Le deal à ne pas rater :
Smartphone Xiaomi 14 – 512 Go- 6,36″ 5G Double SIM à 599€
599 €
Voir le deal



si vis pacem para bellum (ELIAS)

Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
si vis pacem para bellum
“If I have learned anything in this long life of mine, it is this: in love we find out who we want to be; in war we find out who we are.”  @Elias N. Singh

Astra était quelqu’un de fondamentalement rancunier. Ce n’était pas une chose qu’elle aimait admettre à voix haute ni dont elle était fière. Elle était même plutôt douée pour le cacher ; douée pour faire comme si rien ni personne ne pouvait l’atteindre. Ça faisait partie de son personnage. Parfois, elle arrivait même à s’en convaincre. Jusqu’à ce que la réalité se rappelle à elle et qu’elle se sente bouillir de rage quand elle repensait à un affront ou à un autre. Se faire doubler, elle était capable de l’accepter. Ça faisait partie du jeu, c’était monnaie courant dans le milieu qu’elle avait choisi d’intégrer. Les vols, les arnaques… Ce n’était qu’une vaste distraction avec un petit goût de danger, qu’elle avait appris à aimer. Tout était bon pour lui faire oublier ce qu’elle fuyait depuis dix-sept ans. Pendant un temps, ça avait fonctionné. Plutôt bien, si on était honnête. Elle était parvenue à amasser une fortune en volant les riches et les plus riches, s’était créé un réseau intéressant à bien des niveaux, était devenue maîtresse dans l’art de la manipulation, la disparition et la dissimulation. Pendant des années, elle avait joué au jeu du chat et de la souris avec Eirik, avait trompé jusqu’aux marionnettistes d’Icarus (elle en était sûre, tellement sûre…), avait vogué d’alias en alias en se laissant porter par les courants… Et quand elle s’était finalement décidée à regarder derrière elle, s’était rendue compte que tout ce qu’elle avait fait, c’était déposer domino après domino pour créer une construction aussi complexe que fragile. L’évidence l’avait alors frappée de plein fouet : quelqu’un, quelque part, ferait tomber le premier domino qui entraînerait tous les autres. C’était, a priori, une catastrophe inévitable.

À moins qu’elle ne parvienne à échanger les dominos pour des échecs. Là, elle aurait peut-être sa chance. Elle ignorait encore quelle pièce elle incarnerait sur l’échiquier, mais une chose était certaine : ce ne serait pas un pion. Astra possédait également ce qu’elle pensait être une volonté de fer, et comptait bien l’exploiter pour arriver à ses fins. Elle avait déjà hérité du triste rôle de victime, hors de question de l’endosser à nouveau. L’avantage qu’il y avait à jouer sur un échiquier, c’était qu’elle n’était pas seule. Chacun avait un rôle à jouer, et s’ils le faisaient bien, ils remporteraient la partie. Astra avait longtemps fait cavalier seul, alors intégrer une équipe lui avait demandé un certain temps d’adaptation. Elle n’avait pas pour habitude de suivre d’autres règles que les siennes et encore moins obéir aux ordres de tierces personnes. Elle s’estimait donc heureuse d’être tombée sur quelqu’un qui se moquait bien de sa façon d’obtenir des résultats, du moment qu’elle les obtenait. Naturellement, il avait fallu qu’elle fasse ses preuves. Personne n’intégrait les Riders of Apocalypse sur un coup de tête, et sans y avoir été invité. Elle avait trouvé le concept, au mieux, un peu étrange. On était venu la chercher, et c’était elle qui avait dû prouver sa valeur et sa loyauté. Drôle de principe. Non pas que ça ait encore une quelconque importance. Tout ce qu’il fallait faire, elle l’avait fait. Elle avait failli y laisser la vie, avait bien malgré elle entraîné Eirik dans son sillage, mais la mission qu’elle avait menée à bien, elle en était sûre à présent, allait changer la donne. Il fallait, en tout cas, qu’elle en soit persuadée.

Convaincre Eirik de la laisser aller où que ce soit seule relevait à présent du parcours du combattant. La dernière fois qu’elle n’avait pas voulu qu’il l’accompagne quelque part, elle avait été prise en embuscade et avait failli y laisser la vie. Elle portait encore les stigmates de cette rencontre ; les nuances violettes et bleutées des ecchymoses qui marquaient sa peau contrastaient avec le tissu écarlate de sa robe et le rouge grenat qui peignait ses lèvres. Astra avait grincé des dents quand elle avait reçu l’adresse – et surtout le nom – du lieu du rendez-vous. Haussé les yeux au ciel, aussi, quand elle s’était retrouvée sous l’enseigne lumineuse qui se voulait vintage et épelait en lettres dorées The Hyperion. Eirik sur les talons, doigts discrètement entrelacés, elle s’était glissée parmi la foule de l’établissement, sans accorder trop d’importance au décor et à l’ambiance qui se voulaient rappeler les années soixante. Sa cible en vue, Astra laissa Eirik au bar, de là où il pouvait aisément garder un œil sur elle, et continua tranquillement son chemin. Elle se laissa glisser élégamment sur la banquette d’une table éloignée du gros des clients, là où l’attendait Elias. « Franchement, tu aurais pu choisir un autre endroit. Tu m’offres un verre, pour compenser ? » La désinvolture était toujours son meilleur accessoire. Il fallait bien la connaître pour savoir à quel point elle jouait la comédie. C’était un morceau de son armure depuis toujours, depuis trop longtemps. Sans quitter le cavalier des yeux, elle glissa une main dans son sac et en ressortit ce qui semblait être une clé USB tout à fait ordinaire. « J’espère que ça en valait la peine. » Elle s’était accrochée à ce petit morceau de technologie si longtemps et avec tant d’acharnement qu’elle dut se faire violence pour le faire glisser jusqu’à Elias et ensuite, le lâcher. « Tout est crypté. Mais je crois… Je crois qu’il y a quelque chose là-dessus qui pourrait bien tout changer. » Elle n’en dit pas plus. Parce qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce dont il s’agissait, au-delà de ce que les mots sous-entendaient. Et aussi, surtout, parce qu’elle voulait voir si elle était enfin parvenue à obtenir la confiance d’Elias. Elle avait risqué sa vie, et surtout celle d’Eirik, pour ce qu’il y avait sur cette clé.

made by valkyrja
Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
Astra était revenue de mission. Le mot lui avait été passé quelques jours plus tôt, et pourtant Elias ne lui avait pas demandé le rapport tout de suite, préférant lui laisser un peu de repos, parce que la mission l'avait tout de même menée sur un autre continent, et que c'était loin d'être une mince affaire ; le mutant ne pouvait que le savoir. Alors ce n'était que le matin-même qu'il lui avait envoyé un message, lui donnant rendez-vous à l'Hyperion Hotel, afin qu'elle puisse lui remettre son rapport et les éventuelles informations qu'elle a pu récupérer. Elias se plaît à traîner dans cet endroit, parce que c'est un parfait poste d'observation, et que l'ambiance sixties lui rappelle de lointains souvenirs d'adolescence.

Il ne lui fallut pas longtemps pour repérer l'arriver d'Astra, et remarquer la présence d'un autre derrière elle, mais le nom ne le percute pas tout de suite. Quelque chose en E, qui sonne un peu étranger, mais pas anglais pour autant. Bah, ça lui reviendra peut-être. Heureusement, l'autre reste planté au bar, bien qu'Elias sente son regard sur eux alors même qu'Astra le rejoint enfin. Faisant tournoyer le verre de bourbon entre ses doigts, Elias la regarde s'installer, lâchant un petit sourire à la réclamation. " J'aime bien cet endroit, l'ambiance. Mais oui, pour le verre. " Il fait signe au serveur, prenant une gorgée de son liquide ambré avant de reposer le verre sur la table, désignant d'un signe de tête l'homme au bar. " Toujours accompagnée de ton petit chien ? " Désinvolte, à son tour, pas une once de jugement, mais simplement que l'homme lui colle au basque comme le ferait un clébard ; terrible.

La clé est finalement glissée jusqu'à lui, et Elias hausse un sourcil en notant comme Astra semble avoir du mal à la lâcher, et il s'en saisit alors, venant la glisser dans la doublure de sa veste ; il en observera le contenu un peu plus tard, avec Leta. " Merci, pour le succès de ta mission. J'étudierais le contenu de la clé. " Cette fois, il lui offre un petit sourire, et y a même une once de fierté qui passe dans les prunelles océan, alors qu'il se redresse pour finir son verre de bourbon, et faire signe au serveur de le lui remplir de nouveau, en même temps qu'il apporte un cocktail pour Astra. " Tu es devenue un bon atout. " Il attend que le serveur parte, avant de reprendre, son verre de nouveau dans les mains. " Un bon soldat. Ce que tu nous as ramené.. C'est certainement très précieux. "
Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
si vis pacem para bellum
“If I have learned anything in this long life of mine, it is this: in love we find out who we want to be; in war we find out who we are.”  @Elias N. Singh

L’apparente nonchalance d’Astra était une illusion qu’elle maîtrisait sur le bout des doigts. Son tour de passe-passe favori, celui qu’elle employait pour tromper son monde – à commencer par elle-même. La désinvolture était un masque qu’elle avait longtemps rarement accepté de laisser glisser. Mais depuis peu, il lui échappait. Elle laissait entrevoir la femme qu’elle était vraiment ; un peu trop à son goût. Elle n’aimait pas ça, le contrôle semblait lui glisser entre les mains comme de l’eau. Elle voulait à tout prix continuer à faire comme si, mais l’exercice lui paraissait un peu plus compliqué au fur et à mesure que les jours s’écoulaient. Pas plus tôt que ce matin-là, elle avait remarqué que l’un de ses vêtements avait une maille défaite. Elle n’avait pas pu s’en empêcher, ça avait été plus fort qu’elle, elle avait tiré sur la laine et l’avait regardé se défaire petit à petit. Elle s’était arrêtée quand elle avait été frappée par l’impression que c’était une parfaite illustration de son existence. Sans qu’elle s’en rende compte, les choses avaient commencé à s’effriter. Une chose était sûre ; ça ne lui plaisait pas et elle refusait de tout laisser tomber en ruine sans se battre. Elle fronça les sourcils, eut un claquement de langue agacé à la remarque d’Elias à propos d’Eirik. « Ne l’appelle pas comme ça. » Le ton était sec, plus sec que ce à quoi elle l’avait habitué. Son regard accrocha celui de l’Anglais à quelques mètres, avant de retrouver celui d’Elias. « Eirik. Il s’appelle Eirik. Et nous n’aurions rien eu sans lui. » Astra montrait rarement les crocs. Avec Eirik, elle ne pouvait s’en empêcher. Et tant pis si Elias avait raison, aussi peu avantageuse que soit la comparaison. Il était vrai que depuis qu’elle avait frôlé la mort – deux fois – il ne la lâchait plus. Il lui arrivait même de se demander s’il ne finirait pas par aboyer sur quelqu’un qui aurait eu l’audace de s’approcher d’elle d’un peu trop près. Lui aussi, montrait les dents.

Aussi vite qu’elle s’était agacée, elle réadopta son expression légère et impertinente. Un petit sourire narquois étira ses lèvres, accompagné d’un haussement d’épaules. « Tu auras probablement besoin d’aide, pour ça. Le niveau de cryptage des fichiers est… Je n’avais jamais vu ça. Quoi qu’il y ait là-dessus, quelqu’un ne voulait surtout, surtout pas que ça se sache… C’est bien pour ça que je l’ai volé, d’ailleurs. » Ses doigts tapotaient la table à un rythme régulier. C’était soit le signe de la nervosité qu’elle dissimulait au mieux depuis des semaines, soit celui d’un profond agacement. Ou un savant mélange des deux. Ses sourcils se froncèrent à la remarque d’Elias, ses mâchoires se contractèrent. Elle fit à peine attention au cocktail qu’un serveur avait déposé devant. « Appelle-moi comme tu veux, mais pas comme ça. Je ne suis pas un soldat. » Drôle de paradoxe, pour celle qui avait mis ses talents au service de War. Elle était prête à se battre et à donner de sa personne pour abattre les corporations, mais elle n’aimait pas les sous-entendus associés à ce terme. Peut-être que ça viendrait plus tard… Quand les secrets seraient tous exposés et qu’il ne lui resterait que sa rage. En attendant, elle continuerait à s’accrocher et à sa mesure, à sa retenue, parce que ça la laissait encore croire qu’il lui restait un semblant de maîtrise sur le déroulé des choses. « Mais tu as raison sur un point. Ce que j’ai ramené est précieux. » Elle attrapa le verre posé devant elle, et y trempa les lèvres. Elle fit une petite grimace en le reposant ; il était trop sucré. « Projet Icarus Boy. C’est ça qui a attiré mon attention. »

made by valkyrja
Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
Ce rendez-vous avec Astra était une manière de prendre des nouvelles de son fléau, de récupérer bien entendu sa trouvaille lors de sa dernière mission, et aussi d'en profiter pour prendre un verre bien mérité à l'Hyperion, un de ses endroits préférés du moment qu'il reste discret. Il ne peut s'empêcher pourtant de remarquer qu'elle est accompagnée, bien qu'elle délaisse le cabot qui l'accompagne au comptoir, et Elias ne peut s'empêcher une remarque ; ce qu'il détesterait être suivi comme ça dans ses moindres faits et gestes. Le ton plus froid d'Astra ne le surprend pas, l'amuse tout au plus dans un sourire. " Je me fiche de son nom, mais soit. " Il hausse un sourcil, d'un air désinvolte, avant d'attendre la raison de leur rendez-vous ; de récupérer la fameuse clé récupérée par Astra - et son chienchien, car c'est vraiment le comportement qu'il semble adopter, à les jauger du regard de loin ; comme si il pouvait tenter la moindre chose envers lui.

Elias récupère alors la clé, la faisant tournoyer entre ses doigts quelques secondes avant de la glisser dans un écrin, puis de la ranger soigneusement sur lui ; là où il peut la sentir. " Merci pour les informations et ton travail. Je prends le relais, maintenant. Tu peux prendre du temps pour toi. " Il hoche la tête, termine son bourbon d'une traite, avant de reposer le verre un peu sèchement, à la nouvelle remarque de la fléau. Le regard qui s'assombrit légèrement dans les prunelles claires, devenues glaciales, alors qu'il se redresse pour planter ses iris dans ceux d'Astra. " Je t'appelle comme je le veux, soldat. N'oublie pas auprès de qui tu t'es mise en service, que ça te plaise ou non, tu es mon soldat et tu le resteras tant que tu seras à mes côtés. Si c'était des tours de passe passe que tu voulais faire, il fallait te choisir un autre cavalier, princesse. A mon service, tu es un soldat. " Le ton est froid, presque aussi glacial que le regard, et il s'enfonce de nouveau dans son siège, reprenant une posture plus nonchalante alors qu'il demande au serveur un autre bourbon ; le premier s'est terminé bien trop vite.

Reprenant le fil de la conversation comme si de rien n'était, Elias remercie le serveur quand le bourbon est vite ramené, sortant son paquet de cigarette déjà bien entamé et son briquet. " C'est un nom intriguant, pour leur société. Tu as bien choisi, je pense que les informations contenues dans cette clé seront très importantes pour l'organisation. Merci. Encore une fois, c'est du beau travail, soldat. " Est-ce qu'il s'en amuse ? Oui, clairement. Mais si elle ne voulait pas être un soldat, elle aurait du choisir quelqu'un d'autre que War, après tout.
Contenu sponsorisé
CORPS
ESPRIT
ÂME