smile, you're on camera (loterie du rp #10)

18/11/2022

SMILE, YOU'RE ON CAMERA
@Audrina Lewden & @Nixon Wright

TW : aucun.
L’industrie du cinéma a le vent en poupe à New Blossom et rien n’est plus vendeur qu’un film de superhéros, même quand c’est un petit budget mettant en scène des justiciers inconnus du grand public et des criminels tout aussi anonymes. Il n’est donc pas rare de se retrouver au hasard sur un plateau de tournage ou au milieu des caméras. Tout le monde – ou presque – rêve d’un rôle de figurant dans une superproduction hollywoodienne. À chaque tournage, c’est le même scénario : les passants s’agglutinent pour assister à la mise en scène et avoir la chance de croiser une star ou deux. Sur les gros plateaux, il y a toujours une nuée de photographes officiels et autres paparazzi espérant obtenir LA photo vendeuse. Sans compter sur les dizaines de téléphones qui filment et risquent de tout spoiler avant même que le montage du film n’ait commencé… Et puis, il y a les cascadeurs, les artificiers, bref, les gens qui font vivre l’industrie et offrent au public des films plus vrais que nature. Mais il y a des jours où le réalisme se fait quelque peu inquiétant. Quand une première voiture s’envole et finit dans une vitrine, il y a un petit tonnerre d’applaudissements. Quand la seconde l’imite et s’écrase un peu trop près de la foule, il y a quelques commentaires étonnés. Quand la troisième pulvérise une bouche d’incendie, qui se met à cracher des dizaines de mètres cube d’eau, pour exploser un peu plus loin, quelqu’un dans la foule semble avoir une illumination. « Mais ! Ce n’est pas un tournage ! C’est un vrai combat ! » Bingo. En croyant s’arrêter pour observer la magie du cinéma, une vingtaine de personnes ne retrouvent coincées au milieu d’un affrontement entre un pseudo héros et une petite équipe de super-vilains de quartier. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que tout le monde a l’air bien énervé.

SMILE, YOU'RE ON CAMERA
Langage fleuri

L’ingénieur referme son sac à dos, vérifiant que le matériel qu’il vient de récupérer est bien au fond, planqué par la bouffe qu’Alex lui a filé en plus. Pire qu’une mère poule ce garçon, c’est terrible. Mais au moins, il sait que personne n’ira l’interroger sur le contenu de son sac en voyant des légumes, des pâtes et même de la viande séchée dont – pour une fois – l’origine n’est pas douteuse. « C’est jour de fête… » Soufflé pour lui-même, alors qu’il quitte l’appartement de son ami, se perdant un peu dans les rues d’un quartier qu’il ne connait que très mal. Il n’a jamais compris pourquoi Alex vivait là, avant de se rappeler que sa mère bossait pour Icarus. Pour un type embauché par Theseus, il y a une ironie que Nixon apprécie tout particulièrement, sans pour autant oser le dire à haute voix.

Ca le rend curieux en vérité. Il n’a jamais vraiment pris le temps de le découvrir, toujours occupé quand il était étudiant et se contentant de descendre à l’arrêt de bus en bas de l’immeuble d’Alex, sans se soucier de ce qui l’entourait. Alors, il en profite. Regarde les immeubles, vaguement dubitatif. Se dit qu’il a le sentiment d’être dans une pub sponsorisée par Icarus, alors que les panneaux publicitaires vantant les mérites des Sept et de leurs exploits semblent poper partout autour de lui. Il se demande si on peut vraiment croiser des super-héros dans le coin avant de se dire que, si c’était le cas, il aurait sûrement des problèmes à vouloir leur en coller une. Pour le principe.

Enfin, passons.

Du bruit l’interpelle et il suit le mouvement de foule, un brin curieux. Arquant un sourcil devant la scène, il songe vaguement à sortir son téléphone, comme tout le monde autour de lui. C’est pas tous les jours qu’on voit ce genre de mise en scène pour épater la galerie après tout. Mais il a un sursaut quand une première voiture explose une vitrine. « Putain… on voit que certains regardent pas à la dépense. » Ca en devient même ridicule à ce niveau-là. D’autant que ça ne va pas en s’arrangeant. Une vague grimace alors que la bouche d’incendie éclate et il lève les yeux au ciel, avant que son regard ne croise une silhouette blonde qui a l’air d’aussi peu apprécier le spectacle que lui.

Et, d’un coup, une voix qui se distingue dans la foule. Pas un tournage. « Ah. » Merde. Définitivement, il devrait arrêter de se promener dans des coins douteux.

ft. @Audrina Lewden

SMILE, YOU'RE ON CAMERA
Avec @NIXON WRIGHT
dans les rues de solaris, New Blossom
TW : langage fleuri, voir cru

« Prends tes ovaires dans les mains et tu y vas. » Pensa-t-elle avant de se rendre pour la première fois de sa vie à Solaris. C’était le quartier d’Icarus. Au’ n’avait plus envie d’avoir peur. Si elle était discrète comme une petite souris, elle pourrait passer inaperçue. Cela serait génial. Arrivant dans les quartiers, elle fit du lèche-vitrine sur des boutiques qu’elle n’avait jamais vues. C’était propre, beau et clean. Le quartier du mal ne semblait pas si mauvais.

Elle essayait de se détendre du mieux qu’elle pouvait. Jusqu’à voir un attroupement de personnes qui semblait captiver par une scène, s’approchant de l’endroit, elle put entendre des « Purée, je me demande dans quel film ça va être. ». L’empathe sentait que la foule était enthousiaste et captivée par la magie du cinéma. Audrina ne savait pas si elle appréciait le spectacle ou si elle était dubitative. Ayant l’œil de profileur, elle voyait trop de réactions authentiques. Soit… c’était vrai. Soit c’était de très bon acteur. Elle préférait ne pas filmer. Cela ne donnerait pas de preuve à sa famille sur son escapade dans la gueule du loup.

Quand la seconde voiture s’aventure trop de la foule, son instinct lui crie de se barrer. Ça pue. Quand la troisième explose une bouche d’égout… Un « merde » se figea dans sa tête. L’exclamation d’une personne disant qu’il s’agissait bien d’un combat avec des personnes bien énervées. Elle se tourna pour déserter le plus rapidement possible. Elle rentra dans un homme dans un élan de précipitation : « Pardon… ». Instinctivement, elle poussa ce grand brun pour aller s’abriter n’importe où sauf au milieu de leur zone d’affrontement. Au’ n’avait pas envie de rentrer dans le combat pour leur faire ressentir la paix, l’amour et la fraternité. Les héros meurent. Elle ne voulait pas en faire partie.

SMILE, YOU'RE ON CAMERA
Langage fleuri - ça commence à péter de partout

Parfois, il se dit qu’il devrait se poser des questions. Mais genre les bonnes questions. Notamment vis-à-vis de son karma de merde. Après tout, il suffit qu’il vienne une putain de fois chez Alex, pour se retrouver dans un merdier pas possible. D’autant qu’à regarder autour de lui, les options sont plus que limitées. Ils sont serrés comme des sardines et ça lui plait moyen. Heureusement, son petit mètre 85 l’aide tout de même à voir plus ou moins ce qui passe.

Ouais ou malheureusement donc. Parfois, il vaut mieux rester dans l’ignorance. Parce qu’autour d’eux, ça commence à méchamment exploser de partout et il a du mal à aviser de la direction à prendre sans finir coincé contre un mur ou piétiné par les gens qui l’entourent. D’autant qu’une foule qui commence à paniquer est particulièrement impossible à canaliser. Et il n’a pas envie de voir ce que ça peut donner au milieu de gens qui se mettent sur la gueule.

Un soupir, alors qu’il garde un calme qui contraste presque violemment avec les décibels qui commencent à monter autour de lui. « Ils vont vraiment tout faire exploser ces abrutis… » Et que fait la police ? Ouais, la question à 10 000 dollars ça hein. Il hésite un instant à les appeler, avant de se rappeler qu’il n’a pas spécialement envie qu’on le trace, même pour un simple appel. Un sursaut quand les explosions se succèdent et que la dernière, celle de la bouche d’égout, le fait bien trop près de lui à son goût. « Oh bordel… » Forcément, ça crie, ça commence à courir autour de lui.

Et il se heurte à la blondinette qu’il avait déjà aperçue avant. Ou alors c’est elle. Difficile à dire dans ces conditions. Peu importe au fond, il sent qu’elle le pousse pour s’écarter du mouvement de foule et il n’a pas le temps de la remercier qu’il sent plus qu’il ne voit la suite. Dans un réflexe sorti de nulle part, il attrape la femme par les épaules, lâchant un « baisse-toi ! » sans réfléchir, l’entrainant avec lui alors qu’un lampadaire vole juste au-dessus de leurs têtes. « Ca va ? » Un regard dans sa direction, alors qu’il a posé un genou à terre et qu’il se redresse rapidement. « Faut pas qu’on reste là. » Elémentaire. Mais pour aller où ? C’est un bordel sans nom autour d’eux et il a un sifflement désagréable qui semble comme lui arracher les tympans l’espace d’un instant.

Et BAM. Un … morceau de trottoir tombe à quelques mètres à peine d’eux. De mieux en mieux.

ft. @Audrina Lewden