(adrian) flip this switch...

... and teach everyone a lesson
@osmond rose & @adrian clark

tw: mention de terrorisme.

Xerom est une recrue très intéressante. Il s’est présenté il y a deux mois, quelques semaines seulement après les attentats de juin, la prunelle vive de celui qui veut en découdre et la parole vindicative de celui qui, plus spécifiquement, croit au combat des Orphans. Xerom est très transparent. Xerom veut abattre la corporation Icarus, qu’il exècre de tout son cœur, et n’a pas peur d’utiliser tous les moyens possibles pour le faire, comme tout bon terroriste qui se respecte. Le Serpent apprécie Xerom. Il le lui a dit à l’instant même où le mutant lui a été présenté, dans l’une des innombrables planques qui quadrille le territoire des Red Socks. Xerom s’en est trouvé tout à fait flatté que le leader en personne lui adresse ces mots, ce qui a depuis quelque peu gonflé son égo et enhardi sa confiance, chose manifestée jusque dans sa manière qu’il a de marcher à côté du Serpent, tandis qu’ils flânent dans les rues de Solaris.

"On fait du r’pérage, hein, c’est ça qu’on fait patron ?" Xerom s’exprime de la sorte. Ce qui a toujours l’air d’amuser le Serpent, puisqu’il élime régulièrement des petits sourires sur la lame de ses lèvres. "Pas tout à fait, non." Ils marchent tranquillement, ou plutôt le leader marche-t-il tranquillement, obligeant la recrue à s’aligner sur son rythme. C’est quelque chose dont le Serpent prend un certain plaisir, car Xerom est un individu nerveux. Cette contrainte a presque des airs de torture. "Nous allons rendre visite à un ami." Oh, chic, se dit Xerom. Et ça se voit jusque dans la mimique qu’il tire, sorte de moue satisfaite doublée d’un sourire mesquin. Le Serpent omet de dire que l’ami en question est lui-même un membre du groupe, car il tient non seulement à la couverture de son Orphan, mais aussi à sa tranquillité.

"Mais euh, dites, z’êtes pas un peu l’ennemi numéro un d’Icarus maintenant ? Genre, d’la ville, carrément ?" Le Serpent a un petit rire agréable. Ils ont dépassé les vitrines des magasins de mode proposant des séries inspirées des costumes des Sept, et s’engagent maintenant dans une rue plutôt bondée où les boutiques de souvenirs goinfrent et revomissent toute une population de fans et autres curieux. Au loin, la Tour est toujours en travaux. "Moi ? Non, non mon bon Xerom." Ses mains enfoncées nonchalamment dans les poches de son pantalon, la dextre sort, balayant ces infâmes soupçons sur son humble personne. "Je suis un citoyen lambda venu profiter des allées arborées des beaux quartiers, rien de plus." Derrière sa paire de lunettes de soleil pitch-black, ses yeux luisent méchamment, avec un rien d’amusement sincère. Même son costume est aujourd’hui plutôt sobre et passe-partout, comme un cadre moyen serait vêtu au sortir de sa pause déjeuner. Xerom et ses allures de biker font, eux, un peu tâche.

"Ah, nous voilà !" Car en effet, les voici : devant l’hôtel Hypérion. Xerom paraît perplexe. Encore une fois, Xerom est très expressif, ce qui constitue un divertissement réel pour le Serpent. "On va à l’hôtel…?" La tête grise opine, camouflant un sourire hilare. "Voir un ami." De quoi déclencher une kyrielle de questions chez Xerom, c’est certain, qui emboîte le pas du leader en étant plus tout à fait sûr de s’il doit être consumé par la curiosité ou par la gêne. Le hall les reçoit avec sa splendeur habituelle et son personnel discret, toujours aussi attentif à chaque nouvelle silhouette pénétrant le saint lieu. Osmond déteste cet endroit. Il sourit aimablement à une hôtesse, à qui il adresse quelques mots polis et sa demande. Elle hoche gentiment la tête et part chercher le responsable, Mr Clark. "Tu verras, c’est un chic type !" dit-il à Xerom, en ne le pensant pas le moins du monde. Il espère d’ailleurs, et pour des raisons purement cruelles, qu’Heartbender sera tout à fait insupportable avec Xerom.

On les fait patienter sur les banquettes de luxe du hall, un café pour chacun, avec une goutte de lait pour Osmond. Il n’y touche pas. On a mal compris sa commande ; il voulait du lait, tout simplement. Qu’importe. Il s’assoit à son aise, une jambe croisée sur l’autre dans une angle droit qui prend de la place, un bras paresseusement posé sur le haut de la banquette, face à un Xerom moins à son aise sur l’autre banquette, assis sur le rebord, les coudes plantés sur ses cuisses. Il serre et desserre ses mains, jetant des regards en biais aux différents passages. "Tu as l’air nerveux, Xerom…," s’étonne le Serpent, l’ombre d’une bonté inquiète couvrant la dureté de ses traits. "Ne t’en fais pas, tu ne crains rien ici." Un nouveau sourire qui grimpe jusqu’au regard, débarrassé entre temps des lunettes de soleil. Xerom remarque pour la première fois combien l’œil droit du Serpent a l’air vide de vie, et celui de gauche vide d’humanité.