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holding out for a hero (theodore)
(#) Mer 8 Nov - 8:17
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« Yep, ils ont une barre de Pole Dance. » Qu'il confirme avec le regard brillant d'un gosse qui vient de faire partager une nouvelle découverte incroyable à son pote. « T'imagines ? Leur bus a plus d'options que notre salle à la Tour... »
Bon non, il exagérait peut-être un peu... Une pièce à la domotique de pointe, avec un système de cartographie holographique, des écrans d'une définition incroyable, des technologies militaires de pointes, mais... pas de barre de pole dance. Un scandale abyssal qu'ils s'apprêtaient à régler dès ce soir donc.
Les revoilà dans le bus. Théodore plissa les yeux, à peu près persuadé qu'ils se faisaient arnaquer à payer deux mille balles pour une paire de pompes moches. Il n'eut même pas vraiment le temps d'expliquer à Jeremiah qu'il avait filé tout son fric pour payer les fringues que l'intéressé s'éclipsait pour aller s'occuper de la barre.
« Bon heu... J'espère que t'as Paypal. Ou Argo Secure Pay ? »
Un peu plus loin, il y a quelques grincements, quelques craquements, et un bruit un peu douteux. Jeremiah venait d'achever sa part du marché. Théodore lui, en était à devoir ajouter @SmokinSexyStylishDude125 pour lui faire son virement.
« C'est bon, t'as la barre ? » héhéhé « Enfin... on se comprend » héhé.
Surpris à rire comme un demeuré, il s'efforça d'en revenir à sa transaction en râlant un peu de voir le temps que mettait l'appli bancaire à accepter son empreinte digitale et son code. D'ailleurs... depuis quand est-ce qu'on lui demandait des confirmations pour une somme aussi risible que 2000 balles ?
« Ah merde... j'ai p'tete mal compté les zeros. Bon SmokinSexyStylishDudechépucombien, j'te fais confiance pour verser l'excédant à une association. Ou non, tu peux tout garder et te payer des implants capillaires. Tu vas en avoir besoin, Voldemort. »
Il lui avait tapoté le crâne. Voldemort / agent 47 accepta volontiers. Il faut dire que son wallet venait d'être crédité de 20 000 Lion Coins. Avec ça, il pouvait accepter quelques surnoms un peu limites.
Théodore, visiblement très content salua l'assemblée, en distribuant clin d'oeil et tapes amicales sur son passage, et même « C'est bon, pas besoin de chialer... » à cette pauvre Machine qui vivait définitivement une fin de soirée compliquée.
Retour à la fourgonnette. Les portes arrière ouvertes permettent une découverte visiblement très alléchante pour Jeremiah.
« Tu sais qu'avant de me prendre la rouste du siècle, j'me suis battu avec un mec qui avait de la viande ? » qu'il commenta en se grattant la tempe. « Mais en tous cas ça en fait de la prot' là. »
Paroles d'experts, ouaip. Quant à l'emplacement où mettre la barre une fois sur place, il haussa les épaules. Il n'avait pas spécialement réfléchi à ce genre de détails.
« Sinon pour l'endroit où on peut la mettre, on pourrait la fixer au milieu de la table, qu'est-ce que t'en dis ? »
Retour dans la camionnette, et direction la Tour. Une carcasse ici, une barre là. Les voilà qui s'approchent des portes. Wolfman et son bœuf, Théodore et la barre de Pole Dance sur les talons. Un peu trop d'entrain de la part du phare de l'humanité l'amena à être stoppé net dans sa progression quand la barre se bloqua en travers et l'empêcha de passer les portes.
« Mais... mais putain qui est le con qui a fait des portes aussi petites aussi ? »
Forcer comme un débile profond n'étant pas la solution, il lui fallut quand même cinq bonnes secondes pour reculer, et faire passer l'objet en le pointant vers l'avant. Il ronchonnait encore lorsqu'ils atteignirent les ascenseurs en saluant Berny et en ajoutant des explications qu'il trouvait tout à fait pertinentes.
« Travail de nuit. On a des recherches ultras poussées à faire sur ces trucs. Continue de faire du bon boulot ! On se charge du nôtre. »
Un regard entendu, un pouce levé, et les voilà qui disparaissaient dans la cage d'ascenseur pour un moment d'attente un peu étrange. Ça sentait la viande. Et l'alcool. Et les problèmes, un peu.
« Tu vas manger ça cru ? Parce que j'me disais, on peut aussi se servir de la barre comme d'une broche. C'est dommage que l'apprentie que pouvait se changer en magma a fait une overdose, on aurait pu l'appeler pour la cuisson. »
Si lui songe à la nourriture, Jeremiah a de son côté une idée de génie en se rappelant qu'ils n'ont plus rien à boire. Et tous les sportifs du monde savent qu'il est important de toujours rester parfaitement hydraté ! Forcément, Théodore ne pouvait qu'approuver, amenant sa main à venir tapoter l'épaule du loup.
« Tu crois que le psy il se met des caisses quand il est ici ? Hop... encore un verre pour fêter la dépression de Serna. Bim... cul sec pour le complexe de supériorité de Watson. Et interdit de causer de la bipolarité de la dinde Wingfield sans finir la bouteille. »
Les portes s'ouvrent sur l'étage vide. Hypérion prit une grande inspiration et se faufila par l'ouverture, en venant coincer la barre en diagonale pour maintenant les portes ouvertes. Sait-on jamais.
C'est d'un pas un peu hasardeux donc, qu'il s'enfonça dans le couloir en coulant un regard sur l'open space et afin d'aller fouiller les bureaux sans grandes hésitations, s'arrêtant ici et là sur les objets personnels qu'il pouvait trouver. Il mit une peluche de Siren dans une poubelle... crayonna une moustache sur une photo d'Orion, dédicaça quelques photos de lui et se retrouva à allumer un ordi au hasard en tapant le code du post-it collé à côté de l'écran pour déverrouiller le poste.
« La sécurité laisse à désirer si tu veux mon avis. »
Clic droit. Thème et apparence. Modifier le fond d'écran... rien d'intéressant dans les choix proposés. Il glissa naturellement sur le navigateur web, tapa tout aussi naturellement Hyperion et Wolfman pour trouver un fond d'écran adapté et …
« Tu savais qu’y avaient des fanfictions de nous juste en tapant des trucs aussi simples ? Eeew ! Je veux pas avoir pourquoi dans celle-ci j'suis habillé en chaperon rouge... »
Hop, un nouveau fond d'écran d'eux deux lors de la présentation des costumes de 2005, quand il avait encore l'air d'un minot avec les cheveux mi-longs, le visage tout glabre. C'était de bien meilleur goût qu'une photo des gosses de l'employé qui utilisait ce PC, sérieusement.
« Tu penses que je devrais me laisser repousser les cheveux ? »
Trois postes plus loin, il avait déjà oublié la raison de sa présence à cet étage, et il était tombé sur un ordinateur sur lequel le mot de passe d'un compte Argo Messenger était sauvegardé dans le navigateur. Il en profita pour rédiger quelques messages cryptiques ( Non, c'était juste ultra beauf et insultant )
« T'as trouvé la bouteille du psy alors ? » Parce qu'en vrai, maintenant qu'il y pensait... « J'sais plus si j't'ai dit, mais j'ai des bouteilles dans mon bureau sinon. Des trucs qu'on m'a offert qui ont l'air de valoir cher. » Et qu'il avait déjà un peu attaqué avec l'aide de June, la dernière fois.
(#) Mer 8 Nov - 15:03
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S’il va manger ça cru ? “Bien sûr, quelle question !” rétorque le bouffeur de viande, qui continue de porter l’énorme carcasse sur une épaule. “Y a rien d’mieux. C’est frais, ça s’mastique, ça dégouline de sang comme si y avait une petite sauce, et le goût, Theo, aaaah le goût. Y pas meilleur. Enfin si ! Quand ça vient d’être tué. Ça, c’est le pied ultime - d’ailleurs, les pieds, c’est sous-coté. … bon j’dis ça… j’dis rien, bien sûr, ahah, jamais essayé, ahah.” Jeremiah arrête là son monologue passionné et pas du tout suspicieux pour pouffer de rire sous sa moustache. “En broche, putain, j’aimerais bien voir ça. Bon, tant pis pour Magmar ou j’sais plus quoi c’était son nom, on va bien trouver des allumettes… ou un briquet !” Une idée des plus inspirées qui aurait fait sauter au plafond Berny ou quoi que soit son nom à lui aussi.
“Mec, la moitié des ronds d’cuir de la Tour se mettent des caisses, c’est obligé. T’as vu le travail qu’ils font ? C’est torché avec le cul tout ça,” rouspète un Wolfman débraillé, ses pompes moches aux pieds et une tranche de bœuf sur l’épaule. “Hé ! Arrête avec la dinde Wingfield putain !” s’ébroue-t-il encore, cachant difficilement son ricanement. C’est pas comme s’il ne les entendait pas se tartiner le râble depuis vingt ans, ces deux-là ; au fond, ça a toujours beaucoup amusé Jeremiah d’assister à leur embrouille sans fin, assis au centre comme un arbitre en plein match de tennis.
Les portes ouvertes, et bloquées par Theodore et sa grosse barre ((blague inépuisable)), Jeremiah dépose doucement sa carcasse à côté de l’ascenseur, comme s’il s’agissait de son âme sœur à qui il vouerait toute (ce qu’il peut de) sa délicatesse. “Attends-moi là trésor, j’reviens…,” lui ronronne-t-il, une petite tape amoureuse sur le flanc de sa viande délicieusement lisse. Tandis que Theo s’affaire à… à quoi s’affaire Theo, d’ailleurs ? Jeremiah le lorgne en coin, déambulant dans le couloir longeant l’open-space en question, direction le bureau du psy, un sourcil perplexe haussé sur une noisette. “Ah tu vois. C’est torché avec le cul tout ça,” réagit-il au manque de sécurité flagrant.
Il manque se prendre les pieds dans un gros câble de chantier, resté là le temps que les innombrables travaux à la Tour soient terminés. “Putain !” Après avoir manqué se croûter, il donne un coup de godasse (toujours aussi moche) au dit gros câble. “Nique ! R’garde-moi ce bordel qu’ils nous ont mis !” Qui ça ? “Enfoirés d’terroristes de mes deux.” Ah, oui. Et puis pas content, en plus de ça, le Wolfman. Bougon le temps de réduire la distance qui le sépare du bureau du psy, il finit par se marrer, à moitié caché par la porte qu’il traverse, à la mention des fanfictions. “Ah ouais ! Elv m’en lit parfois. J’crois qu’ça l’excite.” Il en est même sûr. Elle cache bien son jeu, sous ses sourires sardoniques et ses moqueries en cascade à chaque fin de lecture, mais n’empêche que : elle les lit. Et quand on lit un truc, hein, c’est qu’on a envie de s’y accrocher la rétine. Puis pourquoi elle materait le cul de Theodore comme elle le fait, sinon, chaque fois que le leader s’exaspère de leurs discussions et tourne les talons ? Sûr qu’elle lui mate le cul à lui aussi, d’ailleurs. Dans la mesure où mater n’est pas tromper, ni foutre en l’air vingt ans d’amitié platonique. C’est juste… bah, du bon goût. En toute modestie.
Le bureau du psy est… comme un bureau de psy. Jeremiah entre là-dedans à la manière d’un éléphant entrant dans un magasin de porcelaine, jetant des regards de brute ici et là, sans grande considération pour les éléments sophistiqués qui peuvent s’y trouver. Il lâche un gros rire à la mention du chaperon rouge, répondant un peu plus fort pour que sa voix arrive jusqu’à Theodore. “Bon bah voilà ! Tu sais comment recycler tes slips rouges de Noël maintenant !” Un doigt vient asticoter les billes en métal d’un drôle d’engin, style boules de Geisha alignées les unes à côté des autres et soutenues par une petite structure, qui se mettent à taper en rythme, poussées par la force de Newton ou quoi que soit son nom et son théorème à la con (il n’a jamais rendu l’illustre Atom fier de quoi que ce soit, rappelons-le). “Bizarre… j’crois qu’il a des jouets pour adultes sur son bureau… il est bien psy, hein, on est d’accord…?” Lui aurait-on caché le recrutement d’un sexologue…? Alors là, pas cool.
Continuant son inspection, Jeremiah avance plus loin dans le bureau, ouvre les tiroirs, fouille, soulève des dossiers, en jette par terre, se plie jusqu’aux buffets, qu’il éventre également, bazardant de ses bras de rustre tout ce qui entrave ses dignes recherches. A ce stade, ça tient davantage du pillage. “Euuuuuuuuuuuh,” commence-t-il, maintenant qu’il est question de l’esthétique capillaire de son bro, un euh à rallonge de mec que ce genre de tergiversations passe complètement par-dessus le ciboulot. “J’sais pas.” De quoi aider Theodore, tiens. Une pogne agrippe ce qu’il croit être un litron de vin savamment caché derrière une pile d’autres dossiers chiants, mais ce n’est qu’une bouteille de limonade. Le grand sourire victorieux de Jeremiah s’écroule. “Pfff.” Il se relève, dégoupille la capsule, et boit une longue rasade, non sans ennui. Quand il a terminé de boire la moitié du litre, il s’y passe un coup de patte et repose la limonade entamée sur le buffet, laissant quelques marques humides sur le bois.
“Ouais ça t’allait bien ? Bon ça donnait une sale gueule à tes figurines mais on a fait des progrès maintenant. R’garde moi, ils me ratent presque plus sur ma carnation.” Voix peinarde pour une moue sarcastique. Inutile de dire qu’on le rend plus pâle, ou plus foncé, selon les publics ciblés, inutile de dire aussi combien, au-delà de le faire chier, ça lui flanque un rien d’humiliation dans la tronche. Inutile. Ce sont des choses dont il ne parle pas, jamais, et c’est bien pour ça qu’il esquive des personnes comme le psy d’Icarus. “Mais bon, c’est pas pratique les cheveux longs. J’ai essayé une fois pour un épisode de Noël, t’sais, quand ils m’ont fait jouer au gentil pirate complètement timbré qui affrontait Le Casoar ? Bah : bien relou. Ça m’tombait non-stop sur la gueule, j’y voyais rien, et j’te raconte même pas pendant les cascades. Nan, tu tiendrais pas un jour avec des cheveux longs maintenant. 'pis Elv arrêterait pas de te les tirer… oh remarque… ça serait marrant ça,” conclue-t-il en se bidonnant en effet.
Il se retrouve assis dans le fauteuil du psy, un Où est Charlie tiré du bazar (bien rangé… avant qu’il y foute son bazar à lui), les jambes croisées sur le beau bureau. A l’aide d’un gros feutre, il dégomme le jeu en deux-deux avec ses super-réflexes, sabotant les pauvres tentatives futures du psy et par là-même gâchant son plaisir. Quand Theodore le rappelle à l’ordre en la ramenant à leur préoccupation première, Jer décroche ses quilles entre elles et bascule vers l’avant, lâchant sa rapine pêle-mêle sur le bureau. “Ah ! Euh, non. Juste de la limonade.” Une photo a glissé du Où est Charlie, photo vers laquelle il jette un regard distrait, considérant la photo du couple comme un élément banal.
Laissant en plan son désordre, il ressort du bureau et prend les escaliers en bout de couloir, direction le bureau de Theodore, qu’il connaît déjà beaucoup plus : sans même avoir eu à demander où se trouvent ses offrandes, il arrive devant une armoire énorme et l’ouvre en grand. Plusieurs objets lui tombent dessus. L’armoire est pleine à craquer. “Putain il a plus de cadeaux que moi…?!” s’offusque-t-il faussement, se marrant déjà, le nez à fouiller dans les dizaines de sacs de marques où se tassent indistinctement parfums, boissons protéinées, montres, stylos, chaussures, téléphones, crèmes de jour, et de nuit, soins capillaires (ah ! encore) et trophées en tous genres, dont ceux des plus beaux dorsaux de la côte Est (mais que de la côte Est, d’où, sans doute, la mise au placard littérale dudit trophée). Tombant finalement sur deux énormes bouteilles de champagne hors de prix, taille salmanazar, il se les carre dans les pognes, tape un petit coup de pompe dans la porte de l’armoire pour la refermer (sans succès) et ressort une seconde fois, direction l'étage en dessous.
“C’est bon ! J’ai de quoi vraiment nous hydrater.” Pas comme la limonade nulle, là. “Bon j’en ai laissé une, elle était déjà bien entamée - M’sieur l’Irréprochable.” Vraiment, ça l’a surpris. Bientôt il va apprendre aussi qu’Orion a une man cave cachée dans son bureau, ou qu’Arcelia est un loup-garou déguisé (déjà qu’elle sort les griffes comme lui…). “On peut y all-” Arrivé à côté de Theodore, ses deux 9L à bout de bras, il se penche, observant ce qu’il fait. “T’es un gros gamin,” qu’il lui lâche, mais, vous savez, avec un sourire pas moins puérile. Jusqu’à ce que ses yeux s’écarquillent sur une nouvelle idée de génie (toujours pas). Déposant sans douceur les deux litrons de champagne sur le bureau investi, il attrape une chaise voisine et pose ses fesses dessus, roulant jusqu’à Theo dans un dérapage contrôlé. “Mec mec mec ! On d’vrait faire un compte Argo à Arcelia ! Elle a pas d’compte nan ? Mais nan elle en a pas !” Son gros doigt martèle vigoureusement l’immense tapis de souris aussi moche que ses pompes (tuné comme une bagnole de redneck). “Vaz-y, allez, roooh, allez ! Et on l’appelle @ANGRRGRR rapport à t’sais…” Non, il sait plus… “Ah si ! Angrbada… non… Angrada… non… Angrbodéga…?”
(#) Mer 8 Nov - 18:10
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Son air songeur de boy scout qui aime froncer les sourcils pour se donner un air tourmenté l'accompagna un moment pendant l'ascension. Il méditait sur les affirmations de Jeremiah. C'est vrai que le boulot laissait parfois à désirer ici. Et qu'une tendance à la picole expliquerait sans aucun doute possible les raisons des couacs auxquels ils avaient pu assister.
« Crois-le ou pas, mais même la maintenance des ascenseurs est craignos en plus. Maintenant que tu le dis, j'me demande s'ils tapent pas dans les bidons d'alcool ménager. Et pis la sécurité, mon gars. La Tour des Sept, n'importe qui peut entrer sans problème. »
La preuve. Ils étaient là, eux.
Bon certes. C'était les boss ici. Personne ne pouvait rien leur dire. Mais Berny n'avait pas non plus brillé de par son professionnalisme.
« Elvira te lit des fanfictions sur les Sept ? Sérieusement ? » Il était occupé à changer la langue d'un système d'exploitation et riait un peu tout seul de voir la version slovaque du menu démarrer. « Si ça s'trouve, elle te nique parce que c'est des Fanfictions qu'elle écrit et qu'elle te fait tester pour savoir si elles sont à la hauteur ou pas. Ce serait bien son genre à celle-là. Elle me saoule tellement. Un jour, ça va mal finir et j'vais la pulvériser. » qu'il assure, toujours prompt à s'agacer du comportement de la Sirène pour à peu près toutes les raisons possibles et imaginables.
Et quand ça n'était pas Elvira, c'était Rhys qui était dans son collimateur. Il était toujours sûr et certain qu'Aegis cherchait à lui piquer sa place.
D'ailleurs, il trouva dans un tiroir une autre figurine qu'il balança dans la poubelle avec les ( trop nombreuses d'après lui ) autres qu'il avait trouvées.
« Hey tu sais comment on dit corbeille en Russe ? »
Lui non plus ne savait pas, en tous cas.
Il s'était cru malin, mais tout était maintenant écrit en cyrillique face à lui. La tuile. Il expédia une poupée Siren dans la poubelle, et plaça côte à côte deux figurines de Ladyhawk et Wolfman non sans avoir joué un peu avec les deux en donnant une petite voix aiguë à Bonnie en citant sa catchphrase habituelle accompagnée des grognements martiaux du Loup Garou et...
Et Jeremiah justement lui parlait d'autres jouets, bien plus adultes. Et des slips de Noël.
« Nan mais sérieux c'est qui qui t'as parlé de ça ? C'est Adara ? C'est ultra bizarre que tu sois au courant. »
Se défendit-il assez mollement preuve qu'il avait assez peu de gêne avec ce genre de choses, dans le fond. C'est que pour être gêné, il faut avoir des complexes. Et quand on est le phare de l'humanité, on en a aucun.
« Par contre si le psy s'enfile des trucs avant nos sessions j'aimerais le savoir. Parce que ça changerait radicalement le sens des questions épineuses " On devrait voir ça plus en profondeur, Monsieur Newman. héhéhé..." » Ouais héhéhé... « OH ! Hey tu crois que Garnier elle planque de la weed dans son local ? J'suis sûr que y a pas que des trucs qui puent la grand-mère dans ses pots pourris pour stimuler le Ki. Et son bâton de la vérité j'suis sûr qu'il peut se démonter et que c'est une pipe à crack. »
Bon, concernant le dilemme capillaire, Jeremiah ne fut pas d'une grande aide en revanche. Quoiqu'à la mention des figurines dégueulasse auxquelles il avait eut droit, c'était un coup au but. Il claqua sa langue contre son palais, encore un peu amer.
« Ouaip... elles ressemblaient à celles d'He-Man. »
C'est que même la peinture du costume était à chier. La seule chance qu'il avait était qu'il n'avait jamais eu droit au cliché du slibard par dessus le pantalon. Dieu merci, les pros du design avaient toujours esquivé cet écueil là le concernant.
L'écueil des teintes de peau en revanche, ils ne l'avaient pas esquivé pour Jeremiah et Rhys. Alors évidemment, il préféra ne pas trop s'étendre sur la question. Parce qu'il savait que le sujet était épineux.
« Ouais nan t'as p'tete raison les cheveux longs c'est pas pratique pour se battre. J'les attachais avant, mais en vrai... c'était chiant. Et quand je volais, ils se frottaient les uns contre les autres si j'allais trop vite et ça faisait accumulateur d’électricité statique. On m'faisait des blagues sur le coup de foutre à chaque fois que je frôlais quelqu'un. J'étais obligé de décharger sur Sloane et ses assistantes pour éviter ce genre de remarques chez les fans et les journalistes. »
Il marqua une pause, plissa les yeux et...
héhéhé
« Décharger l'électricité statique hein. Je te connais »
Il n'empêche que le souvenir de l'épisode de Noël le fit quand même un peu marrer.
« C'est pas dans cette merde qu'ils ont fait se rencontrer Orion et le Sphynx ? "Oh la créature hybride de légende. Prends garde, Je suis Megamind !" »
Petit ricanement de hyène. Il ouvrit un autre tiroir et tomba sur une vieillerie. Une poupée de Valkyrie première du nom qu'il observa avec un air plutôt songeur en perdant un peu de son sourire.
« J'avais oublié ta tenue à la con à toi... »
Enfin toi, elle. Pas toi Jeremiah. Il parlait plus pour lui-même qu'autre chose. Et sans trop faire attention à la présence de son bro dans les parages il étendit la main gauche, déposa la poupée dessus et laissa son épiderme s'échauffer afin de faire lentement fondre le plastique et de réduire Alice en un simple petit tas liquide et...
« … oh ça va j'suis pas un si gros gamin que ça... »
Il avisa les bouteilles, son sourire s'étala un peu.
« C'était pour remonter le moral de Kitanovic avant le concours. Elle était nerveuse. Et j'allais pas la laisser picoler toute seule. Je laisse pas les gens dans la galère moi. » Qu'il se défendit au sujet de la bouteille entamée. Une preuve que Jeremiah était un optimiste d'ailleurs, s'il la voyait à moitié à pleine alors qu'elle pratiquement vide.
Et Jeremiah a finalement ce genre d'idée incroyable que peu peuvent se vanter d'avoir dans leur existence. Théodore se figea en l'entendant, pivotant lentement sur sa chaise avant de lever l'index pour le désigner.
« Toi, t'es un putain de génie. »
Prit d'un fou rire de gosse, il se retrouva devant l'écran à ouvrir le site de l'Argo, à grincer quelques quintes d'hilarité à entendre Jeremiah prononcer le nom de la géante. « Angrboða . » Qu'il le corrige. Et avant d'avoir droit à un commentaire « C'est à moi qu'ils ont demandé de faire le discours d'accueil et de présentation de Valkyrie II. »
Bande d'enculés, qu'il se retient d'ajouter. On lui avait demandé à lui de vanter pendant vingt minutes les mérites de celle qui allait remplacer sa fiancée morte quelques semaines plus tôt. Et il l'avait fait. Comme un putain de clébard docile. Le bon petit soldat s'était exécuté pour présenter la géante. Celle qui apporte le Chagrin. Sérieusement... c'était à croire que les branleurs des scripts étaient tous des putains de maboules sadiques...
« Comme elle a toujours l'air agacé... qu'est-ce que tu dis de... » héhéhé «... @Angryboudin ? » héhéhé c'est qu'il est fier, le Théodore. Et qu'il n'a plus honte de rien et le voilà le nez pincé à retenir un rire d'abruti, les yeux déjà pleins de larmes.
(#) Mer 15 Nov - 9:52
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Kitaqui ? Jeremiah a un pli de babines confus à l’entente du nom de June, qu’il ne connaît que pour être June, ou Héméra, ou même rien, car la donzelle l’indiffère depuis le premier jour. Il sait seulement qu’elle ne l’aime pas, non qu’elle ait jamais osé le lui dire en face, mais on peut difficilement lui cacher ce genre de chose, surtout quand c’est aussi palpable ; il est possible qu’il s’en amuse avec un certain sadisme depuis, en l’ignorant notamment comme le connard qu’il peut être. Et dire qu’elle est candidate pour remplacer sa femme.
“Ah oui, voilà, comme tu dis,” rétorque-t-il à l’énonciation parfaite du pseudonyme d’Arcelia, un peu trop gutturale à son goût pour qu’il ait envie d’imiter Theodore de sa bouche pâteuse aux relents fainéants. “Ouais… ouais, c’est vrai,” ajoute-t-il, dès lors d’un air moins détaché, quand Theodore lui rappelle cette fois terrible et mondialement télétransmise quand on l’a obligé à présenter la successeuse d’Alice, quelque jours seulement après la mort de celle-ci. Ses traits se tirent sur une expression étonnamment grave, perdant momentanément de ses allures joviales et débonnaires pour plonger avec Theodore dans ce souvenir qu’ils ont en commun. Jeremiah n’arrive à rien dire d’autre, conscient que la réminiscence a plongé le leader dans un inconfort lui aussi palpable.
Il pourrait presque le sentir, son bande d’enculés sagement resté dans son crâne.
Bande d’enculés, ouais.
Un ricanement finit par percer la ligne scellée de ses lippes hispides, qui s’étirent enfin sur un nouveau sourire pas moins puérile que les autres alignés jusqu’ici. “Angryboudin,” répète-t-il comme un écho dégénéré sonnant dans ce fameux crâne bien rempli du leader. Lui ? Le raisonner ? Non mais vous l’avez vu ? S’il y a bien une chose dans laquelle il excelle, c’est entraîner les autres dans sa chute. “Vas-y, inscris-la.” Il tape d’une pogne convulsive à côté du clavier usurpé, excité comme un gamin de cinq piges à l’idée de créer ce compte très officiel et très sérieux de leurs mimines. “Vrai qu’elle a toujours l’air d’faire du boudin. Tu crois que c’est le froid qui lui est monté à la gueule ? Si ça se trouve elle a le visage congelé et on a même pas fait gaffe…” Il appuie son coude sur le bureau de Theodore, la mâchoire plantée dans sa pogne, l’œil distrait regardant l’écran sur lequel la magie de Theo opère.
“Après, franchement… ils auraient pu lui choisir autre chose que Valkyrie deux. On dirait qu’ils l’ont fait exprès, personne n’aime être le gros nanar qui succède au premier film. ‘fin j’dis pas qu’elle est un gros nanar, hein, elle fait son taf comme tout l’monde. Mais ça sent l’réchauffé. Enfin non du coup… vu qu’elle glace des trucs…” Il se remet à ricaner comme un couillon. L’autre bras est resté allongé sur le dossier de son fauteuil tandis que Theodore en est à confirmer que, non, il n’est pas un robot, et qu’il sait reconnaître toutes les images de chèvres que l’IA lui envoie dans la gueule comme un défi de quête. “Mec, mais c’est pas une chèvre ça…!” Sauf que si. C’est validé. Jeremiah hausse les sourcils, surpris mais sans plus. La dernière fois qu’il a mis les pieds loin de la ville remonte à… jamais, ahah. Exit ce putain de pensionnat écossais où il se caillait les miches, bien sûr.
“Hé,” qu’il grogne, derrière ses babines aux zygomatiques indéfiniment épinglées, cherchant à attirer l’attention du Community Manager improvisé de leur collègue. “Elle et toi…” L’œil se fait lubrique, brillant au-dessus de son sourire graveleux. “C’est déjà arrivé ?” Et vu qu’il cause à Hypérion, Phare de l’Humanité à la respectabilité notoire, de préciser avec une simplicité de ton, elle bien adulte - mais certainement pas pudique. “Vous avez baisé ?” Il roule d'une épaule, surveillant toujours aussi distraitement et du coin de l’œil ce que trafique Theodore, investi dans cette farce comme un cancre se sent investi dans un projet de groupe avec le premier de la classe - pas assez pour prendre le relais, mais suffisamment pour se montrer encourageant. “Elle est pas moche après tout. Puis le transfert, tout ça…” Dire qu’il ne brille pas par la finesse de son analyse serait un euphémisme. Mais il n’est ni le leader des Sept, ni leur psy.
“Tiens le psy, j’ai trouvé une photo de lui et de sa meuf. Pas dégueue non plus. Il cache bien son jeu l’salaud.” Vu qu’il a l’air d’un rat de bibliothèque, selon Jeremiah - qui ne l’a vu que sur cette photo découverte plus tôt et qu’il l’oubliera dès le lendemain. June dirait sans doute que c’est un trait assez caractéristique de sa personnalité que de zapper les gens. Ça et foutre la trouille. Cela dit, tout ce à quoi ressemble actuellement le grand et terrible Wolfman c’est un crétin fini se bidonnant sur les manigances de Theodore, un gros doigt venant s’appuyer sur l’écran sans considération pour les pauvres pixels en dessous (il en tue au moins un). “Oh putain ! Ohlala c’est quoi cette merde ?!” La merde en question, trouvée dans la recherche d’images de Theodore, s’isole timidement au milieu des centaines d’autres résultats qui s’affichent sur écran ; raté, de la même manière que Jeremiah a trouvé tous les Charlie, il a également et immédiatement snipé l’horrible fanart**. Pris d’un fou rire tranquille, Jeremiah pilonne un peu plus l'écran devant eux, pétant un nouveau pixel. “Vas-y, mets-lui ça comme image de profil ! Oh putain la gueule ! Ooooh, y a même un petit cœur sur le 2, non c’est trop bordel,” couine-t-il, hilare au-dessus de la souris de Theo.
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(#) Sam 18 Nov - 9:14
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Drôle de moment que voilà. Théodore jeta un regard en coin vers Jeremiah. L'ambiance venait de passer du fun absolu au congélo, à croire que causer d'Arcelia suffisait à jeter un sacré froid – Ah tiens... une blague qu'il allait forcément devoir ajouter au profil !
La faute, il le savait, était imputable à Alice et son trépas. Enfin trépas... Théodore était moins triste et abattu qu'amer à cet instant précis. Il allait falloir qu'il cause sérieusement à Jeremiah un de ces quatre. Et le moment n'était pas vraiment bien choisi pour ça. Ils avaient un demi-bœuf, une barre de pole dance, un profil Argo à faire et des bouteilles à descendre là, tout de suite. Ils parleraient de complot et de trahison une autre fois.
« J'm'en étais pas trop mal tiré, je trouve. »
Qu'il reprit finalement avec une fausse joie dans le timbre d'abord. Et de là, les choses repartent vite comme en 40. Un sourire qui se hisse progressivement.
« Enfin... je m'en sors toujours ultra bien. Je suis Hypérion, après tout. »
L'arrogance pour balayer d'un revers cette affaire épineuse qui venait de momentanément tuer le fun de cette soirée incroyable entre les hyperbros.
Du reste, le revoilà avec le regard rivé sur l'écran comme le hacker de génie qu'il se pensait être actuellement. Ceci dit, le Hacker en question était voûté vers l'écran, la langue pincée entre les canines, concentré, et il pianotait à l'aide de deux doigts en jetant parfois des coups d'oeil à son clavier. Parce que Théodore n'était clairement du genre à passer sa vie devant un clavier. Et que le gros de son temps, il le passait à lever de la fonte ou à botter des culs.
Et depuis sa blessure, à jouer à Mario Kart et à maudire tout l'univers en se faisant dévaster la tronche lors de partie de la rage absolue sur Street Fighter.
« Ah ! Toi aussi tu trouves qu'elle tire toujours la gueule alors ? »
Il fit les gros yeux et souffla, visiblement soulagé de ne pas être le seul à le penser.
« J'ai cru qu'elle était comme ça qu'avec moi, je commençais à m'inquiéter. »
Il eut quand même un petit ricanement à l'idée qu'elle ait trouvé le moyen de se congeler la gueule en une grimace sévère. Une version très... Valkyrienne du botox, en fin de compte.
« C'est comme quand tu mords une glace et que ça te monte à la tête. Tu fais toujours une tête bizarre. Sauf qu'elle, c'est sûrement tout le temps. »
Adresse mail confirmée, il ne restait plus qu'à prouver qu'il n'était plus un robot. Cliquer sur les passages piétons. Facile. Jeremiah y alla de ses commentaires au sujet de l'héroïne et de son nom que Théodore ne pouvait qu'approuver et rire bêtement, mais là encore avec un peu de retenue quand même.
« Mec... y a des poils, des dents de traviole. J'ai déjà vu une fan qui ressemblait un peu à ça, mais là t'abuses. »
Ouais. C'était évidemment Jeremiah qui abusait.
Le profil étant maintenant officiellement validé, il convenait d'essayer de le remplir. La description d'abord. Blagues sur le froid check. Flocons de neige check. Concentré qu'il était, il ne vit pas l'oeil un peu lubrique de son partenaire de hacking.
Occupé à lister les photos les plus drôles (d'après lui) pour remplir le profil, il écoute à peine les premières questions jusqu'à la remarque la plus salace qui l'empêche de cliquer et l'amène à lentement tourner la tête vers Jer pour entendre son analyse psychologique. Pas moche. Effet de transfert.
« Avec Arcelia ? Oui, on fait que ça, baiser baiser baiser. Tu sais, quand elle dit qu'on doit parler des missions que je lui confie ? On se pul-vér-ise dans tout l'étage. »
Il marqua une pause, conscient qu'il était tellement rare qu'il fasse preuve de sarcasme qu'il était quasi impossible que Jeremiah comprenne que s'en était.
« Non sérieusement. Jamais. Je suis à peu près sûr qu'elle me déteste. C'est presque aussi improbable que moi et la Dinde Wingfield »
Parce qu'évidemment, la haine empêche de jouer à la bête à deux dos. Naïf qu'il est, le Théodore.
Le fait est aussi qu'il s'était efforcé de se retrouver dans une situation où il n'aurait jamais rien à ressentir de négatif ou de positif à l'égard d'Arcelia. Il l'avait tenue à l'écart des missions les plus risqués pour s'assurer de ne jamais avoir à vivre la perte d'une seconde Valkyrie. Et il avait tenu ce cap, bêtement, en lui offrant pour seule réponse à ses efforts uniquement de l'indifférence et des exigences stupidement élevées.
« J'suis presque sûr qu'Omnivox misait sur ta connerie de transfert. Hypérion et Valkyrie II qu'on nous a fait tourner ensemble. »
Pas le pire film de la saga, mais pas le meilleur non plus hein. M'enfin, maintenant qu'il en était aux questions sérieuses et aux confidences ;
« Tu crois qu'Arcelia serait du genre à se faire taguer sur une photo des Protestants contre l'avortement ? Ou plutôt la société des Platistes ? » Il sembla songeur. « Hm... sa mutation et son nom... c'est plutôt un truc de païens. » Les Platistes plutôt que les connards de bigots, donc.
Et alors qu'il s'efforçait d'ajouter d'autres photos, en se marrant un peu de la gueule qu'ils pouvaient avoir en tombant sur des photos d'eux avec l'intéressée, voilà que Jeremiah lui présentait la photo du psy. Et de sa meuf, d'après ses dires. Théodore détourna les yeux de l'écran et étira un peu son cou pour observer et...
« J'avoue qu'elle est jolie. » Jolie. Oui. Théodore le candide, toujours là. Bon, bien sûr, ça ne dure pas. « J'sais pas s'il cache son jeu. J'trouve que les gens qui ont l'air un peu coincés et renfermés, c'est souvent les plus vicelards.»
L'idée le fit ricaner un peu. Et lancé qu'il était, il avait visiblement déjà décidé de foutre un coup de pied au cul de son « lui » candide pour repartir sur son festival de n'importe quoi ;
« Tiens, pas plus tard que y a quelques semaines, juste avant l'attaque de l'usine. Y a une nana, une journaliste avec qui je devais dîner pour un article. Une heu... » C'était quoi son nom déjà « Ah ! Betty ! Betty Chépukoi. Style guindé, sage, avec des binocles et une tête de première de la classe. J'te jure que j'ai très vite compris qu'avec une chaudière pareille y a moyen de faire des économies d'énergies en hiver » héhéhé « Crois-moi Jer, les introvertis et les intellos, c'est de putains de barjots du cul. »
Il acheva sa thèse par un nouveau petit rire ( héhéhé) et se trouva à essayer de trouver une photo de profil parfaite pour achever leur magnifique œuvre du moment. Jeremiah épingla – en manquant de péter l'écran – l'image rêvée. Un dessin merveilleux qu'ils ne pouvaient tout simplement pas ignorer. En moins de temps qu'il ne le fallait pour le dire, il l'avait déjà ajouté et ils pouvaient tous les deux admirer le formidable profil complet.
« Si avec ça elle nous remercie pas, je comprends vraiment pas. »
Qu'il annonce, sérieusement en constatant avec une certaine fierté leur création, attendant la validation de Jeremiah pour tout simplement publier le tout. Arcelia avait donc bel et bien un profil complet à présent.
Et parce qu'un tel travail méritait une récompense, il s'empressa d'aller essayer de chopper l'une des bouteilles ramenées par Wolfman, bien décidé à se tabasser un peu plus l'esprit en se rajoutant quelques grammes d'alcool dans l'organisme.
Et là, alors que les bulles du champagne tiède qu'il avalait cul sec, une idée subite et généralissime (non) lui parvint.
« Mec ! PUTAIN, MEC !!! J'AI UNE IDÉE ! »
Des étoiles dans les yeux, il s'était déjà redressé la bouteille dans la main, pour se diriger à nouveau vers l'ascenseur.
« J'ai envie de voir si tu rentres dans le costume d'Orion. J'suis sûr qu'ils ont gardé certaines de nos anciennes tenues. Viens on va s'marrer. Moi j'prends celle de Rhys. »
(#) Mer 22 Nov - 12:30
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A l’arrogance de Theodore suit un mouvement de tête d’accord chez Jeremiah, qui ne trouve rien à redire ni au ton employé ni à l’avis émis. Il ne trouve pas que Theodore en fasse trop et tout ceci est pour lui très vrai en ce qui concerne le leader des Sept. Jeremiah est l’archétype du frère d’armes bourru et truculent qui crache sur l’autorité dans la mesure où celle-ci ne se serait pas d’abord échinée à mériter son respect ; vingt-cinq ans à se battre ensemble, sur les terrains ou les tapis rouges, ont eu raison de ses manières là belliqueuses là provocatrices avec Theodore, peut-être et surtout parce qu’au fond et malgré cette mégalomanie qu’ils partagent, Theodore Newman est taillé pour diriger des troupes, quand Jeremiah est surtout taillé pour cogner dans la mêlée. Un équilibre somme toute parfait.
Equilibre qui s’étend jusque dans les conneries qu’ils peuvent faire, a priori. Jeremiah continue de faire grincer son fauteuil au gré de ses rires et petits mouvements de jambes qui le balancent de droite à gauche, tandis qu’il observe la maestria d’HyperHack à l’œuvre, et qu’il écoute d’une oreille (pas si) distraite ce qu’il peut lui raconter. “Mais nan….?!” s’étonne-t-il aussitôt que Theo lui explique avoir baptisé les coursives de la Tour avec Arcelia, le prenant au mot puisque… en effet, Hypérion n’use JAMAIS de sarcasme - à tout le moins pas assez pour que Jeremiah le pige. Un sourire mi-gras mi-béta germe sur ses badigoinces alors qu’il vrille la gueule vers Theodore, attendant davantage de précisions croustillantes sur leur liaison secrète quand tout à coup… énorme flop. Theodore lui arrache ses visions pas très orthodoxes du lobe frontal pour lui asséner un erratum. “Mec sérieusement… tu me brises le cœur là.” Oui, voilà, le cœur. Et pas ses vilaines petites pensées bien chaudes. Un air ennuyé vient lui amollir les rides en ramenant son faciès vers l’écran. “Improbable mais pas impossible,” se marre-t-il dans un nouveau ricanement graillonneux, la mâchoire appuyée dans sa main, “j’suis désolé de te dire ça mais vos phéromones ont pas l’air de trop se détester, elles, quand vous vous engueulez.” Un sourire de traviole lui fend la gueule à cette information qu’il a, pour des raisons qu’on ignore, attendu tout ce temps pour la révéler.
“Mh, HV II, j’m’en souviens ouais. Elle avait pas fait un son pour ça, Adèle ? Si, mais si, c’était…” Jeremiah s’anime d’un peu d’activité physique, oscillant de la tête en se remémorant l’OST du film, “I can’t loOoOve youUuU in the daAark, it feels like we’re ooOoOceaAaAn apaaAart,” chante-t-il, l’air très imprégné par la gravité de cet amour impossible, les sourcils pliés par un désespoir presque aussi romantique que celui d’Adèle, l’épaule cognant tristement celle de Theodore vers qui ses billes moites toupillent. Et puis il revient dans son axe, les épaules soulevées par un énième ricanement. “Nan j’me marre mais, c’est quand même une grande reine Adèle, même moi j’y aurais cru à votre belle histoire d’amour tortueuse. C’est mon côté romantique que veux-tu.” Assurément. “Puis les films, ils nous font gober n’importe quoi hein, ça nous aide franchement pas de devoir jouer des sentiments,” termine-t-il songeur, amer, les pupilles perdant totalement leur focus sur l’écran l’espace de quelques secondes.
Réfléchissant très sérieusement à la question confrontant Platistes et Conservateurs, Jeremiah finit par s’en remettre au jugement très intelligent d’HyperHack, les lippes flanchant sur une moue épatée avant de ricaner encore et encore devant les ajouts du compte. “Non mais regarde, tu vois bien qu’elle tire plus la gueule avec moi qu’avec toi…!” explicite-t-il d’un mouvement de pogne désignant les deux photos où ils appariassent côte à côte avec Arcelia. “Ah, j’me souviens de cette soirée, on s’était farcis seize interviews à la suite et Orion avait fini par faire un speech engagé sur l’urgence climatique… ouais, non, moi aussi j’tirais la gueule.” Ce qui, d’une certaine façon, s’enchaîne merveilleusement bien avec les théories que lui partage Theodore au sujet des introvertis et des intellos. “Ouais, non mais mec, c’est sûr,” il lui épargne ses exemples dont la liste est longue comme son bras, tous issus de ses aventures, pour se concentrer sur un exemple qu’ils ont en commun, “Orion, cent pour cent c’est un chaud lapin. Il fait genre avec ses airs proprets et tout lisses, mais j’suis sûr qu’il a au moins un donjon dans sa villa.” Ce qui ne l’inquiète pas tant, si ce n’est que ça lui donne envie d’aller immédiatement vérifier son pressentiment. “Et ta Betty, elle devient quoi…?” Question tout à fait innocente, bien sûr.
Le compte fin prêt, Jeremiah se recule en arrière, les bras levés, pognes épinglées à l’arrière de sa tête, de toute évidence super fier de leur travail accompli. “C’est ma-gni-fique,” valide-t-il, la banane lui montant jusqu’aux noisettes, un air fier et idiot sur la gueule. “J’crois que celle avec Gollum reste ma préférée…” Nouvelle marrade qui secoue ses épaules. “Clairement, elle va nous adorer.” Oh oui. Au moins. “On devrait nous filer les clés du service com’ moi j’dis.” Oh oui. Au moins. “Bien ouéj mec,” qu’il se remarre, le sentiment du devoir accompli l’envahissant comme une vague de bonheur infini. Comme quoi, pas la peine d’aller sauver la veuve et l’orphelin quand il suffit d’œuvrer pour le bien commun derrière un PC. Ils ont raté leur vraie vocation.
Attrapant l’autre bouteille XXL restée en plan, Jeremiah se relève et abandonne son poste comme Theodore avant lui, suivant ses pas l’allure aussi guillerette que s’ils prévoyaient de retourner dans un disco bus plein de barres de pole dance et de carcasses de bœufs tournicotant sensuellement autour (wait, what…?). “T’abuses, j’vais lui péter les coutures… et à mes anciens costumes aussi d’ailleurs,” ronchonne-t-il faussement (enfin à moitié), ramassant son trésor de viande quand ils reviennent vers l’ascenseur. “Toi aussi j’te ferai dire,” qu’il le prévient, bougeant amoureusement la barbaque sur son épaule pour la replacer, tandis qu’il adresse un coup d’œil au corps bodybuildé de Theodore - dont il n’est mais alors, pas, du, tout, jaloux. “T’as pris du gras depuis,” enfin surtout du muscle, mais que serait un tacle sans une mauvaise foi dégoulinante ? Ah tiens, sa viande aussi commence à dégouliner. Du jus qui lui coule dans le dos et le fait se pourlécher les babines.
Les portes de l’ascenseur se rouvrent sur l’étage d’Hypérion, où il a toujours trouvé qu’il y avait une odeur d’after-shave high quality, en plus de tout le reste qui est, comme à l’image du Sept concerné, d’une perfection reluisante. “Désolé pour la moquette…,” glisse-t-il, pas tellement désolé, et même un sourire facétieux lui faisant pincer les lippes, tandis qu’en effet son repas laisse derrière eux une traînée rougeoyante et odorante. “Elle est moche de toute façon, non ? Bah comme ça ils te la remplaceront.” C’est ça aussi, les potes, ça rend de grands services.
Quand ils entrent dans la Salle des Sept Jeremiah approche de l’immense table de réunion pour y déposer sans grande douceur la carcasse, en long, comme un sanglier dans quelque banquet moyenâgeux, à ceci près qu’il compte se le tailler pour lui tout seul. Bon, et Theodore aussi, s’il insiste. La bouteille est débouchonnée d’une pichenette puissante du pouce, faisant couler un petit supplément de champagne qui dégouline lui aussi sur la bouteille et aux pieds de Jeremiah. “… remarque, le sol est moche aussi ici.” Un haussement d’épaule plus tard, il s’enquille un long gorgeon, soulevant l’énorme bouteille d’un seul bras, un exploit que Theodore arrive lui aussi à faire puisqu’ils sont super forts.
Jeremiah finit par s’installer naturellement à sa place, déposant sa bouteille pas loin de sa bouffe, qu’il tâte et ausculte avec des étoiles dans les yeux, avant de lui arracher une portion de côtes qu’il se met à dévorer, les pieds sur la table à côté du repas. Sitôt que ses première bouchées sont avalées, il grogne et râle de satisfaction, à la limite de l’orgasme. “P’tain, tu vois, la vie elle est pas si compliquée au final. De la bonne compagnie, de la bonne roteuse, et de la bonne bouffe… et c’est l’bonheur.” Enfoncé dans son gros siège confortable, Jeremiah boulotte une tranche de barbaque après l’autre, tout occupé à se vouer aux dits petits plaisir simples comme si plus rien à l’extérieur de la Salle des Sept n’existait. “Moi j’ai envie d’essayer les ailes de Bonnie… j’ai jamais pigé comment ça fonctionnait…” Le ton est un peu mou-amer, ponctué par une mastication bruyante et des gros doigts que Jeremiah se suçote de temps en temps. “Hé, tu crois qu’un loup-garou volant ça entre dans la catégorie des OVNIS ?”
(#) Sam 25 Nov - 17:38
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Théodore lança quand même un regard vers Jeremiah, sans trop savoir si cette histoire de cœur brisée était une blague ou pas. C'est que les deux options étaient possibles après tout. Ça, et le fait qu'il s'attelait à conclure la phase finale de leur hacking de haut vol en parachevant ce crime comme les maestros de la parodie et des blagues de bon goût qu'ils étaient (ou pas).
« D'abord le cœur brisé parce qu'il y a rien avec Arcelia et maintenant les phéromones te disent des trucs avec Elvira ? »
Deux trois clics, un petit ricanement satisfait.
« Et genre... les phéromones elles viennent, avec leurs petites bouches de phéromones et elles viennent te susurrer des trucs dégueulasses à l'oreille ? Ou c'est plutôt comme... des indices façon Cluedo ? Genre... le Cul-edo » héhéhé « Genre... "Oh regarde, le colonel moutarde va sodomiser Madame Pervenche dans la bibliothèque avec le chandelier" ? »
Il avait l'air beaucoup trop sérieux et intéressé la réponse pour que ça ne soit pas ultra bizarre. Presque aussi bizarre d'ailleurs qu'entendre Jeremiah chanter du Adèle faisant rire Théodore au point qu'il se retrouve avec une main devant les yeux pour essayer d'estomper les larmes de rire en se tenant le bide de l'autre, parce qu'avec tout ça, il avait l'impression d'avoir passé la nuit entière à se muscler les zygomatiques et les abdos.
« Ton côté romantique hein ? »
Qu'il se bidonne en secouant la tête de droite à gauche. Oui non, il n'imaginait pas du tout Jeremiah comme un romantique. Même si, de toute l'équipe il était sûrement celui qui pouvait le plus donner de leçon en matière d'amour. C'est qu'il avait été jusqu'au mariage et à l'adoption, lui. Théodore était second, avec un presque mariage et une fiancée morte ( pas si morte que ça.).
« Hm, c'est vrai que vot' mariage c'était un peu romantique quand même. » Soupir nostalgique de rigueur, air grave et... ah oui c'est vrai que parler de Bonnie maintenant n'était pas vraiment une grande idée. « Sauf ton discours. C'est un des trucs les plus gênants que j'ai vu de ma vie. Et j'ai vu les scènes coupées de The Seven : Assemble. Heureusement que ça n'a jamais fuité tu peux me croire. » Qu'il reprend avec quelques quintes de rire et les regards en coin du type qui est à deux doigts d'essayer de faire une imitation du discours de mariage en question.
Tout ça pour en revenir à la principale (et malheureuse) intéressée de leur "blague potache" du soir (enfin du matin.)
Hyperion secoua la tête de gauche à droite en observant les photos en question pour un comparatif. Il recula un peu la tête, fit les gros yeux, et se frotta même les mirettes pour y regarder de plus près à la recherche d'un sourire plus marqué d'un côté que de l'autre.
« Mouais. C'est aussi sûrement parce que t'as ton coude sur son épaule, c'est tout. Ne va pas tirer de conclusions. Elle a p'tete genre un rejet du contact ou j'sais pas quoi. »
Et les films en effet, font gober n'importe quoi à n'importe qui. Assez pour convaincre des centaines de millions de dégénérés qu'appeler la remplaçante d'une défunte par le même nom et en y ajoutant un 2 en chiffre romain c'est cool.
Pas le temps pour Théodore de réfléchir trop en détail à ces conneries, de toute façon. Son comparse du jour mentionnait Orion et ses interviews d'abord, et les amenait finalement à glisser vers des théories sur les plus timides.
« Orion et les Donjons c'est comme Batman et ses Batcaves en fait... Tu penses qu'il a ses bat-gadget à lui ? Ses Mind-gadgets...»
Nouveau ricanement.
« Tu crois qu'il a quelle gueule son Alfred ? »
Et alors qu'il achève le profil Jer' lui ne perd pas le nord pour s'interroger – et l'interroger – sur la fameuse Betty. Théodore se gonfla une joue en faisant les gros yeux.
« Je sais pas. La dernière fois que je l'ai vue, c'est quand je l'ai plantée pour aller à l'Usine. J'me suis foutu sur la gueule avec un mec dont la meuf s'appelait aussi Betty, d'ailleurs. Drôle de coïncidence. »
Il n'empêche qu'ils avaient accompli quelque chose de formidable à présent. Le profil était là, sous les yeux, véritable petit bijou qui n'attendait plus qu'à être rendu visible au monde entier. Ils n'auraient qu'à suivre Angryboudin et laisser la magie opérer. Parce qu'un compte suivi et liké par Woflman et Hypérion deviendra forcément viral en quelques heures à peine. Évidemment.
« Ouaip, Gollum c'est la meilleure. Et à la fois... ça prouve un peu qu'elle peut-être fun quand elle veut, non ? »
Là encore, il avait l'air beaucoup trop sérieux, comme s'il doutait profondément qu'il existait chez Arcelia la moindre once de fun et d'amusement.
Ceci dit, à bien y réfléchir, les autres devaient sans doute s'imaginer exactement la même chose le concernant. C'est qu'à part tabasser des gangsters, lever la fonte, s’entraîner à on ne sait quel art martial, donner des ordres et faire roter du sang en entraînant les apprentis, il ne faisait pas grand-chose en compagnie des autres membres de l'équipe. Rien d'amusant, tout du moins.
« Au pire si elle trouve pas ça à son goût, t'auras qu'à dire que c'est mon idée. Elle me déteste déjà. Un peu plus, un peu moins. »
C'est avec une certaine légèreté qu'il prenait les choses dans tous les cas. Et parce qu'il avait l'esprit fécond – en matière de conneries à faire surtout – ce soir, les voilà partis pour l'étage et...
« Quooooooi ? J'ai pas pris de gras. Tu sais qu'on m'a dit de faire gaffe passer les trente-cinq piges et regarde... c'est encore plus strié qu'avant. Mes muscles ont des muscles Jer. Mes muscles ont des putains de muscles ! »
Le temps du séjour en ascenseur et les voilà à souiller la moquette en y laissant des traînées de sang et de champagne à mesure qu'ils s'engageaient dans les couloirs.
« Nan mais elle est dégueulasse la moquette de toute façon. J'crois qu'ils voulaient un truc qui fait croire qu'on est sur un tapis rouge, ambiance un peu velours sous les godasses. »
Alors certes, ils avaient droit à la Rolls-Royce de la moquette dans les travées, mais rajouter un flot et des paillettes à une crotte ne change pas du tout son statut. Cette moquette – comme une grande majorité des moquettes il faut l'avouer - était merdique.
« Ils auraient pu faire un beau carrelage. Ou mieux, un marbre un peu brillant. On est les Sept. On a bien le droit d'avoir un truc qui fasse un peu... Panthéon non ? Et s'ils veulent du velours, ils rajoutent un tapis pour les grandes occasions. »
Bon là, avec le sang qui dégoulinait de la barbaque, il y aurait définitivement un côté "rouge". Pas sûr que les teintes restent quand le jus aura coagulé, ceci dit.
Un pied après l'autre, les voilà qui peuvent pousser les portes de la grande salle qui s'ouvre face à eux. Splendide. Et elle le serait encore plus avec une barre de pôle dance.
Théodore avala de grosses lampées dans sa propre bouteille avant de grimper debout sur la table, pour essayer de trouver vaguement le centre au beau milieu du gigantesque 7 en acier doré qui trônait au beau milieu. Il tapota le matériau, comme un Papa cherchant à vérifier si un mur était en placo ou en dur.
Tout semblait être parfait.
Mais il n'avait rien pour fixer le tout. Et Jeremiah passait à l'évidence du bon temps à bouffer comme l'énorme viandard qu'il était.
« Avec un grill, ça pourrait être mieux. »
C'est qu'il aimait manger les choses cuites. Saignante pour les protéines – pour nourrir ses musculo-muscles évidemment.
Et pas le temps de vraiment débattre sur l'idée d'un grill ou d'un tube à cuisson par la fumée que Jeremiah venait d'avoir une seconde idée à mettre sur le podium des meilleures de l'univers.
« Oh mon dieu, j'ai aussi envie que tu essayes les ailes de Bonnie. »
En fait, il aurait même encore mieux aimé qu'ils trouvent une décapotable pour le faire conduire transformé en Loup-Garou, avec les ailes de Bonnie sur le dos. Mais c'était sans doute beaucoup demandé. Et ça lui avait coûté 20k pour aider Wolfman à s'habiller à nouveau après ça.
« J'sais pas trop pour les OVNIS. Un Loup-Garou c'est pas trop un objet. Et c'est identifiable nah ? »
Très premier degré, le Théo.
Nouvelles tapes de daron sur la table et... idée de génie bis. Il allait faire fondre l'acier pour y planter la barre. Le B A ba de la soudure. Il avait des mains capables de prouesses... quand il parvenait à déclencher sa nouvelle mutation. Et pour ça il lui fallait... avoir mal.
« Jer, j'ai besoin de ton aide. »
Il l'invitait déjà à le rejoindre sur la table avec un petit rire un peu stupide et en lui faisant signe à deux mains d'approcher.
« Mets-moi une énorme droite. Genre je suis... Black Death et j'suis de retour pour foutre la merde faut que tu m'allumes la gueule. »
Et pourquoi ça le faisait autant rire de demander un service aussi débile, d'abord ?
« Enfin... compte jusqu'à trois, que j'me prépare... et heu... faut que tu me dises si tu tapes à trois, ou si tu vas jusqu'à trois et que tu tapes ensuite... Et si tu pars de 0 plutôt que de 1. »
(#) Mar 5 Déc - 7:02
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Puisque Theodore n’émet aucune protestation à l’idée de le voir tester les ailes de Bonnie, Jeremiah en déduit qu’elle est géniale, comme toutes celles qu’il a eues au fil de cette soirée. L’action est cependant remise à un peu plus tard, quand il aura fini de se remplir la panse et d’ingurgiter la totalité de sa bouteille, puisque ni l’un ni l’autre ne l’empêcheront de voler - avec grâce, ça, ça reste à voir. “Bah c’est pas très identifiable pour les myopes d’en bas quoi,” continue-t-il de bavasser, entre deux mastications bruyantes et léchages de gros doigts, “puis j’suis quand même vachement un objet…,” petit suspens, “… de fantasme !” Et d’avoir un rire gras, les badigoinces largement étirées sur ses dents luisantes de rouge.
Observant d’un œil distrait mais tout de même impliqué la manœuvre de Theodore, Jeremiah comprend assez vite qu’il cherche le bon endroit où planter leur magnifique barre de pole dance. “Huh… là, tout de suite ?” jappe-t-il dans un ronron fainéant d’hédoniste, tandis que Theodore requiert son aide séance tenante. Visiblement, oui : tout de suite. Les grandes entreprises héroïques n’attendent pas. Déracinant ses deux guiboles de son bout de table, il les repose brusquement par terre, ses pompes géniales produisant quelques reflets irisés sur lesquels il louche en se marrant dans sa barbe. Il se redresse d’un boing sonore, son siège basculant vers l’avant, avant de s’en tirer comme un prince sorti de sa sieste. Il s’essuie les pognes sur le revers de ‘sa’ chemise et grimpe à son tour sur la table.
“J’crois que c’est la première fois que je la saute celle-là.” Il teste la solidité du merdier en portant son poids sur une jambe, puis sur l’autre, les poings plantés sur les hanches façon inspecteur des travaux finis. Attirée par la requête de Theodore, la gueule hispide vrille vers lui, les yeux arrondis sur ses deux gros sourcils levés. “C’est pour déclencher tes yeux-laser que tu me demandes ça ou t’es en train de tester un kink avec moi là ?” La mention de Black Death a le mérite de lui rafler son début de sourire. Tirant une tronche pas possible, Jeremiah se cale un peu mieux face à Theodore pendant qu’il s’éternise en explications. “J’pars de un et j’compte en mississipi. A trois j’tape.” Le poing se serre. “Un mississipi, deux mississipi, trois-” [roll] Et la droite qui part avant même d’avoir pu finir comme il faut son décompte, s’enfonçant dans la binette de Theodore avec une force surhumaine loin d’être retenue.
Le bras propulsé se ramène en arrière, les jointures déchiquetées par l’impact puisque résistance titanesque il y a quand même eu en face. Sans doute que sans, la tête aurait décollé et dégueulassé un peu plus la moquette. L’humeur ronchonne de Jeremiah est balayée d’une mimique contrite passée la droite monumentale qu’il a collée au leader. “Mec, désolé…. Mais pourquoi tu ramènes ce connard sur le tapis aussi !” Ce connard étant, dans le jargon de Jeremiah, soit son père, soit Black Death. Il tend un peu la nuque, s’assurant que Theodore s’en remette, n’en faisant quand même pas trop non plus en bon bro qu’il est - se coller des droites, oui, mais achever l’orgueil de l’autre avec des sensibleries de meufs, certainement pas. “Hé, tu vas pas me découper en rondelles, hein ?” C’est à dire que ça serait assez chiant de se recomposer un bout après l’autre.
Jeremiah se déplace de l’autre côté de la barre, tenant le haut d’une paume un peu moite. “’pis tu l’as pas volée tiens. Gênant ? Mon discours de mariage ?” La tronche se tord dans tous les sens pour dégobiller des grimaces outrées, avant de céder un sourire abruti. “Carrément gênant. J’crois que c’est à ce moment précis qu’elle a tout regretté.” Il se remarre, l’air vaguement absent et les yeux moins rieurs que ce qu’en dit sa bouche, le menton baissé pour voir la magie sidérurgique d’Hypérion à l’œuvre. “Tu feras moins ton malin quand ça sera ton tour. T’y as peut-être échappé une fois mais ça finira par te tomber sur le coin de la tronche un de ces quatre les Dorsaux de l’Amérique. Y a bien une de tes nénettes toutes sages qui va finir par te passer la bague au doigt.” Il ramène son regard devant lui, un pli de sourcil perplexe lui ramassant la ride du lion. “T’imagines si t’avais fini avec Adara ? On aurait eu des copies conformes d’épouses façon jumelles séparées à la naissance. L’aurait fallu les habiller différemment au risque de finir par rouler un patin à la mauvaise…” Jeremiah repenche la tête vers le bas. “T’as jamais mélangé tes fluides avec ma meuf en croyant que c’était la tienne, hein, rassure-moi ?” Oui parce que la ville entière, ça passe, mais les bros ? Ah ça non.
(#) Ven 8 Déc - 8:56
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Debout face à Jeremiah, Théodore rassemble ce qu'il a de courage et serre les dents. Parce que c'est une chose de demander à Wolfman de lui en coller une, et c'en est une autre de réellement le laisser faire. Qu'on se le dise, la force du héros lupin a de quoi faire peur. Même au Phare de l'Humanité en personne qui, bien que souriant, redoutait aussi un peu le moment.
« OK, trois Mississippi... »
Il sautille un peu, comme un boxeur avant le combat de sa vie, mais sans daigner lever de garde. En fait, il joignit même ses mains dans son dos, la gauche attrapant son poignet droit pour s'assurer qu'il n'aurait pas le réflex d'essayer de parer.
« Comment tu sais pour les yeux laser toi ? »
Qu'il finit par demander. Un mississipi... deux mississipi
« J'ai pas montré ça à grand monde et j'ai... »
Trois.
BAM!
Pas de mississipi, mais une avoine made in 'merica comme on en fait peu. Assez pour que Théodore se retrouve le cul par terre, à glisser en arrière sous l'impact. Ahuri, il eut du mal à croire que Jeremiah l'ait cogné en avance. Il releva les bras pour se couvrir la face en râlant et en grognant de douleur quand cette dernière lui traversa la tronche avec un léger temps de retard, en semant quelques jurons ici et là.
« Je crois que tu m'as pété une dent ! »
Et si quand il baisse les bras, le bleu de ses yeux est remplacé par un disque d'une lumière qui allait crescendo, Théodore ne semble pas réellement lui en vouloir. C'est que même beurré comme une tartine il restait effroyablement juste. Et reprocher à quelqu'un d'avoir fait ce qu'on lui a demandé serait tout sauf juste, non ?
Alors au lieu de ça, il s'affaire à cracher le sang de sa dent déchaussée à gauche, et de sortir son téléphone de sa poche pour le déverrouiller en hâte. C'est que sa mutation se contrôlait difficilement et qu'il allait finir par toaster tout ce qu'il regardait dans les secondes à venir. Code et symbole secrets entrés, il envoya son téléphone pour que Jeremiah le choppe au vol.
« Cherche l'appli niveau à bulle... »
Ils avaient une barre de pole dance à souder. Barre qu'il s'empressa de chopper à l'aveugle en planquant son autre main devant ses yeux qui commençaient à lui faire mal. L'instant d'après, il était à genou, la barre maintenue d'une paluche, comptant sur l'aide de Jeremiah pour la maintenir parfaitement à 90° tandis qu'il ouvrait les paupières et laissait le rayon venir faire fondre la base pour la mélanger à l'acier de la table. Une soudure plus ou moins parfaite qui durerait dans le temps, ça, c'était sûr.
Le résultat était là : ils avaient maintenant une barre de pole dance au beau milieu de la salle principale des Sept.
Théodore souffla finalement et se redressa, encore un peu sonné, deux doigts dans la bouche pour essayer de vérifier s'il allait devoir se faire enlever totalement quelques chicots ou non. Résultat : un autre mollard sanguinolent, mais pas de quenottes – pour l'instant – dans le flot de salive. C'était déjà ça.
« J'ai l'oreille bouchée à cause du coup, en plus... »
Au point qu'il devait poser sa main libre sur l'épaule de Jer' pour garder l'équilibre – Certes, il aurait pu s'agripper à la barre de pole dance aussi, mais il avait l'alcool tactile. Ou un truc du genre.
« Nan, mais en vrai j'suis dur avec toi, ton discours était nul, mais c'était un beau mariage. Vous étiez parfaits. Parfaits ! »
Qu'il assène, visiblement convaincu. Bon certes, la dinde Wingfield était là. Mais il y a toujours une raclure aux cérémonies de ce genre. Il faut toujours une tâche pour admirer à quel point une nuance de blanc est immaculée.
Et voilà que Jeremiah lui retournait les choses et l'imaginait lui en possible futur marié.
« 'an 'ais 'u è' ou 'oi ? 'ai 'i'é un ''ai 'u' e' 'a'ia, 'oi. A'i é'ai 'u'i'an » ( Nan, mais tu rêves ou quoi ? J'ai tiré un trait sur le mariage, moi. Alice c'était suffisant) Avec les doigts à nouveau dans le bec et... « 'u'ain ! 'est u' o'ai' an ?! » (Putain c'est une molaire, non ?) Et oui, c'était bel et bien une molaire qu'il venait de s'extraire du bec. Dent de sagesse même, plus exactement à en juger par la taille des racines.
Bon au moins il s'épargnait le prix d'une extraction. C'était ça de gagné. Et en bons détraqués qu'ils étaient, ils pourraient même possiblement faire un collier avec, pourquoi pas en ajoutant quelques os de la carcasse de viande pour pousser la bêtise un peu plus loin.
« En plus, j'ai jamais dit que j'étais fan des filles sages. »
Qu'il ajoute avec un clin d'oeil en essuyant son sang sur sa propre chemise et en filant chercher la bouteille parce qu'il fallait bien qu'il désinfecte et qu'il se retire le goût du sang de la bouche. Or Jeremiah enchaînait avec Adara, amena le Titan de Lumière à recracher en spray d'abord et à faire une fausse route qui le fit tousser et rire à la fois ensuite.
« C'est vrai qu'elles se ressemblaient beaucoup trop. » admit-il, entre deux quintes « Mais ça n'aurait pas marché jusqu'au mariage. On s'est recroisé y a pas si longtemps, on était assez d'accord à ce sujet, je crois bien. Tiens, tu savais que ce con d'Orion avait décidé de nous faire rompre d'ailleurs ? Comme ça, snap, lavage de cerveau, elle s'est tirée, j'en ai rien eu à faire, pouf. Si ça s'trouve c'était sur demande d'Omnivox parce qu'ils flippaient que les gens croient à une relation extra-conjugale de Bonnie. » Il souffla juste et se pinça le nez. « J'te promet qu'un jour, j'vais finir par faire les gros titres pour avoir démonté une de ces saloperies de Wingfield. » Mais pas comme il l'imaginait héhéhé. ( clique ici : héhé et là : héhéhé ) Quant à la dernière question, Théodore plissa les yeux et observa Jeremiah essayant de savoir s'il plaisantait ou pas. C'est que c'était presque insultant de le voir mettre en doute son intégrité, quand même.
« Non. J'ai toujours été proche d'elle, mais pas proche comme ça. C'est mon amie. » De quoi amener à une question en retour ; « Pourquoi tu me demandes ça ? T'as soulevé Adara en pensant que c'était Bonnie ? » Merde, s'entendre le demander le fit même rire. Et ça ne devrait pas.
D'un petit bond, il était finalement descendu de la table afin d'aller pianoter sur le pavé numérique mural afin de déverrouiller la porte menant vers la sacrosainte salles des anciennes tenues et autres prototypes divers et variés, l'idée d'essayer les tenues des autres ne lu étant certainement pas sortie de la tête.
« J'peux te demander un truc ? »
C'est qu'il avait l'air tout à fait sérieux là, tout en essayant de forcer l'ouverture de la vitrine de l'une des tenues d'Aegis.
« T'as compris un truc à son pouvoir à Rhys toi ? C'est genre... machin cinétique non ? Les vibrations, tout ça ? On est d'accord que c'est plus poche du sextoy que du Bouclier Humain ? » Petit coup de pied pour s'assurer d'ouvrir un peu plus grand la porte, et essayer d'extraire la tenue de son mannequin aux traits du possesseur initial de l'objet. « C'est sûrement le même type au marketing qui s'est dit que c'était une bonne idée d'appeler Arcelia Valkyrie II. Tu m'étonnes qu'elle tire tout le temps la gueule... J'veux dire... Megamind ça colle. Wolfman, ça colle. Même Siren, j'admets que ça tient la route. Mais Valkyrie II... » Il secoua la tête, l'air dépité. Une dernière lichette, la bouteille lui servit à caler la porte de la vitrine alors qu'il essayait d'enfiler le haut du costume de Rhys. « Tu savais que moi ils avaient d'autres idées avant Hyperion ? Ils hésitaient entre Docteur Pulsar, Captain Photon ou Patriot Starlight... comme quoi ça se joue à peu de choses hein... »
(#) Ven 8 Déc - 14:54
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Le téléphone de Theodore entre les pattes, et l’appli à bulle bien lancée, Jeremiah continue de tenir la barre en louchant de temps en temps sur l’outil virtuel reflété sur écran. Il se demande ce qu’une app’ pareille fait sur le téléphone de Theo, à quoi il peut s’en servir véritablement puisqu’il l’imagine mal bricoler ; tester l’équilibre de ses barres d’haltérophilie ? l’horizontalité parfaite de ses exercices de gainage ? la droiture de son âme ? Là de ses questionnements hautement importants, il écoute ce que lui répond plutôt difficilement Theo après lui avoir assuré que lui et sa femme avaient été parfaits (vrai qu’ils l’ont été, d’ailleurs bien plus que lors de leur mariage plus officiel dont toute la presse mondiale a parlé - le charme des cérémonies intimistes, sans doute).
“A'i é'ai 'u'i'an ?” répète un Jer plutôt confus, tentant de décrypter Theo alors même qu’il s’enfourne le doigt dans la gueule. “Ah ! J’ai ! Alice c’était humiliant, non, suffisant ? Suffisant, ouais.” Ouais, bon, pas faux. Même si c’était des fiançailles, Jer imagine bien que la perte de sa fiancée peut constituer un traumatisme à vie. “'u'ain ! 'est u' o'ai' an ?! - Ah ouais.” Et pas très désolé là-dessus, les badigoinces étirées sur un sourire presque fier devant la scène. “Ca va, ça aurait pu être pire, j’aurais pu te dégommer une dent de devant, t’aurais eu l’air d’un morveux qui se bagarre à la récré.” Il se bidonne un peu, évitant de regarder dans la direction des mollards rouges que Theo crache. Ca va qu’il a bien bouffé ; étonnamment, l’odeur du sang le laisse indifférent. “Ooooooh je voiiiiiiis,” finit-il par ronronner derrière sa grosse barre, l’œil brillant tandis qu’il est question de filles pas très sages. “Tu te la joues boyscout de compét’ avec la raie au milieu, mais en fait, tu les aimes vilaines…” Allez savoir pourquoi, il a une pensée extrêmement intrusive concernant Comtesse et leur dernière nuit (et matinée, débordant sur après-midi… longue soirée) passée ensemble. “Au moins on s’emmerde pas avec elles.” Moue rêveuse et lubrique traînant encore un peu sur la tronche.
“Hein ?” Tiré de ses… doux souvenirs, Jeremiah braque ses billes sur Theodore quand il lui balance son scoop à propos d’Orion. “Il a fait quoi ?” Les sourcils sont froissés sur un masque presque trop grotesque d’incompréhension, tandis qu’il écoute jusqu’au bout. “Il vous a lavé le cerveau…?” Ce qui semble être dans les cordes de Megamind, même si Jeremiah n’a jamais totalement compris l’étendue de ses pouvoirs dans la mesure où ça ne se voit pas et ne se qualifie pas - contrairement à des gros lasers ou une silhouette de bête. “Il t’a lavé le cerveau à toi ?” Puisque, en définitive, c’est ça qui le choque surtout. Que les pouvoirs d’Orion se soient retournés contre l’un d’eux. Jeremiah reste pensif, perplexe, et visiblement contrarié, rendant son téléphone à Theodore dans un geste absent. “Bordel, si Omnivox s’amuse à lui commander des lavages de cerveau sur nous, on est pas rendus,” bougonne-t-il, soudain de mauvaise humeur, se grattant le cuir chevelu d’une main molle comme s’il pouvait s’assurer avoir bien gardé ses souvenirs à lui. Ceux en tout cas que ses propres pouvoirs n’effacent pas commodément.
“Et ça te fout pas plus les boules que ça ? Mec, je l’aurais déjà encastré au plafond si ça avait été moi…” Ce à quoi Theodore répond très justement vouloir dégommer, un de ces jours, l’un de ces Wingfield. “Ouais, bah oublie Elv, et concentre-toi sur Orion tu veux.” Autant pisser dans un violon, vu ce que Theo fera plus tard de son conseil. “Non. J'ai toujours été proche d'elle, mais pas proche comme ça. C'est mon amie. - Mh-mh, m’ouais, bah j’préfère.” Jeremiah s’est réarmé d’un sourire en coin peu sérieux, puisqu’il doutait déjà très peu de la muflerie de son hyperbro. “Pourquoi tu me demandes ça ? T'as soulevé Adara en pensant que c'était Bonnie ? - Pfff, ahah !” Un pfff, ahah assez peu convainquant, si Theodore s’était encore tenu face à lui. Heureusement descendu de la table des Sept, il ne voit pas l’ombre d’un doute traverser la gueule de Jeremiah. “N’importe quoi.” Non parce que franchement, il s’en souviendrait…(?) Léger malaise qu’il déblaie d’un coup d’épaule insouciant, sautant à son tour de la table pour regagner la terre ferme.
“J'peux te demander un truc ? - Ouais ?” Theodore est en train de bidouiller sur le tableau de commande tandis que Jeremiah s’en remet à sa bouteille taille salmanazar, ingurgitant allègrement des lampées de champagne. “T'as compris un truc à son pouvoir à Rhys toi ? C'est genre... machin cinétique non ? Les vibrations, tout ça ? On est d'accord que c'est plus poche du sextoy que du Bouclier Humain ?” Sorte de redite en miroir, Jeremiah manque à son tour s’étouffer avec le pétillant, crachant une partie devant lui, retenant un rire gras dans un pincement excessif de lippes. “T’as longuement réfléchi à la question on dirait…” Et de se marrer joyeusement, renquillant sur des nouveaux gorgeons de roteuse. “C'est sûrement le même type au marketing qui s'est dit que c'était une bonne idée d'appeler Arcelia Valkyrie II. Tu m'étonnes qu'elle tire tout le temps la gueule... J'veux dire... Megamind ça colle. Wolfman, ça colle.” Le susnommé, qui a baissé sa bouteille, tire une grimace passagère. “Même Siren, j'admets que ça tient la route. Mais Valkyrie II…” Jeremiah secoue la tête.
Posant ses fesses sur un rebord de table, il observe Theodore extraire la tenue de Rhys. “Tu savais que moi ils avaient d'autres idées avant Hyperion ? Ils hésitaient entre Docteur Pulsar, Captain Photon ou Patriot Starlight... comme quoi ça se joue à peu de choses hein…” Jeremiah a un nouveau ricanement. “Docteur Pulsar on dirait un nom d’acteur porno. Vous auriez fait la paire avec le Super Vibro.” Et de se poiler encore, de toute évidence à nouveau bourré pour être aussi bas-de-plafond, et pas peu fier de sa blague en plus. “Bah vous, clairement, vous avez eu le fana de mythologie du service. Hypérion. Aegis. Sans déconner, faut ouvrir un livre pour piger vos blazes. C’est sûrement pour ça qu’Arcelia se farcit un vieux Valkyrie II, c’est le même mec qui s’est tapé un ego trip et s’est dit que Valkyrie c’était quand même vachement classe, et dommage de le foutre à la poubelle…” Il repicole un bon coup, un gros glou-gou aussi bruyant que lorsqu’il boulotait sa barbaque. Quand il baisse le goulot, la moitié des neuf litres a déjà disparu. “Si ça s’trouve, j’ai failli m’appeler Férir… Fenrar… Fer-qu’el’qu’chose… mais y m’ont fait passer de Warman et Wolfman par’s’que c’est des gros fainéants…” Et de boire à ça, puisque toute flemme, même conne, se félicite.
“Tu vas lui craquer l’cul,” dit-il à l’attention de Theodore, désignant par là-même le costume qu’il tient entre les pognes. “T’as pas musclé que tes dorsaux eheh.” La bouteille redécolle, assommant un peu plus Jeremiah qui passe de ses blagues pourries à des réflexions plus sombres, une valse facile à voir sur son profil où les traits ont l’air alternativement détendus (ivres) et soucieux. “Tu crois qu’Orion c’est pas un mec à qui on peut s’fier…?” Bras croisés, l’énorme bouteille callée au milieu comme s’il tenait son doudou, il laisse son menton hirsute reposer sur sa dextre, le regard dans le vague. “Ca m’ferait bien chier… j’veux dire, j’l’ai jamais pris pour un saint mais bon, quand même un peu… et j’lui ai confié un truc énorme… p’tain, Theo, j’suis dans une merde noire si Orion c’est pas un mec à qui on peut s’fier….” Les yeux de Jeremiah se sont écarquillés d’horreur, moue exagérée par l’alcool, mais pas moins sincère d’inquiétude.
“Y s’est passé un truc, dernièrement, avec Yara… j’ai failli la buter…” Oubliant littéralement qu’il parle au leader en se confiant aussi à son hyperbro, Jeremiah enchaîne, la langue déliée par l’état d’ébriété. “Parce que j’ai pété un fusible. Mais j’pète jamais de fusibles, et ça c’est uniquement grâce à Orion qui m’aide à canaliser cette putain de Bête en moi. Mais bon, bah, là… je l’ai pété, mon fusible. J’sais pas pourquoi. J’étais à cran j’crois, avec les attaques et… et Bonnie…” Un reniflement. Jeremiah a une énième moue un peu minable en ravalant ses sanglots tout aussi minables qui menacent depuis le début de soirée. Puis, la vague de tristesse passée, ses sourcils se froissent à nouveau, l’air bien plus patibulaire. “Et Yara, putain, elle sait. Elle sait qu’Orion m’aide avec ça...” Il lève le museau vers Theodore, passant du mec en colère au mec penaud. “Euh… bah du coup maintenant tu sais aussi…” Se sentant con comme un balais, Jeremiah déplie ses bras et se remet à picoler. Quand il a fini d’ingurgiter un nouveau demi-litre, il conclue, s’essuyant l’excédant de gnôle d’un revers bourru de main. “J’crois qu’Orion lui a tout balancé… ou alors elle l'a juste déduit...” Il jette un coup d’œil aux alentours, l’air soudain parano, sa bouteille lovée dans les bras comme s’il protégerait une veuve des dangers du monde. “Ca s’trouve, la salle est truffée d'micros…”
(#) Ven 8 Déc - 18:43
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Il allait sans doute douiller quelques jours de plus, et avoir une jolie marque. Une de plus, que les gens ne verraient sans doute pas, habitués qu'ils étaient à voir son visage désenfler, bleuir et jaunir même par endroit au fil du temps passé. Un bleu de plus, ou de moins après l'épisode de l'usine ne changerait pas grand-chose.
« Mais c'est vrai que c'était aussi un peu humiliant, maintenant que j'y repense. »
Maintenant qu'il repensait à ses fiançailles. Un truc télévisé, vue, et revue, avec genou au sol, costard clair, ses cheveux blonds et longs à l'époque au vent avec un remake de Can you feel the love tonight joué et recomposé par ce brave Elton John en personne pour l'occasion. Le « oui » le plus cher de l'histoire de la télévision depuis des décennies, c'est dire !
Et si à l'époque et il y a encore quelques mois il ne regrettait rien, les découvertes récentes l'amenaient à repenser à la scène avec beaucoup, beaucoup d'amertume.
Par chance, avec leur débit de conneries à la seconde, il n'eut aucun mal à se raccrocher à une branche beaucoup plus fun et les revoilà sur le terrain de jeu de la beauferie. Là où le panache, le bon goût et l'intelligence étaient toujours gentiment invité à aller se faire foutre ;
« Je suis Hypérion, Jeremiah. M'occuper des vilaines et m'échiner à les remettre dans le droit chemin par tous les moyens possible, c'est mon truc. »
Ouaip. Ça se tenait...
Et ça valait bien quelques gorgées de mousseux en plus et deux trois mots de trop que Wolfman repère illico et épingle. Il avait l'air sincèrement surpris d'apprendre qu'Orion lui avait lavé le cerveau. Tiens, c'était bien une première ça, tout le monde semblait le savoir ici, sauf lui. Et Jeremiah, c'était au moins ça de pris. Un autre point commun entre Hyper-bros, ça !
« Complètement lavé. Et si j'te raconte toute l'histoire, tu ne me croirais jamais. Ja-mais. »
Il préfère replonger dans sa bouteille. Le champagne aussi peut avoir tendance à rendre amnésique, mais au moins il ne pourra s'en prendre qu'à lui même, demain.
Mais Jeremiah insiste, Théodore se mord la joue. Enfin essaye. Parce qu'il avait une dent de sagesse juste un poil saillante de ce côté-là des bajoues pour se mordiller la pulpe de l'intérieur de la gueule facilement. Et elle n'était plus là, cette dent. Il l'avait glissé dans sa poche. Pour son collier, bien sûr.
« Les boules ? Bien sûr que j'ai les boules. Pire que ça. Orion est mon pote depuis le concours. Qui j'allais voir d'après toi, quand j'avais besoin d'éclaircir une situation et de voir les choses sous un autre angle ? »
Megamind. Parce que justement, il était supposé être là pour ça. La force cérébrale du groupe. Le bouclier mental de l'équipe.
Une saloperie de petite fouinasse, ouais...
Heureusement qu'il y a les costumes, et l'alcool. Et les blagues. Et lui qui n'a pas tringlé Bonnie. Et Jeremiah qui n'a pas soulevé Adara. Et tant pis s'il avait pu déceler quelques doutes dans son affirmation. Parce que même la jalousie, Orion s'était assuré qu'elle n'existe plus pour parfaire son œuvre. Plus une trace de relation. Ne restait pour Adara que le respect et la sympathie basique qu'il était prêt à offrir à n'importe qui, et le vague souvenir qu'ils avaient formé un couple. Le reste ? Envolé.
Alors au choix, mieux valait se foutre de la gueule de Vibroman et essayer d'enfiler son costume. Car oui, c'était exactement ce qu'il était actuellement en train de faire, à commencer par les gants qui, eux, au moins, étaient à peu près à sa taille. C'était déjà ça...
« Vrai que Docteur Pulsar ça faisait acteur porno. Hey, on aurait pu faire un concours de moustaches douteuses à une époque. »
Occupé à se marrer tout en essayant d'ouvrir le froc qu'il comptait lui aussi enfiler, il releva un œil vers Jeremiah et sa tirade qui faisait sens. Le fanboy de mythologie devait avoir loupé le coche pour Megamind et pour Wolfman. Mais à bien y réfléchir, il préférait ça à Fen-truc.
« Warman c'était pas si mal, en vrai. Ceci dit... j'aime bien Wolfman, j'te jure, ça en jette. »
Premier degré.
Qu'importe le conseil, il remonta le froc du costard, et buta effectivement quand il dut essayer de faire passer son fiak dans le tissu.
« J'suis pas QUE des dorsaux. J'suis un package complet, Jer. Un package complet. Alors oui... j'ai travaillé les fessiers. »
Assure-t-il en parvenant difficilement à ses fins. Son musculeux fessier coincé dans les fibres high-tech du costume sur mesure qu'il déformait grossièrement. Le haut fut tout aussi ridiculement étroit, montrant d'ailleurs une bande de peau au niveau de la taille à chaque fois qu'il levait les bras.
« Alors... j'en jette ou pas ? »
Sa bouteille dans une main, il écarta les bras et tourna sur lui-même, sans oser plier les genoux de peur de se broyer les noix à cause de la tension du tissu s'il bougeait de trop.
« Hey le coup du Vibroman, c'est p'tete ça qui lui plait à Sloane héhéhé »
Fier de lui, il leva la main pour venir en taper cinq à Jer... qui avait visiblement bugué sur Orion. Le voilà se poser une question quant à la fiabilité du Wingfield. Théodore s'apprêta à lui dire que oui de manière rassurante pour faire mine que tout allait bien, pour sauver aussi le fun et pour s'assurer qu'il allait effectivement voir une fois dans sa vie un Loup Garou Volant Non Identifié maaaaais...
Ils étaient des héros avant tout et ils devaient aussi se montrer sérieux. Même aux pires moments.
Tant pis s'il se sentait maintenant un peu con, dans son costume trop serré à devoir parler trahison. Jeremiah semblait vraiment s'inquiéter de lui avoir confié un truc énorme. Et pour voir juste un semblant d'inquiétude chez lui, il fallait y aller. Ça ne devait pas être n'importe quoi, clairement. Il s'évertua à retirer le haut du costume. De toute façon, vu qu'il avait déjà le nombril à l'air, c'était encore relativement facile.
« Pourquoi j'apprends ça seulement maintenant... »
Qu'il bougonne quand même, à l'entente dudit secret. Si Jeremiah risquait réellement d'exploser et ne tenait que grâce à une petite pirouette d'Orion, il aurait aimé qu'on l'avertisse avant. Ne serait-ce que pour avoir un plan d'urgence pour gérer ce problème-là en cas de craquage, justement...
M'enfin, à voir la mine de l'hyper-bro, il s'était approché d'un pas ( avec quelques bruits de puic puic bizarre émanant des fibres du froc du costume qui semblait sur le point d'exploser à chaque foulée ) pour venir lui mettre une tape sur l'épaule, et laisser sa paluche là, sur le trapèze du loup occupé à picoler à nouveau.
« Tu crois qu'elle aurait pu déduire un truc pareil ? »
Yara, il voulait dire. Il l'imita dans tous les cas, en avalant lui aussi quelques grosses gorgées qui l'amenèrent à devoir se tapoter l'estomac pour retenir un rot odieux. Les bulles et le champagne tiède, c'était pas évident ! Mais ça valait le coup ! Des gorgées pour Bonnie, contre Orion, en guise de soutien, un toast muet aux blessures de Yara, et au fait qu'ils allaient évidemment trouver une solution pour tout ce merdier.
Et accessoirement, l'alcool aidant, il n'y alla pas par quatre chemins et jugea bon lui aussi de se livrer en revenant franchement sur la question précédente de son hyperbro ;
« Orion n'est pas du tout fiable. Orion est une sale petite fouine. »
Il eut un rire mauvais, en serrant ses doigts sur l'épaule de Jeremiah et en crispant la mâchoire. Plus de sourire, un regard noir. Il ressemblait à ces connards colériques ayant l'alcool mauvais.
« Si tu veux tout savoir j'adorerais aller lui rendre une petite visite pour lui faire payer le fait de s'être amusé à me faire rompre avec Adara. Mais ce serait égoïste. Parce que c'est pas la seule saloperie que cet enfoiré a fait. »
Sa langue claqua contre son palais.
« Tu te souviens de l'enterrement d'Alice, toi ? Amazing Grace... le cercueil qu'on porte... le soleil timide, le vent, le drapeau qui claque, pas de caméra parce qu'ils voulaient une première cérémonie en petit comité... »
Les doigts se crispent plus encore, d'une colère mal contenue du tout et qui menaçait à tout moment d'exploser. Et sans doute qu'elle expliquait aussi finalement pourquoi lui, modèle de droiture et véritable moine, se retrouvait à boire à s'en retourner la tête et faire n'importe quoi. Compte tenu de la rage qui l'habitait réellement, c'était presque sain. Et vaguement cathartique.
« Si t'as ces souvenirs-là, alors laisse moi te dire que toi aussi, Orion t'a niqué la tête. Je le sais parce que j'ai les mêmes, et qu'ils sont faux. » Cryptique ? Un peu. Il alla jusqu'au bout dans la foulée. « Alice n'est pas vraiment morte. Elle se porte même très très bien puisqu'elle a participé à l'attaque de l'usine et qu'elle a combattu Arcelia là-bas. Et... et bien si on a des souvenirs de choses qui ne sont jamais arrivés, il me semble évident que ce salopard d'Orion y est pour quelque chose. Sûrement avec la participation de gens importants. Parce qu'ils ont fait construire un vrai mémorial, une vraie crypte et qu'il y a un cercueil vide dans un sarcophage de marbre et qu'il y a eut par la suite de vraies cérémonies à la gloire du sacrifice de cette... traîtresse. »
(#) Dim 10 Déc - 9:16
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Les allures de Theodore ont de quoi désarçonner. Sans doute que si cette salle avait été remplie de fans la totalité se serait effondrée en voyant le corps bodybuildé du super-héros être allégrement exhibé après une tentative un peu ratée d’essayage de costume. Scène généralement gratuite dans n’importe lequel des films d’Hypérion où il faut toujours qu’un prétexte ou un autre finisse par mettre la plastique du Sept à poil, elle est ici excusée par l’étroitesse presque ridicule du costume enfilé. Jeremiah aurait pu parier un mois de salaire, soit une fortune colossale pour le commun de mortels, que Theodore allait sinon éclater toutes les coutures en tout cas déborder de tous côtés. Se marrant quand même un peu malgré les sujets graves abordés (et il n’a pas encore tout entendu), Jeremiah juge la prestation d’une moue exagérément convaincue. “Si avec ça tu me piques pas la moitié d’mes fans, j’sais pas c’qu’il faut.” Et de pencher un peu la tête, auscultant d’un air sérieux le costume trop étroit et trop court comme si ça n’était pas ça le gros du problème. “Par contre, niveau couleurs, j’suis pas sûr… Le mauve a l’air délavé et le orange ça fait un peu ton sur ton avec ton blond…” Digne fashionista, Jeremiah finit par aplatir ses babines entre elles dans une grimace plus si convaincue. “Nah y a vraiment qu’à lui que ça va cet assemblage bizarroïde de couleurs.”
Un mauve et un orange sur lesquels louche Jeremiah une fois sa tirade inquiète dégobillée, tandis que Theodore s’approche pour poser une pogne consolatrice sur son épaule. Les noisettes de Jeremiah fixent les pompes du costume et un bout de cheville, le nez basculé vers l’avant dans une posture d’ivrogne cafardeux. Il laisse la main de Theodore peser sur lui comme s’il s’agissait d’une amarre à laquelle s’accrocher pour ne pas totalement piquer du nez ou se laisser aller à toutes ses réflexions là paranoïaques là dépitées. Les épaules se lèvent uniquement pour répondre à la possibilité que Yara ait déduit le secret qu’ils partagent avec Orion, définitivement trop bourré et bougon pour pouvoir soumettre son avis autrement qu’en silence. L’incident avec l’entraîneuse reste un évènement qui l’excède tant il s’est senti incapable et humilié. Deux sentiments qu’il déteste par dessus tout. Quand Theodore confirme ses doutes au sujet d’Orion, Jeremiah tord un peu plus le début de rictus qui est né entre temps. Leur camarade ne lui a jamais donné l’impression d’être un type louche et… une sale petite fouine, si ce n’est d’être un rien snob et de se croire au-dessus de tout le monde, ce qui n’a par ailleurs jamais choqué Jeremiah. Maintenant que les cartes se révèlent Jeremiah revoit leurs échanges et leurs rapports de tous les jours sous un autre angle…
“Ouais ? Bah on a qu’à y aller…” Lui rendre une petite visite pour lui faire payer la rupture prématurée. Et puis au passage, lui demander droit dans les mirettes s’il s’est déjà amusé à bidouiller sa mémoire à lui aussi. Et à l’entente de la suite, les sourcils de Jeremiah se froncent, tandis que son regard passe des pompes du costume à la figure de Theodore. Il n’aime pas trop ce qu’il vient d’entendre… pas la seule saloperie…? Concentré à l’extrême sur ce que lui narre ensuite Theodore, il opine vaguement alors qu’ils se remémorent le souvenir des funérailles d’Alice. Un souvenir qu’ils partagent au détail près, comme s’ils avaient vu exactement la même scène d’un seul et même point de vue. Plot twist : il est faux. “Tu te fous de ma gueule…,” souffle-t-il, l’haleine chargée d’autant de champagne que de stupeur. Au moins, il a sa réponse : cet enfoiré a bel et bien bidouillé sa mémoire. Contagieuse et jumelle, la colère déversée dans la prise de Theodore se répercute sur celles de Jeremiah qui continue de tenir sa grosse bouteille. La perspective de briser en mille morceaux le verre et de gâcher sa boisson est la seule chose qui retient Jeremiah d’y aller plus franco.
Mais la révélation ne s’arrête pas là, puisqu’il aurait été absurde de modifier des souvenirs pour le seule plaisir de les modifier. Si Orion leur a fait croire à des funérailles, c’est parce qu’Alice n’était pas morte. Un frisson grimpe le long de l’échine de Jeremiah, qui se transforme en vague brûlante inondant sa poitrine. Incapable de savoir de quel genre d’émotion il s’agit, il continue d’écouter jusqu’au bout les propos de Theodore. “Attends… attends attends…” Jeremiah finit par secouer la tête, visiblement noyé par le flot de révélations qui lui arrive dessus. Incapable de tenir sur place, il se redresse, abandonne sa pétillante sur la table et avance de plusieurs pas chancelants dans la pièce. Une pogne passe sur sa gueule, s’y écrase, avant de se ramener en arrière pour passer dans ses tifs et râcler son cuir chevelu. L’autre main, sur les hanches, forme un point qui ne se desserre pas. “Alice est vivante ?!” Jeremiah fait volte-face, la dextre s’arrachant à son crâne pour s’écarter de lui dans un geste ahuri. “Elle est avec les terroristes ?!”
Egoïste dans son désarroi, Jeremiah repense à Bonnie, à sa douleur, à son deuil, cette perte qui l’a éloignée de lui une première fois et qui a bien failli se solder en divorce. Les lendemains de la pseudo mort d’Alice avaient signé le début d’une longue dégringolade… des lendemains montés de toute pièce, fallacieux au possible. Putain. La rage grimpe dans ses bras, tend ses muscles, accélère sa respiration. Une chance qu’Orion ne soit pas là. Une chance pour Orion, surtout. Les yeux écarquillés de Jeremiah reviennent sur Theodore, comme s’il le découvrait. “Depuis combien de temps est-ce que tu sais ça…?” Parce qu’il n’est pas si égoïste que ça. Et qu’il n’imagine même pas ce qu’a pu ressentir Theodore en découvrant le pot au roses. Ses blagues stupides ont soudain une saveur amère, des blagues qu’il regrette ici et là, et qu’il se serait abstenu de balancer s’il avait su. En fin de compte, qu’importe la réponse de Theodore. Il s’est pris une claque gigantesque et l’a fait sans l’ébruiter, encaissant dans son coin comme il encaisse toujours tout.
“On va pas la laisser s’en tier comme ça.” S’il fallait compter sur Jeremiah pour raisonner Theodore, c’est foutu. Ils sont après tout faits du même bois, quelles que soient leurs différences annexes. Sa parole sonne comme une promesse qu’il fait à Theodore. Il s’approche, la gueule encore agitée de quelques réactions terriblement expressives, pour se caler en face de Theodore. “Ces gens importants… tu crois qu’ils sont de la maison ? C’est eux qui ont demandé à Orion de nous rincer les souvenirs ? … pourquoi ils feraient ça, j’pige pas.” Jeremiah vrille la nuque, dardant ses noisettes sur la barre de pole dance qui trône fièrement en plein milieu de la table de réunion, le tout d’un air sérieux mais bourru. “Soit ils sont tous de mèche, et ça fait d’eux des traîtres aussi,” grince-t-il entre crocs, avant de rebasculer sa gueule vers Theodore, “soit y a que elle et Orion d’impliqués…” Ce qui ferait quand même d’eux des traîtres. A cette conclusion, aussi bien pensée qu’insinuée, Jeremiah grimace une énième fois.
“Et… ça va…? Tu… tu gères ça comment ?” Moins à l’aise que lorsqu’il faut déclarer la guerre aux félons ou baragouiner des farces crétines, Jeremiah jette un coup d’œil en coin à Theodore. Ils sont si proches qu’il pourrait tendre son bras et lui poser à son tour une main consolante, mais ses pognes restent rivées contre ses hanches, hésitantes. “Enfin, j’me doute bien que… euh… c’est beaucoup à encaisser. Mais si tu veux… j’sais pas, parler, ou picoler, oui bon, picoler ça tu sais faire maintenant…,” lâche-t-il maladroitement, un rire un peu gauche et lui aussi hésitant lui traversant la gueule.
(#) Mar 26 Déc - 20:00
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« Ouais... mais de toute manière le public n'est pas prêt à me voir dans d'autres couleurs. Le blanc et noir rehaussé de doré, c'est bien plus à mon image. »
Dernière blague avant qu'ils ne dévient sur des sujets beaucoup trop sérieux considérant leur état d'ébriété trop avancé. Les voilà à tenir debout avec un équilibre très relatif, à se tenir l'un l'autre et à se réciter des secrets. Des instincts bestiaux contenus par les prouesses mentales de la fouine Wingfield. Des ex-fiancées mortes pas si mortes que ça. Le tout sous fond de haute trahison, de conspiration même, et d'une pointe de paranoïa ( légitime.)
« Je suis cent pour cent sérieux, Jer. »
Qu'il avait affirmé en secouant la tête de haut en bas, à mi-chemin entre le ridicule, le pathétique et la rage qui l'étreint ( presque autant que le froc dernier vêtement ultra serré qu'il n'a pas encore eu la foi d'essayer de retirer.)
« Alice est bien vivante, ouep. Elle est avec les terroristes. Et elle expliquait comment nous affronter à une des assaillantes de l'usine. »
Il se massa la tempe de sa main qui tenait la bouteille, en se renversant un bon tiers de litre sur le coin la tronche sans même donner l'impression de le remarquer.
« P'tete bien que c'est pour ça que le premier type avec qui j'me suis battu là-bas avait de la viande avec lui. Pour te tendre un piège parce qu'elle se doutait que pourrait être tenté de bouffer ça. »
Personne n'est assez taré pour débarquer sur un projet d'attentat avec de la viande achetée sur le chemin. Ça n'aurait aucun sens.
Si ? Et parce qu'il était évident que les assaillants avaient parfaitement planifié leurs attaques, Théodore ne pouvait pas se contenter de se dire que la présence de barbaque sanguinolente était anodine.
Pour l'heure, il s'efforce d'éviter de se remettre à trop réfléchir à tout ça. Il y passait ses journées sobres. Ivre, il préférait ne pas se perdre à refaire le scénario de la soirée. Et il évitait soigneusement aussi de regarder du côté de la raclée qu'il s'était collée. La seule et unique défaire d'Hypérion. La voix du Serpent lui revenait parfois. Et l'idée que cette petite saloperie d'Orion aurait dû être là pour empêcher qu'on ne lui déglingue l'esprit rôdait aussi dans un coin de sa caboche.
« Je sais qu'elle est vivante depuis... avril je dirais. J'ai surpris Cara et Arcelia qui cherchaient à fouiller la tombe dans la crypte. »
Pas d'explications en plus. Il ne tenait pas à avoir à raconter qu'il se pointait régulièrement sur sa tombe en pensant lui parler. Qu'il s'accrochait à prendre des décisions en s'imaginant l'entendre lui dire qu'elle approuvait ou non. Il se sentait déjà assez con comme ça de ne pas avoir compris qu'elle comptait simuler sa mort, s'ajouter le ridicule de son propre comportement considérant la réalité des faits était assez dur à gérer pour l'égo.
Même un égo aussi blindé que le sien, d'ailleurs.
« Non, on ne va pas les laisser s'en tirer. » Les traine-savates, les carabistouilleurs, les traîtres. Il était temps de songer sincèrement à séparer le bon grain de l'ivraie dans la Tour... et dans toute l'Institution, même. Ceci dit, comme Jeremiah, il s'interrogeait sur la réalité concernant les traîtres. Juste Orion et Alice ? Dans le fond, il aurait aimé que ça ne soit que ça. Mais il n'était pas idiot au point de croire ça logique et plausible.
« Des gens de l'intérieur ont couvert Alice. Orion peut brouiller l'esprit de tas de gens, mais de là à faire construire une crypte, une stèle hors de prix, organiser une graaaaande cérémonie. Je pense qu'il nous a bousillé l'esprit à nous, pour qu'on avale l'histoire et qu'on ait les mêmes souvenirs... et que des gens plus influents ont fait tout un cinéma grandiose à côté pour faire avaler cette vérité-là au reste des gens. »
Et puis merde... Il souffle un peu et hausse les épaules avant d'ajouter.
« Et puis sérieusement... l'attaque de la Tour... tu penses vraiment qu'ils sont rentrés comme ça, au hasard en sonnant sans un plan ? Je peux pas croire que le Palais et la Tour soient des gruyères à ce point, Jer'. »
Alice ne pouvait pas être accusée de ça, puisqu'elle était supposée morte avant même la construction de la tour, et de New Blossom. Elle ne disposait d'aucune information secrète depuis près de vingt ans. Orion ? Il pourrait bien avoir un rôle à jouer dans tout ça aussi, même si Théodore trouvait ça gros. Il n'empêche que dans tous les cas, l'incompétence et la stupidité ne pouvaient pas être les seules explications pour justifier de la facilité avec laquelle tout ça avait pu être élaboré.
Quant à la question concernant comment il vivait avec tout ça, il se contenta de baisser les yeux vers la bouteille qu'il tenait avec une petite grimace contrite.
« C'est la deuxième fois de ma vie que je dépasse le seuil contractuel des deux verres d'alcool maximum, si ça répond à ta question. »
Il badinait un peu, comme tout bon connard borné qui refuse d'exposer un peu trop ses failles. Ceci dit, les regards et les postures de ce genre ne trompent personne ici. Théodore n'a pas l'air une seule seconde crédible dans la fausse distance qu'il essaye de se donner vis-à-vis de tout ça. Et il doute que le flaire de Jeremiah se laisser berner par ça.
« Picoler c'est pas si mal, nan ? Mais si toi t'as besoin de causer, je suis là aussi. J'suis un peu bourré... » Dixit le héros ivre mort ayant enfilé un froc violet et orange « … mais j'écoute bien, y paraît. Et j'me dis que des deux, c'est toi qui en a le plus besoin. » C'est qu'il n'oubliait pas que Bonnie était la femme de Jeremiah. Et si lui, Théodore, était aussi particulièrement secoué par l'état de son amie, pour Jer' la situation devait être bien pire encore. Le hic ? C'est que verbaliser les choses simplement était compliqué dans son état. « J'veux dire... moi ça va, mon ex problématique est moins morte que prévu. Mais pour Bobo... mince, j'sais même pas comment tu peux gérer ça. Et rajouter Saul dans l'équation... et j'suis là à te faire chier avec des histoires de saloperies de Wingfield et à me plaindre en portant le costume de l'autre con alors que c'est toi qui devrais être là à causer des tes problèmes, et je devrais te laisser enfiler les ailes de Bonnie et faire n'importe quoi en approuvant et en étant d'accord avec tout c'que tu dis, même si c'est dégueulasse pourvu que ça t'aide à te sentir mieux. » Le voilà tout penaud, les épaules basses.
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