and when you think about me all of those years ago (ft. Xaver)

09/05/2024

and when you think about me all of those years ago
@Xaver Neuhoff & @Natasha Caldwell

TW : mention de défenestration, traumatisme, violence, haine envers les mutants

La nuit est tombée lorsqu'elle a repéré le mutant à observer et étudier. Elle a fait ce qu'elle a pu depuis son bureau, au sein de la prison, mais elle a été occupée par différents problèmes avec des prisonniers agités ; comme s'il existait un jour où ils le sont pas, mais elle dirait qu'ils ont leur moment. Elle s'était en vitesse rendue à la fourmilière pour prendre quelques dagues et recevoir les dernières informations dont elle a besoin ; si elle part seule ce soir c'est uniquement parce qu'ils ont déjà assez analysé le mutant pour savoir qu'elle peut au moins répliquer s'il vient à attaquer, s'il remarque qu'il est particulièrement suivi par le blonde. Et elle doit bien dire que de temps en temps, Natasha apprécie ces missions solitaires ; ça lui donne l'espace et le temps pour réfléchir, elle peut agir et réagir selon ce qu'elle pense sans prendre en considération une autre personne. C'est moins de souci en général, alors elle craint un peu moins d'entendre à nouveau un PLOUM !, la bouillie et le sang semblent beaucoup plus loin lorsqu'il n'y a que sa vie en jeu.

L'humaine se faufile dans les rues de l'Underapple, tous les sens en éveil tandis que ses dagues sont sagement cachées. Une est facile d'accès, dans sa manche ; puis y en a une autre à l'intérieur de sa veste et finalement dans sa botte droite, afin de pouvoir se relever avec une arme en main, même s'il lui reste toujours ses poings et ses pieds, ça fait bien longtemps qu'elle est devenue une arme à part entière. Les rues sont assez remplies, c'est pas étonnant vu l'heure, alors elle a un peu du mal à le tenir en vue, mais y a bien des constantes qu'elle remarque. D'abord, le mutant se retourne quelques fois, mais elle est trop loin pour que ça soit elle qu'il regarde ; alors elle analyse un peu mieux les environs et elle croit apercevoir la silhouette qu'il observe. Il y a un petit air de piège, alors elle resserre un peu sa prise - elle doit faire attention à deux personnes, mais avec une telle distance, elle ne peut pas les avoir en visuel tous les deux et être attentive.

Un p'tit "Fait chier" qui sort d'entre ses lèvres alors que la Guêpe se décide à rester fixer sur la cible. Elle doit revenir avec des informations auprès des Bugs, pas s'attirer immédiatement des emmerdes sinon elle allait cramer le plan. Pourtant, y a un mauvais pré-sentiment qui se loge en elle quand elle le perd en visuel ; putain, elle est sûre qu'elle l'a vu y a trois secondes. La blonde presse le pas, se rend au croisement d'une ruelle avec une autre. Ouais, elle reconnait bien ça, c'est un foutu piège ; mais elle va dedans, la dague à la main, les sens alertes tandis que le bruit de la foule s'évapore petit à petit, qu'il n'y a plus que sa respiration.

Et quelqu'un d'autre.

Le tout ne se joue qu'à quelques secondes. Elle sent quelqu'un qui arrive, pense avoir la surprise, mais c'est pas le cas ; la lame est à peine levée, au morceau où les ruelles se croisent, son dos heurte un mur de briques, une grimace apparait alors qu'elle redirige la dague plutôt vers le bas, le gars est plus grand qu'elle et il sera plus facile de tirer de la force ainsi ; alors elle menace son entrejambe sans aucune hésitation.

Puis tout geste s'arrête quand sa vue se concentre sur la personne en face.

Le con n'a pas pris une ride comparé à elle, c'est aisé de le reconnaître.

Elle a passé dix ans à presque le voir tous les jours, et elle constate qu'elle n'a pas oublié à quoi il ressemble, ni la couleur de ses yeux ; elle a pas eu besoin de voir la vidéo pour se rappeler de Xaver. Il se rappelle naturellement à elle, de temps en temps, lorsque son cerveau se teinte de "et si" puis de regrets.

Pourtant, elle ne range pas son arme. Tasha se contente de rester silencieuse, à le regarder dans les yeux, à sonder ce qui a changé depuis ces dix dernières années ; elle se souvient qu'il l'a épargnée lorsqu'il s'est évadé, la même protégée, mais ça semble être un acte d'une vie précédente.

Pourtant, la broche qui maintient ses cheveux est un de ses cadeaux.

Et la dague cachée dans sa botte aussi.

Mais c'est un mutant ; son cerveau ne peut pas oublier ça. Et c'est le PLOUM ! qui lui revient en tête et qui lui rappelle la nature de l'homme.

09/05/2024

TW : Traque, violence, colère, mention d'assassinat à venir.

Il aurait pu prévenir un autre des Royals ; mais chacun était libre de faire ce qu'il veut et à ce jour, ce qui grondait en Xaver était une multitude de colères différentes. Le poitrail plein, l'envie dévorante plus à chaque fois d'agir plus frontalement encore qu'ils ne le font déjà. Mais il faut prendre son mal en patience ; alors il expie autrement, a juste su qu'une petite pointe d'Icarus s'amusait à venir dans l'Underapple pour diverses raisons - et Xaver n'a pas eu besoin d'étudier plus la question pour deviner ce qu'il devait en être. Il y a juste une traque qui débute pour le mutant, envers cet autre, dont le sang est fait du poison bleu ; une traque qui porte bien son nom, parce que Xaver sera un prédateur impitoyable ; parce qu'on a voulu faire de lui un monstre et qu'à présent, il en épouse le statut parfaitement.

Un charmant monstre, aux yeux du public de celui qu'il vise aujourd'hui.

Malheureusement, Xaver ne peut pas tout afficher sur les réseaux ; monsieur Icarus tombera au combat dans le silence et l'indifférence générale, parce que c'est aussi ça la grande famille de la corporation ; être un enfant oublié parmi tous les autres. Ne compte que leurs Sept ; contenir son mal. Et dans les ruelles éclairées aux néons de l'Underapple, l'homme semble agité, jette des regards en arrière, cherche après cette figure qu'il lui semble avoir aperçu ; de quoi s'inquiéter, quand on voit à quoi s'en prennent les Royals pour l'heure ; les banques se sont vues renforcées, mais ici, personne n'ira pour le protéger ; et ça amuse Xaver qui se dit que, peut-être, petit à petit ils videront les rues d'ici des gens d'en haut, à les menacer ainsi directement.

Mais la proie disparaît dans un détour, suivi de très près par Xaver ; le couteau est saisi dans une main, prêt à déchiqueter la gorge du salaryman ; bruit de pas ; et l'impact se fait. La lame est levée haut, atterrit sous un menton là où il aurait être à la naissance de la gorge - s'était-il trompé de taille en observant l'homme ?

Bien sûr que non.

Et cette taille là non plus, il ne saurait l'oublier.

Xaver ignore si son trouble a pu se lire ; une micro seconde où la surprise fut réelle ; une micro seconde à se demander le pourquoi du comment ; et il lui a semblé que dix ans sans la voir furent particulièrement long, soudainement. C'est qu'il ne peut que remarquer les différences entre le souvenir d'antan, là où elle hurlait sa haine, et aujourd'hui. Et il se retrouve à nouveau spectateur, observateur ; comme d'antan, quand il la regardait au travers de ses barreaux, à l'observer avec attention pour tenter de deviner toutes les choses qu'elle ne disait pas. Il ne dirait pas qu'il avait été soucieux d'elle - même si c'était vrai - simplement qu'il n'avait eu rien de mieux à faire.

Alors pourquoi se souvient-il toujours de tout, quand le poitrail est plein ?
Pourquoi la colère s'efface-t-elle dès lors sous une espèce de nostalgie ?

Pourquoi avoir tatoué sa date d'anniversaire dans sa chair ?

Et parce qu'il se souvient, le prénom revient naturellement entre ses lèvres ; s'échappe avec une facilité déconcertante. "Natasha." Comme elle l'avait dit de l'appeler un jour ; parce qu'il l'a respecté et qu'à ceux qui le faisaient, elle leur donnait plutôt un prénom... Et il la respecte toujours ; étrangement ; alors que ça fait déjà dix ans. Alors, doucement, il baisse un peu sa main et la lame s'éloigne quelque peu de la gorge de celle qui le tient en joue... D'une manière très propre à elle, qu'il dirait. S'il a amorcé un premier geste, il ne baisse pas complètement la garde, sait-on jamais qu'elle voudrait finir le travail. "Je pensais croiser quelqu'un d'autre." Et Xaver devrait relever le regard pour chercher après sa proie ; mais il y a les yeux de Natasha dans les siens ; et sans même s'en rendre compte, il y a aussi son souffle sur lequel il semble s'être calqué.

Il a été si longtemps suspendu à ses lèvres, déjà.

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

Coming up for air in the deepest of the deep ends but still the world will glamorize it all

09/05/2024

and when you think about me all of those years ago
@Xaver Neuhoff & @Natasha Caldwell

TW : violence, haine envers les mutants, misogynie subie

Peut-être qu'elle aurait préféré se retrouver face au mutant, quitte à prendre une raclée ; au moins Natasha aurait été moins émue, elle aurait eu moins d'hésitation et aurait pu se faire un avis. Or, se faire un avis sur Xaver était compliqué et ça l'avait toujours été. C'était juste plus facile avant parce qu'il était derrière les barreaux et qu'elle, elle avait déjà toute une vie en dehors du boulot. Mais maintenant, sa vie, c'est la traque ; la chasse ; la violence, c'est le deuil et les regrets et la colère qui ne connaît ni début ni fin, comme un cri dans un puits. Mais maintenant qu'il est face à elle, il est une vérité qu'elle ne peut plus ignorer, après dix ans sans le voir, sans rien savoir à son sujet, si ce n'était qu'il était en vie chaque 21 décembre. Alors, le puits se rétrécit un peu, il laisse place à quelque chose d'autre qui lui vole son souffle et qui la rend beaucoup moins sûre de ses gestes, sauf qu'elle peut pas de suite lâcher prise ; est-ce qu'il est complet aujourd'hui ou est-ce que son cœur est obscurcit encore une fois ?

Le doute est inutile lorsqu'il prononce son prénom, là, elle le capte au ton de sa voix, à la manière qu'il a de parler, alors la blonde se permet un sourire en coin contre lequel elle tente même pas de lutter. Ça fait si putain de longtemps depuis qu'il l'a plus appelée ainsi, et on dirait que les dix années ont été de la torture pour elle qui a été seule, qui a vu chaque bout de sa vie se crasher ; déjà avant elle était seule parce que son mari la voyait plus comme un objet à exposer, à la rigueur un utérus pratique, sacrifiable ; un ventre pour un enfant et c'était tout. Comment est-ce que Xaver la voit ? Elle en a jamais eu la réponse, mais quand ils étaient seuls, dans le couloir de la mort, quand la fin s'approchait, elle savait que c'était pas la même vision.

-Moi aussi. Je crois qu'on était juste en train de suivre la même personne et qu'on s'est fait avoir comme des cons, comme si c'était nécessaire de constater qu'ils ont définitivement pas la bonne personne en face d'eux.

Tasha reprend sa dague et la cache à nouveau dans la manche de sa veste, le laissant libre de ses mouvements sans risquer de perdre ses couilles ─ la menace est quand même très efficace ─ et de se bouger, mais elle reste contre ce mur, à guetter chacune de ses réactions, à chercher le moindre détail différent chez lui. Y a du réconfort à le revoir, et y a des certitudes aussi qui s'implantent dans son esprit ; il déteste Icarus tout autant qu'elle, et c'est pas lui qui a mené à la mort de Cassandra. C'est suffisant pour l'instant pour oublier sa mutation, qui semble absente aujourd'hui.

-Je me prends vingt ans dans la tronche et toi tu chopes une ride à tout casser, huh. Merci de me rappeler ma vieillesse, Xaver, je l'aurais presque oubliée, elle se moque avec le sourire qui s'élargit, avec cette proximité qui résorbe la colère et la tristesse, elle se dit que c'est ce que ça fait d'être enfin proche de lui, de plus avoir de barreaux ni de cohue entre eux. Par contre, ton égo a gonflé, Lord.

09/05/2024

Il est étrange de la voir là ; étrange de ne pas ressentir sa haine de plein fouet, de ne pas la sentir le haïr comme la fois d'avant. Dix ans ; si long, si court ; Xaver perd la notion du temps, l'a utilisé pour devenir meilleur qu'il ne l'avait jamais été encore. S'entraîner à s'épuiser souvent ; tout ça pour l'objectif qu'il avait pu se fixer et pour lequel, sans doute aucun, il mourra. "Il semblerait, oui." Parce que l'autre mutant s'était fait la malle ; parce qu'il n'y avait plus qu'eux, qu'elle, Elle. Il se perd dans ses traits, redécouvrent ceux-là avec cette légère claque que le temps était bel et bien passé. Xaver aurait envie d'avancer une main, pour la toucher, pour mesurer comme c'est bel et bien vrai ; mais il y a en lui toute une retenue qu'il avait toujours eu.

Au moins cesse-t-il se se pointer une arme chacun sur l'autre.

C'est presque étrange, de ne pas se faire insulter cette fois ; comme s'il avait le droit à un traitement de privilège encore, alors qu'il n'est même plus en prison, qu'elle n'est plus la geôlière et qu'ils n'ont rien à s'offrir, si ce n'est de baisser la garde finalement. Et puis, il y a ces sensations étranges dans le corps de Xaver ; et il se rendra compte, un peu plus tard, de combien son coeur a pu se mettre à battre ; comme si, pour une fois qu'il était là, il voulait prouver sa rare existence. "Tu me crois sur mon âge, désormais ?" C'est qu'à l'époque, elle avait eu peine à y croire ; et le voici âgé de quatre-vingt ans, d'avec à peine la moitié de son réel âge physiquement. Il y a une certaine frustration à ce sujet chez Xaver, mais il n'y peut rien, n'a jamais su trouver l'erreur à exploiter pour vieillir à nouveau.

Mais peut-être cela valait-il finalement le coup, quand il la revoit sourire ; un peu comme il y a quinze ans, quand elle était à lui parler, à le considérer comme un être humain plutôt que comme un monstre ; ou un mutant. Et puis, elle a entendu parler de lui ; alors elle savait son retour. "King était déjà pris." Qu'il répond avec une certaine malice ; et rien qu'à ça, il sait qu'il vient de se trahir ; qu'il lui a indiqué sans même y réfléchir que la porte était fermée... Mais sans doute que l'arme dont il s'était servie, plutôt que sa mutation, était déjà un bon indice sur la situation du jour. "Mon nouveau surnom te déplaît ?" Est-ce que cela à une importance ?

Lui-même ne saurait dire ; il avait été pour elle, à la toute base.
Mais maintenant ? La machinerie était déjà lancée.

Une seconde encore, statique ; et puis, il entame un geste pour ranger définitivement ce qu'il était encore à serrer dans son poing ; soulevant la veste un instant avant de la laisser retomber, quand le fourreau a été atteint. Une seconde, encore, d'inattention cette fois ; et il se rapproche un peu d'elle ; lève finalement cette main sans menace. Juste cette seconde, pour imiter le geste d'autrefois ; pour toucher l'orée d'une joue, du bout de ces empreintes ; à ne plus sourire, à ne avoir l'air narquois, ni quoi que ce soit. Profondément concentré sur elle, sa peau, sa présence, ce que ça lui fait.

Être en vie.

Sa peau est chaude ; tangible ; elle n'est pas une illusion. Ses yeux quittent le point d'impact, tout comme ses doigts ; et il en revient à elle, à son visage, le coin de ses yeux, de son nez, de ses lèvres, de ses cheveux ; à elle, elle, qu'il pourra alors redessiner dans ses songes parfois. "... Comment vas-tu ?" Le souffle un peu coupé ; et Xaver marque pour de bon qu'il est dans ces jours où il se souci de la réponse.

Alors que ça lui a brûlé les doigts.

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

Coming up for air in the deepest of the deep ends but still the world will glamorize it all

09/05/2024

and when you think about me all of those years ago
@Xaver Neuhoff & @Natasha Caldwell

TW : haine envers les mutants

-Difficile de passer à côté de ça, maintenant. Ça explique quelques expressions sorties tout droit du Moyen-Âge, je pensais que tu voulais juste faire ton crâneur, se moque-t-elle alors que son sourire s'élargit.

Ce n'est pas pour rien qu'elle est la Guêpe ; elle pique et pas qu'avec ses armes, elle pique tout court quand elle parle, mais y a de cet humour qu'elle utilise sur lui parce qu'elle sait que de temps en temps, ça lui étire un sourire. Parce que dans la prison, personne parlait plus que nécessaire à Xaver, le laissait seul et reniait tout droit ; elle, elle a toujours vu les choses d'une autre manière. Si au début elle s'est cantonnée au strict minimum ─ ce qui était déjà plus que les autres gardiens ─, elle avait fini par céder de plus en plus aux discussions. Elle n'était pas non plus d'un naturel bavard étant donné son éducation ; plus elles étaient silencieuses, mieux leurs parents se portaient ; mais c'était le couloir de la mort. Elle ignorait combien de temps les quelques prisonniers en auraient dans ce couloir, et elle-même avait commencé à trouver ce silence glaçant au fur et à mesure des mois. L'humour c'était alors imposé ; même lorsque Natasha ne comprenait pas Xaver parce que c'était un jour sans ; il disait toujours la même chose lors de ces jours alors elle lui répondait qu'elle préférait attendre après le déjeuner pour les menaces de mort contre Icarus, histoire que ça fasse assez de bruit pour rester éveillée.

Maintenant elle a plus besoin de vacarme pour rester éveillée, son corps lui refuse le repos depuis longtemps. Nuit et jour elle pense, elle traque, elle cauchemarde et rêve en même temps ; c'est toujours pareil. C'est une histoire d'arriver trop tard, de ne jamais savoir sauver Cassandra. Les regrets de pas avoir pu la protéger avant, de pas l'avoir trouvée plus vite... et de temps en temps, c'est le regret de n'être qu'humaine et d'avoir une vie si foutrement fragile.

-La royauté a plus trop la cotte depuis quelques siècles je trouve. Tu aurais pu essayer God, on restait dans la thématique religieuse et en plus y avait de quoi faire des supers catchphrases, le mépris des héros et des Sept même plus caché ; elle est venue à les détester aussi et à ne plus supporter tout ce qu'il y a autour d'eux, tout le temps ; les publicités, la télé, les gens qui en parlent, qui vouent presque un culte à des enfoirés créés sur mesure. Tu veux sincèrement une réponse ? elle arque un sourcil. Normalement on pose la question avant, mais pour ce que ça vaut, j'en ai rien à faire.

La blonde hausse les épaules. Songe que c'est quand même un con, mais c'est la première fois en dix ans qu'elle le revoit et bon sang, elle a mieux à faire que de lui dire que, franchement, il aurait pu chercher son pseudo ailleurs. Puis, c'est pas comme si quelqu'un allait remonter la piste jusqu'à elle ; tout le monde pensera que le mutant ne se prend juste pas pour de la merde et il y aura des rumeurs quant à sa vanité ou son égo. Personne pourrait croire qu'un tel nom venait d'une discussion avec une gardienne de prison, dans un couloir de la mort, dans un espace-temps qui n'appartenait qu'à eux.

Pendant un moment c'est le silence, et elle a l'impression que son palpitant s'emballe à chaque fois qu'il esquisse un pas vers elle, que sa main se rapproche. Tasha n'a pas peur, loin de là ; elle attend. Elle attend la délivrance d'un geste, une preuve tangible de cette rencontre, la chaleur d'un toucher et d'être enfin quelqu'un. Elle rêve de se fondre dans ce contact, de se laisser aller contre lui ; réduire la distance et embraser toute sa chaleur tant qu'il est entier, tant qu'il est là, tant qu'il est Xaver. Se perd dans une multitude de souvenirs qu'elle pensait pourtant avoir relégué à un passé inatteignable, le tout enfermé dans une boîte à ne plus jamais ouvrir.

Mais il n'y a pas une seule boîte, une seule porte chez Natasha que Xaver ne peut pas ouvrir.

-Je respire, qu'elle se contente de répondre ; même si sa respiration semble être irrégulière face à lui. Et toi ? qu'elle demande.

Le contact a été trop bref, même si elle sent encore la chaleur de ses doigts contre sa peau ; c'est pas assez ; lueur triste qui apparaît dans son regard bleuté. Elle en veut plus mais elle le regarde dans les yeux et elle doute de ce qu'il faut faire, de ce qu'elle doit dire. C'est qu'il y a toujours eu des barreaux entre eux, et maintenant qu'il se trouve à quelques centimètres d'elle, c'est toute une autre sensation, d'autres opportunités, mais une vie semble s'être écoulée depuis. Natasha se contente de rattraper sa main, de la serrer dans la sienne, avec le peu de force dont elle dispose depuis qu'il est dans son champ de vision.

-Je... écoute, je suis désolée pour la dernière fois. T'étais la première personne que je voyais depuis longtemps, et j'étais en vrac. C'était pas vraiment ce que je pensais de toi.

Mais peut-être qu'elle était quand même en colère contre lui à ce moment ; parce qu'il la laissait. Parce qu'il s'était évadé, parce qu'il était parti, alors qu'il avait été un point de repère pour elle aussi. Elle venait de perdre sa sœur à tout jamais, elle était seule, fatiguée, en colère, et la seule personne qui aurait pu lui parler sincèrement avait soudainement disparu de son quotidien. Alors elle a certainement été en colère contre lui, en colère aussi contre le destin qui a visiblement décidé de les faire comme des lignes parallèles ; toujours côte à côte mais jamais vraiment ensemble.

09/05/2024

TW : mention de prison et condamnation à tort/à mort.

Il a eu un sourire ; même pas si bref, flottant encore sur ses lèvres même après, quand il ne rebondit pas sur le trait d'humour parce qu'il n'y a rien de plus à en dire ; de son côté du moins. Il avait son âge ne s'en était jamais caché auprès de Natasha même si beaucoup ont cru qu'il mentait, le disant peu crédible sur la question justement. Qui lui aurait réellement donné soixante ans, à l'époque ? Septante ensuite ? Il lui semble que désormais, c'est plus crédible, la faute à toutes les mutation partout, à ce qui semble être cette nouvelle norme qu'il exècre, parce que lui avait été condamné par simple fait d'être un mutant au moins endroit, au mauvais moment. Sa loyauté allait seulement à son fils, alors il n'avait même pas cherché à se racheter un honneur après tout ça... Et désormais, c'était définitivement trop tard, à présent que son visage été connu dans cette fameuse sphère qu'il hait. Alors, il pouvait bien être un nouveau seigneur, dans cette drôle de basse cour. "Ils ont déjà leur dieux." Qu'il fait remarquer, non sans ironie et mépris ; là aussi, rien de nouveau ; Icarus était tout ce qu'il avait toujours détesté. "En Angleterre, on aurait fait fureur." Et la plaisanterie est marqué par un levé de sourcils, comme pour accompagner le trait d'humour ; mais nul "God save the Queen" ici, plutôt une promesse d'enterrer le royaume des Dieux avec leur cour à eux.

Mais Natasha ne semble pas lui en vouloir, d'avoir choisi Lord ; et définitivement c'est étrange pour lui de se le dire, comme s'il avait été plus marqué qu'il ne l'aurait cru par la "discussion" d'il y a dix ans. Et comme pour éprouver un peu plus cela, il y a ce geste ; trop court mais bien assez intense pour éveiller son corps entier, comme si ce dernier avait été mis en éveil pendant onze longues années ; après ce dernier, fait lors de l'évasion. À leur dernière rencontre, il n'avait pas bougé, rien fait pour lui signifier ne pas avoir oublié. Il avait juste été là et elle aussi. "Je respire aussi." Et ça le ferait presque sourire aussi ; tant l'ironie était palpable ; pour un ancien condamné à mort, il se portait comme un charme... De quoi traumatiser bien des gens de l'époque de son premier procès. "Je vis." Et cela lui semble tellement assez ; même trop, parfois, quand le coeur se fait dévorer encore par le Chaos et qu'il le retrouve toujours plus en charpie que la fois d'avant.

Comme là, quand elle saisit sa main.

L'impression d'une décharge électrique ; le corps entier réagit à ce geste ; et le coeur se cabosse contre la paroi faite d'os, lui hurle que oui, OUI, il est bel et bien en vie. Pourquoi cette femme a-t-elle tant d'importance ? Qu'avait elle fait de plus que de le considérer simplement comme un homme parmi d'autres, dans cette prison ? Parfois, Xaver songe que ce n'était pas ça qui avait été important. Parfois, il se dit qu'il aurait aimé la rencontrer en d'autres circonstances. "Je sais." Bien entendu qu'il l'avait toujours su ; même lorsqu'elle lui hurlait dessus qu'elle le haïssait lui, les mutants, tous. Il savait, parce qu'il a le même discours ; il sait, parce qu'il continue d'aimer son fils même quand celui-ci plonge dans ses veines un poison rouge. "Tu es la seule qui ne m'ai jamais réellement haï." Et c'était pour ça qu'elle avait tant d'importance, finalement.

Et c'est pour ça qu'il est Lord, à présent.
Il lui a promis un nouveau monde, en retour.

Regard dans le sien ; la plongée dans un précipice. Et c'est à son tour de saisir cette main qui était dans la sienne ; de la lui lever, pour faire ce geste qu'il avait toujours eu envie de faire, quand des barreaux les séparaient ; et contre son poitrail, il l'a pose ; là où d'ordinaire c'est creux, si creux que parfois l'uniforme venait à être un peu aspiré quand il était trop proche du corps. Il a voulu déjà lui montrer tant de fois ; lui laisser voir comme c'était, quand il était Lui, cette porte fermée qui dès le lendemain reviendrait et le rentrait à nouveau tout puissant. "Je ne pouvais qu'être Lord, dans cette vie là." Car quand rien ne sonne creux, il songeait encore et encore à ses dernieres paroles ; à les exploser.

Il serait la nova qui allait les aspirer.

Son regard quitte celui bleuté ; et ses doigts relâchent un peu la pression autour de la pogne qu'il tenait ; vient à regarder les siens à elle ; y cherche quelque chose, sans le trouver. Relève alors le vert de ses yeux vers l'océan où il a envie de se noyer."Tu n'as plus la marque de ton alliance." Plus même la moindre trace de bronzage ; rien. Elle a disparu, totalement ; ce qui veut dire qu'elle ne s'est pas remariée, depuis.

Ce qui veut tout et rien dire.

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

Coming up for air in the deepest of the deep ends but still the world will glamorize it all

09/05/2024

and when you think about me all of those years ago
@Xaver Neuhoff & @Natasha Caldwell

TW : haine envers les mutants

Une grimace apparait sur le visage de la blonde ; il a pas tort, inutile de prendre un tel pseudonyme lorsque les dieux se promènent déjà et sont vénérés comme tels. Elle aurait pu se sentir offusquer, elle a été élevée dans une famille purement catholique ; elle se souvient très bien des prières et des cours de catéchisme où elle se faisait mortellement chier. C'est que c'est compliqué d'être reconnaissante dans une vie qu'on lui demande de passer à genoux, à prier dieu et les hommes, à prier alors que rien ne se passe ; se réveille tous les jours et c'est la même histoire, les mêmes mots qu'on lui répète, les mêmes cauchemars qui la hantent. L'âge n'a fait qu'augmenter la sensation qu'il n'y a rien, personne au-dessus d'eux ; juste le chaos constant et chacun tente de s'en tirer. Finalement, face à ce monde qui n'est même plus régi par des lois, Xaver n'est-il pas l'univers de par son chaos ; partout et nulle part à la fois, intangible mais pourtant bien présent ?

Finalement, un éclat de rire sincère traverse sa gorge. Natasha peut pas s'en empêcher, y a de ce poids qui part de ses épaules, la laisse enfin tranquille et lui rappelle qu'elle aussi, elle a une vie. Une vie tout aussi vouée à la vengeance et à des ambitions qui la mèneront à la chute, mais une vie quand même. Y a quelque chose qui cède en elle, qui se permet enfin de se détendre ; elle a la certitude qu'il ne lui fera pas sciemment du mal, et que personne ne pourra lui en faire tant qu'il est dans les parages. Elle devrait plutôt le traquer, mais c'est Lui. C'est toujours lui.

-Et tu vis comment quand t'es entier ? Est-ce que toi aussi, tu repenses à ces années où le couloir de la mort était notre demeure ? Est-ce que des fois tu songes à moi comme je songe parfois à toi, avec une pointe de regrets ? Est-ce que là, dans ta poitrail, y a toujours une pointe de moi ? Les questions silencieuses se posent, tandis que leurs mains se rejoignent, qu'elle prend la peine de s'excuser parce qu'elle a tout rejeté contre lui par facilité. Elle se demande s'ils se seraient revus si elle n'avait pas crié sur lui, si elle n'avait pas dit le haïr, comme tous les autres mutants, mais la réponse qu'il lui offre démontre qu'il n'a jamais cru à ces mots. Pourquoi t'es pas revenu, alors ?

Parce que c'était visiblement pas faute de savoir où elle a habité pendant tout ce temps. S'il sait qu'elle ne l'a jamais détesté, s'il sait que c'était une réaction à chaud, un appel de détresse, pourquoi est-ce qu'il est pas revenu la voir, pourquoi est-ce qu'il est resté terrer pendant tout ce temps ? Elle veut lui dire qu'elle a été terriblement seule, qu'elle a déraillé chaque jour un peu plus, a apprécié que ses poings soient ensanglantés, a apprécié les coups reçus en retour ; unique preuve de se prouver qu'elle est en vie, en quête de l'adrénaline, de combat et d'un objectif qui la dépasse.

Pendant un instant, Tasha ne sait pas trop à quoi s'attendre quand elle voit qu'il dirige sa main jusqu'à là où il doit y avoir son cœur ; mais elle sent qu'il est fait comme elle de chair et de sang, qu'il y a un organe qui pulse, qu'il peut se rapprocher de l'humain de temps en temps, même s'il ne vieillit pas. Quand il sera plus lui, quand il la verra en étant habité par le chaos, elle devra se souvenir de ce qui se trouve actuellement sous ses doigts ; et aussi de ce contact sur sa main, de ce corps qui l'appelle et de cette peau qui couvre de frissons la sienne. Elle doit se souvenir de lui, peu importe ce qui se passe.

-Je vois que tu tiens à tes promesses, elle murmure en penchant légèrement sa tête sur le côté. Je suis persuadée que c'est eux qui ont tué Cassie. Tu peux pas les exploser sans que j'y participe au moins.

Humaine vindicative ; elle veut faire partie des causes de leur chute, elle veut les voir à ses pieds, les voir supplier pour leurs vies et tant pis si elle se brise chaque os à force de les frapper, tant pis si sa sœur était trop douce pour approuver ce genre de geste, de toute façon elle est plus là pour lui dire. Les morts ne font plus rien, et y a que les vivants pour les garder en vie dans leurs esprits.

Qu'est-ce qu'elle est contente quand il ne lâche pas sa main ; trouve un nouveau souffle à ce contact qui se prolonge, et elle met même du temps à réagir à sa réflexion, remarque enfin son contact à son annulaire qui est nu depuis de nombreuses années, Natasha en est venue à oublier qu'elle a un jour été mariée ; ou presque. La plupart du temps, elle n'y songe plus parce que son esprit est concentré sur autre chose, mais de temps en temps, cette vie qui ne lui allait pas s'immisce comme mauvais souvenir, lui rappelle cette époque où elle ne parlait pas, se laissait aller face à la vie et ce que son mari voulait, sans rien remettre en question parce que c'est pas ce qu'on lui a appris durant toute son enfance et adolescence.

-L'alliance a été jetée aux crocodiles dès que j'en ai eu l'occasion, et on va dire que le mariage est une aventure que je ne recommande pas. Un contrat pour pas grand chose, elle raille avec un sourire amer, détourne son regard un instant pour plutôt le reporter sur leurs mains ; entrelacent leurs doigts dans un geste plus naturel maintenant que le contact devient plus naturel. Ça fait dix ans, Xaver. Pour toi, c'est peut-être rien, mais pour moi c'est une partie importante de ma vie, tout comme le sera la prochaine décennie. Le temps ne s'arrête pas pour moi, et fait rarement de cadeau aux humains.

Tasha lui pointe une vérité ; elle va mourir avant lui et certainement pas de vieillesse, mais bien parce qu'un jour, elle aura été trop loin. Si lui peut se permettre de tout attendre parce qu'il sait que sa vie est largement prolongée, ce n'est pas un privilège qu'elle a. Elle a pour elle la fragilité de la vie humaine, et les quelques cicatrices qui se sont rajoutées sont là pour le prouver. La plupart sont cachées naturellement par ses vêtements, mais des plus petites viennent se rajouter et rendre irrégulières sa peau.

-C'est presque une autre vie, la dernière fois que je t'ai vu en chair et en os. Quand j'ai regardé la vidéo, j'ai cru à une mauvaise blague et que je ne te recroiserais pas. Je ne comptais pas non plus te chercher parce que je craignais que le chaos t'ait totalement eu, elle avoue dans un murmure.

Parce que c'était une question de sécurité de ne plus le voir ; elle était une Bugs, elle devait prendre les armes contre lui, mais à la place il n'y a que ses lèvres qui bougent et sa main qui reste avec la sienne, comme si ça les empêcherait de se laisser partir une seconde fois.

09/05/2024

Comment il vit, entier ? Une seule réponse lui vient, mais il vient à la taire. Parce qu'elle est sans doute terrible à dire, à entendre. Mais est-ce qu'il n'a pas toujours été sincère avec elle ? Jusqu'à lui révéler la vérité quant à pourquoi il avait été à New-York, ce jour là ? Alors finalement, après une inspiration il la lui délivre ; dans toute sa simplicité brutale. "Mal." Parce qu'il ne se sent jamais plus aussi humain que la fois d'avant ; qu'il sait la colère le consumer, parce qu'il ne cherche plus à lutter contre.

Et en même temps, si.

Il cherche toujours et encore à maîtriser ce qu'il est ; a poussé cela jusqu'à disparaître pendant dix longues années encore ; à se mettre en scène dans le but d'en finir avec tout ça, vu qu'il n'y arrive pas lui-même ; la porte ne peut être maîtrisé ; la porte n'obéit à aucune règle. Alors, une nouvelle fois, il trouve directement la réponse à la question de Natasha ; mais elle se fragmente tout de même. "Je ne suis jamais parvenu à maîtriser le chaos." Il a tant essayé, s'est entraîné sans relâche pour ça... Mais rien à faire ; la porte s'ouvre toujours, indéniablement. "Et peut-être qu'une part de moi doutait encore un peu." Et les deux réunis l'ont tenus longtemps éloigné d'elle.

Trop longtemps.

Dix ans à rêver de sentir sa main à elle là ; épisodiquement, mais toujours plus à chaque fois. C'est que Xaver, quand il est entier, craint toujours de ne jamais revenir. C'est étrange, pour un homme avec tant de vécu ; peut-être la faute à la prison, à cette routine instaurée qui lui avait donné des repères qu'il n'a plus eu ensuite. L'impression d'en retrouver un à cet instant ; de cette main sous la sienne, posée à plat ainsi ; il sent sa chaleur au travers du tissu et sait qu'il doit garder ça précieusement, dans un coin de sa tête ; pour éviter de se le faire dévorer par le chaos.

Il se perd dans son regard, se rapproche imperceptiblement pour mieux entendre le murmure ; ne prend pas encore conscience de leurs positions, de cette proximité qui se forme de plus en plus. "Tu veux un costume, toi aussi ?" Premiere réponse, dans un bout de sourire. Et puis, l'information monte au cerveau. "... Ta soeur est morte ?" Il ne le savait pas ; ignorait tout de ce qui lui avait valu de disparaitre durant des semaines ; se souvient juste... De tout, de rien ; du manque, de l'inquiétude, du vide ; de la fatigue que trop installée qui lui a valu d'enfin dire oui à Tybalt et ses projets d'évasion.

Il remarque qu'il y a beaucoup de choses qu'il ignore, à présent ; comme l'absence d'alliance, d'une marque quelconque qui serait témoin qu'elle aurait été là encore récemment ; rien ; le doigt ne témoigne plus de comme elle avait pu être malheureuse à l'époque. Jetée aux oubliettes ; le mariage ne semble plus d'actualité du tout ; est-ce que ça te soulage, Xaver ? La manière dont leurs doigts se trouvent semble un premier bon indice ; la suite tout autant. Sa seule conscience du temps qui passe est celle de voir Tybalt vieillir ; et porte le tout comme un fardeau, trouve affreux de voir son fils faite le même âge que lui physiquement à présent - vient parfois à hurler, dans sa bulle, à l'abri de tous, son dégoût de lui-même. Alors il mesure que dix ans, ce n'est pas rien. Que s'il ne s'était pas lancé dans cette vendetta, il serait sans doute à leur survivre ; la seule chose dont il est parfaitement conscient à présent, c'est qu'Icarus le tuera dès qu'ils le pourront.

Au moins accompagnera-t-il ceux qui comptent jusqu'à cette dernière demeure.

Si le Chaos le laisse faire. C'est une question épineuse à laquelle il n'a pas encore cherché de réponse. Parce qu'il l'a craint ; parce que c'est plus simple de se dire qu'il peut être fait de poussière, lui aussi. "C'est un peu le cas." Qu'il avoue, presque trop lentement, comme si son propre corps n'avait pas voulu de l'aveu. "Et ca va empirer, à l'avenir." Il préfère continuer à être honnête ; maintenant qu'il a débuté sa croisade, il ne l'arrêtera pas - trop tard de toute manière, son visage est désormais connu. "Mais les dix dernières années m'ont paru longues aussi." Ca n'avait pas été rien ; mais il serait incapable de dire les fois où il avait émergé ; au fond, Xaver sait que le Chaos avait gagné depuis déjà longtemps. "J'ai souvent pensé à toi, durant." Il ne sair pas si ça rendait les choses plus faciles ; mais elle était dans cet objectif qu'il avait pu se fixer.

Elle était ; et lui aussi.

Une pulsion qui monte ; la faute à ce coeur ouvert et écarlate, rendu aujourd'hui, absent demain ; et de se rendre compte comme elle avait pu lui manquer, en vérité. Peut-être que de ne pas la revoir avait rendu les choses plus simples ; en fait, c'est même plutôt une évidence quand il l'a si proche de lui pour la première fois de leur vie. Une pulsion, qu'il écoute ; et sa main emmêlée à l'autre qui décide d'amener celle de Natasha à sa nuque, de la lui lâcher là pour qu'elle... S'y accroche, lui griffe, lui pince, l'ignore ; qu'importe ; parce que la sienne redescend le long du bras offert ainsi, vient à rejoindre sa consoeur sur la taille de Natasha ; et les deux se glissent, dans le dos de la blonde, pour venir l'enlacer.

Parce qu'il n'avait jamais pu le faire, en dix ans ; qu'il ne l'aurait jamais fait, les cinq premieres années ; qu'il ne l'attendait que sur les dernières. Mais les seuls barreaux encore restants étaient ceux du Chaos, éteints aujourd'hui ; alors c'est dans cette étreinte qu'il se brûlera, aujourd'hui.

Demain, ça sera dans le sang de leurs ennemis.

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

Coming up for air in the deepest of the deep ends but still the world will glamorize it all

09/05/2024

and when you think about me all of those years ago
@Xaver Neuhoff & @Natasha Caldwell

TW : haine envers les mutants, mention de défenestration, mention de suicide

La réponse lui entame la chair, se fraie un chemin jusqu'à son palpitant qui se broie à cette vérité. Elle a bien vu que sa mutation n'est pas plaisante ; et si elle est déjà pas évidente à subir de l'extérieur, elle peut se dire que de l'intérieur, c'est pire. Mais elle ne comprend pas bien comment elle marche, cette mutation, et elle a l'impression qu'il y a pas d'autre explication à fournir que ce qu'il lui dit déjà. Il n'y a que le Chaos ; et elle souhaiterait mettre de l'Ordre dans ce pouvoir qui n'écoute rien, l'éloigner de ce qui l'attend à chaque fois que ça se rouvre. Mais Natasha ne peut que le regarder avec tristesse, avec amertume face à cette mutation.

Pourtant, s'il n'avait pas été mutant, s'il n'était pas habité par le chaos, elle ne l'aurait jamais rencontré. Ou, en tout cas, les choses auraient largement été différentes. C'est étrange de se dire que, pour une fois, elle doit quelque chose dans sa vie à une mutation ; c'est terrible en dépit de ce que ça lui fait, qu'un jour il sera plus jamais lui et qu'elle, elle ne sera plus jamais Natasha à ses yeux. Alors elle ne réplique rien, ça n'enlève pas toute la colère qu'elle éprouve à ces années de silence, mais elle n'a jamais aimé diminuer ce que ça devait être d'être comme lui, prétendre savoir ce qu'il devrait faire. Se contente de détourner un moment le regard, d'en venir à ce qui les rassemble aujourd'hui, en partie ; Icarus. Le rêve commun de voir l'entreprise partir en poussière, de mettre fin à leurs héros qui gangrènent l'humanité, qui se répandent comme une pandémie qu'on ignore parce que, jusqu'à présent, la publicité autour est bonne. Parce que tant que ça n'atteint pas personnellement les gens, tout le monde s'en fout.

Mais combien de personnes comme Cassie sont mortes suite à leurs dégâts ? Combien de personnes ont subi les dégâts des mutants, qu'ils soient placés sous la lumière des projecteurs ou ceux qui traînent à l'Underapple, en quête d'un peu de misère à propager ? Combien d'adelphes comme Natasha se retrouvent à ne plus être certain de pouvoir se qualifier de frère ou de sœur, combien de parents se retrouvent démunis de ce rôle aussi ? C'est innombrable, et il semblerait que tout le monde continue à faire avec ; un sacrifice pour la grandeur.

Et quelle grandeur, putain.

La blonde aimerait dire qu'elle veut bien du costume tant qu'il est pas en latex, sauf que les mots funestes sont prononcés et, réalise que c'est la première fois qu'elle le lui dit, ou du moins qu'il apprend la nouvelle ; elle sait pas pourquoi elle est étonnée que personne lui ai dit, elle ne sait pas ce qui s'est passé à la prison durant son absence. Il a certainement pas été traité différemment, ça a peut-être même été pire quand il a été remis avec les autres prisonniers qui avaient toujours eu entendu les rumeurs sur lui. Elle-même a été remise avec les autres parce qu'il y avait plus personne dans le couloir de la mort ; le retour au travail avait été infernal, mais ça avait été le dernier de ses soucis, comme le fait d'adresser la parole à Xaver. Le mode automatique avait été enclenché, la vision toujours brouillée par le souvenir de ce qui était écrasé au sol, de ce qui avait été Cassandra Caldwell. Le souvenir lui revient si facilement, si précis, qu'elle est presque sûre qu'on le lit dans ses yeux ; elle se contente de hocher positivement la tête, la gorge incapable de dire ce qui s'est passé.

C'est qu'elle l'a jamais dit clairement à personne ce qui s'est passé. Les années ont passé et pourtant elle trouve toujours pas le courage de prononcer les mots, s'emmure dans ce silence qui est sien depuis longtemps. Qui l'a peut-être toujours été, d'ailleurs ; on lui a pas appris à parler, dans cette famille militaire qui n'accepte pas les émotions, les sentiments, seulement les faits sans plus de réflexion sur ce qui se cache derrière.

Tasha ne retrouve que du courage aux contacts qu'ils multiplient, qu'ils intensifient ; au début timide parce que chacun sonde l'autre en quête de ce qui a changé, de si c'est bien de s'approcher ainsi. Elle ne sait pas si c'est particulièrement bien, mais ça la ramène à la réalité où ils sont tous les deux en vie, qu'elle n'est plus mariée, et qu'il y a tout un empire à faire s'effondrer ; tant pis pour les cendres ; ils se sont jamais souciés des restes de Cassandra sur le sol, après une chute d'un immeuble.

-Un avenir que t'estimes proche à quel point ? elle demande, pas sûre qu'il sache lui-même la réponse.

J'ai souvent pensé à toi, durant. La révélation la frappe en plein cœur, en perd son souffle un moment tandis que tout son visage s'illumine sans même qu'elle le veuille réellement, qu'elle le remarque ; il a pensé à elle. Il a pensé à elle lors des bons jours, quand, elle espère, il a souri. De plus en plus, y a quelque chose en elle qui craque, qui lâche ; chaque barrière qu'elle a créé, chaque mur, chaque bout d'elle-même qu'elle a rassemblé en espérant en faire quelque chose, mais Xaver fait tout s'effriter à chaque toucher.

Pour le meilleur, cette fois.

Elle a si longtemps tenu seule, Natasha ; au point qu'elle s'en est oubliée, a évincé son existence de sa propre vie, ne se laissant aller qu'à la vengeance.

Il brise tout son ordre ; et elle le laisse faire, laisse mener cette main à sa nuque contre laquelle ses doigts se posent, légère caresse du bout des doigts alors que ses propres mains à lui poursuivent un autre objectif.

Puis c'est la collision, le choc, le heurt, l'impact, la rencontre ; tout se défait et se refait en même temps en elle ; Natasha se raccroche à lui, ne laisse plus aucun espace entre leurs corps et profite de la chaleur de son corps, d'entendre ce cœur qui bat certainement au même rythme que le sien pour l'instant et elle sent que ses muscles se laissent aller, se détendent, et y a tout qui lui fait atrocement mal. Il aurait pu plutôt se retourner contre elle, nier tout ce qui les unit, qu'elle aurait eu moins mal qu'au moment où son esprit et son corps se laissent aller contre lui, geste inespéré et pourtant, pourtant ça a tourmenté ses rêves quelques fois. Ainsi, les larmes se mettent à couler sur ses joues tandis et elle resserre sa prise un peu plus si c'est seulement possible, en tout cas elle en a l'intention.

-Je suis arrivée trop tard, elle a sauté, y restait rien d'elle, rien du tout, elle pleura contre lui, secouée par ses propres sanglots. Je les déteste, les mutants, elle les déteste, tous, TOUS ! ; elle rajoute une exception ; mais pas toi. Jamais toi.

Peut-être, ironiquement, parce que c'est toujours lui.

09/05/2024

Comment pourrait-il savoir, Xaver ? Il a décidé d'abandonner le peu d'humanité qu'il pouvait lui rester, sans même un réel regret ; sa destinée était à présent tracée ; et s'il mourrait, ça serait dans une gerbe dégueulasse de chaos pour que tout ne soit pas vain. C'est à peu près tout ce qu'il peut dire ; mais quand Natasha le regarde ainsi, il a envie de lui promettre un maximum de temps ; qu'il est dur parfois d'etre humain. "Je ne sais pas. C'est juste... Proche." Parce qu'il a développé sa mutation ; qu'il l'a entraîné et qu'à présent, il est prêt à tuer avec ; à suivre ce qu'elle lui a toujours dicté ; le chaos, Xaver.

Pourtant, l'homme lutte encore ; sans doute que Tybalt mépriserait cet instant de toutes ces forces s'il était là pour le voir... Mais Xaver ne lui racontera jamais ; il n'appartient qu'à eux deux et personne d'autre ; et son estomac semble à la fois claquer et se détendre, en sentant que Natasha s'accroche à lui, comme il peut le faire avec elle. Et la prise de chacun se renforce, comme s'il y avait besoin de ça pour respirer ; ironique quand les souffles se font si rares.

Quand se brise la digue.

Natasha se noie ; bois la tasse ; recrache le salé marin ; déverse son propre venin. Et Xaver l'écoute, découvre alors la funeste histoire ; ce récit où rien ne se termine bien ; où la création de l'homme est la cause de la perte d'une pauvre âme. Il entend ce qu'elle veut lui dire ; cette peine qui a déchiré son âme si bien qu'elle est devenue elle aussi une épave, dans la moitié de son corps ; l'autre flotte difficilement à la surface, à la recherche du navire à couler alors qu'elle ne possède que ses mains pour tenter d'en arracher les planches.

Mais à présent, elle le possède lui aussi.

Le monstre presse un peu plus la noyée contre lui ; et son regard ne trouve que le mur à haïr pour elle, pour lui, pour deux. " Quelqu'un paiera. Je te le promets." Et qu'importe si le monstre qui paye soit lui ; une vie contre une vie... Sauf qu'Icarus Inc et Theseus Corp en ont volé bien trop pour que la sienne seulement suffise. Et c'est sans doute ce genre de choses qui rendent sa propre fin proche ; qui fait que le Chaos s'incarne toujours plus à chaque seconde ; que, peut-être, un jour la porte ne se refermera plus et qu'il dégueulera tout ce que les légendes avaient bien pu lui prendre.

Lui arracher.

Et sa dextre remonte pour s'apposer sur la nuque de Natasha, lui donner sa propre chaleur ; comme pour lui offrir le peu de vie qu'il peut encore posséder ; la lui offrir et promettre d'être le fer de lance dont elle pourrait avoir besoin. Il sera le visage publique qui affrontera officiellement les fautifs. "Je serais toujours là, même quand je disparaitrais. Ça aussi, je te le promets..." Parce qu'il l'a dans sa chair, qu'il y a ce tatouage qui rappelle au lui incomplet ce qui importe encore, même quand plus rien n'existe.

Elle fait partie des rares règles que le Chaos est capable d'accepter.

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

Coming up for air in the deepest of the deep ends but still the world will glamorize it all

09/05/2024

and when you think about me all of those years ago
@Xaver Neuhoff & @Natasha Caldwell

TW : haine envers les mutants, vengeance

Elle aimerait pouvoir le repêcher du Chaos comme lui le fait actuellement de la tristesse qui la noie depuis des années ; elle aimerait pouvoir s'accrocher assez fort à lui pour faire chasser le chaos et ramener l'ordre, pour être ce point non-négligeable, pour être presque un lieu où le Chaos n'a aucun pouvoir. Mais ça ne se passerait jamais comme ça, c'est une fatalité qu'elle pleurerait un jour, quand elle le verrait toujours comme celui qui lui a offert une toute autre identité que ce qu'elle a eu droit dans sa vie. Elle a été la fille d'un soldat ; la femme d'un homme qui l'a affichée à tout bout de champs ; mais avant de rencontrer Xaver, elle n'a pas eu l'opportunité d'être sa propre personne. Elle a toujours été quelque chose par rapport à quelqu'un, mais pas Natasha Caldwell, dans la brutalité la plus humaine possible. Et c'est toujours la sensation qu'il lui offre, avant de ne plus la voir ainsi ─ pourtant, quelque chose en elle lui disait que ça perdurerait. Qui elle est ne pourrait plus jamais se faire effacer, comme si elle imprimait un peu plus son existence dans cette étreinte ; peut-être que le Chaos l'engloutirait à son tour, mais elle laisse volontiers Xaver apercevoir tout ce qu'elle est. En partie grâce à lui ; en partie en dépit de ce qui lui est arrivé ces dernières années.

Et ce sont ses mots à lui qui s'impriment en elle, à présent. La douce promesse de la vengeance, du sang qui continue à s'écouler sur les pavés de New Blossom et de la mort de tous ceux qui ne sont pas eux ; cette idée l'aurait révoltée, auparavant. Cette idée lui aurait semblé horrible et inhumaine, mais comment continuer à penser ça lorsqu'une partie de la population n'est plus humaine depuis longtemps ? Comment éprouver le moindre regret quand c'est sa vie ou la leur ? Peut-être qu'elle y tient pas fortement à sa vie, et que ça se voit aux blessures et à sa façon de vivre trop solitaire, mais tant qu'elle a un objectif, elle refuse de mourir. Ça sera le feu et le sang, et rien d'autre ; ça sera peut-être Lord et la Guêpe, et non Xaver et Natasha.

Si Natasha écarte sa tête de cette étreinte à sa seconde promesse, les joues toujours baignées par les larmes, ce n'est pas pour arrêter cet instant mais pour le regarder, cette main apposée dans sa nuque.

-Ne fais rien de stupide quand tu disparaîtras, parce que même si t'es avec moi, je me gênerais pas de te botter le cul Xaver, elle tenta de rire en reniflant, avant de bouger ses mains pour venir essuyer ses larmes et essayer de reprendre un peu de contenance face à lui.

En même temps, la blonde essaie de le sonder pour savoir quoi penser de cette promesse, mais elle s'infiltre dans son cœur et elle la sait réelle. En tout cas, aussi réelle que ça puisse l'être pour lui en ce moment, quand il est complet. Elle se dit que ça sera sûrement différent lorsque ce moment arrivera, plus sceptique que lui face à ce creux dans le poitrail.

-J'garde un œil sur toi maintenant. Et j'aimerais le garder assez longtemps, alors... Je sais que ça va te paraître con, mais fais attention. Explose-les mais sans... elle ne finit par sa phrase, les mots qui bloquent ; voudrait lui dire sans faire de toi l'arme mais elle a la sensation qu'elle arrive trop tard pour ça. Se contente de faire valoir ce qu'elle peut tant qu'il le comprend, réalise qu'une décennie sans lui ça a été long. Et arrête de faire des clins d’œil à la caméra, c'est indécent, cette fois le sourire est plus drôle et honnête, elle chasse les inquiétudes qui n'ont pas leur place. Pas de suite.

09/05/2024

Il lui promet que quelqu'un paiera ; qu'importe qui, tant que le sang fait de lui un mutant ; un autre, ou Xaver. Coulera du sang en plus du béton et il est prêt à ça, Xaver ; sait la bataille gagnable, mais la guerre perdue d'avance ; parce que des mastodontes, parce que le monde saigne déjà de leurs méfaits... Mais il veut être un visage pour encourager les gens à tout remettre en question, à se battre et révolutionner ce système mis en place depuis trop longtemps. Pro-humains, malgré sa propre condition ; comme l'envie de rendre à ce monde ce qu'il aurait toujours dû être, sans manipulations de qui que ce soit.

Mais c'est se projeter trop loin.

Et pour l'heure, seule Natasha entre ses bras (il l'a longtemps rêvé) compte ; et cette main sur la nuque pour y diffuser un peu de chaleur, rendre à la colonne vertébrale de la force, pour lui dire de tenir bon. Et quand il retrouve la vision de son visage, il plonge dans ses yeux inondés, happés par la noyade que sont les siens. "Allons... Tu m'as déjà vu faire quelque chose de stupide ?" Comme s'évader, par exemple ? Mais parce qu'elle veut tenter d'invoquer un brin de rire, lui-même laisse ce bout d'humour s'infiltrer jusqu'à sous les fringues pour tenter d'atteindre un bout de coeur au passage.

Lentement, il retire ses mains de là où elles étaient, alors qu'il l'écoute encore ; se pose sur le côté des épaules, comme pour ne pas rompre tout de suite le contact. "Tu me demandes d'être plus prudent ?" Qu'il demande, d'un sourcil haussé pour marquer le bref scepticisme qui est le sien... C'est que c'est un peu tard et que c'est sûr que les combats à venir n'épargneront rien ni personne. "Je ne peux même plus imiter l'ennemi ?!" Qu'il plaisante à son tour ; le pire étant que ce clin d'oeil avait été fait un jour de vide, dans ce seul but de "séduire" celleux sur qui ça pouvait être efficace...

Natasha faisait-elle partie du public cible ?

Regard sur elle ; et cette inspiration, légèrement délicate, suivi d'une longue expiration... De la détente, clairement ; qu'il ne capte pas même lui. "... C'est bon, de te retrouver." Avoué, du bout des lèvres ; le regard était déjà à le crier, pourtant. Et les doigts qui se décrochent enfin de où elles s'étaient posées, pour juste retomber le long de son propre corps. "Ne remettons pas dix ans pour la prochaine rencontre." C'est dit dans un sourire ; un peu contrit ; mais il ne sait pas de quoi il est exactement désolé, dans le fond. D'avoir disparu tout ce temps ? D'avoir perdu tant de temps ? D'être incapable de passer à côté d'elle, désormais qu'il la revoit ?

D'avoir envie de la revoir ?

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

Coming up for air in the deepest of the deep ends but still the world will glamorize it all