Le Deal du moment :
Boutique Nike : -25% dès 50€ sur TOUT le ...
Voir le deal



(UN)WANTED

Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
Novembre 2024 — Underapple

Cette journée-là, le convoi du Maelström devait traverser l’Underapple pour transporter de la marchandise jusqu’au Bronx. La livraison était prévue pour midi et l’aller-retour ne devait prendre que deux heures, incluant le temps de déchargement du camion. Ryker Hall avait tout de même fermé sa section du garage pour la journée, au cas où la mission se heurterait à des imprévus.

Il avait bien fait : un gang amateur avait tenté d’intercepter leur cargo. Les assaillants étaient de jeunes Carbon Copies dont les fesses auraient dû se trouver sur les bancs d’école plutôt que de finir bottées par Ryker et son équipe. N’empêche, ces mutants aux pouvoirs incontrôlables avaient réussi à faire pas mal de dégâts avant d’être forcés de déguerpir. La marchandise était heureusement intacte, mais le camion avait trop souffert pour compléter le trajet. Le Maelstrom avait dû se débrouiller autrement pour compléter leur mission.

Ce fut donc quatre heures plus tard — au lieu de deux — que Rye put se mettre en route vers le garage, qui était aussi sa maison. Roulant à une vitesse indécente sur sa moto favorite, il avait pris tous les raccourcis possibles pour rentrer au plus vite. Ça n’avait pas été une bonne journée ; il s’en était sûrement tiré avec des blessures qu’il se forçait à ignorer, et il avait juste vraiment, vraiment envie d’une clope (le paquet qu'il avait habituellement sur lui ayant malheureusement été perdu lors de l’affrontement).

Lorsqu'il arriva enfin à destination, quelqu’un semblait attendre devant le garage. Ryker s’empressa de descendre de sa moto, non sans pousser un lourd soupir intérieur. Il ignorait si elle attendait depuis longtemps ou si elle venait tout juste d'arriver, mais dans tous les cas, sa présence n'était pas désirée. “See that sign?” dit-il en s’approchant de l’inconnue, prenant soin de bien pointer du doigt l’écriteau qu’il avait placé derrière la porte vitrée. “In case you can’t read, it means we’re closed.” Sans accorder plus d’attention à la visiteuse, Rye s’imposa devant la porte d’entrée pour la déverrouiller.

Il avait certainement été plus aimable avec ceux qu’il croyait être des clients par le passé. Mais il n’était pas vraiment d’humeur, aujourd'hui, et il détestait les fausses politesses.

Il entrouvrit la porte une fois celle-ci déverrouillée. Cependant, il pouvait encore sentir la présence de l’autre dans son dos ; cette fille ne semblait pas avoir compris le message. Ryker se tourna vers elle avec un air clairement exaspéré plaqué sur son visage. “Look— I kinda had a real shitty day, so… come back tomorrow, okay?Or don't come back at all, for all I care.

Il était loin de se douter de la surprise qui l’attendait. Pourtant, elle se tenait tout juste devant lui…
@Lucy Hall
Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME

(UN)WANTED
ft. @Ryker Hall


TW : ARME À FEU.

Le jour où tu retrouveras ton père sera un jour de pluie. C'est ce que te disait ta mère à l'époque : une jolie périphrase pour dire qu'il était probablement mort depuis tout ce temps. Pourtant, elle avait raison sur un point : aujourd'hui est un jour de pluie. Une fine pluie dégueulasse, un crachin de mépris du ciel qui tapisse tout juste les trottoirs d'eau polluée. Elle dégouline du sol de New-Blossom, s'écoule du toit, s'écrase en jet des gouttières des murs, des débris, des ruines. Et toi, tu attends sous cette pluie, depuis une heure et ... quelques minutes. Tu es éclairée en contre-jour par les néons de l'Underapple, saturée dans une ombre plus noire que le bitume pourrie d'eau et de crasse. Il y a ta quatrième clope qui éclaire faiblement tes lippes, dansant dans tes phalanges écorchés de rouge. Ce sont les marques du dernier visage que tu as gentiment interrogé dans ta chasse au trésor. Pour être honnête, une deuxième guerre civile pourrait s'enclencher : tu ne bougerais pas d'ici avant qu'une silhouette ne vienne ouvrir le garage.

Tu termines ton mégot d'excitation, le siffle comme on gobe un dragibus. Juste à temps pour qu'un type débarque, l'air renfermé, les doigts serrés, le trace des mauvaises journées qui froncent ses sourcils. Tu te redresses du mur moite, relève ton chapeau de ton front pour mieux le voir. Il n'y a pas d'instinct, pas de signaux , pas d'alarme, pas de notification de réussite. Tout ce que tu ressens, c'est cette boule dans l'estomac qui trépigne, stagne, s'impatiente. Tu restes silencieuse, interdite, incapable d'articuler tout ce que tu veux lui dire. Tu te rappelles des photos que tu as vu dans les dossiers de CERBER ; tu le compares à celui devant toi, qui brûle sous la lumière acide de la pomme pourrie. Tu ne sais pas si tu as envie de lui faire bouffer ton poing en premier ou si tu voudrais qu'il t'étouffe dans tes bras. Ça reste un inconnu, mais un inconnu qui soulève plein d'espoir, un inconnu qui aurait plu à la gamine de dix piges.

« — Look— I kinda had a real shitty day, so… come back tomorrow, okay? t'épingle-t-il.
That sign won't stop me because I can't read, rétorques-tu, la voix alourdie par tout le tabac que tu as fumé en l'attendant. And, I'm here for you. »

Tu sors de ta poche une petite plaque d'acier, encoché sur le coin droit : reconnaissable à ceux que fournissent CERBER. Tu la pointes devant tes yeux, comme si tu ne l'avais pas déjà lu des centaines et des centaines de fois. Comme si tu n'avais pas récité le nom marqué dessus des milliers de fois, en espérant qu'il apparaisse derrière toi.

« — Ryker Hall, 0146, elimination squad, CERBER, department of the United State of America, roucoules-tu. Tu relèves tes mirettes sur lui, feint l'ignorance. See ? It's you ! Oh, I've got something else. »

Cette fois-ci, tu portes ta main dans ton dos. Pas de deuxième matricule, simplement ton revolver qui le braque. On parle aux chiens avec les ordres qu'ils ont appris, dans leur langue natale ; tu en sais pour quelque chose, t'es sa copie parfaite. Ta prise est non-chalante, comme si tu ne voulais pas vraiment le braquer. La situation te tire un bâillement. D'un fluet mouvement du nez de ton arme, tu le pousses à rentrer.

« — You're clever, you know that I've too much mods. You know that you have no chance, so don't act like a jerk, okay ? soupires-tu. Mom told me that you could be a dick, especially when you're in that grumpy shitty mood, so.. »

Tes épaules s'affaissent et tes lèvres se retroussent dans une petite moue. Tu regardes à droite, puis à gauche ; tu vérifies que personne n'est là, que personne ne va entendre la suite. Un dernier soupir las étaie ta gorge.
 
« — Listen, I don't want to beat the shit out of you or... i don't know... harm you in any kind of way, précises-tu. I'm not happy to do this ; I just want to talk. I've been looking for you for like ages, I- ... »

Tu renifles, fort ; tu grimaces, prétends qu'une larme ne s'est pas écoulée de ton œil. Tu l'essuies discrètement.

« — I need five minutes, râcles-tu en conclusion. Tu ranges même ton arme en guise de bonne foi. Please, let me in. »
Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
That sign won't stop me because I can't read.Seriously? Ryker roula des yeux. “Well, like I told you : we’re closed. You deaf too?” Son réservoir de patience s’était vidé plus tôt lorsque les plans de la journée avaient tourné au vinaigre. Il se fichait que la fille lui disait s’être déplacée pour lui : qui d’autre viendrait-elle voir ? Il n’y avait que lui et Nate pour s’occuper du garage — une chance sur deux que chaque visiteur se pointe ici pour Ryker.

Il s’apprêtait à entrer chez lui et lui claquer la porte au nez quand elle se mit à prononcer son ancien matricule de chez CERBER. Où avait-elle trouvé cette plaque ? Sourcils froncés, il se retourna vers l’inconnue pour la regarder. Vraiment la regarder. Mais son visage s’était soudainement transformé en canon de revolver.

L’instinct de Ryker le poussa à lever les mains devant lui en signe de soumission avant de s’immobiliser. Ce n’était pas qu’il craignait pour sa vie : il attendait juste le bon moment pour prendre le dessus. “If I were you, I’d put that gun away before someone gets hurt,” avertit-il calmement. Il était clair que par someone, il ne parlait pas de lui. Il avait vu pire qu’un revolver pointé en sa direction ; celui-ci était presque une blague en comparaison.

Il demeura immobile malgré les gestes qui le poussaient à rentrer. “You're clever, you know that I've too much mods. You know that you have no chance, so don't act like a jerk, okay ?” Son assaillante était bavarde. C’était le bon moment pour— “Mom told me that you could be a dick, especially when you're in that grumpy shitty mood, so..

… What? Ryker aurait dû ignorer les paroles de la jeune fille et la désarmer comme il avait l’intention de le faire, mais il se vit plutôt plisser des yeux en tentant de comprendre ce qu’elle essayait de lui dire. “Pretty sure you’ve got the wrong person here, kid.” Elle parlait comme si elle le connaissait, comme si elle l’avait cherché toute sa vie. Mais Rye ne voyait pas comment c’était possible. Elle devait vraiment le prendre pour quelqu’un d’autre.

I need five minutes. Please, let me in.” La fine pluie ruisselant sur leurs visages rendait difficile la distinction entre les gouttes tombant du ciel et des larmes s’échappant de ses lacrymales. Mais étrangement, la fille semblait sincère dans sa supplication. Ryker soupira lorsqu’elle rangea son arme en guise de bonne foi. “Fine,” concéda-t-il à son tour. De toute façon, sa journée était déjà ruinée ; qu’est-ce qu’une plaie en plus allait vraiment changer ? “Point that gun at me again, and I’m the one who’s gonna beat the shit out of you. Got it?” Elle pensait qu'il n'avait aucune chance contre elle ? Qu'elle essaie donc.

Il se poussa sur le côté pour laisser l’étrangère entrer en premier. Il suivit le pas puis referma la porte derrière lui avant de croiser les bras. “'kay, you’ve got five minutes.” Pas une de plus.
@Lucy Hall
Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME

(UN)WANTED
ft. @Ryker Hall

TW : ARME À FEU.

La tension s’évapore quand tu daignes enfin baisser ton arme à feu. Pourtant, sans ça, difficile de croire que tu aurais son attention. Du même bois, vous êtes faits : ça remet en cause tous tes aprioris. Tu pensais que tu allais être déçu, le trouver trop lassant, trop têtu, trop cassé. Tu pensais que tu allais tomber sur l’ombre de celui que les rapports militaires glorifiaient. Tu pensais tomber sur un inconnu, que tous tes rêves d’adolescente allait s’y briser, sur le tranchant de sa mâchoire et sur la fermeté de son caractère. Et pourtant, ton instinct s’accorde à lui, comme un lien fictif et fantasmé. Nul miroir n’aura été plus déroutant que celui-là. Ça fait bizarre de savoir ce qu’on va devenir en vieillissant.

« — Point that gun at me again, and I’m the one who’s gonna beat the shit out of you. Got it?
Got it. »

Il te laisse rentrer et malgré toute la stupeur et la nervosité du monde, tu n’hésites pas à lui emboîter le pas. Tu perds ta première minute à perdre ton regard sur le monde de Ryker. Curieuse, tu flânes, sans rien toucher, avec le respect qu’on accorde au musée. Tu t’imprègnes une peu des odeurs, de l’endroit, de la façon dont les choses sont à lui. C’est un inconnu, total, et tu cherches à t’approprier un peu plus l’image que tu te fais de lui. Tu veux apprendre à le connaître et peut-être que ce que tu as lui dire risque de le braquer. Alors, s’il t’envoie chier et qu’il disparaît, encore, tu aimerais avoir le plus d’info sur lui pour enfin en faire ton deuil.

« — You should take a sit, conseilles-tu et tu n’as pas l’air de déconner. It might be a shock, trust me. »

Tu aimerais t’asseoir, toi aussi. Mais, tu as trop d’impatience dans les gambettes pour les plier. Elles sont comme deux bâtons rigides, qui te tiennent là, alors que ton corps menace de tomber en arrière.

« — Okay, so. »

Ta petite visite sommaire de l’entrée du garage s’arrête. Tu tournes ton menton, tes yeux et ton attention sur Ryker. Tu prends une inspiration, sévère, et tu ne perds pas plus de temps avant de te lancer.

« — Twenty-six years ago, you met a girl called Sam, commences-tu. Samantha Dietrich. Maybe you were living next to Detroit, Michigan. »

Tu joues avec tes doigts. La nervosité se distille dans tes phalanges, les blanchit. Ton regard braqué sur lui ne bronche pas et pourtant, le moindre trait sur son faciès pourrait te retourner le cœur.

« — She fell in love with you, romantic shit ; and you two did what adults do when they’re attracted to each other. »

Tu t’emmêles un peu les pinceaux. T’es jamais gênée à lâcher une blague de cul. Par contre, tu avais jamais pensé au procédé que tes parents avaient employé pour te foutre au monde. C’est un peu comme si jusque-là, dans ta tête, tu étais d’immaculé conception. Image naïve qui se brise, joues qui se rougissent, bafouilles intempestives : et toi qui finit gênée, monstrueusement.

« — Anyway, what I am trying to say is that… »

Tu te dégonfles, un peu. Les larmes te sont montées aux yeux. Un peu trop d’émotions : tu sens la chaleur te monter à la tête. Il va te prendre pour une dingue, si c’est pas déjà le cas. Tes mains cybernétiques couvrent ton visage, remontent sur tes cheveux et grattent l’arrière de ton crâne. Tu pousses un soupir. Un soupir si épais qu’il raviverait un ouragan dans la bâtisse. La frustration te cramponne les joues et tu finis par dégobiller un :

« — Oh God, fuck you Ryker. »

Cent pas, tu tournes sur toi-même. Et tu te lances.

« — I am your fucking daughter, lâches-tu avec toute la simplicité dont tu peux faire preuve. My name’s Lucy, Lucy Hall. »

Tu t’es plantée, dans le sol, droite. Tu as levé les bras, comme si tu concluais un tour de magie. Tes membres retombent mollement le long de ton corps, un quart de siècle de fatigue accumulée pour cette quête.

« — I was looking for you since I can understand shit like this, rajoutes-tu, la voix cassée. So, don’t tell me that I am wrong, ‘cuz I will drown you with more proof that you think. »
Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
Cinq minutes, que Rye avait dit. Et il comptait bien s'en tenir à sa parole, convaincu qu’il n’aurait rien à gagner de cet échange.

Lorsqu’il se retrouva à l’intérieur en compagnie de la jeune femme, Ryker ne la quitta pas une seconde du regard. Le tic tac de l’horloge accrochée au mur comblait le silence tandis que l’étrangère semblait prendre le temps d’observer les lieux.

Four minutes.”

L’homme ne se gênait pas pour bien faire sentir à l’intruse que sa présence n’était pas la bienvenue.

Quand enfin elle se mit à parler, lui suggérant d’abord de prendre un siège, Hall leva le menton en guise de défiance. “I’ll be fine.” Pas question, surtout, de baisser sa garde quand il venait déjà de se faire menacer au pistolet l’instant plus tôt. “Just worry about yourself.” S’il sentait venir le moindre signe d’agression, il n’hésiterait pas à bondir.

À la mention d’une fille dénommée Sam, Rye haussa les épaules. “Doesn't ring a bell.” Pas qu'il faisait preuve d’effort particulier pour se rappeler. La mère en question n’avait pas tort : he could be a real dick when not in the mood. Pourtant, l’invitée se montrait persistante.

Samantha Dietrich.
Detroit, Michigan.
Vingt-six ans plus tôt.

Ah, peut-être que ça lui revenait… un peu. Une jolie Russe rencontrée lors d’une semaine de congé. Quelques regards échangés au bar, un verre partagé, une chambre d'hôtel conquise.

Sans aucun engagement.
Pour Ryker Hall, du moins.

Il ne savait pas ce que Samantha — Sam — était devenue. Il n’avait jamais cherché à savoir. Elle avait été une douce distraction, une parenthèse dans ce chapitre de sa vie à l’armée. Rien de plus.

Mais pourquoi est-ce qu’une fille dans la vingtaine venait aujourd'hui cogner à sa porte pour mentionner Samantha Dietrich ?
Et surtout, comment savait-elle ce qu’elle racontait ?

Peu à peu, le puzzle se reconstruisait. Mais l’esprit de Ryker était dense à pénétrer — peut-être préférait-il ne pas y penser — et celle qui n’avait que cinq minutes pour faire valoir la raison de sa visite commençait à manquer de temps.

Elle finit par lâcher le morceau, noir sur blanc. I’m your fucking daughter. Lucy Hall, qu’elle s’appelait.

Shit.

Ryker se couvrit la bouche d’une main le temps d’assimiler l’information. Difficile de rester dans le déni quand les preuves étaient au rendez-vous. Cette Lucy lui assurait d’ailleurs qu’elle en avait des milliers d'autres dans la poche.

Fuuuck...

Il se laissa tomber en position assise sur le canapé, les coudes appuyés sur les cuisses, la tête entre les mains.

Il n’avait jamais voulu d’enfant. Et voilà qu’une progéniture surprise était apparue au pied de sa porte, littéralement. Qu’était-il censé faire ?

Quelques secondes s'écoulèrent en silence avant qu’il ne relève la tête vers Lucy.

Okay. Fine. You’re my daughter,” céda-t-il comme si une partie de lui refusait toujours d’y croire. “What exactly do you want from me?

Cet entretien allait sûrement s’étendre sur plus de cinq minutes, finalement.
@Lucy Hall
Contenu sponsorisé
CORPS
ESPRIT
ÂME