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La mécanique d'un esprit ☽ Marika
(#) Jeu 5 Oct - 17:57
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Fin septembre 2025 ☽
Lundi soir. Je ne travaille pas aujourd’hui, alors je me décide à sauter le pas. Ça fait bien une semaine que j’ai vu la publicité sur internet, probablement ciblée – pour des raisons évidentes. Memento, un établissement spécialisé dans les troubles de la mémoire, psychologiques et addictifs. En lisant un peu plus, j’ai été incapable de dire s’ils pouvaient s’attaquer aux formes de schizophrénie, mais… pourquoi pas ? La technologie peut t’installer une puce dans le cerveau qui te permet de jouer à candy crush par la pensée, pourquoi ne pourrait-on pas guérir un esprit malade ?
J’arrive à Nexus aux alentours de 18h. Même dans le taxi, je n’ai retiré ni mes lunettes noires, ni mon chapeau capeline. J’ai vu au regard du chauffeur qu’il m’a prise pour une illuminée mais s’est gardé de faire des commentaires. En même temps, quand on travaille à New Blossom, on doit voir pire qu’une jeune femme blafarde qui garde couvre-chef et paires solaires à l’arrière d’une voiture. Les vitres étaient teintées en plus.
Devant l’établissement, je reste plantée un moment à contempler la façade. Qu’est-ce que je fais là déjà ? Je veux guérir. Certes, mon traitement fonctionne mais j’en suis dépendante à vie et avec des effets secondaires. Peut-être y a-t-il moyen d’extirper de mon encéphale ce qui l’empêche de tourner rond. Ou peut-être que je perds mon temps. Je me ronge la joue et franchit enfin le seuil. L’ambiance est feutrée, douce, apaisante. Un frisson de bien-être descend le long de ma nuque. Est-ce un fond de musique que j’entends ? C’est tellement discret que je me demande si ça n’est pas dans ma tête…
L’hôtesse d’accueil me fixe depuis l’autre côté de sa borne et m’attend patiemment, comme si elle ne s’était levée ce matin que pour moi. Un sourire chaleureux lui fend la figure d’une oreille à l’autre. Intimidée que je suis, mes doigts se perdent dans mes cheveux, sans pour autant rabattre derrière mes oreilles les rideaux blonds qui voilent en partie mon visage nivéen. J’en oublie aussi de retirer mon chapeau et mes lunettes.
- Bonsoir… j’ai appelé il y a deux jours pour un rendez-vous… je voulais rencontrer quelqu’un pour… pour discuter de euh…, ça parait étrangement difficile à verbaliser. De ce que vous pourriez faire pour moi.
(#) Lun 9 Oct - 8:44
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D’un geste las, Marika plaqua une liasse de documents sur un coin de bureau.
Trônant fièrement au centre de la pièce, celui-ci avait embrassé les reflets camels projeté par la lampe d'appoint. Il se dressait là, nu, étranger aux bibelots futiles ou matériels encombrants. Son immaculée rigueur avait en écho les murs épurés et l’espace libre de la pièce. Avait-il accepté ces fauteuils de cuir noir pour s’éviter la solitude ? L’unique plante artificielle aurait bien été en mal de lui répondre et comme tout Yucca bien élevé, il ne s’était jamais montré loquace.
D'une sincérité frôlant le cynisme, il avouait volontiers qu'il n’y avait guère meuble à côtoyer : Nous pouvions entrer dans la pièce par une porte ; tout ce qu’il y avait de plus banal, si l’on connaissait ses homologues du Memento. Blanche et vernie, elle s’ouvrait souplement et sans bruit, ne craignant aucune brusquerie tant elle était sûre de ses gonds. Une fois son palier franchi, nous ne pouvions manquer cet imposant bureau, tout aussi clair, installé en confrontation directe avec chaque nouveau venu. Il s’agissait probablement de la première chose à détailler tant il happait le regard de sa largeur. Lumière et informatique le chevauchait, invitant rapidement les observateurs à s’en lasser.
Si votre regard glissait à gauche, il y avait fort à parier que vous puissiez être subjugué par la vue imprenable que l’immense baie vous offrait. Se pensait-elle mur, elle qui écartait les bras de part et d’autre sans souffrir de la moindre pierre, brique ou immonde cloison dans son monde ? Et qui, pour le lui reprocher … : A travers elle, les multiples bâtisses, luminaires et fourmillements semblaient livrer un spectacle princier. Elle les déposait à vos pieds, les vôtres ! Observateurs devenus géants et hautains de ce petit monde que la hauteur a rendu insignifiant. Ainsi, elle se savait reine.
Interrompant notre visite d’un claquement sec de talon décidé, Marika Kotora rejoignit la partie interne de son office, ouvrit un tiroir surmonté d'un caisson plat, et y plongea une main habituée.
Instantanément, un voile mi-beige/mi-ocre vint recouvrir l’horizon citadin et lui garantir une intimité que la lumière empêchait à l'occasion des nuits tombées. Il aurait été étrange de lui accorder le terme du rideau, et encore bien plus de l’imaginer s’en passer : Méfiante à en faire pâlir les renards, elle se refusait à laisser l’exclusivité de son « intimité » à la technologie. Il aurait été bien facile de trouver - ou de d’embaucher - des férus de gadgets pour lui monter une verrerie capable d’anticiper ces désagréments.
Et tout aussi facile d’en faire une utilisation malveillante.
A cet instant, alors que son air tranchait de lignes géométriques et ordonnées, un drame enfla dans son dos.
Discret comme puce sur fil de soie, le papier dont elle s’était délestée courbait vers le sol. Le malheureux souffrait de son quart suspendu, quart que le moindre frisson semblait pouvoir entraîner. Le silence retint son souffle un instant, malade du futur qui se profilait.
…
…
…
Telle la feuille marbrée aux prémices de l’automne, une première coquine glissa paresseusement sur le carrelage immaculé.
Puis une seconde
Suivie de quelques jalouses.
…
….
Marika s'étira paresseusement et fit dos au brise vue, cherchant du regard le bruit de souris qui l'avait fa....
Marika Kotora
S’écrasant l’intérieur de la joue pour étouffer un juron naissant, Marika s’élança vers les coupables. Les froissement furieux s’étaient faits fouets à force d’épaisseur et leur pesanteur s’était jouée de la précipitation de Charybde qui, main tendue, n’avait saisi que vide et fatalité. Le fracas fut la première certitude de son échec. Tel un écho, la poche de son tailleur hurla une sonnerie a deux tons dont l’empressement se voulait communicatif.
L’enchaînement figea la femme une poignée de seconde. Ses lèvres disparurent en une fine ligne blanchâtre et l’un de ses sourcils vacilla.
Semblant la narguer, un unique feuillet, bon dernier de « feu » la pile, avait eu la paresse de suivre le mouvement.
Marika ne pu retenir le revers violent qui l’envoya au même destin que celui de ses confrères.
Le silence pincé qu’elle avait offert à son interlocuteur, alors qu’elle prenait l’appel, lui coutait déjà bien trop.
Traverser les couloirs du Memento sans se trahir en sourcillements était devenu un art. Alors que Marika avançait d’une cadence staccato à force de talons claqués, elle finissait de rajuster son chignon tiré d’une main résolue. Ce curieux déplacement n’avait pas l’attrait de la nouveauté et les employés se contentaient de poursuivre leur chemin autours d’elle, l’ignorant, l’heure leur faisant grâce des politesses déjà présentées.
Les affreux documents avaient retrouvé leur place, loin de son bureau et des curieux. Loin de son joug et de ses envies de papeterie. Bien mauvais jour pour recevoir un rendez-vous. Pour elle. Pour son patient. Pour son calme si discret que mille lassos ne sauraient le garder bien longtemps dans son monde.
Discipline.
La femme pris le temps d’inspirer un peu plus en longueur pour s’astreindre au sérieux inhérent aux consultations. Elle savait les spécialistes bien assez occupés pour qu’elle se paye le luxe de décliner sa part de travail.
Elle se savait trop curieuse pour reculer.
Et tenait bien trop à sa fierté pour se faire assimiler aux oisifs.
Son arrivée au standard provoqua des réactions mitigées chez les personnes présentes : Des clients, fuyants ; des personnels, étonnés qu’elle ait pris la peine de se déplacer ; des employés, au regard de pitié, cherchant du coin de l’œil qui le regretterait.
Marika, sous un masque de stoïcité savant, détaillait franchement leur nouvelle cliente sans s'attarder plus que l’autorisaient les bons us.
La spécialiste n’avait eu que très peu de précisions sur cet entretien-ci, la loterie du cas rare excitait son intérêt et elle espérait avoir de quoi s’enthousiasmer.
Marika Kotora
La dame s’était postée devant elle sans précipitation, la tête légèrement inclinée pour l'inviter à ne pas la considérer trop stricte. Son œil habitué balaya les accessoires et les muscles inutilement raides pour revenir à son visage. Marika n'avait jamais porté le costume de la femme empathique et affable. Les sourires n'étaient pas son lot quotidien et son rôle au sein de l'établissement le justifiait un peu moins que son simple trait de caractère. Elle était par ailleurs persuadée que rassurer les gens avec un sourire avait la même efficacité qu'un pansement sur les genoux d'un mort. Cependant... son ton égal avait l'avantage des ambiances apaisées. Il se départissait des ironies qui fleurissent aux jugements, des tensions si contagieuses, et lorsqu'elle s'abstenait des charmes de l'autorité, elle arrivait presque à paraître... rassurante ?
Marika Kotora
Marika laissa sa phrase en suspens et indiqua, d'une main tendue, le couloir qui venait de la régurgiter. Puis sans attendre mot, elle s'en retourna.
Le malaise de cette jeune femme était palpable et lui imposer de plus larges discours en place publique donnait l'impression... qu'elle pourrait se liquéfier telle flaque de boue à leur pied. Elle ne la considérerait « à charge » qu'une fois l'entente établie. D'ici là, lui laisser l'opportunité d'être fantôme dans son sillage étendrait sur son esprit de plus doux voilages.
(#) Mar 10 Oct - 17:51
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L’atmosphère change brutalement. Je crains un moment que ce ne soit de ma faute, paranoïaque que je suis, avant de comprendre qu’une femme vient à ma rencontre. Grande, perchée sur talon, aussi peu souriante que l’hôtesse d’accueil désormais. Elle se plante devant moi, tête penchée sur le côté, et ma bouche s’ouvre sans que je sache quoi dire au début.
- Euh… bonjour. Et merci…
Un frisson me traverse des pieds à la tête. Je ne sais pas si je fais bien. Peut-être aurais-je dû en parler à Alice avant ? Elle aurait probablement été de bon conseil. Mais en même temps, c’est important que je fasse cette démarche seule. Je dois m’émanciper de ma mère et de sa tendance à contrôler tous les aspects de ma vie. Ma pathologie, ma tête, mon remède.
Je suis mon hôte dans les couloirs, jusqu’à un bureau aussi impressionnant que sa propriétaire. La lumière du jour qui décline sacrifie ses ultimes rayons dans la pièce, grâce à une immense baie vitrée. Vue imprenable sur les bâtisses lumineuses de New Blossom, à une hauteur qui donne l’impression que la métropole a rétréci. Intimidée, je m’approche et ne m’assoit dans l’un des fauteuils de cuir que lorsque j’y suis invitée. Je prends conscience de mon accoutrement et retire lunettes et chapeau avec lenteur. La luminosité est supportable, bien que les braises mourantes d’une migraine s’éternisent dans l’enceinte de mon crâne.
- Je…, j’imagine qu’il serait de bon aloi de rappeler les raisons de ma venue. J’ai découvert Memento récemment et… j’ai vu que vous pouvez traiter certains troubles mentaux…
Je suis droite sur l’assise, mains sur ses genoux, comme une fille – trop – sage. Pourtant, les ongles d’une main s’acharnent sur la chair du pouce opposée. Tic de nervosité, j’ai tendance à m’écorcher au sang quand je ne fais pas attention. J’essaye de regarder mon interlocutrice dans les yeux mais dans la pratique, mes prunelles dévient régulièrement vers un point invisible par-dessus son épaule.
- Je souffre de… je suis suivie pour schizophrénie depuis mes 16 ans. J’ai un traitement aux antipsychotiques et aux anxiolytiques depuis presque aussi longtemps. Je me demandais si…, je me ronge la bordure des lèvres, si c’est quelque chose que vous pouvez soigner ici ? Définitivement je veux dire…
C’est ça mon objectif ultime. Savoir ce que ça fait d’avoir toute sa tête : plus de cacophonies dans les émotions, plus de sac-de-nœuds dans les pensées, plus de sentiment perpétuel de persécution. Tuer mes symptômes, tordre le cou aux hallucinations et devenir « moi ». Enfin…
(#) Mer 11 Oct - 15:04
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Marika couvrait la jeune femme d'un œil impassible. A l'abri de son office, cette inconnue trouvait le courage des mots, et sa pudeur s'était affadie. Son laïus était clair, quoi que surprenant : Une telle patiente croyait-elle encore aux miracles ?
Son entreprise avait brillé d'exploits en qualité de gestion de la mémoire. Les talents de Miriam n'était plus à vanter et de bien grands malades y avaient trouvé leur compte.
Mais qu'en était-il de ce type de pathologie ?
Et bien...
Nul besoin de tergiverser : Le thème était flou.
Il y avait là de multiples avancées immorales, et Marika première fervente, se savait capable d'annihiler bon nombre de parasites de l'esprit.
Mais que pouvait-elle bien faire quand le parasite, était l'esprit lui même ?
Un index impatient pianota discrètement sur la surface de bois vernis, transpirant la frustration de Charybde. Le dilemme lui laissait un goût d'incompétence.
Marika Kotora
La réplique tomba tant à côté de ses baskets que Marika ne pu s'empêcher de tiquer en s'entendant parler.
Marika Kotora
Cette tâche n'avait jamais été dans ses attributions et elle admettait volontiers que ses employés attitrés y étaient plus compétents. Ignorant volontairement les morceaux de derme que la demoiselle s'acharnait à maltraiter, elle poursuivit.
Marika Kotora
L'oeil de la dame trancha celui de son interlocutrice sans ménagement. Elle n'était pas vendeuse de rêve. La fermeté avait son lot d'avantages, le premier serait d'éviter les espoirs inutiles.
Marika Kotora
Marika haussa un sourcil, la défiant presque de contester ce qu'elle venait d'avancer.
Un silence de plomb retomba entre les deux femmes, lourd de sens.
Charybde aurait du se réjouir et abattre ses griffes glaisées sur l’épaule de cette magnifique occasion. L’estomac aurait voulu, lui aussi, gronder de plaisir, si impatient de délaisser la famine pour un esprit morcelé et prompt aux instabilités. La précipitation, elle...
Aurait cependant tôt fait d’effrayer le repas.
Et ce sans qu’elle n’ait pu en apprécier la moindre flagrance.
Au fur et à mesure de la discussion, Marika sentait l’ombre du projet grisant qui se profilait. Miriam excellait dans les souvenirs.
Mais ELLE, les monstres tapis dans la tête, c’était son domaine.
Les terres inconnues
Son aire de jeu.
Marika Kotora
… et son ton se radoucit.
Marika Kotora
La commissure des lèvres de Marika se tendit subrepticement en un demi-sourire malin. Son cœur cognait furieusement contre sa poitrine, l’excitation de l’ultime coup de grâce qu’elle s’apprêtait à asséner lui laissait deviner de merveilleux horizons scientifiques. Quelle belle soirée, finalement.
Marika Kotora
Il n’aurait manqué qu’un soupire exagéré pour parfaire ce tableau. Les cartes étaient posées et la subtilité n’en était pas vraiment une. Pour cela, il fallait remercier la cruelle franchise de Marika.
Poser l’absence de solutions et l’inéluctabilité effrayante de sa situation … voilà qui devrait gommer tout échappatoire moral. Quitter les lieux serait synonyme de résilience.
Et cette invité semblait bien trop affectée par son état pour s’y résoudre.
Elle lui laissa le soin de mâcher sans réponse. Et,
Tandis que son interlocutrice retrouvait à nouveau la voix,
Marika détourna son regard pour le flanquer vers le tiroir de son bureau.
D’un geste rôdé par les entretiens, elle l’ouvrit de son index tendu et saisi un formulaire imprimé à l’aide de ce dernier et de son majeur. La feuille s’extirpa dans un chuintement discret et c’est volontairement qu’elle la déposa dans son propre sens de lecture. Son interlocutrice pouvait aisément déchiffrer l’envers des lettres qui s’étiraient en majuscule - s'en saisir même - sans avoir ce sentiment oppressant d’obligation.
Le manège n'avait pas suffisamment duré pour paraître grossier, et les quelques hochements de tête avaient confirmé que Marika ne lui avait pas retiré son attention.
*Tic,
Tac*
(Exemplaire dédié à la Recherche)
MOTIF DE LA DEMANDE : (Rayer les mentions inutiles)
ANTÉCÉDENTS MÉDICAUX :
PATHOLOGIE(S)/TROUBLE(S) IDENTIFIE(E)(S) :
ÉCHÉANCIER : (Exemplaire E1 : Ne pas compléter)
Information à l’intention du patient : La personne est informée de la nature expérimentale du suivi et des mesures appliquées. Le Memento ne pourra être tenu responsable des dommages liés aux recherches entreprises et/ou des effets indésirables, qu’ils soient temporaires et/ou définitifs.
Confidentialité et vie privée : Les informations relatives au patient et aux entretiens sont strictement confidentielles. Les données collectées seront conservées de façon sécuritaire et n’ont pas vocation à être divulguées en dehors du spécialiste et de son patient. Ce dernier s’engage à ne pas communiquer sur son suivi, l’entreprise sus-visée, et tout élément pouvant être assimilé à cette dernière et/ou ses employés.
Déclaration sur l’honneur :
« Je donne mon consentement éclairé, conscient et libre à l’action du Spécialiste précité. Je comprends que ma participation à cette recherche implique des risques possibles d’inconfort et ne peut garantir son succès. J’ai reçu l’assurance du chercheur que des mesures sont prises en vue de minimiser ces risques, lequel s’engage à respecter mon droit de rétraction en tout temps et en tout lieu. Je comprends que le non-respect des clauses listée ci-dessus m’expose à des sanctions et à la rupture du présent accord. J’atteste n’avoir subi ni contrainte ni contrepartie financière lors de la signature du présent formulaire.
Je, soussigné(e) ____________, comprendre l’ensemble des informations ci-dessus et n’ai rien à changer, à y ajouter ou à y retrancher ».
Le __/__/____ à ___________.
Signature du spécialiste référent.
Signature du patient.
(#) Mer 11 Oct - 17:37
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J’écoute tout ce qu’elle me dit attentivement. Je comprends que Memento n’a pas de solution miracle pour moi. Leurs méthodes habituelles peuvent traiter les symptômes mais pas l’origine du Mal. Pendant quelques secondes, je ne peux pas cacher ma déception. Aurais-je fait chou blanc ? Ce serait là la fin d’un parcours que je pensais plutôt ressembler à un nouveau souffle ? J’écarte les cheveux qui me tombent en travers de la face, les épaules lourdes et une moue résignée sur les traits. Je m’apprête à assurer à madame Kotora que « ce n’est pas grave » lorsque sa voit se radoucit. Son expression change aussi, un sourire léger qui modifie la physionomie de ce visage taillé dans la glace. Quant à sa dernière réplique…
- Je comprends… donc vos programmes habituels ne peuvent rien pour moi, traduis-je en quelques mots. C’est…
Me suis-je trompée finalement ? Est-ce un point final plutôt qu’un espoir ? Dois-je m’en aller ? J’en suis à ces interrogations quand mon hôte tire une feuille d’un tiroir. Mes yeux bleus suivent le mouvement du document, pressentant un flyer commercial qui me vanterait les autres services de Memento. A la place, bien qu’à l’envers, je lis « Formulaire de consentement ». Je fronce les sourcils ; consentement de quoi ?!
Je sens mon cœur qui accélère. Il envoie le sang si fort dans mon cerveau malade qu’il me donne des vertiges. Mon regard se détourne brièvement et s’évade par la baie vitrée. La ville parait infinie d’ici ; vaste, grandiose, libre. Moi, je me sens à l’étroit dans ma tête. Une prison qui, même si j’ai quitté la cage imposée par ma mère, m’empêche d’imaginer avoir la vie qui me plairait. En fait… je ne sais même pas quelle vie me plairait ; car j’ai passé tout mon temps à simplement essayer de la borner. Aujourd’hui, j’ai des médicaments, je sais à peu près maitriser mes déchirures, mais je suis un enclos vide. J’ai 22 ans dans quelques jours et… je n’ai pas beaucoup évolué depuis ma tentative de suicide. Je suis moins dépressive, c’est tout. Youhou.
- J’ai… j’ai vraiment envie d’essayer d’aller mieux. Ma… ma condition n’est pas très lourde, mais ça signifierait beaucoup pour moi de… de la dépasser. Je suis prête à essayer des choses… moins conventionnelles, si ça a une chance de fonctionner…
Je refuse de repartir les mains vides sans avoir tout essayé. Qu’est-ce que j’ai à perdre de toute façon ? Si elle doit remplir un document pour autoriser Marika Kotora à fouiller dans son crâne, elle le fera.
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