Trust the timing of your life x Rio ;

Trust the timing of your life...
Rio & Luna ; tw : vol

Ses yeux percent la foule, recherchent une future victime potentielle. La brunette attend, sagement, celui dont le sac ou le porte-feuille ensoleillera sa journée. Son ventre crie famine et son regard se pose sur le vendeur de gaufres un peu plus loin, dont l'odeur alléchante fait gronder son estomac affamé. Luna tente de l'ignorer mais ce n'est pas simple. C'est une distraction dont elle se serait bien passée, il la déconcentre, l'empêche d'être totalement fixée sur la foule qui gronde, non loin.

Et soudain elle le voit. C'est un jeune d'apparence assez banale, il n'aurait peut-être pas été son premier choix habituellement, mais la sacoche qu'il tient négligemment à son bras est une tentation trop grande. Luna se relève du petit muret contre lequel elle était appuyée pour se glisser dans la foule. Telle une ombre, elle progresse, joue discrètement des coudes pour avancer jusqu'à l'homme. Il est grand, bien plus qu'elle, surement une trentaine de centimètres de plus. C'est une sacrée différence qui n'est pas négligeable, il va falloir qu'elle soit discrète car s'il la course, il la rattrapera en quelques enjambées.

Luna ne prend pas le temps de réfléchir, l'homme ne doit pas lui échapper. Elle accélère et au moment de le doubler, elle le bouscule. « Oh pardon... » souffle-t-elle, confuse. Elle se redresse, accroche son regard et esquisse un sourire qu'elle veut navré, tout en glissant une de ses mains dans la sacoche qu'il tient. La foule qui se presse autour d'eux est un bon prétexte pour rester très proche de lui. « Je suis maladroite. Je voulais attraper le prochain métro. » De sa main libre, elle montre la bouche un peu plus loin, attirant ainsi son attention sur le lointain tandis que son autre main glisse son butin dans son propre sac, cachée sous un foulard.

Luna lui lance un dernier sourire avant de s'éloigner. « Bonne journée ! » Qu'a-t-elle attrapé ? Au touché, elle dirait, un porte-feuille peut-être. Il n'y a plus qu'à espérer que son contenu soit intéressant et qu'elle ne fasse pas chou blanc. La brunette ne presse pas le pas, elle ne veut pas lui mettre la puce à l'oreille en s'échappant trop vite. Ses pas l'emmènent effectivement vers la bouche de métro, mais elle n'y rentrera pas. Elle a un vendeur de gaufres qui l'attend et elle espère bien que le portefeuille de l'homme lui aura permis de s'en offrir une.
ft. @Rio Palmer

A l'issue de notre petite virée, Viktor est rentré salement blessé. L’infection qui lui ronge le mollet ne laisse pas beaucoup de place à l'improvisation. Il me faut des antibiotiques. Donc il me faut de l'argent.

Il y a ce type, à la surface, qui m'a déjà proposé il y a quelques mois d'acheter un de mes drones à bon prix. C'est une pièce toute particulière qui a retenu son attention. Une pièce dont je ne voulais pas me séparer.

L'insecte métallique est niché entre les deux battants en cuir de mon portefeuille. Ses ailes en verre sont rabattues le long de son corps arrondi, ses six pattes aiguisées recroquevillées. Il a la forme générale d'une guêpe, deux objectifs incrustés dans ses grands yeux ronds sont capables de restituer un enregistrement vidéo en 3D.

La frustration me verrouille les mâchoires, rend la démarche rapide et un peu raide. Elle s'emmêle brusquement quand un poids bascule contre moi. Je baisse les yeux, le stress les emplit d'une haine mal placée. Mais face au visage de la jeune femme, les jolis traits juvéniles, ils s'adoucissent instantanément.

“Y a pas de mal.” La rue est saturée de monde, les collisions du genre n'ont rien d'exceptionnel.

Je suis naïvement des yeux la direction qu'elle me montre du doigt, hoche doucement la tête, prêt à répondre à ses éventuelles questions comme à une touriste un peu perdue. Mais elle n'en a pas. “À toi aussi.”

Et ça aurait tout à fait pu s'en tenir là.

Mais l'interface aux lignes fines qui me voile le visage se brouille une seconde avant de m'afficher une discrète notification : appareil hors de portée.

Il n'en faut pas davantage pour que je fasse volte face, d'autres passants me bousculant dans mon revirement soudain. Mon coeur s'emballe, mes mains s'enfoncent dans mes poches : je n'ai plus mon portefeuille.

La fille.
Avec la tête qui dépasse de la cohue générale, je n'ai pas trop de mal à repérer la fine silhouette qui se faufile vers le métro.

Je repousse un homme pour me précipiter vers elle, lançant un “Reviens là connasse !!” roulant l'accent du Brésil.

Trust the timing of your life...
Rio & Luna ; tw : vol

Son butin confortablement caché dans son sac, Luna tente de conserver un pas tranquille. Le meilleur moyen de ne pas se faire avoir est de ne pas mettre la puce à l'oreille de ceux qu'elle vole. Généralement, ils ne se rendent pas compte tout de suite de ce qu'il leur est arrivé et quand ils le font, elle est loin. Malheureusement, la mutante n'avait pas prévu que le porte-feuille qu'elle volerait, contiendrait un drone qui manifesterait son absence aux yeux de son propriétaire.

Oups, Luna entend rugir derrière elle et comprend sans peine que l'homme est à ses trousses. Prenant ses jambes à son cou, elle s'élance en avant pour tenter de lui échapper, tout en jouant des coudes pour se frayer un chemin parmi la foule dense. Mince, mince, mince. Comme elle l'avait prédit, l'inconnu est beaucoup plus rapide qu'elle, même si Luna peut compter sur son agilité pour fendre la foule plus aisément.

La mutante pousse alors un hurlement strident quand elle se sent poussée vers l'avant. Déjà, il tente de lui faire les poches pour récupérer son précieux. Non, mais pour qui se prend-il ? Il espère vraiment qu'elle va se laisser palper comme ça ? Luna tente de le repousser et de se dégager de son étreinte. « Au secours ! » hurle-t-elle. « Aidez-moi ! » Il y aura bien quelqu'un dans la foule qui va lui venir en aide, non ? Elle, la pauvre innocente avec ses grands yeux de biche...

L'homme ne lâche pas. Visiblement, ce qu'elle lui a pris a de la valeur, alors elle s'acharne elle aussi. Luna attrape son poignet et rassemble son énergie pour délivrer un choc électrique à l'homme. Ce n'est pas suffisant pour l'assommer mais juste assez pour le surprendre et lui faire lâcher prise. « Aidez-moi ! Il a tenté de me voler ! » reprend-elle de plus bel en montrant l'homme tout en se reculant pour tenter de se fondre dans la foule. « C'est un pickpocket ! » Luna y va au culot !

ft. @Rio Palmer