a lonely one

10/10/2024

Au milieu des cartons, Miwako contemple le désordre qui règne dans la chambre. Sa chambre. C’est bizarre de se retrouver là, dans cette maison qu’elle connaît pas, avec ces personnes qui sont encore des inconnus pour elle. Y a bien que Keinen qu’elle connaisse un peu, et encore. Une relation de travail, comme disent les adultes responsables. Un collectionneur qu’elle a pris l’habitude de croiser régulièrement, et qui, apparemment, a décidé qu’elle lui plaisait assez pour lui filer le numéro de Robin. C’est comme ça qu’elle l’a rencontré.e, comme ça qu’elle a débarqué ici. Après un entretien et un room tour évidemment, au cours desquels iels ont dû décider si oui ou non ça pouvait marcher. Si Miwako pouvait intégrer la coloc, mettre ses petites affaires dans un coin, son chagrin dans l’autre, et venir vivre avec elleux. La vérité, c’est que la japonaise a été tout de suite emballée par l’ambiance de la maison, par les personnalités qu’elle a pu rencontrer en suivant Robin de pièce en pièce. Damn, Robin à ellui-seul.e mérite qu’elle vienne s’installer ici.

L’emménagement a eu lieu quelques semaines auparavant, mais on peut pas dire qu’elle soit une flèche pour ranger. Elle préfère encore enjamber le bazar, trébucher sur un truc pas à sa place et manquer de s’étaler à chaque pas, plutôt que de devoir se coltiner la douloureuse tâche de sortir une à une ses possessions des cartons, et décider de la meilleure place à leur donner. Et recommencer, encore et encore, jusqu’à vider le dernier carton. Pour oublier, deux jours après, où elle a mis les choses, et ne plus jamais les retrouver. Sans parler de monter des meubles *cris d’agonie dans le fond de la salle* Attrapant une figurine au hasard dans un carton rempli de bazar, elle se redresse et la pose fièrement sur une étagère. Avant de sentir tout le poids du monde s’abattre sur ses épaules. Lèvres mordues comme si ça allait miraculeusement résoudre tous ses problèmes, elle soupire. Non, cette fois c’est officiel, elle peut pas rester là. Là, dans cette chambre, debout au milieu du bordel. Ça attendra une autre fois. Le prochain passage de la comète de Halley, peut-être.

Sautillant entre les pièges jusqu’à la porte, Miwako referme derrière elle, avec au cœur l’espoir que, la prochaine fois qu’elle reviendra, tout sera rangé. Adossée à la porte, elle tend l’oreille, s’efforçant de déterminer qui est là, et ne l’est pas. Elle ne connait pas encore les habitudes de chacun.e mais s’y fera vite, elle le sait. Reconnaîtra rapidement celleux avec qui elle peut faire du bruit, celleux qui préfèrent le silence, ou encore les animaux nocturnes, comme elle. Pour l’instant, elle décide d’explorer un peu, et de commencer par le dernier étage. Elle sait que c’est là que se trouve la chambre de Robin, et a bien l’intention d’aller embêter lae landlord si iel est là. Sinon, elle entamera la descente en frappant à chaque porte close.

En atteignant le grenier, elle prend trente secondes pour respirer un bon coup. Comme toujours, les escaliers sont une épreuve, et le palpitant paraît déterminer à gagner une course imaginaire dans sa poitrine. Fuck, heureusement que c’est pas elle qui vit au dernier, sinon elle claquerait en trois jours. Un peu remise, elle claque quatre coups à la porte, attendant l’accord avant de passer la tête dans l’embrasure, imitant Jack Nicholson dans The Shining. Robiiiiiin, t’es là ? fait-t-elle, même si elle sait déjà que oui, avant d’ouvrir grand la porte et d’entrer pour de bon. Qu’est-c'que t’fais ?

28/12/2022

Fatigue dans les muscles ; bordel dans les veines. Robin a bu trop d’cafés dans les derniers jours ; loin d’dormir, loin d’fermer l’oeil. Iel reste loin du lit ; d’leur lit. Y’a des merdes qui changent pas ; les démons qui portent des sourires plus grands. Iel porte des mensonges sur l’bout d’la langue et des blagues dans la gorge qu’iel balance à tout va pour pas parler des trucs importants. La révélation a laissé des traces ; des marques – et encore, iel pense pas à celle dans l’creux d’sa paume. P’être qu’iel aurait dû causer et expliquer sa vie et sa réalité, mais les choses fonctionnent pas comme ça dans l’gang. Hayes lui a déjà fait la morale quand il a su à propos des derniers événements. Heureusement qu’le gars est un romantique sinon, Robin sait pas comment les choses s’seraient passées. C’est compliqué ; on veut pas des inconnus au courant des trucs risqués et en même temps, y’a leurs noms qui sont connus dans les rues d’la citée souterraine. À quel point c’est confidentiel, au final ? C’ça qu’Robin lui a dit, au bout du compte. Qu’les gens méritent de savoir parce qu’iels sont connus; on les r’connait dans les rues. Iels sont en danger, et les merdes survenus à Si-Woo, juste des preuves. Hayes a fini par approuver ; un changement d’règles qui approchent. Parce que l’Fight Circle a changé d’puis le temps, qu’iels gèrent pas que des bagarres et des paris entre gros durs. Iels aident aussi dans les profondeurs ; dans la communauté. C’difficile ; faut grandir et s’adapter.
C’marrant comme discours venant d’Robae vu comment iel ferme encore plutôt bien sa gueule, tiens, d’puis quelques jours. Y’a des trucs à digérer, disons. P’être que y’a une part de sa cervelle qui pense à la rupture mais hé, iel le dit pas de vive voix. Iel attend de voir ce que Yuzuru compte faire d’puis qu’il a appris la nouvelle si sensas. Si ça s’trouve, ça l’allume ; la blague ouais.
Robin est pas si con, merci.
Iel a p’être pas causé, Robin, mais iel a bougé. Iel a bougé son cul, oui. Parce que des merdes comme ça ? Iel veut pas que ça arrive une nouvelle fois. Iel refuse que la vie d’ses proches soit mise en danger aussi facilement ; la sécurité a été accrue sur tous les fronts. Yuzuru doit détesté ; s’il l’a capté en tous cas. Robin en a rien à foutre ; iel préfère encore être abandonné qu’les savoir en danger. Pas quand iel est en vie ; pas tant qu’iel a de l’influence.
Et même mort, iel s’arrangera pour qu’ils soient toujours protéger.
Un coup la porte l’fait sursauter ; Robae lève les yeux des feuilles qu’iel dégage d’puis iel sait pas combien d’temps. P’être qu’iel est un peu fatigué. Les cafés ont beau faire des miracles, y’a des limites même dans son cas.
- Ouais ?, qu’iel fait, après avoir frotté ses yeux. La porte s’ouvre et la gueule adorable d’Mimi s’pointe. C’t’un peu impossible d’pas sourire ; ça fait toujours du bien d’avoir un nouveau visage dans la coloc.
Y’a les coudes qui s’posent sur l’bureau et l’sourire qui s’étire sur les lèvres de Robin. Iel dévisage Miwako avec un air félin, le sourire malin sur les lippes.
- Là ? J’reprends mon souffle ; ta vue m’le coupe à chaque fois, iel lui offre un clin d’oeil en même temps, avant qu’les lèvres s’étirent encore plus. t’ennuies ?, qu’iel demande, avant d’se lever. La chaise roule derrière ellui et Robin range ses papiers dans un tiroir qui s’verrouille automatiquement. J’me faisais chier. T’veux faire un truc ? Miwako est un bon divertissement ; autant pour les yeux que pour l’esprit. Robae en a marre d’se casser le cul et la tête avec les merdes des derniers temps. Ça manque d’plaisir - si on oublie les nuits dans l’lit d’Ji-Ho quand personne est là pour s’douter. Et si on partait, hm ? Quitter la ville Robin fait danser ses sourcils. t'sais qu'j'ai jamais quitté la ville ? surprenant j'sais Et c'est la vérité.

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gangster of love

I'm a joker I'm a smoker I'm a midnight toker I sure don't want to hurt no one
I'm a picker I'm a grinner I'm a lover And I'm a sinner I play my music in the sun