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walk on the edge (cameron)
(#) Mar 19 Déc - 10:40
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CORPS
ESPRIT
ÂME
“Tu m’impressionnes Komm. J’en ai croisé, des petites ordures têtues, mais toi-” Osmond est interrompu. Des notes musicales d’une sonnerie se sont mises à couvrir ses mots froids et cruels, provoquant un froissement de sourcils sur le faciès tranquille. Son regard mort-vivant passe des yeux boursoufflés de Komm à l’entièreté de son corps torturé depuis environ dix minutes. “Qu’est-ce que… qu’est-ce que c’est que ça ?” Osmond paraît sincèrement confus. La sonnerie poursuit ses airs envolés sur un ton léger et joyeux, à la limite du kawaï si seulement l’originel savait ce que ça veut dire. Les mains sales de sang s’écartent devant lui tandis qu’il continue d’interroger l’énorme corps du titan, affalé sur la terre poussiéreuse de l’underground. “Komm ? C’est de toi que ça vient ?” Le truand secoue précipitamment la tête de gauche à droite, aussi surpris que son tortionnaire. Profitant du temps mort, Komm se met soudainement à chouiner. “J’sais rien M’sieur Rose, moi j’vends de tout et n’importe quoi ‘savez, Red, C-tec, Sunburn, Crypt, y en a même qui m’achètent d’la poudre noire, à l’ancienne, alors le Purple c’t’ait une merde comme une au- - C’est vraiment très agaçant,” le coupe-t-il à son tour, une paume levée devant la gueule tordue de Komm. Le profil d’Osmond se tourne sur le côté, cherchant à comprendre d’où vient la petite musique qui sonne en boucle.
“Erm, boss ?” Un mouvement sur sa droite, parmi les deux sbires qui l’accompagnent. “C’est, erm, ça vient d’vous…” Osmond, accroupi au niveau de Komm, lève son regard terrible sur le geste qui le désigne. Un index qui se range aussitôt. “J’crois que… c’est vot’ téléphone.” Le masque implacable bascule sur un nouvel air confus dont les sourcils s’arquent et se froncent l’un contre l’autre. L’originel observe alors sa poche droite de costume, que désignait véritablement le sbire, puis vient chercher l’insupportable engin en le pinçant de deux doigts pleins de sang. Soulevant l’écran devant lui comme s’il s’agissait d’une horrible petite chose qui pouvait lui éclater à tout moment à la figure, il lit, non sans devoir éloigner l’engin à cause de sa presbytie : Cameron. Osmond répond toujours à Cameron, quelle que soit l’heure ou la situation. Il tend le téléphone récemment acquis au sbire et le lui lâche dans la main avec aussi peu de considération qu’il en aurait eu pour un déchet. “Décroche, je te prie.” Il tapote au-dessus de son oreille d’un index rouge, sans toucher pour autant la peau restée propre. “Et mets-le moi là.” Le sbire s’exécute, décroche, et se plie à côté d’Osmond pour placer le téléphone près de son oreille.
“Cameron, mon garçon !” Il y a une inclinaison joviale dans sa voix tranquille. Il a toujours beaucoup apprécié Cameron, sans doute parce qu’il le connaît depuis qu’il est adolescent et qu’il a sa part de responsabilité dans l’homme qu’il est devenu. Tandis que Cameron lui annonce avoir quelque chose pour lui, les mains d’Osmond reviennent sur Komm qui s’agite avec panique. Le faciès de l’originel se plie d’une petite moue pour lui signifier de rester tranquille, avant de répondre à Cameron d’un ton plus monocorde. “Très bien, j’arrive.” Un signe au sbire qui raccroche, au moment même où Komm retrouve l’entièreté de ses jambes et d’un bras, jusqu’alors transformés en serpents. L’autre manque à l’appel, hélas arraché dans le processus de discussion. Osmond ramasse la corde avec laquelle Komm lui a été livré saucissonné et la lui jette sur le ventre. “Tiens, pour le garrot.” Il se redresse avec une certaine pénibilité, ses vieux genoux craquant sous lui. Tout ceci n’est plus de son âge. “Je dois partir, mais je n’en ai pas terminé avec toi Komm. Tu ne sais rien, soit. Mais la prochaine fois qu’on se reverra, je veux que tu aies des choses à me dire.” Il a tiré son mouchoir en soie et s’essuie les pognes, insistant sous les ongles où le sang persiste toujours. Comme la terre. “On se comprend Komm ?” Il n’est jamais très sûr. La majorité des enflures errant ici-bas ont 3 de QI. Komm opine ; à la bonne heure. Le sbire rend son téléphone à Osmond qui hésite très longuement à le récupérer. Un vague rictus, et il s’y force pourtant.
Quand il arrive vingt minutes plus tard devant le van de Cameron, Osmond a les mains tout à fait propres, à l’exception de deux gouttes sur ses chaussures cirées qu’il prend le temps d’essuyer également. Il ne voudrait pas saloper l’espèce de logement terriblement exigu que le hacker s’est fait dans les entrailles du véhicule, car aussi étroit et puant le renfermé qu’il soit, ça reste son cocon. Osmond range son mouchoir en soie non plus dans sa poche avant, puisqu’il est absolument crade, mais dans l’une de ses poches de pantalon, et donne deux coups secs à la porte du van. Quand Cameron apparaît, un début de sourire réhausse le regard glauque de l’originel, avant d’être écrasé par un flegme doucement excédé. “J’ai très hâte que tu me dises ce que tu as trouvé Cameron. Mais avant toute chose… j’aimerais que tu réinstalles- remettes ? le mode silence- … silencieux,” et de tirer son téléphone flambant neuf de la poche de son costume, “sur cette horrible chose.”
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