Girls night | Avelina, Grace, Luna

9 décembre 2025 | TW : Mention Alcool
Ennuyeux. Cette journée n'avait pas la saveur de la décadence que les dernières journées nous ont offertes. Je suis déçue, mitigée, frustrée. La consolation est encore plus piètre lorsque nous savons qu'il n'y aura qu'une soirée à l'image de cette monotonie. 20h50. Le dernier mioche quitte le foyer, récupéré par une mère désordonnée. Je m'assure que tout est en ordre, prêt pour accueillir les employés demain, ainsi que les gamins paumés. Finalement, la clé tourne pour scellé l'endroit pour la nuit. Je sais que je suis attendue, qu'il va falloir que je sois celle que l'on aime. La continuité nauséeuse de cette pièce de théâtre. Pourtant, nous somme arrangés par la situation. Je me faufile dans les ruelles, à la recherche d'une distraction sordide qui me donnerait l'occasion de justifier un retard, rien. Un soupire de lassitude. Ma botte s'enfonce dans une flaque, conséquence du ruissèlement qui s'écoule le long d'un conduit rouillé.

Nous y sommes, au pied de l'immeuble, la porte couine doucement après le passage de la clé pour s'ouvrir sur un couloir plus sec. Troisième étage, deuxième porte à droite. À nouveau, le métal déclenche ce clic significatif pour me laisser entrer dans mon domicile. Intonation joviale, voix aigüe. Hey, je suis rentrée. Je me déchausse, retire mon long manteau de mes épaules pour l'accrocher à un cintre et enfile des souliers d'intérieur. L'endroit a beau être entretenu, notamment grâce à un apport financier, je ne souhaite pas poser mes pieds, chaussettes ou collants à même le sol. Nous observons la pièce du coin de l’œil, trois assiettes à table. Vous ne m'avez pas attendu pour commencer à vous amuser j'espère ! Les cheveux et filaments tombent de la queue de cheval en une cascade sur la peau blanche.

J'ai ramené une bouteille de rhum et du whisky. Je prends une inspiration plus prononcée en passant dans le salon, un large sourire sur les lèvres. Je glisse les deux contenant sur le plan de travail, mon sac se pose à côté pour me laisser fouiller dans un portefeuille bien rempli. 800$ que nous posons là. Il y a bien plus que ma part, comme tous les mois. Une généreuse contribution en guise futile d'amicalité. Un signe pour se faire bien voir. Je range mon portefeuille et me détourne pour attraper un verre dans lequel je verse du whisky. Nos sens captent du bruit s'échappant d'une chambre, je suis agacée. Une gorgée. Un faux rire. Je vous attends hein, vous allez pas me laisser boire seule quand même ! Mensonge, ennuie. Elles sont au moins tolérable.

Girls night
ft Kathleen & Avelina ; Tw : alcool, cigarette

Luna est allongée sur son lit, la tête renversée en arrière, occupée à fixer le plafond. A ses doigts, une cigarette qu'elle porte régulièrement à ses lèvres et dont la fumée vient se répandre dans toute la pièce. Elle ne devrait pas fumer à l'intérieur, elle le sait parfaitement. Il n'y a rien de pire que cette odeur cigarette froide sur les vêtements ou la literie, mais il fait bien trop froid dehors pour rester la fenêtre ouverte. Alors tant pis, il y a des choix à faire et Luna a décidé de rester bien au chaud, confortablement installée sur son lit.

Sa journée s'est déroulée comme toutes les autres. Elle est remontée à la surface et est parvenue à voler plusieurs porte-feuilles. Ils sont tous à côté d'elle, posés sur le lit. Malheureusement, leur contenu ne l'a pas ravie, loin de là. Elle a eu quelques billets et une gourmette qu'elle ira faire estimer dans la journée demain, rien de bien fructueux. Il va falloir payer le loyer et ce mois-ci encore, cela risque d'être compliqué pour elle. Luna a bien réussi à rassembler le montant demandé, mais elle n'aura plus de quoi se payer autre chose. Tant pis.

La porte d'entrée claque. Kathleen est de retour et visiblement, elle ramène de quoi boire. Un sourire vient soulever les lèvres de la jeune femme. « J'arrive ! » lance-t-elle. La brunette se redresse, vient écraser sa cigarette dans le cendrier et ouvre la fenêtre pour chasser la fumée. Avec agilité, elle vient enfiler ses chaussures et ouvre la porte pour sortir dans le couloir. Luna salue Kathleen d'un signe de la main : « C'est en quelle honneur ? » demande-t-elle en montrant les verres. Sans attendre de réponse, elle se tourne vers la chambre d'Avelina « Hé Av', c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? » Elle se laisse tomber dans le canapé avant de se servir un verre. Après tout, il n'y a pas besoin d'une circonstance exceptionnelle pour boire un petit verre, non ? « T'as passé une bonne journée ? » Bon à vrai dire, quelque soit la réponse de Kathleen, ça ne lui apportera pas grand chose, mais il faut être poli à ce qu'on dit.

ft. @Kathleen Huxley & @Avelina Moore

TW: Alcool, cigarette

J’ai exagéré, mais genre… vraiment trop. Sauf que je suis trop contente de l’avoir fait, même si j’ai saigné mes économies. Une guitare, ça fait des lustres que j’en ai pas touché une et voilà que je me suis dégotée un beau bébé.

Je suis dans le placard qui me sert de chambre, la fenêtre entre-ouverte parce que j’ai la clope aux lèvres tout en grattant les cordes. J’ai un casque d’écoute sur le crâne pour pas déranger les filles quand même, puis les voisins. Non pas que je me soucis vraiment d’eux, mais je veux pas d’emmerdes. Je préfère rester discrète quoi.

Je finis par entendre du bruit, alors que j’arrête un instant de pratiquer un passage où je suis rouillée. Je retire un écouteur et c’est la voix de Luna qui me demande si j’en ai pour la journée ou pas. J’imagine qu’elle me causait et m’attendait pour un truc ou je sais pas. Oups. Je pose ma guitare sur mon lit et éteins l’ampli, avant de lancer ma clope par la fenêtre.

Je finis par sortir de ma tanière pour découvrir que Kathleen est rentrée avec quelques bouteilles.

- Salut ! On fête quoi ? Ou on oublie quoi ? Que je demande avec un petit sourire espiègle. Oh du rhum ! Elle sait m’amadouer Kath. Ça rend la colocation pas mal du tout, je dois bien l’avouer. J’ai de la chance d’être tombée sur Luna et là qu’on soit tombé sur Kathleen.

Même si c’est une mutante. Bon, j’en suis une aussi hein… Même si je le cache, que je peux le cacher comparativement à la rouquine. Juste… j’ai cette méfiance, ce dédain de ma propre condition et de celle des autres, bref ! Pas le moment pour une psychanalyse, c’est le moment de me servir un verre de rhum ! Ce que je fais de ce pas avant de m’avachir aux côtés de Luna dans le canapé.

- Ouais, vos journées ? Ce sera plus poli comme ça que de juste sortir pour choper l’alcool qu’on m’offre, non ?