better days (maho#1)

tw : mention de dépression et d'alcoolisme
L’cul posé au premier endroit qu’il a trouvé, MinHo guette les environs à mordant la peau sur l’bord d’son pouce. Y’a l’un d’ses pieds qui s’agite et sa patience qui commence à s’faire rare. Faut dire que déjà, il a pas l’habitude de poser son cul dans l’quartier. Il a même pas envie d’être là, en fait. Quelle idée, franchement, d’accepter un truc pareil ? MinHo, il comprend pas. Il a même pas envie de voir Maddox. Il s’souvient pas d’sa tête, il s’rappelle juste des trucs embarrassant et surtout, d’l’épave qu’il a été à c’moment là d’sa vie. C’est pas forcément reluisant. Il capte pas pourquoi Maddox a envie d’le revoir, franchement. Il doit pas avoir les neurones connectées, un truc du genre. Il doit avoir trop sniffer son rat, ça a grillé des trucs dans sa tête. C’pas possible autrement, ouais.
Douleur sur l’doigt ; MinHo éloigne son pouce de sa gueule pour voir un bout d’peau tiré trop fort, un peu d’sang qui pointe le bout de son nez. Merde. Forcément, il a pas fait attention. Ça lui chauffe, maintenant. Y’a un soupir qui s’évade d’ses lèvres et sa jambe qui accélère ses mouvements. MinHo s’dit qu’il pourrait trouver une pharmacie rapidement mais quand il lève les yeux, il reconnaît Maddox au loin.
P’être qu’il a pas oublié sa gueule, au final. P’être, ouais.
Faut dire, quand un gars vous sauve la vie, faut être un putain d’enculer pour pas se souvenir de sa gueule. MinHo, il a des limites, quand même.
Ça l’rend fier, un peu, quand même. D’se souvenir d’lui malgré l’alcool et la noirceur d’ses pensées, dans l’temps. De se rappeler de certaines choses plutôt bien, même.
- pas d’fleurs c’coup ci ? qu’il demande quand l’autre arrive à sa hauteur. MinHo prend une pause et s’redresse. MinHo l’regarde une seconde, reste planté là et s’racle la gorge. Oui bon, c’déjà un peu chiant en fait. Surtout embarrassant. Tu voulais voir une boutique ou j’sais pas quoi dans l’coin, t’as dit ? Franchement, MinHo aurait préféré un café comme ça, il aurait pu foutre le camp rapidement. Faire les boutiques, c’est un peu nul. Mais bon, il peut toujours trouver des trucs pour les gamins et pour Lou, au passage.

Une des premières âmes croisées quand il avait mis enfin les pieds dans cette ville infernale ; une des premières attaches, aussi. Le caractère est difficile, mais il n'est pas impossible à vivre pour autant. Maddox en a vu, des hommes et des femmes, tout au long de sa vie ; sait ce que peut cacher le venin des uns et des autres ; ne s'en formalise jamais. Il ne souhaite que le savoir bien ; et les nouvelles données par sms lui ont fait plaisir ; MinHo semble aller mieux, même si ce n'est pas encore bien. Il ne pensait même pas réussir à lui arracher une entrevue ensemble ; mais pourtant si !

Alors il est content, encore plus que d'ordinaire - ce qui le rend d'autant plus insupportable par avance, sans doute.

Un seul arrêt avant de se rendre au point de rendez-vous ; pour voir MinHo et se rendre compte qu'il n'avait pas tant changé - juste les cheveux. Et il lui sourit d'or et déjà. "Nan, mais j'ai ça." Et il sort de sa besace une pomme qu'il lui donne, parce que c'était tout ce qu'il avait trouvé à lui ramener à l'époque, à l'hôpital. Une part de Maddox s'était rassurée à l'époque que MinHo ne se souvienne pas de l'utilisation de sa mutation sur lui ; mais peut-être que ça pourrait changer, à ce jour ; ça ne serait pas grave, si c'était le cas. Splinter faufile sa tête hors de l'écharpe, son museau perçant d'abord avant que les moustaches ne s'extirpe aussi. Et elle regarde MinHo avec son bout de nez frémissant, parce que le frais de l'hiver et puis juste parce qu'elle tente de renifler l'air ; même elle semble contente de voir MinHo là. "Oui ! Je dois trouver un livre." Et sans doute qu'il repartira avec plus que ça ; mais pas grave, ça rend heureux les bouquins !

De son avis, en tout cas.

Alors il entame bien assez vite le pas, parce que rester planté là trop longtemps pourrait être vivement critiqué - même si ça l'atteint pas plus que ça. "Alors comme ça, tu vis avec ton petit-ami à présent. Il a combien d'enfants ?" L'a toujours été curieux, Maddox ; et ne s'en est jamais particulièrement caché. "Ils ont quel âge ?" Maddox aime bien les gosses, même s'il n'en a jamais eu lui-même ; vie trop active et dissolue pour ça, il n'aurait pas pu ne pas se poser pour en élever ; et refusé d'être un père absent.

Splinter s'est réinstallée confortablement contre sa nuque, pendant ce temps.

À peine une seconde et la grimace s’étire sur sa gueule. MinHo dévisage la pomme comme si c’était sa pire ennemie, puis Maddox comme si l’cas venait de l’insulter avant de lever les yeux au ciel et d’soupirer. Franchement, il a quoi dans la tête ? Il s’est dit que c’était son truc préféré, les pommes ? MinHo en mange même pas, la plupart du temps. C’est l’genre de fruit dont il oublie l’existence sauf quand les gosses veulent en bouffer.
- pfff - merci on dira Il peste et s’empare du fruit, l’observe un moment. Bien rouge, bien rouge. Une pomme parfaite, quoi. Le genre de trucs qui va avec monsieur parfait qu’est Maddox, il suppose. MinHo, il capte toujours pas pourquoi le gars lui parle encore. Faut dire, pourquoi il lui parlerait, aussi ? S’sentir bien ? Faire une bonne action ? Ça va, l’pire est derrière. Il pourrait bien continuer sa vie, quoi.
Y’a un sourire qui s’garde d’être en voyant l’museau de Splinter s’pointer au travers des tissus. MinHo l’fixe un moment, l’air de faire comprendre qu’il l’a vu et qu’il l’salue, avant de reporter son attention vers Maddox.
- Quel livre ? Curiosité piqué. MinHo adore les livres. Il a que des vieux exemplaires, souvent, sauf quand y’a de nouvelles sorties de ses séries préférées. À voir sa gueule, on croirait pas qu’il lit du fantasy et pourtant, MinHo dévore la même foutue série depuis près de vingt ans.
Y’a Maddox qui s’met déjà à bouger et MinHo gronde mais l’suit. Il lui offre un regard dérangé quand il cause d’Lou et des gamins mais malgré ça, y’a sa gueule qui s’ouvre déjà. Parce que MinHo, il a beau tirer la gueule, il adore parler d’eux.
- Mouais – Mon appart’ a eu une infiltration d’eau cet été et j’devais squatter chez lui un temps. Au final j’suis resté. C’pas comme si, de toute manière, son studio avait été rénové depuis. Le truc prend la moisissure d’puis juillet. Sept et trois ans. Jia et Lamar, qu’il répond. Jia s’comporte comme si elle était déjà la présidente du pays et Lamar bouffe encore des fourmis Un beau résumé, vraiment. Il dessine des poissons bites aussi, des merveilles La première raison pour laquelle MinHo a aimé l’gamin, franchement. Lou oublie d’faire la vaisselle une fois sur deux et il laisse traîner ses foutus chaussettes mais ça s’gère. Un vrai mec, quoi. MinHo pensait pas avoir un truc pour le ménage avant de vivre avec eux. Comme quoi. Il est - Il est bien, Lou. , qu’il finit par dire, après un silence et un raclement de gorge. Il est bien, oui, avec lui. MinHo croit encore la moitié du temps qu’il le mérite pas, qu’il les mérite pas, mais il accepte d’être bien. Il accepte d’être heureux, qu’importe la peur au ventre.

Splinter est heureuse d'avoir été remarquée ; se remet en place ainsi ensuite, d'avec ce petit bout de nez frémissant qui respire la joie. "Un livre de poésie." Qu'il dit tout naturellement - évitera juste de dire qu'il s'agit de celui d'un collègue et plus encore, de celui avec qui il espère un peu plus qu'une relation professionnelle. "J'ai découvert qu'un... Ami s'était vu éditer, j'ai envie de lire ça." Pour les détails, ça sera une autre fois - puis y'en a sans doute déjà assez, au goût de MinHo... Mais Maddox a toujours des choses à raconter, au plus grand malheur de celleux qui veulent être ignoré·es.

Et puis, il a plutôt envie de poser des questions à MinHo, découvrir ainsi ce qu'est devenu sa vie. Il écoute ainsi avec attention, souriant un peu face à cet envers du décor auquel il ne se serait pas attendu. "Des poissons bites ?" Se demande à quoi ça peut bien ressembler ; un pénis avec des écailles ? Réellement, il est curieux du résultat, se demande où le gamin a pu voir ça, aussi - mais cette époque comme celle précédente est un mystère à ce niveau pour Maddox, se dessine encore bien trop pour en comprendre tout les aboutissants.

Un sourire, à l'entendre parler ainsi de Lou. "Tu me disais que ça faisait quelques mois que vous étiez ensembles, mais en fait ça commence à dater !" Quasi un temps, en fait ? "C'est génial, je suis content pour toi." Sincèrement, même ; ça se ressent, puis Maddox cultive l'art de la sincérité et de la joie simple - pour ça qu'on le déteste la moitié du temps. Il pue le golden retriever toujours heureux à des milliers de kilomètres, même. "Et avec les enfants, j'imagine que ça se passe très bien aussi ? Ils oublient aussi leurs chaussettes ou y'a que le père pour ça ?" Maddox se tente de se figurer une vie ainsi ; mais c'est trop compliqué. Lui n'a que Splinter à qui il doit prêter beaucoup d'attention, mais ça reste très différent d'un enfant - et puis, ils se connaissent par coeur maintenant, aidé par la mutation et ce lien que rien ne saurait briser... Du moins, Maddox l'espère.

- Ses poissons ressemblent à des bites ; explication simple ; Minho cherche pas à pousser, à en dire plus.
Suffirait pourtant que Maddox demande pour qu’il sorte son téléphone et lui foute sous le nez l’un des dessins de Lamar. Il les a tous, dans un document, et un autre porte le nom de Jia. Elle lui offre moins ses créations parce qu’elle est plus vieille, mais MinHo les aime aussi. Il essaie de garder une trace ; mine de rien, cette merde le touche. Il a jamais eu le délire de s’imaginer père et franchement, il est pas imbu ou con au point de se dire qu’il l’est maintenant, voire qu’il le mérite, mais il est bien avec eux. Les gamins et Lou le rendent particulièrement heureux. Un an plus tôt, il aurait ri de sa propre connerie tant c’est sentimental et ridicule. Et pourtant ; c’est juste la foutue vérité. Il est bien dans cette routine à la con de vie de famille.
Grimace sur la gueule quand Maddox s'enthousiasme sur sa vie. MinHo sait pas trop quoi lui répondre. Il a peur de dire une merde et de cracher sur sa propre chance. La nuire juste avec sa présence.
- J’sais pas. Avril ? Mai ? C’est presque rien. Un mensonge à la con. Mine de rien, sa dernière longue relation, elle remonte. Elle appartient à un mort. Elle appartient à sa pire connerie ; ce qui hante ses rêves trop souvent, quand il dort. On s’est rencontré y’a longtemps c’tout. Il va pas dans les détails, MinHo. C’est pas si intéressant que ça, s’lon lui. Pourtant il trouve ça con et un peu romantique, mais il ouvre pas sa gueule à ce sujet là. Surement pas à Maddox, encore moins à Lou.
- Ça va - c’est des gamins quoi. Ça prend du temps. La rupture est encore récente, aussi. MinHo a jamais posé de questions, parce que ça lui fout les boules. Il aime pas parler de l’ex de Lou ; y’a une peur à la con dans ses tripes à chaque fois qu’on cause d’elle. Il a peur qu’elle vienne tout lui reprendre. Pourtant, c’est pas comme s’il avait un droit de véto sur quoique ce soit. Il a pas besoin d’elle pour tout perdre ; MinHo est capable par lui-même, comme un grand garçon.
- Peu importe. Parle moi d’ton bouquin d’poésie, d’Splinter ou d’ton crush d’ado là MinHo, il a pas envie de se perdre dans les idées noires qui se forment. C’est un peu con de se prendre des coups de blues comme ça, pour rien. Il soupire et passe une main dans ses cheveux, fait un signe d’la tête quand il voit la librairie. On arrête là pour ton truc. Autant commencer par ça. Il regardera aussi dans les rayons.

C'est tout de suite plus clair, de dire les choses ainsi ! Alors il peut mieux imaginer, même si les nageoires doivent être drôles à voir du coup. Et plus MinHo en parle, plus il y a comme une évidence qui se dessine : c'est une jolie histoire, malgré ce qu'il peut minimiser. Parce que ça fait bientôt un an pour ces deux-là, quasi même, que c'est beau - ah, l'amour ! "Presque ?" Il souffle un rire, de son côté ; enthousiaste pour deux ; mais il lui semble que pour les gens "normaux", qui du moins ont une durée de vie normale. Un an, c'est déjà bien ; le plus dur est passé, non ? Surtout qu'ils vivent ensembles depuis le presque départ ; à peine quelques mois après le départ. "Je vois. C'est une belle philosophie, ceci dit." De se dire juste ça, pour ne pas se mettre de pression ou quoi. Et puis, tout se passe bien avec les enfants en prime. Qu'il peut juste sourire, à l'écouter ; à se dire que la vie de famille semble bien lui aller.

Et il comprend bien pourquoi MinHo veut changer de sujet ; c'est qu'ils semblent de toute façon en avoir déjà fait le tour, pour le reste - non mais il s'estime déjà assez chanceux de ce grand partage de la part de l'autre. Souffle un rire, même, pour les choix de sujets désignés. "Tout est un peu lié, tu sais !" Il est déjà tout sourire, parce qu'il semble qu'on parle de ses sujets préférés du moment - enfin, pas la poésie vu qu'il ne l'a pas encore lu, mais bon ; semblerait que ce point devrait pouvoir se régler, quand ils rentrent dans la librairie.

Un regard sur les rayons, à chercher le plus petit sans doute pour la poésie. "La personne que j'ai rencontré... C'est lui qui a écrit le livre que je cherche." Merci à l'étudiant qui lui a vendu la mèche ! "Je suis curieux de ce qu'il peut écrire." Les yeux se posent sur les noms d'auteur ; Faulkner, Faulkner, Faulkner... "Et sache que Splinter a plutôt une bonne opinion de lui." Il ne dira pas du tout comment il le sait - une nouvelle fois, ça l'arrange bien que MinHo ait oublié sa condition de mutant, n'ira pas pour la lui rappeler. "Elle renifle toujours dans sa direction quand on le croise." Faulkneeeeer... AH ! Son doigt extrait le petit bouquin, avec une joie sans pareille. "Ok, prochain rayon !" Oui non mais c'était sûr qu'il ne repartirait pas qu'avec juste ça.

L'enthousiasme de Maddox est une agression en soi. MinHo a envie de grincer des dents à chaque fois qu’il lui offre un sourire à deux balles et qu’il est heureux pour le moindre mot qu’il lui arrache d’la gorge. MinHo, il l’dévisage de travers, mine de rien. Comment n’pas l’faire ? Le gars, on dirait qu’il sort tout droit d’un hallmark movie. MinHo, il est pas signé pour ça. Mais faut dire que la plupart des gens qu’il se coltine, il a pas signé pour ça. Trop souvent, il a tenté d’les faire fuir. D’leur dire de la merde pour qu’ils foutent le camp et MinHo, il se r’trouve seul comme il mérite. Il s’rend compte depuis un moment que les choses, elles fonctionnent pas trop comme ça. Qu’les gens restent, parfois. C’est un peu la merde ; ça lui fout trop souvent des angoisses. MinHo, il essaie d’pas y penser, mais ça lui fout des démons dans l’ventre et dans la tête, trop souvent.
- L’destin ou une merde du genre, ouais, qu’il marmonne. MinHo, il suppose en vrai que c’est p’être ça. Que Lou et lui, c’était une histoire déjà écrite. Il espère juste que la fin est pas tragédie. Ça pourrait l’détruire ; il l’sait.
La conversation est laissée derrière tandis qu’ils rentrent dans la librairie. MinHo, il zieute malgré lui quelques noms, en cherche qu’un précisément. Pourtant, y’a pas d’livres sortis depuis des lustres outre le dernier tome, mais il sait que Marcus a pas pris l’temps d’se l’acheter encore, et il pourrait aussi bien lui offrir une copie.
Il hausse d’un sourcil, intéressé, quand Maddox lui parle de son crush à la con.
- vraiment ? au moins il sait écrire C’est déjà un bon point, s’lon MinHo. Quoique des poèmes … Grimace ; sinon que MinHo, il est pas du genre à aimer s’faire chanter la pomme. C’trop niais. Il préfère les vrais mots, les gestes. La poésie, c’est une perte de temps qui pourrait être utilisé à autre chose. comment ? il lui a filé du fromage ? MinHo, il est pas certain que l’opinion du rat soit un bon signe. Faut dire, Splinter l’aime bien, non ? Déjà ça, ça veut dire des trucs. Ou alors il pue, qu’il ajoute, quand Maddox parle de sniffer. Y’a l’regard qui coule sur le bouquin et MinHo a l’air peu impressionné. Il soupire pour la forme, fait signe à Maddox d’le guider dans les rangées. Au final, p’être qu’il prendra un bouquin ou deux, il sait pas encore. Disons que la chose dépend si Maddox prévoit passer dans les bons rayons ou pas. Raconte moi d’autres trucs, qu’il demande, quand ils s’arrêtent. MinHo prend un livre au hasard et en lit le revers. Ça l’fait froncer des sourcils quand déjà, ça cause de cousine. Oui non ; MinHo, il signe pas pour ça. Autant l’ranger. T’sais quoi ? Impressionne moi. Trouve moi un bouquin. P’être que j’vais faire pareil.

Souffle de rire, à l'entendre ; d'abord un bon point avant de finalement le remettre en question. Mais Maddox ne s'en fait pas plus que ça, trouve ça même plutôt drôle en soi. Regarde vers lui, d'avec cette lueur d'amusement dans le regard ; Maddox est insupportablement optimiste, comme s'il avait toujours besoin de ça pour continuer de vivre. "Hey, au moins, il écrit !" Et au vu de ce siècle, ça semble pas si mal - même Maddox n'écrit pratiquement plus dans le journal qu'il tient depuis ses dix-huit ans pourtant, parce que l'impression d'être arrivé au bout des observations qu'il pouvait avoir sur ses mutations. "Pas à ma connaissance. Il t'a donné du fromage, Splinter ?" Qu'il demande à sa rate ; bout de truffe qui se pointe avant de retourner dans sa cachette. "Elle dit que non et qu'il pue pas non plus !" Et il rit, l'allure d'une blague... Oui, c'est ça, juste une blague ; pas du tout une mutation.

Mais raconter d'autres trucs ? Se plonge dans sa réflexion et allait parler quand Minho lui lance un défi ; et il relève la tête, en mode suricate qui vient de voir quelque chose. "Défi accepté !" Et déjà il cherche du regard, tandis qu'il réfléchit à ce qu'il pourrait lui donner. "Je ne sais pas si je vais t'impressionner, mais..." Sourire décoché. "Je vais essayer de te trouver au moins quelque chose d'intéressant à lire." Et il se lance alors dans dans sa recherche ; a bien assez vite deux titres en tête, aux opposés les plus totales.

Et c'est discrètement qu'il demande pour l'un des deux au libraire, juste pour que MinHo n'entende pas. Mais une fois avec les deux livres en main, il revient vers lui et les lui tends. "J'ai pas su choisir entre les deux... Alors décide duquel te tente le plus ! Ou prend les deux, à toi de voir après tout." Et MinHo se retrouve ainsi avec "Les Mystères d'Udolphe" et "My Lady Jane" entre les mains ; deux choix diamétralement opposés, tant dans la narration, le style et les univers aussi en soi ; entre l'humour d'aujourd'hui et le gothique de l'époque ; les deux sont complets en tout cas.

Toujours est-il que Maddox a adoré les deux lectures.

Regard ennuyé entre le maître et son rat ; MinHo les trouve autant pénibles qu’amusants. Pourtant, il retient bien l’sourire con qui d’mande à s’poser sur ses lèvres. Il veut pas non plus les laisser gagner aussi facilement ; MinHo a encore les souvenirs flous à leur sujet, disons. Il a pas forcément envie d’accueillir de nouvelles personnes dans sa vie, même si Maddox est l’une des raisons pour laquelle MInHo est encore en vie, aujourd’hui. Disons que sans lui, Minho s’rait pas là, aujourd’hui. Il l’sait ; ça l’angoisse. Ça l’angoisse d’avoir sous l’nez une preuve de ses emmerdes alors que ça va, il gère depuis un moment. Que les problèmes, il a l’impression de les laisser derrière lui. Comment on passe à autre chose quand l’passé nous revient à la gueule ? MinHo, il aimerait bien dire merci à Maddox et lui fermer la porte au nez, se concentrer sur le présent et l’futur. Mais à quoi bon ? Si c’pas Maddox, ça sera quelque chose. Il l’sait bien, oui ; l’beau, ça dure jamais longtemps. C’est l’laid qui est fait pour durer une éternité.
- Intéressant… mouais c’est ça. Bonne chance hein MinHo, il l’regarde foutre le camp et va faire sa vie de son côté ; au moins, il peut respirer pendant quelques minutes. C’est pas grand chose, mais c’es suffisant pour se donner du temps et se calmer l’esprit. Entre temps, il trouve un exemplaire pour Marcus et un p’tit coffret pas trop cher des premiers tomes. Il s’demande si Marcus a encore ses exemplaires ou pas. MinHo se souvient qu’ils les partageaient y’a quelques années. Au final quand il a quitté la maison, son frère les a peut-être gardé. Mais Marcus est pas sentimental comme ça, et la relation était pas forcément la meilleure à l’époque. Si ça s’trouve, sa mère a fait l’ménage quand il est parti et en transformant sa chambre en atelier quelconque, elle a tout viré. C’ironique, avoir aucune place chez toi. Perdre sa maison.
Sortant d’ses pensées, MinHo fout l’un des bouquins sous son bras et zieute Maddox. Il hume et s’empare des livres.
- Laisse moi lire Un peu chiant à faire pendant qu’ils restent à ses côtés, mais MinHo se laisse pas déconcentrer. Il a l’habitude d’avoir Lou en pot d’colle, d’vant la télé, une fois son p’tit ami endormi comme une merde contre lui. Hmmm - j’imagine que j’peux tenter les deux. MinHo prend une pause et hésite, avant d’tendre les doigts et de s’emparer du premier exemplaire d’une longue série de high fantasy qu’il affectionne particulièrement avec Marcus. Leur point de repère, vraiment. Tu peux lire ça, s’tu veux. Il offre à Maddox un joyau de son enfance. Le lien qui a toujours existé avec Marcus. Encore aujourd’hui, les romans sortent à quelques années d’intervalles, toujours après une longue agonie d’attente. Les séries dérivées sont toujours aussi fascinantes, tant l’univers est large. MinHo sait que les premiers tomes sont sortis bien avant sa naissance ; avec d’la chance, l’écrivain est un immortel ou une merde du genre. Ça expliquerait son souci avec le temps.

De retour près de MinHo ; à attendre le verdict face aux livres choisis. Pendant ce temps, sa tête songe à un milliers de choses, peut-être ; et puis finalement il regarde un peu le livre qu'il a pris pour lui-même, ce recueil de poèmes qu'il regarde avec curiosité - et une pointe d'envie, parce qu'une certaine hâte de découvrir plus amplement l'univers de Faulkner. Mais la voix de MinHo le sort de ses rêveries... Et le verdict tombé plaît à Maddox, parce qu'il semble avoir su capter l'attention du brun, bien assez pour le pousser à prendre les deux. Ca devrait pas lui faire tant plaisir, et pourtant ; il apprécie le geste. Alors il attrape le bouquin que lui tend MinHo sans commentaire (sait que son silence peut valoir de l'or auprès de l'autre) et regarde d'abord la couverture, avant de le retourner pour regarder le quatrième de couverture. "Ils ont pas adapté un film ou une série à partir de ce livre ?" Il n'est pas bien sûr, se fie juste au nom ; va plutôt pour lire le résumé et ça ne lui dit finalement rien. "Ca a l'air sympathique ! Merci !" Alors il le rajoute à sa propre pile.

Regard sur MinHo. "Tu veux continuer à faire un tour ?" Sait-on jamais. "Je crois que le rayon pour les plus jeunes est là-bas." Lui désigne une direction - sait-on jamais que MinHo voudrait ramener un petit quelque chose aux enfants ; Maddox ignore comment pourrait être les gosses, si ce n'est les quelques détails qu'il a glané auparavant. Mais peut-être qu'un livre ne serait pas la meilleure des idées pour eux, finalement. Dans tous les cas, il suivra plus ou moins MinHo ; à la caisse, oui, mais si MinHo veut encore profiter un peu des lieux, Maddox ira errer au hasard, à tirer des titres qu'il ne connait pas juste pour voir si ça pourrait lui plaire... Sans réfléchir au fait que ça finira par peser un peu, mais bon, l'amour des livres vaut au moins ça.

Toujours est-il qu'une fois sortis de là, Maddox remonte sa besace bien remplie, veillant à ce que la hanse lui cisaille juste l'épaule et ne gêne surtout pas Splinter. "Ca te dit, un goûter ?" Ben quoi ? C'est que Maddox doit nourrir deux estomacs ! Et qu'importe si le second à la taille d'un ongle, ce n'est qu'un détail ça.

tw ; mention de presque mortUne grimace immense déforme les traits de MinHo à la question de Maddox. Une série oui, et une belle merde. MinHo la déteste et ne se gêne pas de le dire. Des paroles trop souvent partagées avec des gens qui n’en avaient rien à faire et qui ne comprenaient pas l'intérêt de la chose. Vraiment, MinHo n’a jamais trouvé des gens aussi stupides qu’eux. Il a pitié d’eux ; pitié de ne pas avoir grandi avec une telle merveille et d’être ignorant d’un tel univers.
Au moins maintenant, vu qu’il s’entend de nouveau avec Marcus, il peut en parler avec son petit frère. Marcus est aussi critique que lui, bien que la plupart de ses raisons soient plus amusantes qu’autre chose. MinHo se demande souvent ce que sont ses priorités. Marcus est particulier, quand même. Surement le gène mutant dans ses veines ; MinHo est persuadé que ça lui fout des merdes dans la cervelle d’une certaine manière. Il a pas de preuve, mais il pourrait facilement en trouver.
- Le bouquin est mieux., qu’il répond juste, pour la forme. MinHo n’a pas envie de se lancer dans un débat. Une autre fois, qu’il ajoute, quand Maddox parle de bouquins pour enfants. Lamar a déjà tout ce qu’il faut et encore plus à la maison. Quant à Jia - elle ignore un peu les livres, dernièrement. MinHo voudrait bien qu’elle lise un peu. Il lui fout souvent l’un de ses bouquins dans le nez juste pour qu’elle s’y mette. Elle approche de l’âge où les livres peuvent marquer une enfance, quand même. Et MinHo a pas envie de la laisser lire une merde peu profonde.
Bouquins payés, boutique quittée, MinHo a l’esprit occupé par quelque chose. Il fronce des sourcils et tourne le regard vers Maddox quand il lui pose une question.
- Mouais pourquoi pas, qu’il dit juste, le suivant. MinHo critiquera le restaurant choisi peu importe ce qu’il décide. Il a toujours quelque chose à redire. J’ai des questions pour toi ; il finit par ouvrir sa gueule. Des trucs qu’il rumine depuis des lunes. Des pensées qui traversent son esprit sobre. Pourquoi tu m’as sauvé c’jour là ?, qu’il demande, bien franc. T’es sûrement pas l’premier à être passé d’vant moi. D’autres m’auraient laissé crever. Pourquoi ? Maddox a l’air trop saint, trop gentil, trop tout. MinHo, ça lui gratte sous la peau.

Une autre fois ; alors y'a plus qu'à sortir. L'envie de se balader encore, de profiter de l'instant ; même si Maddox se doute que ça se brisera à un moment ; c'est que MinHo à cette tendance à voir le mauvais partout et ça dérange pas tant Maddox - son grand-père était un peu comme ça aussi, mais ça l'a aidé à devenir l'adulte qu'il est aussi. Mais il s'attendait juste pas à ce que ça survienne si vite ; et il le regarde un peu surpris, tout en se doutant que la réponse devait le hanter depuis un moment.

Mais... "La réponse risque de te décevoir." Qu'il débute, tout en rangeant ses achats du jour dans sa besace, sentant contre son cou la queue de Splinter s'accrochait, au cas où, à cause des mouvements qu'il entame. Et une fois fait, il referme le sac et observe MinHo. "Je ne fais simplement pas partis des gens qui ne s'arrêtent pas quand ils voient quelqu'un qui a besoin d'un autre être humain." Hausse les épaules, face à cette réponse somme toute logique. "Cette fois-ci, ça a été toi... Et d'autres fois, c'en était des autres." Pragmatisme ; c'est qu'en 140 années de vies, il en avaient vu des gens ; trop vécus ; et regrette parfois la fuite qu'il a pu prendre quand on aurait pu avoir besoin de gens comme lui - une autre époque. "Désolé, c'est aussi simple que ça. Y'avait pas de bail où... Je sais pas, j'aurais pu espérer quelque chose de toi ou je ne sais quoi." Comme ça peut arriver ; les bons samaritains qui veulent profiter plus tard ; Maddox pourrait aussi bien se faire envoyer chier définitivement que soit, très bien. "Et maintenant que j'ai appris plus à te connaître, je reconnais que j'aime bien ton caractère et que ça me fait plaisir de te voir." Ce côté très piquant de MinHo est rafraichissant, en soi ; complètement à son opposé ; et Maddox trouve que ça rend le tout intéressant. "D'autres questions ?" Ou ils peuvent aller prendre ce fameux goûter proposé ?

MinHo s’attend à rien. Il s’attend à tout. Il tangue en l’rêve et l’cauchemar, constamment. MinHo est sur une corde raide et sait qu’il peut tomber à tout moment ; il l’a pas fait d’puis un sacré temps, ça pourrait arriver dans une minute, dans une heure, demain ou dans un mois. Il sait jamais ; c’est une source d’anxiété qui lui bouffe le ventre en silence et qui joue sur ses nerfs parfois. Il en cause pas, MinHo, mais ça s’sent parfois dans les mots qu’il prononce et les réponses qu’il donne. MinHo, il connaît plusieurs visages d’l’enfer et sait qu’il peut en emprunter d’autres. L’avenir est une connerie plein d’surprises, pas forcément des belles.
La réponse de Maddox est douce amère. Ça l’fait presque rire qu’il y ait des gens comme ça. Dans sa tête, MinHo trouve ça plutôt impossible. Pourtant, malgré l’amertume qui l’habite, il est similaire sur plusieurs points. MinHo tend plusieurs souvents la main qu’autre chose ; il a surtout peur, aussi souvent, d’se faire tirer vers le bas.
L’regard est levé au ciel quand Maddox lui sort une merde sentimentale. Au passage, MinHo lui donne un coup d’épaule pour lui faire cesser ses conneries.
- Mon caractère angélique ouais. J’vois l’genre. T’es maso quoi qu’il répond, l’dévisageant de travers. MinHo secoue encore la tête avant d’soupirer. J’imagine pas la personne qu’t’apprécie, quoi. Maddox a une gueule à se faire marcher dessus et dire merci. MinHo veut même pas savoir ce qu’il fout au lit. Ça lui donne des frissons juste d’y penser ; un p’tit dégoût. Non - tes réponses sont ennuyantes d’toute manière. C’est sûrement ça être une bonne personne. Un truc du genre ; MinHo sait pas trop. Raconte moi d’autres trucs. J’choisis l’resto Une décision faite sans demander. MinHo sort son téléphone et regarde ce qui se trouve dans les environs avant de se mettre en direction.

Il est sincère ; c'en est même ennuyant, comme réponse. Mais il n'allait pas inventer une raison stupide alors qu'il avait simplement décidé d'agir par instinct, sur l'instant T. Son seul vice dans cette affaire avait été de ne pas lui avoir rappelé qu'il était un mutant, d'avoir profité de son état pour lui avouer la chose afin de pouvoir le soigner assez pour que sa vie ne soit nullement en danger. Force est de reconnaître qu'il avait été soulagé de ne pas avoir à quitter immédiatement la ville suite à cet aveu, parce que visiblement son secret était bien gardé. Et même aujourd'hui, il se dit que MinHo lui dirait simplement qu'il n'en a rien à foutre qu'il le soit ou non. Parce que, justement, son caractère tout en douceur quoi. "Et le tiens, alors ?" Après tout ! "Il n'est pas maso, alors, si on te suit ta logique ?" Après tout ! Pas de raison qu'il prenne une balle tout seul. "Faulkner a un piquant charmant, sache-le." Oh que oui ; aime quand Johnny vient à chercher la petite bête auprès de lui ; quand ils se lancent dans des plaisanteries séduisantes de part leur nature charmeuse.

MinHo a du venin en bouche, lui ; mais Maddox semble être capable de contrer celui-ci. "Je t'avais prévenu." Il dit ça pour l'agacer, oui, parfaitement.

Mais d'autres trucs ? Il a que des trucs chiants à raconter, dans le fond ; sa vie est calme ces derniers temps. "Le savais-tu, il existe encore des bars typés cowboys, avec des machines où faire du rodéo et tout." Ben quoi ? MinHo lui a jamais précisé ce qu'il devait raconter ou non. "Et je me demande ce qui pousse les hommes à tant vouloir toucher à une vie qui n'est pas la leur, mais d'avec du confort quand même." Il parle, tandis qu'ils marchent ; ça semble être le contrat pour l'heure. "Je veux dire, pourquoi ce besoin absolu de grimper sur des machines du genre ? Pourquoi ne pas juste laisser ça derrière soi ? Après tout, ça encourage tout de même la maltraitance animale des vrais taureaux." Il ne le sait pas, mais il existe même à présent des taureaux mécaniques. "Et qu'est-ce qu'il y a de si excitant à faire ça ? Je me demande où ils piochent leur frisson, parce qu'il n'y a aucun danger avec un rodéo mécanique. La plupart n'ont jamais dû approcher une vache de leur vie, alors un taureau ?" Il secoue la tête, à la fois dépité et curieux.

Regard sur MinHo, alors qu'ils s'arrêtent devant le restaurant choisi. "Je continue ou t'es saoulé ?" Une nouvelle fois, Maddox titille ; s'amuse du caractère en face, a appris à faire avec et non contre. Attendre de MinHo un quelconque compliment ne servait à rien ; il n'en ferait jamais pour la bienséance. Donc...

tw : mention vomi ; blague mauvais goût, ; jugement
MinHo marche et écoute les merdes que Maddox peut bien lui balancer. Y’a ses sourcils qui font des acrobaties sur sa gueule et sa bouche qui s’tord un peu trop souvent pour faire une grimace. Vraiment, Maddox pourrait pas causer d’un truc qui m'intéresse encore moins que ça. Les taureaux mécaniques ? MinHo connait ; à l’époque où il s’éclatait un peu trop la gueule, il en a fait quelques fois juste pour le délire et franchement, il a eu quelques fous rires. Il a jamais trop réfléchi à ce genre de choses. Mais vraiment, Maddox a une gueule pour défendre la veuve et l’orphelin et voir le truc comme une entrée, même pas la journée entière. Alors vraiment, il est pas surpris qu’il se trouve une nouvelle mission dans un truc aussi précis que ça.
Ça lui fait penser que ;
- si tu m’dis que t’es vegan j’sais pas ce que je fais, qu’il commente, avertit. MinHo respecterait sauf si Maddox part dans un autre discours trop perché. Il a pas d’temps pour ça. S’il voulait une migraine, il aurait appelé Marcus ou il aurait passé la journée avec Jia et ses copines, quoi.
- j’ai déjà vu un mec faire du taureau mécanique et vomir façon geyser. C’tout c’que je connais sur ça qu’il lui répond, avant d’ajouter ; Un peu trop mais pas au point d’vouloir crever, t’inquiètes Un regard de travers et un maigre sourire. MinHo fait un signe d’tête et rendre dans l’resto, parle poliment avec le gars de l’accueil et l’suit pour la place désignée. Juste pour ça, il sait qu’les prix seront trop élevés pour rien. Mais d’toute manière, les restaurants abusent souvent. Faut juste que le goût suive le coût. Mais ça, c’plutôt rare.
-  t’as d’autres débats existentiels ou ça va ? Il demande mais il veut pas d’réponse, MinHo. Il a jamais l’énergie pour ça. C’est peut-être salaud, mais vraiment, les enjeux humanitaires, il en a rien à foutre. Sa propre vie et celle de ses propres, ça lui suffit amplement.

Un rire, à la réponse de MinHo. "Tu n'auras rien à faire, je ne le suis pas." Même si, forcément, son lien avec Splinter le pousse plutôt à aller vers les légumes plutôt que la viande crue, même si la rate est omnivore, elle a ses préférences. Les céréales par contre, il les lui réserve qu'à elle, n'a jamais su vraiment apprécier ça de son côté - encore pire aujourd'hui. Mais le rire est encore plus franc, quand MinHo répond d'avec une blague, certes teinté d'un humour très noir, à sa pique ; et qui semble réaligner, simplement, leur rencontre sans lui donner le moindre tabou.

Alors ils rentrent dans le restaurant et Maddox se souci peu du prix ; payera et puis fin, après tout, il est celui qui a invité l'autre cette après-midi alors ça lui semble tout à fait logique. Posé, il se défait de son sac, de l'écharpe et tout le tralala, la posant sur ses cuisses pour permettre à Splinter de garder un semblant de nichage. "Oh, plein encore. Je peux te faire le discours inverse aussi, si tu veux." Une façon de lui avouer qu'il s'était un peu moqué de lui, à choisir le côté défenseur d'une cause dont il ignore en vérité tout... Et puis, franchement, qui se soucie de la question qu'il avait pu soulever ? "Avec mon frère, on s'amusait à rendre fous nos parents comme ça." Un sourire nostalgique ; et plus aucune douleur face à ce perte, comme s'il avait accepté depuis le temps ; ou juste, parfois, la mélancolie prime. "On débattait à propos de quel vache était la meilleure ou non." Ah, ça remonte.

A une éternité.

Se redresse et vient à prendre un menu pour regarder ce que sera leur collation. "Tu veux prendre quoi ?" Lui, lui... Il a le bec plutôt sucré tiens pour cette fois.

tw : blague de mauvais goût sur l'avortement, pensées suicidaires.
Maddox est une source d’épuisement sans fin. MinHo a seulement besoin de l’observer et l’écouter pour se rendre compte. Au final, c’était pas la boisson qui avait raison de lui à l’époque. C’était Maddox et son humour de merde. Même pas besoin d’un verre dans le nez pour être sur le cul à l’écouter. Maddox a cet effet naturellement. Il sait pas, l’coréen, à quel point il est exaspéré juste à l’entendre. Maddox s’amuse de jouer avec l’humeur des gens et MinHo, il est assez susceptible à tout et à rien. Il part au quart de tour ; c’plus fort que lui, souvent.
- J’les plains, qu’il commente, à propos des parents. Ils ont du regretter d’pas avoir opter pour l’avortement. Blague de mauvais goût. MinHo change pas, pour le coup. Il dit les trucs qui lui passent dans la cervelle sans penser aux impacts. Pas besoin d’être saoul pour ça ; il a juste une mauvaise langue. De toute manière, il s’dit la même chose sur lui-même, trop souvent. Que ses parents auraient certainement préféré ne pas l’avoir. Marcus aurait été suffisant comme gamin; il est riche, il rend fier. Ça suffit. Pas besoin d’une déception ou d’un mauvais souvenir qui porte l’mélange des deux traits, franchement.
Y’a les sourcils qui s’froncent quand ça cause de vache et franchement, si la question lui brûle les lèvres, MinHo préfère fermer sa gueule. Il a même pas envie de savoir. Ça lui fout un mal de crâne, déjà.
- t’es chiant, qu’il peste encore, pour la forme. Le regard tombe sur le menu et MinHo hume. J’sais pas. La paix, ça s’mange ? Surement pas ; sinon, il se serait éclaté l’ventre y’a très longtemps déjà. p’être des pâtes, j’sais pas. Ça fait un temps que j’ai pas bouffé de bonnes pâtes. Outre faites par lui-même. Disons que MinHo aime bien aussi manger la cuisine des autres. Jia apprend lentement et surement. Carbonara, tiens. Faudra l’apprendre à la gamine. Minho est certain qu’elle serait capable. toi ? une salade ?

La "blague" n'atteint heureusement pas l'homme ; y'a même un bout de souffle, qui ressemblerait à un rire sans doute pour les plus initiés. "J'crois que c'était encore illégal malheureusement !" Il en est même persuadé, mais autant éviter de hurler qu'il est plus vieux qu'attendu. Mais vrai que ça a été tardif en Angleterre, très très tardif même ; alors le doute ne serait pas si surprenant... Et il aime bien trop répondre premier degré à ce genre de remarque, comme s'il faisait tout pour paraître plus agaçant encore. Peut-être qu'il s'en rend même pas à tout fait compte en plus ; et c'est sans doute ça le pire.

Mais y'a ce truc de faire râler MinHo et se dire que tant qu'il râle, c'est qu'il va bien - à peu près, en tout cas. "Une salade ?" Qu'il s'indigne presque, parce que s'il y a bien quelque chose qu'ils savent en général pas faire dans ce pays, ce sont bien les salades ! Maddox l'a appris trop de fois à ses dépends et a abandonné l'idée de manger des vraies légumes chez la plupart des restaurants où il va. "Non, non. Je vais prendre comme toi." Hausse les épaules, pense plutôt à la suite de son côté - le dessert qui l'attire mais il veut paraître civilisé.

Quelque chose comme ça.

Et peut-être même que durant le repas et le reste de ce moment à deux, il sera moins chiant, car un peu plus tranquille - sur ce moment, sur la situation, sur le fait qu'il a réussi à préserver son "identité" ; et sans doute qu'un jour, ça lui ferait du bien de se détendre sur ce sujet, de ne plus craindre Icarus tout comme son ancêtre lui avait appris à le faire.

Peut-être à l'avenir ; mais pas aujourd'hui.