste trempée avait été retirée, accrochée au porte manteaux pour ne pas dégouliner dans l’entrée si elle voulait qu’il entre réellement.. Notre père était dirigeant d’une grande société, le genre de société qui ne fait clairement pas dans le légal, il et je sommes responsables de la mort de beaucoup de personnes, je le suis toujours, notamment la sienne. Il avait resserré ses doigts sur sa canne, un “malheureux” accident pour un bâtard égocentrique. J’ai jamais connu ma mère, et vu ce qu’il a fait de la tienne, je me demande pas trop pourquoi. J’ai aucune idée de pourquoi il a décidé de tuer Hana, tout ce que je sais c’est que j’étais là, et que je pouvais encore assez voir pour avoir l’image gravée dans mon putain de crâne, et que la haine que j’avais pour lui a explosé à ce moment là. Parce qu’il a attendu qu’on reparte pour me dire que cette femme, c’était la mère de ma demi soeur, ta mère. Il avait pris une inspiration. Il n’a jamais voulu que je te connaisse, et il n’a jamais voulu te trouver non plus, il disait que penser au fait que tu étais seule était faible quand je lui en parlais, c’était tout ce qui me définissait à ses yeux, j’étais un faible, inutile, tellement faible et sans intérêt, qu’il a acheté ce putain de serum à Icarus pour que peut-être, ô miracle, son inutile de fils ait quand même un pouvoir qui puisse l’aider, plot twist, ça a pas bien marché. Mon pouvoir ne sert qu’à moi, du moins, la partie que tu sais et qu’il savait. Il avait relevé la tête. Ma mutation ne se limite pas à dévoiler le monde sous forme d’ondes, je peux prendre possession du regard de quelqu’un pour voir à travers ses yeux, je peux aussi le faire avec les animaux. Il avait croisé les bras. Crois-le ou non, je ne l’ai jamais utilisé sur toi. Ni contre toi. Il avait eu un silence. Je ne lui en ai jamais parlé, j’aurais été un espion fantastique pour lui, alors non, je n’allais pas lui faire ce plaisir, il m’a craché à la gueule toute ma vie, hors de question que je lui rende service. J’ai préféré crever ce fils de pute dès que j’ai eu l’occasion, et j’ai putain de failli y passer avec. D’un geste un peu vif, il avait tiré sur son haut au niveau de l’épaule, dévoilant la cicatrice récoltée lors de l’accident, habituellement toujours cachée sous chemises et t-shirt aux manches longues. J’ai balancé notre voiture à pleine vitesse dans le décor, j’ai sauté avant que ça ne soit dramatique pour moi, j’ai espéré m’en sortir, et je l’ai fait. Il avait relevé la tête. L’avantage quand t’es aveugle et que tu verses deux larmes auprès des enquêteurs, c’est qu’ils se disent que ce pauvre être pourrait jamais avoir fait une chose pareille, pas vrai ? Il avait eu un rire mauvais. Puis j’ai récupéré la tête de l’entreprise, et j’ai voulu te trouver, j’ai laissé la société à ma femme, et je suis arrivé ici. Il avait eu un nouveau silence. T’as les grandes lignes, et maintenant, si tu veux des précisions sur des données spécifiques, il va falloir que tu demandes.

Il n’avait ni l’envie, ni l’énergie de chercher lui-même quoi dire, tous les détails, il fallait qu’elle les lui demande, aussi  parce qu’il s’était attaché à oublier énormément de son existence, à tout laisser en retrait pour ne pas y penser, pour ne pas en souffrir. Les informations ne lui venaient pas d’elles-même, et il avait besoin d’aide.

- Je veux être ton frère June. Avait-il dit doucement. Je veux que tu sois fière de m’avoir comme frère, mais tout ce que tu vas demander va faire le contraire. Il avait baissé la tête. Mais je ne mentirai pas j’ai juste… Il avait serré les dents. Besoin de ton aide…

Avouer qu’il avait besoin d’un coup de main avait été plus difficile que ce qu’il n’aurait jamais imaginé, et il avait finalement relevé la tête vers elle. Il attendait, pour une fois, il voulait qu’on lui donne des instructions, qu’on lui dise quoi faire, quoi révéler, quoi oublier. Il avait plus besoin d’elle que jamais.

© Laueee
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