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I'm feelin' good (Imran)

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Butterflies all havin' fun, you know what I mean and this old world is a new world and a bold world for me. It's a new dawn, it's a new day, it's a new life for me and I'm feelin' good.



L’immeuble se dessine devant tes yeux et tu le regardes quelques instants de l’extérieur, les bras croisés sur ta poitrine, les muscles de ta mâchoire s’étirant au gré des battements de ton cœur. Risette esquinte le visage, promet le pire des présages, le plus délicieux des carnages. Tu finis par t’avancer vers la grande porte vitrée en acier qui débouche sur un joli hall où des fauteuils recouverts de cuir se succèdent les uns après les autres.
Ton regard s’aventure un peu plus loin, vers le concierge/gardien peu importe sa fonction qui pianote sur son clavier/cahier peu importe son occupation. « J’ai besoin d’entrer dans un des appartements. » Pas un bonjour pas un merci pas un nom pour te présenter. Tu n’as pas besoin d’être présentée. Il sait exactement qui tu es, le monde sait exactement qui tu es. Portrait affiché pendant des années sur les panneaux publicitaires et les écrans géants et les couvertures de revues. Pseudo inscrit partout sur les réseaux sociaux et les produits dérivés et les scandales censurés.
Siren constamment bafouée par tes envies tes caprices et humeurs. Siren mise au placard. “ Je ne peux pas vous enfin… “ C’est vraiment mignon de croire que tu te soucies de sa réponse quand tu estimes sa réponse complètement inutile. Tu ne demandes pas. Tu exiges, tu prends, tu forces les gens à t’obéir peu importe les conséquences. «  Imran Qureshi, son appartement, maintenant » aucun verbe n’est prononcé ou requis pour transmettre le message « bouge ton cul » comme dans s'il te plaît « ou je te force à sauter du toit » la menace retrouve le chemin de ton sourire, ton sourire de salope, celui que tu aimes servir en toutes circonstances, un sourire à crever les anges.

C'est ainsi que tu te retrouves dans l'appartement d'Imran, à fouiller parmi les affaires personnelles d'Imran, à saccager les pièces du puzzle posé sur la table basse d'Imran, à bouffer les trois quarts des restes du frigo d'Imran, à balancer au sol les livres de la grande bibliothèque d'Imran, à refaire basiquement la décoration merdique d'Imran. C'est trop chaleureux trop mielleux trop doux.  
Ça manque de couleurs, ça manque d'emmerdes.
Alors tu te portes volontaire et te montres volontairement généreuse pour qu'Imran, de retour au bercail, découvre l'ampleur de ton passage et retire enfin ce masque qu'il porte en permanence. Le masque du tout va bien même quand tout va mal. Aussi, tu continues ton massacre avec les photos posées ci et là, gardant celle de sa femme intacte. Pour l'instant.
C'est dans les vestiges de son salon que tu l'attends, sereinement installée au sein de son canapé, lumière tamisée au dessus de ta tête. Et la porte d'entrée s'ouvre et le monstre s'éveille et si tu le considères comme le monstre de l'histoire, quel rôle te revient au final ? « Salut Doc' » ta bouille adorable pour l’accueillir, le rêve de millions de fans tu espères qu'il s'en rend compte qu'il savoure son privilège. « Vas-y installe-toi je t'en prie » au lieu de te dévisager de façon si impolie, où sont passées ses bonnes manières que tu aimes désespérément critiquer ? Et tu attends, patiente bien élevée sage, tu attends qu'Imran pose son putain derrière sur son putain de fauteuil sans élever ta putain de voix et tu lui donnes approximativement 10 secondes.

10 secondes pour décider s'il veut t'obéir ou s'il veut t'affronter. 10 secondes durant lesquelles tu fais tourner entre tes doigts la photo d'Iris. Le cadre étant quelque part, dans un couloir, éparpillé en morceaux. « Je vais me marier t'es au courant ? » Evidemment, évidemment qu'il est au courant de tout ce qui te concerne. Comment pourrait-il ne pas se soucier de ta vie, ta vie partie en fumée à cause de lui ? Comment pourrait-il ignorer ce que tu deviens ? Tu deviens une version encore jamais expérimentée. « Tu m'félicites pas ?! » question en réponse, réponse attendue au tournant, réponse suggérée par ton intonation.
Les prunelles animales se posent sur la photo d'Iris. La belle Iris. La défunte Iris. « Elle était canon ta femme. » Une vraie bombe. « Tu l'as tuée ? » C'est un peu sa spécialité, s'en prendre à ses patients alors bon s'en prendre à ses proches semble plutôt évident de ton point de vue. « Tu sais avec Skye » tu ne présentes pas Skye, il sait forcément qui est Skye, ton fiancé, ton clébard, ton monde, celui auprès duquel tu réapprends à vivre, à te (re)construire, à t'épanouir « on s'est mis d'accord sur le sujet » un sujet capital « pour éviter de se tuer à cause d'une bêtise » ça serait dommage de se louper alors que vous venez à peine de vous fiancer.
A parler ainsi de ta vie sentimentale, tu parais incroyablement détendue et tu l'es d'une certaine façon mais le calme précède toujours la tempête et tu relèves tes billes flamboyantes vers le pré désigné coupable de ton existence carbonisée. « On s'est jamais mis d'accord toi et moi... » sur le sujet, un sujet capital, pour éviter de vous tuer à cause d'une bêtise. Ça serait dommage d'en arriver là, n'est-ce pas ? Et en même temps, ça serait logique compte tenu de la bêtise commise.

@Imran Qureshi
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Imran était rapidement sorti de chez lui en réalisant que son frigo était assez vide. Il avait prévu de passer sa soirée à finir son puzzle avant d'aller se coucher. Voilà qu'il vivait une vie de petit grand-père et s'il prétendait que ça lui convenait, il mentait... Imran s'ennuyait et sortir faire quelques courses dans le petit magasin du coin n'était qu'une excuse. Bien souvent, le psy trouvait une raison pour y aller alors que ça pouvait attendre le lendemain. Il sortait pour acheter un paquet de chewing-gum, pour des piles et ce soir, pour des oeufs et de la farine (bon, pour le coup il en manquait.). A force, Imran connaissait les différents caissiers avec qui il avait sympathisé, et avec qui il discutait avant de leur souhaiter une bonne soirée en sortant pour se diriger chez lui. Tout semblait normal ce soir, mais ça allait bientôt changer et il l'avait presque senti en entrant dans on immeuble lorsque le gardien évita soigneusement de le regarder. Bizarre.
Et puis lorsqu'il arrive devant sa porte, il comprends que quelque chose s'est passé durant son absence. Il entre doucement et constate les dégâts au fur et à mesure. Soit une tornade est entré chez lui, et uniquement chez lui, ou bien un animal... ou une sirène.
Lorsqu'il arrive dans le salon, il laisse tomber les courses qu'il avait dans la main, les oeufs s'écrasant au sol. Son cœur commença à battre un peu plus fort en voyant Elvira assise sur son canapé. Elle était absolument terrifiante, son sourire ne laissant rien présager de bon. « Elvira... Qu'est ce que vous...  »  Qu'est ce que vous foutez là? Qu'est ce que vous voulez? Pourquoi avoir saccagé mon appartement? Honnêtement, il ne savait pas avec quelle question commencer. Imran ne pu s'empêcher de la regarder, terrifié à l'idée de détourner le regard ne serait-ce qu'une seconde. Il ne pu qu'obéir lorsqu'elle l'invita à s'installer.
Si elle avait le sourire, le genre inquiétant, Imran était surtout comme hypnotisé par l'aura qu'elle dégageait. C'était de la colère, de la rage, quelqu chose qu'il avait rarement vu... c'était presque aveuglant et étrangement beau ces couleurs qui émanaient d'elle mais ce que cela signifiait n'avait rien de beau. C'était même dangereux.

C'est là qu'il vit la photo de sa femme entre ses doigts. C'était comme si elle tenait sa femme en otage. Pas juste la photo, mais elle.

Elvira Wingfield allait se marier. Oui, et...? Qu'est ce que ça pouvait lui faire alors que son appartement avait été saccagé? Il allait la féliciter (sans le penser) lorsqu'elle commença à s'énerver. « Je... Oui, je suis très content pour vous. C'est pour ça que vous êtes là?  »  Les sourcils froncés, Imran avait surtout les yeux fixés sur le visage de sa femme. La jeune femme savait ce qu'elle faisait avec cet objet entre les mains et se décida même à jouer un peu avec lui et son deuil. Oui, il savait que le décès de son épouse pouvait être une information utilisée contre lui par des patients qui voulaient le provoquer un peu, mais jamais il n'aurait penser que ça puisse en arriver là. « Elle l'était... » ses yeux toujours posés tout naturellement sur le doux visage de son épouse, ses yeux ne pouvant cacher son émotion.
Tu l'as tuée? Demanda-t-elle. Cette question le fit serrer les poings. Il secoua la tête, cherchant ce qu'il pouvait bien répondre à une telle question. « Je vais pas jouer à ce petit jeu avec vous.  » Il ne lui dirait rien sur sa femme. Jamais. « Vous voulez faire de moi un méchant pour justifier ce que vous êtes venue faire ici? C'est ça? » Elvira était en colère, il avait déjà cru le comprendre lors de son altercation avec Wolfman, mais là c'était de la folie. L'idée de sortir son téléphone pour appeler la police lui avait effleuré l'esprit mais il s'était rendu compte de la stupidité de cette idée. Qu'est ce qu'ils allaient faire contre Siren de toute façon? Rien. C'était à lui de trouver un moyen de se sortir de cette situation.

Lorsqu'elle évoqua son fiancé, Imran l'écouta attentivement, essayant de comprendre où elle venait en venir. Il allait bel et bien devoir résoudre un puzzle ce soir. «  Je ne peux pas vous aider si vous ne m'expliquez pas. » souffla-t-il. « C'est pour ça que vous êtes là, non?  » Il avait adopté le langage du psychiatre, mettant de côté sa peur pour essayer de prendre le contrôle de la situation. Imran allait lui dire qu'il comprenait sa douleur, qu'il compatissait et qu'il était là pour l'écouter. D'ordinaire il le pensait, mais ce soir c'était plus pour se sauver lui. Et sa femme.
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Imran te regarde comme si tu venais de lui annoncer que New Blossom allait être ravagée par une nouvelle guerre civile. C’est presque ça. Et tu te demandes s’il perçoit la couleur de ton aura, s’il perçoit les nuances se juxtaposant les unes aux autres jusqu’à créer une teinte unique, s’il perçoit la teinte de sa chute à venir.
“ Elvira “ la plus belle et la plus fatale et la plus dangereuse des créatures oui tu veux bien plaider coupable pour ce titre onéreux “ qu’est-ce que vous…” qu’est-ce que tu fais ici au milieu de son salon à écraser le si joli visage de sa précieuse petite femme morte entre tes tentacules.
Très bonne question, la réponse se trouve certainement dans la conclusion d’une longue thérapie mettant en avant que ton enfance macabre et ton psychopathe de frère et tes crevards de parents ont pu te rendre, très légèrement, tarée. Avec la participation, évidemment, d’Icarus.
Mais encore faudrait-il qu’un thérapeute survive suffisamment longtemps afin d'arriver à cette conclusion.
“ C'est pour ça que vous êtes là ? “ Tu te retiens de rire. Il croit quoi franchement que tu es désespérée au point de chercher sa bénédiction. La bénédiction d’un sombre connard comme lui. Plutôt crever. La bouche en cœur. Mascara waterproof sur tes cils princiers. Bagues autour de tes doigts de nymphe.

Imran finit par réaliser ce que tu détiens entre les mains ou plutôt qui tu détiens. Un morceau de son histoire, un fantôme entreposé quelque part, là où les reliquats de son cœur monstrueux survivent. “ Je vais pas jouer à ce petit jeu avec vous. “ Oh si il va jouer, il va jouer à ce petit jeu et tous les autres petits jeux auquel tu auras envie de jouer ce soir car ce soir c’est toi qui mène la valse cinglée.
« J’ai pas besoin de ça » et tu ne comprends pas pourquoi les gens s’obstinent à toujours vouloir justifier tes délires quel est le but; comme dirait ton amoureux « je fais ce que je veux » et ça s’arrête là, pas besoin d’analyser, de chercher le pourquoi, le pourquoi amène seulement des à parce que sans fin.
Imran le sait, Imran est passé dans ta tête, Imran connaît les détours sinueux du labyrinthe de tes pensées.
“ Je ne peux pas vous aider si… “ cette fois, ton éclat de rire recouvre l’espace et tu chiffonnes un peu plus la photo captive de tes pulsions que le veuf tente de ne pas regarder. Il tente de conserver son attention sur ton portrait mais tu sens, tu sens qu’il lutte et tu jubiles.
« T'as rien compris doc. » Rien de rien.

Coudes posés sur les cuisses, tu tapes la pose avant d'annoncer le menu. « Je suis là pour t'aider » animée d’un profond sens moral à l’égard de ton prochain, ton putain de prochain qui s’en prend aux rares personnes ayant une quelconque valeur dans ce putain de monde. Oui t'es au courant de l’incident avec Jeremiah. Et personne ne s'en prend à tes proches sans passer un sale moment.
« Je suis là pour t'aider à réaliser que t'es une grosse merde. » Sourire se glisse au devant, habille ton visage de (grosse) connasse en puissance, guidée par la plus noble des intentions : donner une leçon au donneur de leçons. Avant qu'il ne dérape de trop et bousille complètement la psychée d'un.e patient.e par abus de pouvoir.
Et tu t’installes à nouveau contre le dossier du fauteuil. « Alors si on commençait doc ? » Le programme spécial torture. « Parle-moi de ta nana. Parle-moi de sa mort. » Car tu t’en fiches du reste, de leur parfaite vie et de leur parfaite romance et de leur parfaite complicité. Tu recherches sa souffrance, non son soulagement. « Soit tu l'fais volontairement. » Pause à l'effet dramatique. « Soit je t'y force. » Langue passe sur les lippes. « J’espère que tu choisiras la seconde option. » Car ça te manque, un peu, de t'en prendre à des cibles servies sur un plateau par Icarus. Mais l'avantage, c'est que désormais, plus personne ne te dit quand arrêter. Le bouton arrêt volatilisé en même temps que ton contrat. En même temps que Siren.

@Imran Qureshi
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Il aimait sincèrement son boulot, ça lui donnait l'impression de faire une différence dans la vie des autres, de les aider à avancer. Mais, parfois, il avait l'impression d'échouer. Et ce soir, dans son appartement saccagé, Imran avait la sensation d'avoir crée un monstre. Créer ou simplement réveillé? Il n'avait pas souvenir de voir Elvira comme quelqu'un de mauvais, juste perdue, mais il avait tort. L'ancienne super-héroïne avait même l'air de prendre un grand plaisir à agir de la sorte. « Vous êtes libre de faire ce que vous voulez, vous avez raison. Mais, ce que vous faites ici n'est pas la solution... » Encore une fois, il avait adopté son langage habituel de psy, mais il avait tellement envie de lui hurler de dégager de chez lui avant que... avant que quoi? Qu'il appelle la police? Non. Icarus? Oui, peut-être. Mais cela risquait de la rendre encore plus folle de rage alors, il devrait tenter de la calmer avant que la situation ne devienne encore plus explosive.
Mais même lorsqu'il fit de son mieux pour la pousser à lui expliquer ce qui n'allait pas dans le but de l'aider, elle se mit à rire. Et le sentiment d'avoir échoué avec la jeune femme s'intensifia un peu plus.

Il n'avait rien compris apparemment. Elvira tenait encore fermement la photo de son Iris entre ses mains et il n'avait pas espoir qu'il puisse la sauver, autant s'y préparer. Siren lui fit un révélation: elle était là pour l'aider. Il en a de la chance.  
Non, correction: Elvira était là pour l'aider à comprendre qu'il était une merde. Décidément, Imran avait réellement loupé quelque chose avec elle. « Vous êtes en colère, je le vois. » Quelle analyse, quel talent, bravo Imran pensa-t-il en se maudissant d'être aussi con. Il leva la main comme pour signaler qu'il n'avait pas terminé, qu'il n'allait pas se contenter de ça. « Je n'ai pas été à la hauteur avec vous, je le sais à présent... Mais je voulais vous aider, je voulais qu'on continue ce qu'on avait commencé et j'aurais dû être plus présent. J'aurais dû aller vous chercher pour que vous puissiez me parler et je suis désolé. » Oui, il y allait un peu fort mais il pensait ce qu'il disait. Imran n'avait pas anticipé la montagne de boulot qui l'attendrait en prenant le poste de psychiatre chez Icarus, il avait essayé d'être partout et avait clairement eu du mal à gérer. Mais est-ce que ça justifiait ce que la Wingfield était venue faire ici? Absolument pas.

Elvira avait décidé de s'improviser psy ce soir. Et la thérapie allait commencer. L'entendre à nouveau insister sur sa femme le fit enfoncer ses doigts dans le fauteuil dans lequel il était installé. Elle ne lui laissait même pas le choix, il allait devoir parler d'elle, mais hors de question de lui donner satisfaction en lui faisant croire qu'elle allait gagner. A cet instant c'était presque comme si Iris se tenait derrière lui; les mains sur ses épaules comme pour le rassurer. L'imaginer auprès de lui lui donna un peu de force. Et c'est à contre cœur qu'il choisit la première option.


« Elle était partie courir. Une voiture l'a percutée et elle est morte deux heures plus tard à l'hôpital. » Il marqua une pause. « C'est tout, Elvira. C'est l'histoire. Ça valait le coup?  » Il avait bien du mal à cacher sa colère. Il serra la mâchoire. Sauf que ce n'était pas toute l'histoire, pas entièrement. Imran n'avait pas mentionné que pendant que sa femme était en train de mourir, il était assis sur le canapé à l'attendre. Il n'avait pas parlé de la culpabilité qu'il ressentait de ne pas avoir été avec elle lors de ses derniers instants. Il n'avait pas dit qu'il s'en voulait tous les jours, que ça le rendait malade de savoir qu'elle était morte sans personne à ses côtés. D'ailleurs, rien que d'y penser, ça commençait à lui faire mal. Imran ressentait une douleur dans sa poitrine, des larmes menaçant de le trahir. « Vous vous trompez de cible, vous le savez ça? Je ne suis pas celui qui vous a fait ces horreurs... » Changer de sujet lui semblait être une bonne stratégie, même si ce qu'il avait envie de faire était beaucoup plus violent, à savoir la forcer à revivre un souvenir. Car l'altercation avec Wolfman avait donné un peu trop confiance à Imran, qui pensait pouvoir se servir de sa mutation en cas d'agression. Il n'aimerait pas le faire, mais il le ferait.

« Je pense que c'est le moment de partir. Vous avez fait votre petite vengeance... » Ce qu'il avait envie de dire c'était plutôt quelque chose comme: est-ce que votre petite crise de nerfs est terminée? Mais ça n'aurait pas aidé. Imran pensait qu'il avait été suffisamment patient mais il était à bout et il était temps pour elle de quitter les lieux avant qu'il ne perde son calme pour de bon.
« Rendez-moi la photo. » Il tendit sa main. Pas de s'il vous plaît, il n'avait même pas la force de se montrer poli.


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Tu n’es pas très surprise par l’attitude d’Imran. Il fait ce qu’il fait d’habitude, rester professionnel en toutes circonstances. Pourquoi ? Pourquoi ne pas se montrer humain ? Pourquoi ne pas se montrer en colère ? Pourquoi cacher ses réactions sous des faux semblants ?
Tu sais, sans l’ombre d’un doute, que ta petite visite surprise le contrarie et pour cause, non seulement tu viens piétiner son intimité mais en plus tu saccages ses affaires. Notamment la photo de sa défunte épouse, retenue entre tes doigts.
« J’en ai rien à foutre de tes excuses. » Le temps du pardon est révolu, dépassé. Le temps de la rédemption commence ou dans ce cas précis, le temps de la vengeance mais si tu tenais vraiment à te venger de lui, si tu le tenais vraiment responsable  et unique responsable, vous ne seriez pas en train d’avoir une conversation.
Son existence, comme la tienne, serait partie en fumée.
C'est plutôt le temps de la punition. “Elle était partie courir.” Imran cède à ta demande, impatient d’en finir quand tu comptes prolonger le plaisir. Ainsi il te raconte succinctement la mort de sa femme. Pas de détails. Pas de précisions. Une nécrologie sommaire. Tu n'as clairement pas l'intention de te contenter de ce résumé moisi.
« C’est à chier » et encore tu pèses tes mots « mais on va mettre ça sur le compte du stress » évidemment. Tu veux bien lui donner une occasion de se rattraper, à condition que le veuf se montre coopératif et arrête de te lancer des phrases bidons de développement personnel dont tu te fiches éperdument.
Quand d'un coup il change de manœuvre. Ton regard devient obscur. Pendant quelques instants, tu repenses aux souvenirs cauchemars contenus dans ta mémoire. Restaurés grâce au bon docteur, lequel se décharge de toute responsabilité et tu le coupes net « t’es celui qui se rend complice de ces horreurs en gardant le silence » froide cassante brutale, le ton de ta voix n’a rien de chaleureux « t’as fait quoi depuis cette découverte hein ? » depuis qu’il sait de quoi Icarus est capable.
Et tu te redresses légèrement sur le fauteuil, froissant un peu plus Iris « hormis utiliser ton pouvoir de force sur mes amis… » l’attaque est volontaire et mesquine. Référence à l’altercation avec Wolfman. Tu es encore au courant des évènements concernant tes anciens coéquipiers parce que vous avez travaillé près de vingt ans ensemble. Ils demeurent, peu importe les évènements de la vie, des parties importantes de ton existence.
« Je pense que tu devrais recommencer l’exercice. » Voilà ce que tu penses. Tu penses qu’il devrait arrêter de te balancer son jargon à la con. Tu penses qu’il devrait te parler d’un être humain à un autre être humain. Tu penses qu’il devrait commencer à craindre le pire de toi. « Parle-moi de ce que tu as ressenti » et tu lèves le cliché en guise de support, déterminée à poursuivre la séance.

@Imran Qureshi
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TW: deuil, violence, suicide


La situation commençait à sérieusement se compliquer pour lui. Imran avait l'impression d'être le malheureux protagoniste d'un roman de Stephen King... ou alors il était le méchant, c'était sans doute le cas pour Elvira. Mais on est toujours le méchant dans l'histoire de quelqu'un après tout et pour lui, il avait eu le malheur de l'être dans celle d'une ex-super héroïne. Pas de bol. Des milliers de choses lui passaient par l'esprit: comment allait-il nettoyer tout ce bazar en une soirée? Devrait-il aller se coucher et faire tout ça demain en posant une journée de repos? Peut-être qu'il n'y aurait pas de demain pour lui, que la sirène jouait avec lui avant de le tuer. Et dans ce cas-là, est-ce qu'elle ferait passer ça pour un accident ou bien laisserait-elle son corps là où il était, dans ce bordel? Il se demandait aussi ce qu'on allait penser en le retrouvant mort, si les gens allaient se demander s'il était bordélique... il détesterait que ce soit l'image que l'on retiendrait de lui.
Bref, il pensait à tout cela tout en essayant de négocier tant bien que mal avec Elvira qui n'était visiblement pas prête à accepter ses excuses ou écouter ses explications. Très franchement, Imran commençait à s'agacer et il voyait bien que son calme ne faisait qu'énerver la jeune femme. Pourtant, au fond de lui, il était loin d'être calme et il commençait à ressentir de la colère et parler de sa femme ne fit que de faire grandir c sentiment. Et le pire c'est qu'elle ne fut même pas satisfaite du récit! Qu'est ce qu'elle voulait? Des larmes? Une crise de nerfs ? « C'est mon histoire. Désolé que ça ne vous convienne pas... » lâcha-t-il en soupirant, laissant apparaître sa frustration.
Et puis, Elvira se mit à l'accuser d'être complice des expériences qu'elle avait subies parce qu'il n'avait rien dit. C'était donc bien pour cette raison qu'elle était venue jusqu'ici, elle cherchait quelqu'un sur qui elle pourrait physiquement se venger. Imran était une cible facile, plus que les vrais responsables. « Je ne peux rien faire, et je ne parle pas uniquement du secret médical... » C'était vrai, il y avait ça aussi, mais se contenter de ça comme simple réponse ne ferait qu'aggraver la situation. «  Vous pensez que je peux faire quelque chose? Qu'en révélant ce que j'ai appris, tout finira bien? » Il eu presque envie de rire. Imran secoua la tête avant de poursuivre. « Admettons que j'aille raconter ce que j'ai appris... vous pensez qu'ils me laisseront vivre? Vous vous fichez de ce qui m'arrive, c'est évident, mais ce qu'ils feront c'est inventer une histoire sur moi, que j'ai pété un plomb à cause de la pression de mon nouveau travail ou à cause de mon deuil et que j'ai inventé cette histoire avant de m'ôter la vie. Et ensuite, cette histoire d'expériences ne deviendra qu'une théorie du complot que l'on trouve sur quelques forums et que personne ne voudra croire. » Icarus était plus puissant que les mots d'un simple psychiatre, il le savait et Elvira le savait. La jeune femme ne semblait pas prête à croire que ce qu'il avait vu le rongeait de l'intérieur lui aussi, que de voir ce qu'on avait fait à des gosses ne le rendait pas malade. Mais que pouvait-il faire? Rien. Icarus savait probablement qu'il finirait pas voir cela et surveillait peut-être ce qu'il ferait ensuite. Oui, peut être que c'était lâche de sa part mais il n'y avait rien qu'il puisse faire pour changer les choses.
« Il m'a attaqué, j'avais le droit de me défendre. » Pas totalement vrai, Imran ayant légèrement provoqué Wolfman sans le vouloir. Il avait envie de lui dire que son ami était un connard, mais décida de ne rien ajouter de plus.
« Non, je pense que vous devriez partir maintenant. » fit-il en faisant de son mieux pour ne pas regarder la photo de sa femme. Il devait se défaire du pouvoir que ce cliché avait sur lui, mais ce n'était pas aussi facile. « J'ai été patient, mais maintenant j'en ai assez. Sois vous partez, sous je vous montre comment j'ai mis votre ami Wolfman à terre. » C'était une menace. C'était sans doute idiot de sa part mais il en avait marre d'être assis face à elle à attendre comme un con. Imran n'allait pas se laisser faire ou, plutôt, il n'allait pas la laisser gagner facilement et comptait bien lui rendre la tâche compliquée.


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