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Memento vivere Ϟ Charly

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Et s'ils me mangent ? Zoey lève les yeux au ciel mais ne parvient pas à réprimer un sourire. T'es pas comestible, y'a aucun risque ! Du moins, à sa connaissance. Elle ne s'est jamais vraiment demandé ce qu'il pouvait bien y avoir sous ces écailles synthétiques. Mais la rouquine doute vraiment qu'il y ait de la viande. Ne m'abandonnez paaas ! Arrête de faire l'enfant, je te récupère tout à l'heure ! Plutôt la mort... Que la captivité ! Oui, je sais ! Il n'arrête de pas de le lui répéter à chaque fois qu'elle tente de le ranger quelque part. Maintenant lâche-moi, et reste sage ! Mode veille activé ! Et voilà, il boude ! C'était prévisible. T'es vraiment... Elle ne trouve pas les mots. Mais son sourire, lui, ne peut que s'accentuer. Bordel... Qu'est-ce qu'elle peut l'aimer, ce cybermon. Oui, même si elle ne le lui avouera jamais !

Quoi qu'il en soit elle vient d'accéder à l'exigence de ce videur. Celui qui lui a bien stipulé que les familiers robots n'étaient pas autorisés à l'intérieur et que les yeux doux n'y changeraient rien. Satisfait ? demande-t-elle en arquant les sourcils. Oui, il semble l'être puisqu'il s'efface pour lui laisser le loisir d'entrer. Merci ! Et la voici donc qui pénètre à l'intérieur du Void.  

C'est une autre stagiaire chez Icarus qui lui a parlé de cet endroit où, selon elle, ils ne sont pas toujours très regardant sur l'âge. Pour peu qu'on sache convenablement se tenir, du moins. Zoey le perçoit comme une preuve de confiance. Et si elle est venue ici après avoir été exploitée par Sloane toute la journée, ce n'est pas pour causer des troubles. Mais plutôt pour se détendre, se changer un peu les idées et puis, surtout, découvrir cette super salle depuis laquelle, dit-on, on peut se connecter au Metaworld.

Mais pour l'instant elle s'accorde surtout quelques instants pour jauger l'ambiance des lieux. L'ambiance et la clientèle. Zoey n'a pas pour habitude de fréquenter ce genre d'endroits. Son enfance a pris place dans les restaurants chics. Oui, ceux qui sont peuplés de gens qui sont plus intéressés par le succès que le fait de savourer l'instant présent. Cet endroit respire la nouveauté, pour elle. Et la nouveauté, c'est ce dont elle a besoin pour tromper un peu ce chagrin qui lui colle au corps depuis la disparition de sa mère.

Alors quelques secondes plus tard elle s'avance vers le bar et s'installe sur l'un des tabourets qui le bordent. Un peu à l'écart des autres. Non, elle n'est pas venue sociabiliser. Juste boire un peu. Juste assez pour retrouver cette délicieuse sensation de légèreté que l'alcool peut vous procurer. La voici donc qui tapote impatiemment de ses doigts sur le bar, estimant sans doute que le service n'est pas assez rapide à son goût. S'il y a bien un avantage avec les établissement guindés, c'est encore le fait que le personnel se fait un devoir de ramper à vos pieds pour satisfaire vos envies.

Eh ! hèle-t-elle ce qui doit être l'un des serveurs. Celui qui est en plein milieu d'une discussion dont elle n'a pas vraiment de scrupule à l'extirper, et qui a probablement l'âge de son père. Y'a moyen d'avoir un truc à boire, s'il-vous-plaît ? Et si possible avant que les poules aient des dents ou qu'une semaine avec quatre jeudi voie le jour ? Trop insistante ? Elle n'en sait rien. Mais quel est le rôle d'un client si ce n'est celui de commander ?

Dans tous les cas Zoey essaie de donner le change : elle se tient bien droite, compte sur sa tenue hors de prix pour donner l'illusion qu'elle est une femme qui gagne bien sa vie. Et qui mérite donc d'être servie au plus vite pour peu qu'on ait envie d'un généreux pourboire. Vous acceptez les Metacoins, j'suppose ? Ca l'arrangerait de payer avec l'argent qu'elle se fait sur le Metaworld plutôt qu'avec sa carte. Histoire que son père n'ait pas la surprise de découvrir des trucs gênants en parcourant ses relevés. J'vais prendre... Le truc le plus fort qu'vous ayez ! Ca lui évitera d'avoir à se décider. S'en remettre au destin, parfois, c'est assez rigolo. Et qu'ça saute, mon brave ! Oui, les habitudes ont tendance à avoir la vie dure...

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Læ client·e est roi/reine. C’est une phrase qui se répète d’entreprise en société. Il faut se plier en quatre pour læ contenter, encaisser, sourire, ne pas réagir, tendre l’autre joue. Le but est qu’iel reparte satisfait·e, enclin·e à effectuer de la bonne pub, répandre la bonne réputation, revenir dépenser son fric, læ faire se sentir privilégié·e. Mensonge qui court depuis des décennies. La clientèle n’a pour seule utilité que de remplir les caisses en vidant ses poches. Iels se sentent tout· puissant·e, mais l’argent donné n’est qu’un autre moyen que de réaliser un troc.

Læ client·e est roi/reine. Pieu mensonge si l’on regarde le sort réservé à la royauté dans le vieux pays français. Iels font une tête de moins. Aussi, il est intéressant de noter qu’un·e client·e de moins n’a absolument aucun impact dans une entreprise/société habituée à accueillir beaucoup de monde – habitués·es comme nouvelleaux – chaque jour/soir. Une personne de plus ou de moins : on ne verra rien.

« Læ client·e est roi/reine » est une phrase de merde qui doit cesser sans plus tarder. Certes, c’est la clientèle qui fait vivre l’entreprise/la société, mais rien ne les autorise à se comporter comme des trous de balle. Et il y a de tout. De la connasse bourgeoise au dragueur lourdingue. Du vieux gênant au jeune sans gêne. Du cradingue à la princesse bouche de cul de poule. De la tentative de gratter une boisson gratuite au chouinage du prix “exorbitant” – sait-on, jamais que læ barman ait pitié et baisse le prix. Non.

Ce soir. Les lourdingues et les sans-gênes ont, semble-t-il, décidé d’être de sortie puisque te voilà à intervenir au comptoir aux côtés de l’une de tes employés·es qui ne parvenaient pas à se dépêtrer poliment d’un d’entre eux. Tu es persuadé que chacune des personnes que tu as embauché est capable de se débrouiller, mais leur bien-être et leur sécurité est l’une de tes priorités en tant que patron. De plus, personne n’a a touché un·e employé·e de la boîte. Tu t’en carres l’oignon que ce soit pour être gentil ou non. S’il recommence, tu n’hésiteras pas à faire appel à un videur de la boîte pour que ce traîne-savate dégage du club. Et tu le feras devenir persona non grata si elle te fait part de son insécurité.

Tu as conscience qu’avec ce type de club, qu’avec tout ce monde, des débordements peuvent subvenir.
Il est ton devoir d’arracher ces miasmes à la racine.

Tu en es là à discuter avec ton employée, à lui demander si elle se sent apte à continuer que tu entends une phrase fort désagréable.

— Eh ! Y'a moyen d'avoir un truc à boire, s'il-vous-plaît ?

Læ client·e est roi/reine. Cette phrase a tendance à faire oublier à la clientèle que les employés·es sont des êtres humains·es et ont droit au même respect qu’elleux.
Tu te tournes une dernière fois vers ton employée, écoute sa réponse positive et tu l’encourages à au moins prendre sa pause maintenant qu’il y a un peu moins de monde. Tu vas t’occuper de cette jeunette. Tu t’approches, sourire poli de façade, prêt à entendre sa commande. Tu n’as pas entendu son “bonsoir”, elle n’obtiendra pas le tien.

— Vous acceptez les Metacoins, j'suppose ?
— Metacoins, Lioncoins, Dollar. Nous acceptons tout tant que vous êtes la propriétaire de cette monnaie et que vous êtes majeur.

Ce dernier point a pour but de tester. Ce n’est pas la première fois que des mineurs se fassent passer pour des adultes et se comportent avec une telle impolitesse pour se faire passer pour des grands. On te demanderait ton avis, tu laisserais entrer ta clientèle en fonction de la majorité écossaise, ton origine, soit seize ans. Mais les lois de New Blossom ne sont pas de cet avis et tu n’as pas d’autres que de t’y plier. Pourtant, tu as conscience que tes videurs ne peuvent pas demander à tout le monde sa carte d’identité. Chronophage infaisable.

— J'vais prendre... Le truc le plus fort qu'vous ayez ! Et qu'ça saute, mon brave !

Derrière tes lunettes teintées, tu arques un sourcil. Tu pensais épargner la jeunette en lui verser un malibu/ananas pour l’épargner dans son désir de rentrer dans la cour des grands, mais sa façon de te parler comme si tu n’étais qu’une vulgaire paire de chaussette balaye toute forme de pitié. C’est ainsi que tu verses devant elle un shot, l'alcool que tu as le plus fort.

Mais tout d’abord !
Le paiement.

Le prix est légèrement élevé, mais ce n’est pas pour rien.

— Baijiu. Alcool chinois réputé comme étant le plus fort du monde, expliques-tu après la transaction. Vous m’en direz des nouvelles, souris-tu..

Comme tu es magnanime, tu lui offres une coupelle de nourriture apéro sur le comptoir et prépare en cachette un verre de lait au cas où tu doives lui porter assistance.

ft. @Zoey Pelhman
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La rouquine fouille dans son sac pour en extirper sa carte. L'argentée, celle qui stipule qu'elle n'a pas des fonds illimités mais qu'elle n'est pas à plaindre non plus. On fait un truc, okay ? annonce-t-elle en la lui tendant. Vous vous prenez un joli pourboire et vous oubliez les questions un peu pénibles sur mon âge ! Elle est d'humeur généreuse aujourd'hui. Et suffisamment confiante pour croire que l'appât du gain l'emportera sur le respect de la loi. De toute façon il doit gagner combien par mois, hein, ce serveur ? Sûrement pas assez pour se poser en chantre de la morale.

Du... Beyijui ? Les langues ne sont pas vraiment le point fort de la rouquine. Oh bien sûr elle a eu droit à des précepteurs hors de prix lorsqu'elle se trouvait à Londres. Elle se débrouille plutôt bien en français et même un peu en espagnol. Mais le chinois... Et vous êtes bien certain qu'c'est sans danger, ce truc ? Non parce qu'elle sait que les japonais, par exemple, aiment bien cuisiner ce poisson qui peut-être mortel s'il est mal préparé. Ou encore que les enfants de l'Empire du Milieu aiment bien manger les animaux qu'on préfère papouiller que dévorer en occident. C'est pas à base de chien ou de.. de j'sais pas trop quoi, hein ? Oui, Zoey en est encore à observer le shot qui se trouve devant elle d'un air plus que méfiant. Elle s'attendait à de la vodka ou à un long dring, peut-être, même. Mais pas à un breuvage dont elle n'a jamais entendu parler jusque-là...

La voici donc qui jauge le serveur de son air sceptique. Mais quel intérêt aurait-il à empoisonner sa clientèle ? Ce serait plutôt mauvais pour la réputation de son établissement. Et puis il n'a pas encore tenté de lui faire signer une décharge qui stipule qu'elle accepte la mort non plus. C'est... plutôt encourageant. Bon, bah... À la guerre comme à la guerre ? Elle lève son verre, ferme les yeux et engloutit le contenu de cet air décidé propre aux âmes pures ou torturées.

Les toutes premières secondes il ne se passe pas grand chose. Puis ça commence à la brûler. À vraiment la brûler. Zoey se retrouve même à saliver de manière indécente alors que son corps proteste contre cet alcool qui lui ravage la trachée. Les larmes roulent malgré elle sur ses joues, suivies d'une quinte de toux qui lui donnent l'impression que ses poumons veulent lui fausser compagnie. Pu... Putain ! éructe-t-elle, toute rouge. L'espace d'un instant elle se penche même sur le côté. Elle va vomir, c'est clair. Quoique... Ah ben non, ça passe. Trop lentement à son goût mais ouais, la brûlure s'estompe doucement. C'pour ça qu'j'aime pas les communistes... souffle-t-elle, le timbre de sa voix encore altéré par la puissance du breuvage. Ils nous veulent du mal, moi j'vous l'dis ! Et ce Baiju en est bien la preuve. Personne ne pourra dire le contraire. La rouquine a presque l'impression d'avoir bu de l'essence. Et dire qu'elle a payé pour ça, en prime.

Mais l'effet est là, au moins. Son cuir chevelu picote et elle sent bien que l'alcool lui monte déjà à la tête. Ce qui était tout de même le but recherché. C'est légal, au moins, c'machin ? La question lui semble parfaitement pertinente. Cette bouteille serait entrée illégalement sur le sol américain qu'elle n'en serait pas étonnée. Ce serait bien la première fois que l'interdit à si mauvais goût, tiens. Vous... Elles sont où les toilettes ? La tempête semblait être passée mais là, clairement, elle a besoin de gerber. Et elle n'attend d'ailleurs pas la réponse pour courir à la recherche des chiottes.

Lorsqu'elle revient s'installer au bar elle est toujours aussi blême. Mais au moins elle se sent déjà mieux. Et elle a un peu honte. Parce qu'elle passe pourquoi, hein, là ? La fragile de service ? P'tit problème de femme ! se justifie-t-elle maladroitement, désireuse de préserver une réputation qu'elle n'a même pas acquise auprès du serveur. Et la voici qui enfouit son visage entre ses mains en fermant les yeux, pour chasser les vestiges de vertige. Vous auriez du coca ? Un truc bien américain, bien sucré. Qui ne risque pas de l'envoyer à l'hosto pour un lavage d'estomac, en prime...

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— On fait un truc, okay ? Vous vous prenez un joli pourboire et vous oubliez les questions un peu pénibles sur mon âge !

Tu arques un sourcil, quelque peu étonné de l’arrangement proposé, mais tu acceptes la carte pour non seulement lui faire payer l’alcool, mais aussi ledit généreux pourboire. Vendu ? Peut-être. En Écosse, la majorité s’élève à seize ans et les mioches n’ont jamais causé plus de problèmes que cela. Peut-être que la délinquance est encouragée par la notion d’interdit. Si on n'emmerdait pas autant la population en fixant autant de barrières pour des raisons merdiques, peut-être qu’il n’y aurait pas de réfractaires ou qu’iels seraient minoritaires, une masse plus silencieuse qui n’auraient que de faibles arguments pour se défendre.
Dans le temps, tu étais un puriste qui s'interdisait toute modification corporelle interne et externe. L’évolution non naturelle était hypocrite. C’était se prendre pour un dieu en pactisant avec le diable. Et regarde-toi maintenant.

— Du... Beyijui ? Et vous êtes bien certain qu'c'est sans danger, ce truc ? C'est pas à base de chien ou de.. de j'sais pas trop quoi, hein ?

Tu retiens tant bien que mal un ricanement moqueur. Typique des jeunes enfants qui découvrent le monde sombre des adultes.

— Le baijiu est produit en Chine depuis plus de deux mille ans. Il peut avoir une base de sorgho fermenté, de riz, de blé ou d’autres céréales. Si cela vous intéresse, son taux d’alcool est de soixante degrés. Celui que je vous propose contient des saveurs fruitées.

Ce que tu ne précises pas, c’est que, étonnamment, il ne s’agit pas d’un alcool de luxe et peut se trouver dans les bars plus humbles pour seulement deux dollars. À trois mille dollars pour le plus luxueux. Ce n’est pas ton cas. Il faut que cela soit accessible pour tout le monde pour que The Void s’enrichisse encore plus.

— Bon, bah... À la guerre comme à la guerre ?

Et tu la regardes boire son shot cul sec et savoir presque ce moment où elle comprend son erreur. Le temps que la jeune femme revienne à la surface, tu poses ton verre de lait et lui explique très rapidement que cela a aide à soulager la sensation de brûlure. Assez efficace aussi avec le piment.

— Pu... Putain !

Cette fois, tu ne retiens pas tes ricanements.

— C'pour ça qu'j'aime pas les communistes... Ils nous veulent du mal, moi j'vous l'dis ! C'est légal, au moins, c'machin ?
— Il a eu du mal à s’implanter sur le marché américain, mais il est parfaitement légal, réponds- tu factuellement.

Ton sourire moqueur est toujours là.
Discret, mais présent.

— Elles sont où les toilettes ?

Tu remarques son teint pâle et comprends aussitôt la problématique. Tu pointes du doigt la direction la plus rapide et la regarde filer comme le vent. tu n’as plus qu’à espérer que cette jeunette atteigne à temps un wc et n’en mette pas partout.

— P'tit problème de femme !

Ouiiiiiiiiii…

T’opines du chef, prêt à l’aider à rester aussi digne que ridicule. T’as beau ne pas travailler derrière le comptoir, ce n’est pas la première fois que tu assistes à ce genre de moment.

— Vous auriez du coca ?
— Buvez un verre d’eau en premier avant. Je veux bien fermer les yeux sur votre âge pour cette fois, mais je refuse que vous vomissiez sur le comptoir, rabroues-tu en tendant un verre d’eau et en lui rapportant la gamelle de cacahuètes.

Ce n’est pas parce que tu t’amuses à porter la casquette de serveur que tu oublies que t’es le patron de ce club et que tu n’acceptes que moyennement les clients·es qui salopent le lieux de travail de tes employés·es. Cela dit, tu n’omets pas de préparer le fameux coca pour la jeunette. Le plus grand pour satisfaire l’américaine en face de toi.
Étant donné que la jeune femme n’a pas récupérer sa carte, tu en profites pour encaisser immédiatement la boisson gazeuse. Par la même occasion, tu lui demandes si elle souhaite continuer de consommer ou si elle escompte se rendre sur la piste de danse.

— Avez-vous besoin que je vous détaille les différentes salles ou savez-vous ce que vous souhaitez ?

ft. @Zoey Pelhman
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Ben si y'a un goût fruité là-dedans, honnêtement, j'sais pas où il est passé ! Mais sûrement pas dans le truc qu'elle a ingurgité, et qui lui donne cette étrange impression d'être en train de mourir sur place. Ce Baiju aurait carrément sa place dans la liste des poisons les plus virulents créés par le genre humain. Le genre humain et même les aliens, aussi, si ça se trouve.

Alors lorsque que le serveur lui annonce que le produit est légal mais qu'il a de la peine à se faire une place sur le marché américain, Zoey ne peut pas vraiment s'empêcher de ricaner. Bon, en vrai, elle n'essaie même pas. Bah oui, vous m'étonnez ! Ca semble tomber sous le sens, même si... Les ricains sont les champions d'la malbouffe mais même eux, ils ont des limites ! Et il faut sacrément y aller pour les franchir. Ca donne une assez bonne idée, en soi, du niveau de cet alcool. À la limite en ajoutant un peu d'gras... Oui, le Baiju aurait ses chances. Mais même là ce serait encore loin d'être gagné.

Quoi qu'il en soit et pour elle, en tout cas, il est l'heure d'aller aux toilettes. Le temps que le désagréable effet de l'alcool dans sa gorge s'estompe, et que cette salive envahissante disparaisse. Ce n'est que lorsqu'elle revient au bar qu'elle se commande un coca, et que l'autre insiste pour lui servir un verre d'eau avant toute chose. Pour pas qu'elle dégueule sur son comptoir, selon lui. La confiance règne... Cela dit il a peut-être raison d'être précautionneux. Cette fois, ce n'est pas passé loin... Et puis bon, au moins, ce serveur a le bon goût de ne pas trop l'emmerder sur son âge. J'vois pas c'qu'il a, mon âge ! rétorque-t-elle avec candeur avant de piocher dans les cacahuètes mises à disposition.

Non, j'aime pas trop danser ! Elle l'ennuie ? C'est pour ça qu'il lui demande si elle souhaite encore consommer ou si elle préfère aller se trémousser sur le dancefloor ? Pas quand j'suis nette, en tout cas. Ce qui implique qu'il va devoir la supporter encore un petit peu. Le temps qu'elle termine son coca, en tout cas. Et comme il est plutôt gros et qu'elle a toujours besoin d'un peu de temps pour engloutir des trucs gazeux... Ouais, il s'pourrait bien qu'il soit bloqué avec elle encore un bon petit moment.

Et encore plus que ça s'il s'est mis en tête de répondre à ses questions. Cela dit l'offre est bienvenue, et Zoey aurait effectivement besoin qu'on lui présente un peu les lieux. J'veux bien quelques détails sur les différentes salles, ouais ! Pourquoi s'en priver ? J'ai entendu dire que vous en aviez une conçue exprès pour le Metaworld... C'est vrai ? Elle voit mal pourquoi on lui aurait menti mais peut-être que ses connaissances ont exagéré un peu le trait, qui sait ? J'imagine qu'vous avez aussi des salles réservées au sexe, non ? C'est une intuition, rien de plus. Mais les gens aiment bien se perdre dans les constructs un peu étranges, ou même avec de véritables prostitué.es. Elle ne juge pas maiiis... un peu quand même !

En fait vous savez quoi ? J'me dis que j'pourrais carrément racheter ce club ! Et pas seulement parce que l'alcool lui monte à la tête. Non, elle aime simplement se la péter un peu. C'est une manière comme une autre d'indiquer à ce serveur qu'il n'a pas intérêt de revenir sur cette histoire d'âge. Oh mais rassurez-vous ! Vous, j'vous garderais ! promet-elle dans la foulée. C'est assez rare, d'nos jours, d'trouver du p'tit personnel aussi sympathique ! Et elle le pense, quand bien même sa phrase peut sembler un peu rabaissante. Vous croyez que ça m'coûterait combien ? Zoey n'a pas la moindre idée du montant d'une telle transaction. Et c'est surtout par curiosité qu'elle demande. Vous voyez, ma tante a un nightclub et j'me dis que j'pourrais lui faire un peu de concurrence. Pour le fun, quoi ! Parce que quand on est riche, tout se résume bien souvent à une simple histoire de plaisir...

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CW : alcool, vulgarité, mention de gras dans de l'alcool Memento vivere Ϟ Charly 4154655440, mention de prostitution...

Tu ne relèves pas sa critique sur le manque de goût fruité. Tu ne bois que très peu de cet alcool directement importé de Chine. Peut-être qu’un expert en vin lui conseillerait de mâcher le liquide pour en réveiller des goûts et des saveurs, mais tu ignores si cela fonctionne pour le Baijiu. Elle ricane, s’amuse sur l’explication concernant la place de cet alcool dans le marché américain. Tu n’en prends pas ombrage. C’est une réaction on ne peut plus normale. Typique d’une jeune femme presque adulte.

— Les ricains sont les champions d'la malbouffe mais même eux, ils ont des limites ! À la limite en ajoutant un peu d'gras…

Tu esquisses une grimace à ton tour. Tu n’es pas américain. Tu n'as que la double nationalité. Et tes ouailles ont aussi des limites. Mettre du gras dans tous les plats à toutes les sauces, pour n’importe quel prétexte. C’est que tes origines écossaises réclament un peu plus de respect et de raffinement dans les plats et les recettes. Vraiment qui a eu l’idée ignoble de mettre du cheddar partout et de tout frire ?

Une insulte à la bonne gastronomie.

— La confiance règne…

Tu sens le reproche, mais n’en fait pas grand cas. Ce n’est pas elle qui s’occupe du nettoyage de cet immense bâtiment.

— J'vois pas c'qu'il a, mon âge !
— Il ne devrait pas vous permettre d'entrer dans ce club sans l’accord de vos parents, jeune fille, rétorques-tu. Il est même heureux que j’accepte de fermer les yeux et de ne pas vous remettre aux autorités.

Certes, c’est un peu bas de lui rappeler sa juvénilité, mais elle n’avait pas à commencer à vouloir mettre du gras partout et surtout là où il ne faut pas. Nais mais oh ! Hein ? Bon.

— Non, j'aime pas trop danser ! Pas quand j'suis nette, en tout cas.

T’opines du chef et te contente au silence. Que rajouter à sa réponse. Tous et toutes ici ne viennent pas forcément pour se déhancher.

—  J'veux bien quelques détails sur les différentes salles, ouais ! J'ai entendu dire que vous en aviez une conçue exprès pour le Metaworld... C'est vrai ?

Tu acquiesces et tu prends le temps de lui expliquer chaque salle. Celle dans laquelle ils se trouvent est la plus commune, celle où passe les musiques les plus connues, mais les plus efficaces en matière de déhanchement. Il y en a une autre où passent des chansons plus anciennes. D’ailleurs, si la jeune fille tend bien l’oreille, elle peut entendre Lola du groupe Superbus. Une chanson française qui a eu son succès pendant un certain temps. Un peu avant, I’m Blue d’Eiffel 65 était diffusé. Une autre salle, plus calme est dédié pour celleux qui préfèrent boire et discuter. Effectivement, il y a aussi une salle entièrement dédiée au MetaWorld, mais qu’on ne s’y trompe pas ; où n’y fait pas ses affaires comme habituellement. Dans cette connexion, on y danse et consomme IVL. Une autre salle, plus conséquente, est seulement ouverte lorsqu’un concert est programmé. Bien évidemment, l’entrée est payante car il faut bien payer les artistes. The Void ne cesse de se peaufiner, de s’améliorer, de s’agrandir.

Tu y veilles.

— J'imagine qu'vous avez aussi des salles réservées au sexe, non ?

Tu ne caches absolument pas ta grimace de dégoût.

— The Void n’est pas destiné à ce genre de piètrerie. Jamais le patron se permettrai d’abaisser ces employés·es à ce genre de mauvaise vie. Nous ne sommes pas dans l’Underapple.

— En fait vous savez quoi ? J'me dis que j'pourrais carrément racheter ce club !  Oh mais rassurez-vous ! Vous, j'vous garderais ! C'est assez rare, d'nos jours, d'trouver du p'tit personnel aussi sympathique ! Vous croyez que ça m'coûterait combien ? Vous voyez, ma tante a un nightclub et j'me dis que j'pourrais lui faire un peu de concurrence. Pour le fun, quoi !

Pour le fun. Ton sourire carnassier apparaît. Il est mauvais. Il est temps de révéler tes cartes. Pas seulement pour calmer les ardeurs de la gamine, mais aussi pour que son taux d’alcoolémie redescende un peu. Et surtout parce que tu es un connard.

— Il se trouve que votre famille ou même votre tante ne parviendrez à acheter ce club qui m’appartient. Oh, je ne vous l’avais pas dit ? J’en suis confus. Je ne suis pas le petit personnel, mais le propriétaire de ce club. Et puis, soyons lucide deux minutes, bien que cela vous soit un peu trop demandé pour le moment. Si jamais vous parvenez à me racheter The Void – ce qui n’arrivera jamais –, nul doute qu’il coulera et ne sera plus que l’ombre de lui-même. Mais passons et mettons plutôt vos propos orgueilleux sur le dos du Biajiu. J’ai noté votre intérêt pour la pièce donnant accès au MetaWorld ; souhaitez-vous que je vous indique le chemin, jeune enfant ?

Oui, tu es vraiment un connard.
Et tu aimes ça.

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