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Take ur fucking pills and shut up Ft. Alek

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take ur fucking pills and shut up
@Alek Kitanović  &  @Ishaan Ranjha
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10 Avril 2026 - « Spring Conv » à Solaris

Bon en gros tu fais comme d’habitude. Petites séances de démonstration dans la journée. Deux le matin et une en fin d’après-midi ça sera suffisant comme temps de pause. Puis moment dédicace rapide jusqu’à la fermeture du salon. Des questions ?  - Si j’avais des questions ? Oh bordel que oui j’en avais. Par exemple quand est-ce qu’on prendra en compte mon avis peut-être ou bien est-ce que c’est possible qu’on me voit un peu comme un être humain et pas simplement comme une attraction touristique parce que vos précieux 7 ne sont pas sur vos créneaux de disponibilité ? Ou peut-être est ce que c’est trop demandé de prendre en compte que je ne vais plus pouvoir bouger pendant plusieurs jours juste pour que les gens fassent mumuse avec leurs réseaux sociaux ? Parce qu’on peut discuter aussi de cela je ne serais pas contre le fait de mettre en place quelques petits critères. Je sens que je vais devoir annuler le dîner qu’on m’a commandé pour le début du weekend prochain, à ce tarif là j’irais en fauteuil sinon et ce n’est clairement pas le summum du glamour.  J’avais finis par hocher les épaules silencieusement, de toute façon que je sois d’accord ou non le programme était déjà établi avant qu’on ne vienne me le vomir dessus le jour J. Je sentais que la journée allait être terriblement longue. Je savais que la plupart des visiteurs ne venaient pas ici en ayant de sales arrières pensées, que certains seraient sûrement heureux du souvenir qu’ils allaient ramener chez eux, mais même ces bons sentiments n’arrivaient pas à retirer le mal-être que cette situation créait d’elle même. Fort heureusement il me restait encore quelque part en tête les bons conseils pour être souriant et agréable quelque soit la situation face au public. Moi qui détestait les bains de foule j’étais incroyablement servi pour le coup. Icarus venait faire sa promotion pour ses sorties du printemps. Les nouvelles émissions, les projets qui seront enfin mis en service dans les prochaines semaines et évidemment la liste des événements proches (auxquels je n’ai aucunement envie d’aller au passage).  Tant d’heures à passer à faire la bonne bouille devant le peuple avant d’aller m’enfermer chez moi a hurler de douleur pour ma moindre action. Quelle merveilleuse idée.

La journée s’était terminée comme j’avais pensé qu’elle le ferait. Mal. Enfin, les gens étaient adorables et j’étais vraiment sur le cul de constater que tant de personnes m’apprécient malgré mes absences répétées, mes quelques frasques ici et là et sûrement d’autres choses dont la presse people m’accable et dont je ne suis même pas au courant. Les tabloïds aiment créer des rumeurs et amplifier ce qui existe déjà alors à quoi bon se battre contre eux. Sans parler des gens que j’ai côtoyé lors de prestations qui racontent plus ou moins n’importe quoi pour un demi sentiment de gloire pendant quelques semaines. Je ne comprenais pas cette fascination que les gens ont pour la vie privée des gens, à toujours imaginer des choses improbables sans demander l’avis du concerné. De toute façon pour être foncièrement honnête, ma vie sentimentale est vide. Personne ne dort avec moi de manière régulière, personne ne vient discuter avec moi au petit dej. Un penthouse magistral sur Solaris, un espace immense avec un pauvre type seul dedans, la réalité est là. Et croyez moi que l’argent n’apporte pas vraiment la compagnie ou pas toujours la meilleure.

11 Avril - Penthouse Solaris #077 - le matin

Le cri de douleur que j’ai poussé au réveil à du au moins réveillé les deux étages sous le mien. C’était absolument immonde et inhumain de ressentir cela. Mes muscles semblaient tous être complément broyés et mes os se briser à chaque minuscule mouvement. J’avais anticipé le retour de bâton du salon, mais malgré les précautions de la veille avec mes médocs, c’était impossible pour moi de songer à me lever seul ce matin. Et je n’avais aucunement l’envie de passer le reste de mon weekend à regarder le plafond comme un poisson crevé au fond d’un lac regarderait le reflet de l’eau. C’est après un effort incommensurable que je saisis la petite boîte me reliant directement aux services d’urgence de la ville. Petit cadeau que l’on m’a fait après mes sept séjours consécutifs il y a plusieurs années. Bonjour excusez moi de vous déranger à cette heure ci … est-ce possible de m’envoyer une équipe pour un petit séjour chez vous ? …. Hum ? Comment ça a Nexus ? … d’accord on va pas faire le difficile. J’attends. c’est quoi encore ce bordel, comment ils peuvent être booke à Solaris ? Qu’est ce que je vais foutre à Nexus ils ont pas mes dossiers là-bas. Mais quelle merde — ce n’est qu’une demie heure après que les secours m’avaient extirpé de mon lit pour me faire grimper dans un fauteuil, direction l’hôpital. Finalement on s’y habitue à force. Ils avaient mon digicode, connaissaient mes petites habitudes à force.

Les portes automatiques s’ouvraient sous notre présence, le service administratif des admissions avait eu l’appel de l’autre centre hospitalier entre temps, me permettant d’économiser de précieuses minutes d’enregistrement. J’avais du me rendre ici deux fois ou trois en six piges alors je ne connaissais pas les lieux sur le bout des doigts, pas comme l’autre établissement qui était une seconde maison. On me grimpa en ascenseur au deuxième étage avant de finalement s’arrêter devant une porte entrouverte. Bonjour Monsieur Kitanović nous vous apportons une compagnie de chambre. installé depuis mon fauteuil je souris gentiment n’ayant pas spécialement envie de me faire une tendinite à faire un petit coucou. Après quoi on m’installe le plus confortablement dans le lit, me demandant au moins une dizaine de fois si la position était confortable ou non. Pour être honnête aucune position n’était confortable mais il fallait bien qu’ils aillent s’occuper des autres. Après validation, je laisse les secours quitter la pièce. Jugeant celle-ci de plutôt petite pour une chambre deux places mais bon, quand on est habitué à une seule de luxe c’est tout de suite moins impressionnant.

Bonjour … je suis désolé de venir perturber ta tranquillité de chambre. D’habitude je ne suis pas ici mais ailleurs il n’y a plus de place regardant vaguement l’individu en coin de l’œil. De toute façon je n’allais pas partir ailleurs et puis dans quelques heures je serais probablement aussi vivace qu’un raton laveur sous Xanax alors autant essayer de discuter maintenant. J’espère ne pas être trop emmerdant durant ce petit séjour, je m’excuse par avance si je te réveille la nuit parce que quand la morphine sera redescendue je vais forcément douiller fortement, c’était une quasi certitude.

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De tout ce qu’il avait pu imaginer, il n’aurait pas songé pire. Cela faisait quelques semaines déjà qu’il laissait traîner la sensation gênante à l’arrière de son œil droit. Il avait parfaitement conscience de ce dont il s’agissait, et n’avait aucune envie de se faire opérer. De par sa maladie, Alek avait toute une petite panoplie de complications qui n’étaient en soit pas graves, après tout, le pire était déjà arrivé, cependant ces “légers” détails se devaient tout de même d’être traités. Même s’il laissait parfois bien trop de temps passer... Ce n’était pas comme s’il était pressé maintenant, habituellement toute personne atteinte de la même chose que lui aurait rapidement consulté pour reculer l’échéance, dans son cas, il n’y avait plus rien à faire. Comme si la consommation de V avait définitivement déréglé son corps. Peut-être tout simplement que le corps humain n’était pas fait pour supporter deux mutations en même temps. Théorie qu’il avait bien été obligé de faire puisqu’aucun docteur n’avait voulu s’avancer à ce point. Il pouvait les comprendre en un sens, ce n’était pas chose facile d’avouer que quelque chose comme le vitae, supposé améliorer les vies des gens, aient pu avoir une conséquence toute autre sur lui. En soit, il avait eu beau être confronté aux meilleurs médecins possible, son géniteur ayant fourni tout l’argent possible sans débourser le moindre amour. Alek aurait préféré que les dépenses soient moindres de la part de Ranko, et avoir un peu plus de soutien. Il n’avait pas eu besoin de s’endurcir comme son « père » avait tant répété. Il avait eu besoin qu’on prenne soin de lui, quand les activités illégales tournant autour de lui l’empêchaient déjà d’entretenir la moindre relation sociale. Peut-être que Ranko n’avait eu que son bien à l’esprit comme il n’avait eu de cesse de le faire comprendre, jamais en ces termes, mais toujours de cette manière décalée. Alek n’en retirait maintenant aucun amour, et doutait clairement que son géniteur ait pu l’aimer un jour. Tout ce qu’il avait toujours voulu était un hériter à son entreprise, et il avait été déçu. Car Ranko avait toujours vu son handicap comme une faiblesse à laquelle il n’y avait aucun recours, comme un incapable qui n’irait nulle part, et peut-être qu’il avait eu raison, mais pas tout à fait. En fin de compte, Alek avait probablement trop bon fond pour pouvoir complètement accepter le rôle, s’il se donnait des grands airs et adorait manipuler et moquer, c’était parce que c’était ce qu’on lui avait appris. Ranko lui avait montré comment rabaisser les autres pour se montrer plus puissant, et lorsque cela n’était pas possible, éliminer la menace résolvait le problème. Ce n’était pas comme si son handicap aurait pu l’empêcher de donner les mêmes ordres que son père, peut-être même aurait-il été encore moins conciliant, peut-être que ne pas voir les larmes en plus de les entendre aurait fait de lui un monstre parmi les hommes. C’était un peu une réalité, et totalement un mensonge. Il avait appris ce genre de choses, ne comprenait pas comment évoluer en société autrement, pour lui, tout ce qui se déroulait autour de lui était un rapport de force, et il fallait être au sommet. Mais peut-être aussi que June avait une trop bonne influence sur lui. Juste un peu… Assurément trop à son goût. Il avait fallu qu’elle réussisse à tirer le meilleur de lui, sans jamais se fatiguer, jusqu’à ce qu’il mente un peu moins, qu’il se retrouve plus patient, plus calme. Bien évidemment, il lui arrivait toujours de réagir au quart de tour, on effaçait pas une vie entière en quelques mois, cependant il était bien plus… magnanime. Oui, voilà, c’était le mot qu’il préférait employer, pour ne pas avouer qu’il avait cette bonté à fleur de peau qui le rongeait de l’intérieur, cacher qu’il n’avait aucune idée de comment se comporter avec les autres êtres humains, et que tout ce qui lui faisait peur ou qu’il ne comprenait pas devait recevoir un coup de crocs.

Peut-être qu’April avait ce genre d’influence aussi, sans s’en rendre compte. Petite April toujours adorable qui avait une patience indécente avec lui, qui le laissait continuellement lui marcher dessus sans jamais piper mot. Petit bout de femme qui méritait cent fois mieux que lui, qui avait compris depuis bien longtemps qu’elle les considérait comme un couple bien qu’ils n’aient jamais posé les mots. Lui, la considérait plus comme un point de recul pratique. Pour les soirées où il n’avait ni envie de sortir, ni envie d’être seul. Pour les fois où il rentrait bredouille des centaines de soirées qu’il faisait, décidément bien trop ivre pour ne serait-ce qu’être quelqu’un de décent. Peut-être tout simplement qu’il avait l’alcool bien trop facile. Peut-être qu’il n’imaginait plus depuis longtemps une journée entière sans la moindre goutte d’alcool, et que s’il ne finissait pas à chaque fois complètement ivre, son alcoolisme n’était plus à prouver, pour personne d’autre que lui-même en réalité. Probablement qu’April essayait trop de bien faire, qu’elle voyait en lui quelque chose qu’il n’était pas prêt à donner, et qui ne serait jamais le cas. Pas à elle en tout cas. Il l’utilisait trop, la maltraitait sans même le faire exprès, avec ses silences à rallonge, et ses coups à sa porte à deux heures du matin encore plein d’alcool parce qu’elle lui “manquait” quand en réalité tout ce qu’il souhaitait était toucher le corps d’une femme. Cela dit, peut-être aussi qu’il commençait à prendre du recul sur la situation, maintenant qu’il avait compris l’importance que quelqu’un pouvait avoir. L’affection qu’il avait pour June était une toute nouvelle sensation pour lui, incapable de relations normales. Maintenant, il se présentait moins à sa porte, parfois sa petite conscience fragile venant lui murmurer que si un jour quelqu’un traitait June comme il traitait April, il tuerait cette personne de ses mains. La situation pourtant restait confortable, la jeune femme était toujours là pour lui, revenait plus que jamais à la charge puisque lui s’éloignait, sans même réaliser qu’il le faisait pour elle. Comme s’il était impossible de changer et d’en parler en en ayant pris conscience.

Peut-être qu’au fond, Jovanna avait raison. Peut-être que lorsque sa femme lui disait qu’il n’était qu’un lâche sur lequel on ne pouvait pas compter, c’était elle qui avait le plus raison.

Alek avait soupiré et reposé son téléphone, il ne savait pas s’il avait réellement bien fait sur ce coup là. Dire à April qu’il n’allait pas être disponible ce soir parce qu’il passait la soirée chez sa sœur, sans jamais révéler qui était sa sœur, de toute évidence. Juste un prénom. Personne n’avait besoin de savoir que June était Héméra. Personne qui puisse s’en servir. Car Alek se méfiait, de tout et de tout le monde, et pour la première fois de sa vie, il essayait plus de protéger quelqu’un d’extérieur que lui-même. June à qui il avait dit que tout irait bien, à qui il avait expliqué la situation, un simple oedème à l’arrière de l'œil, chose qui pouvait arriver avec sa maladie. Qui était déjà arrivé oui, une opération prétendument simple pour ne pas l’inquiéter, mais en réalité, qui l’était un peu dans son cas. Ce n’était pas comme si le chirurgien qui allait s’en occuper risquait de lui faire perdre la vue, pas vrai ? Non, June n’avait pas besoin de venir le voir, il sortirait bien vite. Et les choses s’étaient accumulées.

La chirurgienne à laquelle il s’adressait habituellement était en “congé maternité”, comme s’il avait à subir que les gens décident de faire des enfants et ne prennent pas de dispositions pour être remplacés. C’était ainsi que pour avoir un chirurgien compétent (ou à peu près) sans avoir à attendre des mois et des mois, il se retrouvait à l'hôpital, avec son personnel toujours débordé, aucune nouvelles, aucunes infos claires. L’opération était passée du soir même au lendemain matin, et il enrageait. Il n’avait aucunement prévu de passer la nuit ici en plus de la journée, lui avait pensé passer la nuit en surveillance comme habituellement, et voilà qu’on le mettait à la diète pour en plus ne l’opérer que le lendemain matin, et déjà dans cette tenue affreuse qui le laissait à moitié nu ?! Incroyable. Aussi, lorsque la porte s’était ouverte, il avait failli sortir de ses gonds. Non seulement personne n’était capable de prononcer son nom correctement ici, mais en plus de ça, on lui apportait de la compagnie ?!!! Il avait pourtant bien dit qu’il serait prêt à payer plus pour qu’on le laisse seul, mais visiblement, Germaine de l'accueil, aussi agréable qu’une porte de prison, avait oublié comment faire son travail.

- Kitanović. Avait-il corrigé en grognant, ne répondant pas grand chose de plus.

Déchirure activée, pour aller “observer” ce qu’il se passait, vu comme ils essayaient tant bien que mal de mettre l’inconnu dans une position confortable, il était presque surpris de ne constater aucune protubérance qui aurait signalé la présence d’il ne savait quel plâtre ou attelle quelconque. Non, de ce que les ondes sonores lui rapportaient, il n’y avait rien de physiquement notable, du moins, pas de spectaculaire. Qu’en savait-il après tout, peut-être que l’homme avait des blessures absolument partout, son pouvoir ne lui permettait pas une telle précision. Décidant qu’il n’en avait au final rien à faire, et que le mieux serait de ne pas faire attention à cette présence, faire comme s’il n’existait pas pour se donner la sensation d’être seul. Alek s’était donc replacé dans son lit en marmonnant jusqu’à ce que l’autre ne décide de parler. Ah, parce qu’il fallait qu’ils fassent ami ami en plus ? Voilà qui était de mieux en mieux… Il avait soupiré et haussé les épaules sans pour autant tourner la tête vers lui.

- On est deux. Je ne suis habituellement pas ici non plus, et c’est des idiots. Avait-il lâché d’un air las puis un long silence. T’inquiète… June lui aurait probablement dit qu’il n’était pas nécessaire de dire qu’il l’avait déjà emmerdé en lui parlant, alors… autant tolérer, au moins essayer. Et hm… Il avait pris une grande inspiration. J’imagine qu’ils t’ont saoulé mais que t’es pas bien installé, hein ? Il avait eu un léger rire moqueur. Vu que j’imagine qu’on est partis pour les banalités du lieu…appelle moi Alek, et la question à dix millions, probablement une première à poser à l’hôpital n’est-ce pas :  qu’est-ce qu’il t’arrive ?

Est-ce que c’était assez sympa ? Il n’était même pas certain, mais c’était quand même bien mieux que tout ce qu’il aurait pu faire par le passé. Il aurait probablement répondu quelque chose dans le genre “écoute, le fait de partager une chambre ne fait pas de nous des amis, chacun sa merde.” et se serait tourné mais enfin…

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Installé je ne sais comment dans le lit médicalisé, avec la super télécommande qui fait « vrrr brrr » quand on active la redressement ou l’allongement du dossier, je lance un regard à demi blasé aux soignants enfin en l’occurrence aux pompiers. Les gars vous êtes gentils mais physiquement il n’y a rien qui peut me convenir alors laissez moi glander le nez en l’air en attendant qu’on vienne me filer je ne sais quel médicament. Non vraiment ne vous emmerdez pas avec ça … ils vont me filer un truc tout à l’heure … merci d’être venu me chercher au moins … faisant un petit   « Vrrr brrr » pour me mettre en position demie assise pendant le temps où ça ira. Qu’est ce que je n’aime pas ces draps qui grattent, un véritable cauchemar c’est presque désagréable. Je laisse les brancardiers sortir avec tout leur matériel avant de tourner légèrement la tête envers monsieur je sais plus quoi, mon colloc de chambre quoi. J’aurais bien remué les épaules pour acquiescer mais on va éviter de trop gigoter tout de même. D’habitude j’ai ma chambre privative à Solaris … la même d’ailleurs. Après j’ai rien contre toi mais ça n’a pas l’air d’être les plus … doués non plus je te l’accorde. mais bon c’était soit je finissais dans une chambre quelconque soit je ne bougeais pas de deux jours de mon plumard et ce n’était pas possible non plus. J’espérais juste qu'ils n'avaient pas chié la transmission des données et des papiers avec l’autre établissement parce que ça risque de me gonfler un tantinet si je dois faire leur travail en plus du reste. Il faut tout leur expliquer c’est incroyablement épuisant.   Effectivement je ne suis pas confortablement installé. De toute façon le lit est dur, les draps sont rêches et j’ai mal. Rien ne va dans cette équation. et le fait de râler n’allait certainement pas changer les choses non plus j’en avais conscience mais laissez moi être grincheux. De toute façon je n’y vais pas de gaieté de cœur ici et rares sont ceux qui s’habituent aux lits d’hôpitaux.

Alek .. challenge on oublie pas dans une demie heure le prénom. Je ferme les yeux quelques secondes avant de percuter. Il n’a pas grillé qui j’étais parce qu’il a pris un rhume du cul avec sa tenue d’opération ou juste il ne me connaît pas et j’aurais enfin la paix. Oh pitié la deuxième solution. Quoique le rhume serait une perspective très drôle. Tu peux m’appeler Ishaan ou Isha … ou je m’en fous un peu à vrai dire. Avant de pousser un petit soupir, il veut vraiment que je lui raconte ou c’est juste la politesse du moment, histoire que l’on ne passe pas pour deux cons qui ne parlent pas dans quinze mètres carrés. Je pris une longue inspiration, ignorant totalement la vague de petits bruits qui indiquent des notifications sur mon téléphone, je m’en fous un peu actuellement. Conséquences merdiques de mon pouvoir … après grosse utilisation, j'ai extrêmement mal aux muscles et aux os. Juste je ne peux pas bouger. Ça dure en général de deux à quatre jours. Donc j’ai un peu l’habitude des hostos démerde toi avec l’info c’est suffisant. De toute façon il n’est pas médecin qu’est ce qu’il va faire? C’est bon la compassion je m’en fous, ce n’est jamais sincère mais uniquement par intérêt. Je finis par le regarder un peu plus attentivement Opération pour tout à l’heure ? … tu dois pas avoir chaud là-dedans … roh ca va hein ! Si on ne peut plus taquiner les gens. Franchement si y a bien un endroit où je n’aime pas avoir le cul à l'air c’est bien ici. Paye l’intimité et c’est moi qui dit ça .. l’hôpital qui se fous de la charité. En général je n’avais jamais d’opération sauf une fois quand j’étais gamin et que je n’avais pas encore déclenché ce don à la con. Parce que faire du vélo sans les mains est une idée potentiellement débile. Mis à part ça … rien à signaler.


L’ouverture peu discrète de la porte me fit sursauter et accessoirement bien mal. Bordel ils ne savent pas ouvrir une porte ici. Je soupire longuement avant de poser mon regard sur l’infirmier et son assistante Bonjour monsieur, j'espère que tout va bien ici on va s’occuper de vous. On a reçu les indications de nos collègues de Solaris . — mignon mais un peu con non ? Non si ça allait je ne serais pas ici. Je garde quand même un sourire poli même si j’ai déjà dû l'insulter en trois langues différentes dans ma tête. Bref, de toute façon je ne vais pas me barrer en courant alors autant continuer sur la lancée hein. On va vous faire une première injection sur une heure trente et on reviendra ce soir pour voir si tout va bien d’accord ? … . J’suis pas médecin j’imagine que vous avez de bonnes idées. Au passage vous êtes plus mignon que l’assistant de mon docteur de Solaris. On va espérer que ce ne soit pas votre seul argument monsieur … Johnson dis-je en lisant rapidement le badge accroché à sa chemise. Voilà maintenant que le malaise était posé, c'était parti pour le cathéter avec la bonne vieille morphine dedans. Autant dire que la petite aiguille plantée dans mon bras ça fait mal à ce stade là. Allez seconde salve d’insultes mentales pour se détendre avant que le processus ne soit achevé. Vu le prix que je paye ces putains de soins j’espère que ça sera assez rapide à fonctionner. D’autant plus que ces connards de Icarus sont capables de m’appeler dans deux jours. Oh eux aussi ils vont finir par aller se faire foutre un jour — pas aujourd’hui j’ai un loyer excessivement cher à payer mais un jour. Une fois tout le merdier posé, je les laisse quitter la chambre non sans ronchonnements de douleur, mais ça devrait s’estomper dans quelques temps normalement. Je regrette déjà mon médecin habituel. Mais monsieur est en vacances donc forcément personne ne veut prendre le relais là-bas ou dans deux mois et je n’ai physiquement pas deux mois de disponibilité d’attente. soufflais-je a mon colloc qu’il veuille l’entendre ou non. Je m’excuse de ne pas avoir un emploi du temps de douleur compatible avec le service médical, la prochaine fois je ferais attention promis.
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 Les pompiers s’agitaient autour de l’inconnu, et Alek, parmi tout ça n’avait fait qu’entendre le vrombissement de cette télécommande de malheur, qui envoyait des ondes sonores brouillant le peu qu’il distinguait déjà de la scène. Mais pire que tout, il avait en plus fallu qu’il se mette à parler, et Alek avait bien été obligé de répondre. C’était le genre de choses qui se faisaient en société n’est-ce pas..? Et après tout, il avait déjà décidé d’être un peu moins mauvais, parce que cela ferait plaisir à June, parce que la douceur qu’elle avait l’y forçait un peu aussi. Que l’influence qu’elle avait sur lui était plus que palpable, si forte qu’il lui semblait même que Jovanna avait remarqué. Sa femme se faisait un peu moins piquante ces derniers temps, et il espérait que c’était parce qu’il avait un peu changé aussi, et pas parce qu’elle préparait un mauvais coup, bien que cela soit bien plus probable. Il avait donc hoché la tête aux paroles. Oui, lui aussi avait habituellement sa chambre privative mais… Il avait eu un petit tic du sourcil. Chambre privative, à Solaris, comme lui avait d’ordinaire dans le Nexus. En soit, ils étaient donc clairement deux riches qu’ils avaient mis dans la même chambre, et un instant, Alek s’était demandé s’ils avaient fait exprès. S’ils s’étaient dit que peut-être, ils s’entendraient bien sous prétexte que tous deux étaient d’un monde à peu près similaire. En réalité, il doutait clairement qu’ils fassent partie du même univers… Autant creuser un peu, juste par curiosité. Intérêt qui venait toujours lui vriller les pensées et les tripes alors qu’il faisait tout pour se montrer distant, parce que s’impliquer c’était plonger dans il ne savait quoi qui allait clairement virer au drame, c’était ce qu’on lui avait toujours appris. Les sentiments, c’était une faiblesse, mais depuis qu’il connaissait June, il se demandait si c’était réellement le cas. Avec sa soeur, il pouvait être lui-même, il pouvait avancer et être réellement soutenu, chose qu’il refusait autant à lui-même qu’aux autres. Bon, quoi qu’il arrive, il ne s’agissait que d’un colocataire temporaire, une nuit d’hôpital tout simplement, ce n’était pas comme s’ils allaient sortir de là meilleurs amis. En réalité, Alek doutait presque que la conversation dure plus de dix minutes.

Il avait eu un léger rire à peine audible pour confirmer qu’ils n’étaient pas doués, puis avait relevé un peu le museau, c’était tout à fait vrai, que le lit était dur, les draps grattaient, c’était insupportable. Il avait presque l’impression qu’ils avaient décidé de lui donner une couverture en papier de verre. Sans vouloir en rajouter, évidemment… Mais enfin, il pouvait au moins être reconnaissant de lui, ne pas avoir mal. Il avait seulement une gêne derrière l’oeil, qu’il ne fallait pas négliger mais qui n’était pas douloureuse à proprement parler. L’autre semblait en bien piteux état à comment il s’exprimait, et Alek aurait bien été le dernier à pouvoir lui reprocher ses jérémiades. C’était que lorsque lui n’allait pas bien, il pouvait être le pire des geignards, alors il pouvait comprendre. Avoir mal, ça mettait de mauvaise humeur, peu importe si la douleur était physique ou mentale, il s’y connaissait plutôt bien…

Ishaan donc, Isha s’il le désirait. Alek avait hoché la tête, ce ne devrait pas être trop difficile à retenir, assez inhabituel pour rester en tête, pas assez compliqué pour s’échapper aussi vite que c’était venu. Mais là, il y avait plus important, et plus gênant. Les petits sons à répétition du téléphone de l’inconnu, qui ne faisaient que retentir ce qui lui semblait être toutes les deux secondes, et il avait désactivé sa déchirure en serrant les dents, ainsi que les doigts sur la couverture. Surtout, respirer, ne pas tout de suite lui ordonner de couper son engin de malheur. Civilisé Alek… Il avait pris une grande inspiration, prenant plus sur lui que ce qu’il n’aurait pensé possible vu son agacement général à cause de cette journée. L’information qui s’était pourtant glissée à ses oreilles juste après avait eu le don de lui faire pleinement tourner la tête vers Ishaan, yeux tournés vers lui sans le regarder, un léger décalage peut-être, il s’en fichait bien, il levait juste le bout de son nez en direction de l’origine de la voix, plus encore sans son pouvoir activé qui aurait vendu la mèche sur l’emplacement exact de son visage. Deux à quatre jours de souffrance pour l’utilisation d’un pouvoir… Il avait eu une petite mine qui semblait dire qu’il restait perplexe tout en ayant un début de compassion. Encore heureux que son propre don n’ait pas ce genre de conséquences… Alek avait froncé les sourcils une seconde. Comment ça, une légère teinte de compassion sur les traits ? Depuis quand est-ce qu’il s’inquiétait pour quelqu’un d’autre que lui-même, encore plus quand il ne connaissait pas la personne du tout. Bon, il faudrait qu’il parle avec June de l’influence qu’elle avait sur lui. Ou alors, peut-être que celle là, c’était April ? Il n’était même plus certain en fin de compte. Mais alors Ishaan avait rajouté une phrase qui avait eu le don de le faire sortir de ses gonds en une seconde, si agacé par l’incompétence du personnel hospitalier qu’il n’avait même pas noté tout de suite la petite taquinerie qui avait suivi. .

- Tu parles ! Avait-il pesté. Ils font ce qu’ils veulent ici !! On m’habille avec ce truc de malheur pour ensuite venir naturellement m’annoncer que suite à je ne sais quel problème, je ne serai pas opéré pour ce soir, mais demain matin mais que au moins, j’étais déjà prêt. Il avait tapé du poing sur le bord du lit. Une bande d’incompétents, vraiment, j’aurais même remis mes vêtements mais la bonne femme qui est passée m’annoncer ça en coup de vent m’a juste dit qu’ils sont sur la chaise, je la soupçonne de l’avoir pointée du doigt en oubliant un léger détail. Pour illustrer son propos, il avait passé sa main ouverte plusieurs fois devant ses yeux, petit mouvement comique montrant qu’il ne voyait rien. Bon, on s’entend, je suis pas stupide, j’aurais pu les chercher et les trouver assez facilement, mais maintenant que je suis là… Il avait roulé des yeux, agacé, tic gardé depuis trop d’années maintenant. Mais sinon, non ça va, j’ai pas froid… Réalisation soudaine. Hein ?

Pas le temps de poser plus de questions, que la porte s’était ouverte, le coupant dans toute tentative de questionnement complémentaire. De toute manière, le doute avait été très vite dissipé, et Alek avait remonté la couverture jusqu’à son cou en fronçant les sourcils. Il rêvait là, ce n’était pas possible. Est-ce qu’ils l’avaient vraiment laissé là, dans cette tenue, dans cette minuscule pièce avec… et bien, avec un homosexuel ?!!!

Non vraiment, ils me laissent le cul à l’air avec un gay là ???

Il fallait dire que si depuis qu’il connaissait June, son avis sur les relations entre personne du même sexe avaient grandement évolué, il n’était toujours pas un modèle en la matière. L’idée seule que l’homme puisse être bisexuel ou il ne savait quelle autre orientation puisqu’il avait cru comprendre qu’il y en avait toute une panoplie ne lui avait même pas effleuré le crâne. Bon… La distance était respectable en tout cas, du moment que chacun restait dans son lit. Une autre question était néanmoins venue lui titiller le crâne. Qui diable était ce type pour qu’ils soient aux petits soins à ce point avec lui ? Alek n’avait eu droit qu’à être presque jeté dans cette pièce, et absolument personne n’était venu lui dire qu’ils avaient bien reçu les indications de sa clinique habituelle, ni ce qu’ils comptaient faire pour que sa soirée déjà mauvaise le soit un peu moins. Il avait donc à peine écouté ce qu’Ishaan disait, alors qu’ils étaient dans des cas un peu similaires en réalité.

Bon, Alek, respire, tu vas pas en mourir, demain c’est fini.

Il avait repoussé l’envie d’envoyer un message à June pour lui dire qu’en réalité, si, il aimerait bien qu’elle passe. En soit, elle avait surement d’autres choses à faire, et puis l’attirer dans un lieu public n’était pas forcément un des meilleurs moments pour elle, sans parler du fait qu’il n’avait pas très envie que qui que ce soit se demande pourquoi elle venait voir un parfait inconnu à l’hôpital. Il s’était donc raclé la gorge, reprenant un peu contenance, alors qu’il baissait un peu la couverture, pas autant que juste avant, il ne fallait pas non plus trop lui en demander, mais il n’allait pas la garder jusqu’à son cou. Il valait mieux changer de sujet… Il avait pris une grande inspiration.

- Ma chirurgienne est en congé maternité. Avait-il répondu presque par automatisme, d’un ton peut-être un peu trop sec. Il t’a piqué comme un barbare pour que tu grognes comme ça, ou t’es juste vachement plus en pls que ce que tu veux montrer ? Avait-il demandé, en un sens, ça l’arrangeait de savoir…  Bon, et sinon t’es qui ? Ils te déroulent presque le tapis rouge, j’ai pas eu le traitement aimable que t’as hein. Ou alors je suis tombé sur la vieille aigrie, j’en sais rien… Il s’était un peu enfoncé dans le lit, sourcils désespérément froncés. On notera qu’ils m’ont même pas demandé si j’avais besoin de quoi que ce soit hein, le fantôme de la pièce quoi. Il avait lâché quelques insultes en serbe. Service de merde…

En réalité, il était plus que mal à l’aise, autant parce qu’il avait l’impression qu’on le considérait comme absolument n’importe qui, mais surtout parce qu’il n’avait aucune idée de comment se comporter en la présence d’Ishaan. Il ne savait ni qui il était, ni s’il avait besoin de faire quelque chose de particulier, tout ce qu’il savait c’était qu’il venait de l’entendre draguer un homme, et cela était un problème. L’était-ce ? Il n’était même pas certain, il n’était plus certain de rien depuis quelques temps en réalité, et c’était surement ça, qui le rendait si aigri. Tout le monde autour de lui s’acharnait à le rendre fou ces derniers temps, à remuer tout ce qu’il pensait, et tout ce sur quoi il s’était construit. Regarder en arrière et réaliser ses erreurs de jugement et ses actions discutables n’était pas un exercice qu’Alek faisait facilement. Il y était pourtant bien obligé avec tout ce qu’il se passait autour de lui, et il était terrifié. Parce qu’il ne savait plus sur quel pied danser, et qu’il n’avait jusque là jamais éprouvé ce genre de choses. Peut-être que Ranko avait raison en réalité. Les sentiments rendaient faible.
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Je dois avouer que les compétences de certains médecins et membres du personnel laissent souvent à désirer. Surtout quand on a besoin d’eux de manière très spécifique, en général il y a toujours un « mais » qui se glisse quelque part. Cela dit, j’avais esquissé un petit sourire taquin à la réaction de mon colocataire. Dans sa situation j’aurais sûrement poussé une bonne gueulante mais bon, ce n’était pas mon problème actuellement et je préférais lui que moi. Je pose mon regard en direction de la chaise en question et effectivement il y avait un petit tas de vêtements dessus. Ha d’accord … je comprends pourquoi il ne m’avais pas percuté. Il ne percute pas beaucoup visiblement, vu sa gestuelle. C’est bien qu’à moi que ça arrive de tomber avec le seul mec qui voit rien de l’hôpital.  Bon au moins j’aurais la paix sur certains points, j’avais aucune envie de justifier un refus de selfie dans un lit d’hôpital. Ce qui en soit faisait sens mais les gens … on sait tous que certains ne sont clairement pas les chips les plus craquantes du paquet. Tes affaires sont bien sur la chaise elle a pas raconté n’importe quoi. Mais à ta place j’aurais claqué le meilleur scandal de la semaine. Un de plus.  parce que j’étais un peu habitué au fait que des demandes basiques passent pour des caprices, donc en soit je n’étais pas à l’abri que l’un d’eux sorte aujourd’hui. J’suis désolé pour toi. C’était pas sympa qu’elle te dise et fasse ça. et c’était sincère. Le type il voit rien et ils se permettent quand même d’être peu professionnels avec lui. Vraiment les hôpitaux  « bas de gamme » c’est quelque chose de curieux. Je ne suis pas en compassion extrêmement élevée non plus mais ça me foudroie quand même ce genre de comportements. Après, si je devais relever des actions et paroles particulièrement deguelasses je pense que je ne classerais pas les soignants dans le top trois des pires connards de la ville.

Ce n’est qu’à l’arrivée des médecins enfin du docteur et de son assistante plutôt, que les premiers soins ont enfin pu commencer. Amen. De toute façon en cas de problème vous avez la petite sonnette on viendra vous voir vous savez. — Je sais mademoiselle je sais mais bon je ne vais pas vous emmerder toutes les vingt minutes non plus. Et puis aussi pour le confort de l’autre type, aucun de nous n’est impatient d’avoir un défilé de docteurs dans la chambre. Ne vous en faites pas j’ai l’habitude … mais ça devrait aiiie … aller piqure de merde. C’est dingue d’a quel point je ne supportais rien dans ces cas-là.  Je souffle un peu avant qu’ils ne se décident de me laisser pour aller s’occuper des chambres voisines. Après quoi, je relève un sourcil en direction de Alex … Alek. Voilà avec un K. Nan il a bien piqué … j’ai juste très mal. Ça devrait passer j’y crois. — Je prends enfin cet horrible téléphone, regardant rapidement les notifications qui comme je m’en doutais, n’avaient absolument aucun intérêt. Entre de spams pour des conneries, des identifications où je n’ai rien demandé et également des messages vocaux à la pelle. En fait je ne peux pas être mal juste en paix … c’est l’idée. Je finis par poser mon regard dans sa direction après un blanc magistral. Ha oui merde.   Je suis un .. une … non un bouche trou de Icarus. Une « personnalité publique » … là pour remplacer si l’un de leurs mutants de leur vivier principal n’est pas disponible ou refuse quelque chose. bordel que c’était salé comme réponse. J’aurais pu juste répondre « une ex star de télé » ou « un mec qui vend son temps » mais non … non si on peut vomir allègrement sur Icarus on ne va pas s’en priver. De toute façon il n’ira sûrement pas couiner au service com de Icarus parce que je suis « pas gentil » et pas commercial non plus. Rien à carrer.

Ils sont un peu obligés d’être sympas avec moi parce qu’ils savent qui est sur mon dos. Concrètement ils s’en fichent de moi mais si la petite « star » de Icarus est pas apte à faire ce qu’elle a à faire à cause d’eux ça risque de chier fort. Donc ce n’est pas moi. en parlant du loup. Nouvelle notification. Un message vocal. Je soupire fortement avant de le lancer, de toute façon je m’en fiche qu’il écoute, une fois encore, il va aller raconter quoi à qui? Sans preuves en plus.

Bonjour Ishaan, ici le service communication et presse de Icarus corp. Nous sommes au courant de votre admission au service de soins de l’hôpital de Nexus. L’équipe vous souhaite un bon rétablissement. Nous aimerions cependant débrief un peu sur l’interview accordée à l’un des prestataires de notre salon d’hier. Vous comprenez que vous n’avez pas eu l’attitude attendue de la part de l’entièreté du service que je représente. C’est pourquoi nous vous demandons de passer au bureau dès que possible afin de relever les modifications à effectuer pour la prochaine fois. Vous avez d’ailleurs été placé sur un autre salon à Neo Arcadia pour de nouveaux produits. Évidemment ce n’est pas une invitation, c’est obligatoire. Excellente journée à vous

Deuxième blanc magistral. Je venais sincèrement de me faire engueuler par une nana que je ne connaissais pas et qui en plus devait simplement lire un script qu’on lui avait refilé ? On dirait — « excellente journée » ta gueule. dis-je avant de mettre mon appareil en silencieux et de le poser dans un coin du lit pas trop loin au cas où. Je ne savais pas que c’était jouable autant de condescendance dans un même message de la part d’une stagiaire d’un service de merde. Un long … très long soupir d’exaspération conclu cette réaction Et sinon tu fais quoi toi ? … steuplait ne me dis pas que tu bosses pour eux je vais canner. Parce que je ne connaissais pas tout le monde de tous les services et vu le monde qu’il y a dans leurs locaux j’aurais juste pas de bol qu’il soit l’un d’eux. Dans tous les cas, je n'ai pas hâte d’aller vers eux dans quelques semaines. J’espère juste que Solaris aura une petite place ce coup ci.

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Alek avait doucement haussé les épaules. Il se doutait que ses affaires étaient effectivement sur la chaise, le problème était qu’elle ne lui avait pas indiqué où était ladite chaise, et si en réalité il aurait pu trouver de lui-même sans la moindre difficulté, il estimait que cela aurait été la moindre des choses. Visiblement, ce n’était pas le cas. Est-ce que la surcharge de travail excusait la situation ? Peut-être. Peut-être que si elle était à sa soixantième heure de travail consécutive, cela expliquait qu’elle n’y ait pas pensé, qu’elle fasse moins attention. Cependant, ce n’était pas le genre de pensées qui venaient remuer ses petites méninges, peut-être un peu trop égoïste pour mettre le malheur des autres avant le sien. Concernant le scandale, il comptait bien le faire, dès qu’il serait sorti de là. Il se méfiait de tout et tout le monde, et si cela avait été lui à leur place, il aurait tout fait pour rendre le séjour désagréable au possible, et plus long que jamais. Trop rancunier, et trop mauvais aussi, parce qu’il n’aurait jamais la patience de gérer des personnes qui n’étaient pas capables de comprendre que parfois, les imprévus arrivaient. En soit, il exigeait l’excellence des autres envers lui, mais ne donnait pas réellement le change, preuve en était la manière qu’il avait de parler de l’infirmière qui était passée, dont la voix âgée lui avait au passage clairement signifié que la draguer n’avait aucun intérêt. Elle n’avait rien pour plaire, pas aimable, vieille, peu attentive, tout ce qu’elle aurait dû être dans son travail en fin de compte. Il avait néanmoins un peu tiqué à la suite, d’accord, ce n’était pas sympa, cependant il s’était attendu à ce qu’Ishaan en rajoute, pas qu’il se mette à le plaindre, amoureux qu’il était de mal parler des autres.

Il n’avait néanmoins pas pu répondre qu’il prévoyait bien de leur en faire voir de toutes les couleurs pas plus tard que la seconde où il allait être autorisé à sortir, puisque non seulement des gens avaient fait irruption dans la pièce, mais en plus il était maintenant là à se paniquer pour rien. Comme si l’orientation sexuelle de l’homme dans la même pièce que lui - qu’il avait été bien prompt à nommer d’ailleurs, sans rien en savoir - avait de quoi être une menace. Et le personnel qui se mettait à être tout doucereux avec lui… Alek fulminait intérieurement, et surtout avait rapidement réalisé qu’ils n’avaient probablement pas mis n’importe qui dans sa chambre. Est-ce que c’était volontaire ? Est-ce qu’ils s’étaient dit que par manque d’espace, on allait mettre la star avec le pauvre type aveugle de la 112, risquait pas de reconnaître la personne avec lui. Paranoïa en tâche qui venait brouiller les pensées. Il n’aimait ni les manières des personnes de cet hôpital, ni les pensées qu’il leur attribuait, probablement fausses en réalité.

Questions posées pour échapper à l’angoisse qui venait lui retourner les tripes, pour faire comme si tout allait bien et être un peu plus tolérant. Cela aurait fait plaisir à June, probablement. Oui, mieux valait se raccrocher à cette pensée pour ne pas déraper. En soit, peut-être qu’elle aurait simplement dit qu’il n’y avait aucune gloire à être normal, et elle aurait été dans le juste, cependant, il venait de loin. Alek, terrifié par tout ce qu’il ne connaissait que trop mal, crainte qui se transformait en agressivité, comme une bête sauvage acculée qui montrait les crocs. Et Ishaan, qui n’avait rien demandé, qui se prenait sans doute bien plus de réflexions désagréables que tout ce qu’il aurait pu lui faire, car tout imbécile qu’il pouvait être sur le sujet, il n’était pas profondément mauvais. L’idée le répulsait, cependant il essayait un maximum de partir du principe que ce qui ne se passait pas dans son lit ne le concernait pas. Il fallait seulement que ces gens se tiennent à distance de lui, leur parler, pourquoi pas, il pouvait le faire, avoir des propos quels qu’ils soient un peu tendancieux envers lui, et Alek ne savait plus fonctionner. Ishaan qui avait heureusement fini par s’occuper de cette horreur de téléphone qui ne faisait que hurler à tout va, mais qui ne répondait pas réellement à la question en fait, qui se contentait de dire qu’il était une personnalité publique, comme si le fait qu’il ait formulé la question de la sorte ne disait pas tout simplement qu’il avait compris ça. Cela dit, Alek avait un peu relevé le museau, et incliné un peu la tête, piqué de curiosité. S’il n’allait rien en dire, de toute évidence, ce que cet homme disait, c’était que c’était lui qu’on appelait lorsque June par exemple n’était pas disponible, hm ? Quelqu’un de quand même important du coup, et sa manière de parler d’Icarus… Alek avait pris un instant pour y songer. Plus il en entendait parler, plus il voyait la corporation comme une immense toile dans laquelle les personnes s’embourbaient, rendait certains reconnaissants, certains terrifiés, et dès que cela n’allait plus, ne convenait plus en réalité, il n’y avait plus réellement d’humain. En fait, il n’y avait pas de grande différence entre la manière de fonctionner d’Icarus et celle de l’entreprise familiale dont il avait hérité. Les moyens étaient différents bien sûr, et il y avait beaucoup moins de personnes à gérer, mais enfin… Il avait déjà une dent contre Icarus, de n’avoir jamais réellement pris soin de sa sœur, de seulement avoir fait le minimum possible en présentant ça comme une faveur. Parce qu’ils ne l’avaient même jamais informée que sa mère était décédée, alors qu’à son sens, Icarus avait tous les moyens possibles pour le savoir. Savoir s’ils avaient caché volontairement l’information à June, ou s’ils n’avaient même pas pris la peine de faire des recherches n’avait en réalité aucune importance, le résultat était le même.

Alek avait soupiré, reposant la tête sur l’oreiller. Ce qu’Ishaan disait faisait complètement sens. S’ils ne prenaient pas soin de lui, il n’y avait pas de raison qu’il y ait de l’humain derrière, donc en soit, l'hôpital faisait seulement de son mieux pour éviter qu’Icarus vienne mettre son nez là dedans. Mais une fois encore, s’ils se donnaient cette peine, c’était qu’Ishaan n’était pas n’importe qui non plus. Il s’en fichait un peu, en fin de compte, à être le frère de June, et l’ex d’Elvira, il avait sa dose de stars dans sa vie, il n’avait pas besoin d’aller en courir une nouvelle. Il allait répondre quelque chose dans cette veine quand l’autre avait lancé sans gêne un vocal sur son téléphone. Est-ce qu’Alek avait écouté ? Evidemment. Plus les mots étaient prononcés, plus il fronçait les sourcils. La manière de lui souhaiter bon rétablissement tout en lui ordonnant de ne pas prendre trop longtemps non plus avait un goût amer sur sa langue. Souvenirs remués du nombre de fois où Ranko lui avait dit de se remettre rapidement parce qu’ils avaient des choses à faire. Le manque d’humanité qui le faisait enrager, qui touchait quelque chose au creux de sa poitrine sans qu’il n’en dise rien. C’était ça qui l’avait finalement fait se détendre un peu plus, et qui avait fait naître un sourire fugace sur ses lèvres à l’insulte proférée envers la femme qui ne pouvait pas l’entendre à travers le téléphone. Peut-être qu’au final… ce ne serait pas si terrible.

- Hm… je suis rentier, et j’ai pas mal hérité. Il avait haussé les épaules, petit mensonge pour expliquer la fortune. Mine de rien, ça fait quand même du boulot, mais sans doute bien moins que toi. Il avait tourné la tête vers Ishaan. Et du coup, non, je ne travaille pas pour eux, et honnêtement ça donne pas envie. Il avait eu un air blasé. Sans blague, elle se prend pour qui l’autre ? Je veux dire, j’ai rarement entendu un truc pareil, faut être sacrément dégénéré pour dire à quelqu’un qu’on sait qu’il est à l’hôpital, de se rétablir, et d’ordonner directement derrière de surtout le faire vite. Il avait fait claquer sa langue d’agacement. La seule personne qu’il connaissait qui aurait pu faire une chose pareille, c’était Jovanna envers lui, mais c’était parce que c’était personnel. Là c’était… gratuit. Après bon, qui t’es au final, je m’en fiche un peu, dans le sens où ça changera pas mon attitude envers toi, je voulais juste savoir pourquoi t’avais le putain de tapis rouge, et moi on me donne la couverture du chien putain. Il s’agaçait tout seul. … Merci pour le silencieux, cela dit.

Parce que Alek restait un minimum poli, comme si c’était le plus important ici, presque plus que la tolérance qui échappait toujours à son emprise bien qu’il y ait du mieux. Il avait récupéré son propre téléphone, ainsi que ses écouteurs pour en glisser un dans son oreille du côté opposé à Ishaan. C’était qu’il commençait un peu à avoir faim, et il se demandait quelle heure il était. Il n’avait eu qu’à appuyer sur l’écran pour que l’appareil lui donne la réponse, et il avait reposé les appareils dans un soupir. Lui qui habituellement était un moulin à paroles dès qu’il en avait l’occasion - et là c’était le cas, ils étaient coincés ici tous les deux après tout - n’arrivait pas à songer à autre chose qu’au fait qu’il avait clairement entendu un homme en draguer un autre, et qu’il se retrouvait maintenant plus nu qu’habillé dans la même pièce que ce dernier ! Il avait marmonné un peu dans sa barbe, quelques mots agacés encore une fois, parce que oui, les draps grattaient, oui il s’ennuyait et n’osait pas bouger, non, il n’avait aucunement envie de se lever pour seulement aller chercher ses affaires. Dualité entre l’envie de se rhabiller au plus vite et de ne surtout pas laisser l’occasion à Ishaan d’avoir une vue de qualité sur son postérieur.

La nourriture était arrivée entre deux mots, et Alek avait attendu qu’on lui donne sa pitance, l’infirmière cette fois ayant la DÉCENCE de lui demander comment il se sentait, ce à quoi il avait répondu d’un grognement qu’il se sentait comme quelqu’un à l’hôpital qui aurait dû être déjà sorti. Il n’avait pas le cœur à faire des avances à qui que ce soit, en plus de quoi, il voulait éviter de trop se plaindre devant Ishaan. Ce dernier était clairement mille fois plus mal en point que lui, et si Alek avait énormément de défauts, il faisait généralement tout son possible pour ne pas négliger la douleur des autres quand ils ne lui avaient rien fait de concrètement grave. La femme repartie, il s’était un peu penché pour sentir plus près de son plateau et avait retroussé le nez.

- Mais ma parole, c’est le fond de poubelle leur truc ou…? Attends. C’est moi, ou de ton côté ça sent carrément bon ?!!!! Il avait presque trop vivement repoussé le plateau. Dis moi que c’est une vanne, je rêve ou on me donne la bouillie déjà mâchée par mamie et toi t’as une full pizza ?!!! On est d’accord que ça sent la pizza ?!

Non vraiment, il fallait que ses sens mentent, et il n’avait aucune envie d’activer son pouvoir pour vérifier, hors de question de confirmer une chose pareille, c’était proprement honteux, et même… indécent ! Oui voilà, le terme c’était ça ! Cet endroit allait clairement se prendre le pire des scandales dès qu’il serait sur pieds.
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J’aurais pu débattre infiniment de mes pensées envers tout le système caché des corpos. Ce dont les gens se doutent sans savoir vraiment l’envers du décor. Car si certains sont certainement pas très malins et ne mangent que ce qu’on leur donne dans la main, d’autres ont la maturité d’esprit d’essayer de comprendre qui est cette main et quelle est cette nourriture donnée si gentiment. Le problème réel est là. Derrière le monstre tentaculaire qu’est Icarus inc, il y a beaucoup de pertes. Bien trop mais pas assez pour que cela rebute le monde,  pas assez pour cesser cette phase d’adulation malsaine que certains ont pour eux. La petite secrétaire n’était rien ni personne, juste un petit pion souriant avec un joli badge sur le chemisier pour signifier un pseudo rôle dans une usine à problèmes. Le côté humain se perd depuis bien longtemps, j’en ai conscience mais ces gens là ne font que accélérer le processus, déshumaniser le plus les acteurs de la vie courante. Que ce soit par le biais de leurs multiples créations visuelles ou publicitaires ou part les modifications toujours plus encouragées du corps humain. Et le pire dans tout ça ? Les dommages collatéraux que cela engendre sur le peuple qui tende lui même le bâton pour se faire battre. Alors oui, je pourrais me rebeller et crier au monde entier que ce sont des sales merdes mais à quoi bon. Je me suis déjà fait broyé une fois par leur système je n’ai aucunement envie de retenter l’expérience. Cela dit, si un jour, quelqu’un ou un groupe de personnes se lève activement, peut être que je ferais partie de ces gens-là. Mais en attendant, il fallait laisser les choses avancer. Avant de sauver le monde j’aimerais me sauver moi-même . J’aimerais trouver un sens à ma putain de vie et ne pas simplement être un spectre attractif pour des gens que je ne connais pas au profit d’une société qui ne sait même pas qui je suis. Et bien reste dans ton truc, essaie de garder un peu d’humanité et esquive ces gens. je ne vais pas poser plus de questions sur ses activités, je m’en cogne le cul tant qu’il ne cherche pas à créer des ennuis proche de mon petit cocon.

Mais je t’ai déjà dis qui j’étais. Ishaan. Après peut-être que « Diamond boy » ou « Carbon boy » ça te dit plus quelqu’une chose si tu écoutes vaguement la radio ou la télévision mais sincèrement je ne sais pas quoi te dire de plus. Je suis le type qui a participé à une émission genre en 2015 ou 2016 et c’est tout. Je n’ai aucun intérêt à rester secret vu qu’il y a probablement des gens qui m’attendent embusqué devant le parking pour une photo quand je sortirais. Ma vie est partout. et c’était sincère pour le coup. J’imaginais bien qu’avec son handicap c’était un peu délicat pour lui de reconnaître  une voix entendue quelque part ou bien de s’intéresser foncièrement aux médias à la con vendus par Omnivox mais qu’est ce que je gagnerais à faire le mec qui se planque sous une couverture d’hôpital. L’autre se fait sûrement épingler par ses supérieurs à lire un message écrit par la direction car ils n’ont pas le temps de me contacter eux. Ça passe toujours par la secrétaire de truc où l’assistant de machin. Et tu sais pourquoi ça les embête? Parce qu’ils savent qu’en plus du fait que je sois escort … oui surprise. J’ai l’obligation de gérer mes jours de douleurs et que ça les emmerde que je ne sois pas là quand eux le veulent mais que quand mon corps et mon emploi du temps le permets . D’autant plus que le service de com va me détruire parce que je n’ai jamais été à l’aise en interview et que j’ai absolument pas du un discours fluide car ça m’angoisse réellement. je me doutais qu’il se foutait des bons trois quarts de ce que je lui racontais mais bon, je voulais lui donner le vrai pourquoi du comment de ses questions, et je pense qu’il avait maintenant tous les éléments à disposition. De toute façon avoir des sessions privatives avec les grands de cette corpo c’était une horreur parce qu’il ne fallait pas abuser de leur précieux temps pour des broutilles.

Quelques instants après, l’heure du repas arriva. Merveilleux au moins je pourrais dormir le ventre plein. Parce que j’ai les yeux qui commencent sincèrement à me piquer et je sens que je ne vais pas tenir bien longtemps. J’étais par contre surpris de la taille de mon plateau. Alors quand je demande une pizza c’est une part pas une entière. Je remercie tout de même pour le service avant de constater que la nourriture classique ici est bien repoussante. On dirait qu’ils servent ça a des petits vieux sans dents ma parole. Pizza poulet paprika avec herbes aromatiques et piments doux…. Si tu en veux un bout je te laisse le carton sur le bord de la table. A deux mètres sur ta gauche. Je ne vais clairement pas tout manger je commence à m’endormir dis-je en croquant dans une part. Bordel elle était  bonne par contre, c’est croustillant et bien cuit. Je laisse ensuite la boîte ensuite sur le côté, avant de finir par me mettre dans un coin du lit. Fermant les yeux doucement, marmonnant je ne sais quoi avant de finir par laisser la morphine m’endormir. J’étais parti pour un bon coma de plusieurs heures. Le petit sac d’injection était maintenant quasiment vide, ce qui en soit avait commencé à bien neutraliser la douleur, me permettant d’enfin dormir un peu et de ne plus y penser. A force, on s’y fait a dormir longtemps dans un hôpital. De toute façon ce n’était pas le gars avec moi qui allait faire grand chose, mis à part finir ma part de pizza sans doute mais je ne m’attendais pas à ce qu’il vienne me voler des trucs. De toute façon il voit rien … c’est sécurisant non ?

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Alek n’avait pas jugé nécessaire de répondre aux premiers mots d’Ishaan. Garder un peu d’humanité ? Cela faisait bien longtemps que cela ne faisait plus partie de son vocabulaire, en réalité, il n’avait jamais vraiment appris à faire en sorte de faire attention aux autres. Ce n’était pas comme si Ranko avait tout à fait mené une existence paisible de fleuriste et transmis la passion à son fils, non. Pas de compositions florales, bien que ce soit lié, après tout il avait entretenu le service en poussant certains dans la tombe un peu plus vite que ce qu’il n’était supposé être. L’idée d’humanité lui échappait en quelque sorte, peut-être aussi parce qu’il avait depuis un moment déjà accepté le fait de n’absolument pas s’en vouloir pour avoir assassiné son propre père et avoir fait semblant devant tous les yeux qui le désiraient. Des fausses larmes, des heures passées à se “morfondre” quand en réalité il était juste en train de passer des moments tranquille à écouter il ne savait quel livre audio, il en avait écouté des centaines, il ne les comptait plus réellement. De plus, il avait beau parler, se montrer compatissant, il fallait avouer qu’il avait fait bien pire que le message vocal laissé à Ishaan. Lui, était allé directement chercher son “employé”, et l’avait levé du lit de force pour le traîner où il le souhaitait. Il n’y avait même pas eu de mot un peu compréhensif, il ne s’était pas donné la peine de souhaiter un quelconque rétablissement à ce dernier, mais aussi, la situation n’avait pas été tout à fait la même. L’homme s’était retrouvé dans cet état parce qu’il n’avait pas écouté ses ordres, et il s’était fait prendre, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Deux poids deux mesures, comme toujours, Alek banalisait ses actes, les autres étaient en cause, tout simplement.

Il avait retenu un soupir lorsqu’il avait pourtant dit qu’il lui avait signalé son identité. Oui, un prénom, que des centaines de milliers de personnes devaient porter, à n’en pas douter. Comme s’il avait été le seul Ishaan au monde. Diamond Boy, effectivement, cela venait un peu plus remuer ses souvenirs, cependant il ne s’intéressait tellement pas à ce genre de choses qu’il n’était pas sûr de réellement savoir qui était dans la chambre avec lui. Tout ce qu’il retenait était que le nom lui disait quelque chose, et puisqu’il n’avait aucun intérêt pour tout ce qui tournait autour d’Icarus, ou même la télévision de manière générale, c’était déjà que l’autre avait son petit nom dans le milieu. Encore plus à l’époque qu’il mentionnait, à ce moment là Alek avait eu bien assez à faire de ses propres problèmes sans aller écouter des gens s’exclamer devant quelque chose qu’il ne pouvait pas voir, et n’avait de toute manière pas envie de voir. Il avait néanmoins incliné un peu la tête, se demandant s’il y avait réellement des personnes embusquées qui allaient l’attendre à la sortie de l’hôpital. C’était triste, en réalité, de savoir déjà à l’avance qu’il ne serait pas tranquille alors même qu’il se remettait à peine, cependant Alek n’était pas entièrement compatissant. Si Ishaan acceptait encore des contrats, continuait dans ce sens là, c’était que la situation devait lui convenir en un sens. Alek allait partir dans un de ses discours moralisateurs disant que s’il voulait changer il pouvait, lui l’avait bien fait, blablabla, mais une information en plus avait soudainement heurté ses petites méninges. Escort. Non mais de mieux en mieux.

Non mais d’accord, alors en plus je suis coincé avec gnnnn eh beh avec une pute quoi ! Non mais parfait ouais, de mieux en mieux, je jure !

Bon après d’un côté ça veut dire que si j’le paye pas y se passera rien, hein ?

Ouais, probablement.

Les pensées s’étaient bousculées, et, rassuré de sa constatation plus que bancale, et proprement méchante sans qu’il ne le réalise complètement, il avait soupiré. C’était que là n’était pas la chose la plus importante de son discours, et si Alek n’avait aucunement l’intention de s’improviser psychologue, lui-même ayant conscience que cela serait une idée plus que déplorable, il avait focalisé son attention sur l’autre, restant un peu silencieux.

- Et ça paye bien, ça, escort ? Avait-il demandé avec une grimace malgré lui. Parce que si ça te paye bien, et que à côté t’as pas envie de faire ce que eux disent bah, le calcul est vite fait. Il avait haussé les épaules. Surtout si ça t’angoisse. Niveau discours, je suis pas mauvais, mais je doute de pouvoir t’apprendre en une soirée. Une idée de pourquoi ça t’angoisse comme ça ? Il avait tenté un petit sourire bancal. Mais d’un côté, si le service de com se permet de te faire des reproches sur ça, c’est que c’est eux qui ne savent pas faire leur travail. Quand tu gères une entreprise, tu connais tes effectifs, tu fais tes choix, tu sais qui envoyer en interview, à qui demander seulement de répondre à un questionnaire… Il y a tellement de moyens maintenant, te pourrir parce que eux sont infoutus de former leurs agents, et en plus de cela, de faire les bons choix, je trouve ça déplorable. Il avait calé un de ses bras sous sa tête. Une erreur de jugement ça peut arriver, mais t’as l’air de dire que c’est pas la première fois que ça arrive. C’est facile d’accuser les autres.

Hypocrisie à crever le plafond dont il ne se rendait même pas compte. Mais en soit, il était persuadé d’être toujours dans son bon droit, et le fait était que souvent, c’était en fait le cas. Il mettait toujours un point d’honneur à choisir convenablement les personnes qu’il embauchait, et l’histoire citée un peu plus haut était une exception, depuis le concerné était assigné aux tâches nulles que personne ne voulait faire, allant complètement contre les capacités vendues par ceux qui l’avaient recommandé. A quel point cela pouvait être compliqué de simplement de temps à autres surveiller quelqu’un ? Il n’avait jamais demandé à ce que sa cible soit filée nuit et jour, il savait très bien comment ce genre de choses finissaient quand c’était accompli par des amateurs, tout ce qu’il avait voulu était avoir des infos quand elles tombaient dans leur assiette, avec leurs contacts, pas en faisant eux-même le pied de grue très peu discrètement autour de la personne à espionner. Des prises d’initiative non bienvenues en somme.  

Légèreté un peu forcée par les méninges qui s’attachaient à penser à autre chose que, encore une fois, il était cul nu dans la même pièce que quelqu’un clairement attiré par les hommes, tellement attiré qu’il en avait fait un métier ! Alek avait eu un frisson d’angoisse qu’il prétendrait être de froid si on lui posait la question, bien qu’il vienne de dire un peu plus tôt qu’il n’avait aucun souci avec la température pour le moment. Mais voilà qu’il fallait qu’on vienne une fois de plus le mettre en boule. Il n’y avait pas à lui servir ce qui ressemblait plus à de la pâtée pour chien qu’autre chose, quand celui d’à côté se tapait la meilleure pizza de la soirée. Et il se vantait en plus ! A énumérer les ingrédients… avant de proposer de partager. Oh. C’était que ça lui avait coupé le sifflet, peut-être bien trop égoïste, Alek n’aurait probablement pas partagé si la situation avait été inversée, ou du moins il aurait mangé avant et aurait laissé le reste en déclarant qu’il n’avait plus faim. Et Ishaan prenait la peine de lui donner des indications qui lui permettaient de savoir exactement où aller chercher. Il avait eu un silence un peu trop long.

- … Merci.

Un simple mot qui pourtant avait semblé être si difficile à dire. Parce qu’il se rendait compte non sans une boule dans les entrailles qu’un parfait inconnu qu’il ne faisait que juger depuis qu’il était arrivé faisait plus attention à lui que ce que beaucoup faisaient. En réalité, Alek était désespérement seul, incapable de socialiser correctement. April en faisait trop, Jovanna se moquait de lui, il n’y avait que June qui faisait réellement attention. Mieux encore, il faisait exactement ce qu’il fallait à son sens, simplement décrire comme si c’était normal. Pas en le considérant comme une pauvre chose incapable de s’orienter correctement dans l’espace. Il avait pris un peu de temps pour réfléchir, et aussi pour attendre que l’autre ne finisse par s’endormir, attendant d’entendre sa respiration prendre ce rythme caractéristique. D’accord, il se remettait un peu en question, mais il n’était toujours pas prêt à prendre le risque qu’Ishaan ait vue imprenable sur son postérieur. Une fois assuré qu’il s’était endormi, il s’était donc levé pour effectivement prendre un part de pizza, qu’il avait mâchée pensivement assis sur le bord de son lit, boîte sur les genoux.

T’es un abruti.

Quoi qu’il fasse, il avait toujours l’impression d’être immensément crétin. June lui avait bien prouvé qu’il y gagnait bien mieux à être plus ouvert, alors pourquoi est-ce qu’il continuait à agir de la sorte ? La réponse était simple dans le fond, il avait été éduqué de la sorte, et même si elle était très volontaire, sa sœur ne pouvait pas effacer trente ans d’acquis d’un claquement de doigts. Il ne pouvait pourtant pas s’en empêcher, même là, assis, il était angoissé à l’idée seule qu’Ishaan se réveille et commence à lui faire des avances. Il avait pourtant agit… normalement avec lui jusque là, alors pourquoi est-ce que son petit cerveau étriqué n’arrivait pas à simplement le considérer comme quelqu’un de normal ? Cela paraissait si simple pensé comme ça, mais il y avait trop. Trop de crainte et de préjugés, trop d’incompréhension, trop de peur en flaques dans ses tripes pour l’empêcher de se détendre. Pizza terminée, il s’était de nouveau levé pour reposer le carton sur la table où il était à l’origine.

Le lendemain.

Alek avait lâché un petit grognement, sa main allant se porter au niveau de son oeil qui était pour le moment couvert d’un pansement. Il avait froncé les sourcils. Il n’avait jamais eu de pansement jusque là. L’opération était si bénigne que ce n’était pas nécessaire. Et il s’était redressé dans le lit d’un geste vif, retenant un relan. Oh les phases de réveil, toujours un plaisir ! Il ne savait même pas quelle heure il était. Le cerveau encore embrumé, il avait activé son pouvoir, qu’il avait désactivé tout aussi vite. Bordel, c’était comme voir au travers d’un kaléidoscope dans son état, l’idée avait été désastreuse ! Il avait eu un silence, écoutant le bruit autour.

- Ishaan ? Avait-il demandé. T’es réveillé ?

Et t’es toujours là ? La question valait le coup d’être posée, mais il l’avait gardée pour lui. Peut-être que l’escort était de nouveau sur pieds, et qu’il avait quitté l’hôpital plus vite que lui. Peut-être qu’il y avait eu une chose incroyable qui s’était passée pendant l’opération, et qu’il était resté dans le coltar plus longtemps que prévu ? Quel jour il était d’ailleurs ? Il avait cherché mécaniquement son téléphone, sans réussir à mettre la main dessus. Bordel, encore une fois. Ils avaient dû le déplacer ! En réalité, il paniquait un peu, pour quelque chose qui pourrait tout à fait être banal, un médecin qui a pour habitude de mettre un pansement quand les autres ne le font pas ou l’inverse ? Il n’avait pas mal après tout, et il n’avait plus la sensation de pression à l’arrière de l'œil, et du bout des doigts, il pouvait déjà dire que le chirurgien n’avait pas soudainement décidé de retirer complètement son globe oculaire. Il avait cherché le bouton d’appel, mais ne l’avait pas pressé tout de suite, attendant d’abord la réponse de la personne peut-être présente avec lui, il était sûr d’avoir entendu une respiration au moins, donc…

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TW : hospitalisation soft
Je n’étais pas certain d’avoir envie d’avoir cette conversation ici et maintenant avec un type que je connaissais ni d’Adam ni d’Eve. Je gardais en théorie ce genre de sujets pour mon psy … enfin quand j’allais le voir bien évidemment. Plusieurs soupirs sans réponses avaient ponctué le léger silence après ses questions. En vrai je ne savais pas spécialement quoi reposée à ça sinon je ne serais pas dans ce merdier. Ça paye … bien ou pas. C’est pas fixé du tout. Et il ne faut pas croire que j’ai des rendez-vous tous les soirs non plus. Je ne suis ni seul sur le marché ni clairement le plus demandé non plus. Les prix dépendent de pleins de choses : la durée, le choix de prestations, les lieux. Si c’est pour me traîner dans un gala à la con il faut aligner. Juste pour discuter une soirée c’est « abordable ». et je ne parlais ici que de compagnie classique car le reste ne le regarde absolument pas de un et de deux je n’ai pas envie d’en parler. D’autant plus que ce ne sont clairement pas ces demandes qui sont vraiment demandées. Je fais ce qu’ils disent car ils disent de … y a rien de plus à déballer. Tu te demandes pourquoi les boulangers font leurs pains toi ? Parce qu’il faut. bon basiquement c’était ultra différent comme concept je le savais mais sur le papier l’idée était quand même un peu la même. De toute façon, il était difficile de comparer la sphère Icarus au commun des mortels si je peux dire ça. Entre les sept demi-dieux de mes couilles et l’organisation autour, c’était un monde à part. J’avais un pied dedans mais pas pour exactement les mêmes raisons, donc en soit je ne savais même pas où me placer dans ce bordel. Tu penses que si je le savais je serais dans ces emmerdes ? … j'imagine que des gens sont nés pour briller auprès d’autres alors que certains se contentent juste d’exister autour. Que veux tu que je te dise. et je n’étais pas dans la première catégorie. Je ne serais jamais ce genre de personnes que Icarus se plaît à modeler comme des petits bouts de pâtes pour en faire ce qu’ils veulent.

Il y a plusieurs raisons aux choses. Je ne les ai pas toujours mis dans de bonnes situations. Même à l’époque de ce jeu télé à la con, la presse avait des sueurs froides je pense. Donc ils peuvent gueuler autant qu’ils le veulent rien ne changera. Et en soit, c’est ce qui crée mon fond de commerce. Et accuser les autres est un sport national, je pense qu’ils n’ont rien inventé. Parce qu’au final ils représentaient quand même tout le pire dans l’être humain. Les ambitions exacerbées au risque de détruire d’autres personnes sans sourciller. Et je ne peux même pas les blâmer sur ça car en signant avec le diable c’était certain que les contreparties seraient à l’échelle des bonus obtenus. Cela dit, je ne recherche ni pitié ni compassion. Chacun sa merde. et je n’avais aucunement envie de m’occuper des siennes alors qu’il me laisse avec mon bordel tranquille. Dans tous les cas ce que je faisais avec eux ne le regarde pas, et même s' il peste sur son lit cela ne changera pas la face du monde et encore moins ceux de cette firme.

Après quoi, je laissais la fatigue doucement gagner mes yeux. Faisant papillonner ces derniers en un rythme irrégulier mais qui signifiait que dans très peu de temps ils seront clos pendant un certain temps. De rien …. Juste essaie de ne pas en foutre partout ça sera trop évident sinon …. parce qu’en théorie c’était pour moi et avec leurs procédures à la noix c’était possible de vexer la direction. Après quoi, c’était parti pour le repos … coma. Ouais coma c’est bien ça. De toute façon le monde ne va pas s’arrêter de tourner parce que je vais roupiller alors autant en profiter et au moins je ne ressens pas la douleur. J’ignore combien de temps j’ai été dans cet état, mais assez longtemps pour lâcher un lot de grognements incompréhensibles en entendant mon prénom. Oh la vache … attends c’est pas l’infirmière ça … c’est le colloc de chambre plutôt. Mmh…hein ? …. On est quand ? histoire de savoir si j’ai dormi si longtemps que ça ou bien si j’avais littéralement fait le tour de l’horloge. En tout cas, hormis une légère tension musculaire à cause de mon activité inexistante de ces dernières heures, je ne ressentais rien de particulier. Sans doute qu’avec un peu de bol je pourrais rentrer ce soir ou demain selon l’heure. La vache … c’est puissant leur truc ici … finissant par ouvrir les yeux, mes les frottant au passage avant de constater qu’il avait eu son opération. Bon alors on part sur un bon moment de repos me concernant S’est bien passé ?…. marmonnais-je à demi endormi, avec la typique voix du matin oscillant entre un ours et un autre animal à demi vivant. Je me redresse péniblement, constatant que le carton de pizza avait disparu. Bon … au moins tout le monde semble vivre dans cette chambre, c’est positif. J’sais pas quelle heure il est mais j’ai une dalle …. et quand je disais faim. Ce n’était pas faim dun petit plateau repas à la con mais faim.

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