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sinking in these dark nights (vain #1)

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dark nights
so many people love you, don't focus on the people who don't

La matinée en est une comme les autres, à peu de choses près: il est dix-sept heures lorsqu’elle émerge enfin d’un sommeil profond, l’épuisement à peine effacé sous ses yeux à l’aide d’un coup de crayon avant de quitter pour commencer sa journée. Un costume bleu nuit, un chignon tressé; les bottes usées mais d’une propreté irréprochable alors qu’elle franchit les quelques mètres jusqu’à la voiture volante qui lui fera fouler de nouveau le plancher des vaches – le sol des mortels qui se pressent d’ordinaire comme des fourmis sous les bâtiments luxueux de l’Aerium.

Une tasse de café frais l’attend dès qu’elle met le pied à l’intérieur, portée à ses lèvres sitôt que la voiture décolle. De sa poche, Arden tire un mince carnet, rempli de listes en pattes de mouches et de gribouillis illisibles. La technologie est si faillible, qu’elle se dit en tournant les pages tachées d’encre, ignorant ostensiblement qu’elle se trouve dans une voiture volante; elle ne partage pas la hantise de son comparse des moyens de transports modernes, et heureusement.
Le véhicule la dépose au coeur de Solaris, devant un complexe qui a presque aussi bonne mine que le sien. L’objet de sa visite est une présentatrice télé, qu’elle se serait bien empressée de regarder au petit matin si elle n’était pas rentrée bien après l’heure de son émission: elle aurait voulu voir ses manières, mais ça devra attendre qu’elle soit à sa porte.

Et puis de toute façon, qu’elle voit dans ses notes, ce sont des reprises. L'article sorti sur ARGOSSIP faisait grand cas de son kidnapping; Arden a peut-être négligé de visionner la vidéo fournie avec le dossier.

Les coups frappés à la porte sont polis, mais fermes (et c’est tout un art). À la caméra qui orne la porte elle offre un sourire affable. « Miss McAdams ? Maeve ? Mon nom est Arden Whelan. J’ai été envoyée de la part de votre employeur, Icarus Inc. » Elle prend une légère pause, attend de voir si le petit haut-parleur lui grésillera une petite réponse. Ça doit bien être la première fois qu'on l'envoie faire ce genre de truc. Enfin, non, c'est faux: elle a déjà dû convaincre quelques employés mécontents que de quitter Icarus n'était pas une option envisageable, et ce avec plus ou moins de force. Mais cette jeune femme ne correspond pas au profil typique de ses interventions. Traumatisée, sûrement; Arden ne sait pas pourquoi c'est à elle qu'on confie le retour au travail de cette présentatrice, et pas à quelqu'un de plus qualifié. Comme un psy, par exemple. « Je comprends que vous avez traversé une période… difficile récemment. On m'a envoyée pour voir si tout allait bien. Puis-je entrer ? »

ft. @maeve mcadams (c)alcara
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sinking in these dark nightsOh, underneath my eyes, how it rains. There's clouds up high but there's stars on the ceiling of the Royce. I hear this pain, drown every other noise, you talk to me dumb like you didn't have a choice I'm here now fucked up, thinking this why, I'm out here sinking in these dark nights
Le moindre bruit la fait sursauter et elle se méfie de chaque ombre comme de la peste. Aussi, quand quelques coups retentissent contre sa porte, la peur la paralyse.
Il faut trois bonnes secondes pour que ses pensées se réorganisent et qu’elle se redresse, les sourcils froncés, se demandant s’il ne s’agit pas d’une erreur jusqu’à ce que le signal sonore du système de surveillance détecte automatiquement une présence et une voix. Maeve entend en double la voix derrière la porte et sa retransmission mécanique et l’incompréhension la maintient sur place. Icarus aurait envoyé quelqu’un ? Une pensée parasite remonte à la surface : c’est un peu tard pour ça.

La présentatrice reprend contenance quand elle réalise l’état dans lequel elle se trouve : uniquement vêtue d’un tee-shirt trop grand imprégné de l’odeur de tabac froid, les yeux cernés, le visage tiré par la fatigue. Elle est bien loin de son panache habituel. Elle met pause sur le film et l’écran se fige sur le visage amoureux d’Elizabeth Bennett alors qu’elle contemple la statue de Mr. Darcy.
Avec hâte, elle quitte le salon pour gagner la porte et répond à travers le système. “Accordez-moi deux minutes je vous prie et je serai toute à vous.” Sa voix est faussement charmante, ça lui coûte de l’énergie de sourire, mais elle est à nouveau attachée à l’idée de faire bonne impression. Icarus a envoyé quelqu’un.

Elle y pense alors qu’elle grimpe prestement les escaliers jusqu’à sa chambre. De son dressing, elle extirpe une robe simple et fluide au reflet satiné qu’elle enfile à la place de son vieux tee-shirt. Elle se brosse rapidement les cheveux, vaporise un parfum léger sur ses clavicules et enfile des sandales. Icarus a envoyé quelqu’un et il est hors de question qu’elle apparaisse au pire d’elle-même, comme sur la vidéo qui continue de générer des vues et des messages.
Il y a un sentiment qui se répand du plus profond de son coeur, une pointe d’injustice, un peu de ressentiment et une dose d’aigreur. Parce que c’est bien avant qu’ils auraient dû envoyer quelqu’un et que le timing ne peut vouloir dire qu’une chose : ce n’est pas une visite de courtoisie, c’est un avertissement.
Alors c’est avec les derniers lambeaux de sa dignité qu’elle reprend le chemin jusqu’à l’entrée et prend le temps de se composer un air impassible avant d’ouvrir la porte. Pas de sourire télévisé, pas de tentative de charme, simplement la vérité humaine et laide de ces derniers jours à observer de nouveaux plafonds de solitude. Elle ne laissera pas Icarus lui nier son humanité plus longtemps.

Madame Whelan.” Ses yeux détaillent la mise impeccable de l’inconnue. Et ce n’est qu’à ce moment que ça la frappe, c’est une inconnue et elle n’aurait pas dû lui ouvrir sa porte aussi facilement, est-ce que l’expérience qu’elle venait de vivre ne lui avait pas enseigné une leçon difficile ?
Sa main se crispe sur l’encadrement de la porte, elle a l’air encore plus réticente quand elle reprend : “Vous dites qu’Icarus vous envoie ? Je n’ai été prévenue de rien.


ft. @Arden Whelan
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La voix chantonne par l’interrupteur, et Arden se demande si c’est véridique, ou un gros mensonge. Elle se demande si la porte s’ouvrira vraiment, ou si elle devra plutôt courser la présentatrice dans tout le complexe, jusqu’à la coincer sur le toit; et que dans un retournement de situation des plus étonnants, elle révèle qu’elle pouvait voler comme un oiseau depuis tout ce temps. Mais elle attend patiemment, laisse le bénéfice du doute à la pauvre Miss, qui a tant souffert. Elle n’est pas étrangère à la traque, de toute façon, et son calendrier est plutôt vide maintenant que son dernier assignment a été repêché dans la rivière.

Elle compte les minutes, considère la propreté des lieux (quel joli papier peint !) et la serrure électronique de la porte (un boulot pour Miri, pas pour Murphy). Et lorsque la porte s’ouvre enfin et dévoile Maeve - Miss McAdams - dans toute sa splendeur, Arden ne peut empêcher la surprise de poindre dans l’expression qu’elle aurait voulue plus neutre. Une agréable surprise, du moins; et une certaine confusion: pourquoi c’est elle qu’on a envoyée ici, alors qu’il ne lui a suffit que de mentionner Icarus Inc pour qu’on lui ouvre ? Cache-t-elle autre chose ? « Oh, vous m’en voyez désolée. Est-ce un mauvais moment ? » Les cas dont elle s’occupe normalement se déroulent mieux sans avertissement - mais tout porte à croire qu’il y a une autre Arden aux ressources humaines et que c’est à la mauvaise qu’on a confié celui-ci. « J’ai ma carte d’accès, qu’elle offre en désignant le revers de sa veste. Vous permettez ? » Elle ne tient pas à l’effrayer en portant brusquement la main à sa poche. Pourquoi compliquer ce qui semble être si simple ?
La carte d’un noir d’entre porte son (faux) nom: Arden Whelan; sa photo, l’expression précautionneusement gardée, le fantôme d’un sourire sur le visage; le filigrane holographique qui se devine à la lumière; le numéro d’employé commençant par HR. « Je ne voudrais pas repousser davantage cette visite. Je crois que ça a déjà beaucoup tardé. »

Les options s’alignent dans son esprit, la stratégie s’établit comme sur un jeu d’échecs. Il sera toujours temps de faire usage de la force plus tard; pour l’heure Maeve ne paraît poser aucun risque. « Nous pourrions nous rencontrer demain au siège social, si vous le souhaitez ? » Elle est bien prête à prendre ce risque.


ft. @maeve mcadams (c)alcara
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Il y a une brève expression de surprise dans l’accueil que lui réserve Arden, ce qui conforte Maeve dans ses suspicions, elle n’aurait peut-être pas dû ouvrir la porte aussi vite. Elle n’a rien sous la main pour se défendre, alors elle maintient son appui sur la poignée de porte, prête à la refermer à toute vitesse si l’inconnue esquisse un geste hostile.
C’est effectivement un mauvais moment. Ses pensées vont vers la table du salon sur laquelle trône un cendrier qui déborde, des nuanciers de couleur trainent sur la commode avec des échantillons de papier peint, elle n’a rien à manger ou encore à boire à part un coin cocktail qu’elle ne touche jamais. Elle est évidemment loin du désordre, mais pour elle qui a toujours gardé un contrôle ferme sur son milieu, c’est un signe évident de sa dérive. Elle ne veut même pas parler de sa chambre où les vêtements jonchent le sol, ni de sa cuisine qui ressemble à l’arrière boutique d’une fleuriste à cause de tous les bouquets qui lui ont été envoyés.

Pourtant, quand la carte employée lui est présentée, la résignation lave toutes les convictions de Maeve. “Je vous en prie, entrez.” Elle n’a pas la force de se battre pour des détails, elle sent qu’il y a de pires nouvelles qui l’attendent. Alors elle se décale pour laisser entrer Arden qui est suivie d’un parfum frais qui emplit agréablement les poumons de Maeve.
Non non, il n’est pas nécessaire de repousser quoi que ce soit…” La mention d’un rendez-vous au siège d’Icarus la fige cependant sur place. Elle lève des yeux plein de suspicion vers la RH, s’interroge d’ailleurs pleinement de l’utilité d’envoyer quelqu’un des RH dans une situation pour laquelle ils enverraient d’ordinaire un coup de pression.
Un voile de défiance passe sur le visage assombri de la présentatrice. “Je préfèrerais ne pas y retourner avant la fin légale de mon arrêt de travail.” C’est à eux de la convaincre de revenir, de la persuader qu’elle a de la valeur pour eux, même si elle n’est que financière. Elle ne supporterait pas de n’être officiellement qu’un peu de chair à canon, tout juste bonne à ramasser du buzz sur sa tragédie.

Mon bureau est de ce côté.” Son bras s’ouvre pour désigner la porte la plus proche dans le couloir, qu’elle pousse pour révéler une pièce sombre. Les murs sont noirs, les meubles évoquent une décoration art déco et derrière le bureau, un portrait géant de Grace Kelly d’une jeune artiste décore le mur. Les stores sont baissés et la pièce ne compte que sur la lumière artificielle, ce qui lui donne un air de deal de speakeasy. “Je préfère ne pas ouvrir, il y a encore quelques drônes de paparazzis qui traînent.
Maeve reste dans l’encadrement, les questionnements rongent toutes les tentatives de s’égayer d’un sourire. Qui est Arden et que fait-elle là ? “Est-ce que je peux vous offrir un café ? Un thé ?” Elle ne dit pas qu’elle n’a rien d’autre de toute façon. Quelle hôte médiocre elle fait à l’instant. Elle disparaît brièvement le temps de préparer un plateau qu’elle ramène sur le bureau où elle s’installe à sa place. “Alors dites-moi tout, que me vaut l’honneur de cette visite ?” Le ton cache mal une pointe d’ironie. Le regard de Maeve est perçant, à l’intérieur d’elle, les déchirures s’agitent, électrisées par la suspicion, prêtes à dévorer Arden pour en découvrir les véritables intentions.

ft. @Arden Whelan
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