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What the f*ck is happening ?
(#) Jeu 24 Aoû - 19:50
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Dire qu'il s'agissait d'une drôle de nuit tenait de l'euphémisme. De toutes les situations improbables qui soient, celle de ce soir s'amorçait par une première bizarrerie cosmique : Théodore Newman, au milieu de la nuit, venait de poser le pied dans l'Eclipse et sans arborer pour l'occasion son habituel costume de Super-Héros qui lui faisait office de véritable seconde peau. Non. Théodore portait... une tenue de soirée somme toute élégante comme n'importe quel fêtard venu s'encanailler ici. Un deux pièces sur mesure.
Seules ombres au tableau, il était encore marqué par les stigmates de son combat. Un coquard maladroitement caché sous une paire de lunettes de soleil, et un bras en écharpe. Tout puissant qu'il soit, ses os avaient besoin de temps pour se ressouder. L'épreuve avait au moins le mérite de lui donner un ordre d'idée de sa propre capacité à accuser des chocs. Et il comprenait aussi qu'il ne possédait pas de capacités de guérison cachée.
Dommage. Vraiment.
L'air résigné, il s'était enfoncé dans la salle, ignorant les gens un peu trop lascifs pour lui lorsqu'il avait traversé le dance floor, bien décidé à aller vers la zone VIP et surtout les coins réservés aux gérants des lieux.
Car non, Hypérion n'était pas ici pour profiter des derniers sons à la mode, pour se trouver une conquête pour la nuit, ni pour se gaver des meilleurs cocktails du Nexus jusqu'à oublier son propre nom.
Il était venu pour une affaire importante. Une affaire qui n'impliquait ni remontrance, ni insulte, ni cri, ni même les moindres reproches envers celle qu'il souhaitait trouver ici.
En fait, il était même étonné que cette simple notion n'ait pas suffi à briser l'espace-temps et à engendrer un cataclysme dévastateur.
Pourtant c'était vrai. Théodore était venu ici avec l'idée d'enterrer la hache de guerre et pour avoir une conversation civilisée avec la cible préférée de ses insultes les plus immatures.
« Je viens voir Siren. »
Qu'il avait lancé quand l'un des colosses de la sécurité l'avait logiquement empêché de prendre la direction des corridors interdits aux clients.
Il n'avait pas insisté. Et pourtant, Dieu sait à quel point il haïssait qu'on le repousse physiquement. Il lui aurait suffit d'une petite pichenette pour catapulter la montagne de muscles au travers de la porte qu'il défendait et il lui aurait été facile de lui marcher dessus et sur les débris pour aller où il souhaitait aller.
Mais il était là de manière parfaitement diplomatique. Alors il recula sagement d'un pas, offrit son plus beau sourire et insista :
« Dis-lui que Théodore est là. Thé-o-dore. »
Qu'il répéta lentement. Il savait qu'Elvira voudrait qu'on lui répète la nouvelle plusieurs fois si un sbire venait lui expliquer que quelqu'un venait pour lui parler. Et il espérait qu'elle comprendrait qu'en se présentant avec son prénom plutôt que son titre, c'est qu'il avait quelque chose d'important à dire.
« Dis-lui que c'est important. Que ça concerne une amie commune. Je t'assure qu'elle comprendra. »
Bonnie. C'était d'elle dont il était question. Théodore pouvait être stupide parfois. Mais il savait que le sujet Ladyhawk était suffisamment important pour qu'Elvira daigne écouter.
« Allez, j't'en prie. M'oblige pas à forcer le passage, ce sera problématique pour tout le monde... »
Il implore presque, défenseur de la diplomatie.
Nouvelle situation improbable:
Hypérion.
Implore.
Par diplomatie.
Rien ne va plus.
Et ça n'était que les premières amorces d'une soirée improbable.
(#) Ven 25 Aoû - 14:28
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Qu’est-ce qu’il va faire, le grand méchant loup, lancer le bûcheron à tes trousses pour t’étouffer avec ta cape rouge ? Pas tout de suite. Pas encore. Pas maintenant. Icarus doit attendre avant de pouvoir riposter sans éveiller les soupçons. Il le sait, tu le sais, il sait que tu sais qu’il sait. Jeu de vilain va cramer les doigts de quelqu’un mais à ce stade, il ne comprend aucun vainqueur car tu t’sens pas mieux d’avoir gueulé sur les réseaux sociaux. Enfin, si peut-être, au moins maintenant le doute va semer ton poison, gratouiller sous la surface et toutes les théories du complot vont se greffer dessus comme des champignons qui poussent à la vitesse de la lumière. Et puis finalement, dans ta chute, tu n’entraines que toi de l’équipe. Les autres Sept (pardon Six) sont à l’abri des retombées même si la vérité commence à se répandre telle une traînée de poudre. Arcelia, première au courant, première à t’apprendre la résurrection d’Alice. La nouvelle ne passe pas, non, l’incompréhension t’empêche de fermer l’oeil. Si une partie de toi peut lui imaginer des milliers de raisons de vouloir quitter la corporation, c’est la façon de le faire. Partir en douce, trahir sa famille, vouloir les oublier et se faire oublier.
Blessée dans ton orgueil, tu rumines ta déprime. C’est-à-dire : au milieu d’une salle de danse bondée, sous des néons artificiels qui caressent ta peau et une musique qui tambourine tes tympans, à t’enfiler des shoots sur le ventre de parfaits inconnus et à te déhancher sans jamais te demander si parmi un de ces fêtards, l’un d’eux est venu te descendre. Sécurité renforcée par ton compagnon lunaire sans rien en laisser paraître, la situation est un peu tendue à l’Eclipse. Pourtant la soirée bat son plein, le carré VIP ne désengorge pas, tes fidèles fans/amis/sangsues se prélassent de tous les côtés. Mais tu finis par t’isoler quelques instants afin de te nourrir sur deux heureux idiots pensant naïvement qu’ils vont passer un moment intime avec toi. A leur réveil, ils alimenteront certainement cette rumeur pour ne pas admettre que leur mémoire est victime d’un énorme trou noir. Le déni remporte souvent la manche. « Quoi ? » Dérangée durant ce laps de temps privilégié, tu adresses un regard plutôt agacé à ton assistant. S’il s’est déplacé pour t’interrompre, la raison doit valoir le coup. La raison te laisse assez dubitative mais curiosité piquée à vif, tu décides de recevoir Thé-o-dore, amené dans le bureau surplombant le dancefloor.
Tu l'attends debout près d’une vitre, un verre à la main (le minimum vital pour supporter sa présence) et tes restes humains évanouis sur un canapé. La porte se referme derrière lui et tu le presses de t’expliquer sur le champ ce désagrément. « Qu’est-ce que tu veux barbie ? » Y’a rien de chaleureux qui se dégage de toi à cet instant précis, pourtant tu éprouves une rancœur brûlante à son égard. Le genre à se nourrir de chaque souvenir, chaque situation ayant creusé le fossé entre vous. « T’es venue me gronder ? Me taper sur les doigts ? Me filer une fessée ? Tu vas y arriver d’une seule main ? » Il est salement amoché le phare de l’humanité mais même la vision de ses blessures ne t’apportent pas un sentiment de satisfaction. Pour une raison qui te dépasse, ce n’est jamais lui à l’hôpital, entre la mort et la vie. Jouet préféré d’Icarus, toujours mis en avant, véritable parure du monstre géant qui se trouve être privilégié parmi les privilégiés. T'as longtemps envié sa place, son importance quand vous autres étiez travestis pour incarner une idéologie, un fantasme, un objectif de vente. Pourtant, au bout du compte, Hyperion est devenu une marionnette, comme vous autres. Une marionnette désarticulée qui ne sauve plus personne. N’est-ce pas Bonnie ?
(#) Ven 25 Aoû - 16:04
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La diplomatie l'emporte presque. Miracle. Il en est le premier étonné. Il s'était toujours dit que dans les situations complexes, les gifles marchaient toujours mieux que les mots.
Qu'importe. Ce qui compte, c'est qu'il peut s'avancer vers le bureau. Docilement, il se tient là, à mi-chemin entre le siège dans lequel il serait supposé s'asseoir et la porte. Il n'est pas à l'aise, ça se voit. Et il s'en fiche un peu. Parce que finalement, son ego ici, n'entre même pas en ligne de compte.
Hypérion miroite quelque chose de bien plus fort que sa fierté. Une vengeance naissante capable de prendre déjà beaucoup trop de place.
Fidèle à elle-même, Elvira n'a, semble-t-il, ni envie d'être patiente ni envie de montrer la moindre once de sympathie. Il s'y attendait. Il s'y était préparé. Le regard sévère, l'air tendu, il accueille la petite attaque sans y répondre avec la même sévérité qu'habituellement.
« Barbie ? Tu m'as habitué à moins de politesse, Elvira. »
Se contente-t-il de rebondir d'abord. Il ne cherche pas à désamorcer le conflit ni à souffler sur les braises non plus. Il n'est pas là pour ça. Il botte juste en touche en ignorant passablement l'attaque. Et presque passif donc, sa tête s'incline d'un côté, puis de l'autre, sans qu'il ne saute à pieds joints dans son piège. Il pourrait lui expliquer qu'il n'a besoin que d'une main pour la corriger. Qu'il pourrait lui dévier le larynx pour l'inviter à la boucler. Et qu'elle ferait bien de baisser d'un ton.
Mais non. Le Théodore qui se tient devant elle n'est pas le même qu'habituellement. Parce qu'il est animé par autre chose que sa volonté d'être ce qu'on voulait qu'il soit.
Parce que pour une fois, la marionnette agissait de son propre chef.
« Je ne suis pas là pour me disputer avec toi. En fait, je suis même relativement d'accord avec ta dernière sortie. »
Sur les réseaux sociaux, il voulait dire.
Car oui, il trouvait aussi qu'Icarus s'était empressé de remplacer Bonnie avec une facilité effarante. Et il avait beau être relativement docile et obéissant habituellement, ses récentes découvertes lui on fait prendre une grande distance avec Omnivox et sa volonté de les représenter parfaitement s'effritait beaucoup.
Il avait marqué une pause. Parce qu'il se doutait bien que l'entendre prononcer cette simple phrase serait aussi choquant pour elle que ça ne l'était de le dire, pour lui.
Oui, il était d'accord avec une décision d'Elvira.
Et à cette simple phrase, quelque part dans le cosmos, une galaxie entière devait déjà commencer à collapser.
« Tu devrais te prendre un second verre. Voire un troisième. »
Qu'il ajouta, en désignant ce qu'elle avait entre les doigts, histoire de préparer la suite. Car oui, tout ça n'était qu'un petit préambule à la véritable conversation qu'ils devaient avoir. Ou monologue. Parce qu'il n'était pas certain qu'elle répondrait. Il s'en fichait un peu, pourvu qu'elle accepte juste de l'entendre.
« J'imagine que tu as déjà parlé avec Arcelia et qu'elle t'a dit pour Alice ? »
Là où, autrefois le nom suffisait à éteindre sa voix et à y faire germer quelques trémolos douloureux, naissant la sonorité d'une certaine rancœur profonde.
« J'arrête pas de repenser à ce qui s'est passé à l'Usine et à la Tour. À me faire le déroulé des événements pour essayer de comprendre. »
Il avait mimé d'un geste une rotation au niveau de sa tempe, ce qui était encore le geste qui ressemblait le plus à ce qu'il ressentait. L'impression de s'être tourné mille fois les choses dans la caboche. D'avoir essayé de mettre le doigt sur des indices.
« Nous sommes tous tombés face à des gens qui savaient comment nous battre. Et pas simplement parce qu'ils ont étudié ces conneries dans les films et dans les reportages. Même ce qu'on ne dit jamais, je crois qu'ils le savaient. »
Ils étaient en échec et mat avant même d'être arrivés sur place. Tout était parfaitement rodé. La manière de les gérer. Comment les écarter les uns des autres. Quel levier utiliser. Celui qui avait conçu tout ça était un génie. Mais un génie parfaitement rencardé.
« Et je crois pas une seule seconde que ce soit une coïncidence que quelqu'un qui nous a tous connus personnellement soit sur place le jour où chacune de nos faiblesses est utilisée pour nous mettre à terre. Alice, et peut-être d'autres personnes qui nous sont proches ont sûrement grandement contribué à tout ce fiasco. »
Et il mesurait ses mots, autant que faire se pouvait.
« La crypte de Valkyrie était vide. Sa mort a été maquillée. Icarus le savait. Ce qui m'amène à penser... Qu'en nous cachant des choses, et en nous trahissant, ils ont involontairement permis à Alice de nous poignarder à son tour dans le dos. »
C'était bien une expression rageuse qui déformait ses traits. Ce genre de mimique qu'on a lorsqu'on retient une tempête. Et la lumière irradiante qui commençait à naître dans ses pupilles trahissait d'autant plus la colère du héros.
« Icarus, ces terroristes, Alice. Ils sont tous responsables de ce qui est arrivé à Bonnie. Je sais que tu ne m'apprécies pas et je te l'ai toujours bien rendu... » C'était un euphémisme... « ...mais ironiquement, toi et Arcelia êtes les seules en qui je peux avoir actuellement confiance à la Tour. »
L'idée lui fit même cracher un rire jaune. Parce qu'il se rendait bien compte de l'improbabilité de sa propre tirade. Et de ce que ça voulait dire des problèmes internes avec lesquels ils composaient. « Je veux que tous ceux qui ont contribué à ce qu'Elle finisse dans cet état comprennent que les actes ont des conséquences. Je veux que tous les gens qui nous ont menti, qui nous ont manipulés et qui nous ont utilisés pour cacher des horreurs payent. Et surtout, je veux venger Bonnie, Elvira. Je sais que malgré tous nos désaccords tu partageras au moins cette envie avec moi. »
Loin de là, plusieurs trous noirs venaient de fusionner. L'espace-temps connaissait un cataclysme d'un nouveau genre, comme si la matrice même de l'existence s'écroulait sur elle même devant l'ubuesque de ce moment.
(#) Sam 26 Aoû - 16:25
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L’heure est grave. Theodore Newman ne réplique pas. Il se contente de relever ta remarque sans chercher à te démembrer. Tu le regardes, perplexe, confuse, méfiante, comme si la terre venait de se fendre en deux. Tes pensées se heurtent aux fausses notes qui s’extirpent de sa bouche. Vous ne fonctionnez pas ainsi. A vrai dire, vous ne fonctionnez pas du tout ensemble. Si bien que tu n’effectues plus de mission en sa compagnie depuis des années maintenant. Hormis les missions filmées devant des centaines de témoins, diffusées devant des millions de gens, acclamées par le monde entier. Là oui, tu fais l’effort de le supporter avec ses airs de princesse, ses cheveux parfaitement coiffés et ses blagues débiles. En dehors de ces missions spécifiques, tu tentes d’oublier son existence. Alors ouais, t’es complètement larguée. Ton cerveau il peine à comprendre ce que barbie te chante parce qu’aux dernières nouvelles, tu ne fais pas non plus partie de ses personnes préférées au monde. La dernière fois que vous avez eu une conversation normale remonte à quoi, une bonne décennie ?
Silencieuse, tu écoutes son monologue. A vrai dire, tu souhaites savoir où il veut en venir avec tout son baratin avant de te prononcer. Si les propos mis en avant font sens, ils n’ont aucun sens pour toi. Car vous n’êtes définitivement pas en bons termes pour des confidences sous la table. Ainsi, lorsqu’il finit par te révéler la raison de sa présence ici, tu éclates de rire. Réaction instantanée dure plusieurs secondes. « Alors là vraiment, je dois avouer que je l’ai pas vue venir. » Le grand Hyperion, enfant chéri de l’amérique, diva à ses heures perdues, tyran la plupart du temps, vient ramper à tes pieds dans l’espoir de collaborer et ainsi parvenir à accomplir son putain de devoir. Et puis quoi encore ? Lui prêter ton assistant au besoin ? Aller chez l’esthéticienne ensemble ? Assortir vos costumes lors des prochains apparitions ? Les stigmates du rire disparaissent presque aussitôt. Le verre à la main descendu, tu t’avances vers Theodore, aussi furieuse que scandalisée. « T’es sérieux là ? Tu débarques chez moi pour me déballer ta foutue crise existentielle ?! Tu t’attends à quoi hein ? »
Si ta question semble attendre une réponse, en réalité tu n’attends aucune réponse de sa part pour continuer de lui vomir dessus ta mauvaise humeur. « Tu parles de confiance mais la confiance repose sur une base solide. De là ou je me tiens, je ne vois AUCUNE raison de te faire confiance. » Ta langue appuie sur chaque mot avec une intention particulière : rappeler à sa bonne mémoire les vingt-années de conflits, de tensions, de disputes, d’insultes, de… comment il dit déjà… désaccords ? Un putain d’euphémisme. « T’as toujours été le petit soldat docile d’Icarus, alors dis moi pourquoi tu voudrais subitement t'en prendre à la main qui te nourrit ? » La distance entre vous est complètement anéantie par tes soins et tu pousses le vice plus loin, tapotant de ton index l’épaule du super-héros enveloppée dans une écharpe comme un enfant enveloppé dans du papier bulle. « Tu serais capable de lui désobéir ? D'aller à l’encontre de ses principes ? De tuer de sang-froid pour venger notre amie ? » Autant dire que ce sont des critères non négociables à la possibilité d'une éventuelle collaboration miracle.
(#) Lun 28 Aoû - 11:26
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La réaction d'Elvira est presque un ton en dessous ce qu'il imaginait. En fait, il a l'air presque aussi surpris qu'elle du fait qu'elle ne lui hurle pas déjà dessus. Qu'elle ne vocifère pas des torrents aigres et virulents. Elle l'a laissé parler, et ça tient du miracle, mais la vraie surprise reste sa réaction plutôt modérée, en fin de compte. Comme si même elle tenait à participer à ce moment improbable en y mettant du sien. Une sorte d'alignement des astres.
Alors oui, elle pique. Oui elle cherche. Oui elle provoque. Mais c'était mérité. Il devine qu'elle peine à le croire. Elle ne se cache d'ailleurs pas de lui faire comprendre qu'elle n'a pas confiance en lui et il ne semble pas surpris. Et il ne répond pas quand elle le provoque. Il la laisse même venir écraser à plusieurs reprises son doigt au niveau de son épaule, serrant juste les dents pour ne pas lui donner la satisfaction de grogner de douleur quand sa phalange vient presser l'amas de chair meurtrie, d'os brisés et de tendons lésés qui lui servent d'acromion.
Il n'essaye même pas d'attraper son bras pour l'inviter à s'éloigner. Il reste docilement là à accuser le poids de ses mots, bien décidé à lui prouver qu'il n'est vraiment pas venu ici dans l'idée d'une guerre stupide entre eux. Et pour qu'elle note qu'il semblait véritablement prendre sur lui dans cette curieuse tentative visant surtout à enterrer la hache de guerre.
Ceci dit, lorsqu'elle achève ses tirades sur quelques questions, c'est à son tour de sembler pensif et de rester silencieuse une ou deux petites secondes.
« Je crois qu'on s'est mal compris, Elvira. »
Commence-t-il, comme il aurait pu commencer un de ces sermons moralisateurs durant lesquels il lui assénait habituellement tous ses poncifs vus et revus.
« Je ne suis pas venu ici pour te demander de ME faire confiance. Ce que je te dis, c'est qu'au point où j'en suis toi et Arcelia êtes les deux seules en qui je peux avoir confiance dans toute cette affaire. L'inverse ne m'intéresse pas. Je ne suis pas là pour te demander de me retrouver dans tes petits papiers. Je ne suis pas là pour mettre le nez dans tes affaires et tes projets. Je ne suis pas là pour ton amitié. Et je ne suis pas là pour obtenir ta confiance. »
Un temps, son allure solide et monolithique laissa place à une brève, très brève allure bien plus blasée. Comme si l'armure se fêlait un peu et qu'il était facile de deviner le degré d'épuisement qui l'étreignait. Hypérion n'avait jamais semblait aussi... humain... qu'à ce moment précis.
« Ce que je te demande... c'est juste de considérer le fait que pour une fois. Pour une seule et simple petite fois, nous avons un objectif en commun. »
Et le fait est que c'était factuellement, c'était bel et bien le cas. C'était probablement ce qu'il y avait de plus bizarre dans tout ça.
« Et je ne t'empêcherai pas de faire ce que tu as décidé de faire. Au contraire. »
Assura-t-il avec un geste de l'épaule – l'autre étant plus proche du fond de paquet de chips écrasé que d'une réelle épaule – un peu fataliste.
« Tu veux savoir pourquoi je veux m'en prendre à eux, vraiment ? Parce qu'ils ont quelque chose à voir dans le fait que ma supposée ex-fiancée morte n'est pas morte justement et qu'elle nous a tous trahis. Parce que la même personne que la main qui me nourrit a laissée feindre sa mort sans nous tenir au courant s'est retrouvée sur les lieux d'un attentat, à attaquer l'une des nôtres. Parce qu'à cause de la main qui me nourrit, mon amie est allongée dans un lit, maintenue en vie artificiellement par de foutus tuyaux. Parce que la main qui me nourrit n'a pas hésité une seule seconde à lancer un concours pour remplacer Bonnie comme si elle était déjà morte et enterrée et qu'elle n'était qu'un produit remplaçable à l'instant même où elle flanche. »
Ce dont elle ne pourrait clairement pas douter. Théodore n'était pas doué pour mentir. Pas doué du tout en fait. Et que feindre une résignation rageuse pareille lui aurait exigé des talents de comédien qu'il n'avait pas. Mais alors pas du tout.
« Je ne vais pas tuer des tas de gens de sang froid Elvira. Ce ne sont pas mes méthodes. Mais si c'est celles que toi tu choisis, je ne t'en empêcherais pas. Moi, je vais être ce qu'ils veulent que je sois. Et je vais faire en sorte que leurs affaires tombent "malencontreusement" entre les mains des mauvaises personnes. Je vais faire en sorte qu'on expose leurs sales petites combines. Et si tu le souhaites, c'est aussi entre tes mains que je mettrais mes découvertes. Et tu en feras ce que tu voudras. Les afficher. Aller trouver les responsables cités dans ce que j'aurais trouvé, je m'en fiche. Tu peux faire tout ce que tu voudras, tu ne me trouveras jamais sur ta route pour te stopper s'il s'agit de les faire payer.»
Mais sa résignation eut quelque chose de plus terrible cette fois.
« Je ne te demande qu'une chose : laisse-moi participer si à tout hasard tu mets la main sur ceux qui sont directement impliqués dans l'attaque contre Bonnie. Parce que les concernant non, je n'hésiterai pas à aller à l'encontre des règles. Et non, je n'aurais aucune pitié avec eux. »
Asséna-t-il avec une conviction qui pourrait difficilement être remise en cause.
(#) Sam 2 Sep - 14:03
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Tu devines la douleur parcourir le corps de Theodore comme un courant électrique pulsant sous sa peau. Il ne dit rien, la mâchoire contractée pour contenir le mal mais les mots sont inutiles; sa douleur va au-delà de la pulpe de ton doigt enfoncé dans sa chair. Elle se situe à l’intérieur de sa tête blonde parfaitement méchée mais aussi près de son cœur changé en forteresse. Parce que sous ses airs tyranniques se cache des émotions qu’il ne peut plus dissimuler. Les faux sourires, les blagues stupides et les discours encourageants sont morts. Reste seulement les décombres d’un super-héros ayant compris que sa vie se résume à se prendre le mur. Et il semble en avoir marre de ce satané mur. Alors tu l’écoutes en silence, à nouveau, lui offrant un espace où s’exprimer librement. Les masques ont disparu, les costumes et les rôles aussi. Siren n’est pas conviée à la partie, elle attend sagement dehors avec Hyperion. « J’ai pas besoin de savoir toute ta vie non plus. » Fidèle à toi-même, tu conclus la longue tirade de ton interlocuteur sans exprimer un intérêt particulier pour cette dernière. En réalité, tu comptes bel et bien revenir sur le point culminant de sa venue mais avant, une preuve de sa totale coopération est requise.
Alors, d’un geste tu l’invites à s’installer sur l’immense divan de la pièce tandis que tu vas chercher de quoi vous ravitailler. La table en verre est vite prise d’assaut par différentes bouteilles d’alcool. « J’ai de l’avance alors si tu veux qu’on discute, bois. » Et tu le sers trois fois de suite, attendant patiemment qu’il avale l’intégralité de sa collation et consume l’image de sa sobriété. Tu n’as pas souvenir d’avoir déjà vu Theodore se mettre minable depuis que vous vous connaissez malgré les réceptions et fêtes partagées. Contrairement à toi, il applique le principe de la modération. Pas ce soir. Pas en ta compagnie. Te concernant, tu n’as pas touché ton verre depuis que tu t’es mise en tête de le perfuser à l’ivresse. « Maintenant qu’on est sur la même longueur d’onde laisse moi être honnête. » Après cet acte de foi, tu concèdes faire acte de partage à ton tour. « Je suis effectivement au courant de la résurrection de ta dulcinée. » Bonne nouvelle s'est changée en terrible annonce après l'attentat. « Elle aurait certes mieux fait de rester morte mais il sera toujours temps de l'enterrer plus tard. » Sur ce point, tu es tout à fait d’accord avec lui, condamnant d’ores et déjà les excuses de l'accusée pour justifier de vous avoir baisé jusqu’au bout.
« Quant à ses terroristes, ils ont juste permis de faire passer l'attaque de Bonnie pour un accident. » Lequel est un succès magistral, tu dois bien le reconnaître en tant que criminelle secrète. « Icarus s'est servi d'eux comme Icarus se sert de tout le monde. » Voilà la sale vérité. Icarus ne vous protège pas, il vous tient en laisse. Icarus ne vous aime pas, il apprécie juste de vous contrôler. Icarus ne veut pas votre bien, il souhaite juste collectionner des jouets. « Alors si tu veux les exposer publiquement, tu devras répandre la fumée très vite. » Car la corporation a la fâcheuse manie de faire disparaître les pyromanes à une vitesse fulgurante; Tu es justement la prochaine sur la liste. « Notre chère Ladyhawk n'a pas été assez rapide si tu vois ce que je veux dire... » C'est le moment que tu choisis pour boire ton cocktail cul sec et t'en resservir un deuxième, descendu tout aussi rapidement. La culpabilité aurait-elle mauvais goût Elvira ? « Je suis en train de trinquer à sa mémoire. » Fais-tu remarquer en désignant le verre bien vide de barbie avec un ton entre le reproche et l'invitation à te
(#) Sam 2 Sep - 17:51
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Son regard glissa vers le divan qu'elle lui indiquait. Il hésita un temps, s'imaginant la voir préparer une petite crasse un peu vicieuse, mais il ne refusa pas. C'était pour lui une sorte... d'acte de foi. Une preuve de bonne volonté aussi. Et une preuve qu'il n'avait pas envie de tomber dans certains travers qui étaient les leurs avant ça.
Assis, il fixa les différentes bouteilles qu'elle alignait sous ses yeux, et le verre qu'elle déposa devant lui en lui indiquant qu'elle avait de l'avance. Bois, qu'elle ordonnait. Il la fixa droit dans les yeux un moment. Pas de colère, juste un fond de lassitude à l'idée qu'elle cherche à le faire descendre comme ça un verre.
« Sérieusement? »
Oui. Sérieusement, à l'évidence. Il attrapa le verre, et le vida d'un trait, avec la pointe d'une grimace qui trahissait son manque d'habitude en matière de consommation d'alcool. Il lui arrivait de boire, mais toujours de manière raisonnable et raisonnée. Et rarement des alcools trop forts parce qu'il n'en voyait pas l'utilité. Perdre le contrôle était par ailleurs un risque. Quand on dispose d'une force titanesque, manquer de la lucidité nécessaire pour retenir ses gestes et mesurer, par exemple, sa force de préhension pouvait engendrer des problèmes.
Sauf qu'Elvira s'en foutait royalement. Elle l'avait servi à nouveau. Troisième verre d'affilée sur un court, très court laps de temps. Il claqua sa langue contre son palais, et se réinstalla dans le fond du divan, sagement.
« Pourquoi les trois verres, réellement ? »
L'interrogea-t-il quand même, pour essayer de comprendre. Ça lui échappait.
Dans tous les cas, puisqu'il avait beaucoup causé, il ne chercha pas à l'interrompre quand elle s'élança. Elle disait que c'était à son tour d'être honnête. Il s'attendait au pire. Et... il fut quand même surpris.
Son honnêteté n'était pas ponctuée d'insultes et de moqueries. Elle semblait juste effroyablement sérieuse en lui annonçant que les terroristes n'étaient finalement que l'arbre qui cachait la forêt. Qu'un moyen de cacher un acte beaucoup, beaucoup plus affreux encore. Icarus responsable de l'état de Bonnie. Il passa par plusieurs états. La surprise d'abord. Le dépit ensuite en prenant son visage dans ses mains, sans la lâcher des yeux. La colère enfin.
« Attends attends attends... »
En la voyant se servir un verre, il s'était redressé pour faire glisser le sien à portée, l'invitant à lui en servir un quatrième. Oui. Théodore... comptait la suivre en avalant un verre de plus. Elle avait donné l'impression de le lui proposer, après tout. Et elle en avait trop dit pour qu'il accepte d'avoir la conversation à venir sans s'en mettre un peu plus dans le cornet.
« Ils ne peuvent pas organiser un truc pareil. »
Enfin si, ils le pouvaient. Ils avaient bien aidé à cacher la non-mort d'Alice Parker, après tout.
« Mais j'veux dire... Il y a bien une raison. Même dans leur petit monde d'ordures où nous ne sommes que des pions qui ramènent de l'argent. Des objets bons à être jetés... Bonnie est un asset qui rapporte énormément. Il faudrait qu'elle ait fait quelque chose de terrible contre eux pour qu'ils en viennent à vouloir l'éliminer. »
Comme quoi, il pouvait être presque malin quand il le voulait.
« C'est une théorie, ou tu sais quelque chose de plus, Elvira ? »
Qu'il ajoute. Il n'a même pas l'air de vouloir l'accuser de mentir. Juste de demander une accroche valable pour essayer de comprendre quelle falaise elle essaye de lui faire escalader.
Et il en venait même à se dire que son verre actuel était sans doute un peu trop petit, s'ils se dirigeaient bel et bien dans la direction qui se dessinait.
(#) Dim 3 Sep - 0:16
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A la question totalement inutile de Theodore, tu te contentes d'un petit rire étouffé en guise de réponse. Ça fait vingt ans que tu joues selon ses règles, prenant soin de ne surtout pas provoquer un scandale irrémédiable pour l'image des Sept. Bon ok Sloane et Edgar font la majorité du sale boulot mais s'ils savaient tous les cadavres que tu caches à côté de tes sacs de luxe. Ainsi il est temps d'inverser les rôles, l'inciter à sortir de sa zone de confort, l'inviter à laisser tomber le self control. Même si tes invitations ressemblent davantage à des contraintes. Et s'il blesse quelqu'un durant ce court moment d'évasion ? Ça serait d'autant plus drôle. Après avoir rempli vos verres avec de nouveaux alcools forts, tu trinques à la mémoire de ton amie. Votre amie. Tu peux bien partager Bonnie avec lui maintenant qu'elle n'est plus en état de se partager entre vous.
La quatrième tournée devient une cinquième puis une sixième et une septième. Car voir les joues de Theodore rougir sous les effets de l'ivresse, ça n'a pas de prix. Satisfaite de la vision qui s'offre à tes pupilles dilatées, tu daignes sortir de ta torpeur, balancer un morceau en direction du colosse, attiser les filaments tortueux de sa curiosité. « Je sais des choses qu'elle savait. » Tu en dis juste assez sans trop en révéler. Ou peut-être en dis-tu trop. Peut-être qu'il est là pour le compte de la corporation. Peut-être qu'il est là pour découvrir à quel point tu es compromise. Peut-être qu'il est là pour régler le problème définitivement. L'incertitude rend ce moment foutrement agréable. « Quoi, tu croyais que je me suicidais sur les réseaux sociaux ? » Même toi, tu connais les limites à ne pas franchir. Elles ont valsé à la poubelle dès l'instant où les souvenirs confus de ton passé sont devenus limpides.
Depuis, la colère, l'indignation et l'écoeurement t'habitent de nuit comme de jour mais sur les conseils de Bonnie, tu as sagement attendu dans ton coin. Bonnie n'est plus.« J'imagine que ça fait de moi la prochaine cible à abattre, on devrait trinquer à ça ? » T'as encore un peu de répit alors autant le mettre à profiter pour une soirée digne de ce nom. Un huitième verre est rempli sur le champ, la liqueur déborde du contenu, vient danser sur la table. Cette fois tu laisses le choix à Theodore de le boire ou pas mais il serait très offensant d'essuyer un refus. Après tout, tu bois à ta propre santé. « Ça va te manquer de ne plus voir mon adorable bouille ? » Une relation chaotique aussi vieille mise en péril par une consommation exagérée… quel gâchis. L'un de vous aurait au moins pu prendre la peine de descendre l'autre. Histoire de finir en beauté.
(#) Dim 3 Sep - 15:00
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L'affirmation de la brune laisse Hypérion songeur. Le revoilà avec son air un peu sévère, à ceci près qu'elle n'était pas la cause de son froncement de sourcils. Et ça aussi, c'était d'une rareté sans nom. Alors il détourna la tête et poussa un juron rageur. À l'évidence, il la croyait et ne doutait pas vraiment de ce qu'elle affirmait. Avec ses récentes découvertes, il ne pouvait simplement plus se dire que ce genre de plans sordides n'étaient que des rêves humides de complotistes à la sauvette. Non, ça se déroulait vraiment. L'absence de corps dans la crypte de Valkyrie première du nom était une preuve, déjà.
Et même si Elvira pouvait être traître et sournoise, il ne l'imaginait pas se servir de l'état de leur amie commune pour tisser un sale petit mensonge pour mieux le mener en bateau.
Mais peut-être était-il trop naïf ? Qui sait.
« Je pensais que le concours seul suffisait à te mettre en colère. Et je trouvais ça justifié. Je n’imaginais pas qu'il y avait encore quelque chose derrière. »
Qu'il avait simplement répondu, encore un peu sous le choc quand même, de ce qu'elle venait de lui annoncer.
Le regard fixé sur le mur, Théodore essayait de synthétiser l'esquisse horrible qui se dessinait dans son esprit. C'était, rien de plus qu'un complot éteint via un meurtre alors.
Et dans quoi Bonnie avait-elle pu se mettre pour qu'ils lui en veuillent à ce point ? Qu'est-ce qu'elle avait appris de si terrible pour l'Ogre qu'était Icarus cherche à la supprimer ?
« Est-ce qu'ils savent que tu as ces informations ? Si ce n’est pas encore le cas, tu pourrais te faire oublier un peu pour éviter qu'ils se mettent en tête de te faire définitivement taire. »
Quoiqu'il l'imaginait mal, elle, accepter de se taire. Son regard glissa vers Siren, trahissant même une pointe d'amusement à l'idée qu'il ait pu une seule seconde penser qu'elle puisse accepter de suivre un plan aussi sobre et bien établi. Sans chaos, elle ne serait pas vraiment elle, se disait-il.
Le verre servi, il en observa le contenu avec ce qui lui restait de retenue. Mais l'amertume de la situation l'amena à envoyer ses principes se faire foutre et c'est en même temps qu'elle qu'il vida le nectar alcoolisé, en soufflant un peu pour atténuer la brûlure mordante dans son gosier.
Ce n'était définitivement pas dans ses habitudes de picoler. Son seul avantage ici résidait dans sa taille et sa carrure qui lui permettait d'encaisser un peu plus que le commun des mortels.
Ceci dit, nul doute qu'à ce rythme-là, il allait finir par ramper si la soirée se prolongeait sur le même tempo alcoolique. La simple idée qu'ils en arrivent à boire ensemble, qu'importe les raisons, suffisait à prouver à quel point l'ensemble de cette situation était ubuesque. Bonnie, eux, Icarus, Alice. Tout ça partait tellement dans tous les sens qu'il fallait s'accrocher pour suivre. Et la simple idée qu'il existait un traître en interne et que les doutes de Cara et d'Arcelia allaient version Orion rajoutait encore des strates dans un micmac de complexité et de trahisons.
« Qu'est-ce que tu as appris qui te met à ce point en danger, Elvira ? »
Le plus drôle était qu'il semblait sincèrement s'inquiéter de sa sécurité en plus de vouloir comprendre le guépier dans lequel elle s'est fourrée.
Et à la question qu'elle asséna finalement, il haussa juste les épaules en poussant son verre vide, signe qu'il était déjà prêt à un cinquième round.
« Tes sales remarques ne manqueront pas. Mais je ne te souhaite pas de finir comme Bonnie, si c'est ça le vrai fond de la question. »
Et rien que pour avoir dit ça, ils méritaient bien tous les deux une nouvelle salve. Un autre coup au foie. Ils n'étaient plus à ça près.
(#) Lun 4 Sep - 9:12
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La naïveté de Theodore est presque touchante. Presque. Tu t’es toujours assurée de le tenir loin de ta vie, aussi il ne sait rien sur toi en dehors du script d’Icarus. Vos contacts sont limités à vos apparitions ensemble, lesquelles dépendent entièrement des besoins de l’équipe marketing. « Je suis plus que mon personnage. » Siren demeure une doublure, un costume, un rôle fictif. Elle ne pourra se soustraire à ta personnalité. Principe s’applique également à Hyperion, leader des Sept, objet de vente, instrument fétiche de la corporation. Pourtant tu as toujours traité ton collègue comme un super-héros dévoré par l’orgueil pour éviter de prendre en compte ses sentiments et cette relation complètement faussée te convenait parfaitement; elle restait aussi superficielle que divertissante. « Tu sais que je ne le ferai pas. » Clin d'œil souligne l’évidence. Non seulement ce n’est pas dans tes habitudes mais tu es fatiguée de faire en permanence attention à tes déclarations publiques.
« Si je te le disais, tu serais aussi en danger… et ça serait dommage maintenant que tu peux me servir. » Non que tu veuilles conserver ces informations sensibles pour toi toute seule cependant chaque personne au courant de l’enquête de Bonnie se colle une cible dans le dos. En l’occurrence, tu lui colles une cible dans le dos. Et même si tu peines à l’admettre, il serait dommage de perdre un allié qui vient à peine de se présenter à tes pieds. Alors pour ce soir, tu feras preuve de réserve. « Oh je suis sûre que tu y as déjà pensé » je l’ai fait de nombreuses fois « néanmoins tu devrais davantage te méfier des autres que de moi. » Les apparences sont trompeuses. « Mon frère adore jouer avec ton esprit... il efface tes souvenirs après l'avoir fait. »
« Vois cette confession comme un gage de ma bonne foi Theodore. » Car il est venu en quête d'une trêve entre vous, n’est-ce pas ? Sur cette douce confidence qui devrait un peu bousculer son affligeante naïveté, tu lances une nouvelle tournée d’un commun accord. La liqueur dorlote ton oesophage avant de s’attaquer à ton estomac et de finir sa course au creux de ton foie, imbibé par l’ivresse. « Allez viens danser, on ne va pas laisser Icarus gâcher notre première soirée festive ensemble. » Incapable de tenir en place, les sens exacerbés par les repas consommés, tu as besoin de te défouler. Monstre marin rumine en silence, aimerait bien s’amuser avec d’autres proies à dévorer mais tu doutes que ton acolyte trouve le divertissement à son goût. Alors remise sur tes talons, tu te contenteras du dancefloor. « On aura tout le temps de monter un plan demain quand tu seras redevenu insupportable. » Celle-ci est définitivement gratuite.
(#) Lun 4 Sep - 15:31
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Arquant un sourcil, Théodore sembla se demander ce qu'elle voulait vraiment dire. "Plus que son personnage" ? Devait-il y comprendre un aveu du pire ? Ou est-ce que depuis qu'il avait vu l'intérieur de cette maudite crypte vide, tout ou presque cachait un secret odieux dans son esprit ? Il n'était quand même devenu paranoïaque. Si ?
Qu'importe. Une secousse de la tête, et il avait déjà chassé l'idée de l'interroger sur le sens réel de sa remarque. Autant faire planer le mystère.
En fait, tant qu'il ne posait pas trop de questions, il ne se risquait pas à entendre des réponses qui l'obligeraient à mettre de côté ses attentes de la soirée. Il serait dommage que toute cette diplomatie mène simplement à une nouvelle guéguerre stupide. Surtout maintenant qu'ils avaient de nouvelles choses à traiter.
Les terroristes. Icarus. Venger Bonnie. Trouver Alice Parker. Le reste lui importait peu, pour l'instant.
« Je n'ai pas la prétention de pouvoir deviner ce que tu ferais ou non. »
Qu'il avait répondu. S'il y a bien une chose qu'il savait d'elle, c'est qu'elle arrivait toujours à faire ce qu'on n'attendait pas. Un talent inné pour poser des problèmes, jouer en dehors du cadre. Et une véritable maîtrise du scandale. Le tollé récent sur les réseaux sociaux ressemblait, pour Théodore, à toutes les autres petites sorties de piste dont elle était coutumière.
La seule différence c'est que pour une fois, il était tout à fait d'accord avec elle sur la question.
Il l'interroge donc sur les informations qu'elle pourrait avoir, mais n'obtient pas de réponses pour autant. Ce qu'elle lui réplique manque de le faire rire. En fait, il en vient même à pouffer et à... blaguer.
« Tu m'as fait peur, j'ai cru une seconde que tu t'inquiétais pour moi. »
Il ne chercha, dans tous les cas, pas à essayer de lui tirer les vers du nez. D'une parce qu'il était évident qu'il n'y parviendrait pas. De deux parce qu'il était question d'échange basé sur une forme très bizarre de confiance. Et essayer de forcer les choses ne mènerait à rien. Elvira avait les cartes en main, elle les distribuerait lorsqu'elle jugerait le moment opportun, il devrait faire avec.
« J'y ai pensé, c'est vrai. » avait-il admis à son accusation. Il s'était imaginé qu'il aurait été préférable qu'elle prenne cette maudite balle plutôt que Bonnie. Et aussi bête et candide que ça puisse paraître : « Et j'ai regretté de l'avoir fait dans la foulée. » Qu'il reprit avec un sourire presque désolé de ne pas être l'antagoniste hargneux mauvais et jusqu'au-boutiste parfait pour elle. Non, il avait bon fond. Même s'ils avaient passé ces nombreuses dernières années à se détester et à s'insulter il ne lui souhaitait pas ça. Naïf, Action-Man.
Elle enchaîne par une mise en garde. Il fronça immédiatement les sourcils. Elle en savait beaucoup. Elle mentionna Orion, les mâchoires de Théodore se crispèrent, mais il ne sembla pas surpris. Il était au courant, puisque Cara et Arcelia lui avaient mis l'évidence sous le nez et que le faisceau de preuves conduisait indubitablement vers cette trahison-là.
« Je sais. Ou plutôt, je m'en doute, à présent. »
Qu'il s'était contenté de siffler. Et il y avait une forme de douleur là-dessous. Orion était son ami. Et... et bien il n'y a qu'un ami qui peut blesser quelqu'un à ce point, dans le fond.
« Pourquoi est-ce que tu crois que je t'ai dit que je ne pouvais avoir confiance qu'en toi et Arcelia, d'après toi ? »
Alors il ignorait l'étendue des manipulations, évidemment. Mais dans le cas d'Alice, c'était évident qu'il avait subi les pouvoirs de Megamind. Et il était facile de supposer que pour d'autres situations aussi.
« Et j'imagine que tu t'es aussi bien amusée. »
Il fallait voir les choses en face. Depuis qu'il était tombé sur le Serpent qui plus est, Théodore s'était rendu compte à quel point l'esprit est toujours supérieur au corps. Il s'était "démoli lui-même sa putain de gueule" juste parce qu'on lui en avait donné l'ordre. Il se rappelait encore du timbre exact de sa voix lorsqu'il lui avait donné l'ordre de le faire, et avec quel facilité son esprit s'était tordu pour considérer que l'idée était bonne.
« Mais je te remercie d'avoir été honnête et de me l'avoir dit. »
Qu'importe si elle l'avait fait avec une petite pointe cruelle ou non, d'ailleurs. Il s'en fichait. Pour une fois, il s'agissait de la vérité. Et c'était beaucoup.
La suite est une proposition qui le laisse passablement songeur. Elle venait de l'inviter à danser.
« Tant que tu ne m'en demandes pas trop... »
C'est qu'il composait tout de même avec pléthore de côtes brisées ou fêlées, d'une épaule dans un état catastrophique et d'autres lésions plus ou moins sévères. Mais ça n'était pas un non un refus qu'il lui opposait. Au contraire, visiblement décidé à ne pas s'opposer à ses idées – et parce que même s'il ne l'avouerait pas, il était déjà plutôt bien attaqué par les verres qu'il avait avalés sans réfléchir – il s'était relevé, fin prêt à la suivre.
« Insupportable hein ? Là encore, je t'ai connu vraiment plus incisive. »
Mais non, pas de riposte verbale salée. Diplomatie. C'était mot d'ordre.
Et ébriété. Mais ça, il ne l'avait pas prévu.
(#) Lun 4 Sep - 17:23
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Ta relation avec ton frère est compliqué. Vous êtes incapables d'exprimer, l'un envers l'autre, une forme d'amour ordinaire, saine, communément appelée normale. Vous faire mutuellement souffrir est un moyen de vous manifester de l'attention et de l'affection. En effet, vous priver mutuellement du bonheur vous force à rester malheureux ensemble. Un piètre fonctionnement à la hauteur de vos esprits fracassés. Cependant, depuis quelques mois, les choses allaient un peu mieux entre vous. Mis dans la confidence de tes séances et de tes souvenirs, il s'est montré sous un visage différent. Celui d'un frangin, non d'un monstre. Celui d'Orion, non de Megamind. Mais la tempête est revenue chahuter la barque par deux fois en découvrant ses agissements. Tu as appris la vérité sur Clay d'abord puis sur Alice ensuite avant de te demander quel autre scénario il avait modifié dans ta tête. TA TÊTE BORDEL. Dire que tu l'as mauvaise serait un euphémisme.
Donc naturellement, tu prends plaisir à le dénoncer, espérant que sa poupée barbie décide de ne plus se montrer aussi divertissante avec et pour lui. « Je l'ai pas fait pour toi. Je l'ai fait pour emmerder mon satané frangin. » Confession confirme que tu t'es bien amusée de le voir tourner en bourrique. Aussi, tu ne m'excuseras d'avoir été aussi cruelle. Vous n'en êtes pas à ce stade de votre entente. « Ferme-la bon sang ! » Toujours aussi douce avec lui, tu l'envoies sur les roses sans retirer les épines au passage mais les épines sont moins tranchantes que les fois précédentes. De retour dans la salle principale du rez-de-chaussée, la fête euphorise la foule entière. Cette dernière doit certainement halluciner de vous voir ensemble, à cet instant précis, quand sur toutes les lèvres ton dernier scandale demeure, aussi chaud qu'un volcan. Tu ne comptes pas t'arrêter là. Les silhouettes au bar se décalent pour vous laisser place comme le veut la tradition quand un Sept se trouve à proximité.
Le barman s'empresse d'aligner les shoots sur le comptoir avec une dextérité incitant à la consommation bien qu'en matière d'incitation, tu te suffises à toi toute seule. Après avoir endormi un peu plus tes pensées noires, la piste de danse te prie de la retrouver et tu attrapes la main de Theodore pour l'y entraîner. L'état de santé du super-héros laisse à désirer cependant à chaque problème il existe une solution. Ta solution. « Je peux te persuader que tu n'as plus mal tu sais ? » La véritable question reste de savoir s'il se laissera tenter, volontairement, par le
(#) Mar 5 Sep - 15:48
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Le grand blond ne sembla pas tenir compte de sa petite précision concernant les raisons qui la poussaient à dénoncer Orion. Qu'importe qu'elle l'ait fait pour nuire à son frère dans un petit jeu sournois, pourvu qu'il s'agissait de la vérité. C'était déjà beaucoup demander, entre eux, que d'avoir droit à ce genre de sincérité.
Quoiqu'ils étaient sûrement tout à fait francs et sincères lorsqu'ils s'écharpaient et s'insultaient. Mais le registre restait différent.
Ceci dit, il ne chercha pas non plus à aller jusqu'à la contredire. Mieux valait laisser ce moment de quasi-entente en paix.
D'autant qu'à peine avait-il rappelé quelques regrets à l'idée d'avoir imaginé le pire qu'Elvira l'invitait à se taire.
Il haussa les épaules, imperturbable. S'être « fait » tabasser l'avait momentanément prémuni des effets des attaques verbales, à l'évidence.
Il s'était contenté alors de lui emboîter le pas, et l'Éclipse pour la première fois pouvait assister à quelque chose d'unique. Siren et Hypérion ensemble dans une même soirée à... boire et à danser.
Car oui, vu les shots servies par le barman, la piste de danse ne fut pas la destination immédiate du duo. Un shot ou deux... il ne comptait plus vraiment et le voilà à se laisser traîner sous les spots lumineux, au milieu des corps échauffés par les rythmes.
Il y a quelques jours encore, il aurait suivi les règles. Pas plus de deux verres. Rien d'extravagant. Pas d'excès.
Ce soir ? Hypérion n'était plus vraiment Hypérion. En fait, il ne l'était plus depuis qu'il s'était réveillé de ses propres opérations pour se traîner jusqu'à la chambre où l'on maintenait Bonnie en vie.
Alors il se laissait juste bêtement porter par l'idée que ça pourrait ennuyer du monde. Par la chaleur de l'alcool qui l'empêchait de véritable réfléchir. Par l'amertume qui rongeait ses limites, et par l'ambiance qui saurait de toute manière captiver n'importe qui.
« Non »
Avait-il quand même tranché à la proposition. Ce n'était même pas une histoire de confiance de crainte ou de refus de lâcher prise.
« Je veux ressentir chaque seconde de douleur. »
Qu'il enchaîna, résigné.
« Ça m'aide. »
Et c'était vrai. Il n'y a pas de meilleur rappel qu'une douleur. Côtes, épaules et visages lui donnaient à chaque pulsation douloureuse une nouvelle raison de valider son envie de vengeance. Son envie de faire mieux.
Et dans le fond, il s'agissait aussi de porter sa croix. Il aurait pu être là pour Bonnie, s'il n'était pas tombé sur le Serpent, qui c'est ? S'il n'avait pas perdu du temps sur le premier truand. S'il ne s'était pas mis en tête de lui donner une petite leçon, de lui laisser autant de chances de se rendre, aussi.
Alors non, elle ne lui enlèverait pas cette souffrance. Et il ne se priverait pour autant pas de faire la fête.
D'autant qu'accessoirement, elle lui permettait de se fixer des limites vitales. Sa perforation pulmonaire, il n'était pas prêt de l'oublier.
« On sait tous les deux que ça ne te dérange pas vraiment, de toute façon. »
Qu'il souffre, il voulait dire. Le voilà un peu défiant, paré de son petit sourire en coin tandis qu'il se laissait happer par les sons et suivaient aussi bêtement que tous les gens au même niveau d'ébriété que lui, les rythmiques des sons trop forts qui sonnaient autour d'eux. Les prémisses de la vengeance avaient ce soir un goût de scandale naissant. Ou de tequila, vodka et Dieu sait ce qu'elle lui avait faire boire d'autre, à bien y réfléchir.
(#) Mar 5 Sep - 17:18
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Décidément, la soirée devient de plus en plus étrange. Après être venue te trouver sur TON territoire pour obtenir TON aide, voilà que Theodore descendu de son podium de super-héros se met à parler TON langage. Et l’espace d’un instant, tu te demandes si ta consommation d’alcool ne t’embrouille pas le cerveau. Peut-être. Peut-être que tu te rendras compte de l’envers du décor demain matin. Peut-être qu’il sera redevenu un connard en puissance caché derrière des blagues puériles. En attendant de voir le jour se lever sur cette triste possibilité, tu laisses tes lèvres s’étirer pour former un sourire carnassier. La douleur fait partie de ton registre. Tu la pratiques au quotidien, sur toi et sur les autres. Elle est une alliée imparable, une amante de tous les instants, une véritable libération et tu dois bien l’admettre, tu t’es construite d'après ses principes.
Alors forcément, quand il refuse ta proposition pour savourer l’étreinte de la douleur, ton cerveau s’enflamme, ton corps s’embrase. « Au contraire, ça m’excite. » T’as jamais cherché à le nier. Tes histoires de cœur comme tes coups d’un soir ont toujours reposé dessus car si personne ne souffre mal, personne n’existe. Pire encore, si tu ne souffres pas, tu n’existes pas. Réalité biaisée te pousse à t’engouffrer toujours plus loin. Au grand damn des équipes d’Icarus, forcées d'éteindre en permanence les incendies sur ton passage, récupérer les photos compromettantes de tes soirées, transformer les scénarios catastrophes de tes romances, adoucir les anecdotes folles autour de tes ruptures. Ne jamais montrer au public à quel point tu souffres, à quel point tu hurles (après tout, une sirène ça chante). Ce soir, un nouveau scandale se prépare à l’Eclipse.
Nul besoin de voir les téléphones scintiller autour de vous afin de deviner le nombre de photos qui sont prises en direct. Car pour une raison évidente, tu as choisi de danser au milieu de la foule, non dans le carré VIP où ton intimité est respectée. Tu te donnes clairement en spectacle. Et ta performance implique de se rapprocher de Theodore d’un mouvement parfaitement calculé. Quoi que, avec la quantité d’alcool dans le sang, tes calculs relèvent plutôt de ta capacité à ne pas t’écrouler sur lui entièrement. A la place, tu prends appui sur son bras en écharpe (espérant bien l’entendre gémir de douleur à ce contact) afin de te hisser suffisamment haut et atteindre ses lèvres. « Ça aussi, t’y as déjà pensé ? » La réponse n’est pas entendue ni attendue, le geste se poursuit jusqu’à obtenir ce que tu désires. On dit que les pires ennemis font les meilleurs amants. Verdict ?
(#) Mer 6 Sep - 10:52
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S'il s'était trouvé étrange en avouant ne pas vouloir éteindre ses maux, la réponse qu'il reçoit en retour l'amène à arquer un sourcil tandis qu'il la fixe. Parce qu'il ne s'attendait pas à ce genre de confidence et qu'à la fois il ne trouvait qu'à moitié étonnant venant d'elle. Autant par l'espèce de choc qui pouvait résulter de l'aveu que du fait qu'il était évident que ça collait avec l'idée qu'il se faisait de sa personnalité. Pas mal d'indécence, une vie en dehors des règles, un don pour toujours faire en sorte d'écorner un peu son image – ou de l'image qu'Icarus voulait qu'ils aient, tous, plutôt.
Et à cette confidence suit une approche qu'il aurait probablement fui d'un pas de retrait s'il avait été l'insupportable lui dont elle parlait un peu plus tôt. Mais il reste. Ça a le goût du risque. Les flashs ne font que renforcer cette impression, d'ailleurs. C'est lui qui décide de l'image qu'ils renverront. Et pour une fois, cette image n'est pas celle soignée et parfaite sous tous les angles qu'Icarus exige de lui.
Il en jubile presque... jusqu'à ce que le poids de la brune ne vienne s'appliquer sur son bras. Il sait qu'elle fait ça à dessein, son regard se plante dans le sien, sévère parce qu'il n'aime pas forcément ça, la douleur. Et à la fois avec une apparente résilience pleine de défiance. Il ne lui accordera pas si facilement le plaisir de réussir à le faire ployer.
Il serre les dents, il ne se recule pas, il assume, se laisse tenter même par l'idée d'afficher là un petit rictus quand bien même la douleur suffisait à le faire puiser dans son énergie solaire et que ses iris tendaient à s'embraser de lumière.
Les bris de sa clavicule gardée alignée par les broches qu'on a vissées supplient qu'il s'évade de l'étreinte, ses côtes lui font mal quand Elvira se hisse, une étincelle un peu plus colérique s'empare de lui, sa main libre remonte pour venir la saisir à la gorge en retour alors qu'il finit malgré tout par cracher un soupir de douleur et un grognement rauque s'empresse de suivre tandis qu'il sent son corps s'affaisser légèrement pour atténuer le poids sur ses lésions et se retrouver beaucoup trop à sa hauteur pour que les choses ne s'enchaînent pas si facilement.
La question qui suit est une provocation de plus. Sa réponse à lui aussi.
« Non »
Il a envie, quand même, dans le fond, de la vexer un peu. Est-ce qu'il ment ? Probablement pas. Théodore a quand même toujours été terriblement raisonnable.
Les flashs, le poids des regards, une sorte de calme et d'anticipation émanent des spectateurs les plus proches qui veulent voir jusqu'où les choses vont mener.
« Maintenant, oui. »
Sa dernière réplique avant d'alimenter pour de bon la machine à scandale et de sceller ça dans un baiser presque rageur. Ses lèvres avaient le goût de la vengeance, de la liberté, du scandale et du risque – et des différents alcools avalés sans qu'il n'ait toujours la moindre idée de ce dont il était question. Sa prise sur son cou l'amena même à la ramener plus proche encore, pour le plaisir des yeux électroniques des smartphones qui immortalisaient le moment.
Et quand il daigna rompre l'échange, c'est un sourire presque mesquin qui cadre ses lèvres. Ses yeux eux, trahissent sans doute un peu plus d'attrait à cette situation qu'il aurait pu l'imaginer. Sa dernière transgression l'avait amené à souffrir mille maux. L'actuelle avait au moins le mérite d'être particulièrement euphorisante et d'appeler à récidiver et l'espèce de clameur qui avait suivi l'échange n'aidait pas.
« C'était une bonne idée de ne pas rester en bas. »
Qu'il assène. Parce que juste à deux, ils n'auraient choqué personne. À part leur « eux » sobres, peut-être.
(#) Mer 6 Sep - 15:56
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C'est bien car tu ne t'imagines plus d'avenir au sein d'Icarus que tu te montres aussi conciliante avec Theodore. Dans le cas contraire, tu aurais certainement perçu les efforts du super-héros comme une façon de vouloir te voler la vedette en se servant de TES informations pour servir SES intérêts. Vu le contexte actuel de ta vie (et de la sienne par extension), tu considères plutôt qu'il est résigné ou désespéré. L'un ou l'autre t'arrange, permettant de rallier à ta cause la tête d'affiche de la corporation qui se verra assurément affublé d'une remontrance après la découverte des clichés de votre chaud baiser. Lequel te surprend un peu, tu dois l'admettre. S'il est de ton initiative, tu ne t'attends pas forcément à y prendre autant de plaisir mais les tensions entretenues depuis vingt ans ont bien fait leur boulot et tes lèvres savourent ce nouveau territoire. Les pensées, elles, se nourrissent encore du grognement de douleur qu'il n'a pu retenir en dépit de sa volonté. Tout ce temps consacré à refuser la douleur. Il faut simplement apprendre à l'aimer.
Tu finis tout de même par relâcher la pression sur son écharpe quand le contact est rompu sans chercher cependant à t'éloigner. Proximité maintenue, tu entends parfaitement sa remarque malgré le volume assourdissant de la musique. « Pourquoi ? T'avais peur que ça dérape trop vite entre nous ? » Tu fais mine de ne pas comprendre son allusion avant de sceller la tienne par une nouvelle étreinte. Cette fois, les mains agrippent le haut du costume, offrant une accalmie à l'homme derrière le mutant. Tu n'as jamais su te contenter de peu et ce soir ne fera pas exception à la règle. Devant les téléphones DISCRÈTEMENT braqués sur vous (donnant l'impression que des paillettes virevoltent dans les airs) tu roules une pelle en bonne et due forme à ce cher Theodore. Laquelle dénote des attentions délicates affichées en public avec Teddy. Votre duo iconique n'aura jamais autant incarné le principe du couple non exclusif qu'à cet instant. Étreinte suave prend fin sous une vague de sifflements te ramenant à la réalité.
Tu laisses ton regard courir quelques instants sur le membre des Sept (plutôt des Six, bientôt des Cinq) puis prends sa main pour clôturer cette performance endiablée. « Viens on va prendre l'air. » Ce n'est pas que la foule agglutinée te dérange, tu aimes te sentir entourée. Ni que l'attention démesurée te mette mal à l'aise, tu aimes être au centre de l'attention. Ce n'est pas non plus que tu recherches le calme, tu aimes le bruit par dessus tout. C'est plutôt que la chaleur écrasante de la boite - juxtaposée au litre d'alcool et au rapprochement tropical - te fait tourner la tête. Alors tu quittes le devant de la scène, empruntant un chemin seulement connu des employé.e.s afin de rejoindre la sortie extérieure. La fraîcheur de la ruelle déserte est une douce caresse à laquelle tu conjugues le plaisir de la nicotine. Cigarette et briquet récupérés au passage, tu t'adosses au mur pour te livrer à cet autre pêché. « Alors ça fait quoi de » te sortir le balai que tu avais dans le... « te détendre Theodore ? » Les mauvaises habitudes ont la vie dure.
(#) Mer 6 Sep - 19:57
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Comme si le premier baiser avait été insuffisant, Elvira y va de bon cœur pour une seconde salve sans doute plus indécente encore que la première pour que les moins chanceux puissent aussi immortaliser le tout à l'aide de leurs téléphones. Et Théodore s'en fiche bien, juste grisé par l'instant de cette hargne qui se change en quelque chose d'intense. Les rancœurs et les reproches en guise de comburant, la douleur pour allumer la mèche, et une curieuse volonté commune en guise de moteur. Lorsqu'elle arrache les lèvres à son tour, il lui faut souffler et inspirer pour se ventiler l'esprit. Il est presque sonné. Et surpris d'y avoir pris son pied. C'est malsain, il le sait, il le sent, il s'en fout. Hypérion n'est pas là. C'est Théodore qui s'est pointé ici. Thé-o-dore comme il l'avait répété au type de la sécurité. Et Théodore ne répond plus de rien.
« Ouais, je m'en voudrais de trop précipiter les choses entre nous. Ce serait ennuyant que tu aies toi aussi à maquiller une fausse mort s’il y a trop d'engagements entre nous. »
Noir et très cynique, encore. À croire que la relation qu'on lui prêtait avec une certaine journaliste pouvait bien réellement déteindre sur lui. Ce serait improbable.
L'amertume de son rire ne s'éteint que lorsqu'il se tente à fixer de nouveau ses lèvres. Elle tempère ses ardeurs dans la foulée en l'entraînant à sa suite. Ils vont prendre l'air. Il aurait préféré qu'ils retournent au comptoir, se vautrer un peu plus dans les excès. Terminer cette ligne de shots si gentiment servie un peu plus tôt.
Dans le sillage de la sirène, il ne fait pas le dixième des efforts qu'il propose habituellement pour éviter de confronter sa nature titanesque aux simples mortels. Son épaule valide repoussant ceux qui ne s'écartaient pas assez vite avec la délicatesse d'un bus.
Et voilà qu'ils émergent enfin dehors. Le vent frais l'apaise en partie, mais une pointe de frustration d'avoir quitté la chaleur excessive des lieux l'habite encore.
Pire, quand il se colle gauchement dos au mur, c'est pour fixer la paume de sa main qui commence à le déranger.
« J'ai mal dans les mains. »
Trouve-t-il juste le moyen de répondre avec ce petit rire qu'ont les gens un peu trop ivres et qui s'amusent ou s'extasient d'un rien.
Il secoue la tête, souffle un peu et se remet en phase avec la réalité et la question posée.
« J'admets que c'est plutôt amusant. Mais tout ça, c'est pas seulement une question de détente. Imagine la tête qu'ils vont tirer quand les premières photos seront publiées. »
Lui sait qu'il a aussi fait ça pour de mauvaises raisons. Il s'en fiche. Et il est un peu trop ailleurs pour ne pas être trop honnête. C'est ça avec les non-habitués. Le In Vino Veritas est un proverbe qui leur sied bien et c'est son cas.
« Ils m'interdisaient de sortir de la Tour ou de chez moi, tu sais ? »
Sa langue claque contre son palais. Il enchaîne.
« Dans quelques jours ils reviendront sûrement me faire des courbettes pour que même blessé et avec cette gueule je sois là à la parade quand ils nommeront celui qui remplacera Bonnie. »
Il se tourna vers elle, la pointant de l'index pour venir tapoter le haut de son buste, juste entre les clavicules, lui permettant à chaque impact du bout de sa phalange de noter que sa peau était anormalement chaude.
« Je ferais des excuses. Je dirais que l'histoire de Bonnie m'a fait faire n'importe quoi. Et je devrais redevenir le bon petit soldat pour qu'ils ne se doutent de rien quand je chercherais qui nous a pris pour des cons depuis tout ce temps. Et je te jure que si on finit par trouver un des responsables de ce qui est arrivé à Bonnie, je lui arracherais le cœur de mes propres mains. »
Un petit coup d'index un peu plus fort, pour le jeu, ou un truc qui y ressemblait.
« D'ici là. Moins de questions, plus de fun, non ? »
(#) Jeu 7 Sep - 16:00
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Tu les regardes durant quelques secondes ses mains sans comprendre de quoi il peut parler et sans prendre la peine de l’interroger à ce sujet non plus. Parce que les traumatismes de son corps t’intéressent beaucoup moins que les traumatismes de son esprit. Ainsi, tu te contentes simplement de prendre une autre taffe en silence. Et voilà qu’il mentionne votre performance, l’air bien léger, tellement différent du super-héros que tu fréquentes - à ton plus grand désarroi - depuis une éternité. Il était où ce Theodore drôle, mesquin et fêtard quand tu en avais besoin ? « J’imagine déjà les gros titres. » Grâce à la magie d’internet, les clichés vont inonder les réseaux sociaux et les internautes s’en donner à coeur joie. Y’aura les haters pour déceler une nouvelle manipulation de la corporation cherchant à créer une love story inédite. Et y’aura les lovers pour s’émerveiller de ce rapprochement inédit et imprévu entre deux célébrités merveilleuses.
Puis la conversation glisse sur une note moins joyeuse. « Plutôt mourir que de participer à cette cérémonie. » Là encore, tu ne prends pas assez soin à la parole créatrice. Parce que tu refuses catégoriquement, de ton vivant, d’enterrer Bonnie avec les vieux souvenirs tel un vulgaire jouet cassé. C’est votre amie à l’hôpital. C’est un putain d’être humain. Voilà le problème, vous n’avez jamais été considéré comme des êtres humains. « De tes propres mains ? Tu cherches à m’allumer ou quoi ? » T’as la sale habitude de toujours tout ramener au sexe, principalement car ça rend mal à l’aise les gens et que tu adores les tourmenter mais sans aucun doute aussi la faute à un long et oppressant conditionnement en vue d'incarner à la perfection un fantasme. Celui de Siren. « Tu penses que t’es prêt… » Nouvelle bouffée de tabac, tu te redresses avant de souffler ton poison au visage de Theodore. « Pour la suite ? »
La suite n’implique plus de pause, de temps mort, de sortie. La suite implique de retourner dans la boîte, retrouver le carré VIP et récupérer quelques douceurs destinées à un usage récréatif. Rose, violet ou bleu ? Tu regardes les pilules, émerveillée comme chaque fois devant leur texture, leur forme et leur promesse. « Alors, on le kiffe maintenant Hyperion ? » Demande ton assistant dévoué pendant que tu examines le trio gagnant au creux de sa paume. « Oh non jamais de la vie… » Léger coup d’oeil vers le coupable. « Mais Theodore ça passe. » Et tu finis par faire ton choix, choisir les trois car tu comptes bien partager ta recette du bonheur avec la nouvelle version Newman. « A une nuit qu’on oubliera pas. » La proposition s’accompagne d’une invitation à la consommation, à l’excès, à la débauche avant que les cachets ne fondent sur ta langue. Mais cette fois, tu le laisses choisir, venir à toi, réclamer cette liberté dont il a toujours été privé.
(#) Ven 8 Sep - 8:51
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Oh lui aussi imaginait déjà ce qui se dirait. Et il s'en fichait un peu. Il s'en fichait tant que ça faisait un peu d'ombre à l'éclat de leur concours. Et même s'il ne tenait, dans le fond, pas à nuire à June, et bien il aimait l'idée que son comportement sabote un peu les efforts mis par Omnivox dans cette parodie improvisés pour se débarrasser de Bonnie. Il aimait l'idée que quand les gens verraient les publicités et le compte à rebours avant la fin de l’élection, une majorité ricanerait et ne discuterait que de leur frasque dans des torrents de blagues mesquines.
« Après ta sortie ? J'sais déjà qu'ils vont tenter un truc drôle : Siren n'a pas la langue dans sa poche, puisque la met dans la bouche d'Hypérion. »
L'idée le fit ricaner. L'alcool aidait à ce qu'il tolère et s'amuse même de ce genre de bassesse. C'est dire à quel point il était attaqué, résigné, et en phase d'abandon lorsqu'il était arrivé ici.
Sans perdre son sourire, il secoua la tête de haut en bas quand elle donna son avis sur la cérémonie. Il comprenait qu'elle n'y aille pas. Hypérion lui aurait sans doute hurlé dessus, avec des phrases toutes faites et clichées au possible, deux trois commentaires paternalistes, et quelque chose sur le devoir.
Théodore lui, était cette fois totalement de son côté. Le monde à l'envers.
« Tu fais bien de refuser d'y aller. Je doute qu'ils insistent beaucoup pour que tu y sois ceci dit. »
Il suffisait de voir à quel point son message avec pu mettre le feu aux poudres pour comprendre qu'ils seraient sans doute bien contents qu'elle ne soit pas dans les parages et risque de mettre à mal l'image qu'ils essayaient de projeter autour de ce vote.
« De Ma propre main serait sans doute un peu plus juste »
Qu'il corrigea, en donnant l'impression de ne pas avoir remarqué la partie plus hédoniste de la remarque d'Elvira, laquelle enchaîna dans la droite lignée de ce qu'elle savait faire. Il voulait toujours plus de fun. Voilà qu'elle en proposait davantage. Pourquoi s'en priver, ils étaient si bien lancés.
« Est-ce que j'ai l'air de ne pas être prêt ? »
Oui ?
Parce qu'il avait beau lâcher les chiens, il était difficile de l'imaginer capable de la suivre jusqu'aux abysses de l'excès dans lesquels elle avait l'habitude de se vautrer habituellement. C'était son domaine à elle.
Et ce soir il comptait bien l'y suivre sans réfléchir, raison pour laquelle il était rentré à sa suite et lui avait emboîté le pas de la démarche assuré de ceux qui ont trop bu mais qui ont l'impression qu'ils sont capables de parfaitement cacher leur ébriété.
C'est dans le secteur VIP qu'il se retrouva à observer ce qui ressemblait à un deal de drogue, à peu de chose près. Des pilules, un choix. Et ça ne pouvait pas être une histoire de rouge et de bleu permettant ou non de quitter la Matrice puisqu'ils avaient par cette simple soirée déjà déchiré les bases de la réalité, le cosmos et quelques galaxies.
« Hm, ça n'a pas l'air d'être une bonne idée. »
Ajusta-t-il en la voyant prendre les trois. Mais l'offre était là. Et que serait une solution diplomatique si se vautrait dans les refus hein ?
Alors sans plus attendre, il avait choisi la voix sinueuse de l'indécence offerte, de l'abus le temps d'une soirée, partant à la conquête de ses cachets pour un nouvel échange inexplicablement agréable qui leur permis de partager le mélange chimique – et un peu plus que ça.
Combien de temps dura ce nouvel instant ? Dur à dire. Théodore s'était juste lourdement laissé retomber, assis sur une banquette à regarder autour de lui, le fin épiderme de sa langue ayant déjà absorbé par capillarité une partie des molécules.
« Combien de temps ça met, pour agir ? »
Qu'il avait demandé en fixant à nouveau sa main. Il avait l'impression qu'elle luisait, ça l'amusait. Il avait envie de sauter, il avait envie de crier, il avait envie de bouger, il avait envie d'Elvira aussi. Il avait envie de tout, en fait.
Quelle vie, vraiment, que de suivre la Sirène dans son domaine.
« Si ça pouvait ne jamais s'arrêter... »
Et déjà en tirant sur son col il rajoutait un autre constat de son état.
« J'ai chaud. »
Une chance qu'il n'avait pas de cravate, elle serait probablement déjà nouée autour de son front. Et tant pis aussi pour les boutons de son col qui bondirent un peu partout quand il tira plus fort dessus. Il fut même tenté de se jeter de là, dans la foule, c'est dire. Mais il savait se tenir, quand même.
(#) Ven 8 Sep - 20:10
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Les relents du désespoir incitent Theodore à plonger au cœur de l’abîme, explorer les tréfonds de la tienne en vue d'oublier les contours de la sienne. Car il vient de réaliser que sa petite vie parfaite cache une réalité bien merdique : tout est faux. De vos rôles façonnés pour arracher sa thune au public, à vos scripts écrits pour leur faire gober des conneries, à vos missions exécutées pour rendre cette télé-nova un peu plus
A nouveau, les bouches se rencontrent (à ce rythme, elles se retrouvent plutôt) au détour d’une volonté commune : l'évasion. Pour quelques secondes, quelques minutes ou quelques heures. Peu importe. L’objectif est de se sentir bien. Et tu éclates de rire à la remarque naïve du super-héros alors que la texture du premier bonbon enveloppe d’ores et déjà sa carcasse échouée au milieu du carré VIP. « Il te suffit de ne jamais te réveiller. » Proposition indécente passe la muraille de tes lèvres comme un doux poison expiré par ton souffle chaud. La sirène ne se contente pas de chanter, de charmer, elle aime emmener les âmes errantes dans les profondeurs de son océan, prendre soin de les tourmenter et de les aimer d’une même voix. Sa voix hypnotique poussant à la folie.
Ce soir cependant, tu n’utilises pas ton pouvoir sur lui. Inutile. Theodore se tient à ta merci, ouvre grand les bras vers toi sans se rappeler du danger que tu représentes dans toute ta beauté. Ou peut-être qu’il veut goûter, pour une fois, à ce danger, ce risque, cet interdit. Peut-être qu’il veut enfin goûter à la vie. « La soirée commence à peine, qu’est-ce que tu fous ? » Le cul posé sur une banquette, il semble planer sévère néanmoins tu ne comptes pas le laisser planer tranquillement dans son coin. Tu l’attrapes par la main pour le tirer. Sauf que voilà. Non seulement t’es ivre et droguée mais en plus, tu te rappelles qu’il détient une force surhumaine donnant à ta vaine tentative un air d’excalibur prisonnière de son rocher.
(#) Sam 9 Sep - 14:15
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Ne reste alors que l'ongle de sa personnalité qui vient gratter le miel de la proposition et lui rappeler, non sans une petite irritation, qu'il ne peut pas faire ça.
Parce que dans le fond, il était évident que Théodore n'était pas si utile que ça, sinon à se vautrer dans le vice et la décadence. Le seul qui pouvait faire bouger les lignes restait Hypérion. Le brave petit soldat brisé. La figure de proue d'un navire rutilant exhibée par Icarus pour Icarus et qui voguait droit vers un naufrage lent qui s'étirait depuis vingt ans.
Qui plus est, il avait aussi décidé autre chose :
« C'est ma version de moi qui t'est le moins sympathique... » quel euphémisme « … qui vengera Bonnie. »
Assure-t-il.
Il n'y aura pas de drogue. Il n'y aura pas d'alcool. Il n'y aura pas Thé-o-dore. Pas plus qu'il y aura, dans le fond, de diplomatie le jour où ils trouveront un coupable. C'est son lui tout entier qui arracherait le cœur des responsables sur qui il mettrait la main. Il devait bien ça à Bonnie. Une vengeance froide, furieuse, condamnable à souhait. Quitte à ce qu'il entache son âme, autant que ce soit sans être en mesure de se réfugier derrière l'ivresse ou quoi que ce soit d'autre. Il le ferait de son plein gré, en pleine maîtrise de son esprit.
Ceci dit, le moment n'était pas arrivé. À présent il se contentait juste de découvrir la montée chimique des cachets partagés. L'embrasement des sens, la prise de conscience de ce à côté de quoi il était passé tout ce temps.
Les couleurs, les sons, tout était si... plaisant. Il en avait la chair de poule.
« J'ai aucune idée de ce que je fous. »
Qu'il s'était alors contenté de répondre avec un petit rire en relevant sur elle des yeux un peu ahuris. Ceux d'un premier flirt douteux avec la drogue. La première tentative d'Elvira à l'inviter à se lever se solda par un échec malheureux et un petit ricanement un peu ivre. Ceci dit, avec beaucoup de bonne volonté, et plus vraiment d'esprit de contrariété, il s'était finalement hissé à nouveau sur ses jambes pour se rapprocher d'elle. Et de ce qu'elle avait en tête sans trop le savoir. La soirée commençait à peine, d'après elle.
« Quelques verres de plus et à nouveau un bain de foule sur la piste de danse ? Ou tu prévoyais autre chose ? »
Presque naïf, le pauvret, il s'ébroua un peu, sembla s'étonner des quelques boutons qui tombèrent et balança les épaules avec négligence. Tant pis pour eux et pour les fibres de sa chemise.
Un peu perdu, comme tous les gens qui avalent des trucs sans savoir ce que c'est, il semble observer le monde et les détails qu'il y découvre. Le cœur s'emballe, l'esprit aussi. C'est grisant. Et s'il gardait une sorte de conscience de son environnement, il fallait bien avouer que cette surcharge d'informations sensorielles lui donnait juste envie de se perdre dans le tourbillon de cette soirée et s'y laisser avaler. Le voilà à se rapprocher d'elle, et à attraper son visage dans sa main, sa mâchoire dans l'étau de ses doigts.
« Hm. Je dois t'avouer qu'il m'arriver de m'imaginer faire ça et serrer jusqu'à ce que tu te taises. »
Pas ce soir, à l'évidence. De toute manière son pouce était déjà venu tirer sur sa lèvre inférieure.
« Aujourd'hui non. Plus du tout. »
(#) Dim 10 Sep - 5:52
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Theodore se lève, Theodore s'approche, Theodore se prélasse dans les filets de la jolie sirène comme dans les bras d'une romance interdite. Car ces bras là promettent le pire et le meilleur, promettent la douceur d'une étreinte et la violence d'un meurtre, ces bras sont le début de la fin d'un cauchemar devenu rêve écarlate. « Pourquoi on devrait tout prévoir à l'avance ? » Parce que vous êtes des cibles de choix, des pantins désarticulés dans une pièce à vomir, des abominables créations d'une main encore plus abominable que vous. Et demain, oui il faudra prévoir la suite, le plan, préparer la bataille, l'équipe mais ce soir vous n'avez aucune obligation. Vous êtes libres de dérailler sans conséquences, de perdre le contrôle sans en avoir rien à foutre.
Autour de vous, les corps dansent au rythme des crachats des hauts parleurs, les esprits abandonnent la lutte pour s'oublier, oublier tout ce qui pèse sur les consciences. Autour de vous, la marée humaine va et vient mais tu demeures complètement aveugle à ses mouvements. Les yeux sont rivés sur lui, satisfaite de le voir toujours aussi conciliant. Bon la drogue et l'alcool aident à lever les résistantes, démantèlent majestueusement bien le réseau en cause dans ce processus mental. Laissant seulement un vieux souvenir des il faut que, je dois que, je ne peux pas. Autant de contraintes balancées aux oubliettes au fil du temps jusqu'à ne plus leur donner la moindre emprise sur toi. Et pendant que Theodore vient déclencher un brasier sur ta bouche depuis son index, tes mains trouvent naturellement la direction de son torse, passent sous sa chemise où quelques boutons survivent encore à la soirée. Plus pour longtemps.
Tes doigts brûlants se perdent sur sa peau, visitent le creux de ses reins, s'enfoncent d'un geste sensuel. « Tu es libre de faire tout ce que tu as envie ce soir. » Si jamais il avait encore des doutes. Si jamais il avait besoin d'une motivation supplémentaire. Et le visage se rapproche et la voix se sublime et l'invitation se presse, embrasse tes lippes armées de la plus redoutable des promesses. Tentation couvre la surface. « Alors de quoi t'as envie ? » La question frôle l'indécence mais tu n'es pas un fantasme vivant seulement car tu peux allumer un incendie dans le cœur de n'importe qui - consentement ou pas - tu invites toujours les autres à réaliser les leurs. Donner vie à leurs pires pulsions. Abandonner leurs meilleures intentions. Sortir des sentiers battus. Exister pour se consumer. Exister pour consommer jusqu'à l'excès. Jusqu'à perdre totalement conscience. Voilà ce que je prévois, Theodore.
(#) Lun 11 Sep - 15:01
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Parce qu'il leur faudrait des coups d'avance et beaucoup de chance pour ne serait-ce que mettre la main sur un semblant de vérité. Parce qu'ils n'étaient qu'une poignée, ultra surveillé avec des failles béantes et qu'Icarus saurait les exploiter.
Parce que même ceux qui pourraient être des alliés pouvaient à chaque instant se révéler être des traitres et balayer d'un revers les efforts visant à comprendre le mystère autour de la défaite de Bonnie et les sanctions qu'ils devraient s'appliquer à distribuer.
Amer, il haussa les épaules.
« Parce que c'est la seule solution pour espérer un résultat. »
Et c'était vrai. Preuve qu'il existait encore, malgré l'ivresse et la montée chimique des pilules, une sorte de fond raisonnable qui demeurait présent, capable d'un semblant de jugeote et de retenue. Juste ce qu'il lui fallait pour conserver un fond de lui-même.
Et c'était très certainement cette partie de lui-même qui succombait à cet instant. Celle qui se rappelait encore qu'il y a quelques semaines il détestait sans commune mesure. La même qui était capable d'apprécier l'espèce d'outrage de leur haine viscérale tordue ici en un attrait grisant et douteux, mais pas moins intense.
Il avait passé ces vingt dernières années à calquer ses faits et gestes sur une norme basée d'un simple souvenir d'Alice et de ce qu'elle aurait pensé de ses actes. Il l'avait aimé comme jamais il n'avait aimé, avait toujours fait en sorte de se dire qu'il se devait de tenir le pavé de ce chemin vertueux et ce pour découvrir que tout ça n'avait été que du vent. Alors quoi de plus naturel finalement que de commettre sa première grosse entorse ici, avec quelqu'un avec qui il avait entretenu quelque chose de beaucoup plus haineux, hein ?
Et puisque dans le fond, l'idée était d'assumer l'idée qu'Hypérion n'était plus vraiment le toutou docile, le bon petit Soldat d'Icarus, il convenait d'avouer qu'il n'y avait pas de meilleures griffes dans lesquelles venir écorcher son âme et ses pseudos-vertus que les serres de la Sirène.
De fait, ses doigts qui se faufilent et glissent sur sa peau ne font que confirmer son idée qu'elle est la mieux placée pour ce genre d'errance. Ses mots lui font lentement osciller la tête de droite à gauche, pas par désaccord parce qu'il était presque blasé de voir que finalement les choses étaient tellement plus simples dans son monde à elle qu'il en regrettait actuellement toutes ses années de privations et d'excès de droiture.
« Tu sais très bien de quoi j'ai envie, Elvira. »
Qu'il avait simplement répliqué. D'elle. Puisque c'était la question. Et le voilà décidé à revenir chercher ses lèvres pour quelque chose de presque furieux. Une résignation à crucifier sa morale. Sa main libre, non sans une certaine impatience s'était autorisé à venir la saisir presque férocement, invitant ses jambes à enrouler sa taille.
Demain, entre gueule de bois et sobriété retrouvée viendraient sans doute les regrets de s'être montré si faible face à la tentation, mais qu'importe. Ça valait le coup. Cyniquement il en arriva même à se dire qu'il faisait ça pour Bonnie, c'est dire le mindset dans lequel il se trouvait et le fusible qu'il était en train de péter depuis quelques jours maintenant.
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