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jeremiah | the devil all the time.

Laudna Dee
True Blood
Laudna Dee
CORPS
ESPRIT
ÂME
Image/Gif : jeremiah | the devil all the time. 65e08d02ae94ff60da203c8b32c8ced3
Alias : banisher.
Genre : she/it.
Age : chronologiquement 188, physiologiquement 79, physiquement 29. Mais pour la faire rapide: environ la vingtaine.
Dollars : 273
Zone libre : jeremiah | the devil all the time. 6448143e17a60484fb886f00b43f0dae4e2efedb
Statut : célibataire, trop de terrorisme à faire.
Occupation : chômage technique, terroriste à ses heures: Laudna est le bourreau des Orphans.
Habitation : là où on veut bien l'accueillir le temps de quelques jours, majoritairement dans l'Underapple.
Déchirures : Laudna est liée à un plan parallèle au notre, un paysage horrifique, désolé et violent, qui s'appelle les Limbes.

TRAVERSÉE DES LIMBES
- Laudna peut se téléporter accompagnée de max. deux personnes à n'importe quel endroit sur Terre. Malheureusement, ce passage passe forcément par les Limbes et peut prendre plusieurs jours/années ressenties. Ses accompagnant.es oublient le voyage à l'arrivée.
- Laudna peut mettre quelqu'un qu'elle touche dans ce qu'elle appelle une "poche" dans les Limbes. Elle peut l'en sortir à tout moment. Elle peut mettre deux personnes à la fois (dans deux poches différentes).
- Toute personne étant passée par les Limbes est "marquée" et Laudna peut la retrouver où qu'elle soit sur Terre. Idem pour les gens dont elle a goûté le sang.

HABITANTE DES LIMBES
- Laudna peut prendre une forme horrifique et terrifiante qui soumet les gens autour d'elle à être paralysés quand elle se met à hurler.
- Sous sa forme horrifique, son vieillissement ralentit, elle n'a pas besoin de boire, manger ou dormir et devient quasi-invulnérable aux dégâts, elle peut grimper au mur, est plus rapide, plus forte.

GUERRIÈRE DES LIMBES
- Laudna peut invoquer un démon qui prend la forme d'une main gigantesque qu'elle contrôle comme si c'était la sienne.

Limites : - Laudna a littéralement des mauvaises vibes qui rendent les gens agités, anxieux et dépressifs le plus longtemps elle passe sans se transformer.
- Ses téléportations ne sont pas instantanées et plus de temps peut passer dans les Limbes qu'à la Surface, et inversement; Laudna a parfois loupé des décennies entières pendant ses voyages.
- Elle ne peut pas exclure ses allié.es des effets passifs de ses déchirures.
- Elle est allergique à l'argent sous sa forme humaine et y est incroyablement vulnérable sous sa forme horrifique, c'est la seule manière de la blesser et c'est très facile de le faire avec.

Stigmates : - Ses cheveux sont entièrement blancs comme un personnage d'anime.
- Elle est prône aux étourdissements et crises d'anémies.
- Laudna dort très peu mais quand elle s'assoupit, c'est toujours pour retrouver un cauchemar.
- Très nerveuse, elle devient rapidement hostile et agressive et peut avoir des crises violentes.
- Sa peau ne marque pas sauf à cause des blessures causées par l'argent: entre ses clavicules un point où reposait un jour un collier, sur sa main une blessure d'il y a moins d'un an d'une confrontation qui a mal tourné.

Inventaire : Un sac à dos noir abîmé qui contient:
- trois culottes et deux t-shirts plus ou moins propres
- une amulette noire très chaude au toucher
- des carnets ayant appartenus à son père (qui n'est jamais loin)
- son headset du Metaworld gardé en un morceau avec du gaffer
- un lecteur de musique avec des écouteurs qui filtrent le son
- sa carte abonnement de métro et de librairie
- un nombre inquiétant d'emballages alu de burgers

Pseudo : pp.
Comptes : eusapia lee. bolden b. bee. penelope nee.
Genre IRL : she/any.
Messages : 126
Date d'inscription : 20/07/2023
FC : anya taylor-joy.
Crédits : lightfury (av.) & swan (gif).
Thèmes abordés : relation parentale abusive dans la narration, body horror, violence, terrorisme, vibes infernales, deuil.
Infos RP : dimgray, discussions par mp, fr/eng, 400+ mots, narration non fiable à la seconde personne (monde réel) ou troisième personne (metaworld).
the devil all the time
@laudna dee & @jeremiah thompson
tw: southern gothic, mention de violence sur animaux

On avait donné à Ellie la tâche d’apporter à leur voisine Penelope six bouteilles de nectar de myrtille et de revenir avant la nuit tombée.
La première était une tâche importante, puisqu’elle offrirait quelques heures de répit aux cinq Caskey réunis dans la maison d’Elias; et la deuxième était une précaution nécessaire à cause des étranges meurtres qui arrivaient autour de Movico depuis ces trois dernières semaines. Rien que la nuit avant la veille, Ellie avait retrouvé Woodie, son bloodhound au poil roux, mort et éventré dans l’arrière-jardin. Elle avait accueilli la nouvelle avec son sang-froid habituel et un regard mort.

Personne n’avait fermé l’oeil depuis que Woodie avait été trouvé, et tous les Caskey - dont les trois maisons n’étaient séparées que de quelques mètres - ressentaient depuis une pression surnaturelle qui les rendait agités, nerveux et désagréables. Ordinairement, le silence mutique de la fille d'Adelaide rendait son entourage plus agité encore, alors il était souvent décidé qu’elle devrait accomplir une tâche ou une autre à l’extérieur de la maison quand toute la famille y était réunie en temps de crise. Même Adelaide, qui adorait sa fille adoptive comme le soleil, était obligée d’admettre que la tension à la maison était moindre en son absence.

Même si on essayait poliment de ne pas le faire entendre à Ellie, celle-ci était bien au courant de la raison de ses responsabilités impromptues. Elle n’en voulait pas à sa famille de vouloir l’éloigner dès que l’opportunité se présentait; à vrai dire, elle appréciait beaucoup ces heures passées loin d'eux, parce qu'elles lui permettaient de réfléchir.
Tout ce qui occupait ses pensées depuis la nuit avant la veille était le cadavre de Woodie, son sang pourpre et sa chair sauvagement déchirée qui avait été laissée là où il aurait été sûr d'être trouvé par elle en rentrant de chez son cousin et voisin Atticus.
Depuis qu'on retrouvait poules, chiens et alligators éventrés dans les environs de Movico, des rumeurs allaient bon train sur le coupable de ces crimes. Certains disaient que c'était un homme devenu fou, et qu'il n'était que question de temps avant qu'il ne tourne sa lame sur un humain. D'autres arguaient que les meurtres venaient forcément d'une bête, puisque les éventrements n'avaient pas les propriétés d'une lame et quel homme s'abaisserait à manger le coeur et le foie d'un chien ou d'un crocodile?
Quelques rares personnes disaient que le Diable lui-même écumait les bois et marécages entourant la petite ville de Movico.

C'est pourquoi sur le retour, malgré le fait qu'il allait bientôt faire nuit, Ellie prit la direction de la maison de Old Jim qui était de toutes façons sur son chemin. Quand elle lui parla de Woodie après lui avoir donné la septième bouteille de nectar qu'elle avait chapardé pour lui, Old Jim resta silencieux un long moment. "Well I'll be damned." Si il remarqua l'expression surprise d'Ellie en l'entendant jurer, il n'en dit rien et se laissa tomber sur son fauteuil en osier en se frottant l'épaule. Passé son choc, Ellie prit place à côté de lui. Un silence s'installa, seulement troublé par les grincements de la balançoire de porche sur laquelle s'était assise Ellie. Au bout d'un long moment, Old Jim prit une grande inspiration. "When I was a boy down in West Virginia, something similar occurred to us. Chickens bein' killed within their coops, dogs hunted on their own turves, we even found a slaughtered bobcat on our porch one day.... One day when we couldn't take it no mo', Mama went 'to the city and bought herself a knife. When she came home, she said: 'James, I'm goin' to the woods now, you stay home. If I come a-callin' and knockin' on the door, you don't answer 'cause I got the key right there, boy. You keep that door locked and wait 'til I get home.' And so she left, and I did as I was told." Old Jim était toujours en train de se frotter le coeur à travers sa chemise sale sous le regard sérieux d'Ellie. Finalement, sur des jambes flageolantes, il alla chercher de quoi calmer ses nerfs en faisant promettre à l'adolescente de garder ça pour elle.

"She came back bloody and battered and wild, sayin' she had found the beast and marked it with her knife. She said to me, 'James, if you ever see an old man walking with a limp in his right leg and a scar over his heart, then that's Old Nick himself, but don't you worry, 'cause I just marked him, and he ain't coming back round these parts to bother us no more.' And that was that, I ain't ever seen somethin' like that ever again." Un nouveau silence s'installa, tendu et plein de possibilités. Ellie ne répondit pas et laissa plutôt les mots l'imprégner profondément. Adelaide et son époux Elias n'aimaient pas quand elle passait trop de temps avec Old Jim - il était superstitieux et aigri, mais aussi la seule personne qui avait la patience infinie pour supporter ces longs silences qui semblaient constamment entourer Ellie. Elle l'aimait beaucoup même si il faisait peine à voir, en cet instant précis, agité et pâle, ses grands yeux bleus fouillant la lisière des arbres à l'horizon.
Elle écouta avec attention le reste de ce qu'avait à lui dire Old Jim, et lui offrit une main réconfortante sur l'épaule quand il pleura mollement Woodie, qu'ils avaient tous les deux allaités après sa naissance compliquée. Il la mit dehors rapidement après, soucieux de la nuit tombante et des ombres grandissantes; Ellie n'eut pas le coeur de lui dire qu'elles étaient siennes.

Il lui avait mis un colis à donner à Adelaide entre les mains avant de partir, ainsi que le vieux couteau de sa mère enroulée dans une couverture en laine. Sans qu'il ait besoin de le lui dire, Ellie avait immédiatement compris de quoi il était fait. "Silver," avait néanmoins insisté Old Jim. "You be careful in the moonlight now, Elisabeth. There's a foul beast in these woods, and it ain't gone leave until it's satiated."

La fin du chemin du retour avait été long et douloureux, le couteau en argent brûlant les paumes d'Ellie à travers le tissu jusqu'à ce qu'elle arrive au porche de la maison d'Adelaide et Elias. Ce dernier l'attendait impatiemment et se leva en la voyant, l'air dur. "What did I say about you getting back before dark? - Sorry daddy, Old Jim called out to me to run an errand. Here, he gave me these for you." Ellie lui tendit le paquet en gardant le couteau caché dans les pans de sa robe. Elias ne faisait pas assez attention à elle pour remarquer quoique ce soit, fronçant plutôt les sourcils face au cadeau inattendu d'Old Jim.
Son esprit était ailleurs, remarqua rapidement Ellie en le suivant à l'intérieur. "Look at you, all muddy now. Go and clean yourself up quickly, your Mama's fixing us dinner and we got a visitor." Les Caskey, riches propriétaires terriens et entrepreneurs qu'ils étaient, recevaient souvent des visiteurs qui ne faisaient pas la moindre attention à elle, et Ellie supportait leur présence comme le reste: avec une politesse silencieuse et indifférente, perdue dans ses pensées.
Mais quand elle pénétra dans la maison et qu'elle entendit le bruit du rire de sa mère d'adoption, Ellie eut un très mauvais pressentiment.

Après quelques ablutions rapides et un changement de robe, elle se présenta à la porte de la cuisine. Adelaide était en train de faire réchauffer le ragoût de ce midi - depuis le début des meurtres, les domestiques quittaient les maisons des Caskey quelques heures avant le crépuscule. C'était une vision incongrue pour Ellie, qui n'avait jamais vu Adelaide cuisiner depuis son mariage à Elias; et pourtant la professeure semblait à l'aise, rieuse et charmante, cuillère en bois au poing. Elle parlait à quelqu'un hors champ, hors pièce, dans la salle à manger communicante.
Adelaide se tourna vers Ellie et lui fit signe d'approcher. Avec son cœur coincé dans sa gorge, Ellie obtempéra en silence, ignorant la brûlure douloureuse du couteau à travers le tissu près de sa hanche. Elle avait eu l'intuition, en se changeant, qu'elle en aurait besoin plus tard.

"And here's my lovely daughter Elisabeth May, Mr Thompson, but everyone calls her Ellie. She's a quiet thing but she's very kind." Il y avait un homme dans la salle à manger, son visage à contre-jour quand il fit un mouvement pour se tourner vers elle, son corps formidable presque plié en deux sur l'une des chaises autour de la table à manger.
Il y avait un homme, ou plutôt, il y avait une ombre, qui la regardait. Jamais Ellie n'avait tant regretté les Enfers qu'en cet instant, parce qu'elle eut l'impression de les revoir dans ces yeux sombres tournés vers elle. Et ces Enfers-là ne voulaient pas d'elle, mais brûlaient d'une flamme destructrice et sauvage, damnante et dangereuse. "Ellie, this is Mr Thompson. He'll be staying with us a while, so let's give him a warm, Southern welcome, alright?"
Et c'est ainsi que le Diable lui-même se présenta à Ellie, assis à même sa table.
Jeremiah Thompson
Blue Blood
Jeremiah Thompson
CORPS
ESPRIT
ÂME
Image/Gif : jeremiah | the devil all the time. KrYP4hgI_o
Alias : Wolfman, l'unique.
Genre : Cis. mâle.
Age : Quarante-quatre ans.
Dollars : 263
Zone libre :
jeremiah | the devil all the time. 94e07b67e173cdd5079925014e35e07c

Statut : Prisonnier d'un mariage qui à ce stade ne prend même plus l'eau mais coule, il est l'époux de LadyHawk et autant son boulet qu'elle est son fardeau.
Occupation : Super-héros acclamé, adulé et aimé, il est l'un des Sept qui veille sur les bons citoyens de New Blossom en cassant continuellement du supervillain quand il n'est pas occupé à faire sa promo // père aimant mais maladroit d'un môme de onze piges qu'ils ont adopté avec LadyHawk (for all she cares).
Habitation : Une villa énorme sise à l'Aerium, remplie de trophées, de récompenses, d'un mobilier ultra-design et indécemment luxueux ; un foyer familial terriblement vide de sens.
Déchirures :
L Y C A N T H R O P I E
jeremiah | the devil all the time. OopBrKYa_o
☽☽☽ résistance du guerrier
lvl.1 // ses plaies se cicatrisent et ses os se ressoudent instantanément, les corps étrangers comme les balles sont rejetés, ne tombe jamais malade et soigne tout trauma psychologique survenu après 2000.
lvl.2 // immunisé contre n'importe quelle toxine, peut reconstituer l'entièreté de son corps.

☽☽☽ puissance de la bête
lvl.1 // endurance, force et sens surhumains.
lvl.2 // peut utiliser d'épaisses et longues canines qui lui poussent en plus de griffes énormes capables de trancher les métaux ainsi que toute autre matière aussi dure que de l'acier blindé.
lvl. 3 // transformation en un loup-garou immense (2m50 au garrot), silhouette anthropomorphe mais attributs lupins, il est doté d'une force prodigieuse et d'une endurance insensée - la conscience humaine demeure, mais le tempérament sera irascible et belliqueux.

Limites :
☽☽☽ résistance du guerrier
xxx icarus détient la seule arme capable de le tuer ; vieillit normalement à cause des expérimentations invasives perpétrées par les rats de laboratoire de la corporation (ne sait rien de tout ça / est dans le déni).

☽☽☽ puissance de la bête
xxx (trop) grand consommateur de viande, car au plus il se sera nourri au plus il pourra se transformer en loup-garou - si on l'affame, il ne pourra plus ; s'en remet à megamind depuis plusieurs années déjà pour effacer "l'empreinte de la bête", une envie irrépressible de se retransformer au plus vite et continuer ses carnages.

Stigmates : Des vieilles cicatrices un peu partout et beaucoup de tatouages pour les recouvrir.
Inventaire :
-- des clopes.
-- un briquet de beauf.
-- des bagues ultra chères.
-- un stylo (pour les autographes).
-- le 06 de ta meuf.

Pseudo : .exe
Comptes : Osmond.
Genre IRL : She/her.
Messages : 302
Date d'inscription : 27/07/2023
FC : Taika Waititi.
Crédits : Self (av.)
Thèmes abordés : Starification, intimidation, abus de pouvoir, adultère, expériences scientifiques, body horror, alcool, drogues, penchants cannibales, violence.
Thèmes refusés : Ràs.
Misc :
(( couleur dial : peru ))
-- présence régulière.
-- dials fr ou ang.
(( 3/3 rps ))
-- Laudna [automne 2025]
-- Blair [printemps 2026]
-- Maeve [printemps 2026]

the devil all the time
@laudna dee & @jeremiah thompson
tw: southern gothic, mention de violence sur animaux, propos racistes

Le cimetière juif de Movico était un petit lopin de terre misérable dans lequel les quelques rares tombes, préservées des fortes crues de la Mobile, se battaient avec la terre argileuse de la région pour ne pas finir englouties autrement que par les eaux.

Jeremiah s'était mis à contempler pensivement une stèle penchée en grattant le bout de sa botte usée contre le revers de son autre jambe. Les pouces enfoncés dans la taille de son pantalon, il mâchait sa chique derrière ses longs cheveux poivre-sel aux remugles poussiéreux. Quelques fois, son corps était parcouru de spasmes longs et traînants qui lui donnaient une allure fâcheuse. Jeremiah n’était pas le genre d’homme qu’on approchait naturellement. Il dégageait quelque chose de trop sauvage et de trop rustre pour qu’on ait envie de sympathiser avec lui, et depuis qu’il était arrivé quelques jours auparavant dans les parages il savait qu’on l’avait vu, qu’on l’avait observé, et qu’on lui avait imaginé des dizaines de passés et tout autant de raisons d’être venu ici. Celle qu’on lui avait la plus attribuée était en partie vraie : il était en effet venu proposer ses services pour travailler à la scierie Caskey où on disait partout que la main d’oeuvre manquait. Mais Jeremiah était aussi là parce que Movico était une bonne planque le temps que la Chasse perde sa trace.

Il leva le nez, et se mit à humer un peu l’air humide et chaud où se mêlaient les odeurs du bétail et de la population ; pour l’instant, il s’était contenté de tuer quelques poules, quelques chiens et quelques alligators, mais étant donné que les proportions augmentaient à chaque fois un peu plus il se demandait combien de temps il allait pouvoir tenir la Bête qui s’agitait et s’ébrouait précisément chaque fois un peu plus dans chacun de ses spasmes. Quand il baissa la tête, les longs cheveux de Jeremiah tombèrent en cascade sur son visage buriné par le soleil et serti d’une épaisse barbe. Il adressa un petit signe à la tombe devant laquelle il s’était recueilli et puis s’arracha à la terre argileuse en emportant avec lui un petit nuage de poussière.

En sortant du cimetière Jeremiah recracha sa chique jusqu'ici gardée en bouche par pure superstition. Les cimetières étaient les seuls endroits où il se sentait le droit de prier, au milieu des cadavres et de la terre ; autrement quoi il avait l’impression de blasphémer. Il n’était déjà pas bien honnête dans sa croyance ; en y mettant les formes il craignait provoquer plus terrifiant que lui. Ses pas le conduisirent peu à peu jusqu’à l’entrée ouest de Movico où les chevaux - affolés en sa présence - et les quelques voitures piétinaient la grande route en produisant un brouhaha constant. Il entra chez le troisième commerçant longeant la grande route, un barbier chez qui il retrouva un certain calme. "Hello, good morn’in, welcome!" Un homme de taille moyenne apparut, vêtu d’un petit tablier blanc et d’une serviette qu’il avait jetée sur une épaule. Il sentait très fort l’eau de Cologne et s’arrêta dans son élan alors qu’il sortait d’une porte menant à l’arrière. "Good heavens! did ya come out of a cave or somethin'?" Trouant la barbe mal taillée un grand sourire plein de dents et de chicots lui répondit. "Sort of."

Le barbier le fit s’assoir sur la chaise à levier sans avoir besoin de le surélever et le tourna face au miroir après lui avoir passé une autre serviette autour du cou, et commencé à tailler la barbe. Les premières minutes le barbier remplit à lui seul le silence à force de n’avoir que des réponses succinctes ou des grognements approbateurs de la part de son client. Qu’importe. Mr Dixon était un homme volubile à qui il en fallait bien peu pour enchaîner les sujets : et d’où v'nez-vous comme ça ? ah oui ! les Caskey recrutent ! c’est à cause des dernières inondations, vous comprenez, les scieries ont longtemps été en pause et la main d’oeuvre s’en est allée à Mobile ou, pire ! à Montgomery ! souhaitez-vous que j'rase plus ? non ? vous êtes sûr ? et dites-moi ; êtes-vous mexicain ? oh je n'voulais pas vous embarrasser ! on passe aux cheveux ?

Au moment où les ciseaux et le peigne du barbier se mirent à tailler la longue tignasse Mr Dixon butta une première fois sur quelques saletés qu’il dégagea et retira en s’aidant de sa propre serviette ; la deuxième fois il s’en agaça un peu, regrettant que son client n’ait pas choisi la formule avec lavage, et saisit entre ses doigts le petit morceau noiraud qu’il ausculta sous sa paire de lunettes aux verres grossissants. "Where the devil have ya been to get so dirty?" Il s’essuya sur sa serviette, et réalisa ce faisant que ce qu’il croyait n'être que de la terre était en fait du sang séché. La trace marqua le textile blanc et aussitôt une expression interrogative et perplexe germa sur son visage émacié. Les yeux noirs de l’étranger glissèrent sur le miroir pout trouver le reflet du Barbier. "I worked as a knacker before coming here. - A what now? - A slaughterer, if you like." Il y eut un silence. Et puis Mr Dixon essuya précautionneusement ses doigts tout en opinant. "I should've washed your hair. - Nah. Don't waste water on me, partner."

Quand Jeremiah Thompson se présenta quelques heures plus tard chez les Caskey il avait retrouvé des allures humaines. Ses longs cheveux étaient coupés courts et sa barbe était taillée ce qu’il fallait pour faire bonne impression. Il s’était nettoyé dans une auge et ses vêtements avaient eu le temps de sécher au soleil en fin d’après-midi ; sa chemise vaguement blanche était rentrée dans son pantalon de travail en toile qui tenait grâce à des bretelles marron, et ses bottes étaient moins poisseuses qu’à l’aurore. Elias Caskey l’accueillit sans trop de surprise car il attendait effectivement un ouvrier de Tallahassee envoyé par un cousin et c’était sans nul doute ce Mr Thompson. Mr Thompson ne démentit pas. Il entra chez les Caskey en souriant très largement et en réprimant un petit spasme musculaire venant déranger la tranquillité de son épaule gauche.

L’hospitalité des Caskey était très agréable. Il fut assez vite convenu qu’il passerait les premières nuits ici puisque l’Osceola n’avait plus aucune chambre de libre. Ce à quoi Jeremiah avait rétorqué qu’il n’était pas contre dormir à la belle étoile du temps qu’une chambre se libère et aussitôt les gorges s’étaient émues.

C’est trop dangereux, lui avait-on dit.
Une bête rôde dans les parages depuis quelques jours.

"And what kind of beast would that be?" demanda Jeremiah, l’oeil un peu huileux et l’haleine chargée. Il était à présent assis dans la salle à manger et tenait compagnie à Ms. Caskey qui s’agitait aux fourneaux dans la cuisine attenante ; il semblait que la chose soit inouïe car Adelaide - elle insistait - répéta plusieurs fois que ses domestiques s’occupaient habituellement de ce genre de tâche. La question provoqua un petit sentiment de panique qui précipita certains gestes chez son hôte ainsi qu’un rire forcé. Adelaide changea assez vite de sujet en lui parlant de chacun des membres de la maison avec un souci du détail sérieux mais sage, comme s’il était très important pour Mr Thompson d’apprendre à connaître la grande famille Caskey. Adelaide en était à parler de sa belle-mère quand une odeur de myrtille et d’osier se mit soudain à flotter dans l’atmosphère.

"And here's my lovely daughter Elisabeth May, Mr Thompson, but everyone calls her Ellie. She's a quiet thing but she's very kind." Un craquement de bois suivit le mouvement que fit Jeremiah pour se tourner vers la nouvelle venue. En plus de l’odeur ténue de la myrtille et timide de l’osier, Jeremiah pouvait sentir une troisième odeur couvrant la jeune-fille ; celle du soufre. Les tensions de la veille au soir, tassées dans ses poignets comme autant de cadavres dans un petit cimetière, se firent soudain plus molles. "Ellie, this is Mr Thompson. He'll be staying with us a while, so let's give him a warm, Southern welcome, alright?" Un sourire fendit la gueule de l’étranger. "Pleasure to meet you Ellie." Le ronron de sa voix était un peu plus grave qu’il l’avait été avec Adelaide, un peu plus féroce. Il sentait la Bête remuer davantage en présence de l’enfant ce qui le contraignit à serrer la mâchoire tout en arrachant son regard du visage marmoréen planté au milieu de la pièce comme une lune pleine et hostile. Un nouveau spasme au niveau de ses phalanges cette fois fut douloureusement réprimé. "Smells delicious, Adelaide, I can't wait to try your stew."

Quand ils furent tous attablés et que le repas fut servi Jeremiah fut le premier à commencer sans attendre que le maître de maison, Elias Caskey, n’entame sa propre assiette. Un manque cruel de manières qui fit surtout rire ses hôtes et dont il s’excusa aussitôt qu’il eut avalé quatre grosses cuillères de ragoût. "Oh, I'm so sorry. What a boorish fellow I am; but I'm so hungry, and your stew is so appetizing!" Et d’avaler derechef une autre cuillère, produisant des bruits de succion et de mastication continus face à Elisabeth May Caskey qu’on avait assise devant lui. Jeremiah l’avait platement ignorée depuis leurs présentations à maintenant, préférant manifestement la compagnie et la conversation de sa mère. Mais alors qu’il avait le nez penché au-dessus de son plat et qu’il avalait son ragoût en mastiquant puissamment chaque morceau de viande, il redressa très soudainement ses yeux en direction d’Elisabeth May. Il sembla qu’une ombre lourde et traînante passa dans le fond de ses iris, et se mit à couler jusque dans sa mâchoire pour la figer un infime instant alors qu’il continuait de fixer Ellie.

Puis il arracha de nouveau toute son attention de l’enfant en tournant la gueule vers le reste de la table. "I'm thinking of something. That beast you told me about, maybe it's afraid of specific weapons?" En dehors de la myrtille, de l’osier et du soufre, il y avait aussi une odeur d’argent mêlée à celle de la chair brûlée qui enrobait Ellie. D’apparence innocente, et malgré son regard détourné, la question de Jeremiah s’accompagna d’une attention soutenue, extrême et ricaneuse concentrée uniquement sur Elisabeth May.
Laudna Dee
True Blood
Laudna Dee
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Alias : banisher.
Genre : she/it.
Age : chronologiquement 188, physiologiquement 79, physiquement 29. Mais pour la faire rapide: environ la vingtaine.
Dollars : 273
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Statut : célibataire, trop de terrorisme à faire.
Occupation : chômage technique, terroriste à ses heures: Laudna est le bourreau des Orphans.
Habitation : là où on veut bien l'accueillir le temps de quelques jours, majoritairement dans l'Underapple.
Déchirures : Laudna est liée à un plan parallèle au notre, un paysage horrifique, désolé et violent, qui s'appelle les Limbes.

TRAVERSÉE DES LIMBES
- Laudna peut se téléporter accompagnée de max. deux personnes à n'importe quel endroit sur Terre. Malheureusement, ce passage passe forcément par les Limbes et peut prendre plusieurs jours/années ressenties. Ses accompagnant.es oublient le voyage à l'arrivée.
- Laudna peut mettre quelqu'un qu'elle touche dans ce qu'elle appelle une "poche" dans les Limbes. Elle peut l'en sortir à tout moment. Elle peut mettre deux personnes à la fois (dans deux poches différentes).
- Toute personne étant passée par les Limbes est "marquée" et Laudna peut la retrouver où qu'elle soit sur Terre. Idem pour les gens dont elle a goûté le sang.

HABITANTE DES LIMBES
- Laudna peut prendre une forme horrifique et terrifiante qui soumet les gens autour d'elle à être paralysés quand elle se met à hurler.
- Sous sa forme horrifique, son vieillissement ralentit, elle n'a pas besoin de boire, manger ou dormir et devient quasi-invulnérable aux dégâts, elle peut grimper au mur, est plus rapide, plus forte.

GUERRIÈRE DES LIMBES
- Laudna peut invoquer un démon qui prend la forme d'une main gigantesque qu'elle contrôle comme si c'était la sienne.

Limites : - Laudna a littéralement des mauvaises vibes qui rendent les gens agités, anxieux et dépressifs le plus longtemps elle passe sans se transformer.
- Ses téléportations ne sont pas instantanées et plus de temps peut passer dans les Limbes qu'à la Surface, et inversement; Laudna a parfois loupé des décennies entières pendant ses voyages.
- Elle ne peut pas exclure ses allié.es des effets passifs de ses déchirures.
- Elle est allergique à l'argent sous sa forme humaine et y est incroyablement vulnérable sous sa forme horrifique, c'est la seule manière de la blesser et c'est très facile de le faire avec.

Stigmates : - Ses cheveux sont entièrement blancs comme un personnage d'anime.
- Elle est prône aux étourdissements et crises d'anémies.
- Laudna dort très peu mais quand elle s'assoupit, c'est toujours pour retrouver un cauchemar.
- Très nerveuse, elle devient rapidement hostile et agressive et peut avoir des crises violentes.
- Sa peau ne marque pas sauf à cause des blessures causées par l'argent: entre ses clavicules un point où reposait un jour un collier, sur sa main une blessure d'il y a moins d'un an d'une confrontation qui a mal tourné.

Inventaire : Un sac à dos noir abîmé qui contient:
- trois culottes et deux t-shirts plus ou moins propres
- une amulette noire très chaude au toucher
- des carnets ayant appartenus à son père (qui n'est jamais loin)
- son headset du Metaworld gardé en un morceau avec du gaffer
- un lecteur de musique avec des écouteurs qui filtrent le son
- sa carte abonnement de métro et de librairie
- un nombre inquiétant d'emballages alu de burgers

Pseudo : pp.
Comptes : eusapia lee. bolden b. bee. penelope nee.
Genre IRL : she/any.
Messages : 126
Date d'inscription : 20/07/2023
FC : anya taylor-joy.
Crédits : lightfury (av.) & swan (gif).
Thèmes abordés : relation parentale abusive dans la narration, body horror, violence, terrorisme, vibes infernales, deuil.
Infos RP : dimgray, discussions par mp, fr/eng, 400+ mots, narration non fiable à la seconde personne (monde réel) ou troisième personne (metaworld).
the devil all the time
@laudna dee & @jeremiah thompson
tw: southern gothic, abléisme, mention de racisme

La plupart des visiteurs ignoraient Ellie, parce que la plupart des gens ignoraient Ellie. On disait que c'était parce que son visage pâle aux yeux globuleux était dérangeant, son regard lointain et sombre déconcertant, sa voix maigre et timide déroutante. On trouvait beaucoup d'excuses à la gamine d'Adelaide, parce qu'on se rendait aussi rapidement compte qu'elle avait un fond gentil: toujours douce avec les animaux, compréhensive avec les enfants, studieuse et appliquée malgré ce que l'on avait rapidement catégorisé comme une imbécilité profonde en découvrant son ineptitude à la lecture et l'écriture. Mais il n'y avait personne comme Ellie à Movico pour rassurer une bête ou trouver la bonne plante à faire infuser pour calmer un mal - Adelaide disait souvent qu'elle avait le toucher béni de l'innocence.
Sauf qu'Ellie n'était pas innocente. Et que la vraie raison pour laquelle les gens ignoraient Ellie, c'était parce qu'ils avaient peur d'elle.
Elle le savait, et ne s'en surprenait plus. Qu'on l'ait acceptée à Movico avait été un miracle, et Ellie n'était pas du genre intrépide à vouloir tenter sa chance ailleurs. Elle avait trouvé au contact des Caskey une sécurité comme il n'en existait que trop peu pour elle dans ce monde, et elle n'était pas prête à en démordre.

Ainsi, quand Mr Thompson lui offrit un grand sourire en lui adressant la parole d'un ton presque jovial, Ellie sentit quelque chose de très lourd se loger dans sa poitrine dans une artère, et commencer à la torturer. Il n'y avait, à Movico, qu'une dizaine de familles, et trois fois plus de bétail. Il n'y avait clairement pas assez de place pour deux monstres.
"Pleasure to meet you Ellie." Elle ne répondit pas, dodelinant de la tête avec un instant de retard. Telle impolitesse aurait normalement été rabrouée par Adelaide, mais celle-ci semblait voir dans les yeux violents de Mr Thompson quelque chose dont elle avait du mal à se détourner. Ellie ne l'avait jamais vue aussi charmée, bien qu'elle ait souffert pendant des mois de l'observation de la cour maladroite d'Elias.
Ils prirent place à table, et le ragoût fût servi. À peine s'étaient-ils assis et à peine Elias avait-il fini de prier, que Mr Thompson se jeta sur son assiette avec l'appétit et les manières d'une bête monstrueuse. Ellie l'observa en silence, les oreilles rouges d'embarras, et dût retenir un étranglement surpris en entendant Adelaide et Elias rire de bon coeur en le voyant. Ses excuses furent balayées d'un mouvement ample et jovial de la main d'Elias. "That's very kind, Mr Thompson, you looked like you needed it!" Personne ne reprit Mr Thompson sur la familiarité du prénom d'Adelaide roulant sous sa langue, et personne n'intervint quand il se remit à manger comme un animal, juste sous le nez d'Ellie dont le visage pâle perdait de plus en plus en couleurs. Combien de fois avait-elle été rabrouée d'avoir parlé la bouche pleine, de ne pas avoir attendu avant de se servir, d'avoir osé appeler Elias par son prénom et non de lui avoir donné du daddy ou du sir? "I'm glad you enjoy my cookin', Mr Thompson, but don't you get used to it because the help is coming back tomorrow. Zeta will fix you the best pork chops you've ever had."

Ellie regarda Mr Thompson se goinfrer avec une intensité maladive, son visage agité de spasmes et de tics à chaque fois qu'un bruit de mastication plus fort que les précédents venait faire vibrer ses tympans. Elle savait que fixer quelqu'un était impoli, et que ses parents adoptifs le lui auraient rappelé si ils avaient fait la moindre attention à elle. Mais elle était incapable de s'en empêcher, ses yeux globuleux menaçant de sortir de leurs orbites à chaque bruit provenant de la mâchoire impressionnante de Mr Thompson, dans laquelle s'alignaient dents cassées et brunes, toutes plus aiguisées les unes que les autres.
Quand il s'arrêta quelques instants dans son spectacle indécent et lui jeta un regard noir, la prise d'Ellie sur sa fourchette se referma en tremblant.
C'était comme regarder la Mort dans les yeux. Ellie y était habituée, mais sentit tout de même un frisson de peur lui dévaler l'échine.
Adelaide et Elias semblaient imperméables et aveugles au monstre qu'ils avaient invité à table, et continuaient de parler de la bête qu'ils pensaient encore dehors. C'était le sujet de toutes les conversations depuis quelques semaines. Même Atticus rêvait de devenir le héros de Movico et racontait volontiers à Ellie les détails de son futur exploit avec hargne.
Tous les hommes voulaient devenir le héros de Movico. Aucun ne croyait sérieusement à la dangerosité de la bête.

"I'm thinking of something. That beast you told me about, maybe it's afraid of specific weapons?" La jambe droite d'Ellie eut un spasme terrible en l'entendant, tressautant douloureusement contre l'argent brûlant qui y était pressé à travers sa robe. La table fût secouée d'un petit séisme et quelques gouttes de vin sucré comme le péché vinrent tâcher la nappe. "I apologize," marmonna-t-elle devant le regard respectivement surpris et désapprobateur d'Adelaide et d'Elias. Celui-ci secoua la tête en apportant son verre à ses lèvres. La petite transgression d'Ellie fût simplement ignorée. "Don't you worry, Mr Thompson, 'cause I got just the thing." Il fit un mouvement vers le Enfield 1853 qui était joliment accroché sur le mur au-dessus du buffet. "It belonged to my brother Percy. It shed its good pound of Yank blood, that rifle, I can tell you that much." Un silence contemplatif. "He died in Gettysburg." Il y eut un long silence, pendant lequel Elias considéra Mr Thompson d'un œil méfiant. Il ne dit pas à haute voix la bousculade de questions et remarques déplacées qui vinrent se heurter aux parois de son crâne étroit. Si l'accent de Mr Thompson était particulier, il n'était pas Yankee. Pour l'instant, cela semblait suffire à Elias.
"We will be having a battue around the woods this Friday," enchaîna-t-il d'un ton sombre, articulant le mot en français avec une fierté évidente. "You're welcome to join us." C'était ce qui avait été décidé par les cinq Caskey cet après-midi, et qui serait relayé au petit matin au reste de Movico dès le retour des domestiques.

Ellie garda son nez baissé vers son assiette, y éparpillant un peu sa nourriture sans y toucher, son coeur battant vite et fort dans sa poitrine. Elle entendait comme à travers un voile la voix d'Elias partager avec Mr Thompson les détails de la mission de vendredi, dans deux jours. Adelaide, quant à elle, déplorait les pertes animales et s'inquiétait des jeunes enfants qui, avec l'arrivée de l'été et la fin de l'école, passaient le plus clair de leur temps dans les bois ou dans le Mobile. "Just the day before last, poor ol' Woodie was found in our backyard. Our very own backyard! I have never seen Ellie so distraught, that's for sure," soupira-t-elle comme si la Ellie en question n'était pas là. Occupée à repartir sa nourriture sur les bords de son assiette et tourmentée par les bruits venant de la bouche de Mr Thompson, Ellie planta une fourchette rageuse dans un bout de viande. "Woodie was a good dog," s'entendit-elle dire entre deux rangées de dents serrées. Elle leva un regard sombre vers Mr Thompson.

Elias et Adelaide ne faisaient pas attention à elle, et ne virent pas ses yeux noirs le devenir plus encore, de haine et de peur mélangés. Il était évident pour elle que la source de tous leurs malheurs se trouvait à leur table, tout comme il lui semblait évident que jamais ses parents adoptifs ne la croiraient si elle leur disait la vérité.
Il lui faudrait donc prendre les choses en main elle-même. "Have you ever heard of something like this before, Mr Thompson?" demanda-t-elle d'une voix étrangement sirupeuse et polie, comme Adelaide avait vainement tenté de lui apprendre pendant des années - père et mère lui jetèrent un regard intrigué et surpris. Ellie n'était pas du genre à poser des questions. "Do you reckon there's good reason to be scared?" Peu lui importait la réponse. Qu'il y ait bonne raison ou non, Ellie était bien décidée à montrer au Diable qu'elle ne le craignait pas le moins du monde, et comptait bien s'en débarrasser avant qu'il ait l'opportunité de faire le moindre mal.
Jeremiah Thompson
Blue Blood
Jeremiah Thompson
CORPS
ESPRIT
ÂME
Image/Gif : jeremiah | the devil all the time. KrYP4hgI_o
Alias : Wolfman, l'unique.
Genre : Cis. mâle.
Age : Quarante-quatre ans.
Dollars : 263
Zone libre :
jeremiah | the devil all the time. 94e07b67e173cdd5079925014e35e07c

Statut : Prisonnier d'un mariage qui à ce stade ne prend même plus l'eau mais coule, il est l'époux de LadyHawk et autant son boulet qu'elle est son fardeau.
Occupation : Super-héros acclamé, adulé et aimé, il est l'un des Sept qui veille sur les bons citoyens de New Blossom en cassant continuellement du supervillain quand il n'est pas occupé à faire sa promo // père aimant mais maladroit d'un môme de onze piges qu'ils ont adopté avec LadyHawk (for all she cares).
Habitation : Une villa énorme sise à l'Aerium, remplie de trophées, de récompenses, d'un mobilier ultra-design et indécemment luxueux ; un foyer familial terriblement vide de sens.
Déchirures :
L Y C A N T H R O P I E
jeremiah | the devil all the time. OopBrKYa_o
☽☽☽ résistance du guerrier
lvl.1 // ses plaies se cicatrisent et ses os se ressoudent instantanément, les corps étrangers comme les balles sont rejetés, ne tombe jamais malade et soigne tout trauma psychologique survenu après 2000.
lvl.2 // immunisé contre n'importe quelle toxine, peut reconstituer l'entièreté de son corps.

☽☽☽ puissance de la bête
lvl.1 // endurance, force et sens surhumains.
lvl.2 // peut utiliser d'épaisses et longues canines qui lui poussent en plus de griffes énormes capables de trancher les métaux ainsi que toute autre matière aussi dure que de l'acier blindé.
lvl. 3 // transformation en un loup-garou immense (2m50 au garrot), silhouette anthropomorphe mais attributs lupins, il est doté d'une force prodigieuse et d'une endurance insensée - la conscience humaine demeure, mais le tempérament sera irascible et belliqueux.

Limites :
☽☽☽ résistance du guerrier
xxx icarus détient la seule arme capable de le tuer ; vieillit normalement à cause des expérimentations invasives perpétrées par les rats de laboratoire de la corporation (ne sait rien de tout ça / est dans le déni).

☽☽☽ puissance de la bête
xxx (trop) grand consommateur de viande, car au plus il se sera nourri au plus il pourra se transformer en loup-garou - si on l'affame, il ne pourra plus ; s'en remet à megamind depuis plusieurs années déjà pour effacer "l'empreinte de la bête", une envie irrépressible de se retransformer au plus vite et continuer ses carnages.

Stigmates : Des vieilles cicatrices un peu partout et beaucoup de tatouages pour les recouvrir.
Inventaire :
-- des clopes.
-- un briquet de beauf.
-- des bagues ultra chères.
-- un stylo (pour les autographes).
-- le 06 de ta meuf.

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-- présence régulière.
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(( 3/3 rps ))
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the devil all the time
@laudna dee & @jeremiah thompson
tw: southern gothic, mention de violence sur animaux, mention de racisme

Le fusil d’Elias Caskey sembla faire forte impression à Jeremiah. Le visiteur gratifia la présentation d’un haussement de sourcils intéressé tandis qu’on lui narrait l’histoire de l’arme avec une fierté retenue mais claire. Presque méprisante. Jeremiah n’avait jamais fait la guerre. Il s’était beaucoup battu et avait versé autant de sang qu’un soldat pouvait en verser mais il n’avait pas le luxe de pouvoir raconter à la table de gens convenables comme les Caskey d’où lui venait son don pour la lutte ni combien de corps ses mains avaient démoli.

Il n’était donc pas réellement impressionné par le fusil d’Elias Caskey. Mais prétendre le contraire était une continuité naturelle à tous les efforts que Jeremiah produisait depuis des lustres pour se fondre au mieux dans la masse et s’y faire opportunément discret. Son accent britannique teinté d’accent écossais avait notamment été poli pour être le plus imperceptible possible, et plusieurs années à vivre sur le continent Américain lui avaient permis d’absorber suffisamment de rythmes et de lexiques pour qu’on ne puisse plus se fier qu’à la couleur de sa peau pour le juger d’un regard égal à celui que son hôte lui adressait maintenant. "Sorry to hear that," répondit-il sans émotion à la mention du frère disparu, moins parce que la chose ne le touchait pas que parce qu’il sentait bien que la disparition de ce Percy, en plus de la défaite, pesait encore trop lourdement dans le coeur d’Elias. Et Jeremiah n’avait pas envie qu’on change de sujet pour en aborder un autre dont il se désintéressait particulièrement.

"We will be having a battue around the woods this Friday. You're welcome to join us." Il y eut un petit bruit métallique tandis que Jeremiah reposait sa cuillère dans son assiette - le ragoût avait bien baissé et il ne restait pratiquement plus aucun morceau de viande. "If you'll have me, yes, I'll gladly join you," promit-il avec un peu plus d’intensité dans sa voix grave et traînante. Il dut se forcer pour ne pas paraître plus enthousiaste et garder un air sérieux face à l’air grave d’Elias et sa posture solennelle. "I know a thing or two about hunting. Could be useful." C’était un vilain défaut dont Jeremiah avait parfaitement conscience et qu’il tentait d’absoudre dans ses prières, mais il n’aimait rien tant que jouer avec ses proies. À plus de quarante ans maintenant, il n’avait toujours pas répondu à l’éternelle question qui le tiraillait et pesait heureusement dans la balance comme un poids moral : était-ce vraiment lui, qui aimait cela, ou la Bête ? Naturellement, il en concluait toujours qu’il s’agissait de la Bête, comme il était certain que la Bête uniquement avait de l’appétit pour ses congénères. Cela permettait à Jeremiah de se détester, sans trop se détester non plus.

"Just the day before last, poor ol' Woodie was found in our backyard. Our very own backyard! I have never seen Ellie so distraught, that's for sure." Jeremiah avait repris sa dégustation d’un air pensif, avalant ses cuillerées en ne produisant pas moins de bruits de bouche. À la mention de la fille Caskey il eut un petit air contrit, sans avoir eu la moindre réaction avant ça car la disparition de ce Woodie l’émouvait tout autant que la disparition de Percy. Il ne se souvenait pas être venu sur le terrain des Caskey mais il se souvenait en revanche du bruit qu’avait fait la cage thoracique du chien quand il l’avait écartelée et arrachée à la force seule de ses bras. Son cœur n’avait pas eu de saveur mais il avait eu un poids délicieux dans sa main et plus tard dans son estomac. Quelle étonnante coïncidence que le bloodhound ait été aux Caskey. "Woodie was a good dog," entendit-il proférer devant lui, suivant le bruit d’une fourchette qu’on plante dans de la viande. Jeremiah ne leva pas son regard, offrant à Ellie une imperturbabilité qu’on prendrait pour rustaude.

Elisabeth May avait pourtant toute son attention, bien plus que le fusil d’Elias Caskey, son frère Percy mort et son chien Woodie mort n’avaient pu en obtenir de sa part. Il ne savait pas encore pourquoi cette adolescente si blanche et si blonde et si banale sollicitait autant son attention et d’une certaine manière aussi son intérêt, mais Jeremiah avait l’intime certitude qu’elle le haïssait au plus profond d’elle-même. Était-ce parce qu’il était trop rustre ? Trop brun ? Trop étranger ? C’était des possibilités qu’il n’écartait pas, car elle ne lui inspirait pas de meilleure impression qu’il n’en avait d’Elias Caskey. Mais il sentait cependant qu’autre chose couvait. Qu’autre chose le regardait à travers les yeux globuleux d’Ellie. Et que cet autre chose était précisément ce qui faisait tant s’agiter la Bête ; comme si ce que cachait l’adolescente et ce qu’il cachait lui communiquaient silencieusement et sans qu’il puisse en comprendre le sens.

C’était nouveau.
Grisant.
Horripilant aussi.

"Have you ever heard of something like this before, Mr Thompson?" Jeremiah termina d’avaler sa nourriture en produisant un ixième bruit de bouche que provoquèrent sa langue et ses lèvres en allant déloger un filet de viande coincé entre ses dents. Au goût, il jugea qu’il s’agissait d’un reste de Woodie et non du délicieux porc mijoté et réchauffé par Adelaide. "Well, Miss Ellie," commença-t-il sagement, levant enfin ses billes sur l’adolescente qui l’observait maintenant avec un regard plus noir que noir, "as a matter of fact, I have. You see, there's a lot of wild beasts in America." Il eut un regard à l’attention d’Elias qui portait encore bravement son très beau fusil qui avait tant tué d’unionistes, avant d’en revenir à l’adolescente dont le cœur plus petit que celui de son chien battait vite et fort. "Sometimes, these beasts leave the wilderness and come closer to the cities. Hunger, Miss Ellie; hunger always dictates such behavior." Ce que Mr Thompson pensait en disant cela c’était que l’inquiétude des habitants de Movico, et des Caskey tout particulièrement, était à la fois risible et pathétique, car il n’y avait dans les faits rien de vraiment horrifiant - des poules, des chiens et des alligators mourraient tous les jours, et souvent de la main de l’Homme -, mais ce qu’il laissa entendre en ayant la mine si absorbée par ses sombres pensées c’était qu’il était un homme de raison et d’expérience sur lequel on pouvait décemment compter en situation de crise.

Jeremiah sentit que de toutes les personnes attablées Elisabeth May était la seule à ne pas se laisser rassurer. Elle semblait même plus véhémente dans son silence et plus hostile dans son regard qu’il soutint sans ciller. "Do you reckon there's good reason to be scared?" Il y eut un silence, tout autant entre eux qu’à table - car c’était ainsi que les choses allaient dorénavant ; il y avait leur échange protéiforme, invisible et inaccessible aux autres, et il y avait le reste. "There's always a good reason to be scared. Fear is a very human feeling, Miss Ellie." Jeremiah insista sur le mot humain en fixant le noir qui s’était dilué dans les yeux de l’adolescente. Il se demanda l’âge qu’elle pouvait bien avoir : beaucoup plus qu’elle en paraissait, certainement trop en tout cas pour être la fille biologique d’Adelaide et peut-être même celle d’Elias. Jeremiah eut une pensée fugace pour la Chasse, organisation secrète qui s’était donnée pour mission sacrée de protéger l’Humanité contre des êtres comme lui, et peut-être même comme elle. Cette conclusion ne s’accompagna d’aucune sympathie à l’encontre d’Elisabeth May Caskey ou qu’importe était nom, mais le rendit un peu plus prudent dans ses provocations. Il n’avait pas le loisir d’entrer en guerre contre un autre monstre, pas alors qu’il s’était arrêté à Movico dans l’intention précise de s’y cacher. De toute évidence, il n’avait pas prévu que ses quelques petits écarts puissent alerter aussi vite et avec autant de passion l’une des plus puissantes familles de Movico.

"I'll tell you what: tonight, I'm going to stand guard outside. If I see anything, I'll let you know. And I'll be close enough to the house to escape danger if there really is one. Don't you worry, I'll rest in the morning; I'm not much of a sleeper anyway!" Il avait dit tout ceci avec un calme routinier et un ronron agréable dans la voix qui faisait pétiller ses grands yeux sombres, avant de sourire sympathiquement à l’attention du reste des Caskey. "I can't replace Woodie, but I'll do my best to look after you Miss Ellie," finit-il en replaçant son regard dans celui mortifère de l’adolescente. Son sourire s’étira un peu plus, devenant encore plus sympathique. Les yeux vides de bonté.
Laudna Dee
True Blood
Laudna Dee
CORPS
ESPRIT
ÂME
Image/Gif : jeremiah | the devil all the time. 65e08d02ae94ff60da203c8b32c8ced3
Alias : banisher.
Genre : she/it.
Age : chronologiquement 188, physiologiquement 79, physiquement 29. Mais pour la faire rapide: environ la vingtaine.
Dollars : 273
Zone libre : jeremiah | the devil all the time. 6448143e17a60484fb886f00b43f0dae4e2efedb
Statut : célibataire, trop de terrorisme à faire.
Occupation : chômage technique, terroriste à ses heures: Laudna est le bourreau des Orphans.
Habitation : là où on veut bien l'accueillir le temps de quelques jours, majoritairement dans l'Underapple.
Déchirures : Laudna est liée à un plan parallèle au notre, un paysage horrifique, désolé et violent, qui s'appelle les Limbes.

TRAVERSÉE DES LIMBES
- Laudna peut se téléporter accompagnée de max. deux personnes à n'importe quel endroit sur Terre. Malheureusement, ce passage passe forcément par les Limbes et peut prendre plusieurs jours/années ressenties. Ses accompagnant.es oublient le voyage à l'arrivée.
- Laudna peut mettre quelqu'un qu'elle touche dans ce qu'elle appelle une "poche" dans les Limbes. Elle peut l'en sortir à tout moment. Elle peut mettre deux personnes à la fois (dans deux poches différentes).
- Toute personne étant passée par les Limbes est "marquée" et Laudna peut la retrouver où qu'elle soit sur Terre. Idem pour les gens dont elle a goûté le sang.

HABITANTE DES LIMBES
- Laudna peut prendre une forme horrifique et terrifiante qui soumet les gens autour d'elle à être paralysés quand elle se met à hurler.
- Sous sa forme horrifique, son vieillissement ralentit, elle n'a pas besoin de boire, manger ou dormir et devient quasi-invulnérable aux dégâts, elle peut grimper au mur, est plus rapide, plus forte.

GUERRIÈRE DES LIMBES
- Laudna peut invoquer un démon qui prend la forme d'une main gigantesque qu'elle contrôle comme si c'était la sienne.

Limites : - Laudna a littéralement des mauvaises vibes qui rendent les gens agités, anxieux et dépressifs le plus longtemps elle passe sans se transformer.
- Ses téléportations ne sont pas instantanées et plus de temps peut passer dans les Limbes qu'à la Surface, et inversement; Laudna a parfois loupé des décennies entières pendant ses voyages.
- Elle ne peut pas exclure ses allié.es des effets passifs de ses déchirures.
- Elle est allergique à l'argent sous sa forme humaine et y est incroyablement vulnérable sous sa forme horrifique, c'est la seule manière de la blesser et c'est très facile de le faire avec.

Stigmates : - Ses cheveux sont entièrement blancs comme un personnage d'anime.
- Elle est prône aux étourdissements et crises d'anémies.
- Laudna dort très peu mais quand elle s'assoupit, c'est toujours pour retrouver un cauchemar.
- Très nerveuse, elle devient rapidement hostile et agressive et peut avoir des crises violentes.
- Sa peau ne marque pas sauf à cause des blessures causées par l'argent: entre ses clavicules un point où reposait un jour un collier, sur sa main une blessure d'il y a moins d'un an d'une confrontation qui a mal tourné.

Inventaire : Un sac à dos noir abîmé qui contient:
- trois culottes et deux t-shirts plus ou moins propres
- une amulette noire très chaude au toucher
- des carnets ayant appartenus à son père (qui n'est jamais loin)
- son headset du Metaworld gardé en un morceau avec du gaffer
- un lecteur de musique avec des écouteurs qui filtrent le son
- sa carte abonnement de métro et de librairie
- un nombre inquiétant d'emballages alu de burgers

Pseudo : pp.
Comptes : eusapia lee. bolden b. bee. penelope nee.
Genre IRL : she/any.
Messages : 126
Date d'inscription : 20/07/2023
FC : anya taylor-joy.
Crédits : lightfury (av.) & swan (gif).
Thèmes abordés : relation parentale abusive dans la narration, body horror, violence, terrorisme, vibes infernales, deuil.
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@laudna dee & @jeremiah thompson
tw: southern gothic

Ellie avait souvent l'impression de ne pas faire partie de la même espèce que les gens qui l'entouraient. Elle avait du mal à comprendre comment ils réfléchissaient, ou ce qu'ils désiraient, ou pourquoi ils agissaient de certaine manière. Elle avait été une enfant solaire et attendrissante, curieuse et ouverte; mais ce qu'elle avait eu le malheur de voir dans un monde parallèle au notre l'avait complètement aliénée et changée. Depuis, Ellie ne pouvait pas s'empêcher de considérer le monde avec une distance à la fois préservatrice et à la fois maladive, en sachant pertinemment qu'elle était la source de tous les soucis de son entourage.
Elle n'essayait presque plus de comprendre les gens, mais le regard profond qu'elle posait sur Mr Thompson était dénudant et intense, comme si elle cherchait une réponse à ses questions dans la violence brillant dans les yeux de l'invité. Elle voulait essayer de le comprendre parce qu'elle sentait, instinctivement, qu'ils n'étaient pas comme les autres et plus comme elle. Et si elle détestait cette similitude, qu'elle savait intrinsèquement dangereuse et violente, elle ne pouvait qu'y trouver un certain réconfort de ne pas être la seule au monde.

La lenteur avec laquelle Mr Thompson s'exprimait et agissait, malgré son engouement féroce pour la nourriture face à lui, était une torture pour Ellie dont les yeux n'avaient pas bougé d'un iota. "Well, Miss Ellie, as a matter of fact, I have. You see, there's a lot of wild beasts in America." Ellie sentit une couleur lui monter aux joues en l'entendant dire son nom, mais aussi se délecter de la stupidité des Caskey - comment ne pouvaient-ils pas entendre l'ironie moqueuse dans sa voix, sa bestialité sauvage qui avait passé le pas de la porte?
Les mots de Mr Thompson étaient déformés par le filtre de la haine, qui était tombée sur Ellie d'un coup. Il n'avait fallu qu'un regard. "Sometimes, these beasts leave the wilderness and come closer to the cities. Hunger, Miss Ellie; hunger always dictates such behavior." Elias hocha gravement la tête en l'entendant, et Adelaide murmura une légère prière en touchant la croix qu'elle avait autour du cou. Ellie avait l'impression que ses yeux allaient sauter de leurs orbites. Elle s'en remit à l'opinion professionnelle de Mr Thompson de savoir si il fallait avoir peur, et un léger silence s'installa.

En temps normal, avec quiconque d'autre à table, peut-être qu'Elias serait intervenu ou qu'Adelaide aurait fait une remarque discrète à Ellie de laisser leur invité tranquille. Après tout, ses grands yeux avaient tendance à mettre mal à l'aise, et les deux Caskey savaient que leur fille n'utiliserait pas ce ton doucereux si elle n'avait pas une idée derrière la tête (même si Adelaide l'adorait, elle savait aussi que sa fille avait parfois un tempérament mesquin et capable de bassesses sans cruauté).
Mais ce n'était pas un temps normal. Des animaux mourraient presque chaque soir depuis trois semaines, personne n'avait dormi depuis un jour et demi, et les rares moments de repos étaient rythmés par les cauchemars et une sensation vertigineuse d'angoisse.
De plus, Elias et Adelaide n'avaient aucune idée de qui ils avaient accueilli à table, tout comme ils ignoraient qui Adelaide avait véritablement accueilli chez elle il y a de cela sept ans.

"There's always a good reason to be scared. Fear is a very human feeling, Miss Ellie." Il y eut un léger silence à table, alors que les ombres de la pièce grandirent discrètement, les plus petites tourbillonnant sous la chaise d'Ellie comme si elles voulaient fondre sur elle.
Adelaide et Elias détournèrent ensemble les yeux du phénomène incompréhensible, comme si ils savaient que l'observer les aurait rendus malheureux. Adelaide jeta un coup d'oeil à la fenêtre derrière laquelle l'ombre d'un arbre était plié par le vent, et Elias posa le regard sur le fusil ayant appartenu à son frère et se remémora, non sans une pointe de tristesse, tout ce qu'il aurait fait pour le prendre dans ses bras une dernière fois.
Ellie, quant à elle, sentait son coeur battre très fort dans sa poitrine, jusque dans son cou. C'en était presque étouffant: elle pouvait sentir sa peau tressauter sous son pouls, sous sa mâchoire, là où ça lui faisait légèrement mal. Elle se força à inspirer profondément, parce qu'elle sentait déjà son corps la supplier de s'abandonner à son état naturel horrifiant: ses sclérées restèrent blanches, et ses mains crispées autour de ses couverts. Elle aurait pouvoir dire qu'elle n'avait pas peur de Mr Thompson. Mais elle en était terrifiée.

La petite croix autour du cou d'Ellie lui semblait peser une tonne. Elle était faite d'acier, avec une légère pointe d'argent qui brûlait constamment la peau de l'adolescente: le rappel douloureux mais nécessaire de son abomination, ainsi qu'une manière pour elle de toujours trouver une ancre sur laquelle se stabiliser. C'est ce qu'elle fit en cet instant, se concentrant sur la morsure du couteau offert par Old Jim contre sa taille, et la sensation familière du crucifix autour de son cou. I will fear no evil, for thou art with me.
"I'll tell you what: tonight, I'm going to stand guard outside. If I see anything, I'll let you know. And I'll be close enough to the house to escape danger if there really is one. Don't you worry, I'll rest in the morning; I'm not much of a sleeper anyway!" Les Caskey retournèrent à la conversation dont ils avaient poliment été exclus, et immédiatement Adelaide se mise à protester: "Oh, Mr Thompson, but you'll catch death out there! - I can't replace Woodie, but I'll do my best to look after you Miss Ellie." Mais malgré tout, le courage chevaleresque dont il faisait preuve était tellement héroïque et attendrissant, qu'Adelaide se serait sentie gênée d'insister dans ses protestations.
Elle jeta un regard à Ellie, qui l'ignora, perdue qu'elle était dans le regard mort de Mr Thompson posé sur elle. C'est Elias qui se trouva à court de patience le premier: "That's a very kind thing to do, Mr Thompson, ain't that right Ellie?" L'appelée se détacha difficilement de l'invité pour jeter un regard sombre à son père, qui pâlit légèrement sous son attention. "That's right, daddy. Thank you, Mr Thompson." Sa voix n'avaient plus ses faux accents bienveillants, et était redevenue morne et distante. Elle retourna à son assiette en silence.

Les Caskey s'excusèrent cordialement de l'absence de dessert, mais promirent à Mr Thompson monts et merveilles au retour des domestiques. Elias invita Mr Thompson à fumer un cigare d'excellente facture sur le porche, alors qu'Adelaide et Ellie débarrassèrent et sortir une épaisse couverture en coton qu'elles laissèrent près de la porte. C'était un été lourd et chaud, hanté par les moustiques et le grésillement de criquets, mais Adelaide redoutait que la température ne chute trop cette nuit: Ellie la laissa s'inquiéter à mi-voix sans rien dire, et se rendit dans sa chambre sans se faire prier une fois qu'elle fût congédiée.
Depuis sa chambre dont elle avait gardé la fenêtre ouverte malgré sa peur des insectes, elle pouvait entendre le son de la voix d'Elias et de Mr Thompson, sans pour autant distinguer leurs propos. Elle resta un long moment éveillée dans son lit, les yeux ouverts rivés sur le plafond, l'oreille tendue. Elias finit par souhaiter une bonne nuit à Mr Thompson, et par se traîner en haut des escaliers grinçants jusqu'à sa chambre. Il n'y eut rapidement plus un bruit dans la maison.
Après une brève hésitation, Ellie finit par se glisser hors du lit jusqu'à la fenêtre. Elle s'en approcha avec une grande hésitation, et faillit retourner à son matelas à plusieurs reprises par peur de ce qu'elle allait trouver de l'autre côté.
Mais il n'y avait rien. La toiture du porche l'empêchait de le voir en entier, et le champ entourant la maison était désert. Elle pouvait voir la maison d'Atticus où une bougie solitaire était allumée à l'étage, ainsi que l'ombre de la maison de James de l'autre côté. Dans l'obscurité de la nuit, le monde tout entier semblait désert.

Ellie sortit silencieusement de sa chambre et descendit les marches de l'escalier à petits pas méticuleux qui ne firent pas un bruit. La salle à manger était vide, la cuisine aussi. Il n'y avait pas la moindre lumière, mais Ellie se déplaçait sans mal, jusqu'à la porte de la maison entr'ouverte, et le porche derrière qui était désert. Avait-il fui? Après une brève tergiversation, Ellie sortit de la maison pour regarder de plus près les environs et essayer de distinguer la silhouette de Mr Thompson dans l'obscurité.
Elle dût réprimer un hoquet de surprise quand, en se retournant une fois qu'elle eut décidé que sa quête était vaine, elle tomba nez-à-nez avec Mr Thompson.

Elle recula de quelques pas, pieds nu sur le bois plein d'écharde du porche de la maison, ses yeux noirs arrondis de peur. Son coeur s'envola dans sa poitrine, et son estomac se serra d'un noeud terrible quand elle se souvint qu'elle avait laissé le couteau à l'étage, scrupuleusement caché dans son armoire. Mr Thompson était grand et terrifiant, et les ombres l'empêchaient de bien voir son visage. Les lèvres d'Ellie s'arrondirent dans le début d'une question innocente, qui s'étrangla dans un souffle; ses pieds nus, quant à eux, étaient désormais posés à la limite du petit escalier qui descendait du porche. "Wh-what do you want from us?" parvint-elle à articuler d'une voix aigue et paniquée, comme elle ne l'avait jamais été avant.
Jeremiah Thompson
Blue Blood
Jeremiah Thompson
CORPS
ESPRIT
ÂME
Image/Gif : jeremiah | the devil all the time. KrYP4hgI_o
Alias : Wolfman, l'unique.
Genre : Cis. mâle.
Age : Quarante-quatre ans.
Dollars : 263
Zone libre :
jeremiah | the devil all the time. 94e07b67e173cdd5079925014e35e07c

Statut : Prisonnier d'un mariage qui à ce stade ne prend même plus l'eau mais coule, il est l'époux de LadyHawk et autant son boulet qu'elle est son fardeau.
Occupation : Super-héros acclamé, adulé et aimé, il est l'un des Sept qui veille sur les bons citoyens de New Blossom en cassant continuellement du supervillain quand il n'est pas occupé à faire sa promo // père aimant mais maladroit d'un môme de onze piges qu'ils ont adopté avec LadyHawk (for all she cares).
Habitation : Une villa énorme sise à l'Aerium, remplie de trophées, de récompenses, d'un mobilier ultra-design et indécemment luxueux ; un foyer familial terriblement vide de sens.
Déchirures :
L Y C A N T H R O P I E
jeremiah | the devil all the time. OopBrKYa_o
☽☽☽ résistance du guerrier
lvl.1 // ses plaies se cicatrisent et ses os se ressoudent instantanément, les corps étrangers comme les balles sont rejetés, ne tombe jamais malade et soigne tout trauma psychologique survenu après 2000.
lvl.2 // immunisé contre n'importe quelle toxine, peut reconstituer l'entièreté de son corps.

☽☽☽ puissance de la bête
lvl.1 // endurance, force et sens surhumains.
lvl.2 // peut utiliser d'épaisses et longues canines qui lui poussent en plus de griffes énormes capables de trancher les métaux ainsi que toute autre matière aussi dure que de l'acier blindé.
lvl. 3 // transformation en un loup-garou immense (2m50 au garrot), silhouette anthropomorphe mais attributs lupins, il est doté d'une force prodigieuse et d'une endurance insensée - la conscience humaine demeure, mais le tempérament sera irascible et belliqueux.

Limites :
☽☽☽ résistance du guerrier
xxx icarus détient la seule arme capable de le tuer ; vieillit normalement à cause des expérimentations invasives perpétrées par les rats de laboratoire de la corporation (ne sait rien de tout ça / est dans le déni).

☽☽☽ puissance de la bête
xxx (trop) grand consommateur de viande, car au plus il se sera nourri au plus il pourra se transformer en loup-garou - si on l'affame, il ne pourra plus ; s'en remet à megamind depuis plusieurs années déjà pour effacer "l'empreinte de la bête", une envie irrépressible de se retransformer au plus vite et continuer ses carnages.

Stigmates : Des vieilles cicatrices un peu partout et beaucoup de tatouages pour les recouvrir.
Inventaire :
-- des clopes.
-- un briquet de beauf.
-- des bagues ultra chères.
-- un stylo (pour les autographes).
-- le 06 de ta meuf.

Pseudo : .exe
Comptes : Osmond.
Genre IRL : She/her.
Messages : 302
Date d'inscription : 27/07/2023
FC : Taika Waititi.
Crédits : Self (av.)
Thèmes abordés : Starification, intimidation, abus de pouvoir, adultère, expériences scientifiques, body horror, alcool, drogues, penchants cannibales, violence.
Thèmes refusés : Ràs.
Misc :
(( couleur dial : peru ))
-- présence régulière.
-- dials fr ou ang.
(( 3/3 rps ))
-- Laudna [automne 2025]
-- Blair [printemps 2026]
-- Maeve [printemps 2026]

the devil all the time
@laudna dee & @jeremiah thompson
tw: southern gothic, brutalité, intimidation

Il faisait très chaud sur le porche et l’air était désagréablement humide. Elias s’en plaignit plusieurs fois en fumant son cigare tandis que Jeremiah l’écoutait distraitement en fumant le sien. Il savourait le tabac qui lui changeait de son tabac à chiquer de piètre qualité et jetait sur le champ entourant la maison des Caskey un regard paresseux et contenté. Elias n’était pas un interlocuteur désagréable. Jeremiah lui trouva même un don indéniable pour l’hospitalité qui se traduisait par une capacité remarquable à parler de tout et de rien sans jamais se montrer insistant ni envahissant. Il était tout à fait possible que cette disposition fut en vérité synonyme de désintérêt pour sa personne ou tout au contraire de jugement si négatif qu’on ne veuille rien savoir sur lui, mais cela importait peu à Jeremiah. Il répondait de temps en temps pour nourrir leur échange et donner ainsi du grain à moudre au Caskey, puis se complaisait dans les longues minutes de monologue comme s’il avait écouté le chant grésillant des criquets ou une musique jouer en fond. A quelques occasions, Jeremiah tendit cependant l’oreille pour écouter les bruits et paroles qui venaient de la maison et plus particulièrement de la cuisine. Adelaide s’inquiétait pour lui et Ellie restait silencieuse. Il jugea nécessaire d’écouter jusqu’au bout les déplacements qu’effectuait la fille Caskey, mais quand il eut la certitude qu’elle était bel et bien montée dans sa chambre les muscles de ses épaules parurent se détendre. Il profita un long moment encore de la présence d’Elias et de leur dialogue sans fond, ignorant les quelques regards en biais que le Caskey lui soumettait de temps en temps en se pensant discret, jusqu’à ce qu’ils se souhaitent une bonne nuit quand celui-ci prit congé pour s’en aller dormir.

Jeremiah était resté sur la balancelle mais ne la faisait plus grincer en poussant son poids depuis sa jambe droite. L’air était un peu moins chaud tout en continuant d’être terriblement humide, ce qui lui permettait de sentir tout un tas d’odeurs ; la terre des champs, l’humus au pied des arbres, la transpiration d’Elias restée sur l’osier de son fauteuil, les restes de nourriture laissés dans la cuisine, et le parfum de myrtille et de soufre enrobant Elisabeth May dont la chambre était juste au-dessus du porche. Il savait par conséquent que sa fenêtre était ouverte, et qu’elle s’en était approchée puisque son étrange parfum avait un instant doublé d’intensité. Jeremiah entendait aussi son petit cœur battre, et plus il se concentrait sur ce petit cœur qui battait rapidement plus il se demandait si ce qui l’animait était vraiment la peur. Ce quelque chose qu’il avait cru pressentir pendant le repas paraissait résonner en écho dans chacun de ces battements sous forme de battement secondaire, plus lent, plus lourd et définitivement plus calme. Il n’aimait pas ça. Il aimait d’autant moins ça que la carrure angélique et chétive d’Ellie lui donnait envie d’être cruel avec elle, tout en se doutant qu’il jouait avec le feu - sans savoir de quoi serait fait ce feu.

Quand il entendit et sentit qu’elle descendait les escaliers Jeremiah quitta d’une manière extrêmement discrète sa balancelle et se fondit dans les ombres du porche comme un prédateur en chasse. Il avait terminé son cigare depuis un moment déjà, et déposé ce qu’il en restait dans le cendrier en verre prévu à cet effet. Restait une forte odeur de tabac qui embaumait le porche et le faisait se fondre encore mieux dans l’espace et l’atmosphère. Elisabeth May ne perçut rien de sa présence lorsqu’elle traversa la porte, non plus de ses intentions lorsqu’il se glissa dans son dos. Jeremiah n’avait qu’un geste à faire pour briser la longue nuque étroite de la fille Caskey ou ce qui prétendait en tout cas être la fille des Caskey. Il retint ses bras de se lever uniquement par intérêt. Si la disparition de poules, de chiens et d’alligators avait affolé Movico et les Caskey, celle de la bien aimée Elisabeth May ferait trembler de colère les pauvres âmes qui se retournerait alors et naturellement contre lui, coupable tout trouvé. La lueur meurtrière brillant dans les yeux noirs de Jeremiah se dilua un peu quand Ellie se retourna. Un peu d’amusement méchant les fit néanmoins briller derechef en la voyant sursauter de peur. Il retrouvait instantanément et de manière instinctive son envie de jouer avec elle, la voir s’inquiéter, s’affoler, reculer un pas après l’autre alors que ses vieilles bottes avançaient vers elle en faisant craquer le bois du porche. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Et moins il s’en empêchait plus il sentait qu’il se rapprochait aussi de ce qu’elle cachait.

"Wh-what do you want from us?" Les semelles de Jeremiah marquèrent un arrêt. Ellie flottait au bord du vide et il suffisait qu’il la pousse du bout de l’index pour la faire tomber. Son haleine chargée de tabac mit un certain temps à percer le barrage de ses lèvres hispides. "Nothing more than a place to rest and a good meal, Miss Ellie." Le chant des criquets semblait avoir doublé d’intensité car on n’étendait soudain plus qu’eux. Malgré la domination évidente dont Jeremiah faisait preuve il restait prudent et alerte à chacun des gestes que pouvait faire Ellie et chacune des ombres qui l’entourait - il lui avait semblé les voir grandir et tourbillonner sous elle lors du repas, échappant tout aussi étrangement à l’attention d’Elias et d’Adelaide. "I didn't come here to make trouble," précisa-t-il après un long silence. Sa voix parut changer, non pas dans l’intonation ni la profondeur, mais dans la façon qu’elle avait de s’adresser à celle, ou ce qui, se tenait face à lui. "Don't you worry, I won't stay long. Just the time to make some people forget about me." Il s’étonna de sa propre honnêteté. Jeremiah avait pris l’habitude de mentir à tout le monde, d’abord par nécessité, ensuite par confort. Il supposa à raison que sa volonté d’être honnête était sa manière de faire un effort et de prouver sa bonne foi dans ce qui ressemblait de plus en plus à une guerre de territoire. "A few days. A few weeks, maybe. And then I'll be gone, and you'll never hear from me again," compléta-t-il d’un ronron doucereux.

Malgré la nuit et l’ombre du porche, il voyait sans difficulté le visage d’Ellie et ses grands yeux globuleux. Il se demandait quel effet son discours avait sur ce qu’elle cachait, et s’il était nécessaire de se montrer menaçant en plus de se montrer diplomate. Il sembla que oui. Car dans un regain d’énergie son corps se mut brusquement vers l’avant, obligeant le buste d'Ellie à basculer dangereusement vers l’arrière. Il ne lui avait laissé aucune place pour se dégager et trouver un quelconque équilibre, ce qui aurait dû la faire chuter. Mais la main de Jeremiah la retint un extremis, accrochée à son maigre poignet blanc comme une seule amarre retenant un navire de partir à la dérive. Il était incroyablement fort. Bien plus fort que n’importe quel homme de Movico. Et son geste ne s’accompagna d’aucun effort visible, pas même lorsqu’il la garda ainsi suspendue dans le vide. Mais Jeremiah se sentit perdre en assurance en sentant dans le poids pourtant menu de la fille une masse invisible et beaucoup plus lourde. "We're going to stay good friends, aren't we, Miss Ellie?" Toutes les charognes qu’il avait dévorées les deux derniers mois semblèrent empuantir son haleine déjà pleine de tabac. "You're not going to be a problem for me, are you, Miss Ellie?" La prise était ferme. De plus en plus douloureuse.
Laudna Dee
True Blood
Laudna Dee
CORPS
ESPRIT
ÂME
Image/Gif : jeremiah | the devil all the time. 65e08d02ae94ff60da203c8b32c8ced3
Alias : banisher.
Genre : she/it.
Age : chronologiquement 188, physiologiquement 79, physiquement 29. Mais pour la faire rapide: environ la vingtaine.
Dollars : 273
Zone libre : jeremiah | the devil all the time. 6448143e17a60484fb886f00b43f0dae4e2efedb
Statut : célibataire, trop de terrorisme à faire.
Occupation : chômage technique, terroriste à ses heures: Laudna est le bourreau des Orphans.
Habitation : là où on veut bien l'accueillir le temps de quelques jours, majoritairement dans l'Underapple.
Déchirures : Laudna est liée à un plan parallèle au notre, un paysage horrifique, désolé et violent, qui s'appelle les Limbes.

TRAVERSÉE DES LIMBES
- Laudna peut se téléporter accompagnée de max. deux personnes à n'importe quel endroit sur Terre. Malheureusement, ce passage passe forcément par les Limbes et peut prendre plusieurs jours/années ressenties. Ses accompagnant.es oublient le voyage à l'arrivée.
- Laudna peut mettre quelqu'un qu'elle touche dans ce qu'elle appelle une "poche" dans les Limbes. Elle peut l'en sortir à tout moment. Elle peut mettre deux personnes à la fois (dans deux poches différentes).
- Toute personne étant passée par les Limbes est "marquée" et Laudna peut la retrouver où qu'elle soit sur Terre. Idem pour les gens dont elle a goûté le sang.

HABITANTE DES LIMBES
- Laudna peut prendre une forme horrifique et terrifiante qui soumet les gens autour d'elle à être paralysés quand elle se met à hurler.
- Sous sa forme horrifique, son vieillissement ralentit, elle n'a pas besoin de boire, manger ou dormir et devient quasi-invulnérable aux dégâts, elle peut grimper au mur, est plus rapide, plus forte.

GUERRIÈRE DES LIMBES
- Laudna peut invoquer un démon qui prend la forme d'une main gigantesque qu'elle contrôle comme si c'était la sienne.

Limites : - Laudna a littéralement des mauvaises vibes qui rendent les gens agités, anxieux et dépressifs le plus longtemps elle passe sans se transformer.
- Ses téléportations ne sont pas instantanées et plus de temps peut passer dans les Limbes qu'à la Surface, et inversement; Laudna a parfois loupé des décennies entières pendant ses voyages.
- Elle ne peut pas exclure ses allié.es des effets passifs de ses déchirures.
- Elle est allergique à l'argent sous sa forme humaine et y est incroyablement vulnérable sous sa forme horrifique, c'est la seule manière de la blesser et c'est très facile de le faire avec.

Stigmates : - Ses cheveux sont entièrement blancs comme un personnage d'anime.
- Elle est prône aux étourdissements et crises d'anémies.
- Laudna dort très peu mais quand elle s'assoupit, c'est toujours pour retrouver un cauchemar.
- Très nerveuse, elle devient rapidement hostile et agressive et peut avoir des crises violentes.
- Sa peau ne marque pas sauf à cause des blessures causées par l'argent: entre ses clavicules un point où reposait un jour un collier, sur sa main une blessure d'il y a moins d'un an d'une confrontation qui a mal tourné.

Inventaire : Un sac à dos noir abîmé qui contient:
- trois culottes et deux t-shirts plus ou moins propres
- une amulette noire très chaude au toucher
- des carnets ayant appartenus à son père (qui n'est jamais loin)
- son headset du Metaworld gardé en un morceau avec du gaffer
- un lecteur de musique avec des écouteurs qui filtrent le son
- sa carte abonnement de métro et de librairie
- un nombre inquiétant d'emballages alu de burgers

Pseudo : pp.
Comptes : eusapia lee. bolden b. bee. penelope nee.
Genre IRL : she/any.
Messages : 126
Date d'inscription : 20/07/2023
FC : anya taylor-joy.
Crédits : lightfury (av.) & swan (gif).
Thèmes abordés : relation parentale abusive dans la narration, body horror, violence, terrorisme, vibes infernales, deuil.
Infos RP : dimgray, discussions par mp, fr/eng, 400+ mots, narration non fiable à la seconde personne (monde réel) ou troisième personne (metaworld).
the devil all the time
@laudna dee & @jeremiah thompson
tw: southern gothic, forme horrifique, body horror, intimidation, brutalité, terreur

La peur n'était pas un sentiment inhabituel, mais elle laisse derrière elle un parfum épais et désagréable, confus, qui transformait les pensées déjà déconnectées d'Ellie en un champ de bataille sans pitié. Il y avait peu à craindre à la Surface. La seule peur qu'elle conservait était celle que sa nature soit un jour découverte par Elias et Adelaide - elle savait qu'elle serait accueillie avec haine et terreur, et qu'ils cherchaient à la tuer ou à la chasser de chez eux. Heureusement, leur politesse sudiste les obligeait à une distance familiale respectueuse, et leur constitution était trop fébrile pour s'attarder sur les sujets qui fâchaient; elle avait passé les dernières années de sa vie à se cacher grâce ces obligations traditionnelles en sachant que quoiqu'il arrive, son temps était compté.
Surtout qu'avec le temps qui passait, ses aspérités devenaient de plus en plus compliquées à cacher ou à lisser derrière son visage pâle. D'autant plus quand d'autres aspérités, sous la forme de monstre prenant la forme d'homme, venaient se frotter aux siennes.

Ellie savait que Mr Thompson était un danger bien plus grand qu'il n'en paraissait. Et grand, il l'était. Écrasée par son ombre, sa silhouette et sa musculature, elle avait l'impression d'être de nouveau l'enfant perdue qu'Adelaide avait trouvé au fin fond de son jardin, pleureuse, pâle et muette. Et il n'y avait rien qu'elle détestait plus que de redevenir cette enfant, parce qu'elle n'avait jamais été aussi terrifiée que quand elle avait été cette enfant.
Elle aurait voulu lui sauter dessus et lui hurler qu'elle avait vu son visage malgré son masque humain, mais ne sortit de sa gorge qu'un mince filet de voix et une question trébuchante, à laquelle Mr Thompson répondit d'une voix lourde tant par ses mots que par l'épais fumet qui en échappait. Tabac et chair putride. Cela lui rappelait un autre endroit, un autre Royaume, qu'elle s'efforçait chaque matin d'oublier. "Nothing more than a place to rest and a good meal, Miss Ellie." Il y eut un long silence, ponctué par le coeur d'Ellie battant à tout rompre dans sa poitrine et les arpeggio des crickets. "I didn't come here to make trouble. Don't you worry, I won't stay long. Just the time to make some people forget about me." Ellie cligna lentement des yeux, son coeur logé dans sa gorge loupant un raté douloureux. Elle n'entendait pas de véritable mensonge dans sa voix, et il n'y avait pas dans son regard sombre la lueur moqueuse d'un sarcasme cruel.
Mais malgré tout - qu'il le veuille ou non, il apportait des problèmes. Ellie réalisa qu'elle ne devait pas faire confiance à sa peur, qui lui murmurait de s'excuser platement et de retourner dans la maison à petits pas en se glissant sous son bras. Elle n'était plus une enfant, elle n'avait pas peur, et elle ne laisserait pas Mr Thompson ainsi ruiner la vie qu'elle s'était construite ici.

"A few days. A few weeks, maybe. And then I'll be gone, and you'll never hear from me again." Jamais le collier autour de son cou ne l'avait tant brûlée, un point littéralement d'honneur entre ses clavicules. Be strong and of a good courage, fear not, nor be afraid of them: for the LORD thy God, he it is that doth go with thee; he will not fail thee, nor forsake thee, se remémora-t-elle, autant de brûlures du chapelet en argent que Elias lui avait offert un jour, par cruauté ou désintérêt peut-être. Les cals le long de ses phalanges étaient autant de rappels doux-amers mais fervents. Sa quête était forcément sainte, et sa vision était claire. Mr Thompson était maudit, comme elle, et cette ville était trop petite pour eux deux.
Les yeux d'Ellie clignèrent de nouveau lentement. La peur avait laissé place à une sensation de calme lourde et glaciale, un véritable poids handicapant logé derrière son plexus qui lui faisait l'impression de peser une tonne. L'expression torturée et paniquée de son visage recéda comme une vague à marée basse, pour laisser place à une parodie d'innocence naïve - un visage qu'Elias appréciait grandement, et auquel Adelaide était très habituée. Le mensonge lui venait facilement, un pêché permissible dans cette situation. Il lui faudrait revenir avec l'arme en argent de Old Jim.

"I..." Mais elle n'eut pas le temps de lui mentir et de lui dire qu'elle comprenait, et qu'elle était désolée; parce qu'avec une vitesse et une force formidable, Mr Thompson se jeta sur elle. Ellie fit un saut en arrière par réflexe, un bras allant dans l'autre sens essayer de faucher le rebord de la barrière entourant le porche surélevé; mais sa main alla trop loin, son centre de gravité étant de nouveau tiré en avant par la patte de Mr Thompson attrapant son poignet au vol. Un hoquet paniqué et douloureux s'échappa de la fine gorge pâle d'Ellie, d'où son coeur se remit à battre à toute allure. Son visage, quant à lui, perdit tous ses mensonges, littéralement, les couleurs humaines laissant place à la couleur crayonneuse et maladive de son autre forme, un ivoire gênant qui brillait de milles feux au clair de lune. Elle cligna nerveusement des yeux en les sentant s'enfoncer dans son crâne, terrifiée à l'idée de laisser le monstre prendre le dessus.
La main de Mr Thompson était inflexible et puissante, comme celle d'une bête sauvage. Ellie essaya de tordre son poignet pour lui échapper, mais ne pouvait même pas le bouger d'un centimètre. "We're going to stay good friends, aren't we, Miss Ellie? - P-p-please," gémit-elle, prise de court par cette odeur de viande pourrie qui collait aux lèvres de Mr Thompson comme une aura mortifère, "I-I-I-- - You're not going to be a problem for me, are you, Miss Ellie? - I promise, I promise, let me go," se mit-elle à pleurnicher, à sa plus grande honte, tremblant comme une feuille sous son attention imposante.

Ellie avait peur de Mr Thompson; mais plus encore, elle avait horriblement peur de ce qu'elle était en train de devenir à son contact. Sans les voir, elle savait les ombres hésitantes à ses pieds, prêtes à l'accompagner dans sa nouvelle forme. Elle sentait ses jambes commencer à se tordre et à craquer, sa langue devenir lourde et pâteuse dans sa bouche, la qualité de sa vision à changer: tout d'un coup, l'obscurité se faisait plus clémente, accueillante presque, et Mr Thompson n'avait pas l'air si grand.
Mais elle pouvait sentir comme deux spectres les présences d'Elias et d'Adelaide à proximité, celles des autres Caskey dans les maisons voisines. C'était trop dangereux - pas ici, pas ici, pas ici, pas maintenant, pas ici.
Alors il n'y avait rien à faire d'autre que pleurer, sa main libre venant enserrer le poignet de celle de Mr Thompson, ses ongles déjà noirs et effilés tentant d'y entamer la peau. "Let me go, I won't tell, I promise, I won't tell, I won't, whatever you want, I-I won't do anything." Ellie était parjure depuis longtemps; et ce n'était pas en mentant au Diable qu'on damnait son âme.
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