WHO THE FUCK DO YOU THINK YOU ARE (ADRIAN)

WHO THE FUCK DO YOU THINK YOU ARE@Adrian Clark & @Angelina Taylor
COURANT JUIN/JUILLET 2025, QG ORPHANS

TW : culte de l'apparence (un peu)
L'atmosphère toujours aussi électrique qu'à l'accoutumée ; des étincelles invisibles viennent animer la peau, la font frémir. On lèche ses plaies dans le noir, on ronge ses vieux os, on darde de grands yeux noirs et mauvais sur les zones d'ombres desquelles des tentacules menaçants semblent prêts à venir vous arracher à votre confort tranquille (ou presque). They're no better than a pack of wild beasts. Lips wet with the blood they've been licking for years. Fresh, and red. And yet, they're still as thirsty as ever. No amount could ever be enough to fill the void left inside.
Les silhouettes s'enchaînent dans le QG. Ça part, et ça vient. Ça s'installe à une table pour discuter, ou juste se poser ; refuge construit pas force d'habitude. Un lieu où se perdre. Un lieu où se retrouver. Il y a des visages connus qui s'adressent des sourires, d'autres qui s'ignorent. Parfois, des regards en biais qui témoignent des rivalités, désaccords passés.

Mais un seul et même objectif.
La même ligne d'arrivée.

Les jambes croisées, Angel fronce les sourcils (s'arrête aussitôt en pensant au nombre de rides que ça pourrait lui causer). Quelque chose de mauvais lui retourne l'estomac (elle ne parvient pas à mettre le doigt dessus). De vieux fantômes qui reviennent la hanter, sans doute. Ces vieux esprits qui habitent à même ses os, teintent son monde de rouge. Cadavres dans le placard et mauvais souvenirs dont elle se délesterait bien.
Ils sont des mains, mots, souffles dans la courbe des hanches, sur l'épiderme poisseux, dans le creux de l'oreille. Lui rappellent, au fond, qu'elle n'est au mieux qu'une enveloppe, une coquille : on ne s'intéresse qu'à l'extérieur, l'intérieur peut bien être pourri qu'on s'en ficherait bien.

A wicked mind, truly. La liberté d'être la pire version d'elle-même possible : tant qu'elle est belle, tant qu'elle est désirable, elle peut bien se le permettre, pas vrai ?

Un visage d'ange à qui l'on peut pardonner tous les pêchés les plus ignobles.
Un visage à qui l'on peut prêcher tous ses secrets les plus inavouables.

Les épaules s'agitent, secouées par un ricanement guttural, noir. L'oeil acier qui fixe les ongles (toujours parfaitement manucurés), occupées à gratter la table. Et la pointe des talons qui donne des coups dans le meuble. What a day.

La porte s'ouvre. Un nouveau visage ; personne qu'elle n'a jamais encore vu. Elle voit, dans l'attitude, dans la façon d'évoluer dans le milieu qu'il s'agit de sa première fois ici. Angel l'observe, intriguée. Étudie les traits inconnus (s'attarde rêveusement sur la mâchoire). La mine sombre se métamorphose en un sourire acéré (intéressé). "How's it going new guy ?" qu'elle le hèle, sans honte ni hésitation. What should she be so scared of ? She's usually the one people fear or avoid. "Got any plans ?" Le coude appuyé sur la table, et le menton qui vient se loger dans la paume de la main.

Décidément, c'est bien plus agréable d'étudier son visage que celui de ses vieux démons.

L’idée d’être ici te semble toujours aussi étrange. Les orphans t’ont accueillis avec un mélange d’acceptation et de méfiance selon les membres, et tu comprends. Tu te serais pas vraiment fait confiance non plus, à leur place. Tu te demandes encore ce que tu fais ici parfois, comment t’es arrivé là, ce qui t’es passé par la tête. T’aurais pu rien faire, vivre ta vie comme tu le pouvais, arrêter le sérum et redevenir quelqu’un de normal, de banal, mais ça n’était pas une vraie option. T’as trop d’égo pour être normal, et trop de lucidité pour t’en rendre compte. Tu cherches pas non plus à te rendre utile, ni à être un héros, juste à occuper cette vie qui te semble parfois trop lisse, boring et peut-être accessoirement à trouver des réponses aux quelques questions que tu essaies d’éviter.

Donc t’es là, devant le QG des Orphans, cet endroit qui te semble si étrange, si éloigné de ta zone de confort et des beaux meubles de l’Hyperion. T’essaies d’ignorer le flot d’émotions qui veut absolument se montrer visible, présent alors que les gens entrent et sortent. T’es là parce qu’il faut bien que tu te montres, que tu rencontres les membres que tu ne connais pas encore, que tu prennes tes marques dans ce lieu pour que tu puisses un jour te l’approprier. Tu mets un moment à franchir la porte et tu ne peux pas échapper à l’awkwardness de ton entrée, ça se voit sans doute à des kilomètres que t’es pas d’ici. Mais t’as pas le temps de t’y attarder, parce qu’on te hèle presque instantanément. Le on en question est assise à une table et t’observe. Tu fais quelques pas en sa direction, ça tu connais, faire face aux gens, jauger ce qu’ils veulent, and play along, or not. « Many, » tu réponds à sa question. Elle est jolie, quoiqu'un peu trop demandeuse, tu pourrais lui promettre monts et merveilles et lui donner tout ce qu’elle désire, ton regard, ton attention, ton dévouement, mais t’as rien à y gagner. Tu lui accordes ton regard, car c’est difficile de faire autrement. « None that involve you though, I’m afraid. » Maybe it’s harsh, maybe you’re a dick, whatever. Tu t’assois néanmoins en face d’elle, t’as rien de mieux à faire de toute façon, et il parait que les gestes valent plus que les mots.