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Je suis pas une nana qui a l’habitude d’avoir des secrets. Je suis trop… trop. Je parle trop, je suis trop intense, à tout donner tout de suite, et j’ai pas honte de grand-chose. Enfin, si, j’ai honte, mais je ne m’en rends compte qu’une fois que je l’ai dit, ce qui est somme toute trop tard. Donc commencer le Red, tout ça, le bordel de mes déchirures, le bordel sous mon crâne, ça aussi, c’est trop. Je le cache à mon père, de manière absolument imparfaite, parce qu’il ne comprendrait pas. Mais pas à Ianthe. Ianthe, elle semble accepter tout, et surtout mes travers. Peut-être qu’elle est habituée à supporter et endurer, et donc que c’est plus simple pour elle. De me supporter moi.

Et donc, quand j’ai un problème, c’est vers elle que je me tourne. Parce qu’elle semble toujours avoir des solutions pour tout, que rien ne semble grave, elle prend les choses de manière toujours incroyablement… pragmatique, par rapport à moi qui suis un peu trop émotive, peut-être. Donc. Quand j’ai un problème – ce qui arrive beaucoup trop souvent pour être un hasard –, je me rue toujours chez elle. Pour chouiner. Puis elle m’embrasse et le monde vole en éclat. Et les problèmes s’étiolent pour ne devenir que de la poussière d’étoile. Peut-être qu’elle pourra recommencer, aujourd’hui.

J’arrive chez elle après nos échanges de SMS, un sac à dos sur l’épaule, avec quelques fringues que j’ai trouvé dans ma penderie. J’avais la tête un peu ailleurs, dans les nuages, alors je suis pas sûre que ça s’accorde, mais au pire, je volerai à nouveau un tee-shirt au besoin. Ianthe adore quand je suis peste comme ça. Enfin… je crois. Probabilité que ce soit le cas ? 67%.

Quand je débarque dans son appartement, je ne suis pas vraiment plus tranquille. Même si je joue les filles courageuses, j’ai toujours grave la trouille de débarquer dans l’Underapple, même si elle m’a montré les petits « trucs » pour pouvoir passer sans crainte par la bouche de métro. J’ose pas lui dire que je ne me sens pas à l’aise, parce que je veux être aussi farouche qu’elle, aussi sauvage et indépendante. Mais au fond, je ne suis qu’une petite geek qui adore gratter des notes pendant ses cours de sciences. J’ai à peine passé le pas de la porte que je me faufile entre les bras d’Ianthe, hume son odeur, me gorge de sa présence. « Enfin. Tu es là. Je suis là. Enfin, tu m’as comprise. » Je lui vole un léger baiser, avant de déposer mon sac dans le salon. J’adore son appart’. Il est tellement… elle. Avec des petites touches loufoques par-ci par-là, et le côté classe qu’elle porte sur elle et qui donne l’impression d’être face à une princesse déchue.

« Bon, je sais pas trop comment te le dire, et ça me fait grave flipper aussi, mais… » Je commence à retirer mes bracelets, qui cachent le morceau de secret qui commence à être difficile à masquer. Ma seconde déchirure s’étale sur mon poignet, zébrures d’or qui s’étendent, tant et si bien qu’elles menaçent presque de passer sur ma paume et de remonter vers mon avant-bras. La petite tache dorée ressemble désormais à des bracelets d’or qui ont recouvert ma peau. « Je crois que ça commence à s’étendre. Vachement, s’étendre. » Probabilité que ça finisse par me dévorer toute entière ? 99%. Le pourcent restant est pour si je meurs avant. Gentil pouvoir, gentil.

ft. @Ianthe Metzger
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Il y avait quelque chose dans les mots de Logan, un truc difficile à cerner, un peu nébuleux, qui la mettait sur ses gardes. Ianthe l’avait invitée avec un plaisir non-dissimulé et une joie de la retrouver qui lui rappelait celle d’un golden retriever en pleine croissance, ce qui la dégoûtait presque aussi fort que ça l’amenait irrémédiablement au septième ciel ; il y avait cependant cette pointe d’inquiétude, le jeu dans leurs messages qui s’était transformé en questionnement auquel elle n’avait aucune réponse. Ianthe n’était ni patiente, ni très délicate avec ce genre de choses : elle connaissait aussi mal la crainte que Logan causait chez elle que l’incertitude générale qui accompagnait sa personne.
Alors quand elle passe la porte, Ianthe s’en veut presque de se précipiter sur elle avec une retenue très mal dosée, bien trop contente de la voir entière. Les deux jeunes femmes s’étreignent comme si ça faisait un mois plutôt que deux jours, la blonde plongeant son visage dans les cheveux de sa vis-à-vis avec une maladresse évidente mais régressive, depuis le temps que les mouvements étaient répétés, comme s’ils en devenaient plus naturels, moins étrangers à chaque fois.

Puis Logan se détache et lui montre son poignet, non sans un préambule qui masque à peine sa crainte à elle. Ianthe ne comprend pas du premier coup : elle s’attend d’abord à voir le fameux tatouage, avant de comprendre que l’or qui encre la peau de son amoureuse n’a rien d’anodine. « Oh, merde, tu déconnais pas. » Elle qui s’attendait à une référence aux Backstreet Boys ou à un signe de l’infini sur le poignet se sent bien conne, maintenant ; elle ne maîtrise rien aux déchirures, ni aux mutants, elle s’en est toujours tenue aussi loin que possible, parce que ce que faisait Goro n’appartenait qu’à lui, et ce que faisaient ses patrons ne la regardaient pas. C’est différent cette fois, c’est tout près du coeur ; c’est Logan, et si Logan fait ce qu’elle veut, ça veut dire que Logan peut très bien en mourir, aussi. C’est une peur certainement irrationnelle, mais elle l’est tout autant qu’elle la surpasse : Ianthe est entièrement hors de sa zone de confort, avec la jeune femme. A fortiori quand cette dernière s’injecte des trucs qui la tournent en Midas inversée. « Tu continues d’en prendre ? Ou c’est juste un effet secondaire retardé ? » Elle se recule à peine, humectant ses lèvres comme pour retrouver ses esprits : elle déteste avouer se sentir hors sol, parce que Metzger n’est jamais prise au dépourvu - sauf pour ça, d’évidence. Et pour plein d’autres choses, dont beaucoup ont à voir avec Logan. « Merde. Tu veux voir un doc ? Essayer d’inverser le process ? » Elle essaie de prendre un ton rassurant mais bordel, elle n’arrive même pas à toucher son poignet, de peur de ce que ça pourrait causer. Elle se tient toujours à un pas de distance, peu certaine de la marche à suivre. Vingt-cinq ans, dont une vingtaine, soit depuis qu’elle est suffisamment consciente pour le faire, qu’elle contrôle son image pour la modeler à un masque parfait de calme - tant et si bien qu’elle n’est même plus sûre de le simuler, par moments. C’est si facile, de s’en foutre, bien plus que de se laisser submerger ; il suffit d’y mettre un peu du sien pour que tout le monde y croie, qu’ils prennent le parti d’une gamine capricieuse et déconnectée, tant et si bien qu’elle finit par se prendre au jeu, elle aussi. Et ce soir, c’est bien la première fois, dans toute sa vie de flegme et d’indifférence, qu’Ianthe a ouvertement peur.
@Logan Howarth
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Les lieux respirent Ianthe et Ianthe respire la vie. Les étincelles et une étrange sensation d’adrénaline. Quand elle me regarde, me hume et me goûte, j’ai l’impression d’être propulsée directement en orbite, en pleins dans les étoiles, et ça a ce goût d’interdit, ça me grise et ça m’étiole, tout ça à la fois. Ianthe est un tourbillon dans ma vie, et parfois je me demande si je ne suis pas trop égoïste de la considérer ainsi. Et ce que je peux lui apporter, moi, si ce n’est peut-être un peu de douceur et d’innocence, parce que j’ai l’impression d’être terriblement innocente, face à elle, et certains de ses sous-entendus ne revêtent pas de sens pour moi. J’aimerais être à la hauteur, et peut-être que montrer mes faiblesses n’est pas la manière de le faire, mais tant pis. Pour le moment, Ianthe ou Riley, quel que soit le prénom qu’elle utilise, me supporte encore, ce qui est pas si mal. Probabilité que ça dure ? Chut. Je ne veux pas savoir.

Et Ianthe m’offre une étreinte comme si deux vagabondes s’étaient abandonnées durant des siècles. Deux âme sœurs qui se retrouvent à travers le temps. Concrètement, j’étais dans ses bras il y a quarante-huit heures. Mais il paraît que ce sont les beaux moments du début de relation : quand l’autre semble nous manquer à chaque instant.

« Oh merde, tu déconnais pas. » Je suis pas sûre d’être rassurée par sa réaction. Bon, déjà, je ne m’inquiète pas pour rien, ce qui est pas si mal, mais elle est inquiète aussi, ce que je n’apprécie pas forcément. « Tu continues d’en prendre ? Ou c’est juste un effet secondaire retardé. » Je me mâchouille la lèvre inférieure, un peu gênée ; moi qui voulais lui montrer combien j’étais forte, féroce et courageuse ! Quelle blague. Je ne lui avouerai jamais, pourquoi j’ai fait ça, même si j’imagine qu’elle peut le lire dans la constellation de mes yeux. Probabilité qu’elle s’en doute ? 49%. « Eh bien… tu sais, c’est pas si facile d’arrêter. Surtout quand on a pas vraiment de bonne raison. Jusque-là, ça occultait un peu mes pensées, ça me prenait la tête, mais c’était quand même vachement pratique pour mes cours. C’est pas comme si des ailes m’étaient poussé dans le dos ou que j’étais devenue un vampire, tu vois. » L’excuse est un peu bancale, mais elle n’est pas fausse. Merde, les proba, c’est le pied dans mes études.

« Merde. Tu veux voir un doc ? Essayer d’inverser le process. — Ben je sais ce que le doc va me dire… Un truc du genre « arrête le Red idiote », certainement en un peu plus fleuri. Mais, ce qui est encore plus bizarre. C’est ça. Mais je sais pas si je serai en mesure de le refaire, alors attends… y a un bijou en toc auquel tu tiens particulièrement ? » Promis, j’te demande pas encore en mariage… Quoi que, j’serais capable, sur un coup de tête. Faut pas trop me chauffer non plus. Nous nous tenons à un pas de distance et je ne sais pas si c’est parce qu’elle a peur ou qu’elle est inquiète ou qu’elle… je ne sais pas. Merde, j’ai le quotient émotionnel d’une petite cuillère, moi ! Je fais des maths. Je calcule, les proba, les inerties, les possibilités, les univers parallèles… je sais pas lire sur les traits d’une personne. Alors je préfère poser la question, parce que la communication est encore le meilleur remède aux maux des hommes. Et des femmes. « Tu as peur de moi ? que je demande, pour être sûre. » Probabilité ? 10%. Mais ça fait quand même une Ianthe sur dix. C’est beaucoup.

ft. @Ianthe Metzger
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Elle fait si petite, Logan, malgré leurs quelques centimètres de différence et l’âge qui les sépare à peine ; elle a toujours eu cet air de gamine un peu perdue et candide, une gosse qui a une soif d’apprendre qui pourrait engloutir le monde tout entier sans y réfléchir à deux fois. Lohan n’est, définitivement, ni menaçante, ni particulièrement représentative d’un cautionary tale dont la grande blonde devrait se méfier. Alors, non, Ianthe n’a pas peur des dorures sur les bras de son amoureuse, ni de ses propensions à faire des maths comme on enfile des perles. Elle craint, par contre, ce que représente cette possible consommation, l’addiction qui pourrait la sous-tendre, l’envie d’un toujours plus qu’elle ne comprend pas. A moins qu’elle ne l’envie, peut-être : elle aussi, a toujours aspiré à plus ; elle s’en est simplement toujours détournée pour s’assurer sa propre stabilité, sa propre survie. Logan a le cran qu’elle n’aura jamais, trop précautionneuse et délicate : voilà peut-être le seul élément qui lui fait peur.

Alors la question tombe, et elle hésite à peine sur ce qu’elle doit lui dire. Depuis son arrivée, Logan a déjà réchauffé l’appartement de trois bons degrés, rien qu’avec son sourire solaire et son étreinte toujours douce, comme systématiquement nouvelle. Ianthe n’hésite pourtant qu’à peine avant de filer chercher un bijou ; l’étreinte est rompue après un baiser sur la joue, le temps qu’elle aille chercher un pendentif volé à Cassandra - avec un peu de chance, il ne lui manquera pas et elle ne le remarquerait jamais. « A toi de jouer », lance-t-elle en lui tendant, se rendant compte à l’instant où la question filtre des lèvres de la rousse de combien elle est distante et gauche : bras organique tendu, un bon mètre d’espace entre elles. Rien de naturel dans sa posture d’ordinaire au moins un peu affectueuse envers la jeune femme. « J'ai déjà vu plus dangereux qu'une femme qui transforme des bijoux de pochette surprise en or massif, tu sais. » Elle esquisse un sourire qu’elle espère rassurant, et oublie cette histoire de bijou qu’elle fourre en vrac dans la poche de poitrine de sa chemise pour attraper la main de Logan à la place. Leurs doigts se lient, elle embrasse ses jointures du bout des lèvres et l’entraîne à sa suite, délaissant l’entrée pour entrer dans l’appartement en lui-même.

« Et puis, c’est un peu poétique, d’une certaine façon… Ou une mine à fric, dépendant de la façon dont on voit les choses. »

La grande blonde se laisse choir sur le canapé, bras croisés derrière sa tête et jambes croisées, l’une collée à celle de son invitée. Elle se tait un long moment, considérant sans gêne la marque dorée sur le poignet de cette dernière, n’osant plus la toucher pourtant. Enfin : « Logan, comment t’es tombée dedans ? » la question sort à voix basse, comme taboue. Il y en a plein, des gens qui commençaient à prendre du Red pour améliorer leurs compétences physiques ou cognitives. Même Cassandra, contre l’avis très tranché de sa soeur, et elle s’en sortait plutôt bien - merde, Ianthe lui devait un corps entier, et ce n’était même pas une métaphore. Elle comprenait bien l’idée, bien qu’elle lui préférait la stabilité des modifications corporelles (son cerveau était trop précieux, thank you very much - et pourtant vaut-elle mieux, avec son bras et ses régulateurs en tous genres ? C’est pour la santé, qu’elle se dit, de manière un peu trop naïve ; elle a besoin de ce bras comme elle nécessite l’appui d’un régulateur d’hormones pour faire le job à sa place. C’est du luxe, pourtant, elle le sait : elle pourrait se contenter des injections quotidiennes, avoir une prothèse de bras toute simple qui remplirait amplement le job ; elle pourrait se maquiller tous les matins avec sa main stable, n’accéder au Metaworld que via un poste standard. Ianthe en est trop consciente : c’est du caprice, et non du besoin, qui font d’elle une altérée à ce point. Dans le cas de Logan, pourtant, elle ne comprend pas. Alors tant pis, si Logan ne veut pas la voir inquiète ; elle passe trop de temps à se retenir pour y arriver une fois devant le fait accompli. Tant pis, merde, elle s’inquiète, regroupe ses bras autour de ses jambes, retient un soupir pour plus tard. « Et pourquoi surtout ? »
@Logan Howarth
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Mais Ianthe, courageuse, terrifiante Ianthe, n’a jamais peur de rien, bien au contraire. Elle semble prendre la vie comme mille aventures à vivre, comme mille obstacles à dépasser. J’aimerais être plus comme elle, moins comme moi, et peut-être que c’est pour ça que j’ai commencé à prendre du Red – pour qu’elle soit fière, pour être sur un même pied d’égalité, peut-être aussi pour me donner un peu de courage liquide, qui palpite dans mes veines carmines. Et elle me ramène un bijou, qui ne doit pas lui appartenir (les pourcentages continuent à s’affoler à l’arrière de mon crâne), me demande jouer, comme si tout cela n’était qu’une énième partie à affronter.

« J’ai déjà vu plus dangereux qu’une femme qui transforme des bijoux de pochette surprise en or massif, tu sais. » Et elle me fait rire, car je me sens un peu stupide, mais il y a tellement de… de haine, dans ce monde, de gens qui se détestent, se hurlent dessus, se frappent dessus. Pas que je pensais qu’elle réagirait de cette manière, bien sûr, mais elle aurait pu être dégoûtée ou blessée ou… que sais-je, encore, bon sang, s’il y a bien quelque chose de compliqué à déterminer, ce sont bien les émotions que les gens sont censés ressentir. Ça affole les mathématiques sous mon crâne, d’autant plus que j’ai rarement raison. « Ouais, t’as pas tort. Je devrais peut-être aller demander réparation et demander un pouvoir plus flippant. » Et je souris, mais je n’ai pas le temps de quoi que ce soit, car la fée qu’est ma petite amie attrape ma main, les embrasse du bout des lèvres. J’écarquille les yeux, parce que j’ai peur de ce que pourrait faire mon don – pourrait-il la recouvrir d’or, elle aussi ? « Et puis, c’est un peu poétique, d’une certaine façon… Ou une mine à fric, dépendant de la façon dont on voit les choses. — Ouais, tu sors avec Midas finalement. Mais je sais pas comment ça marche ni rien… » Je pourrais rendre ta maison dorée si tu le voulais. Je n’ose pas lui proposer, car je sais qu’elle tient farouchement à son indépendance et à ce qu’elle est, ce pour quoi elle se bat. Mais je le pense.

Ianthe s’allonge dans le canapé, et je me faufile près d’elle, en besoin de sa peau et de sa présence constante. Quand elle est loin de moi, j’ai l’impression d’étouffer, d’être seule et vide, d’être… dépossédée. Mais je ne veux pas lui dire, parce que j’aurais trop peur de l’enfermer dans un genre de cage ; et je sais combien elle est l’oiseau de la liberté.

« Logan, comment t’es tombée dedans ? » Je me gratte la tête, cherche la meilleure manière de lui expliquer ça, mais les mots ne sont pas comme des chiffres, et ils butent le long de mes dents, comme s’ils redoutaient de sortir de ma bouche. Mais Ianthe veut savoir et j’ai bien souvent l’impression qu’elle ne me jugera pas, quoi que je dise. « Et pourquoi, surtout ? — Tu vas peut-être trouver ça bête mais c’était… pas pour toi, pas vraiment, mais quelque chose du genre. J’avais envie d’être… mieux ? Ou différente. De faire quelque chose que tu serais capable de faire, un truc un peu fou. Je sais, c’est un peu stupide, je crois, parce que… eh bien, maintenant, c’est difficile de m’en passer. Pour ne pas dire impossible. Et que l’or s’étend, encore et encore et encore, à tel point que je ne sais pas comment je vais continuer à le cacher à mon père. Et puis, peut-être que si ça avait été moins utile, j’aurais arrêté à la première dose, mais bon sang, Ianthe, tout mon cerveau est comme… reparamétré. Je vois des choses, je calcule des choses, que j’étais incapable de faire avant. Sans. Et je ne vais pas te mentir – je ne m’imagine pas me sevrer. J’en ai envie et besoin, ça devient… nécessaire. Pour moi. » Je ne sais pas si je suis claire, les mots s’entrechoquent dans ma bouche et je n’ose pas croiser le regard de mon amie, de ma confidente, de celle qui fait battre mon cœur chaque fois un peu plus vite. Mais je ne peux m’empêcher de poser ma tête sur son épaule, à chercher sa chaleur et sa présence, comme un chien est en recherche de caresses.

ft. @Ianthe Metzger
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« Attends, du coup, tu vas devenir toute dorée ? » Sa décontraction apparente n'est là que pour cacher le plus profond des désarrois : cette conversation, Ianthe aurait espéré ne jamais y arriver, ou du moins pas si tôt, et surtout pas avec elle. Avec Cassandra ? Pourquoi pas. Sa sœur jumelle prenait un malin plaisir à contourner toutes les conversations et à jouer sur les sensibilités ou défauts de la jeune femme pour s'en tirer à bon compte – mais Ianthe ne s'y méprenait pas, le trouble que Logan lui rapportait, dans son essence, aurait pu être mot pour mot repris dans une conversation avec sa sœur. Elle choisit plutôt le côté pragmatique – elle prend sa main, démonte quelque idée qu'elle aurait pu craindre une femme aussi douce et l'amène délicatement à parler plutôt que de l'y provoquer. Elle tient Logan près d’elle, alliée et jamais opposante ni ennemie. Avec les réassurances aussi, elle a du mal – elle pressent pourtant qu’avec une tête dure comme celle de sa petite amie, toute autre voie aurait du mal à passer. Alors elle tente la compréhension, les questions, et découvre par le même coup combien c'est dur de ne pas donner son avis, même si personne ne veut l’entendre, parce qu'il est quand même carrément plus sensé que celui de tous les autres. Ianthe se tait et Logan s'ouvre.

Elle s'ouvre et elle enchaîne sans discontinuer, révèle dans une même phrase un manque de confiance frappant lié à l'eugénisme ambiant social repris sous toutes formes de discours, mêlé à un besoin de pouvoir, de dépassement de soi, dans lequel Ianthe ne peut que se reconnaître. Logan voulait être mieux pour elle, et le bât blessait réellement là. Quand elle rit, ça sonne faux, exagéré, presque jaune, parce qu’Ianthe n'aurait jamais fait quelque chose de tel. Pour tout son bravado apparent et ses grandes déclarations, elle s’est religieusement tenue à l'écart des substances quelles qu’elles soient. Elle a vu Cassandra y sombrer. Elle a profité de l'état de faiblesse induit de toutes ses victimes. Comment ne pourrait-elle craindre que la roue tourne en sa défaveur ? Elle n'était qu'un vampire qui se nourrissait de l'excès de zèle d'autrui, comment pouvait-elle douter qu'il en existait au moins quelques milliards comme elle ? « Je peux rien faire pour t’empêcher de quoi que ce soit, j’imagine. » Putain ce qu’elle aimerait, pourtant. Ianthe, elle a un besoin criant de tout contrôler, de tout comprendre, de tout savoir, y compris sur autrui. Surtout sur autrui. Elle a beau repousser l'instinct quand il s'agit de Logan, il a tôt fait de la rattraper à chaque écueil. C'est peut-être pour ça que son affirmation défaite sonne davantage comme une question : si Logan lui laisse une ouverture, n'importe laquelle, pourvu qu’elle lui fasse changer d'avis, Ianthe la prendra sans scrupules ou questions aucunes. Et pourtant, elle le comprend intimement, ce besoin de plus, de mieux. Elle l’a toujours eu ; il est sien si fort que parfois elle oublie ne pas l’avoir créé, ni ne l’avoir en intégralité. Logan veut, elle aussi, des réponses à ses questions d'abord, mais surtout la capacité d'y répondre d'elle-même et sans attendre après des personnes qui ne lui donneront jamais l'heure. Chacun, au fond, se grandit et s’individualise comme il peut. Elle jette un regard en coin à sa petite amie et se retrouve prise d'une affection qu'elle gère toujours bien mal, se contentant de la serrer un peu plus fort contre elle, joue appuyée sur le sommet de son crâne.

« Sache que j’ai…un ami, si t’as besoin. Il peut voir comment régler ça. » Il n’y a que Gōro auquel penser dans ce genre de cas, déjà parce qu'il est peut-être essentiellement le quatrième centre de son univers (et donc un satellite lointain et un peu pourrave, mais pas moins vital), et surtout qu'elle ne connaît personne qui ait l'étendue de ses connaissances et sa capacité à comprendre et appréhender des concepts nouveaux et parfois envahissants. Logan serait un parfait cas d'école, pour sûr. « Ou juguler la crise, en tout cas. Trouver un traitement, te conseiller des doses. » Elle ne lui a jamais demandé ce qu'il savait faire, mais il sait le faire, pour sûr : elle en est parfaitement convaincue. « Et on a des…tuyaux, pour te filer de la bonne qualité et éviter que tu surconsommes. » C'est bien la première fois qu’Ianthe en dit davantage que le minimum nébuleux sur son entourage, et elle n'en dira jamais plus sans que ça ne serve à la conversation. « Si tu veux pas arrêter, tu peux au moins contrôler la chose. »
@Logan Howarth
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« Je sais pas mais… je crois, oui, je pense. Enfin, dès que je m’en sers, ça rapetisse. » Probabilité pour que Ianthe m’en veuille ? 33%. Je prends le risque. Pourtant, je peux sentir son désarroi, mais je ne sais pas si c’est parce qu’il fait écho au mien ou parce qu’il est profondément ancré en elle. Est-ce qu’elle distingue quelque chose dont je ne peux pas encore me rendre compte ? Mais Ianthe a cette douceur et cette délicatesse qui lui provient de je-ne-sais-où, car la vie n’a jamais été ni douce ni délicate à son sujet. C’est même tout l’inverse. Alors quand je la regarde, dévoiler des trésors de gentillesse, je me dis que le monde n’est pas si pourri, qu’on peut peut-être le sauver, au fond.

« Je peux rien faire pour t’empêcher de quoi que ce soit, j’imagine. — Tu voudrais que j’arrête ? » Je relève les yeux vers elle, mais j’imagine que ce serait la bonne chose de me dire, si j’étais à sa place. Pourcentage de chance qu’elle lui dise « oui » ? 91%. L’évocation de son ami me tends étrangement, parce que je ne sais pas ce que cela signifie. Juguler la crise, trouver un traitement… un frisson parasite glisse le long de ma colonne vertébrale. Ianthe parle de moi comme si j’étais malade, que j’avais un cancer en phase terminale ou que j’allais me jeter d’une falaise. Plein de gens prennent du Red sans problème, hein, n’est-ce pas ? Ça ne finit pas toujours mal…

Seulement dans 43% des cas, me répond mon cerveau, qui est toujours présent pour me déprimer un peu plus. Je caresse la portion dorée sur mon bras, songe à ce que pourrait être la suite. « Si c’est ton ami, bien sûr que je veux le rencontrer ! Mais… c’est un genre de médecin ? » Je rigole à cette idée, parce que Ianthe n’a pas l’air d’être le genre à traîner avec des chirurgiens après son taf à l’Éclipse.

Encore que.

Ianthe était un caméléon, et c’était peut-être pour ça que je m’étais sentie tout de suite à l’aise avec elle. Comme si elle pouvait s’habituer à n’importe quelle épreuve que la vie lui mettrait sous le nez. C’est peut-être aussi cette aura rassurante que je cherche chez elle, que j’adule chez elle. Comme si elle avait la réponse à toutes mes questions. Même si ce n’est vrai qu’à 72%. « Je te rassure, je ne surconsomme pas. Enfin, pas encore, c’est pour ça que je t’en parle. » Mais l’inquiétude ronge quand même mes neurones, parce que même si je peux calculer des probabilités, j’ai besoin de certitudes. « Tu m’en veux ? chuchoté-je, comme un enfant pris sur le fait après avoir fait une bêtise. Je ne me voyais pas ne pas t’en parler, le garder pour moi, comme ça… C’est important pour moi de tout te dire, quelles que soient les conséquences. » L’honnêteté à toute épreuve. La même que j’attends aussi d’elle, de ceux qui m’entourent, de ceux qui m’aiment. Même si je sais qu’Ianthe est comme un coffre-fort donc il ne sera pas aisé de découvrir tous les secrets ; je sais qu’elle ne peut pas tout me dire, qu’il y a des choses qu’elle doit garder pour elle. Mais le mensonge… ça, je n’apprécie pas. Et elle le sait, depuis le temps.

ft. @Ianthe Metzger
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Logan lui présente les choses d’un air qu’elle veut rassurant, avec des mots qui la font paniquer. La distance entre le ton et le concret est suffisant pour l’immobiliser complètement : dans les mots, dans les gestes, partout. Elle ne peut que suggérer d’arrêter, offrir une main tendue qu’elle espère être prise - mais devrait-elle espérer, même ? Est-elle légitime à demander à sa petite-amie d’arrêter sa consommation, quand elle-même dépend d’autant d’additifs qui lui simplifient le quotidien ? Logan l’a dit : elle n’a aucune envie d’arrêter, elle ne songe même pas ; ça lui devient nécessaire et Ianthe n’est ni rien ni personne pour prêcher la non-évolution : elle porte trop de mods, elle se pare trop de modernité - merde, elle vit à peine dans le présent et le concret. « Non », répond-elle alors mollement, quand Logan lui demande si elle souhaiterait l’empêcher de consommer. Non, parce qu’elle ne sait pas et ça lui semble être le moins controversé, le moins sujet aux embrouilles. Si elle confie à Logan qu’elle aimerait tout faire pour la tenir éloignée de tout ça, elle ne restera pas, c’est certain. Et puis, Ianthe la tient déjà à l’écart de tant de choses. Il y a plus de part d’ombres en elle que de révélations à son amante.

Alors elle lui parle du seul possible rédempteur qu’elle connait - et peut-être qu’elle l’idéalise, peut-être qu’il sera infoutu de l’aider, mais merde, ce mec a été capable de sauver les fonctions motrices restantes de son bras et de lui dénicher une vieille prothèse à modifier, alors que ne peut-il pas faire ? Logan semble, de son côté, davantage intéressée par le côté ami de Riley, visiblement convaincue par le côté docteur de la chose. Elle, elle se retrouve spontanément à bloquer. « Plus ou moins, ouais. » Putain de mémoire de merde. Est-ce que Gōro était là, le soir où elles se sont rencontrées ? Ianthe se rappelle parfaitement la tenue de la jeune femme, leurs regards échangés, sa timidité apparente et la délicieuse ombre pourpre sur ses joues, mais elle est bien évidemment infoutue de se souvenir de ça, le point capital de la soirée, le seul qui importe aujourd'hui. Toute sa couverture peut sauter, si elle répond à côté et que la jeune femme a le malheur de s’en souvenir.

Elle choisit plutôt de ne pas élaborer autrement que par « je nous arrangerai un truc. » Le temps de s'acheter quelques jours, essayer d’invoquer des souvenirs définitivement absents. Logan, elle, s’empresse de justifier qu'elle ne surconsomme pas encore, et Ianthe aimerait que ça la rassure, elle aimerait avoir suffisamment confiance en la cadette pour croire que le encore ne viendrait jamais. Mais impossible de l'ignorer, quand il est déjà là. Et elle est prise d'un élan d'amour par cette femme qui baisse les yeux en ayant peur de la décevoir, qui préfère lui confier ce qui lui fait honte plutôt que de le garder pour elle. Elle s’éprend un peu plus de sa confiance touchante et de son souci de tout lui dire. Je sais, qu'elle a envie de lui retourner, et c’est pour ça que je t’aime. Ianthe est fondamentalement incapable d'une telle transparence, et elle lui envie sans toutefois se convaincre de vouloir la copier : si elle avait été un tant soit peu transparente, jusqu'à présent, Logan aurait déjà fui très loin. Ou alors, son père l’aurait éloignée, à raison ; à moins que ses amis ne s'en chargent dès qu'ils auraient entendu parler d’elle. Alors « non, bien sûr que non, je t'en veux pas », répond-elle, car qu’ajouter de plus, sinon rien qui vaille ? Sa main organique attrape celle de son amoureuse pour entremêler leurs doigts, tandis que l'autre amorce une approche délicate de sa joue, avant de se raviser. « J’ai juste peur de pas savoir comment t’aider. » C’est déjà beaucoup, de l’admettre. Elle dépose timidement un baiser sur sa joue, et elle ne sait comment exprimer ses émotions autrement qu’en étant pudibonde et sèche, alors comment éviter de redevenir cette personne dès qu’elle se sent un tant soit peu dans l’inconfort ? « C’est quoi, cette histoire de reparamétrage de ton cerveau, alors ? Qu’est-ce que ça te fait ? »
@Logan Howarth
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