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Octie arrive.

Je n’arrive pas à croire que c’est vrai ! Je suis excitée comme une puce depuis que nous nous sommes appelés et qu’il m’a indiqué son heure d’arrivée. Il ne voulait pas que je me dérange à venir le chercher à l’aéroport mais je ne lui ai pas laisser le choix. Il m’a beaucoup trop manqué pour que je rate ne serait-ce qu’une seconde à ses côtés. Sans Liam et lui, j’ai eu l’impression d’avoir un morceau de cœur arraché. Manquant. Et pourtant, il s’est passé tellement de choses que mon cœur en a vu un bon paquet, ces derniers temps.

Du coup, j’attends à l’aéroport. Je suis arrivée deux heures en avance, j’ai bu trois cafés – alors que j’aime pas ça –, mangé deux paquets de bonbons, actualisé mes réseaux sociaux que j’en ai les yeux qui saignent. J’étais tellement excitée que j’ai même failli hurler de joie quand je l’ai vu débarquer, aussi beau que d’habitude, avec ses affaires et son sourire en bandoulière. Bon, je lui ai sauté dans les bras. « Octavian, tu m’as tellement manqué, mon Dieu, ne me laisse plus jamais toute seule. » Étrange façon d’accueillir son frère quand on est l’aînée et qu’on a deux cent ans passés, mais il a l’habitude. « J’ai tellement, tellement de choses à te raconter, mais du coup j’ai d’abord besoin de savoir comment toi, tu vas. »

Après l’avoir étreint plus fort que je ne l’ai jamais fait, prête à m’accrocher à lui comme à une ancre, je lui laisse un peu d’espace, le scrute, regarde s’il va bien, si tout a l’air en ordre depuis la dernière fois que nous nous sommes quittés. Je lui demande aussi s’il a besoin d’aide pour porter quelque chose, mais silencieusement, d’un geste de la main, parce qu’avec Octie, nous n’avons parfois même plus besoin de parler. Je n’aurais jamais cru ça possible, alors que nous ne partageons pas le même sang, mais j’ai l’impression que nous sommes les deux faces d’une même pièce. Et que nous ne pouvons coexister l’un sans l’autre. « Moi j’ai besoin de trois tomes pour te faire un récap de tout ce qui s’est passé dans cette ville du diable. Tu sais déjà où tu vas vivre ? On passe déposer tes affaires et on va manger un bout ? Tu as faim ? Je parle trop. Je suis trop excitée, désolée. » C’est comme retrouver un bout de moi-même.

Le meilleur bout de moi-même.

J’ai toujours été un peu trop volubile quand je suis stressée. Et autant dire que je suis carrément sur les nerfs depuis des semaines. Bon après, Octavian a toujours eu l’habitude de me voir un peu trop enthousiaste pour tout.

ft. @Octavian E.-Hoaxley
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TW : Fantômes (mention)
Le bruit de la théière siffle à travers le petit salon, tu poses ton journal sur la table. "Les tasses sont dans l'étagère du fond", signifie-t-elle en t'adressant un petit sourire. Un petit regard malicieux de ta part. C'est donc à toi d'aller chercher l'Earl Grey dont le fumet commence déjà à se répandre dans la maisonnette. Tu t'étires quelques instants avant d'enfin décider de te lever. Un baiser volé plus tard, tu sers déjà deux tasses chaudes sur un plateau que tu déposes pas trop loin de vous deux. Combien de temps ça fait ? Encore une fois, tu n'as pas vérifié. Le temps est flou ici de toute manière. Comme si tout s'effaçait. Effet de l'atmosphère ou simplement parce qu'ici, elle est là, à te tenir la main et à te sourire d'un air tranquille. Sans vraiment comprendre ce qu'il t'arrive, une main se pose sur ton épaule ou plutôt une Ombre se glisse entre tes jambes en miaulant. "Déjà ?" Sans vraiment te laisser le temps de répondre, Gr'haou te montre le chemin à travers la brume. Encore une fois, il faut que tu te réveilles. D'un regard compréhensif, elle te lâche la main.

Une hôtesse est en train de lui tapoter l'épaule "Monsieur ? Monsieur, on est arrivé !" Sans vraiment répondre, Octavian lui fait un petit signe de tête approbatif. L'Ombre s'agite lui faisant raffermir sa prise. Pas maintenant. Il a hâte, Elle aussi, il le sent. Combien de temps est-ce qu'il n'a pas vu sa sœur déjà ? "Beaucoup trop !" Murmure Gr'haou. Petit sourire au coin des lèvres, il s'étire et jette un dernier coup d'œil au hublot. Dans quelques instants, il posera enfin son regard sur Lily et il ne la lâchera pas. Baillant longuement, Octavian attrape ses affaires et quitte l'appareil après un rapide signe de remerciement au personnel de l'avion. Ses sens sont encore engourdis et ses cernes ont sûrement triplé en taille, il a passé tout le trajet à rêver. Le téléphone vibre et clignote dès que le mode avion est désactivé. Il n'a pas pu manquer à tant que ça de monde. Si ? L'éternel finit par récupérer sa valise après un temps d'attente interminable. Le reste de ses affaires sera acheminé plus tard par bateau. New Blossom l'attend. D'ailleurs, la ville n'est pas la seule chose qui l'attend. Elle l'aperçoit en premier alors qu'Octavian sent déjà une masse lui tomber dans les bras et un morceau de son Ombre se faufiler vers Alice. "Octavian, tu m’as tellement manqué, mon Dieu, ne me laisse plus jamais toute seule." Le petit rire de circonstance qu'elle lui arrache est léger. Lui aussi est heureux. Il prend le temps de la détailler, elle n'a pas changé, du moins pas physiquement. Toujours la même Alice. Sa belle-magnifique-grande-sœur qu'il admire tant. "Toi aussi, tu m'as manqué Lily !" L'enserrant à son tour. Gr'haou se faufile entre les jambes de la concernée, se plantant devant elle en miaulant, jaloux de ne pas mériter autant attention.

"J’ai tellement, tellement de choses à te raconter, mais du coup, j’ai d’abord besoin de savoir comment toi, tu vas ?" Lance-t-elle sans détour. Oui, il faut qu'ils discutent, mais le ton est léger et ils ont maintenant tout le temps du monde pour rattraper. "Je vais bien." Mensonge, siffle l'Ombre. "Je n'ai pas grand-chose à te dire je t'avoue, j'ai fait bon voyage, Bogota me manque déjà !" Dit-il en montrant l'extérieur. C'est sûr qu'entre les Etats-Unis et la Colombie, l'atmosphère n'est pas vraiment la même. Le temps est gris, bien loin de l'émotion solaire du frère et de la sœur. "Mais ma sœur est plus importante que la météo !" Souffle Octavian avec un sourire en coin, espérant détendre l'atmosphère. Intimant un non de la tête lorsqu'elle lui propose de l'aider à porter ses affaires, il suit sa sœur hors du hall. "Moi j’ai besoin de trois tomes pour te faire un récap de tout ce qui s’est passé dans cette ville du diable. Tu sais déjà où tu vas vivre ? On passe déposer tes affaires et on va manger un bout ? Tu as faim ? Je parle trop. Je suis trop excitée, désolée." Octavian rigole déjà. Elle a ce petit don pour rendre sa vie si légère. Lui représente, le rêveur, le doux et calme rêveur, alors qu'elle semble toujours irradier de bonne humeur et d'une énergie à toute épreuve. "Tu as sûrement encore plus que moi à raconter vu ce qu'on a survolé au téléphone, je veux tout savoir !" Dit-il avec entrain. Rien ne vaut des bonnes retrouvailles, le téléphone à beau avoir du bon, c'est quand même mieux de pouvoir retrouver Lily en vrai. "J'ai réussi à trouver deux maisons pas trop loin de ton adresse." Confie-t-il avec un clin d'œil. "Je me déciderais après les avoir visitées dans la semaine. Mais et toi ? Comment toi tu vas ?" Insiste-t-il sur le TOI. Il s'en fichait pas mal des fioritures en réalité, il s'intéressait surtout à la vraie Alice, celle qui est revenu d'entre les morts, celle qui semble imperturbable alors qu'en réalité, il la sait sensible. Pas fragile. Sensible. Et pour lui, c'est une grosse différence, car sa sœur est loin d'être fragile.

Son ventre se met à gargouiller. Évidemment, il n'a rien mangé. "Bon, une chose par contre je meurs de faim ! Donc si ça ne te dérange pas, dès qu'on a déposé mes affaires, on discute plus en détail autour d'un bon repas ?" Lui et son estomac alors. Octavian rajuste sa veste dès qu'ils sortent. Oui, l'air est plus frais. Il prend le temps de détailler ce que son regard décrypte. Tout à changé, ou du moins, semble avoir changé depuis sa dernière visite. Il prend le temps de remplir ses poumons d'air frais. C'est ici qu'il va poser ses valises maintenant. Autant qu'il s'y habitue. Il n'est pas solitaire non, pas non plus à la recherche du calme de la campagne bien sûr. Sauf qu'ici tout le monde s'agite. Il observe doucement une jeune femme parler à un homme, sa mère sûrement vu le regard qu'elle lui porte. Aussitôt qu'il cligne des yeux, elle a disparu. Octavian ne mouche pas. Il est habitué, mais il va devoir se réhabituer à en voir plus maintenant. Les lieux comme les aéroports et les grandes villes grouillent de fantômes. Logique, il y a plus de monde aussi, il s'y était préparé. Et puis New Blossom a une histoire récente particulière. Loin de là l'envie de casser l'atmosphère bien sûr. Il sait bien que les histoires d'esprits errants n'intéressent que lui. Gr'haou finit par retrouver l'ombre de son propriétaire, le temps gris ne lui dit rien qui vaille, pas plus que les quelques esprits qui commencent déjà à s'agglutiner autour d'Octavian qui les chasse d'un rapide signe de tête. Plus tard. Là, tout de suite, il retrouve sa sœur. "T'es venue comment ?" Demande-t-il finalement en se tournant vers Alice.
@Octavian E.-Hoaxley & @Alice Eyre
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« Toi aussi, tu m’as manqué, Lily ! » Mon surnom se faufile sur ma peau comme un baume apaisant. Sentir son aura papillonner le long de mes lèvres est une délivrance. Je n’avais réalisé combien il me manquait que maintenant ; car mon cœur semble à présent plus comblé. Ne manque plus que Liam et… tout pourrait être parfait. Malgré notre mère, mon père, malgré les attentats, les attaques, et l’ombre de la mort, qui ne cesse de planer sur les Eyre, comme une vieille compagne d’infortune dont on ne parvient pas vraiment à se libérer.

Je sens l’ombre sa mutation s’enrouler autour de moi, évoluer autour de nous comme la queue d’une comète, parsemant les lieux d’étoiles. Octie lui répond qu’il va bien, mais je ne suis pas certaine de pouvoir le croire. Car si son aura ne m’indique pas la présence d’un pieux mensonge, elle ne m’indique pas non plus un épanouissement profond. Je plisse les yeux, lui laisse le bénéfice du doute. Il n’a peut-être pas non plus envie de tout déballer maintenant, dans un fichu hall d’aéroport. Ceux-là ne sont bons que pour les retrouvailles ou pour les ruptures, rien de plus. « Mais ma sœur est plus importante que la météo ! — Ouf, j’ai eu peur un instant. » Je n’ai jamais peur de rien, à ses côtés.  

Quand il évoque la recherche de maisons pas loin de chez moi mon cœur se fractionne un petit peu encore. J’ai trop hâte de pouvoir débarquer chez lui à l’improviste avec de nouvelles pâtisseries à découvrir, comme nous l’avons fait par le passé, ou alors l’emmener dans tous les salons de thé que j’ai essayés depuis que je suis là. « Mon quartier est sympa en tout cas. Tu dors chez moi en attendant ? Pyjama party et tout le bazar ? » Ou tu m’abandonnes avec mes insomnies pour trouver une chambre d’hôtel impersonnelle ? Mais pour le moment, il a faim et moi aussi, en réalité, je ne le réalise que maintenant avec toute l’excitation.

« J’ai beaucoup de choses à te raconter, Octavian, alors si ça te va, on passe prendre un take-away en bas de chez moi et on mange à la maison. J’ai pas très envie que des oreilles indiscrètes entendent parler de résurrection, de V², de vampire et tout ça. » J’ai d’ailleurs baissé la voix en évoquant ça, tout en jetant quelques coups d’œil autour de nous. Non pas que je sois vraiment en danger pour le moment, mais il s’est passé des choses vraiment étranges ces derniers temps.

« J’ai pris un taxi, je ne vois pas trop l’intérêt d'avoir une voiture ici. » Nous nous dirigeons vers l’aire de taxi, et j’en hèle un pour lui indiquer mon adresse. « Un chinois, ça t’irait ? Promis, demain on se fera un bon burger américain car je me doute que ça te manque depuis le temps. » Je le taquine un peu. Ça faisait si longtemps. « Et qu’est-ce que tu vas faire ici, du coup ? Tu as trouvé du boulot ? Ou tu fais juste un petit passage express avant de repartir ? » La dernière fois que nous en avons, Octavian n’était pas encore totalement décidé. Mais le temps est passé tellement vite depuis… il est précautionneux, il a certainement déjà tout prévu. Nous nous enfonçons dans la circulation new blossomienne, nous approchant petit à petit du point de non retour.
Le moment des aveux.


ft. @Octavian E.-Hoaxley
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TW : résurrection, mort
Un grand sourire affiché, il ne peut s'empêcher d'être heureux en cet instant précis. Ça fait trop longtemps. Beaucoup trop longtemps, qu'il n'a pas pu la serrer dans les bras. Trop longtemps qu'il n'a pas pu avoir une discussion en tête-à-tête avec Alice. Octavian l'écoute et rit à la mention d'une Pyjama party. "Et tout le bazar, oui", acquiesce-t-il avec un clin d'œil. L'éternel à hâte d'avoir un nouveau chez lui et de pouvoir à son tour recevoir sa sœur. Voilà longtemps qu'il n'a pas été aux fourneaux à recevoir ses proches et puis il a plein de choses à découvrir à New Blossom. S'il était déjà venu plusieurs fois à New York, il n'avait plus osé s'y aventurer après les tragiques événements.

Hochant la tête lorsqu'elle évoque un take away et quelques-unes de ses péripéties. Tout lui va tant qu'il est avec elle. Se sentant prêt à l'aider et à tout entendre. Ses sourcils se froncent un peu plus lorsqu'elle mentionne le monstre, redoutant déjà ce qu'elle allait lui annoncer. Octavian dépose ses affaires dans le coffre avant de prendre place sur la banquette arrière du taxi. "Parfait, ça fait longtemps que j'ai pas mangé asiatique." Répond-il en cherchant sa ceinture. "De toi à moi, c'est plutôt un bon fish and ships qui me manque, comme ceux qu'on mangeait à Camden avec Liam, tu sais." Se remémore-t-il avec nostalgie. Manque plus que Liam et leur trio serait enfin au complet, après tant d'années. Le rire est léger. Sincère, remplie d'amertume d'un temps qui leur a échappé à tous deux. Parfois la nostalgie a du bon.

Marquant une petite pause, il finit par commencer. "J'ai déjà un travail, je commence dès que possible, tu as devant toi le nouveau légiste du NBPD !" Son ton se fait un peu plus sérieux. "Puis j'ai quelques affaires à régler et j'ai cru comprendre que tu avais peut-être besoin de l'aide de ton petit frère !" Après autant d'année à marcher sur cette planète, la notion de fratrie était étrange, mais il se considérait toujours comme le cadet de la famille. Aussi maudite, soit-elle, les Eyre sont soudé.es et le resteront probablement toujours. Ne voulant pas aborder de sujets trop sérieux devant le chauffeur, il détourne l'attention sur d'autre sujet ; celui d'un frère et d'une sœur qui se retrouve et qui se demandent ce qu'il y a de beau à faire à New Blossom. 'Est-ce qu'elle a entamé l'écriture d'un nouveau livre ? D'ailleurs, le dernier était génial. Est-ce qu'il y a toujours autant de circulation ici ? etc' Le fil de la discussion s'enchaîne en un rien de temps, ils ont beaucoup à rattraper après autant d'années.

Finalement.

Les voilà arrivés. Il laisse la propriétaire des lieux le guider à l'intérieur du loft. "J'ai suivi tes aventures de loin, tu t'impliques auprès des mutants dans un institut alors ?" Questionne-t-il en observant son environnement. Il lui jette un regard plus sombre dès qu'ils sont posés. "Alice ?" Il ose enfin demander ce qui l'inquiète depuis qu'il a décidé de la rejoindre. "Dis-moi alors, qu'est-ce qu'il t'ait arrivé ?" La mort plane sur leur famille depuis toujours chacun d'eux en a fait les frais d'une manière ou d'une autre et Octavian peut la sentir sur sa sœur. Elle est revenue à la vie. Le cadet peut le sentir, non pas son aura, ni son odeur, mais son ectoplasme. L'esprit n'a pas réussi à quitter l'enveloppe charnelle et s'est de nouveau retrouvé emprisonné dans sa prison de chair. Il n'a pas ce luxe de mourir et de revenir contrairement à elle, bien heureusement pour lui, quand il voit les séquelles que ça laisse sur le plan spirituel et vu sa sensibilité à cet autre plan d'existence, il ne préfère même pas imaginer ce que cela lui ferait. "Sauf si..." stop "Sauf si, tu ne veux pas en parler bien sûr."
@Octavian E.-Hoaxley & @Alice Eyre
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tw : mort, troubles psychologiques


Quand il évoque les fish and ships anglais, j’ai presque l’eau qui me monte à la bouche. Au souvenir de ces moments passés avec Liam, mon cœur se serre un peu. J’ai tellement hâte qu’il revienne, lui aussi. Mais il est plus sombre, plus torturé, qu’Octavian… Enfin, disons qu’il le montre plus. Octavian est un phare dans la tempête, malmené, recevant l’écho des hurlements de fantômes disparus en mer, mais continuant d’éclairer la nuit, toujours.

« Félicitations pour ce nouveau job ! J’espère que ça te plaira. » Je ne sais pas comment il fait pour supporter de côtoyer des morts toute la journée, mais il en faut bien des gens pour faire ce genre de métiers. Quel courage. « … et puis j’ai cru comprendre que tu avais peut-être besoin de l’aide de ton petit-frère. — Peut-être ? Octavian, je crois que tu ne saisis pas bien l’urgence de la situation. » Je ris un peu, le ton ironique, mais pas vraiment. Je crois que j’ai pris la technique de Damian : cacher la poussière sous le tapis sous couvert d’humour.

Quand nous arrivons finalement chez moi, armés de plats asiatiques à emporter et surtout, enfin posés, il entame la conversation de la meilleure des manières. En parlant de l’Institut. « Ça tombe bien que tu parles de ça… Oui, je me suis sentie super à l’aise là-bas. Le président de l’association est génial et il y a plein de gosses qui ont besoin d’aide. Je ne peux pas avoir d’enfants alors… alors j’imagine que j’essaye d’être maternelle d’une autre manière. » Je ne l’ai jamais vraiment formulé avec qui que ce soit, mais je peux tout dire à mon frère. Donc l’aura se paillette de ses émotions au fil de mon récit.

J’ai sorti des baguettes et des fourchettes selon ses préférences et nous sommes assis dans le salon, moi à moitié avachie dans le canapé, à piocher dans la tonne de plats que nous avons achetés. « Et puis je ne sais pas si tu as suivi mais il y a eu un genre de drogue, du V², qui s’est retrouvé dans les rues. Ça rendait les gens fous. Et l’un d’entre eux a foutu le bazar à l’Institut. Je te passe les péripéties, je me suis retrouvée dans l’Underapple et… » Je triture ma nourriture du bout de mes baguettes, étonnée d’arriver à exprimer tout ça si facilement. Ça a l’air si simple, dit comme ça, on ne dirait même pas que ça m’est arrivé.

« Et j’ai été tuée, une fois de plus. » J’avais fait attention, durant toutes ces décennies, à ne pas recroiser la mort. De peur de ne pas me relever. « Et donc il faut croire que je peux revenir à la vie. Simplement c’est… un peu différent. Non ? Tu dois le voir ? Le sentir ? » Je ne sais pas vraiment comment fonctionne son don à ce sujet. Est-ce qu’il peut voir que j’ai l’impression qu’on m’a lacéré l’esprit pour m’en voler un morceau ? Que je ne dors plus très bien depuis ce jour-là, en proie à des insomnies mêlant mes pires angoisses ? « Mais je ne suis pas la seule à être revenue à la vie. » Je ne veux pas spécialement ménager mon suspense, mais je ne sais pas comment lui avouer autrement. Il faut retirer le sparadrap d’un coup sec, je ne vois pas d’autres manières de le faire.

« Octavian, je t’aime et je ne te ferai jamais de mal, et surtout, je te dirai toujours la vérité, mais j’ai retrouvé des gens, ici, à New Blossom, qui ne devraient pas être en vie. » Je n’arrive pas encore à l’avouer, comme si les mots restaient coincés dans ma gorge. Pourtant, je lui fais une confiance aveugle, mais j’ai peur de la manière dont il va réagir face à ces révélations. Je n’ai pas envie de plomber notre première soirée ensemble mais je ne me vois pas passer plusieurs heures avec lui sans lui dire. Même si j’aurais aimé qu’elle le fasse elle-même.

Mais il faut croire que c’est plus facile de rendre visite à tout le monde, sauf à sa propre famille.

ft. @Octavian E.-Hoaxley
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