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obligation de rébellion

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OBLIGATION DE REBELLION
ft. @orion wingfield
TW : pensées suicidaires, souhait de mort sur sa famille
L'invitation à ce brunch qui n'est pas un brunch et ne se terminera pas en brunch a été millimétrée par le lobby Norton, bien conscients qu'il fallait que leur fils remonte cette pente. Il n'était pas question qu'il entache leur belle lignée de mutants industriels en refusant ce cadeau qui lui a été donné. Et qui était le mieux placé qu'un Wingfield - une de ces familles qu'ils ont côtoyé depuis longtemps - pour pouvoir embellir ce tableau abîmé ?

Les investissements alimentaires étaient nécessairement bien plus importants que celui du mobilier, bien que le standing crevait bien entendu le plafond. De quoi contenter les attentes vertigineuses des deux hommes qui allaient s'entretenir ce jour, pour le moins bon plaisir du Norton Jr. En réalité, il y va à reculons, et compte bien s'éclipser après s'être arrangé avec Wingfield, parce qu'il sait très bien qu'il n'arriverait pas à re-déclencher sa déchirure sur demande.

Samuel ne prend pas les somnifères qu'on lui a prescrit, parce qu'il a tout simplement trop la trouille de dormir et de se retrouver à nouveau coincé là-bas. Et s'il avait eu vaguement de la chance en ayant pu jouer avec son voisin (mort) de chambrée, il ne comptait pas vraiment à découvrir si les esprits étaient capables d'exister à l'Aerium, au dessus du niveau du sol. Ni même s'ils étaient bienveillants ou complètement ravagés, comme celui qui s'était mit à hurler dans les premiers étages du SHC.

Sa dette de sommeil est donc conséquente et cela n'arrange en rien la chose que beaucoup ont remarqué depuis ces derniers mois : le Dr. Norton est devenu aussi aigri qu'un monégasque sans son caviar hebdomadaire, et son irritabilité dépasse de loin celle qu'on a pu lui connaître avant la date fatidique de son injection, en juin dernier.

Même son visage s'est transformé : cernes sombres que l'on devine même si estompés derrière une couche d'anticernes, teint encore plus pâle qu'à l'accoutumée. Et surtout : son regard. Il est assassin.

La vérité, c'est qu'il a soudainement perdu le goût de la vie. Là où il ne ressentait presque plus rien de l'autre côté, où personne ne venait le faire chier, Samuel se fait souvent la réflexion qu'il devrait y retourner, mais pas en simple touriste d'anniversaire. Peut-être que ce serait mieux ainsi et qu'il pourrait enfin se libérer du joug de sa famille, qui l'oppresse comme jamais auparavant depuis ces quelques mois, aussi.  

Mais à défaut, puisqu'il est encore bel et bien piégé, une seule pensée persiste, plus forte que n'importe quelle autre : l'envie tenace de les mettre à brûler.

"Wingfield."

C'est ce qu'il lui dit lorsque la porte s'ouvre électroniquement dans un son feutré, presque rassurant de sécurité. Orion lui apparaît et aucune joie de vivre ne transpire sur son visage : il n'y a pas non plus beaucoup de secondes à allouer à l'observation de son comparse pour savoir qu'il aurait lui aussi préféré ne pas avoir à être là. Néanmoins, peut-être que le brunch est l'appât parfait pour eux, d'autant qu'il a été préparé par un des chefs du Golden Eyes, rien que pour eux. Pas besoin de parler ou peu, sauf peut-être pour disséquer ce qu'ils goûtent - est-ce bien un beurre demi-sel en provenance de France ? Est-ce que cette baguette est trop cuite ? Et ce thé, espérons-le digne de nos gosiers.

Tandis que son garde du corps lui ôte son manteau, les remerciements du médecin sont tôt fait d'être remplacés par ses desideratas. "Reste dehors, tu n'es pas invité." L'œil mauvais passe par dessus son épaule, pour jeter ces quelques mots à son garde du corps. De toute façon, Megamind pourrait bien vouloir le saigner ou lui éclater la cervelle à coup de déchirures psychiques, il lui rendrait service. Et ce n'est pas dit que Wingfield apprécie de rendre service, ce qui compterait peut-être pour une ceinture de sécurité pour l'avenir. "J'espère qu'ils ont suivi à la lettre mes directives pour ce brunch." Dit-il en s'avançant (boiteusement, aidé par sa canne) pour rentrer straight forward dans la pièce. "Régime sans œufs. S'il y en a ne serait-ce qu'une trace, je le filerais à manger au boy de l'autre côté de la porte. Tu n'y vois pas d'inconvénient j'espère." Il n'était pas loin de parler de lui comme un chien qui attendait dehors, ce qui se laisse quand même entendre dans ses propos, bizarrement.

"Mettons-nous à table, on en ressortira plus rapidement."

Aveu qui tranche avec tous les faux semblants dont il peut jouir d'habitude : il signale presque expressément qu'ils n'ont rien à faire là. Sauf peut-être pour se faire exploser le bide avec des produits luxueux qu'ils ne méritent (peut-être) pas tant que ça.