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Burn (for me) [Malyen]

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Burn (for me)ANYTHING will burn with enough gasoline and dynamite.

La vie dans la rue c’est vraiment pas ce que je préfère. Je ne pense pas que quelqu’un aime ça, évidemment. Se balader pour se réchauffer ou pour ne jamais rester à la même place, croiser du monde sans toujours oser les regarder en face. Ou parfois, leur offrir un regard suffisant pour qu’ils détournent le regard. Mes émotions sont en vrac, la fatigue n’aide pas beaucoup et je ne savais plus comment me comporter.

Heureusement, Cleo avait été là pour moi. Une nuit de sommeil -agité- sur un canapé suivit d’une douche rapide (et chaude), m’avait requinqué. Enfin, un tout petit peu. Mais c’était mieux que rien. Je ne pouvais cependant abuser de sa gentillesse et j’étais repartie rapidement, prétextant un rendez-vous urgent. Que je n’avais pas, bien entendu.

J’en avais marre de ne pas dormir. De ne pas réussir à fermer l’œil, à ressentir cette fatigue qui pourtant se fait la malle une fois couchée. Je voulais m’assommer, dormir pendant une journée entière. Et surtout, arrêter de ressasser mes erreurs. Impossible de passer à autre chose, mes recherches stagnent et ma motivation était en berne également. Mais surtout, je me sentais désespérément seule. Je ne l’avouerais jamais, évidemment, mais j’aurais voulu pouvoir parler à quelqu’un, même de la pluie et du beau temps, mais parler. Cleo avait rempli ce vide, un petit peu. Je ne pouvais pas lui parler de tous mes problèmes, l’entrainer dans mes plans foireux. Je ne voulais pas l’embêter avec tout ça.

Alors, je m’étais renseignée dans la rue sur d’autres moyens pour dormir. Des médicaments et pourquoi pas même de la drogue ? Après tout, je n’étais plus à ça près. Ma vie était fichue, mon père était un connard, ma sœur et ma mère étaient décédées… il ne restait plus que moi. Et en plus, j’étais un monstre. Ce feu qui brulait en moi et que, parfois, je n’arrivais pas à contrôler, me rendait malade. Je suis comme mon père. Un monstre. Je n’avais pas encore tué, mais bientôt, je prendrais ma revanche sur la personne qui était responsable de la mort de Magdalena. Et si pour ça, il fallait que je brûle cette personne vivante, je le ferai. Quitte à ce que ce soit la dernière chose que je fasse.

Enfin arrivée à l’endroit que l’on m’avait décrit, avec quelques dollars volés en poche, je rentre sans faire attention aux regards que l’on pourrait me jeter. Je m’en fichais. J’étais là pour acheter de quoi dormir ou ne plus réfléchir. Je jette un regard autour de moi en me dirigeant vers la personne qui me semblait être la plus proche. Je n’avais encore jamais acheté de drogue ou de médicaments, je n’en avais jamais eu besoin. Je n’ai aucune idée de comment je dois faire ça. Serrant la mâchoire, je redresse la tête et m’arrête devant une personne.

« Je voudrais… Je veux… » Comment on s’adresse à ces gens-là ? Je fronce les sourcils et tente de me reprendre devant le regard peu sympathique de l’homme. « Un truc pour dormir. N’importe quoi. »

D’accord, c’était pas très clair, ni très sympa mais je ne tenais pas à rester ici plus longtemps. L’homme me regarde, puis l’argent que je lui tends et il me sourit.

C’est moi qui perds mon sourire quand il me répond -comme si j’étais trop stupide- qu’il n’y a pas assez. Comment ça pas assez ? Et combien on doit payer pour pouvoir dormir en paix ? Serrant les poings, je tente de le baratiner, sèchement, puis avec plus de virulence. Il commence sérieusement à m’emmerder.

Soudain, un homme arrive dans la pièce. Il en impose, tant par sa stature que par son élégance. Je tente de ne pas me laisser distraire par son charme magnétique -pardon, j’ai vraiment pensé ça ?- et me tourne vers lui, envoyant un doigt d’honneur à l’idiot qui avait refusé de me vendre sa marchandise parce qu’il manquait cinq malheureux dollars.

« Vous ! Vous avez l’air d’être le chef de cette bande d’idiots ! »

Je m’arrête devant lui, énervée. Faudrait peut-être pas s’énerver devant un homme qui vend drogue et médicaments. On ne disait pas d’eux qu’ils n’étaient pas fréquentables ? Rien à carrer. Je croise son regard, remarque qu’il a quand même l’air assez jeune pour être leur leader mais qu’importe. J’aurais peut-être plus de chance avec celui-là.

« Cet idiot là-bas… » dis-je en pointant l’homme du doigt. « Ne veut pas me vendre quelque chose. » Mais je ne dis pas pourquoi. Si je peux le duper et partir vite fait… « Je veux un médicament pour pouvoir dormir. Vous n’avez pas ça dans votre stock ? »

Je crois que je suis un peu fatiguée et légèrement sur les nerfs. Je suis une cliente, bordel.

Et puis, s’il m’emmerde… Je l’enflamme.
Non ?

ft. @Malyen Wrestling
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BURN (FOR ME)
tw: mention d'alcool, substances illicites.



las.
l'œillade plantée sur des aiguilles figées depuis une dizaine de minutes déjà, l'en oublie le bruit environnant de cette fourmilière. comme une bulle hermétique qui l'empêche de perdre pied au milieu de ces visages méconnus parmi lesquels il n'a plus envie d'errer. la nuit est longue - et la vie encore plus. des messages laissés à son attention, she isn't there, l'interpellent enfin pour l'en extirper. il ne s'offusque pas, peut-être trop habitué par les disparitions intempestives de dora envers qui aucune affliction n'est permise. elle est son tout et lui, seulement son humble serviteur lorsqu'elle ne se sent pas d'assumer leur vie. comment pourrait-il l'en blâmer? « tell 'em i'll be there in five. » ou dix. ou quinze. who cares? les camés finiront bien par avoir leur dose, peut-être même seront-ils prêts à en offrir davantage pour l'avoir plus rapidement. pas l'once d'un remord sur les traits du corbeau dont les épaules s'habillent bientôt d'une veste de costume aux couleurs d'une nuit dénuée de rêves. un pochon dans la poche de son pantalon pour planer et un autre, moins imposant (en principe), dans la poche intérieure de son veston - pour éradiquer l'humanité. désinhibition et blackout assurés, l'en a vu oublier jusqu'à leurs doigts mal. s'en amuse d'ailleurs la majorité du temps lorsqu'il n'est pas profondément blasé d'assister constamment à la misère humaine. boulot moins fun qu'il n'y paraît mais toujours mieux que ces têtes d'affiches gerbantes que l'on peut croiser un partout à la surface; they're here to protect y'all. c'est cela, oui. mâchoire serrée par l'amertume et le cerveau en ébullition. des souvenirs dont il se passerait bien de se remémorer la fausse gloire si seulement il le pouvait, plutôt que de se plier à cette mainmise sur le territoire des deadcrows.

pas le temps de respirer qu'une esclandre semble avoir lieu à quelques pas de lui, suivie par un mouvement précipité lui barrant la route. « i beg your pardon? » qui, d'assez peu futé, pour l'interpeller de la sorte ? la flatterie ayant pourtant fait son oeuvre jusqu'à son coeur d'homme trop plein d'égo, l'en témoigne son sourire railleur. visage s'abaisse pour croiser son regard et demeure, contre toute attente, captif de ce dernier. lueur méconnaissable qu'il y devine sommeillant, comme si elle attendait le bon moment pour brûler de ses plus belles étincelles. s'il n'écoute rien de son discours vraisemblablement énervé il suit néanmoins son doigt du regard, lui désignant un deadcrow tout cru. un comportement qu'il aurait, en temps normal, envoyé chier depuis bien longtemps - mais rien ne semble l'être avec elle. ce toupet. sans parler de sa façon de demander presque trop poliment (enfin, jusqu'à ce qu'on la lui refuse) sa dose; visiblement étrangère à ce genre d'échanges de bons procédés. définitivement étrangère lorsqu'il l'entend élaborer la nature de son problème. s'attendait sans doute à un brin de compassion de sa part - de la classe peut- être ? - mais mal n'a ce soir ni l'un ni l'autre, passé le visu de son accoutrement. « je pense pouvoir vous aider - » qu'il commence, les mains flanquées dans ses poches avec nonchalance comme si son intervention l'importunait peu; c'est le cas. « règle numéro une, on évite de qualifier le mec qui détient les cachets d'idiot. » s'amuse de la douce frustration qui s'empare explicitement de ses traits. encore plus belle lorsqu'elle s'énerve. « deuxième règle, on ne fait ni crédit ni charité. » pas besoin de s'emparer de la 'liasse' pour comprendre qu'il en manquait, ne serait-ce que pour se procurer un cacheton lambda - meaning, à peine de quoi se payer une bonne sieste. alors une nuit complète ? elle rêve éveillée la gamine.

« pour finir un conseil, plutôt qu'une règle: prends tes billets et paie-toi une bouteille de gin au club. ça t'assommera bien assez pour... » le regard qui s'attarde dangereusement sur sa silhouette avant de retrouver ses iris flamboyantes  « ce que tu as. » aurait aisément pu régler la différence mais il n'est pas là pour s'occuper des âmes en peine; pas à ses frais tout du moins. « are we done here? » enfonce le clou jusqu'à ce qu'il disparaisse et se languit déjà d'une réaction qu'il imagine des plus phénoménales. envie de bouleversements - envie de ressentir quelque chose, n'importe quoi. que sa rage lui redonne un souffle peut-être quitte à ce que le poing décampe la mâchoire. fait mine d'être prêt à reprendre le cours de sa vie sans elle, comme embêté. si peu pressé de retourner à sa réalité pourtant.
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Burn (for me) ANYTHING will burn with enough gasoline and dynamite.


tw - dépression, pensées suicidaires

Bon, ce n’était peut-être pas l’idée du siècle d’être venue ici. Mes parents ne m’avaient pas élevés comme ça. Enfin, pas au début. Ma mère aurait été horrifiée par ce que je voulais faire et mon père… Mon père m’aurait encouragé à faire ça. Peut-être pas avant, mais après. Avec lui, il y avait eu un avant et un après. Mais si j’étais un monstre comme lui, je n’étais pas mauvaise. Enfin, pas à ce point. Peut-être que je devrais faire comme lui, boire jusqu’à ne plus me souvenir, être malade, voir le monde autour continuer à tourner. Mais je ne suis pas comme lui. Je sais qu’il existe différents cachets qui me permettront de retrouver une nuit sans cauchemars.

Je ne veux pas finir alcoolique comme lui.
Je hais l’alcool en grande quantité.

J’ai peur d’être totalement comme lui.

Et si je l’étais, qu’est-ce qui m’empêcherait de faire du mal autour de moi ? De me faire du mal ? Qu’est-ce qui m’empêcherait de quitter ce monde, sans aucun regret ? Rien ne me retenait ici, mais je n’avais pas le courage pour véritablement en finir. Peut-être que j’avais l’infime espoir qu’il y avait quelque chose, ou quelqu’un pour moi. Quelque part. Peut-être pas ici. Et sans doute pas dans cet endroit mal famé. Mais qu’importe. Je ne pouvais plus reculer. Il fallait avancer. Et la tête haute.

L’homme devant moi possédait une certaine prestance et si j’en jugeais par les dizaines d’idiots un peu frileux par le ton que j’employais face à lui, il était réellement celui qui pourrait m’aider. Qu’est-ce qui pouvait m’arriver, après tout ? Me faire mettre à la porte de cet endroit ? Me faire frapper ? Il n’allait pas me tuer devant tous ces témoins. Si ? L’idée me traverse l’esprit, évidemment, mais je choisis d’en faire abstraction. Ne pas reculer. Ne pas montrer de faiblesse. Enfin, autre que mon problème de sommeil. L’homme, d’abord interloqué semble… s’amuser de la situation. Et ça m’énerve encore plus. Pourtant, je ne devrais pas être étonnée. Lui et ses idiots possèdent les pleins pouvoirs ici. Évidemment que la situation l’amuse. Je fronce les sourcils encore un peu plus, serre la mâchoire et me retiens de mettre le feu à leur beau petit club -peut-on appeler cela un club ? Ses prunelles perdues dans les miennes -ou est-ce l’inverse ?-, je l’observe, une once de soulagement quand il dit qu’il peut m’aider. Enfin quelqu’un qui se préoccupe de mon problème. Sauf qu’il se fiche de moi. Je lève les yeux au ciel.

« Si c’est votre règle numéro une… ça ne doit pas voler haut pour le reste. »

Dis-je, un sourire narquois aux lèvres. Je n’ai pas peur, je me fiche de ce qui peut arriver. Est-ce que j’essaie de le provoquer ? Oui, probablement. J’attrape son regard se balader sans gêne sur mon corps. Déjà qu’il m’emmerde mais alors là… Ma main part s’écraser sur sa joue juste après qu’il a fait mine d’en avoir fini. Je finis de me rapprocher d’un pas.

« Règle numéro une : je ne vous permets pas de me tutoyer. » L’index posé, accusateur, sur son joli costume, je le pousse légèrement. « Règle numéro deux : je ne vous permets pas de me mater. »

Je plisse les yeux.

« Si je voulais me souler, je l’aurais fait et je n’aurais pas attendu que vous me donniez ce genre de conseil stupide. »

Oui, j’ai décidé d’y aller au culot. Je n’ai rien à perdre. Tout à gagner. Je me fiche des conséquences.

Rien à perdre.

« Donc non, on n’en a pas fini. »

Et pour bien lui faire comprendre, je le contourne pour me diriger vers l’endroit par lequel il était entré. Je cherche l’endroit où ils stockent leurs conneries. Qu’ils me rattrapent, j’ai plus d’un tour dans ma poche. J’entends des pas derrière moi mais décide d’en faire abstraction pour avancer droit devant moi. Il y a tellement de portes, de couloirs que je vais finir par me perdre. Et il me rattrapera forcément. Mais j’aurais peut-être le temps de prendre quelque chose. Je fais taire les battements de mon cœur pour tenter de me concentrer sur ma mission.

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