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It's the Chicken !

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It's the Chicken !
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 @Viktor Everest & @Joi Lyon

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J’ai trouvé un truc incroyable ! Une licorne quoi ! Genre, c’est une erreur du dealer, mais j’vais certainement en profiter avec les potes. À commencer par Rio ! Ouais c’est qu’depuis qu’on s’est croisé avec un d’mes dealers, on est d’venu potes. L’genre qui aime bien faire la fête comme moi.

Bref, y m’a r’filer son adresse y a quelques semaines et là, j’vais directe chez lui pour partager mon butin. Un p’tit texto rapido :

Yo j’vais chez toi, j’ai une surprise !

Est-ce que j’lui d’mande son avis ? Nan. Rien à foutre, surtout pas avec c’que j’ai en poche. En plus, j’vais même pas lui faire payer sa part ! J’suis juste contente d’me dire que j’vais planer en bonne compagnie quoi. Bon, l’Truc c’est qu’j’ai pas d’rep.

J’t’attends connard, ramène ton cul !

J’tourne la poignée, ce s’rait quand même plus cool d’attendre à l’intérieur que dans c’couloir miteux. Pas envie qu’mémé la schizo décide de m’taper une convo. Miracle ! Ce con à pas fermé à clef. Faut vraiment qu’il fasse gaffe y va finir poignarder ou avec un appart vide un d’ces quatre. M’enfin, moi j’entre et j’verrouille derrière moi. Malinx le lynx.

J’découvre l’Endroit plongé dans l’noir, mais j’trouve vite un interrupteur. La lumière fut. J’vois l’canapé plus loin et j’m’élance avant d’sauter d’ssus, comme si j’étais chez moi. J’m’allume une clope en attendant. Il a intérêt à pas être mort dans un caniveau le poto.

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Il se redresse d'un coup et son cœur loupe un battement. Son instinct lui dit, directement, que ce n'est pas Rio. Comme les enfants qui savent reconnaître qui montent les escaliers rien qu'en écoutant le son de leurs pas. Là … c'est pas Rio. Et pas Nixon non plus.

Il s'en veut de s'être assoupi comme ça, au point que les lumières de l'appartement s'éteignent d'elles-même. Il a perdu la notion du temps, s'est perdu dans l'ennui et l'angoisse. À côté de lui, son livre, dont il a perdu la page bien malgré lui.
La lumière s'allume, en bas, et il retient son souffle, capte son aile gauche qui dépasse des barrières et pend vaguement dans le vide. Il voit pas, de là. Mais forcément, sa paranoïa se réveille. Et s'ils l'avaient retrouvé ? Il n'entend pas parler. Il lui semble pas qu'il y ait plusieurs personnes, mais … qui sait ?

Les ressorts du canapé grincent, signe que l'intru s'est installé dessus sans aucune douceur, ce qui fait douter Viktor. Une fraction de seconde plus tard, c'est l'odeur de clope qui lui parvient. Soit la personne connaît Rio et l'appartement, soit elle sait ce qu'elle fait, elle sait que Viktor est là-haut, qu'il est foutu dans tous les cas. Son téléphone est resté en bas, pas moyen de contacter Rio pour l'avertir. De toute façon, qu'est-ce qu'il pourrait faire ?

Les secondes filent et s'étirent. Lentement, le jeune garçon bouge son aile, la ramène vers lui pour ne pas que la personne l'aperçoive. Le sang chauffe doucement dans ses veines. Ça fait des semaines qu'il est enfermé ici putain de merde et qu'il s'empêche de vivre.

Il se lève d'un coup, s'approche du bord de la mezzanine, tant pis s'il se fait entendre. Ses doigts s'accrochent à la rembarde et il affronte, à moitié dans l'ombre, la présence de cet inconnu. Une femme. Jeune, tatouée, aux longs cheveux bruns. Elle n'a pas vraiment l'attitude et l'accoutrement de ces agresseurs.

Leur regard se croise. Il se tend.

Vous êtes qui ? Et qu'est-ce que vous foutez ici ?

A deux doigts de lui lancer la première chose qui lui tombe sous la main pour la faire fuir. Il reste attentif néanmoins, s'attend à la voir sortir une arme. Ce qui est sûr c'est qu'il refuse de se laisser faire si ça arrive.
ft. @Joi Lyon
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J’ai les pieds qui dépassent du bout du canape et y gigotent au rythme d’une chanson que j’ai en tête. J’tire sur ma clope et souffle mon cancer en fumée. J’scroll sur argo en attendant Rio. J’sais pas où il est, j’vais pas attendre 8 heures non plus qu’y rapplique. Tant pis s’il est pas dans l’coin. J’pourrai lui laisser un p’tit peu de c’que j’ai ramené dans mon sachet. Comment que je suis trop une bonne pote moi hein !

Sauf que j’entends du bruit en haut et si pendant 1 seconde j’pense que c’est l’brun qui s’réveille ou qui émerge d’une cuite, quand j’lève le regard, c’pas c’lui de Janeiro que j’croise.

Faut bien que j’cligne des yeux quelques fois pour être sûre de c’que j’vois. Dans l’ombre tout ça, j’devine un peu des formes. J’me r’dresse un peu sur le coude et plisse les yeux pour mieux voir.

J’ai pas encore pris d’dope pourtant, mais l’type là… il a des ailes ? Où j’veux vraiment en voir ?

- T’es pas une poule en fait ! J’ai un sourire d’idiote qui vient m’fendre le visage en deux. Et bah ! C’étaient pas juste des camés au final !

J’me r’laisse tomber dans l’canape, r’prenant ma clope qui était coincée entre mes lèvres pour souffler plus facilement la fumée. J’reviens sur mon portable et j’retexte Rio.

Tu t’improvises pro d’la volaille et tu m’as même pas dit ?! It's the Chicken ! 1f494

J’reviens à m’sieur poulet sur la mezzanine. Ouais, une mezzanine ! Il est bien le Rio putain.

- J’attends Rio, tu veux une clope ? J’suis détendue moi, que lui s’détende le slip aussi.

J’me suis pas trompée d’adresse quand même, j’regarde de nouveau dans mes contacts. Non pourtant.

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Il y a un instant de flottement où Viktor peut lire la confusion dans le regard de la femme. Lui reste droit, attentif, prêt à réagir au moindre mouvement, même si la stupeur de l'inconnue paraît réelle. Elle ne savait visiblement pas qu'il était là et se pensait donc seule ? C'est fort propable.

Mais l'atmosphère change subitement quand elle ouvre la bouche pour le qualifier de poule et de parler de camés. Viktor fronce les sourcils, ouvre la bouche alors qu'elle se réinstalle confortablement dans le canapé, pas plus inquiète que cela.

De … quoi ? De quoi parle-t-elle ?

Il l'observe utiliser son téléphone. Ouais, pour le coup, il se sent tout de même un peu con, lui qui fait du drama et s'attend au pire, face à elle qui a l'air d'être la personne la plus tranquille du monde. Mais il reste bloqué sur ses premières phrases. Elle est au courant, pour lui ?

Non, décline-t-il quand elle lui propose une clope. Tu savais que j'étais là ? C'est … c'est Rio qui te l'a dit ?

Au moins, elle n'a pas l'air de faire partie de ceux qui cherchaient à le kidnapper. Mais il est quand même inquiet, le Viktor. Lui qui pensait être discret et qui faisait confiance à Rio. Qui d'autres est au courant ?
Il se balance d'une jambe à l'autre, le front barré d'une ride tourmentée. Son regard se tourne vers la fenêtre. De l'autre côté, le balcon, dont la rembarbe qu'il a défoncé en s'écrasant dessus n'a toujours pas été réparée.

Ca fait au moins quinze jours qu'il n'est pas sorti, qu'il n'a vu personne d'autre que Rio et Nixon. Il se sent idiot, comme dénué de ses fonctions sociales. Ajoutés à cela son appréhension et son angoisse et le garçon fait plutôt pâle figure malgré son allure altière. Pas besoin d'être un génie pour capter son jeune âge et à quel point sa situation lui a échappé.

Tu dois dire à personne que je suis là, souffle-t-il. Il déglutit. Personne doit savoir. Ou ... ça risque de mettre Rio en danger.
ft. @Joi Lyon
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- Sur Argo. Les gens parlaient d’un homme-ange, c’était trop gros, moi j’penchais plus pour des dopés qui chassaient une poule pendant un sale trip. J’ricanne en disant ça.

L’image m’parait plus drôle que la réalité. Comme quoi, j’avais tout faux hein ! J’hausse les épaules en tout cas, quand il refuse la clope que j’lui offre. Ok, c’pas un fumeur, mais faut qu’y s’détende un peu. Au moins, y m’confirme que j’suis un bon endroit. C’bien l’apparte de Rio, le cachotier.

- Nan, surprise. J’pose mon tel sur mon bide et j’passe un bras derrière ma tête, avant retirer sur ma clope.

C’est quand même hyper chiant comme mutation son truc. J’sais pas s’il a des ailes rétractables peut-être ? Non parce que là elles sont bien sorties hein. Doit pas être cool de s’balader avec ça. J’renverserais tout partout tout l’temps moi, j’suis sûre.

- T’inquiètes. J’ai compris qu’t’étais r’cherché. C’pas mes oignons d’une, de deux Rio c’mon pote so… j’vais pas lui causer des emmerdes. J’le r’garde un instant, il a grave l’air stressé. J’mords pas tsé !

Qu’y fasse c’qu’y veut après… si y veut s’recacher en haut rien à foutre, mais sinon y peut descendre quoi.


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Il ouvre la bouche mais ne sait pas quoi dire. Rio et Nixon lui ont rien dit, par rapport à l’Argo. Ils ont dû voir, pourtant. Peut-être n’ont-ils pas voulu plus l’inquiéter. Mais … ça veut quand même dire que tout le monde est au courant. Qu’on doit toujours le chercher. Pour le chasser, ou juste pour … le voir. Voir le type avec des ailes. Et c’est ainsi qu’on se transforme en bête de foire. Lui qui n’a jamais aimé être au centre de l’attention … un vrai plaisir.

Au moins la femme le rassure, et Viktor se dit qu’elle n'a pas vraiment de raison de lui mentir. Si elle est vraiment amie avec Rio. A moins qu’elle décide d’en parler à ses amis parce que la rumeur est hyper croustillante … mais d’après ce que Nixon et Rio lui ont dit, ici, dans l’Underapple, entre amis, les gens sont fiables.

Il marque un long silence pensif. Ses prunelles glissent vers la porte d’entrée. C’est pas que ça. C’est que ça fait longtemps qu’il n’a vu personne d’autre que les deux hommes, aussi. Une part de lui, la part sociable, en est un peu contente tout de même. Il aurait envie de lui parler, de la connaître, ce genre de choses idiotes que l’on fait quand on est normal comme il l’a été.

Tu sais s’il rentre bientôt ?

Un instant, il hésite à descendre. Mais l’idée de se faire reluquer, de voir ses yeux glisser sur ses ailes, même furtivement, même pudiquement peut-être, ça lui donne des frissons d’anxiété. Tout ce qui lui rappelle ces trucs énormes dans son dos. L’admiration, l’envie, la surprise, la moquerie. Tout.

Il ne bouge pas de là où il est, se recule même d'un pas, s'enfonçant dans l'ombre. Certains diraient que c'est idiot d'avoir tant honte de son apparence. Ce sont des ailes. Des putains d'ailes blanches, immaculées, iréelles. Ce n'est pas comme si c'était quelque chose de répugnant, d'effrayant. Alors ... pourquoi ? Pour Viktor, que ce soit ça ou un troisième oeil, ou quoique ce soit de plus horrible, ça revient au même. Ca n'est ... pas lui.

Comment tu t'appelles ? il marque une nouvelle pause, hésite avant de reprendre, sa nature plutôt sociable -bien que timide - reprenant le dessus. Moi c'est Viktor. Rio et Nix m'ont ... sauvé. Le jour où les types m'ont pourchassés. Ils ... s'occupent, en quelque sorte, de moi, depuis. Ce sont de bonnes personnes.
ft. @Joi Lyon
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J’tapote mon portable du bout d’l’index quand le piaf m’demande si Rio s’ramène bientôt.

- J’sais pas, y répond même pas à mes textos. L’est défoncé ou en train s’faire défoncé. Au choix. J’ricanne de nouveau, pas l’moins du monde en train d’juger.

Mon pote fait s’qu’y veut. Tant mieux si y s’amuse quoi ! J’tire sur ma clope en l’observant s’cacher un peu plus en haut. C’quoi son problème ?! J’suis sympa là, non ? À moins qu’ce soit la timidité ? Puaah ! Y a pire comme mutation putain… il a des ailes et pis quoi ? C’est pas un blob de mucus son pouvoir non plus ! Bon… rien à foutre au fond.

- Joi. Et voilà qu’y s’dégêne un petit peu et s’présente. J’me redresse super vite en entendant Nix. Peut y en avoir qu’un quoi, c’pas une coïncidence. Putain, même Nixon est au courant ?! Ces connards ! 幹 !Fuck ! J’me r’laisse tomber en soupirant.

Limite j’bouderais un peu là. Juste un peu.

- T’es enfermé ici en gros ? « Y s’occupent de moi » ça sonne comme s’ils avaient récupe un chien errant… Faut sortir mec, tu vas d’venir fou enfermé. Ouais, j’me permets d’décider qu’c’est ça. Après tout, j’ai pas entendu parler d’poule mutante se promener dernièrement. Ç’fait longtemps qu’t’as tes ailes ? T’as pas l’air à l’aise. Bon, on r’passera pour le tact, mais c’pas mon genre de toute.

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