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Sweet | Joi
(#) Dim 5 Nov - 15:11
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TW : consommation de drogue dure, manque
Le froid a commencé à s’installer dans les rues de l’Underapple mais ça n’est pas pour ça que je tremble. Les mains fourrées dans les poches, le visage enfoui dans une grosse écharpe sur mes épaules crispées, j’attends mon tour. Quelques personnes, souvent dans des états encore plus lamentables que le mien, font la queue entre le restaurant de nouilles douteuses et la maison de passe. J’suis le dernier ; juste derrière une fille. Les minutes s’égrènent trop lentement alors que le manque me serre les entrailles. Quelle merde. J’suis qu’à moitié là, comme grippé, trop concentré à garder mon corps sur ses deux pieds.
Et puis j’arrive face au dealer qui lâche un pochon à l’asiatique qui me précède. Pas même le temps de sortir mon billet, il me coupe,
“C’était mon dernier, dude.”
“Quoi ?”
“J’suis à sec, casse toi.”
“Mais…”
Un signe de tête pour me renvoyer vers la sortie. J’croise le regard de la fille, le mien doit avoir l’air complètement désemparé. “Attends.” Quelques foulées pressées pour la rejoindre. “J’t’en rachète la moitié.”
(#) Lun 6 Nov - 13:06
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Ce soir, mon mal est trop fort. J’viens pas voir le dealer pour faire la fête, j’viens l’voir pour m’anesthésier un peu les neurones. Si ça pouvait m’en bruler un peu au passage, ça m’soulagerait.
Ouais ok, j’sais très bien qu’c’est pas du tout comme ça qu’ça marche, mais façon d’parler quoi.
J’fais la file avec d’autres. C’est quand même pas à la surface qu’on verrait ça. Arrive mon tour, j’file le fric, récupère mon pochon et commence à m’éloigner sans m’soucier des autres. J’ai ma dope, j’dégage. Sauf qu’apparemment, j’suis la dernière d’la soirée pour le dealer et ça plait pas au junkie qui attendait derrière moi. J’crois son r’gard et y m’demande d’attendre. Fuck… J’sais exactement où ça s’en va cette histoire.
M’en payer la moitié ? J’penche la tête vers l’arrière en soupirant.
- Ouais… ok. Pourquoi j’suis sympa ? Bonne question. J’attends qu’y m’file le fric, frissonnant parce j’pensais pas rester dehors aussi longtemps. T’as un pochon ou tu veux t’faire une ligne direct ? Parce que moi j’resterai pas au froid longtemps.
(#) Mar 7 Nov - 8:27
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TW consommation de drogue dure, manque
Ok. Ok…? J’sens l’impatience qui grimpe d’un coup alors que sa réponse est carrément inespérée. “Cool.” J’essaie d’rester calme, de pas laisser paraître l’excitation et la nervosité quand j’sors le petit porte-monnaie écrasé dans la poche de ma veste. J’lui tends quelques billets - la moitié de ce que j’avais prévu pour le dealer. Cette fille aurait pu me demander carrément plus. Je lui aurais tout donné pour calmer le petit démon qui trépigne et casse tout dans ma tête.
J’lorgne une seconde sur les tatouages qui ornent ses mains quand elle prend le cash ; elle a du style. Elle fait rebelle dans l’genre, mais pas tellement junkie. Ses traits sont encore trop frais pour ça. Enfin, comme moi, elle n'est peut-être qu’au début de la longue descente.
“Je… non, j’ai pas de pochon.” J’regarde autour de moi, comme si j’allais trouver ça par terre au milieu des détritus ; mais j’ai pas vraiment envie de fouiller. Un nouveau regard sur la jeune femme, j’devrais peut-être me méfier davantage avant d’lui proposer, “J’ai ma voiture juste à côté. J’ai fait tourner le chauffage tout à l’heure, y doit encore faire bon.” T’façons je suis pas certain que j’aurais la patience d’attendre d’être rentré pour y goûter. "On peut s'y poser si tu veux." Avec un peu de musique et de temps devant nous, ça suffira bien à relâcher la pression.
(#) Mar 7 Nov - 14:43
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Bon… en fait, j’pense que c’est parce que j’veux pas m’retrouver seule avec mes pensées d’merde que j’accepte de partager et d’suivre ce type. C’est pas un peu pathétique ? Sans doute, mais j’veux pas trop y penser. Juste le temps de prendre ma dope au chaud et j’aviserai après au pire.
- J’te suis. Il a pas l’air dangereux. D’jà parce qu’il m’a payé sa dose.
D’le voir regarder autour de lui aussi pour trouver un endroit où se sniffer ça ligne, puis m’proposer sa bagnole avec presque un peu d’dépit… J’pense qui doit s’dire comme moi : est-ce que j’devrais lui faire confiance. C’est qu’ça m’arrache presque un p’tit sourire tout ça.
On arrive d’vant l’une des rares bagnoles de l’endroit et j’pose mon cul sur le siège passager. Ouais, la température ambiante m’fait d’jà du bien.
- Brrrr… J’me fais jamais au fait qu’c’est humide à mort sous terre putain… Aller, on commence la fête maintenant. J’trouve un truc, ouais j’me permets d’fouiller, pour lui poser sa came dessus, puis après j’m’en fait une p’tite ligne sur l’dos d’la main et j’sniffe.
(#) Mar 7 Nov - 15:51
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TW : drogue dure
La caisse a une bonne partie du pare-choc avant défoncé, les pneus sous-gonflés, la peinture écaillée. C’est un modèle daté, récupéré d’une casse. Mais j’sais ma chance : on trouve pas grand-chose qui roule ici, autre que les motos et scooters que les gens parviennent à faire passer par le métro depuis la surface.
J’sais aussi que la bagnole fait des envieux. Alors quand on y entre enfin, j’claque un bouton du tableau de bord qui verrouille les portières. Réflexe. J’remets le contact, fais tourner le moteur dont le ronronnement se fond au milieu du brouhaha ambiant. Le chauffage revient, salvateur, et j’ose seulement dérouler la grosse écharpe qui me couvre le menton.
La nana me sort une vieille boîte de CD de la boîte à gants pour déposer la poudre dessus. Mon regard fige sur les précieux petits grains qui s’envoleraient à la moindre maladresse. J’en salive d’impatience, et n’attends pas qu’elle s’y mette de son côté pour m’envoyer tout ça dans le nez.
J’baisse doucement la pochette sur mes cuisses, relâche le cou, la tête en appui contre le coussin déchiré. Toute la crispation s’envole en quelques secondes, le corps a eu ce qu’il veut et s’en satisfait, permet à l’esprit de commencer à divaguer.
“Putain.” Le soupir d’un soulagement intense. J’ferme les yeux, mon sang se réchauffe, le plaisir m’envahit comme le contre-coup d’un bon orgasme. J’regarde pas ma voisine, la montée capte tous mes sens. Faut plusieurs minutes à kiffer en silence avant de lentement tourner la tête vers elle.
Y’a rien d’plus sensuel qu’une jolie fille qui prend son pied avec ce genre de came. Ca m’fait esquisser un sourire un peu con. J’entrouvre les lèvres, le temps de retrouver la capacité de parler. “Comment tu t’appelles ?” Le regard qui s’attarde sur son sa gorge et le tatouage qui semble se mettre en mouvement. “C’est stylé… mais un peu morbide.” - le noeud coulant sur le cou. Ma propre remarque me fait rire - lointain, plongé dans une autre réalité joliment distordue.
(#) Mar 7 Nov - 16:05
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Et voilà, en quelques seconds à peine, la dope fait son boulot et… putain c’que ça fait du bien d’lâcher prise. C’comme si tout s’effaçait d’un coup, le high repoussant tout sur son passage comme une grosse vague trop entêtante. J’me pose confortable contre le siège et l’appuie-tête. L’espace d’un petit moment, les yeux fermés j’apprécie l’espèce d’euphorie qui m’prends.
Quand j’rouvre les yeux, je chope le bras du siège pour le faire juste un peu basculer vers l’arrière. J’aime pas être assise toute droite, j’préfère être confortablement avachie. J’renifle un peu et viens saisir mon nez du bout des doigts pour aspirer c’qui reste dans mes narines.
- Joi. Impossible d’pas sourire malicieusement, ironiquement même. Et toi ?
Il a l’air de suite plus calme et c’est grave plus agréable. J’aurais pas supporté un paquet d’nerfs anxieux.
- C’est pour ça que j’l’ai fait. T’en as toi aussi ou t’es tout sage ? Oui, j’le provoque un peu, mais gentiment hein, pour rire. Cette chaleur qui sort des grilles de ventilo là… ouh que ça fait du bien. J’tends une main pour y rapprocher mes doigts rougis par l’froid.
(#) Mar 7 Nov - 16:29
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TW : drogue dure
“Rio.” Soufflé dans un sourire. Gestes lents et désordonnés, j’passe l’index sur la boîte du CD pour y coller les maigres restes de poudre et les renifler avidement. Au prix de cette merde et vu la galère pour s'en procurer, il est pas question de gâcher. Et puis j’l’ouvre - c’est un Best-of des Pink Floyd, une antiquité. Le lecteur avale le disque dans un petit grincement satisfait et la musique emplit l’habitacle d’une ambiance toute particulière, coupée du reste du monde - comme si les fines parois des portières nous en protégeaient.
“J’en ai.” Des tatouages. La taquinerie me fait sourire et j’l’imite en cherchant la poignée planquée contre le siège. Les tâtonnements sont maladroits et j’bascule trop vite, comme si l’image n’avait pas le temps de suivre mon regard. Je cille et prends quelques secondes pour retrouver mes repères.
Tout hébété, j’me tourne vers elle, me calant confortablement à l’horizontale comme on se confierait sous les draps. “J’dois pas en avoir autant que toi.” En constatant la fleur qui orne sa pommette. J'la lui désigne du doigt et, mal conscient des distances, peut-être aussi pour vérifier que l'encre est bien réelle, l'effleure brièvement. “Mais j’vais pas te déshabiller pour vérifier.” Sourire rieur, un peu con, alors que la douce sensation de flotter à plusieurs mètres du sol s'impose et me fait reposer ma main devant moi. J’ferme les yeux pour embrasser le ressenti, murmure, “J’suis content d'être tombé sur une jolie fille et pas sur un junkie qui pue.”
(#) Mar 7 Nov - 17:02
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Rio… J’aime bien. C’est court. Ça sonne bien. Sans doute parce que j’suis high. Rrrrrrio. Riooooooo. J’souris toute seule, j’le sens à mes joues, je les vois dans mon champ d’vision maintenant.
Y mets un CD d’ailleurs et… j’connais pas du tout ce qui passe. Ça sonne vraiment vieux. Pas mon genre, mais pas mal du tout vu mon mood là. Ça fait… comme une bulle, j’sais pas comment l’expliquer. J’sais juste que si j’ouvre la porte et que j’sors, ce s’ra plus morne, plus gris, plus froid.
D’un coup, j’le vois tomber. Je reste hébétée un petit moment jusqu’à comprendre ce qu’il s’est passé. J’suis vraiment retardée. J’rigole en voyant sa tête, en comprenant que lui aussi il a pas compris de suite ce qu’y lui arrivait. J’en ai un peu mal au bide ! J’essaie d’me calmer un peu, mais c’est difficile, j’suis toute légère et bien et de bonne humeur.
- J’suis dure à battre… que j’souffle dans un sourire. Puis son doigt vient effleurer ma pommette. La sensation reste, même si son doigt est r’parti d’la d’où y vient. C’est toujours un peu étrange, mais j’aime bien. C’est moi où ce banc d’voiture est grave confo ? J’pouffe de rire en entendant c’qu’il sort ensuite. Y faut quand même plus qu’ça pour que j’me laisse déshabiller. T’aurais perdu des morceaux Rio. Toujours ce petit sourire malicieux qui m’fait mal aux joues.
Ça m’fait rire cette rime aussi. Morceaux, Rio… ok y m’en faut pas trop dans mon état. J’m’étire d’ailleurs. Pas qu’j’ai envie d’dormir, loin d’là, mais j’me sens toute engourdie. Comme si mon corps s’relâchait lui aussi la pression d’ces derniers temps. Puis… le p’tit compliment qu’on m’fait au passage m’ramène au brun à mes côtés.
- Un sweet talker tiens tiens. J’avoue que pour un junkie, t’es plutôt agréable jusqu’ici toi aussi. Qu’on c’le dise, j’suis une addict moi aussi hein.
(#) Mar 7 Nov - 17:43
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TW : drogue dure
Ses rires se mêlent à la musique, naviguent sur les vagues de la mélodie dans une composition envoûtante. J’souris aux menaces en l’air - à ma suggestion en l’air. Rien de cette conversation ne semble avoir de sens de toute manière.
“Quel morceau ?” Fais-je en rouvrant les yeux alors qu’elle s’étire. J’pourrais taper ma meilleure sieste quand j’suis dans cet état, sans même dormir.
“J’suis pas un junkie.” Fais-je faussement contrarié. Elle n’y croira pas une seconde vu le sourire qui me fend le visage d’une oreille à l’autre. Si j’étais sobre, pourtant, j’aurais pu mal le prendre. Comme un secret dont j’ai honte, l’addiction non assumée. Surtout face à ceux qui n’y connaissent rien - un peu moins avec les autres.
“J’pourrais m’en passer si j’voulais…” C’est juste un mensonge, et pas des plus crédibles. Surtout après qu’elle m’ait vu pratiquement en panique et prêt à lâcher un rein pour la moitié d’une dose. “J’ai juste passé une sale journée.” Fais-je un peu trop sérieusement avant que l’hilarité ne revienne en force. “Ou une sale semaine, j’sais plus trop combien d’jours passent ici…” Pas de différence entre le jour et la nuit : les éclairages artificiels ne varient pratiquement pas au fil des heures.
“Joi…” un murmure pensif, le blase qui glisse sur la langue teintée de l'accent brésilien. “Tu portes bien ton nom.” Puisqu’elle m’a permis d’accéder à cet instant. “C’est quoi ton histoire, Joi ?” fais-je en replongeant mon regard dans le sien, comme un enfant impatient qu’on lui raconte une histoire avant de dormir.
(#) Mar 7 Nov - 18:19
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- Des qui font mal. J’réponds du tac-o-tac sans perdre mon sourire.
C’est du badinage tout ça. Il l’sait, j’le sais, c’est juste amusant. Pis y m’sort une connerie grosse comme le bras et j’repouffe de rire. Non, mais… y m’prend vraiment pour une conne ou il essaie encore d’se convaincre j’sais pas.
- On sait toi et moi qu’ces de jolis p’tits mensonges tout ça, ça passe presque avec ta belle gueule c’la dit, les autres te croient quand tu leur dit cette merde ? J’lui donne une p’tite tape amicale sur le bras. J’te juge pas, j’étais d’vant toi dans la file après tout. J’ricane de plus belle à nouveau. Pas d’mensonges entre nous Rio. Que j’propose sur l’ton plus innocent qu’j’me connais.
J’suis zéro crédible et c’est hilarant, mais une chose est vraie : rien à foutre qu’il soit addict ou non, j’le suis moi-même et j’sais que si j’veux arrêter, j’vais avoir besoin d’un centre de désintox.
L’truc, c’est que j’veux pas arrêter donc… on s’en fout grave, non ?
- J’ai bien choisi hein ? Joi… ouais c’est pas pour le côté mignon que j’lai pris ce nom, c’est… pour l’ironie d’la chose, mais en même temps j’sais m’faire apprécier de ouf quand j’veux hein. Oh le vilain curieux. J’fais complètement descendre mon banc moi aussi et j’me retrouve en position coucher. Tout l’monde est mort autour d’moi, j’fais du mercenariat indépendant et j’aime abuser des bonnes choses. Ouais, pas mal le résumé. Et toi ? J’trouve ses yeux et j’m’y accroche malgré moi.
(#) Jeu 9 Nov - 16:45
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TW : drogues dures
Pas d’mensonges entre nous ? “J’mens pas.” Enfin, j’assume pas. Mais il est pas question de l’avouer, je tiens à préserver ce qu’il me reste de dignité. C’est sûrement débile de penser ça alors que je viens de lui mendier une demi-dose pour la sniffer devant elle. Que j’suis en train d’fondre lamentablement dans l’siège de ma voiture.
J’accroche son regard quand elle me rejoint à l’horizontale. Jolis yeux sombres - noir profond dans la nuit - dans lesquels se reflètent les néons colorés qui nous entourent. Les billes de lumière semblent tourner doucement, ses pupilles m’aspirer alors qu’elle reprend la parole.
L’histoire est courte. Mais elle est morbide. “Tu les as tués ?” Ces gens qui sont morts. La question est posée sans inquiétude, dans une stupide curiosité. J’approche un peu pour me confier plus bas, les mains superposées devant moi. “J’suis un criminel en cavale.” Un sourire innocent aux lèvres, la main qui se pose délicatement pour envelopper la sienne dans une recherche de réconfort, de contact, ou peut-être juste d'un lien fébrile avec la réalité. “Si j’ai un contrat sur la tête, tu m’le diras, ok ? J'te paierai... t'auras pas à m'tuer.”
(#) Lun 13 Nov - 11:31
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- Hmm, hmm. J’peux pas m’empêcher d’avoir c’te petit sourire malicieux.
Ma foi, si y s’ment à lui-même, c’est son problème. J’suis pas psy ou quoi que ce soit par contre, j’suis pas là pour lui faire la morale, donc j’lâche l’morceau. J’ai zéro intérêt à l’faire chier, j’vais pas bousiller mon high. Surtout qu’ça durera pas super longtemps puisque j’lui ai filé la moitié d’mon sachet. Faut rentabiliser !
J’me laisse franchement aller là. L’siège est plus en plus confo, comme si y s’moulait à mon corps. Les lumières qui viennent de l’extérieur commencent à être plus… diffuses à cause d’la condensation dans les fenêtres. L’air chaud m’donne l’impression d’être dans un cocon, protégée de monde froid de dehors. C’comme si l’temps tournait plus lentement aussi…
- Non. On a la fâcheuse tendant dans ma famille à s’faire tuer. J’comprends pas trop pourquoi j’suis encore là en fait, j’suis sans doute la plus grosse tête brulée d’la famille. Pis surtout, la seule qui reste.
J’dis ça avec légèreté, mais j’espère trop qu’c’est pas l’cas. Que Lola est encore en vie… mais… depuis l’temps… J’veux juste r’trouver son corps au moins. L’enterrer comme y s’doit. Putain ça m’file le cafard tout ça. Fuck… Y m’sort un peu d’ma bulle pas cool et s’rapprochant pour m’confier qu’il est un criminel en cavale. Mais j’pense que c’qu’y me sort le plus d’ma torpeur, c’est la main qui s’pose sur la mienne. Cette douceur donc j’ai pas du tout l’habitude. Cette chaleur contre ma peau. Toutes ces sensations un peu amplifiées par la dope qui m’font r’venir du bon côté du trip.
- J’te dirai. J’souris d’nouveau. Il a d’la chance que j’sois high, j’me sens d’bonne humeur et généreuse. T’as fait quoi m’sieur l’criminel ? Ouais, j’suis curieuse comme dix.
(#) Ven 17 Nov - 15:26
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TW : drogues dures
“Les têtes brûlées sont intuables ?” Fais-je distraitement, sans vraiment comprendre moi-même ce que je raconte, et surtout sans cesser de jouer avec ses doigts contre les miens. Ils sont petits et fins, semblent se déformer lentement alors que les miens s’y frottent.
Ce que j’ai fait ? “J’ai aidé une fille à s’enfuir alors qu’elle avait tué beaucoup, beaucoup de monde.” Réponse sans une once de réflexion, ni de prudence. “Mais j’espère que c’était pas ta famille.” Considération d’abord amusée, et puis un peu plus inquiète, avant d’être balayée. “J’me suis fait pigeonner, c’est même pas badass.” Chevaleresque, peut-être, ça l’était au moins un peu l’époque dans mon esprit naïf. Mais faut dire ce qui est… pour Lorena, s’il fallait le refaire, je le referais.
Le bout de mes doigts file doucement dans le creux de sa paume. Gratter ce genre de contact réconfortant m’aide à n’pas basculer dans le badtrip. J’m’y perds, esquisse un sourire béa en retrouvant toute la profondeur de ses grands yeux noirs et -
BAM BAM BAM. Le cognement est sourd, l’esprit sursaute mais le corps met quelques secondes pour se redresser dans le siège allongé.
Une ombre s’est imposée contre la vitre, et la trace de mains immenses entourent un visage qui tente de nous percevoir dans le brouillard de la condensation. “Arrêtez deux secondes de baiser là dedans et bougez putain !” La voix est étrange, lointaine, ralentie. Les coups reprennent sur la carcasse métallique et résonnent partout à la fois comme le grondement du tonnerre. Chaque impact plante l’angoisse un peu plus profondément dans mon crâne et je ne réfléchis plus vraiment quand je défais le frein à main et plaque le pied sur l’accélérateur.
(#) Sam 2 Déc - 15:04
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- Faut croire ! Ça m’amuse d’le penser là de suite en tout cas. Mon sourire m’donne l’impression qu’on visage s’fend en deux.
C’pas désagréable hein, j’suis pas en badtrip, c’juste un peu étrange d’sentir mes muscles et tout. D’sentir ces doigts qui touchent les miens. J’ai l’impression qu’il les allonge, que j’aurai de super grands doigts après !
- Oh putain, j’compatis. Ça m’fais un peu trop penser à miss Draculette quoi ! Nan, ma sœur c’est la guimauve d’la famille. La pauvre d’ailleurs…
J’me laisserais sans doute aller à toutes pensées noires qu’j’ai actuellement si c’était pas d’ce contact avec Rio. Les gratouilles au creux d’ma paume me garde étrangement dans l’réel, sans flancher dans mes inquiétudes.
Je suis bien… juste bien. C’est genre presque serein notre truc, ça m’change grave de d’hab ! C’genre, une cure de paisibilité notre truc là. Genre on es…
BANG BANG BANG
J’sursaute comme une conne, fronçant les sourcils quand l’type dehors nous dit d’arrêter d’baiser. J’le faisais même pas c’te fois, comment qu’ça m’brise mon moment quiétude. Gros connard de merde.
-肏你妈 !Fuck ta mère ! J’l’insulte en m’redressant et en lui faisant un doigt d’honneur, mais j’ai l’impression qui verra rien, entendra rien. On est dans une grosse bulle Rio et moi.
La bulle s’met à bouger d’ailleurs et j’retombe mollement contre mon banc couché. J’rigole, c’plus fort que moi, j’en ai mal aux joues d’rigoler longtemps. J’m’étire ensuite en soupirant d’aide.
- On va où ? Que j’demande en posant un bras sous ma tête, nonchalante.
(#) Mar 5 Déc - 13:55
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TW : drogues dures
Joi se met à crier quelque chose dans une langue que j’connais pas - j’devrais sérieusement penser à me faire une p’tite place dans mon crâne pour un traducteur - et le type frappe une fois de plus à la vitre qui tient le coup alors que les pneus crissent sur l’asphalte et nous propulsent vers l’avant.
Mon siège est toujours renversé, alors j’m’accroche bêtement au volant pour nous engager dans la rue. Le passage est étroit, éclairé par les néons colorés des boutiques qui s’écroulent pratiquement les unes sur les autres de part et d’autre de notre route. Le mouvement se répercute mal dans ma vision brouillée, les lumières y laissant de longues traînées un peu molles.
J’suis clairement pas en état de conduire.
“Je… sais pas.” Où on va. Et ce vide dans ma tête, couplé aux rires nonchalants de Joi m’arrachent à moi aussi un sourire con. J’réfléchis un instant - enfin j’essaie - avant de tourner la tête vers elle et lui proposer, “J’peux te ramener chez toi, en remerciement.” Pour la dose qu’elle m’a cédé. Et avec un peu d’chance elle me prêtera un canapé ou même rien qu'une place de parking pour finir de kiffer en paix.
J'me retourne vers la rue et j'ai tout juste le temps d'écraser la pédale de frein de tout mon poids quand un type couvert de vieilles fripes traverse en poussant son chariot. Il y a encore quelques insultes qui fusent, un coup de poing sur le capot. J'soupire, "Si on survit jusque là."
(#) Mar 5 Déc - 14:39
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Bon, on roule juste pour rouler. Rouuuuulerrrrr. Y m’propose de m’ramener chez moi, j’dis pas non. Y fait froid. C’pas assez l’Chauffage. J’préfèrerais une douche ou une couette.
- Si tu veux, on va chez moi. Personne pour faire chier.
Glisse sur mon banc et viens m’éclater contre la console quand y freine comme un attardé pour éviter une vieille et son chariot ou j’sais pas.
- Aille. J’me suis salement cogné. J’vais l’sentir quand j’vais r’descendre c’est sûr. Là ça fait mal, ça pulse, mais j’me concentre limite plus sur cette pulsation que sur la douleur. Tourne là. Que j’lui dit en m’remettant sur mon siège et en l’relevant.
Pas trop envie d’remettre mon étreinte forcée avec le dash de sa bagnole. Faut pas mal de minutes pour arriver, parce que j’phase sur plein d’trucs au lieu d’lui donner les directions qui faut. Pas grave. On arrive enfin et j’lui fait signe d’me suivre. J’ai l’impression d’avoir des jambes caoutchouc quand j’marche. Les escaliers ? Fuck, on en parle pas. Faut que j’m’accroche grave à la rampe, mais on parvient à mon étage, puis par miracle, d’vant ma porte. L’temps me faire chier avec les clefs, on est d’dans.
J’me laisse tomber sur l’vieux canape et j’soupire. Y m’enveloppe, j’suis bien. Que Rio s’fasse une place ou j’sais pas, qu’y fasse s’qui veut.
(#) Jeu 7 Déc - 16:44
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TW : drogues dures, conduite sous l’emprise de substances
Y’a rien de tel qu’une fille qui vous dit “on va chez moi”, en particulier quand c’est pour finir un trip au chaud et au calme. Par contre, c’est toute une épreuve de conduire jusque là-bas. J’ai aucune idée si c’est loin ou pas, et chaque mètre parcouru sans se tuer - ou tuer quelqu’un - est un putain de miracle, en témoigne l’embrassade surprise de Joi avec ma planche de bord.
“Désolé.” Débité rapidement avant de reprendre la route sous les regards réprobateurs qui grandissent et se déforment avec le reste de leurs traits toujours plus étranges. Comme si la ville était soudainement peuplée de monstres déguisés en humains, et qu’ils nous observaient tous, des centaines de regards angoissants qui m’enfoncent dans le malaise.
J’resserre ma prise sur le volant et lutte pour suivre les indications de Joi sans créer d’accident. Quand je me gare et coupe le contact, le moteur semble expirer ce qui lui restait de vie et s’aplatir d’un seul coup. J’me fais pas prier pour sortir de là, même s’il faut ensuite affronter… des putains d’escaliers.
Bon sang, l’épreuve est autant physique que morale, et j’arrive sur son palier avec l'essoufflement d’un asthmatique post-marathon.
Mon regard passe rapidement dans son appartement. L’endroit m’est inconnu et pourtant, l’ambiance a quelque chose de familier. Les bruits d’la ville sont éteints par les vitres, les lueurs colorées s’étalent partout sur les murs. J’la suis sans y penser, m’laisse tomber à l’autre bout du canapé. Les jambes s’étendent de toute leur longueur sous sa table basse, soulagement qui m’électrise les muscles jusqu’aux orteils. Le stress va doucement retomber. En attendant, j’pose le crâne sur le haut du dossier et ferme les yeux, lèvres entrouvertes pour capter plus d’air.
“J’espère que tu te cherchais un mec au foyer parce que j’vis ici maintenant…” que je plaisante dans un murmure. Faudrait me mettre dehors à coup de pied au cul ; mais au moins, je ne compte pas être bien envahissant car déjà, je me sens partir.
(#) Mer 13 Déc - 12:44
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J’rigole comme une conne quand je l’entends m’dire qu’il est maintenant mon homme au foyer.
- Si tu fais l’ménage j’te garde ! J’réponds du tac-o-tac, tandis que je galère à r’tirer mon blouson.
Ouais, j’ai encore froid, mais j’me sens surtout coincée dans mes vêtements. Ça m’fait un cul d’enfer les skinny, mais quand j’veux relaxer et planer, tout devient de suite trop serrer contre ma peau. La ceinture vole un peu plus loin aussi pour le coup et avec tous les efforts du monde, j’me relève du canapé marshmallow. Non sans dec, j’avais l’impression d’être assise dans du coton. Et là debout, j’ai l’impression d’marcher sur du jello. D’la bonne came en bref.
- Mets-toi à l’aise. Que j’lui lance par-dessus mon épaule tandis que j’disparais dans ma chambre.
J’me change, j’tiens plus. C’est… sportif. J’me cogne quelques fois contre les meubles, mais j’reviens dans un t-shirt trop grand et une paire de shorts pour dormir. L’plus important ? La couette que j’balance sur Rio et sous laquelle j’me glisse ensuite. J’ai eu assez froid pour l’reste d’la journée.
Là, j’ai juste l’impression d’être dans des putains d’nuages.
J’entends à peine les bruits de dehors. Y a bien quelqu’un qui s’mets à gueule sur l’palier, mais c’est pas chez moi donc rien à chier. J’suis… dans une bulle. Ma bulle, mon chez moi. Ma tanière quoi. Tout est doux, chaud, confortable.
- Tu pourras pas dire que j’suis pas sympa comme nana hein ! J’pouffe de rire.
J’partage ma dope – ok il m’a payé, mais quand même – j’l’invite au chaud et j’l’emmitoufle dans une couette. Appelez-moi Mère Térésa. C’est ça son nom ? J’Sais plus. Mère Joi ! Eurk. J’ai pas la gueule d’une bonne sœur heureusement.
(#) Dim 17 Déc - 5:53
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TW : drogues dures
J’entends un petit cliquetis. Quand j’rouvre les yeux pour la voir ôter sa ceinture, j’peux pas m’empêcher de sentir la flemme grimper en moi. Si elle m’a ramené ici pour baiser, elle va avoir droit à la pire performance de sa vie. Le froid a commencé à m’anesthésier, la came a fini le boulot.
J’soupire en me redressant pour ôter mon T-shirt, et puis me retrouve les bras ballants quand elle disparaît pour s’enfermer dans sa chambre.
J’suis trop con ou trop présomptueux ? Probablement les deux.
Peu importe, j’retire mes chaussures en l’écoutant se cogner de tous les côtés de l’autre côté de la porte. Ça m'fait rire, même si le rictus est crispé par le froid qui me mord la peau. J’relève les yeux quand elle revient, jolies gambettes à l’air, j’finis de libérer les miennes quand elle me jette une couette sur la gueule.
Nouveau ricanement, j’me sens un peu perdu dans mes propres gestes, bascule sur le canap’ pour remuer du cul et me défaire du jeans trop serré. J’l’évacue en le repoussant avec mes pieds, grogne un coup quand Joi vient se caler, toute glacée qu’elle est, sous la couette et contre moi.
“T’es trop sympa ouais, c’est suspect.” Fais-je en me calant sur le côté pour l’envelopper de mes bras, tout naturellement. La couverture est douce, moelleuse, conserve efficacement la chaleur que j’semble injustement être le seul à produire. “Si tu revends mes organes, tue moi avant s’te plaît.” J’me colle un peu plus à elle, le visage contre son col, les battements de son coeur qui résonnent comme des basses puissantes dans ma cervelle. J’ai la drôle impression d’la connaître de longue date, peut-être parce qu’on côtoie depuis longtemps le même démon.
(#) Mar 23 Jan - 13:54
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J’suis assez high là tout de suite. Ce s’ra pas pour toute la nuit comme j’ai la moitié d’mon stock, mais ça ira. J’bronche même pas quand j’l’entends s’débarrasser d’ses fringues. Dans l’état où j’suis, c’est juste… normal ? D’pas vouloir s’sentir coincé, serré… La preuve ! J’suis allée m’changer moi aussi. M’enfin, j’espère qui veut pas coucher avec moi, parce qu’y va être déçu d’la performance là.
Y m’enlace et j’pense bien que… ça m’fait du bien. C’est genre… affectueux ou j’sais pas. Un truc que j’ai rarement en fait si j’y pense.
- T’inquiètes, ça durera pas ! Que j’lui promets en ricanant. Bon, s’pour déconner hein.
Y m’a rien fait c’type jusqu’ici. J’vais pas non plus lui offrir le p’tit-dej demain, faut pas déconner. J’ai pas trop réfléchi quoi, j’avais froid, j’voulais être chez moi et voilà tout. T’façon, ma cervelle réfléchis pas trop là, elle vit sa vie.
- Les implants ça rapporte plus ! Mais c’trop salissant aussi. T’es sauf. Un peu pince-sans-rire comme réponse, mais c’pour rire encore une fois.
Y s’colle un peu plus à moi, pose son visage contre mon col. J’sens son cœur battre. Son souffle m’chatouille. J’ferme les yeux et laisse les sensations prendre l’dessus. C’est d’la musique 3D. J’aime trop quand j’suis dans c’genre de trip. Tout d’vient intéressant. Même l’autre con qui gueule sur l’palier. L’bruit du bâtiment qui craque, la douceur de ma couette. Les coussins d’mon canapé qui s’réchauffe depuis qu’on est d’ssus.
- T’es mon pote maintenant Rio. J’pouffe de rire en disant ça. J’sais pas, ça vient de s’décider dans mon crâne comme ça.
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