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it's a new dawn

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it's a new dawnIt's a new day. Birds flying high, sun in the sky, breeze driftin' on by. Fish in the sea, river running free, blossom on the tree. It's a new life for me.

Les paupières se soulèvent sur un couinement. Réveil douloureux comme il t'arrive parfois. Le corps quelque peu ravagé par l'incident d'hier ou avant d'hier, difficile à dire tu as l'impression d'avoir dormi un temps infini pour te sentir tout aussi épuisée. En réalité, grâce aux soins reçus par ta bienfaitrice tu t'en sors mieux que prévu.
Ton organisme déjà en voie de guérison malgré les hématomes et les fractures. Tu n'es même pas passée par la case hôpital, uniquement prise en charge par madame Laveau. La prétendue véritable Laveau des légendes urbaines. Tu t'en rappelles parfaitement.
De sa voix, de son visage et de son aide surtout. Sauvée in extremis d'une embrouille ayant dégénéré. Comme bien d'autres malheureusement.
Tu ignores totalement où tu te trouves mais la pièce est spacieuse. Une sorte de chambre avec plus de rideaux que de fenêtres, des tapis recouvrant la quasi totalité du sol, des plantes immenses proches du plafond. Une ambiance rassurante malgré les questions sans réponse de ta tête.
Tu remues doucement les membres pour te lever du lit et faire quelques pas. Equilibre plus ou moins stable, ça suffira à ton goût. En silence tu récupères tes affaires à proximité d'une armoire, désireuse de filer sans t'attirer de nouveaux problèmes ou devoir épancher une dette dont tu n'as rien demandé. Car tu connais les entourloupes du coin.
A la Nouvelle-Orléans, mieux vaut éviter de passer des marchés avec des marchands au risque de se récupérer une malédiction foireuse au cul. Et ton cul, il gère suffisamment d'emmerdes en ce moment.
La porte n'est pas fermée à clef alors tu en profites et sors discrètement. Devant toi se dessine un long couloir où la décoration est davantage... comment dire... particulière ? Tu te demandes qui sont ces gens franchement. Cependant tu ne comptes pas t'attarder et leur taper la causette, tu t'enfuis sur la pointe des pieds.
Les bras chargés de tes babioles à savoir ton sac et ta veste, tu t'apprêtes à descendre l'escalier quand une personne effectue le chemin inverse. Vite réfléchis Maribel. L'intention est bonne hélas avec la panique et la confusion, tu n'es pas assez rapide. A peine envisages-tu de retourner te cacher dans la chambre qu'un molosse de dix mètres se retrouve à proximité de toi.
Il lui suffirait de t'envoyer une pichenette pour que tu fasses un vol plané.
Galvanisée par le courage stress, te voilà à prendre une moue mi-sérieuse mi-indignée avant de proférer des menaces extrêmement convaincantes contre l'inconnu. « Je vous préviens, je peux crier ultra fort genre tellement fort que votre cerveau il se liquéfierait et vous sortirait par les trous de nez. » Férocité à deux balles, un brin de désespoir accompagne ton instinct de survie défectueux alors que tu le pulvérises du regard.
Ouais, ton regard a des pouvoirs magiques. Dommage qu'ils fonctionnent une fois sur deux sinon le gars serait déjà mort. Le gars n'ayant justement pas prononcé le moindre mot ou initié le moindre geste à ton encontre. Pas besoin, sa respiration est déjà intimidante.

@Jedediah T. Saint-Denis
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TW : RAS pour l'instant !
Il y a peu de choses qui échappent à Papa Toussaint. En particulier dans ce que fait Louise. La réciproque est vraie. Il n'y a rien que l'un fasse qu'il ne confie pas à l'autre. Il n'aura fallu qu'un laps de temps très court pour que le Sorcier ait eu vent de l'invitée sommeillant à l'étage. Et si Manman était retournée vaquer à certaines de ses occupations, Bawon lui demeurait sur place pour rencontrer cette drôle d'âme égarée, écorchée par la vie que le hasard avait guidé sur le chemin de la Mambo Laveau.

Un cigare entre les dents, coiffé de son fidèle haut de forme, Jedediah s'attelait simplement à parachever les préparatifs de son plateau d'accueil. Car c'était finalement bien là la raison qui l'amenait à remonter les marches, la main droite maintenant un plateau où quelques fruits secs, un verre d'agrume fraîchement pressé et un chocolat chaud rehaussé d'une goutte de rhum et de poudre de coco feraient office de gage de bonne volonté.

Le face-à-face qui s'en suit a quelque chose d'amusant.
C'est elle, mini puce et demie portion qui rugit le plus. Des petits yeux assassins. Une moue sévère. Et des lèvres qui vomissent des menaces.
Devant elle, Papa Toussaint, colosse agrandi par un haut de forme qui le rendait ridiculement plus grand encore qu'il ne l'était déjà, offrait en retour un sourire léger et une bonhommie bizarre. L'odeur des agrumes, des fruits à coque séchés et le cacao chaud devait aussi rendre le tout un peu plus étrange.

« Je suis sûr que tu le peux oui. »

Avait-il répondu, sa caboche s'agitant lentement de haut en bas.

« Vraiment ? » Avait couiné une voix, fluette et pas bien agréable qui émergeait directement du chapeau.

Il l'avait évidemment royalement ignoré, se contentant de pencher la tête d'un côté pour observer le petit être blessé avec l'air très peu inquiet vis-à-vis des menaces proférées.

« Par chance, ma jeune amie, je vois bien que si mon cerveau ne coule pas encore par mes narines, c'est que j'ai affaire à quelqu'un de parfaitement raisonnable. »

Il se moquait, c'était évident, sans même chercher à cacher un sourire qui, bien que piquant, restait toujours aussi avenant. Preuve que les monstres, les colosses et toutes les grosses bestioles du genre pouvaient faire preuve d'une sympathie qu'on leur imaginait difficilement.

« J'ai songé que tu aurais sans doute faim. Et sous mon toit, personne ne doit mourir de faim. J'ai ouï dire que tu as passé une nuit mouvementée ? »

Et l'information ne venait ni de son petit doigt ni de son chapeau, c'était évident. De sa main libre, il finit par claquer des doigts, comme pour la ramener à la réalité. Son ton change, ses airs d'hôte parfait aux phrases traînantes et pompeuses balayées tandis qu'il tourne les talons, en claquant quelques mots dont toute la dimension autoritaire se cachait parfaitement bien derrière un entrain bienveillant. Comment lui dire non, hein ?

« Allons, viens. Descendons. C'est ce que tu semblais prête à faire, après tout. En cas de problème, comme tu l'as si justement signifié, il te restera toujours ton cri qui tue. »

Et le voilà qui déjà, s'engageait dans l'escalier pour aller rejoindre le large séjour, décoré de plantes, de babioles bizarres, et d'un fond de luxe des vieilles maisons de Maîtres typiques de la Nouvelle-Orléans.