Scary life ;; Kuuno

TW : araignée (mygale), manipulation de l'araignée, phobie.

Il était à se laver les mains aux toilettes quand le cri a retenti dans tout l'appartement - et il parierait même dans tout New Blossom vu comment Claudio vient de lui arracher les tympans, même avec un robinet ouvert et une porte entre eux. Le sursaut a été réel et sans prendre le temps de rien, Rosendo est sorti de là en trombe, avec un "qu'est-ce qu'il se passe ??" qui respire l'inquiétude et surtout, le fait qu'il soit prêt à agir. Mais s'il s'attendait à quelque chose de terrible au vu du cri, il se trouve que... Et bien, de prime abord, il n'y a rien. Juste Claudio terrorisé dans un coin, à bégayer un truc qui ressemble plus à une crise d'asthme qu'à un réel mot. "Articule !" Qu'il somme directement, cherchant toujours où pouvait être la menace. "U-une araignée... Elle est ENORME !!" Et là...

Et là silence.

Incrédulité, surtout ! "T'as hurlé comme si on t'égorgeait pour une araignée ??" Cette fois, Claudio darde sur lui un regard plein de colère, de dégoût et surtout, de terreur. "T'as pas entendu ?? Elle est énorme !!" Rosendo soupire, n'ira pas pour se moquer de son ami qui semble au bord des larmes, mais il s'imagine déjà l'araignée qui fait la taille d'un ongle au grand maximum et prend alors le temps de retourner aux toilettes avec un "j'arrive" auparavant ; et il s'essuie les mains ensuite. "J'ai cru entendre une fois qu'une araignée dans une maison, ça veut dire que c'est sain !" Un truc du genre. Mais Claudio ne l'a pas entendu, trop occupé à claquer des dents et... Il a disparu là, non ?? "... T'es où ??" Un bruit de calfeutrage attire son attention vers la chambre.

Vraiment ?? "... T'es sérieux ?" Il est vraiment en train d'étouffer l'espace sous sa porte pour qu'elle puisse pas passer. "Tu feras moins le mariole quand tu va la voir aussi !!" Ok, cette fois, Roz désespère. "... Bon, elle est où, je vais... La mettre dehors ?" Le truc étant qu'ils sont à l'étage en vérité. "NON, elle va revenir !!" Froncement de sourcils. "Hors de question de la tuer !" Il pourrait entendre d'ici le frisson d'horreur qui parcourt Claudio. "Elle est au voisin, j'suis sûr !! Il a l'air giga bizarre, c'est forcément à lui !!" Ah bah génial, le pauvre voisin. "Tout le monde a l'air bizarre maintenant." Avec les mutations qui sont présentes partout ; Rosendo n'y prête plus tellement attention, désormais. "Bon, lequel ?" Fort de son indication, il part à la recherche de l'araignée aussi...

Et c'est en la voyant qu'il comprend mieux le cri d'effroi de Claudio.

Ok, elle est plus grosse qu'un ongle pour le coup - ok, elle est réellement énorme pour qui a peur des araignées. Et la vérité, c'est que même pour Rosendo, elle semble grosse. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'il a un vague souvenir que plus c'est gros, moins c'est dangereux pour l'homme. "Et beh, ma belle, tu t'es perdue ?" En tout cas, une chose est sûre, elle n'est définitivement pas arrivée là par hasard et appartient forcément à quelqu'un sur l'étage. Pas une araignée qu'on retrouverait au hasard d'un meuble qu'on bouge ; réellement une mygale, quoi. Rosendo s'approche doucement pour ne pas l'effrayer plus que les cris auraient pu le faire. Lentement mais sûrement, il approche sa main de la belle petiote bestiole et après avoir légèrement tapoté de ses doigts l'arrière des pattes, celle-ci grimpe dans sa paume de main. Et heureusement que Claudio n'était pas là, il aurait encore hurlé à la voir bouger !

C'est là où Rosendo remarque quelques poils volatils sur sa main, en la relevant ; s'interroge, ne sait pas encore que si ça s'incruste si bien dans la peau, c'est justement pour chasser les intrus en leur provoquant une crise urticaire - mais il va le découvrir bien assez vite, quand ça le grattera et qu'il aura besoin d'une pince à épiler pour les retirer. Il se relève délicatement encore, observant l'araignée et se disant qu'elle est quand même très jolie - il pourrait jurer qu'elle est un peu... Rose ? Pour l'heure, elle ne bouge plus d'un iota, malgré sa présence. Ce n'est que quand il bouge qu'il la voit se déplacer très légèrement et ne peut que deviner qu'elle cherche sans doute à se stabiliser elle-même à ce nouveau perchoir.

Dans le couloir, la portée que Claudio lui avait indiqué est bien assez vite trouvée ; et il toque lentement, Rosendo, quitte à enclencher aussi la clenche histoire d'alerter l'occupant des lieux s'il est là... Ce qui est le cas ; une chance pour Rosendo, qui entre deux a quand même pris le temps de cacher la mygale d'avec son autre main, au cas où. Parce que si le fameux voisin bizarre se met aussi à hurler, il n'est pas bien sûr de la réaction de la pauvre araignée. "Bonsoir !" Son aisance sociale qui revient au galop ; déjà à sourire au fameux gars bizarre de l'étage, donc. "Est-ce que, à tout hasard hein, vous auriez pas paumé une araignée ?" Toujours avec un sourire, comme s'il demandait après du sel. "Parce que j'en ai peut-être trouvé une." Que des suppositions !

Sauf que c'est réellement le cas. Et dès lors que Rosendo a confirmation, il dévoile la mygale toujours logée dans le creux de sa main qui, définitivement, se retrouve avec quelques poils urticants plantés dans la peau.

Une bonne gueule, des cheveux qui pourraient en faire pâlir de jalousie certains et finalement, un son guttural et étrange qui sort de lui et qui, instantanément, semble appeler la mygale qui se reposait encore dans le creux de cette main où elle avait été poussée à trouver refuge. Rosendo observe le tout avec cette curiosité dans le regard, parce qu'il est réellement pas familier de ce genre de choses et deux hypothèses lui viennent : soit c'est un truc de giga spécialiste que de pouvoir faire ça, soit c'est un truc de mutant - ou d'altéré. Et parce qu'il n'a jamais entendu parler de quiconque qui saurait parler à l'oreille des araignées, il suppute que ça serait plutôt la seconde option, même si ce n'est qu'un maigre indice et qu'en vérité, il n'y connaît réellement rien. Toujours est-il que socialement, ça doit pas impressionner la masse ; la majorité des gens ont peur des insectes en général.

Quand il capte à nouveau son regard, Rosendo retrouve automatiquement ce sourire qu'il aborde auprès des gens, parce que le précédent était un peu retombé sous la concentration de cette observation ; en vérité, il est un peu fasciné. "Me soigner ?" Qu'il demande, parce qu'il lui semble pas être blessé. Alors il a un regard vers sa main, lorgne sur les petits poils et se demande si c'est de ça, dont il parle. Mais on requiert à nouveau son attention ; et il relève le nez, regarde la boite agité et comprend. "Ah, oui oui, faites donc." Il attendra... Plus ou moins sagement ? Rosendo est un éternel curieux et dès lors, ne reste pas forcément que dans l'entrée de l'appartement, explore très légèrement, curieux de la pièce où il a pu disparaître, ayant entraperçu à peine ; peut-être qu'il a atterrit chez une sorte de Barbe Bleue, d'avec juste une pièce secrète à ne jamais ouvrir ?! Le truc, c'est que l'idée amuse le mexicain plus qu'autre chose, qui ne trouve rien de plus intéressant à regarder au final - l'homme semble être quelqu'un de simple.

Finalement, il se retrouve sur le canapé, à se laisser docilement manipuler et l'écouter enfin lui expliquer le comment du pourquoi. Rosendo observe autant le visage du passionné que ce qu'il peut faire. Ainsi il découvre le côté urticants des poils et se dit que s'il avait su ce petit point, il aurait moins plongé la main dedans... Et en même temps, qu'est-ce qu'il aurait pu faire d'autre ? La pauvre araignée était bloqué dans ce coin qu'elle avait entouré de ces poils, sans nul doute pour justement se préserver de la grande bête qui avait crié. Mais les explications sont interrompus et pour une énième fois, il vient reposer son regard sur le visage rougissant de l'autre. "Rosendo." Et il a un sourire, encore ; au fond, il comprend pourquoi on le qualifie de voisin bizarre ; les gens qui ont du mal socialement sont toujours stigmatisés. "Et vous ne m'ennuyez pas. Au contraire." Les gens passionnés ont cette qualité que ce qu'ils racontent est intéressant, parce qu'ils ont ce ton rempli de vie. Que Rosendo retienne ou non les informations plus tard, il ne pourra pas dire que ça avait été inintéressant. "J'ai pas vraiment eu d'occasion de voir beaucoup de mygales dans ma vie. Au Mexique, on a de toutes les tailles, mais on sait qu'il faut surtout se méfier des petites." Les veuves noires, en l'occurrence ; fort heureusement pour lui, il n'en avait jamais croisé - ou il n'était pas au courant. En tout cas, Kuuno saura d'où vient cet accent que Rosendo ne cherche pas du tout à gommer. "Je me souvenais juste de pas être brusque avec et qu'il faut tapoter les pattes arrières pour qu'elles grimpent." Pratique pour retirer une araignée d'un foyer quand une personne n'en veut pas chez soi.

Pendant ce temps, il est à se faire épiler des poils qui ne sont pas même les siens - étrange spectacle sans doute. "Elle a dû avoir peur quand l'ami chez qui j'étais s'est mis à hurler en la voyant." Très logique, même. Et puis, parce qu'il est lancé et que l'autre semble prompt à partager avec lui ses connaissances, Rosendo s'ose à quelques questions qui lui trotte en tête."C'est une passion, j'imagine ? Vous en parlez avec entrain, en tout cas." Il pourrait se lancer dans le régime alimentaire des araignées que Rosendo hocherait la tête à chaque nouvelle information. "Du coup, vous en avez d'autres ?" Il avait cru entrapercevoir ça, quand il était rentré et sorti. "Oh ! Et vous avez fait un son étrange quand j'ai ramené miss Muffet... C'était quoi ? Elle a eu l'air de... Comprendre ?" Voilà, il a donné sa première salve de questions ; il pouvait écouter avec attention désormais.

Rosendo se dit parfois qu'il n'a pas eu le mémo, de ce qui devrait lui faire peur plus que de raison ; avoir été face à un loup géant ne l'avait pas vraiment terrifié ; juste mis plus en colère. Parfois, il y repense et se dit qu'il avait été con de le provoquer en l'invitant à la bouffer... Mais oui, la colère mène à l'impulsivité et celle-ci, Rosendo ne sait encore la maîtriser. Alors, peut-être que face à un géant qui lui hurlerait dessus, il serait juste à provoquer - c'est qu'il n'a pas de poils urticants à balancer, lui. "Dépend le géant." Qu'il glisse dans un bout de sourire, plus préoccupé déjà par toutes les questions qu'il a en tête et qu'il assène en petite partie au pauvre homme qui, à son air, ne semblait définitivement pas habitué à faire la conversation.

Rosendo ne le prendrait pas en pitié pour autant.

Suffit juste de patienter, lui laisser le temps qu'il aura besoin pour répondre... Et surtout, ne pas l'interrompre - le plus difficile pour le mexicain qui, dès la première réponse, a déjà envie de poser d'autres questions encore. Obligé de pincer les lèvres, tout en fixant le visage de l'autre qui oscille entre mille émotions - qu'il jurerait, en tout cas. Rosendo se demande quand la petite lueur du "je suis à l'aise" va être visible ; toujours pas là. Mais en tout cas, le Cortes n'avait jamais été particulièrement homme d'études et de lettres ; alors il n'aurait jamais imaginé ce genre de métiers mais ça semble très logique... Pour ce qu'il a compris, parce que force est de reconnaître que malgré une bonne partie de sa vie aux USA, y'a encore des mots en anglais qui lui échappent et que l'un, là... Il n'a aucune idée de ce que ça veut dire.

Autant ne pas le dire - ne sait si c'est par ego ou pour ne pas stresser davantage son hôte.

Le fameux qui, donc, peut parler avec les araignées. Bingo gagnant pour le mutant... Bon c'était pas si compliqué à deviner, mais n'empêche que ! Rosendo acquiesce donc, trop habitué à fréquenter des mutants depuis longtemps pour s'en faire encore... Suffit de voir son patron qui a, quoi, deux cent ans ? Un truc du genre ; alors bon, un de plus ou de moins. "Plutôt cool, comme pouvoir." Qu'il commenta, bien malgré lui ; sa volonté était donc faillible ! Mais il le pensait réellement, parce que Rosendo s'était souvent dit qu'une mutation en lien avec des insectes devait être sacrément quelque chose, dans ce monde... Parce que ça effraye les trois quarts de la population et que franchement, y'aurait de quoi dominer le monde.

Mais l'homme en face lui paraît trop doux pour ça ; et Rosendo trouverait ça presque touchant, s'il n'était pas un parfait inconnu. Mais Kuuno dégage un petit quelque chose qu'un être social à foison comme Rosendo a envie de taquiner... Et se forcer à ne pas le faire est toujours difficile. Mais apparemment, il commence à se faire vieux et avec l'âge vient, à priori, la sagesse - absolument pas, vraiment, c'est une catastrophe à ce stade. "Vous faites les soins, c'est vous qui voyez pour le temps à laisser." C'est que lui serait rentré sinon, aurait gratté à sang peut-être et aurait chouiné auprès de Loona que ça pique. Son cybermon n'aurait rien trouvé de mieux à faire que de tenter de lécher, d'avec sa langue râpeuse à souhait et il aurait fini à une clinique ensuite tant le tout aurait été irrité... Donc, si monsieur le voisin bizarre mais en fait pas tant pour Roz lui dit qu'il vaut mieux laisser encore, Rosendo obéit sagement.

Mais voilà une question à laquelle il ne s'était pas attendu ; et sourit un peu, face à la précision suivante. "Oh, vous en faites pas, je suis doué pour dire quand ça me plaît pas." Il peut le faire de toutes les manières ; sardonique, ironique, brutale aussi. Rosendo n'avait jamais eu la langue dans sa poche et c'est ce qui avait fait de lui un des meilleurs animateurs de l'Arcana (d'après son propre dire et celui de Leon) ; et peut-être même de l'Underapple ? "Mais non, du coup. Rien à signaler." Parfaitement humain ; mais pas banal, pour sûr. "Ceci dit, je crois que je connais plus de mutants que de gars comme moi, à force. C'est peut-être ça mon super pouvoir à moi : tous les dénicher." Il étire un sourire, à le dire ; l'humour, toujours, en diapason. "J'ai deux cybermons, autrement. Je dirais bien que c'est moins contraignant mais l'une prend tellement de place qu'il lui faudrait une pièce à elle toute seule aussi." Ah, Loona ; l'amour de sa vie, pour sûr ! Et qu'importe si elle fait peur à la moitié de ses ami.es, Rosendo n'irait JAMAIS pour en changer tant il l'adore ; le monstre qu'elle est aux yeux des gens est, pour Roz, une perfection visuelle.

Hésitation ; l'envie de le questionner encore, mais à le voir rougir si vivement parfois, Roz se dit qu'il faudrait pas qu'il le jette dehors avant d'en avoir fini avec les fameux poils ; maiiis la curiosité... Réellement un vilain défaut. "Je dois vous avouer quelque chose." Bon, allez, il se lance. "Je connais pas un des mots que vous avez employé tout à l'heure. En-quelque chose." De ce fait, il serait bien incapable de le répéter, n'a que très vaguement le début. Mais le sourire qu'il aborde la seconde d'après n'augure rien de bon... "Vous donnez des cours privés, parfois ? J'ai visiblement quelques lacunes." Ah, le petit enfoiré ! En vérité, c'est surtout qu'il est réellement curieux de cet univers dans lequel il a mis les pieds, alors que s'il ne l'avait jamais croisé, il ne se serait jamais questionné dessus. Mais voilà, il avait plongé la main dedans, littéralement - et maintenant, Rosendo à envie de découvrir plus amplement le sujet... Enfin, s'il parvient à comprendre tout le vocabulaire qui va avec ; définitivement un souci avec cette langue qui n'est pas maternelle.

Et si le professeur ne claque pas de gêne avant non plus.

S'il trouve ? "Oui." Qu'il rajoute d'abord avec sobriété. "Les insectes effraient beaucoup de monde alors qu'ils sont si nombreux, c'est cool de pouvoir communiquer avec un parmi eux tous. Ca doit être intéressant de les écouter." Et surtout, une nouvelle fois, ça montre plutôt de quel genre de personne il s'agit, face à lui ; parce qu'il semble vivre sa passion seul, sans chercher à faire peur aux gens avec ; Rosendo ne sait que trop bien que d'autres en auraient fait un buisines autour. Oh pas qu'il leur aurait reproché, mais c'est chouette aussi de rencontrer des mutants qui, simplement, vivent leur truc de leur côté quoi.

Par contre, le lancer sur le sujet de ses cybermons... Très mauvaise idée ! C'est qu'il pourrait en parler des heures, que ce sont ses enfants à lui et que déjà ses yeux brillent un peu plus déjà, en invoquant Loona et TB. De sa main libre, il vient à chercher son téléphone pour trouver bien assez rapidement la photo des deux bestioles. "Loona, ça fait quelques années ! Apparemment son apparence vient d'un jeu vidéo mais j'ai jamais cherché plus que ça." Le coeurl, gigantesque, est comme toujours magnifique pour Rosendo. "Elle est capable de parler, mais globalement elle sert plutôt pour la garde et si besoin est, l'attaque." On en doutait pas, vu son apparence déjà ; intimidante pour tellement de monde. "Tiny Blitz, par contre, c'est vraiment juste pour faire joli." Qu'il se marre à dire, en le montrant aussi. "Il peut voler, ceci dit ! Je l'ai depuis peu lui, j'avais envie d'en prendre un second." Photo des deux ensembles à présent et sourire de daron fier pour Rosendo, avant de ranger à nouveau son portable. "Et je m'arrête sinon je peux en parler des heures." Grand sourire qui semble indiquer que, oui oui, des heu-res.

Et puis, il a aussi envie de l'entendre parler des araignées encore, parce qu'il avait jamais croisé de Spider-Man like encore et qu'il est curieux. Alors autant reconnaître qu'il connaît pas un mot, même si ça plonge Kuuno dans un embarras terrible qu'il lui aurait bien épargné... Alors il peut toujours le rassurer un peu, peut-être ? "Oh, vous en faites pas, c'est juste que l'anglais n'est pas ma langue natale, alors parfois des mots m'échappent." C'est devenu plus rare avec le temps passé ici, mais finalement il arrive encore à être surpris... Mais en vérité, en l'écoutant, il n'est même pas sûr de connaître le mot en espagnol non plus - à la fois si proche à l'écrit et si éloigné à l'oral. S'il ne saurait toujours pas le répéter à l'oral parce que pouf, déjà parti, au moins il saura l'identifier à l'avenir.

Et définitivement, Kuuno semble être un homme de science ; face à un homme de main, plutôt. Il sourit face à ce drôle de duo qu'ils forment ainsi, se disant qu'il est sans doute bien loin des gens que le chevelu doit fréquenter (s'il en fréquente) ; et il est un peu amusé à l'idée, même si désolé de le mettre si mal à l'aise. Pour autant, Kuuno accepte de lui montrer des 'trucs' et Roz n'ira pas pour le taquiner à lui demander quoi exactement - il sent que ça serait l'achever que de le faire. "Avec plaisir." C'est dit doucement, dans un sourire bienveillant ; comme il aurait pu faire avec Aurelio (même si ce dernier l'aurait envoyé chier derrière) ou d'autres grands timides comme ça. Il a cet avantage, Rosendo ; d'avoir croisé déjà bien des profils dans sa vie et d'être capable de s'adapter à eux tous. "J'adorerais en apprendre plus." Enfin, tant qu'il doit pas se faire épiler la main à chaque fois ! Quoique, c'est pas forcément désagréable pour le moment, vu que Kuuno n'a pas encore arraché la bande.

Alors il reste sur le ton de la douceur. "Vous me dites, si je parle trop ou quoi. J'ai tendance à être à l'aise avec à peu près n'importe qui, mais je peux comprendre si c'est intimidant. Je peux être plus calme, sans problème ! Juste pris l'habitude de tout le temps causer." Le boulot n'a pas aidé à ce niveau, parce qu'il était l'animateur de son étage, qu'Hermit avait toujours été plus tranquille que lui. "Mais profiter du silence, c'est souvent agréable aussi." Sans doute que même en sachant parler avec, les araignées ne sont pas les plus bavardes sur terre ; il imagine ça calme, Roz, capable de rester sur sa toile pendant des heures, à attendre qu'une proie se piège dedans.

Une communication simple, franche ; Rosendo peut tenter de se l'imager, parce qu'il ne connaît pas ça ; que même Loona est faite de ligne de codes, qu'on a programmé pour la rendre telle qu'elle est (parfaite) ; mais il peut comprendre cette appréciation d'une communication toujours sincère. Pour ça aussi que sa chère fifille est programmée ainsi ; sans possibilité de mensonge, d'avec l'espagnol et son propre caractère à elle. "Oh oui, plus ou moins. C'est surtout..." Il cherche ses mots, avant de sourire doucement. "Je me sens jamais seul, avec elle dans les parages." Parce qu'elle peut venir l'écraser à tout moment, venir lui casser les oreilles avec ces ronrons, réclamer des caresses à grands coups de têtes dans sa cuisse... Bref, une adorable "petite" créature qu'il aime de tout son coeur. "Me tentez pas trop." Qu'il a ajouté, en riant.

Quelque part, Rosendo aussi est simple ; à poursuivre ces envies sociales, faisant attention mais allant au gré de la conversation. Et face à la gêne de son hôte (que son ami doit penser être un ogre depuis le temps que Rosendo est parti de chez lui), il ne peut que lui proposer de l'épargner un peu mieux... Mais la réaction de Kuuno lui arrache un petit sourire, entre la compassion et le fait de le trouver... Mignon ? Peut-être pas le bon mot, mais voir un grand adulte comme lui s'étouffer dans ses propres mots a toujours quelque chose d'attendrissant, pour les êtres sociaux comme Rosendo sait l'être. "Je vois." Voilà ; juste ça, déjà. "Bon, ça tombe bien que j'adore le son de ma propre voix !" Qu'il plaisante, dans un grand sourire.

Se redresse à peine, regardant vers sa main avec une certaine part de curiosité. "Mais j'ai quand même une question qui va devoir te faire parler." Petite taquinerie ; décidé à le faire rire de tout ça, en soi. Et puis, la familiarité dans les mots qui s'installe, parce qu'à être aussi poli jusqu'à maintenant, ça semblait juste appuyer d'avantage encore un possible malaise. "Elles font toutes ça ?" Agite à peine ses doigts, pour dire quoi. "Ou juste les mygales ?" Ca y est, il était lancé ; mais il n'y avait pas qu'à lui dire qu'il pouvait ! "Dans l'Underapple, on a des araignées plutôt petites de ce que j'ai vu." Alors il est curieux, oui, de ce que les plus petites pourraient faire ou non.

TW : discussion sur les araignées.

Ils se comprennent ; chacun à sa manière de n'être jamais seul même sans présence humaine aux alentours. Et Rosendo peut d'autant plus admettre la chose s'il sait communiquer avec les araignées, que ça a beau être quelque chose de bien différent de leur conversation actuelle... Avec toute cette passion qui émane de Kuuno dès qu'il en parle. Rosendo pourrait presque en être envieux, de pouvoir vivre à ce point quelque chose qui passionne... Mais en vérité, c'est qu'il aime bien trop sa vie à l'heure actuelle pour ça ; qu'il se rend réellement à l'Arcana chaque jour avec l'envie d'y être ; même les jours où il a la flemme de bouger.

Finalement, ils se comprennent bel et bien.

Et la douceur dont Kuuno fait preuve apaise un peu Rosendo ; simplement parce que c'est adorable d'être ainsi si prévenant, de faire attention à lui dire qu'il est réellement sérieux, qu'il pourrait lui parler de Loona des heures, que ça ne serait pas un souci ! "J'en prend bonne note, alors." Dit dans ce sourire attendri, parce que Rosendo ne manque pas d'oreille attentive pour parler de sa fifille, après tout il a Love qui est passionné.e aussi par celle-ci (pas pour rien qu'il a déjà dit qu'il lui léguerait les deux) mais que ça le touche, réellement. "Faudrait la rencontrer, comme ça je pourrais vous montrer en même temps !" Aka ses fonctions, pour que ce soit pas trop nébuleux s'il n'y connait strictement rien.

Un échange d'informations, finalement, parce que la première leçon est demandée et Kuuno se lance avec enthousiasme dans le tout ; et Rosendo est ravi, écoutant attentivement, acquiesçant à chaque nouvelle info. Il ne savait même pas que les fourmis étaient considérés ainsi déjà de base ; et ça le fait sourire, se dit que tout l'Underapple est une fourmilière qui emmerde bel et bien ceux d'en haut. Et déjà une nouvelle question lui vient, pour savoir si toutes les araignées sont capables d'autotomie ; il semblerait que oui, mais après tout, il doit bien exister une exception à la règle... Mais après coup, il pense aux fait que les araignées connaissent des mues aussi (il lui semble ?) et que donc, ça doit être le cas en vérité. "C'est incroyable." Qu'il dit, sans ironie ; parce qu'il n'imagine pas ça un seul instant quand il fout une araignée dehors pour quelqu'un ; et que les rares chez lui sont, en général, regardé pendant quelques secondes avant qu'il hausse les épaules et laisse faire leurs vies.

Mais avant de rajouter quoi que ce soit, son interlocuteur change totalement d'attitude à nouveau - et le premier déjà avait amusé Rosendo - ce qui n'annonce rien de bon. Il ne faut pas attendre longtemps pour comprendre le pourquoi du comment, parce que Kuuno s'excuse pour quelque chose que, pourtant, Rosendo avait réclamé. Ce qui peut laisser entendre les années derrière à s'entendre dire qu'il devait sans doute arrêter de parler d'araignées. Ah, les gens ; tristement, le monde éteint toujours les flammes les plus vivaces sous le poids des remarques.

Quand Kuuno avance une main pour retirer les bandes, c'est celle libre de Rosendo qui vient à lui saisir le poignet pour le stopper dans le moindre mouvement. "Hey, tout va bien." Le saisit ainsi pour, peut-être, l'empêcher de fuir à nouveau. Ses yeux sont noyés sous les mèches de cheveux et le filet de voix semblait presque venir d'ailleurs tant il était aux antipodes d'auparavant. "J'ai réellement adoré t'entendre me dire tout ça." Mince quoi, sans ça, il n'aurait jamais su que y'en avait des semblables à des fourmis ! "Tout va réellement bien." Et il le relâche, simplement pour ne pas appuyer plus sur un contact peut-être inconfortable pour son vis-à-vis.

Le sourire de Rosendo revient. "Même si je veux bien quand même qu'on retire les poils, je crois que ça commence à me démanger." Et pour marquer la légèreté qu'il ressent, il se permet un rire. Puis ça a un petit côté frustrant de ne pas pouvoir parler avec ses mains aussi ; alors il en veut bien, vite, un peu de liberté ! "Tu sais, je crois qu'en rentrant, je vais voir pour regarder des documentaires. Tu m'as vraiment intrigué, sur toutes ces histoires de défenses." Extrêmement sérieux, aucun signe de sarcasme ou de mensonge. "L'auto... Tomie, là. C'est toutes les araignées ?" Oui, il a eu un doute sur le mot ; c'est juste parce qu'il l'a entendu pour la première fois. "Et il faudrait qu'on regarde sur l'argo la tête de l'araignée fourmis là ! Je suis curieux de voir à quoi ça peut ressembler !" Surtout au niveau des pattes, parce que les araignées ont un nombre précis de pattes, non ?

Rah.

Et oui, "on", parce que pour le coup, Rosendo a pas retenu le nom de l'espèce et que sa recherche sur l'argo risque de ressembler à "araignée fourmis" s'il le laisse faire ça seul.

L'irration ne vient peut-être finalement pas des poils de la mygale ; juste du fait qu'il sent que quelque chose s'est cassé dans l'interaction ; et Rosendo ne sait pas ce dont il s'agit. Sa tentative de relance tombe à l'eau et alors il s'enfonce aussi dans le silence, observant le visage de l'autre pour tenter de trouver la clef du mystère. Mais il ne peut pas deviner, Roz, si ce n'est d'avec les indices qu'il a pu déjà avoir... Et surtout, se dit qu'il l'a déjà rassuré sur s'il était emmerdé ou non - son franc parler n'est pas un mensonge, loin de là.

Alors quand le sujet revient finalement, il fronce des sourcils et cherche meilleure formule que celle qu'il a déjà pu employer. Ca se voit à cette manière qu'il a de plisser les yeux et de réfléchir intensément, avant de se décider que finalement, être un peu plus sincère et moins fanfaron serait sans doute le mieux pour cette fois. "Ce qui m'intéresse, à cet instant bien précis, c'est toi." Voilà, c'est assez direct et franc du collier ça, non ? Rosendo s'est aussi dit que de ne pas y aller avec le dos de la cuillère serait bien plus efficace. "Je sais que j'ai dit que j'adore le son de ma voix, mais je pose pas des questions juste pour m'entendre, hein !" Bon, sa nature a repris immédiatement le dessus et il a besoin d'user d'un peu d'humour tout de même. "Tu as une très belle voix, d'ailleurs." Le sourire se fait plus doux. "Tu devrais en faire profiter plus souvent ton entourage." Et parce que c'est un éternel tactile, sa dextre s'élève pour venir tapoter deux fois un avant-bras de Kuuno, avant de revenir vers lui.

Finalement, il se relève pour parvenir à extraire son portable de la poche de son jean et le tendre à Kuuno après l'avoir déverrouillé - surprenamment, son fond d'écran est sa petite soeur et non ces deux bestioles mécaniques. "Tiens, donne moi ton numéro !" L'objectif est clair pour Rosendo à cet instant : parvenir à dérider un peu ce pauvre homme et avoir la chance de le revoir sourire plus tard. "Enfin, sauf si tu n'as pas envie, hein. Tu peux aussi me dire si je suis trop envahissant et que t'aimerais mieux que je sorte de chez toi." C'est vrai que de base, il passait pas du tout la soirée chez Kuuno ! Rosendo avait légèrement oublié son ami, tiens - qui doit être prostré sous la douche pour être sûr que les araignées l'approcheront pas.

C'est un "non" franc et sonore qui s'échappe de Kuuno, à l'idée que Rosendo puisse déranger. C'est surprenant, certes, mais ça fait aussi très plaisir. Au moins il est sûr que l'autre n'acceptera pas par obligation ou gêne ; accepte réellement cette invitation à prendre son numéro et surtout, réellement l'intégrer dans sa vie. Alors Rosendo lui offre un sourire, même s'il le voit se détourner aussi soudainement qu'il avait dit "non" ; et parce que Rosendo n'a aucune idée de ce qu'il se passe, il vient à regarder autour pour tenter de trouver quelque chose à boire, parce que Kuuno a une toux. Mais il se rappelle pour de bon qu'il est en territoire inconnu et que dès lors, il peut pas juste aller à la cuisine et lui ramener de quoi boire.

Mince.

Pince alors les lèvres. "Tu as besoin d'un verre d'eau ?" Qu'il demande, pour que si oui, ils puissent demander où aller et lui ramener. Kuuno fini par se reprendre et ils peuvent alors échanger leur numéro, ce qui fait sourire le mexicain, parce que bienheureux de ne pas l'avoir importuné avec son caractère parfois un peu... Étouffant. "C'est plutôt à moi de te dire ça. Mais je te promets de ne pas abuser de ta gentillesse." (SAUF SI......) Et l'idée de cette close non dite fait pouffer un peu Rosendo, ce qui donne l'illusion qu'il a dit quelque chose qu'il estime drôle - alors que, très justement, il n'a rien dit.

Et désormais fort d'un nouveau numéro, il le note comme "Quno (araignée)" parce que d'un il a aucune idée de l'écriture exacte et la petite annotation pour, au cas où, pouvoir se le remémorer tout de suite si jamais l'autre homme ne lui écrit pas avant un moment. Le fameux qui lui demande le pourquoi du comment ; Rosendo change son portable, en réfléchissant à une réponse, mais... "Et pourquoi je m'intéresserais pas à toi ?" C'est qu'en vérité, il y a tellement de raison, contre pas une seule raison pour ne pas le faire ; l'homme est curieux de tout le monde. Parfois, c'est juste l'affinité qui n'est pas là et qui n'amène à rien de plus. "Attends, ne réponds pas !" Le stoppe tout de suite, en levant une main. "Je me ferais mon propre avis sur la question... Et toi aussi, d'ailleurs." Après tout, pas dit qu'il accroche à la personnalité de Rosendo - ça peut arriver.

"Faut que je retourne chez l'ami chez qui j'étais, voir s'il n'est pas enfermé quelque part en attendant mon retour." Souffle un rire. "Il a eu un peu peur de miss Muffet." Pour expliquer pourquoi il serait enfermé. "Je t'écris vite... En vérité, sans doute dès cette nuit, quand j'aurais fini de regarder un premier reportage." Rit de bon coeur, bien décidé à étancher toute sa curiosité désormais. "On se revoit vite ?" Propose ; Kuuno dispose.

La vérité est que Rosendo serait bien resté bien plus longtemps s'il avait pu choisir - aurait voulu découvrir le royaume des araignées ; et plus en douceur, aussi, Kuuno. Parce qu'il se rend bien compte qu'il l'a beaucoup brusqué tout de même. "Tu me raccompagnes ?" Juste pour éviter d'agir comme s'il était chez lui - et aussi pour redonner un peu de contrôle à l'homme sur la situation, si jamais ça peut l'aider à se remettre de tout ça. Dans tout les cas, qu'il le ramène à l'entrée ou préfère rester là, une main de Rosendo revient se poser sur un bras de Kuuno pour le saluer chaleureusement, accompagné d'un : "Merci encore ! Prend soin de toi, à bientôt !" Comme s'ils se connaissaient depuis déjà longtemps.