Mother Destroyer, Mr. Preacher

27/08/2023

Mother Destroyer,
Mr. Preacher
TW : morts mentionnées

Alpha - Little Destroyer

Le cimetière apparaît toujours un peu plus apaisé en Été. Il ne semble plus retenir toute la tension de l’Hiver et on pourrait même s’attendre à apercevoir les fantômes tenter de bronzer paresseusement sur leur pierre tombale. (Mal)heureusement, il n’en est rien. Comme d’habitude, il n’y a que le silence et le vent sifflant sur la roche pour accueillir la silhouette qui parcourt les sentiers.

Danessa entame sa route par son parcours habituel, celui qu’elle fait moins souvent qu’avant désormais. Depuis que Leta n’est plus un fantôme. C’est sur sa tombe à elle qu’elle s’arrête en premier, y dépose l’Iris qu’elle a toujours déposé. Bleu pour ses yeux. Avec le sourire de savoir que le cercueil est vide, qu’elle pourra aller la voir, la serrer à nouveau dans ses bras.

Le sourire s’envole pourtant lorsqu’elle se détourne. Les autres tombes sont bien réelles, ne cachent aucune fausse vérité, si ce n’est celle de ses propres crimes. Sur la tombe de son ancien Chef, elle ne dépose rien. Fait couler quelques gouttes du Whisky de sa flasque, celui qu’ils avaient l’habitude de boire quand il n’y avait plus qu’eux dans les bureaux. Elle en boit une gorgée également, malgré l’après-midi à peine entamé : habitude de trinquer avec lui. Aucune parole n’est prononcée. Danessa ne parle pas aux morts.

Et puis il y a la dernière tombe. La plus ancienne, la seule qu’elle a entièrement payée. Parce qu’il n’y a plus qu’elle pour lui. Elle espère quand même que quelqu’un pourra se souvenir de lui, trouvera en la pierre un endroit pour s’y remémorer des souvenirs. Au fond, elle sait ne l’avoir fait que pour elle. Egoïsme de vouloir avoir quelque chose auquel se raccrocher, de vouloir et devoir ne jamais l’oublier. Sa main enlève quelques bouts de mousse et le nom « Dayan » réapparaît sous la lumière du soleil. Sur sa tombe, elle dépose quelques feuilles de l’arbre qui les a rapprochés autant qu’il les a séparés.

La lieutenant s’apprête à repartir lorsqu’elle aperçoit une autre silhouette quelques mètres plus loin. Elle n’y aurait pas forcément prêté plus attention que cela, si l’homme n’empruntait pas le chemin vers une tombe qu’elle a elle aussi visitée quelques mois plus tôt. Quand elle tentait d’en savoir plus sur le propriétaire de l’Eclipse.

Sa curiosité est piquée. Danessa le suit d’abord de loin, le voit qui s’arrête sur la tombe en question. Et il n’en faut pas plus pour qu’elle veuille en savoir plus. Téléphone sorti, elle fait mine de regarder quelque chose de passionnant en passant à côté de lui, de ne pas le voir et le bouscule. Ça la fait silencieusement rire d’utiliser la même technique qu’avec Thorpe. Elle se recule rapidement, air faussement désolé et paniqué affiché.

- Désolée ! Je ne vous ai pas fait mal ?

Elle tient encore son bras, semblant soucieuse de ne l’avoir pas amoché. La main lâche le bras tandis qu’un sourire d’excuse prend place sur ses lèvres.

- Il faut vraiment que j’arrête de regarder ce truc en marchant.

Rire faussement gêné en soulevant le portable, objet de tous les délits. Elle le range tandis qu’elle regarde autour d’elle. Les yeux ne s’attardent pas sur le tombeau familial qu’elle connaît déjà, reviennent rapidement vers l’homme. Elle se met déjà dans un rôle.

- Je ne vous ai pas trop… euh, dérangé ? Vous allez bien ?

Peut-on réellement aller bien lorsqu’on visite un cimetière ? Danessa doute qu’il soit possible d’aller réellement bien tout court.

ft. @Elijah Thorpe

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unholy✧ We intend not to sleep 'til we're dead, drink our problems right out of our heads. Startin' fires wherever we go : trouble coming in the dead of night.

05/02/2023

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TW : morts mentionnées

été 2026

Il y a toujours cette difficulté à se rendre en ces lieux où les morts règnent et le passé hante. Un rituel réalisé deux fois l'an, toujours à reculons mais toujours honoré. Volonté trouvée grâce à cette flasque déjà entamée, il est trop tôt pour être saoul et pourtant. Disons plus simplement que la nuit n'a pas connu de fin. Minuit passé, la date de son anniversaire s'est affichée sur mon écran. Celui de maman cette fois. Célébration de sa naissance plutôt que de sa mort, ca m'a toujours semblé plus approprié. Au fond ca ne change rien, ca ne les rend pas plus vivants. Ca ne change rien à la douleur. On pourrait se dire pourtant, que ca fait longtemps, qu'on s'y habitue, mais ce n'est qu'une douce illusion. Cela ne fait que quelques années que j'ai réussi à me rendre ici, les voir, sur leurs tombes. Et encore, j'ai toujours besoin d'un coup de pouce. C'est tellement plus simple d'oublier, faire semblant qu'il n'existe aucun passé, se convaincre que les choses n'ont jamais été différentes ; qu'elles ne pourraient pas l'être aujourd'hui.

Maladroitement je marche jusqu'aux tombes de la famille Thorpe. Trois sur quatre, beau score. Ca me fait doucement rire, de constater mon nom gravé sur la pierre. L'avantage, c'est que c'est déjà payé… Plus besoin de s'emmerder d'une quelconque cérémonie. Entre les lignes, on y lirait presque un Crève en paix. J'enlève le bouchon de ma flasque, m'apprête à en vider son contenu sur l'herbe, quand je m'fais percuter de nulle part. < P'tain! Merde, désolé… > Exclamation de surprise tandis que la flasque m'échappe des mains et s'écoule toute seule au sol, je m'excuse machinalement comme si j'avais quelque chose à y foutre, que la nana me rentre dedans. L'inconnue me (re)tient le bras, geste qui m'a probablement épargné d'un vautrage au sol. Mes billes se posent sur la dame tandis qu'elle s'excuse, son téléphone en main. < Ouais ca aspire l'âme ces trucs… > Je réponds dans un léger rire, tandis que je passe mes journées devant les écrans. Mais qu'est-ce que j'raconte… Comme l'air d'être fatigué par mes propres propos, j'observe rapidement l'étrangère, mes billes peinant à ne pas rester fixées. C'est qu'elle est plutôt jolie et que j'suis plutôt amoché. En général, la rencontre de ces deux éléments provoque un certain bug au plafond. J'reprends un peu contenance quand elle me parle, du moins j'essaie. Une main passée dans les cheveux, j'me gratte le crâne à défaut de me foutre deux claques pour faire fonctionner ma cervelle. Y a un truc familier chez elle, nan? A défaut de trouver quoi, je lui réponds un peu maladroitement en pointant d'une main hasardeuse les tombes. < Bof, eux 'ont tout le temps hein. > Y a comme un rire qui s'échappe de mes lèvres, quelque peu déconnecté de la réalité, pour enchaîner sur une autre absurdité. < Vous v'nez souvent par ici ? > … C'est quoi cette question débile Elijah ? Une habitude à la drague, une politesse un peu étrange. Probablement le signe que tout ne tourne pas rond là-haut. Et la confirmation non verbale que ce n'est pas trop la forme, aujourd'hui.

ft. @Danessa Dayan

27/08/2023

Mother Destroyer,
Mr. Preacher
TW : mort, deuil, alcool

Alpha - Little Destroyer

L’homme a son propre pêché à la main, alcool qui arrose le cimetière dans sa chute tandis que Danessa (re)tient son possesseur qui s’excuse également. Il ne semble pas s’énerver de la collision et c’est déjà un bon point. Un bon départ. Elle sourit à la blague, fausse timidité qui s’envole.

La Lieutenant remarque le regard porté sur elle et l’apprécie, mais n’en montre rien. Elle joue l’innocente. L’âme aspirée par le téléphone, esseulée par la solitude. Comédie tragique emplie de vérité. Elle le regarde reprendre une certaine contenance, et garder le sourire au bord des lèvres. Danessa retient un rire plus sonore que celui qui lui échappe, qui n’aurait pas coller à l’image qu’elle tente de renvoyer.

- J’espère bien qu’ils font bronzette.

Elle y pense de temps en temps. A un "après" qu’il pourrait y avoir, celui auquel elle ne croit pas. Juste parce que ça fait du bien de se les imaginer profiter d’une vie qu’ils n’ont pas pu avoir. Qu’ils auraient dû avoir. Elle n’a jamais rien pensé de la sorte concernant Leta, pourtant. La certitude de la revoir était toujours là. Entremêlée à l’espoir et la peur.

La surprise laisse place un instant à l’apparente sollicitude. Le bras de l’inconnu est lentement lâché tandis que Danessa vérifie tout de même rapidement que l’alcool n’a pas atterrit également sur elle (non, heureusement pour lui). C’est une question qu’elle n’avait jamais entendue ici, et pourtant la Lieutenant a vu et entendu bien des choses.

Alors finalement, ça la fait rire. Doucement, dans un souffle qui s’enroule autour des pierres tombales. La fausse innocente montre qu’il en faudra plus pour la choquer -comme pour la faire partir.

- Plus que je ne le voudrais, j’imagine, et vous ?

Le regard est taquin, de celui qui sait que la question n’est pas de celles qu’on pose dans ce genre d’endroit. Qui prend peut-être légèrement plaisir à donner à l’inconnu un peu de son propre pain.

Puis le ton sérieux revient. Celui doux-amer des personnes qui ont connu trop de deuils.

- J’ai de la famille ici.

C’est faux. Leta est en vie. Leta est en vie.

- Et des amis. J’aimerais dire que je viens pour eux, mais je crois qu’on vient tous surtout pour nous-mêmes.

Danessa se perd un instant pensivement dans les allées du cimetière, avant de se tourner vers l’homme, sourire réservé aux lèvres après la confidence. Ce qu’il y a de bien dans les cimetières, c’est que les oreilles indiscrètes sont généralement déjà six pieds sous terre.

Elle sort sa propre flasque de sa poche et la lui tend.

- Je vous ai fait tout renverser, je crois. Vous voulez partager ? En échange d’un peu de compagnie qui parle, elle.

Pas comme les personnes dont ils venaient raviver les souvenir. Et elle lâche, elle aussi, un léger rire à sa propre blague. Presque charmeur.

ft. @Elijah Thorpe

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05/02/2023

Mother Destroyer,
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TW : morts mentionnées

été 2026

Y a ce petit air soulagé qui se pose sur ma face, assurément perceptible vue mon incapacité évidente à jouer un quelconque double jeu. Cette compagnie étonnement dénichée, j'ai bien envie qu'elle reste plus de quelques secondes. Alors au lieu de prendre la fuite à mes répliques aussi vaseuses qu'innocentes, les secondes se prolongent en minutes. La femme reste plantée là, devant moi. Enfin, elle se tient de manière bien plus élégante qu'une pauvre plante verte posée dans un coin. En effet, elle me fait reprendre un peu contenance, contribue à ce que je me redresse un peu, coordonne ces attributs qui me servent de bras et de jambes. Que je regroupe un minimum ces pensées qui divaguent si facilement et retombent pourtant sans mal dans cette connerie naïve qui me caractérise un peu trop.

Son rire est agréable et fait persister ce sourire sur mes lèvres. Presque réconfortant. D'autant plus agréable qu'elle me répond sans la moindre pique ou jugement. < Probablement pas autant qu'il le faudrait… > Je lui avoue à mon tour, le regard fuyant l'espace d'une seconde. Les morts s'en tapent. Y a que la culpabilité du vivant qui persiste. Et encore, si seulement je pouvais m'en foutre, comme cette pierre tombale à mon nom pourrait me le permettre… < Moi aussi. > J'ajoute à sa précision, une main vague en direction de ces êtres six pieds sous terre. Je souffle un coup, chassant ces émotions désagréables qui me montent, ma flasque tombée à terre se rappelant avec regret à mon bon souvenir.

Telle une magicienne, l'inconnue me surprend d'une nouvelle flasque sortie de sa poche. Un rictus apparaît sur mon visage, de plus en plus séduit par cette rencontre hasardeuse. < Mmh volontiers, j'suis pas mal dans le partage ouais. > C'était graveleux ? Pour le bien de tous, l'histoire retiendra que non. < Ma compagnie parle un peu trop, j'suis pas certain que vous y gagniez. > Je lui lance en dressant légèrement la flasque à sa santé, buvant une ou deux bonnes gorgées du contenu. Ca a de quoi remettre les idées claires! < Et la dame a bon goût ! > J'annonce en lui rendant son bien. Je m'étire doucement, tentative de chasser la fatigue et cette apitoiement qui rôde. T'es en vie bordel, agis comme tel. < Vous avez fini ou vous venez d'arriver ? J'voudrai pas vous retenir. D'aller retrouver des gens qui s'en tapent, culotés qu'ils sont d'être morts. Ou de fuir mes conversations particulièrement philosophique tant qu'il en est encore temps. > J'ai sérieusement dit ca tout haut ?

ft. @Danessa Dayan

27/08/2023

Mother Destroyer,
Mr. Preacher
TW : mort, deuil, alcool
langage vulgaire

Alpha - Little Destroyer

Il a l’air un peu perdu. Paumé. Un fantôme parmi les autres. C’est ce qu’elle se dit alors que l’inconnu continue de lui sourire après s’être redressé. Danessa a la légère impression qu’il est juste le parfait reflet de ce qu’ils sont tous, au fond : égarés. Encore plus lorsqu’ils arpentent les chemins de terre et de béton entre les pierres tombales. Est-ce que même en Enfers, ils se foutent de leur gueule, à venir pleurer des morts qui les maudissent chaque jour de leur vie ? Est-ce qu’au Paradis aussi, ils ont le droit de les juger si fort, d’espérer les voir passer l’arme à gauche ?

Danessa ne croit en rien de tout ça. Elle espère juste que s’il y a quelque chose après, alors c’est un peu de paix pour les âmes qui sont tombées à cause d’elle. De son côté, elle se contentera de couler dans la lave. Et d’afficher un air curieux face aux aveux de l’homme. Alors, comme ça, lui aussi se sent coupable ? Un autre mystère à résoudre. La lieutenant n’a même plus besoin de chercher des enquêtes pour s’occuper : elles viennent à elle toutes seules.

Le « moi aussi » la laisse un peu perplexe. « Moi aussi » j’ai de famille ? « Moi aussi » j’ai des amis ? D’autant plus qu’il désigne le tombeau Thorpe à ses pieds. A quel point est-il lié aux morts sur lesquels elle a passé des semaines à enquêter ? Et pourquoi ne l’a-t-elle pas trouvé avant ? Trop de questions qui s’accumulent avec deux phrases à peine. Ça ne fait qu’attiser le besoin de savoir de Danessa et la certitude d’être au bon endroit, et avec le bon cadeau à la main.

Elle rit à nouveau, doucement et, pour le coup, réellement amusée.

- Je suis pas contre partager certaines choses non plus.

En atteste la flasque qu’il a désormais entre ses doigts, même si ce n’est pas à elle qu’elle pense. Danessa garde le sourire aux lèvres alors qu’il continue, effectivement, de beaucoup parler. Mais c’est tant mieux. Pour obtenir des informations et parce que, de ses paroles pour l’instant, elle n’a pas de quoi se lasser.

- S’il faut vous faire taire, j’ai quelques méthodes sous le coude.

La malice se lit dans les mots autant que dans les yeux, avant que le sérieux de l’endroit ne la rattrape malgré elle.

- Ça fait du bien d’entendre autre chose que le vent nous répondre.

Le silence, elle l’apprécie. Mais quand ce sont ses proches avec lesquels elle voudrait partager des rires qui ne répondent pas, il devient un supplice. Danessa offre un clin d’œil en reprenant sa flasque.

- La dame vous remercie.

Elle en boit à son tour une gorgée puis la referme, hausse un sourcil aux derniers mots.

- De ce que j’en ai entendu pour l’instant, je pense pouvoir survivre. J’allais repartir, en plus. Vous me donnez juste la bonne excuse de profiter de la bonne ambiance qui règne.

Ironie au bout des mots, bien sûr. La seule bonne ambiance qu’il peut y avoir ici, elle est grâce à cette rencontre à peine calculée.

- Par contre, si on continue nos belles discussions philosophiques, j’aimerais bien que vous ne m’appeliez pas « la dame ». J’ai l’impression d’avoir 60 ans, je vais mal le prendre…

C’est la vérité autant qu’une bonne excuse pour lui demander son prénom à lui.

- Alors Monsieur…

Elle attend qu’il lui donne un nom, un prénom, un surnom. N’importe quoi. Les yeux joueurs et malicieux, un peu aguicheurs.

- Vous pouvez m’appeler Danessa.

ft. @Elijah Thorpe

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05/02/2023

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été 2026

L'iris se fait amusée, quelque peu intriguée à la réplique de l'inconnue. Et le sourire se fait plus curieux, plus étiré lorsqu'elle poursuit. Ah Elijah, serait-ce des signaux que ton alcoolémie fomente, ou ta convivialité fait-elle bien mouche une énième fois ? La frontière pourtant bien mince avec la lourdeur, se voit rarement franchie. Ce simple aspect badin vient à atténuer l'ineptie de mes blagues à deux balles. < Ce serait probablement indiscret de ma part de chercher à en savoir plus sur ces fameuses méthodes… > La répartie sort avec une telle aisance, que je ne mesure mes mots qu'à les entendre. Le rire léger cherche à atténuer ces avances évidentes, tandis que je lui rends sa flasque. < J'vous rassure avec moi, difficile de parler dans le vide. > Je lui réponds doucement, une moue un peu désolée face à cet air nostalgique traversant une seconde les traits de la femme. Semblerait qu'on tente tous de faire bonne figure, qu'importe le mal qui nous ronge.

La dame ne se prive pas de boire une gorgée à son tour. J'le prendrais bien comme un signe qu'elle veuille échapper à mes âneries, mais c'est tout l'opposer qu'elle avance à haute voix. < Ce n'était que l'introduction, m'enfin c'qui est dit est dit. > L'avertissement se fait particulièrement rapide, pour tomber au plus vite dans l'oubli. Et l'air amusé s'estompe un peu, tandis que mon regard s'attarde sur ces tombes à nos pieds. < J'repartirais bien avec vous. J'viens d'arriver mais c'est suffisant j'crois. > Je lui dis, la voix un peu éteinte, étonnamment sans arrière-pensée. C'est toujours trop dur de s'attarder là. Faire face au passé, à ces souvenirs qui remontent de toutes ces années pommé. Pourtant on peut pas vraiment dire que les choses vont mieux aujourd'hui. Tout semble constamment si bancal. Le seul point positif, c'est que Teddy semble être redevenu une constante stable dans mon existence. Stable jusque quand, c'est une autre question.

La belle m'extirpe de mes pensées et mes lèvres s'étirent d'avance face à ma réponse. < J'vous rassure, vous faites pas 60 ans. Un petite cinquantaine, à la limite… > L'œil pétille tandis que je m'avance un peu dans l'allée, prends de la distance avec ces êtres chers six pieds sous terre. < Elijah. > Je me présente simplement, poursuivant un brin taquin, < Alors, que comptait faire ma Dame, à la suite de cette balade bucolique ? >

ft. @Danessa Dayan

27/08/2023

Mother Destroyer,
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Alpha - Little Destroyer

La surprise est évidente sur le visage de Danessa quand l’homme lui fait carrément du rentre-dedans, à ce stade. Mais elle sourit toujours, presque plus. Ce n’est pas pour rien qu’elle aime user de ses charmes, et qu’elle apprécie ce grand compliment qu’est la drague. Qu’elle soit sous-entendue ou non, Danessa sait en jouer, adore en jouer avec des inconnus comme lui. Même si le rire qu’elle finit par lâcher la surprend elle-même, alors qu’elle hausse les épaules.

- Elles ne sont pas destinées à rester cacher, après tout.

Danessa le rassure en rentrant dans son jeu comme il la rassure en affirmant qu’elle ne parlera pas dans le vide avec lui. Elle veut bien le croire. En quelques minutes à peine, les répliques n’ont pas arrêté de fuser, d’un côté comme de l’autre. Il n’y a pas de blanc, pas de silence gênant. C’est presque encore plus facile que quand elle va draguer dans des bars. Il n’y a que l’environnement qui change. Les tombes qui défilent à leurs côtés et leur rappellent la réalité.

Elle lâche un énième demi-coin de sourire en rangeant la flasque sous l’avertissement. Bizarrement, elle n’y croit pas trop. Et de toute façon, elle est là pour ça : parler et le faire parler. Dans aucun monde elle ne pourrait être déçue de ce qu’il pourrait bien dire. Jusque là, elle ne l’est pas.

Danessa hoche doucement la tête quand il annonce vouloir partir, lui aussi. Elle comprend. Les fantômes sont toujours présents, qu’elle soit au cimetière ou non. Le fait de venir les voir ne semble que les faire crier un peu plus. Au moins, Leta n’est pas un fantôme. Ne le sera jamais.

- Ce n’est pas comme s’ils allaient se faire la malle, de toute façon.

Comprendre : ils seront toujours là pour la prochaine visite. C’est bien tout le problème. Eternellement six pieds sous terre. A cause d’elle. Danessa n’aura qu’à revenir. Elle reviendra, évidemment. Une fois par mois, réglée comme une horloge. Pour ne jamais oublier. Comme si c’était possible. Pour peut-être avoir l’espoir de retrouver un autre fantôme parmi les tombes, comme avec sa sœur.

En attendant, elle se concentrera sur les vivants. Les intriguants, comme l’inconnu, qui viennent rendre visite à des fantômes qui le sont tout autant. L’homme, qui lui donne beaucoup trop d’années en plus. Danessa mime un air colérique.

- Oh wow. Vous voulez vraiment tenter un 1v1 contre mamie ?

Même quand elle aura cinquante ans, Danessa est certaine qu’elle pourrait faire tomber l’homme. Littéralement comme figurativement. Son sourire l’avoue pour elle.

Sourire qui se fige à l’entente du prénom. Corps qui se fige avec lui tandis que l’autre continue de marcher. Danessa le regarde faire quelques pas, entend sa question sans y faire trop attention.

- Elijah ?

Elle redit le prénom pour être certaine. Cette fois, le sourire est retombé. Est-ce que c’est une blague ? Est-ce qu’il a pris le premier prénom auquel il a pu penser, donc celui de la tombe qu’ils viennent tout juste de quitter ? Il n’aurait pas fait ça. Si ?

- Elijah Thorpe ?

Danessa attend qu’il la contredise. Parce qu’Elijah Thorpe est mort. N’est-ce pas ? La lieutenant fait quelques pas rapides pour revenir à sa hauteur. Le regarder vraiment. Elle tente d’y voir des traits de famille avec Teddy Thorpe. Mais elle n’a pas assez vu le propriétaire de l’Eclipse pour que ça lui saute aux yeux. Et ce n’était pas son physique qui l’intéressait. Après avoir fait le tour du visage de l’inconnu finalement pas si inconnu, Danessa tombe dans ses iris. Elle recule instinctivement, en sentant son corps s’avancer. Une seconde un peu tard, peut-être.

- Je n’avais rien prévu de particulier (travailler), mais si vous êtes Elijah Thorpe, j’ai quelques idées en tête (le travailler, lui).

ft. @Elijah Thorpe

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