Les mensonges ont la vie dure | Jill

Fin Août 2015 | Échange téléphonique

Le téléphone sonne, j'sais déjà qu'ça va être tout un bordel. J'ai encore du mal à parler avec ce nouveau larynx, puis en plus, faut pas qu'j'oublie mes pilules là. Quel bordel, j'vous jure. Mon portable affiche en gros la tronche de Jill se déchirant d'une grimace, faut bien que j'réponde un jour. J'me racle la gorge, si on veut, j'me la dérouille ou je sais pas quoi.

Vous avez tenté de joindre votre adorable petite sœur qui n'est actuellement pas disponible, veuillez ne pas laisser un message parce que de toute façon, elle l'écoutera pas.

J'rigole un peu.

Yo Jill, ça va ?

J'essaie de la faire relax, même si j'suis pas au meilleur de ma forme après c'bordel avec le géniteur, mais j'peux pas lui en parler.

Les mensonges ont la vie dure
R.A.S

Je suis clairement pas la grande sœur de l’année. Je suis partie à l’autre bout de l’État en abandonnant ma cadette à mes épaves de parents et j’ai… pas donner beaucoup de news, soyons honnête. J’avais beaucoup à gérer, OK ?! Le déménagement, le nouveau job, m’entrainer, faire mes preuves… l’année est passée à une vitesse de dingue et je n’ai expédié à Judith que quelques sms mal inspirés. Je fais gaffe au décalage horaire, je trouve son numéro dans le répertoire, j’appelle. Son introduction, au bout de l’ultime sonnerie, m’arrache un rire nasale. J’ai un élan d’affection pour cette petite idiote, qui ne fait qu’appuyer sur le poignard de culpabilité planté entre mes côtes.

… puis je fronce les sourcils.
On fait aller mais… t’as une voix chelou non ?Le timbre est différent mais je saurais pas dire pourquoi. Malade ? C’est la saison après tout.
T’as chopé la crève ou… ça va pas ?
ft. @Judith R. Blair

Fin Août 2015 | Échange téléphonique

Elle passe pas par quatre chemins, ou j'sais plus quelle expression là. J'soupire involontairement à ses questions avant d'ajouter.

J'pensais que M'man t'en aurait parlé, ou j'sais pas.

Je laisse un blanc, ça va peut-être pas être très simple de mentir à Jill pour ça, c'est qu'elle est pas bête du coup, c'est plus compliqué.

J'ai fais un gros câlin à une voiture quand j'étais à vélo et... bah ma voix a un peu changé.

Entre autre. J'regarde ma cheville dans le plâtre, aussi foutue qu'mon avenir.

C'est si différent que ça ? Ils ont essayé de refaire un truc fidèle pourtant, mais bon vu qu'nos parents sont pas foutus de faire une vidéo de nous, c'est compliqué.

Les mensonges ont la vie dure
R.A.S

Ah…Ça me fait un choc d’imaginer ça. Judith, l’accident de voiture. C’est de famille de se faire esquinter, pas vrai ? Je me sens plus coupable que jamais. J’ai pas été avec elle à ce moment, j’ai même pas tabassé l’automobiliste qui lui a roulé dessus.
Mais attends, tu veux dire que… t’as été opérée, un truc du genre ? C’est difficile à croire – que la voix de ma sœur ne sera plus jamais la même – et en plus…, mais avec quel argent ? j’pensais que maman et papa étaient fauchés comme les blés…Je soupire contre le portable, la gorge serrée. Ils auraient pu me demander… j’aurais pu aider à payer. Je suis pas riche, mais j’ai un revenu décent – merci Theseus. Et… tu as d’autres… séquelles ? Une manière de demander à combien de pourcent de ma petite sœur je suis en train de causer.

ft. @Judith R. Blair

Fin Août 2015 | Échange téléphonique | TW : Vulgarité

Forcément, Jill est surprise, c'était évident. Elle a pleins d'questions. J'la laisse faire avant de répondre mon mensonge bien préparé.

Ouais, on m'a mit une prothèse, un faux larynx, t'en as déjà vu ? C'est pas très beau, mais il parait que plus tard, je pourrais le recouvrir pour qu'il fasse comme vrai.

J'commence par l'évidence.

J'ai un plâtre aussi, à la cheville. Sinon, juste des bleus et des égratignures.

J'm'étale pas, j'ai pas tellement envie d'en parler, ça m'donne envie de chialer.

T'y crois toi, le type qui m'a renversé était blindé et il s'est senti tellement coupable qu'il a tout pris en charge. On va pas te demander d'l'argent alors qu'on peut le prendre au coupable !

Je m'en veux un peu, juste un peu, d'lui mentir. Mais si elle savait, elle rentrerait à la maison en laissant tout tomber pour écraser la gueule du géniteur alors bon.

Les mensonges ont la vie dure
R.A.S

Un faux larynxJe répète, un peu hébétée, complètement sonnée. Ma sœur, ma petite protégée, a failli mourir à cause d’un chauffard et moi… je vis ma vie à l’autre bout de l’état. J’ai fui. Parce que j’ai perdu, parce que j’ai honte – c’est ce que me dirait un psy sans doute. Comment la regarder en face alors que je n’ai même pas su faire payer à l’homme qui l’a touchée ? Mais au final… c’est pour moi que j’ai pris cette décision égoïste. Judith, elle, aurait eu besoin de moi.
Je suis désolée de… de pas avoir appelé avant. L’année a été dingue et…Tais-toi Jill. On parle de ta petite sœur-là, pas de ta pomme encore. Le pire, c’est que j’imagine d’ici mon père lui dire que « c’est de sa faute, elle avait qu’à faire plus attention cette idiote » et ma mère être tout simplement incapable de s’en occuper. Et voilà, ma petite Judith, avec une gorge en polymère.
Pardon. Comment tu te sens ?
ft. @Judith R. Blair

Fin Août 2015 | Échange téléphonique | TW : Vulgarité

D'un côté, les excuses de Jill, j'les comprends. C'est pas simple de gérer entre vivre libre et s'occuper d'son ancienne vie. J'lui en veux, mais j'la comprends, c'est chelou.

Baaaaah, comme quelqu'un qui s'est pris une bagnole !

Ouais, j'esquive, j'peux faire quoi d'autre ? Chialer pour qu'elle disparaisse à nouveau ?

Ca va, je m'y fais, c'est juste différent.

Je regarde ma cheville dans le plâtre, l’entrebâillement de la porte dont j'entends d'jà le géniteur brailler.

Et toi alors, comment ç'va ? Tu fais quoi dans ton super nouveau taf ?

Détourner la conversation, ça marchera un p'tit temps.

Les mensonges ont la vie dure
Vulgarité

J’veux bien te croire…Elle a raison de me répondre comme ça, je suis conne de demander. Je me passe une main dans les cheveux, clairement pas à l’aise dans mes baskets – et c’est assez rare pour le souligner. J’ai pas la tête à détailler mon nouveau job à ma cadette mais en même temps, je n’ai pas envie de raccrocher. Entendre sa voix, prolonger cet échange, c’est maintenir l’illusion que je ne suis pas la pire des grandes sœurs.
Bah écoute… je protège des gens ou des marchandises de Theseus, ça paye mieux que la police et je suis pas à la botte de l’État… c’est pas si mal.J’hésite pendant un instant à parler de Liam – à demander comment elle va vis-à-vis de ça surtout – mais je crois qu’évoquer mon ex partenaire, c’est la dernière des choses à faire.
Faudra que tu viennes voir mon appart en vrai ! A l’occasion. Un occasion qui ne s’est jamais concrétisée, évidemment.

•••

Mars 2022 •

Alors là, je tombe de ma chaise. Je veux dire : j’avais déjà entendu parler de « Poppy », une star en vogue à New Blossom. Des titres pop, trop teenage ou populaire pour moi, mais… je sors juste du coma, je suis pas inculte. C’est en voyant son affiche en grand sur les panneaux lumineux de Neo Arcadia que je percute : Poppy c’est… JUDITH ?!

Je sais même pas par où commencer.

Par le fait qu’elle ne m’ait jamais dit que la musique était devenu un truc « sérieux » pour elle ?
Par le fait qu’elle ne me dit même pas qu’elle est en ville ?
Par le fait que considérant qu’on se parle par messages de temps en temps, elle n’a jamais jugé propice d’évoquer les points précédents ?

Je vais la claquer.

Je suis au-delà de la sidération. Et comme mademoiselle est si populaire, je ne mets pas longtemps à épingler sa prochaine apparition publique : dans une convention, elle donne un showcase et une séance de dédicace. Parfait, parfait. Je vais prendre ma place pour ces conneries et elle a intérêt à me la rembourser !

•

Enfin mon tour ! J’ai dû faire la queue avec toute une bande de groupies surexcitées. J’ai à un moment envisagé de forcer le passage mais… si la sécurité me jetait dehors, je perdais mon effet de surprise. Je m’avance donc ; je n’ai théoriquement que quelques secondes avec la « star » pour faire signer un truc et prendre une photo. Deux garde-du-corps veillent non loin, autant pour la protéger que pour faire respecter le flux. Rien à foutre. Je m’impose devant Judith et lui fous mon plus beau majeur sous le nez.

- Je pensais à me faire dédicacer ça, vous en pensez quoi, Poppy ?!

Oh et qu’elle ne s’avise pas de me faire évacuer désormais ! Je prendrais un malin plaisir à faire un scandale et ses gardiens risquent de ne pas aimer la rencontre de mon poing et de leurs museaux.

ft. @Judith R. Blair

Fin Août 2015 | Échange téléphonique | TW : Vulgarité
Du coup, elle m'raconte un peu ce qu'elle fait, j'ai réussi à changer le sujet. Elle me parle même d'venir visiter son nouvel appart', en bref, le mensonge est passé comme une lettre à la poste et la suite de la conversation est bien plus légère.

Allez, on fera ça, oui !

Mars 2022 | TW : Vulgarité
Des gens, toujours plus de gens, encore des gens. Franchement, c'est cool les concerts, d'voir tout le monde s'lâcher et kiffer mes chansons. J'y croyais pas quand j'ai entendu mes paroles être répétées à droite à gauche, c'est un peu une sensation particulière... Comme être alcoolisée par l'attention que les autres nous porte ? Après j'en profite toujours, mais y a un peu un autre truc, genre, foutez moi la paix quoi. C'trop de gens quand des fois, j'veux juste aller chier en paix. Vous savez c'que ça fait que d'avoir quelqu'un a la porte de vos chiottes publiques entrain de vous causer ? Bah moi ouais. Du coup, j'commence à m'en foutre de toute l'image que j'donne de moi parce que j'ai nul part ou m'cacher.

Aujourd'hui, du coup, j'signe, encore et encore. Des paroles, des mots personnalisés ou des trucs comme ça. Comme d'habitude, une autre personne, j'ouvre la bouche. Heeeey, merci d'venir me voir, ça fait trop plaisir ! Entre temps, un doigt s'est dressé face à moi, un peu surprenant, mais pourquoi pas. J'relève brutalement la tête en entendant la voix par contre. JILL ?! J'bondis de ma chaise, j'peine à comprendre ce qu'elle m'a dit, mais elle m'a appelé Poppy. Attend, mais quoi, t'attend d'puis longtemps ? Puis surtout, j'réalise. Qu'est-ce qu'elle fou là ? J'vais lui dire quoi, elle savait pas du tout, j'lui ai rien dis.

Je fais le tour du stand pour chopper l'bras de ma sœur avant d’expulser quelques mots à mes gardes. J'reviens, j'ai, juste un truc à faire, faites les patientez, j'sais pas, demandez leur de réfléchir à leur musique préférée à m'dire ou un truc là. Je tire un peu plus sur son poignet pour l'amener dans une salle à l'écart, ou j'peux me reposer normalement, ou bouffer un truc. Mais qu'est-ce que tu fais là ? J'suis trop choquée pour dire autre chose que ça.

Les mensonges ont la vie dure
Vulgarité

Ah ouais, elle me fait le coup de l’ingénue trop contente de me voir. Je soulève un sourcil sans trop savoir si je dois être sceptique, contente ou méfiante. Elle vient sciemment profiter de sa célébrité dans la ville ou j’habite, elle ne pense ABSOLUMENT PAS à me prévenir, et elle est étonnée que je débarque pour la surprendre dans son délire ? Je savais qu’on était chelou dans la famille mais là, ma frangine passe en tête de lice. Un peu moqueuse – ou pour décharger ma frustration – j’envoie un baiser de la main aux gardes-du-corps alors que ma cadette m’emmène à l’écart. Le genre de petit cocon éphémère dans lequel j’ai moi-même eu à couver des éminences de Theseus par le passé, pour des conférences, des showrooms ou ce genre de connerie.

- Comment ça « qu’est-ce que je fais là » ?! soulevé-je, interloquée. C’est toi qui débarque dans ma ville sans prévenir ! Oh, et j’imagine que c’est un tellement petit détail que t’as oublié de m’informer du jour où tu devenais une pop star ?!

Je croise les bras sous la poitrine en l’observant. C’est qu’elle a changé depuis… je sais plus quand – plus d’un an. J’ai l’impression de ne plus voir une grande ado à moitié larguée et d’observer une jeune femme. Une jeune femme vraiment mignonne et à succès avec ça. Ça fout une claque et me plante dans le cœur une lame de nostalgie. Le temps qui passe ne fait pas de cadeau. C’était hier que j’étais à la maison pour faire le paratonnerre des humeurs du paternel, non ? Elle a toujours été plus docile, alors j’ai quitté la maison en me disant que « ça va aller », mais… je ne sais même pas comment elle a encaissé toutes ces années au final. C’est ma seule sœur et je découvre sa carrière sur l’écran d’un abribus. Putain de merde.

- Je sais pas si je dois t’en coller une ou te prendre dans mes bras, ajouté-je avec un demi-sourire narquois. Ça va sûrement être un peu des deux, viens par-là !

Commençons par le câlin : je déplie les membres et l’invite d’un geste à venir chercher son accolade. Je vais la serrer très fort tiens, ça lui apprendra à cette insolente.

ft. @Judith R. Blair

Mars 2022 | TW : Vulgarité
J'claque la porte derrière moi. J'arrive pas à raccrocher les morceaux, comment Jill s'est ramené ici et pourquoi elle a attendu tout ce temps ? C'est que... J'ai rien qui vient, j'suis à sec. Je la regarde d'un air bête. Un petit détail oui. Ça fait moins d'un an que j'explose tout sur scène et que je me suis répandue partout sur la ville. C'était un choix de pas lui en parler, j'sais pas pourquoi. Si je sais. Parce que je le suis devenue en acceptant de faire des trucs pas légaux. Jill croise les bras, j'la fixe toujours. Elle m'tend les bras pour un câlin qui parait plutôt menaçant après son Je sais pas si je dois t’en coller une, mais j'l'accepte sans discuter, dans l'fond, elle m'a manqué. Fuck l'orgueil ou je ne sais quoi et je resserre mes bras contre elle. Ça fait plaisir de te revoir frangine. Pure vérité.

Après le câlin d'un boa constrictor, j'recule un peu. Toujours pas trop les idées claires, j'vais fouiller dans mon sac pour fumer une clope. Histoire de pas exploser sur place quand faudra que je revienne à la table pour signer des trucs divers et variés. Tu voulais vraiment que j'te dédicace ton majeur ? dis-je d'un rire non retenu, pour essayer de détendre l'atmosphère de merde que j'ai vraiment créé. Je continue, sourire en coin. Oh bah écoute, j'ai fais une mega cuite et du jour au lendemain, pouf je m'étais transformée, comme cendrillon. Comment ça c'est pas ça l'histoire ? Bon allez, j'suis à cours de connerie à raconter. Je continue ma clope en louchant sur l'horloge digitale. J'sais que tu veux pas entendre ça, mais j'ai... genre... cinq minutes devant moi s'tu veux, mais pas plus.

J'l'ai pas vu d'puis un an, mais ça reste mon taf. Puis j'aurais pas l'temps de m'enfoncer dans la merde en si peu de temps.

Les mensonges ont la vie dure
R.A.S

Avec l’étreinte que je lui ai donnée, je lui ai fait économiser un passage chez le chiropracteur. Je dois aussi avoir coupé l’oxygène qui montait à son cerveau un peu trop longtemps parce qu’elle me demande si je voulais vraiment une dédicace sur le majeur.

- Et bah, y’a la lumière à tous les étages mais pour certains ce sont des ampoules à basse consommation, me moqué-je avec un demi-sourire.

Mon ricanement s’arrête net quand elle me dit qu’elle n’a que « 5 minutes ». Elle ne sait pas à quel point elle est passée proche de la bonne grosse calotte. Si je ne l’ai pas frappée c’est parce que je sais que quelque part, cette situation, je l’air cherchée. C’est moi qui ai fui la maison et la réalité pour me redécouvrir à l’autre bout de l’état, c’est moi qui n’ait jamais pris le temps de revenir la voir. Je peux accuser le boulot, mais la réalité, c’est que j’ai fait un choix.

- Tu me dois un peu plus que ça, non ? rétorqué-je un peu hypocrite sur les bords. Je découvre que ma sœur est en ville sur un panneau de pub, je fais la queue trois heures pour la voir au milieu de groupies prépubères et à la fin, j’ai juste droit à un « oh mais qu’est-ce que tu fais là ?! Raconte vite, je n’ai que 5 minutes », un résumé plutôt fidèle m’est avis. Y’a un problème Judith ?

ft. @Judith R. Blair

Mars 2022 | TW : Vulgarité, Tabac
J'sais pas moi. Jill s'moque bien sûr, mais qui sait, peut-être qu'un autographe de sa sœur chérie sur son majeur est tout ce qui lui manque. Mon rire est toujours un peu gêné, faut pas abuser. J'redresse mes épaules parce que m'faire écrabouiller par son câlin m'a ratatiné sur place. Ouais bon, j'comprends qu'elle soit pas contente. Problème ? Jill c'est mon taf de secouer la main et dire qu'j'suis trop contente d'les voir et d'signer le truc qu'ils veulent que j'signe. On va omettre le fait que j'sais pas comment justifier le fait de lui avoir rien dire à part avec la vérité et franchement, ça craint. Et puis j'te dois rien ma vieille hein, t'es ma soeur pas mon mac ! Mon ton est pas du tout sérieux.

J'allume la clope précédemment sorti d'mon sac pour tirer un coup. M'dit pas que j'fais ce que je veux, les fans ça peut t'faire chier de fou si tu fais n'importe quoi. Et j'suis la première à être bien placée pour le savoir ! J'éclate finalement de rire avant d'ajouter. Donc t'en as pensé quoi des prépubères, t'as survécu aux conversations ? J'te jure, on était comme ça nous ? Bwah, détends toi frangine. J'suis là, tu le sais, je le sais, pourquoi on en fait un plat ? J'essaie d'la faire relativiser ou je sais pas trop quoi. Apprécier le moment présent et surtout, pas me questionner, ni m'juger. T'as soif, faim ? J'ai des trucs dans l'mini frigo !