They still write poems about you, you know ? / Dakmoon

Le coeur bat fort ; doucement aussi. C’est difficile à savoir. Dak-Ho, il a les gummies dans le ventre, dans le sang. Il a l’inquiétude aussi. C’est beaucoup de choses ; trop de choses. Il ne s’attendait pas à tout ça ce soir. Jamais de sa vie, même. Parce que Moon lui dit - Moon lui ouvre des portes dont il ignorait la présence, et lui fait découvrir des pièces secrètes de sa personne, son jardin secret.
Il pensait l’être, son jardin secret. Du moins, en connaître les couleurs.
Dak-Ho, il ne pensait pas qu’il était aussi rouge et noir, son jardin. Ça le frappe brusquement, le regard fixé sur la table, quand Moon parle de la jambe de Robin. Lae meilleur ami de Moon ; cellui qui rit toujours, qui ne semble pas posséder de rancoeur, qui l’accepte entièrement.
Qui vit dans ce monde là, aussi. Dak-Ho, il n’est pas jaloux. Il ne l’a jamais été. Pas une seule fois dans sa vie, ni même dans sa relation avec Moon.
À cet instant, il l’est un peu ; envers Robin, envers sa connaissance de son mari.
Il est jaloux de ces choses qu’il ignore depuis si longtemps et que Moon lui a caché et partagé avec d’autres, pendant ce temps.
Il pensait que -
Dak-Ho pince ses lèvres, hoche la tête, distrait, quand Moon le rassure sur la compagnie où il travaille aujourd’hui. Pourquoi il le rassure ? Ça n’efface pas le reste. Ça n’efface pas le silence, les mensonges les -
Il ne sait pas. Il ne sait pas, Dak-Ho. La tisane quitte ses doigts et il lève les yeux, fixe Moon. Il fixe son mari et essaie de - il ne sait pas. De le voir entièrement avec ce qu’il vient d’entendre. De mélanger ce qu’il connaissait et ce qu’il connait maintenant, ce que Moon a toujours été pour lui et ce qu’il est, vraiment, aujourd’hui.
- je dois - hm - toilette., qu’il dit. La chaise grince ; Dak-Ho se lève, regarde Moon, regarde la porte. Mouton aboie. Dak-Ho le regarde et le contourne, laisse le chien le suivre et va aux toilettes.
Il ferme la porte, derrière lui.
Mouton aboie sur la porte. Une éternité, il aboie.
Une éternité, la porte reste fermée.
Puis, elle ouvre. Dak-Ho reste dans le cadre de la porte un petit moment, Mouton lui sautant sur les mollets, aboyant encore, quémandant quelque chose. Dak-Ho, il ne le regarde pas. Il regarde son mari. Il regarde Moon.
- Moon ? La voix est plus creuse. Plus lourde ; il a pleuré. On peut l’entendre dans le timbre du simple mot. Il ne pleure pas souvent, Dak-Ho. Le cancer de Ji-Ho a bu toutes ses larmes. Tu - tu t’ennuie pas avec moi ?

Question posée ; coeur en folie. Dak-Ho tient fort, sans le constater, la manche de son hoodie. Trop longue pour lui, elle recouvre sa main et Dak-Ho, il a le poing serré autour. Il a le souffle serré dans la gorge ; coupée. Il attend la réponse de Moon. Il a besoin de la réponse de Moon, Dak-Ho.
Au travers de tout ce qu’il se demande, au travers des interrogations et des doutes, des peurs et des angoisses, c’est ça qui résonne le plus fort.
Est-ce que Moon s’ennuie avec lui ? Est-ce qu’il l’aime encore ? C’est bête, si con. Mais Dak-Ho, il s’inquiète. Il veut savoir.
La vie de son mari, elle change à ses yeux. Elle parait si différente. Et Dak-Ho, il doute de sa place au travers de tout ça. Il doute d’y avoir sa place, oui.
Mais Moon ouvre la bouche et lui répond ; chasse une part des doutes.
Dak-Ho ouvre les lèvres et soupire ; tremblant, s’agite, mais respire.
Il hoche la tête;
- Hm - okay. Ok. Moon, il parle de l’impossibilité de faire autre chose. Dak-Ho s’en doute ; il connaît son mari. Il reconnaît sa manière d’agir. Moon a honte. Honte d’aimer et de vouloir ce qu’il veut. Il a peur de déranger. Okay, qu’il dit encore. Il ne sait pas quoi dire d’autres. Dak-Ho ne sait pas. Il ne sait vraiment pas.
Soudain, Moon semble loin. Trop loin.
Dak-Ho, les mains toujours disparues dans ses manches, s’approche de lui. Il s’arrête dans le dos de son mari ; pose sa tête entre ses omoplates. Juste son front ; prend appui. Dak-Ho hume, encore.
- Je t’aime Au travers des doutes ;des questions ; il l’aime. Il l’aime si fort. J’ai peur Pour lui. Pour la sécurité de Moon. Il ne sait pas quoi en faire, de ça. Dak-ho n’a jamais pensé à une telle possibilité. Il ne vient pas de ce monde là. Il a peur, si peur.
La prise de ses doigts se défait lentement ; Dak-Ho sort ses mains de ses manches, à peine, un peu ; il passe ses bras autour de Moon, relie ses mains sur son ventre. Il le serre doucement.
- Épouse moi encore.

Dak-Ho, il a tout son petit coeur bien douillet et protégé dans sa poitrine. Il bat fort ; lentement et brusquement. C’est qu’il demande beaucoup de choses à son mari. C’est qu’il apprend beaucoup de choses, aussi, ce soir. Trop de choses peut-être. Ça lui donne le vertige. Des informations comprises, il ne sait pas quoi en faire. Il lui faudra des jours, des semaines pour se faire à l’idée, pour trouver quoi faire. Mais pour le moment, il sait certaines choses, Dak-Ho.
Il sait qu’il aime Moon, très fort.
Il sait qu’il veut passer sa vie avec lui.
Il sait qu’il s’inquiète non pas de ce que fait Moon, mais des dangers qu’il court.
Peut-être que c’est égoiste ; peut-être qu’il est aveuglé par l’affection ressentie. Dak-Ho, il ne sait pas. Il ne se pose pas la question. La vérité est que ça lui importe peu. Il n’a pas peur de Moon, Dak-Ho. Il a peur pour lui ; encore plus qu’avant. Pourtant, c’est son mari qui a fait saigner quelqu’un. C’est son mari qui était dangereux, un peu plus tôt.
Dak-Ho ferme les yeux, le visage toujours pressé entre ses omoplates. C’est lui qui va pleurer encore ; et pourtant, Dak-Ho ne pleure pas. L’altéré a trop pleuré quand il était enfant. Quand il a cru perdre sa grande soeur, il y a longtemps.
Sauf que l’idée de perdre Moon lui déchire le coeur presque aussi fort, vraiment.
Une main se glisse contre son bras ; Dak-Ho respire un peu mieux au contact. Ça lui fait du bien à l’intérieur, mine de rien. Moon lui fait toujours du bien ; c’est sa lune, son étoile polaire. Dak-Ho ne regarde pas le soleil, mais il regarde toujours la lune sous toutes ses formes, dans le ciel. Et il aime Moon sous toutes ses formes, peu importe laquelle.
- Hm Un simple bruit ; un mot ; un univers pour eux. Dak-Ho inspire et ajoute. Aujourd’hui, demain, le jour d’après aussi À chaque jour, il veut le marier. À chaque jour, il le fera. Dak-Ho, il l’aime fort comme ça. Ce n’est pas une peur, non, qui va faire cesser son coeur de battre. Peu importe si ses doigts tremblent. Si Moon tient sa main, si Moon s’accroche aussi à lui comme ça, il peut tout faire, même s’il a peur. Je t’aime honi - jagi - moon, qu’il ajoute, promet.
Il pourrait dire un tas de choses, Dak-Ho. Il a des paroles en tête. Des questions, aussi. Un peu trop de tout, vraiment.
Mais il choisit quelque chose de précis, vraiment, après un long silence.
- Merci de m’avoir dit Malgré sa peur, sa crainte. Moon, il veut tant plaire. Dak-Ho, il imagine seulement sa peur. Sait que son imagination n’est peut-être pas à la hauteur. Viens, qu’il ajoute. Les bras autour de lui, Dak-Ho le tire. Sieste Il a besoin de le serrer, dans le lit. De fermer les yeux un peu, aussi.

Moon parle de se démaquiller ; de partir ; sans lui, loin. Juste dans la salle de bain. Dak-Ho fronce des sourcils, prend un temps d’arrêt. Il mord sa joue, Dak-Ho, et réfléchit.
Doucement, il serre les doigts de Moon. De son mari. Moon reste son mari malgré tout ce qui lui a dit. Il l’aime ; il a juste peur, Dak-Ho. Il a peur pour son mari.
- Hm … je peux te démaquiller ?, qu’il demande, Dak-Ho, après une pause. Il serre ses doigts ; caresse le dessus de sa main de son pouce. Dak-Ho, il a peur de lâcher prise. Il veut rester avec lui. Faire toutes les choses du quotidien.
Dak-Ho, il observe les traits de Moon. Il les voit, les larmes.
Ça en met, des larmes, dans ses yeux à lui aussi.
Dak-Ho, il ne pleure pas souvent. Dak-Ho, il pleure beaucoup, ce soir. Peut-être son coeur est à vif, parce que son coeur est fragile.
Il l’aime, Moon. Il l’aime très fort, même.
Pour la vie.
- S - S’il te plait ?, qu’il demande, Dak-Ho, et il s’approche juste, à se mettre sur la pointe de pieds, il pose un baiser sur l’une des paupières de Moon. Il accepte ses larmes. Il en a pas peur, de ses larmes. [color:791d=palevioletredTu pourras hm - nettoyer mon visage aussi ?] Il renifle, Dak-Ho, un coup. Je veux pas - j’aime pas - pleurer devant toi, mais je veux rester avec toi. Dak-Ho, il marque une pause, et continue. Je veux hm - aussi tout te montrer. Même les chagrins. Même les larmes.

Moon, il lui parle de ses larmes. Il lui parle aussi de ses craintes, Moon. C’est quelque chose qu’ils ont déjà, ça. Mais Dak-Ho, il est persuadé que Moon, il lui en dit plus que d’habitude. Qu’il laisse vraiment son coeur parler ; que Moon est plus confiant, plus transparent. Ça lui réchauffe le coeur, Dak-Ho. Ça lui réchauffe et ça lui serre le coeur en même temps.
- C’est pas – Si, c’est grave. Dak-Ho lui en veut encore. Mais en même temps. Je sais … je comprends. Car malgré sa rancoeur, il comprend, Dak-Ho. Il comprend et il sait. Que si Moon lui avait dit plus tôt, peut-être qu’ils n’en seraient pas là, aujourd’hui. Y penser lui serre le coeur. Ça lui fait peur, même.
Il n’aime pas la situation, Dak-Ho. Mais il est content, dans un sens, que ce soit maintenant et pas un autre moment.
- Non, il secoue la tête. Ça va pas - ça va jamais me saouler et - si ça m’effraie c’est que - j’ai peur pour toi, pas de toi. Dak-Ho, il ne veut pas que quelque chose de mal arrive à son mari. Il l’aime trop pour ça. Hm - je t’aime jagi, qu’il dit. Mais Dak-Ho, il ajoute : Je t’aime, Moon parce que le prénom est important. Très important.
Dak-Ho, il se penche et l’embrasse. Une douceur sur ses lèvres. Un petit baiser avant qu’il ne le tire, cette fois-ci, vers la douche au second. Dans le lit quand ils passent à côté, Mouton lève la tête et les regarde une seconde avant de se coucher de nouveau.
Dak-Ho laisse la porte ouverte, une fois arrivé dans la salle de bain.
Avant quoique ce soit, il s’empare de deux mouchoirs. Un pour Moon, un pour lui. Dak-Ho se vide le nez et le jette. Il renifle un coup, ensuite.
- Ça me remplit le nez Pleurer. Il ne précise pas. Moon comprend. Pleurer lui rappelle toujours être enrhumé. Il n’aime pas, Dak-Ho. Il devient comme un bébé, quand il est enrhumé.