Is this the real life? Is this just fantasy? ღ Naël

17/02/2023

Is this the real life?
Is this just fantasy?

Mai 2025
TW : violence, meurtre, sang

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Comment… quand la situation a-t-elle glissé de tout contrôle ? Mutation activée, je ne maîtrise plus rien, corps possédé par cette envie oppressante de résorber le mal. Etat de conscience mis en pause ; pilote automatique activé. Un cri peut-être, de douleur, de terreur, a attiré mon attention en premier lieu. L'incapacité de passer à côté sans y accorder d'importance, d'ignorer l'évidence. Quelqu'un s'était retrouvé en position délicate et en ces situations, la volonté d'aider se fait toujours plus forte. Je crois que je rentrais d'une garde de nuit, au centre d'accès aux soins, mais je n'en suis plus bien sûr. Les souvenirs trop flou, seul ce sentiment d'épuisement persiste. Pourtant en l'instant je ne le ressens plus ; l'adrénaline a pris possession de mon être, me booste d'une énergie nouvelle pour réduire à néant de potentiels ennemis.

L'objectif parfaitement fixé, aucune pensée parasite ne vient perturber mes ambitions irrépressibles. De mon petit gabarit je m'avance dans cette ruelle où un homme sans défense semble se faire embêter par trois autres abusant de leur position dominante. Enfin, deux d'entre eux en particulier s'amusent à le frapper ; et si le troisième semble en retrait, le discernement de son innocence n'est pas là. Il représente simplement la menace la plus faible ; son cas pourra être examiné en dernier. Stratégie qui s'établie naturellement dans mon esprit, je passe aussi rapidement à l'action. Je me saisis du couvercle d'une poubelle et dans un mouvement circulaire, frappe la tranche contre le visage de l'un des tyrans, son corps tombant inerte sous la violence du choc. La surprise de ma présence s'étant faite discrète et encore moins menaçante, semble soudainement perturber le second acolyte. Couteau qu'il détenait déjà en main, il change de cible pour m'apporter un coup que je ne parviens pas à contrer à temps. La lame se plante dans ma gorge et se voit retirée tout aussi rapidement. Le corps pris d'une secousse, la douleur est immédiate tandis que je toise l'étranger, une colère brûlante dans le regard. Le sang qui commençait à s'écouler à flot, imprégnant mes vêtements, fait demi-tour et retourne à sa place tandis que les organes se régénèrent et la plaie se referme. L'inconnu figé d'effroi, j'agis plus rapidement qu'il ne reprend ses esprits, lui tords le poignet pour arracher son couteau et tranche sa chaire avec précision, entaillant les principales artères. Mort rapide annoncée, inévitable, qu'il a malgré tout le temps de subir quelques secondes. La lame jetée sans grand intérêt, je me retourne d'un revers du pied fugace, frappant au visage le dernier homme, loin d'avoir oublié sa présence. Dans un mouvement continue, j'abats avec force mon talon contre le genou de l'homme, l'os brisé le maintenant à terre pour un dernier coup fatal.

< Non ! Il n'a rien fait, il n'était pas avec eux ! > Le sans-abris s'interpose d'un cri, initie un geste pour attirer mon attention, la crainte dans la voix de s'approcher réellement. Il n'y a que les complaintes de la victime qui atteignent mes oreilles. Le regard posé sur le visage en sang de l'homme s'étant fait attaqué, c'est comme s'il avait appuyé sur le bouton reset. Je me fige, cligne des yeux, surprise par son état comme si je venais tout juste de le découvrir. < Oh non ! Vous allez bien ? > Je demande avec inquiétude au sans-abris, tentant de m'approcher de lui pour panser ses blessures tandis qu'il adopte un mouvement de recul, le mur l'empêchant d'aller plus loin. Mes sourcils se froncent légèrement d'incompréhension, tandis que je constate deux hommes étalés au sol. < C'est… c'est eux qui vous ont blessé ? > Je demande la voix tremblotante, l'inquiétude prenant une tournure différente tandis que je crains le pire. Une boule se forme dans ma gorge, à essayer de me remémorer mes derniers souvenirs. A ne me rappeler que d'un patient pris en charge dans la nuit, il y a sûrement des heures.

@Naël Saleh

08/04/2023

Is this the real life?
TW : agression, manipulation, violences, meurtre

Bohemian Rhapsody - Queen

Naël ne se promène pas. Naël ne se promène jamais. Il marche d’un point à un autre. Va jusqu’à aller faire des courses lorsque son livreur oublie malencontreusement un ingrédient, et se prive donc d’un pourboire que le chirurgien donne pourtant souvent généreusement. Aujourd’hui, Naël marche pour rentrer chez lui. Le taxi l’a emmené jusqu’aux bords de Neo Arcadia depuis l’Eclipse, mais les bouchons l’ont exaspéré. En marchant, il est au moins aux premières loges pour écouter les conversations toutes plus intéressantes que les autres des passants de ce quartier qu’il déteste. Et les rues sont toujours très remplies, les conversations éphémères sont rarement joyeuses. Les cris de mécontentement, les insultes et les regards noirs ne font qu’agrandir son sourire. Il déteste ce quartier. Il adore ce qu’il fait remonter en ses habitants.

C’est lorsqu’il voit deux hommes arrêtés devant une ruelle, semblant tergiverser en regardant ce qu’elle abrite, que sa curiosité s'éveille. Il se rapproche juste assez pour les écouter parler de l’homme sans abri qu’il ne peut pas voir. L’un des deux semble hésiter à vouloir s’en prendre à un innocent. L’autre tente de le convaincre que c’est une cible facile. Il passe devant eux, murmure un fort « petits peureux » et tourne dans la ruelle. L’homme sans abri est assis sur ce qui semble être un vieux siège de voiture. Il le regarde arriver les sourcils froncés. Naël s’accroupit, l’air faussement sérieux. « Il y a deux gars qui veulent vous voler vos affaires là-bas. » Sous son avertissement, le chirurgien attend de voir ce que sera la réaction du pauvre homme. Il n’est que joie lorsque ce dernier se lève et crie sur les autres qu’il sait se défendre, qu’il n’a pas peur. Et, déjà, les deux hommes arrivent à grands pas. Naël se recule légèrement avant que les premiers coups ne soient donnés. Les premiers cris fusent. Mélodies à tes oreilles.

Tout va très vite ensuite. Les cris attirent l’attention d’une femme qui arrive avec l’esprit conquérant. Naël jubile à l’idée de voir tout ce que quelques mots pourraient provoquer. Tu ris presque lorsque le premier homme tombe à terre sous le coup de la femme. Naël est aussi surpris que son ami, qui se tourne vers elle armé de son couteau. Et il sait déjà que les dés sont jetés pour cet idiot. Il arrive tout de même à planter son arme blanche dans le corps de l’inconnue. Tu affiches une moue approbatrice. Et puis le sang réintègre le corps de la femme sous leurs deux paires d’yeux ébahis. A nouveau, tu as envie de rire. La mutante ne fait preuve d’aucune pitié, et de beaucoup d’imagination. Naël reconnait les points qu’elle touche, sait qu’elle ne lui laisse aucune chance de survie. Lorsqu’elle se tourne vers toi, pourtant, tu ne ris plus tant que ça. Le premier coup te sonne et tu recules d’un pas. Tu n’as pas le temps d’aller bien loin, cela dit, que déjà son pied est sur ton genou. Tu sens l’os se briser alors que tu tombes à terre dans un cri qui t’irrite les cordes vocales abîmées. Et puis la voix de ton sauveur brise l’élan de celle devenue ennemie. « Non ! Il n'a rien fait, il n'était pas avec eux ! »

Elle se fige. Ses prunelles s'élargissent. Elle semble se réveiller. Sa question semble bien inappropriée à Naël. Alors qu’il ne va clairement pas bien. Elle s’avance dans sa direction et l’instinct du chirurgien reprend le dessus. Il recule jusqu’à toucher le mur. Ses yeux n’affichent aucune peur, aucune colère. Mais il s’assurera vengeance s’il garde la moindre séquelle de cet évènement. Aucune cicatrice ne sera pardonnée. La seule qui parcourt son corps semble presque s’ouvrir à nouveau sous les souvenirs que l’attaque fait remonter. Heureusement, l’autre parle. Et ses mots sont si étrangement drôles, inespérément incongrus, que Naël ne peut cette fois retenir un rire. Il rit jusqu’à ce que la douleur de sa mâchoire soit trop vive pour qu’il ne puisse continuer. Ses yeux ont repris la chaleur de l’humour qui ne le quitte jamais. « Eux ? » Ta voix semble intacte. Tu souris de soulagement. « Ce ne sont que des chiffes molles. Inoffensives. » Naël la regarde de bas en haut, juge son niveau de folie. Qui dépasse largement le sien, il n’en a aucun doute. « Regarde-toi dans un miroir. » Mais elle n’a qu’à baisser les yeux pour voir les taches de sang qui couvrent son t-shirt. « Regarde comme il a peur de toi. » Il pointe du menton l’homme sans abri qui a déjà ramassé ses affaires et lève sa seule main libre en signe de reddition, tandis qu’il s’éloigne de la scène pour finir par courir. « Regarde ce que tu as fait. » Son regard se tourne vers les corps des deux hommes. Il se tient maintenant la jambe. Fait en sorte qu’elle ne bouge pas. Au simple toucher, il sait que le fémur a été touché. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas ressenti pareille douleur. Et pourtant. La seule chose que tu regrettes est ce cri qui embrase ta gorge.

ft. @Matsudaira Ayumi

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17/02/2023

Is this the real life?
Is this just fantasy?

Mai 2025
TW : violence, meurtre, sang

ღ☾ღ
Actrice involontaire d'une scène incompréhensible, je semble pourtant bien y avoir pris part malgré moi ; chanceuse, j'y aurais même enfilé le rôle principal. Les seuls indices de cette conclusion sont ceux que ces deux étrangers s'accordent à me laisser, malgré eux. L'un au comportement effrayé, s'enfuit à la première occasion en rassemblant à la hâte ses maigres affaires, en oubliant quelques-unes sans s'en soucier tant il souhaite déguerpir des lieux. L'autre parmi les victimes, exprime un rire glacial. Si entier et franc qu'il me rend inconfortable ; paradoxe trop grand de son comportement alors que mes billes fixent les deux cadavres gisant sur le sol. J'essaie, tant bien que mal j'essaie de me souvenir. Je sais que ca ne mènera à rien, qu'il n'y aura pas cet éclair de lucidité que j'espère vainement à chaque mutation incontrôlée. Vouloir me rappeler des minutes précédentes ne fait qu'intensifier mon mal-être, pulser plus fort ce sang dans mes veines, intensifier le rythme de ma respiration. Je tente de garder le contrôle, rester maître de mon corps autant que ma mutation me le permet. Veille avec mes maigres moyens à ce qu'elle ne se retourne pas contre moi. Cet air perdu sur le visage, l'innocence transpire de mon être alors que mes actes en disent autrement. Et lui, cet étranger, n'aide en rien. Il semble bien se délecter du résultat et ca m'atteint plus que de raison. Je ne peux faire autrement que l'écouter, seul détenteur d'une vérité que ma mémoire a effacé. A défaut d'un miroir, je regarde naïvement mes vêtements, le sang qui les tâche, constate seulement maintenant mes poings qui se desserrent et relâchent ce reste de rage encore contenue. Je fixe les deux hommes inertes à terre, dans un sale état, assurée qu'ils n'ont plus aucun destin devant eux. < … qu'est-ce qu'ils ont fait, eux ? > La voix aussi douce qu'inquiète, le besoin de me rassurer, de me convaincre qu'il y avait une raison suffisante à mes actions, que leur culpabilité évidente ne soit la seule fautive de leur sort.

Le cri qui s'échappe de l'inconnu encore présent attire l'attention de mes iris, me sort de ma torpeur. Il n'a pas véritablement d'autre choix que d'être là, à constater le piètre état de sa jambe. Impossible de prendre ses jambes à son cou, avec une blessure pareille. Son genou s'est vu tourner dans une position disons inconfortable, menant à une fracture certaine de son fémur. En d'autres termes, il pisse le sang dans une douleur atroce. Et si… Sentiment de culpabilité naissant, je me hâte auprès de l'homme, m'agenouille à ses côtés. Mes billes le dévisagent légèrement, constatent l'écorchure d'un coup porté à son visage. Qu'il soit véritablement innocent dans cette histoire inconnue, comme le laissait entendre le sans-abris, ou parti pris, cela m'est bien égal. Serment d'Hippocrate tenu à cœur et pourtant maintes fois brisé. < Laissez-moi vous soigner. > Je demande à l'inconnu dans des airs suppliants, prenant grand soin de ne pas le toucher sans son accord. L'infinie douceur exprimée se fait diamétralement opposée à l'instant précédent. Application personnelle à ne pas prendre conscience de la teneur de mes actes. Le besoin se fait unique de veiller sur le blessé. Si je n'ai pas pour habitude d'exposer ma mutation, je ne peux pas me permettre de le laisser dans cet état ; puis, qui sait quelle ampleur il en a vu. Mon esprit tourne déjà à plein régime pour trouver une solution concernant les cadavres. La mine si perdue, si déminue, qu'un aidez-moi se lit aisément sur mes traits. Si seulement Hyun-Su était là…

@Naël Saleh

08/04/2023

Is this the real life?
TW : agression, manipulation, violences, meurtres

Bohemian Rhapsody - Queen

Elle est complétement perdue, et il s’en délecte. Manifestement, elle n’a aucun souvenir des minutes qui viennent de s’écouler, des coups qu’elle vient de donner, des vivants qu’elle vient de faire tomber. Elle regarde le sang qui imbibe ses vêtements, puis le sang qui coulent encore des victimes qui ne se relèveront plus. La question qui suit est si innocente qu’elle te ferait presque à nouveau rire. Les yeux de Naël sont perçants tandis qu’il détermine s’il lui dira ou non la vérité. Ils sont brillants lorsqu’il décide de commencer par s’amuser. « Ils n’ont rien fait. Mauvais endroit, mauvais moment. » Il ment éhontément. Veut voir comment la mutante réagira. « Et s’ils n’étaient pas innocents, est-ce que ça changerait quelque chose ? Tu es aussi une meurtrière, désormais. Devrais-je te tuer ? » Son sourire en coin attend une réponse. Il ne la tuera pas, pourtant. Elle ne possède rien qui pourrait le divertir. Elle est beaucoup plus passionnante à observer tant qu’elle respire encore.

Et pour l’instant, il ne peut pas la tuer. Sa jambe le fait souffrir, il ne peut pas le cacher. Ne cherche pas à le faire. Ça aussi, c’est elle qui l’a fait. Et elle propose de réparer les dégâts qu’elle a causés. Si tu hésites, tu ne le montres pas. L’espoir de ne garder aucune séquelle l’emporte pourtant sur les doutes qui auraient pu t’emparer. Il lui fait signe qu’elle peut s’y donner à cœur joie. « Ce serait la moindre des choses. » Le chirurgien n’en sera reconnaissant que si elle fait bien son travail. Et même s’il l’est, il n’oubliera pas ce qu’il s’est passé. Celle qui se tient devant lui est maintenant et à jamais la folle de la ruelle. Qui soigne après vous avoir presque tué. Qui demande de l’aide à ses victimes pour cacher ses morts. Parce que c’est ce qu’il comprend dans son regard. Elle crie « au secours » sans émettre un souffle. Ses yeux à lui se posent un instant sur les corps gisants sur le béton. « Est-ce que quelqu’un pourrait savoir que c’est ton œuvre ? » Il la regarde à nouveau. N’exprime aucune empathie. Ni pour eux, ni pour elle. Si ces mots semblent vouloir aider, tout n’est que curiosité. Ponctuée de quelques grammes de malice. Et d’un bon litre de malveillance. « Parce que sinon… » Il hausse les épaules. « Des meurtres, à New Blossom, il y en a tous les jours. » Et t’en sais quelque chose.

ft. @Matsudaira Ayumi

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17/02/2023

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Mai 2025
TW : violence, meurtre, sang

ღ☾ღ
Pulsion destructrice qui prend possession de mon être, problème de conscience qui efface l'impensable, je me retrouve démunie face à cet étranger. Homme semblant autant effrayé que fasciné par ma personne, plaisir malin qu'il développe dans son échange à mon égard. Le dégoût profond de ce que j'ai pu commettre se mélange à la détestation de l'étranger. Un malaise me saisit, sensation désagréable dans le ventre, tournis dans la tête. Je ne sais plus où fixer mon attention ; mon choix est réduit entre faire face à mes démons en observant les corps sans vie, ou bien perdre toute force psychologique en buvant naïvement le moindre mot que l'autre crache à mon égard. Ils n'ont rien fait. Cette simple affirmation suffit à me couper le souffle, laisser s'immiscer un élan de panique encore dissimulé. Force de la nature transformée en poupée malléable, je bégaye, surprise et dépassée par son flot de questions accusatrices. < Non je… non, ca ne change rien tu as raison. Mais non, ne me tue pas, je… > pourrais te faire du mal. Me retiens-je de dire, certaine que ma mutation prendrait le dessus s'il attentait quoique ce soit. Et certaine que ces mots prononcés ne mèneraient à rien de bon. < Je sais ce que je suis, j'essaye de contrôler mes démons… Ne me dénonce pas, s'il te plaît… > Désemparée, l'inquiétude est sincère autant que la réalisation de mes actes est difficile. Doucement un flot d'émotions s'infiltre dans mon esprit, les larmes aux yeux, l'envie d'en finir, là, tout de suite.

Puis l'homme me laisse le soigner et je porte toute ma concentration, mon attention sur cette action. Je me laisse tomber, agenouillée à ses côtés. Je fixe ses billes, un peu hésitante, murmure presque mon avertissement face à la douleur à venir. < Ca… ca ne va pas être agréable. Mais ce sera redevenu comme avant. > La seconde d'après, je lui remets sa jambe droite, replace son os dans une douleur aussi éphémère qu'intense. < Désolée, désolée… > Je m'excuse tel un disque rayé, poursuivant mes soins grâce à ma mutation. Les morceaux d'os brisés se remettent à leur place, le sang retourne dans ses vaisseaux, jusqu'à ce que la chair se referme, recouverte d'une peau sans la moindre égratignure. Le travail est autant rapide que propre, comme s'il s'agissait d'une banalité. Je récupère mes mains contre mon corps, limite le contact sans oser bouger d'un cil.

Mes grandes billes posées sur lui, je secoue la tête à son énième question. < Juste… toi. > Comment pourrait-on remonter à moi autrement ? Ce n'est qu'un tabassage ayant viré au drame. La froideur de cette pensée me noue la gorge. Je n'ai jamais été inquiétée, en particulier grâce à Hyun-Su et nos déménagements à répétition. Être à présent seule, j'en ressens le poids sous toutes ses formes. Je me rends à l'évidence des faits qu'annonce l'étranger, que ce sera une affaire parmi d'autres classée sans suite. Et je culpabilise, de me sentir rassurée, me déteste de contribuer à cette absence de justice. Jamais je n'ai voulu être la mauvaise personne de l'histoire, cette tueuse qui m'habite et me qualifie pourtant. J'observe l'homme, espère qu'il ne soit pas de ces bons samaritains dont j'estime faire partie le reste du temps… Qui me dit qu'il n'ira pas donner ma description à la police ? Qu'il ira révéler qui je suis, la véritable moi et les capacités que je détiens ? Rien. Résignée, douce malgré la tension évidente, je pointe légèrement sa joue tuméfiée, lui propose < Je peux soigner ca aussi… >

@Naël Saleh

08/04/2023

Is this the real life?
TW : agression, manipulation, violences, meurtres

Bohemian Rhapsody - Queen

Il observe le moindre de ses gestes. Se demande à quel moment elle s’enfuira, à quel moment son corps et son esprit satureront. T’attends que ça. Il la laisse le supplier, alors qu’il est celui à terre. Il la laisse implorer pardon, alors que l’innocence creuse son visage et qu’il en savoure chaque déchirure apportée. Les larmes font scintiller ses prunelles, mais ses joues restent sèches. Et Naël en est très légèrement impressionné. Il s’attendait à la voir s’écrouler plus facilement. Même après tout ça. Même avec la douleur de ses coups à elle que tu ressens encore. Elle se penche pour le soigner. Il lui offre un sourire hautain, et un regard sans empathie. « Très gentil de prévenir, cette fois. » En vérité, tu t’en fous. Mais la douleur revient lorsqu’elle se met à l’œuvre. Sèche et puissante. Il grogne sous les chocs, se retient de crier à nouveau, de tirer sur ses cordes vocales déjà trop sensibles. Il la laisse travailler, trop concentrer sur son propre corps pour s’intéresser à elle, pour une fois. Il déteste chaque élancement ressenti. Pourtant, ils ne sont rien face à l’euphorie qui commence déjà s’emparer de lui, à la sensation de retrouver l’usage entier si rapidement. Peut-être que la souffrance n’est pas si mal, après tout. Peut-être que ses patients devraient le remercier, finalement. Oui, mais toi, tu vis. Pas faux. « Arrête de t’excuser. » Naël souffle finalement d’exaspération, lorsqu’elle s’éloigne enfin. Il ne dira pas merci.

Il se lève enfin, en se tenant au mur. Fait quelques pas, s’assure du bon fonctionnement de tous les os et tous les muscles. Et son sourire en coin revient, avant qu’il ne se penche au-dessus du corps d’une des victimes. Il lâche une moue appréciative, en hochant la tête, tandis qu’elle répond à sa question. Parce qu’il se permet de juger le travail fait. Et c’en est du bon. Les morts ont été rapides. Efficaces. Et sans témoins. Ou presque. Parce qu’il y a le sans-abri déjà parti bien loin. Et parce qu’il y a toi. Naël relève la tête lorsque la mutante indique vouloir lui soigner une dernière blessure. Elle pointe sa joue, qu’il touche du bout des doigts. Il grimace à nouveau sous la douleur que le simple toucher procure. Puis se reconcentre sur elle. « C’est ta faute aussi. » Sous-entendu, évidemment que oui je veux que tu soignes ça. Il se rapproche lentement d’elle. « Je ne te dénoncerai pas. » Il fait un geste vague vers les corps sans un regard pour eux. « Et je ne m’occuperai pas de ça. » Manquerait plus que t'occupes de nettoyer derrière elle. Puis son visage affiche un air plein de doutes, inquiet. Tu ris intérieurement. « Mais comment m’assurer que tu ne tueras d’autres pauvres petits innocents ? » Une pause. Que tu savoures. « Si tu te transformes en monstre dès que tu es en colère. Parce que c’est ça, non ? » Il secoue doucement la tête. « Je ne peux pas décemment te laisser partir après avoir vu ce dont tu es capable. Est-ce que si tu me promets de ne plus le faire, tu ne le feras plus ? Est-ce que tu tiens tes promesses ? » L’innocence est vague sur ses traits. Mais il sait jouer la comédie. Et il adore s’amuser. Hors de question de délaisser ton nouveau jouet.

ft. @Matsudaira Ayumi

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17/02/2023

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Mai 2025
TW : violence, meurtre, sang

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Petite fée fragile aux ailes déchues à commettre l'impensable, mes traits transpirent d'une innocence fausse et d'une culpabilité certaine. Le sarcasme de l'homme commence à peser, à faire soulever quelques interrogations. Pourquoi se montre-t-il si serein, finalement ? L'effroi semble s'être bien vite dissipé de son visage, remplacé par une forme… d'amusement ? Une distraction que je représenterais à ses yeux ? Voilà bien une pensée aux apparences absurdes, qui pourtant se fraie un chemin dans mon esprit embrumé par mes affres.

Sans un mouvement, j'observe l'étranger se redresser, blessures pansées. S'assurer de bon rétablissement, tout en s'offrant une curiosité morbide. La vue des corps sans vie ne semble pas le rebuter. Serait-ce même le contraire ? Encore agenouillée au sol, le poids du mal commis pesant sur mes épaules, je ne sais que faire. Seule certitude que plus le temps passe et plus m'éterniser en cette ruelle s'avère dangereux. Doucement je me redresse pour lui proposer une dernière guérison, réparer le mal qui s'est échappé de moi. Ses paroles me blessent et m'acculent tandis qu'il revient vers moi pour obtenir les soins. Mes billes commencent à se couvrir d'un voile différent. Si je n'attends aucun remerciement, à être la source de ces dommages, son comportement m'interroge. Empli d'arrogance, de supériorité, presque à sembler diverti par toute cette situation dont il a été l'une des victimes.

Naturellement je guéris sa joue tuméfiée en quelques secondes, l'écoute exprimer son venin. Les airs inquiets que l'homme se donne sonnent des plus faux. Je ne suis pas un monstre. J'aimerais pouvoir répliquer, mais les mots n'arrivent pas à filtrer entre mes lèvres. Je n'ai jamais souhaité l'être, serait plus exact. < Je ne peux pas, promettre ca. > Je lui avoue, le cœur douloureux, incapable de mensonge. Bien que l'homme évolue vers l'ombre d'une menace, je ne bouge pas d'un cil, plantée devant lui sans crainte. < Je ne maîtrise pas tout, mais ce n'est pas aussi récurrent que tu le sous-entends. > Je réponds sur la défensive, mise à mal par ses accusations. Si seulement il savait le nombre de décennies passées à tenter de détenir un certain contrôle sur mon propre être… Beaucoup trop, pour si peu de résultat. < Pourquoi me malmènes-tu ainsi ? L'es-tu, toi, innocent ? > Pour la première fois, la réplique se fait plus incisive. La douceur toujours exprimée bat un peu en retrait, quand le calme reste roi. < Si tu ne peux te résoudre à me laisser partir, que t'imagines-tu faire de moi ? Penses-tu pouvoir me retenir ici, à me tourmenter plus que je ne le fais moi-même ? > Certain que je n'ai nul besoin d'aide pour être rongée par toute cette culpabilité. Les prunelles désembuées dévoilent une détermination nouvelle, que la confrontation révèle.

@Naël Saleh

08/04/2023

Is this the real life?
TW : agression, manipulation, violences, meurtres

Bohemian Rhapsody - Queen

Moue faussement déçue à l’aveu d’une promesse impossible à tenir. T’espères pouvoir être là la prochaine fois aussi. Naël ne peut s’empêcher de lever légèrement les yeux vers le ciel à la seconde affirmation. Parce que « souvent » ne veut rien dire, pour lui. Qu’est-ce que « souvent » quand on parle de meurtres ? Il est à peu près certain que la société dirait qu’un seul est déjà trop. Lui vous dira que toutes les âmes de New Blossom ne sont pas assez. Réalité détraquée. La ville a creusé son propre tombeau, sous les mains de l’incapable Theseus. Tant pis pour les âmes. Mais il adore le fait que la jeune femme semble piquée. Limite peut-être trouvée.

Il observe doucereusement Ayumi. Apprend chacun de ses traits, se promet de ne pas les oublier. Et la question le fait reculer d’un petit pas. Main sur le cœur, l’air choqué et meurtri alors que tu retiens un rire. « Tu m’accuses ? C’est un peu fort de café, tu ne trouves pas ? » L’expression lui arrache presque un sourire, mais Naël se retient. Il a la voix qui porte juste assez pour qu'elle l'entende, cordes vocales qui tirent, et il se concentre sur l’objet de sa curiosité. La jeune femme à l’air si pur. Au cœur qui bat visiblement trop fortement pour des atrocités pareilles. De belles atrocités. « Ce n’est pas moi qui vient de tuer. Ce n’est pas moi qu’on pourrait mettre en prison pour l’éternité. Personne n’est fondamentalement innocent, mais je ne suis pas coupable aujourd’hui. » Tout est si faux. Ça t’enchante. Un crime bien commis est un crime pour lequel vous n’avez pas eu à vous salir les mains. Pourtant, ça lui manque. Il a déjà hâte de retourner au travail, s’extasier sur cette rencontre et tout raconter à ses patients. Ils chanteront ensemble, aujourd’hui.

« Si tu crois que je peux te torturer plus que tu ne le fais toi-même, c’est peut-être que tu ne le fais pas assez. » Et même ça est un mensonge, parce qu’elle ne devrait pas s’en vouloir de lui avoir offert un si beau spectable, d’avoir débarrassé le monde de deux petites vermines. Tu ne t’en voudrais pas, toi. Peu impressionné par l’assurance dont elle fait preuve, il sait déjà ce qu’il veut. « Je crois… » Naël fait mine de réfléchir, la main sur le menton, avant de la pointer du doigt, l’air toujours faussement sérieux. Comme si t’étais réellement désolé d’avoir à lui demander ça. « …que tu devrais me donner ton nom, ton téléphone et ton adresse. Parce que tu m’en devras une. Et que je viendrai récolter mon dû, un jour. » Le chirurgien hoche doucement la tête, réprime un énième sourire. Tu veux savourer ton emprise sur elle jusqu’aux bout des doigts. « C’est la moindre des choses, non ? Un service pour un secret. Et ça restera entre nous, pour l’éternité. » Rappel d’une autre éternité évoquée plus tôt. Et les lippes s’étirent finalement, en un sourire qui n’en est presque pas un. Que l’éternité vous soit favorable.

ft. @Matsudaira Ayumi

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17/02/2023

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Mai 2025
TW : violence, meurtre, sang

ღ☾ღ
L'homme ne cherche pas à défendre son innocence dans toute cette affaire. Sa réaction prend des airs de saynète, comportement et intonation exagérés. Il ne manquerait qu'un fin sourire satisfait sur ses lèvres pour compléter son jeu. A défaut de le voir paraître sur ses lèvres, j'ai le sentiment de le lire dans ses prunelles. Ma position à son sujet évolue doucement, glissant vers la méfiance. Comment discerner le vrai du faux dans les paroles de cet individu ? Malgré tout, elles résonnent en moi. Il n'a pas idée de ce que représente véritablement l'éternité, qu'il n'y a pas besoin de quatre murs pour se sentir emprisonné, et qu'il est certain que le plus angélique des êtres en apparence, ne saurait être parfaitement innocent.

< Je crois surtout que tu y trouverais un plaisir malin, à cette torture. Bien qu'elle manquerait certainement d'originalité. > Si la tournure s'apparente à un défi, le ton n'y est pas. Voilà trop d'années vécues pour que les mots d'un étranger me touchent, du moins sur ce sujet. Il n'y a rien qu'il pourrait me reprocher, que je n'aurais déjà fait avant. Rien qui ne serait en mesure de me choquer, après tout ce que j'ai vu, vécu. Le ton se fait arrêté, transpire étrangement la sagesse d'une vieille dame, du haut de mes vingt-six années d'apparence.

Une seconde, un rire de surprise s'échappe de mes lèvres. < Me penses-tu si naïve ? > Sincère sensation que l'homme me prend pour une imbécile, il n'y a pas d'autre mot. Pour autant, le deal me semble honnête. Je préfèrerais me sortir de cette situation sur un accord, plutôt que par… cette démonstration de force qu'il a pu observer et déjà subir. < Mon téléphone, c'est tout ce que je t'accorde. Tu n'as pas besoin d'en connaître plus pour me réclamer ton service. > Si je préfère conclure sur cette cordialité, l'énergumène que j'ai devant moi, cet air satisfait et malicieux sur le visage, je m'interroge probablement à juste titre. < De quel genre de service on parle ? >

@Naël Saleh