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To hell and back | Alice
(#) Mar 19 Sep - 19:29
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Mais elle se sentait comme un poids, comme un ajout indésirable dans cette famille bien réelle. Ils étaient unis, et elle n’était que cette Nightbringer qui n’avait nulle part ailleurs où aller. Et plus la santé d’Alice déclinait, plus sa sensation grandissait, jusqu’au point où elle décida qu’il était mieux pour tout le monde qu’elle parte, qu’elle trouve sa place dans un monde qui n’avait jamais voulu d’elle, qu’elle aide à son tour comme Darla l’avait aidée, trente ans plus tôt, à se sortir d’une errance sans but, sans repères, sans espoir.
Installée dans le bureau qui était jadis celui de son père adoptif, elle comptait les pièces accumulées dans des sacs grossièrement fabriqués. Autrefois voleuse pour le compte d’un homme qui l’avait manipulée durant quasiment toute son enfance, elle était désormais à son propre compte. Tous les jours, elle se rendait à Londres, usait et abusait de ses pouvoirs pour s’infiltrer chez les grosses pointures de la capitale et récupérer ce qu’ils ne devraient, selon elle, pas posséder. Elle ne cherchait pas à s’enrichir, ne gardait pratiquement rien de ce qu’elle gagnait. La maison transformée en orphelinat clandestin, elle avait besoin de cet argent pour nourrir toutes ces petites bouches qui comptaient sur elle pour survivre. Ils étaient une dizaine à vivre ici, incapables de lire, pas plus capables d’écrire, chargés de missions facilement réalisables par des gosses aussi peu privilégiés qu’eux. Mais contrairement au père, elle ne donnait rien d’illégal, ne demandait à aucun de ces enfants de voler pour elle, de mendier pour elle, de faire glisser en douce de la contrebande pour elle. Elle avait vu ce que ces ordres pouvaient apporter aux gosses, elle avait vu ce qu’une mission ratée avait apporté à sa relation avec Lorcan, cette vie dont elle rêvait et qui fut brisée avant même de commencer. Et elle ne souhaitait ça pour aucun d’entre eux. Ils se contentaient de livrer des journaux, de cirer des chaussures, de sortir des chiens.
La nuit commençait à tomber lorsque l’une des petites entrouvrit la porte d’un geste lent, comme pour vérifier qu’elle ne dérangeait pas. Un regard à l’intérieur, avant qu’elle ne l’ouvre entièrement pour faire face à celle qui se faisait désormais connaître sous le nom de Frances Goldsmith.
Elle s’était redressée d’un bond. La description ne correspondait qu’à une personne qui pouvait la connaître. Mais c’était impossible, Frances en était persuadée, ce n’était tout bonnement pas possible qu’elle soit toujours en vie. Son état quand elle était partie ne laissait déjà presque plus de place à l’espoir, et rien n’avait pu la soigner.
(#) Mer 20 Sep - 17:04
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Son monde n’avait plus de sens. En fait, il était mort en même temps qu’elle, détruit, brisé, saccagé, en un millier de petits morceaux laissés par terre, piétinés par d’autres. Et j’avais beau vouloir les recoller, mes doigts ne cessaient de s’écorcher face aux débris tranchants, mon sang se répandant, encore et encore, sur le sol, ma peau claire, manquant de me laisser exsangue. Pire que tout, son monde s’était effondré sur lui-même, comme avalé par un trou noir, et lui avait recraché une vie de douleurs et d’incompréhension, une vie de deuil et de désespoirs. Aux côtés de ses deux petits frères, qui ne comprennent pas, n’assimilent pas l’horreur qu’ils ont vécu, leurs âmes se déchirant en lambeaux face à l’horreur de ce dont ils ont été témoins. Et leur souffrance m’étouffe, menace de me submerger, comme un tsunami d’émotions que je ne parviens pas à maîtriser.
Car plus rien n’a de sens.
Et tout m’échappe, inlassablement.
Les gens hurlent sous mon crâne, atomisent mes atomes, lacèrent mon âme de leurs émotions contraires, de leur hypocrisie et de leur immoralité, de leurs failles et de leurs faiblesses. J’ai l’impression d’être une éponge, dont on se sert pour essuyer les pots cassés, en boucle, sans jamais s’arrêter.
Depuis que je suis sortie de ce foutu cercueil, j’ai l’impression d’être un fantôme, une âme en peine étourdie par son nouveau don. Je ne contrôlais déjà pas grand-chose avant, mais aujourd’hui…
Je n’ai plus qu’une solution. Je suis allée sur la piste des autres Nightbringers, cherchant désespérément de l’aide quelque part. Lorcan semblait en avoir plus besoin que moi, alors je l’ai épaulé. J’ai eu récemment une touche pour retrouver Osmond, mais rien de concret encore. Billie ne répondait pas à l’appel. Et mon père… mon père était devenu le démon dont j’avais eu toujours peur. Ne restait que cette étrange correspondance entre ma mère et Beatrix. Une adresse. Jetée sur un vieux papier, daté de plusieurs années. Un seul espoir.
Le seul phare dans la nuit qu’il me reste.
J’ai laissé Octavian et Liam derrière moi pour ça et je refuse de revenir les mains et le cœur vides. Je ne le supporterai pas. Alors je me tiens devant la supposée maison de Beatrix, que l’on m’offre un premier refus, moi aussi,
Et le fantôme est statue.
Physiquement, parce que l’explosion dans son aura est comme une déclaration de guerre pour mon esprit. «
(#) Mar 26 Sep - 19:34
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Elle s’était retournée au moment de prononcer ses derniers mots, avant de se taire en plein milieu de sa phrase. Elle n’y avait pas vraiment prêté d’attention en lui ouvrant la porte, en l’enlaçant, en l’invitant à l’intérieur. Mais maintenant que l’excitation de la revoir diminuait, que ses sens semblaient revenir à la normale, elle la voyait enfin. Cette aura différente de celle qu’elle avait connu des années plus tôt. Autrefois pâle, maladive, elle était maintenant brillante, d’une clarté presque aveuglante. Et, surtout, tachetée. Elle ne les voyait que depuis peu, au prix de douleurs oculaires immenses, mais elle avait rapidement compris ce que signifiaient ces spots sur son aura, ce qu’ils impliquaient.
Elle avait besoin d’en avoir le cœur net. De ne plus imaginer mille et uns scénarios qui avaient pu faire d’elle une mutante, qui l’avaient menée jusqu’à la lettre qu’elle avait laissé pour Darla, qui avaient dirigé ses pas jusqu’ici seule, sans Darla, sans cette amie pour qui battait encore son cœur malgré l’absence et le silence.
(#) Mer 27 Sep - 17:14
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Un canapé. Des meubles. Une maison. Cela ressemblait presque à un
Assise sur le canapé. Comme un fantôme qui respire encore. Et Beatrix qui se déplace vers le meuble, pour extirper une clé – vers une résurrection ? Elle extirpe quelques bouteilles, et mon cœur bondit dans ma poitrine – effectivement, voilà un genre de renaissance qui m’accompagne un peu trop. J’ai trouvé dans le fond d’une bouteille des réponses qui me manquaient. Ou en tout cas, un bout de discours qui efface le
Les orphelins, oui, terrible.
Nouvel uppercut qui me cueille avec violence, et je jette un regard perdu à la bouteille, priant presque pour qu’elle la débouche, pour qu’elle anesthésie toutes les pensées horribles qui tourbillonnent sous mon crâne. Et les lieux sont emplis d’une aura, eux aussi, les enfants que j’ai vu ont laissé leur trace, et tous les gens que j’ai rencontrés pour arriver jusqu’ici ont laissé leur empreinte sur ma langue. Je tente de me protéger de l’inquiétude de Béatrix, de ses émotions volatiles qui s’enroulent autour d’elle comme une cape protectrice.
Quand elle me tend enfin un verre, j’ai l’impression de rendre l’âme, de me briser en mille morceaux avant de me reconstruire par une première gorgée. Et voilà que Beatrix s’empare de mes mains. J’ai envie de me reculer, de les arracher, de la supplier de ne pas me
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Je ne pouvais pas les dire autrement.
Puis, je me mets à pleurer.
Pas des gros sanglots.
Rien d’incommensurable.
Mais les larmes glissent de mes paupières, qui ont déjà trop pleuré, pleuré, pleuré, et c’est silencieux et torturant, parce que j’ai appris à pleurer dans le silence pour ne pas perturber mes petits frères, qui ont recommencé à dormir avec moi, après ça. J’ai essayé d’être forte. Pour nous trois. Mais les cauchemars m’assaillent. Les longues griffes noires des monstres s’acharnent sur mon esprit, prêts à me détruire de l’intérieur. Et puis je ne sais pas quoi faire. Je n’ai jamais été conçue pour survivre. J’ai toujours su que je mourrais jeune. Je n’ai jamais songé à l’avenir. Mon âge était déjà une bénédiction – dont les dernières années avaient été douloureuses et laborieuses, même si je faisais tout pour combattre la maladie. Pour rendre fière Billie.
Alors il faut que les mots continuent de pleuvoir, peut-être pour accompagner les larmes que je ne parviens pas à retenir et qui viennent mourir sur mes lèvres, comme l’histoire que je tiens à lui raconter. «
(#) Mer 4 Oct - 19:11
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Elle entend Alice lui raconter comment tout ça s’était passé, et les mots ne sont que de l’essence jetée sur un feu déjà instable, prêt à dévorer tout ce qui peut se trouver sur sa route. Elle fulmine intérieurement, ne prend toujours pas conscience du verre brisé collé à sa peau. Le regard fixé sur les yeux de la brune, presque vide, comme si elle s’était déconnectée du monde réel pour se retrouver dans un songe.
La malédiction de l’éternité qu’elles partagent désormais, condamnés à subir les années et les siècles à venir. Elle pose la serviette désormais entachée de son sang sur la table, se rapproche du canapé avant de poser une main sur l’épaule d’Alice.
(#) Ven 6 Oct - 6:05
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Les mots pulvérisent l’aura de Beatrix, qui se répercute jusque dans le moindre de mes os. Je n’arrive pas à démêler exactement ce qu’elle ressent, noyé dans l’océan de mes propres inquiétudes, mais je sens que ce n’est pas
Mais le véritable choc, c’est à l’annonce de la mort de ma mère. Évidemment. Cette vérité continue de lézarder chaque aspect de mon esprit, tandis que j’essaye de m’occuper des mes petits frères qui ne
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(#) Sam 14 Oct - 20:59
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Bea se redresse alors avant de s'avancer dans le couloir pour prendre les escaliers, vérifiant de temps en temps qu'Alice soit toujours elle. Elle rentre ensuite dans le bureau où elle était quand la brune est arrivée, ce bureau interdit à tous les enfants sauf une, celle qui fait office d'assistante. En face de la porte se trouve le bureau, en bois, encerclé par des chaises côté visiteur et un fauteuil de son côté. A côté du meuble, une étagère impressionnante où s'accumulent livres et manuscrits écrits par elle-même. Point d'ambition littéraire pour celle qui ignorait tout de la lecture et de l'écriture jusqu'à ses 12 ans. Des listes à n'en plus finir, des descriptions, des noms entourés. Et à côté de chacun des noms anonymisés, une croix.
(#) Mer 25 Oct - 12:38
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Même si je respire sa douleur et sa peine, j’ai l’impression d’être rentrée à la maison. Que quelqu’un, enfin, va pouvoir prendre les choses en main. Même sur la fin, je n’avais jamais été considérée comme une véritable adulte – toujours comme la petite sur laquelle on devait veiller. D’un autre côté, ils étaient tous tellement puissants et importants… Alors me retrouver d’un coup avec toutes ces responsabilités, et tout ce que je ressens décuplé puissance mille…
Même la culpabilité de Beatrix me semble une douce mélodie comparée à celle que j’ai ressenti, celle qui a tout lacéré de ses crocs et de ses griffes dans ma cage thoracique durant ces longs mois d’agonie. Mais je m’attendais presque à ce qu’elle m’offre une formule magique, envie d’une enfant qui n’a jamais vraiment grandi, qui croit encore aux contes de fées alors que sa vie s’est transformé en tragédie grecque. «
Et alors qu’elle semble hésiter à m’aider, elle finit par se résoudre, me cueillir dans ses bras pour accepter de me guider quant à mes dons. Je ne sais même pas si c’est possible, si elle en est capable, si
Elle me demande de décrire mon pouvoir, me rappelle les enjeux de la situation. «
Quand je songe à mes petits frères, mon cœur se serre d’autant plus. Je dois le faire pour eux. Pour les protéger… d’eux-mêmes, de moi, de tout. «
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