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[ME1] old demons, same ennemy
(#) Lun 24 Juil - 16:59
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CORPS
ESPRIT
ÂME
L’enfer est au 38ème étage.
Il y a un sifflement violent dans son oreille gauche, c’est la première chose que Rapha remarque quand elle reprend connaissance une trentaine de secondes après l’explosion.
Elle ne la replace pas tout de suite. C’est l’alarme qui résonne, les vibrations qui restent bloquées dans son corps et cette terrible sensation de déjà vu. Il y a le grondement furieux de la tour sous ses pieds, et l’agitation prend place dans les quelques âmes qui sont encore présentes.
Elle se replace. Elle était venue voir la nouvelle équipe de la milice, ils ont du partir en intervention et elle était restée là, avec son autocollant de visiteur sur la poitrine.
Une insulte.
Mais Icarus en a eu une bien pire ce soir.
De la poussière tombe du plafond et elle se redresse. Il y a une personne qui appelle au secours dans une pièce annexe et Rapha se relève en deux temps, parce qu’il y toujours son oreille qui siffle et elle s’assure que son éclat dans l’oeil est intacte malgré l’impacte. Elle ne remarque pas le sang qui lui macule le sommet de son front.
Elle enjambe les casiers qui sont tombés, reconnait une tête de l’étage prise sous un pan du plafond qui s’est effondré. Rapha jure intérieurement et entreprend d’aider à dégager la pauvre âme, mais bute contre le poids de débris. Elle inspire, fait taire l’agacement nouveau (l’agacement ancien, la faiblesse dans l’âme et dans les muscles) et se concentre sur sa tâche. Elle assure ses appuis, place ses mains avec précaution et tire à nouveau.
(#) Jeu 27 Juil - 11:43
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CORPS
ESPRIT
ÂME
Casque sur la tête, jambe sur Géhenne, musique dans les oreilles. Le son le plus fort, le plus bruyant que t’ai. Faut couvrir les murs qui grognent de douleur, le cri de vitre brisée. Merde t’aurais préféré être avec les Sept là où c’est important, là où y a pas une tour qui pourrait t’emporter. Tu ne devrais même pas être ici, Sloane t’as supplié de rester au lit. Ton doc fait sûrement une poussée de tension là, avec tes points de suture, tes ecchymoses et ton litre de sang en moins. Mais t’es un héros, en apprentissage peut-être, mais toujours rongé par ce besoin d’aider. Géhenne t’a accompagnée, parce qu’elle se faufile partout comme un chat. T’en oublie que c’est une bête de plusieurs centaines de kilogrammes.
T’as ton uniforme, pour couvrir tes marques. Ça fera moins paniquer ceux que tu aides. Tes lunettes sur les yeux, tes gants sur les mains. La visière de ton casque te permet de foncer dans tout ce qui dépasse pour libérer le passage, pour monter plus haut. G.N est protégée, tu lui as pondu son armure de Noxil. Alors si elle doit péter, ce sera pour un truc grandiose.
La bombe est au trente-deuxième, c’est moche, c’est éventré. Tu ne sais pas si elle va tenir cette foutue tour, si elle ne va pas t’avaler avec les autres. Mais il y a des gens au-dessus, coincés, blessés. Tu te crées des pentes de fer couplé au béton pour aller plus haut. Le chemin créé, tu l’indiques à ceux qui peuvent marcher, qui tiennent des victimes par les épaules. Objectif, traverser Icarus, crever le cœur en bouillie, sans regarder derrière toi, ni autour.
Mais au trente-huitième, un visage t’arrête, une tête que t’avais soigneusement évitée. Tête blonde teintée de rouge. Ça lui donne un genre, un style de fin du monde. Elle, au loin, fait de son mieux pour se rendre utile. L’avantage d’une attaque à la bombe, c’est qu’il n’y a pas besoin de parler. Tu peux esquiver les questions gênantes et les remontrances. Géhenne restera derrière toi, tu descends pour la rejoindre dans son effort. Ce n'est pas du métal, même pas un composé, alors tu te places silencieusement à côté d’elle pour tirer.
Pas un coup d'œil, pas un mot, vous avez mieux à faire.
(#) Jeu 27 Juil - 13:38
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ESPRIT
ÂME
TW : DESCRIPTION GRAPHIQUE, GORE, HORREUR, TERRORISME, TORTURE, SANG, VIOLENCE
La détonation n'a hurlé qu'une fois. L'acier s'est tordu, le verre a éclaté ; l'odeur de pétrole a enfanté de celui de la chair brûlée. Sang bouilli, qui éclate comme du pop-corn, jusqu'à ce que l'odeur de cochon grillé pique les sinus, dévore le trachée. Le bâtiment s'époumone, s'accroche à ce qui lui reste de cage thoracique. Il fond sur les petites fourmis ; elle courent les ouvrières, désordonnées, mutilées, brûlées. Elles peuvent crier autant qu'elles le veulent, personne ne les entendra ici. Elles cherchent à s'enfuir, sans savoir qu'un monstre plus gros encore les attends en bas.
En première ligne, tu étais ; aucun garde capable d'arrêter votre ascension dans la fourmilière. Les fourmis d'Icarus ont été dévorées par une autre, plus grosses, plus voraces, plus violentes. Pas de marches pour toi, tu as même tranché le câble des ascenseurs. Tu condamnes les issues, explosent les sorties de secours. Tu passes à travers les plafonds, nais comme un ange du sol. Tu perds le contrôle, trop de sang, trop de souffrance ; tu as faim. Une envie insatiable, démoniaque, une malédiction qui te coffre dans les abysses, dévorées par elle.
Tu es devenue la mort, le destructeur des mondes.
Tu épingles deux gardes avec tes griffes. Leur squelette rencontre un pilier d'acier avec trop d'intensité. Et c'est là ; dans ta danse macabre, que tu l'aperçois.
Josh Green, en chair et en os.
Nouvelle détonation, mais aucun immeuble ne tremble cette fois : c'est le reste de ton humanité qui vient de claquer au fond de ton crâne. Il te voit, d'un coup d'œil, il sait que tu l'as reconnu, comment tu ne le pourrais pas ? Tu vois Josh courir vers une fenêtre ; il préfère ça à la rencontre de tes griffes. Tu t'élances et de deux enjambés, tes tentacules l'arrêtent en plein vol. Il ne hurle qu'une fois avant que sa silhouette ne disparaisse dans ton corps. Tu n'es qu'à peine bipède, seulement une masse informe de liquide rouge sang ; une boule de canon qui emporte son trophée dans les hauteurs. À l'étage 36, tu esquives l'incendie en passant par la fenêtre. Tu l'expulses de ta chair, il hurle ; gigotant dans le vide. Tu pourrais le laisser s'écraser, comme les rapaces le font avec leur proie. Mais non, tu le rattrapes, ta tentacule le tire par la cheville. Tu la sens se briser en mille morceaux dans ta poigne.
Tu balances ta poupée de chiffon au 38è étage. La vitre explose, ton corps hideux pénètre à son tour. Josh essaie de survivre, s'écroule. Toi, ta transformation se désolidarise. Ton corps humain se dévoile, dévorer, par tous les pores, par cette horrible substance bat au rythme de ton cœur. SPECTROV se meut comme un trône arachnéen, dont les tentacules se plantent dans le sol pour t'aider à avancer. Toi, les bras le long de ton corps, les paumes ouvertes en apôtre, tu mets en marche la mécanique. Un garde sort des décombres, arme à la main. Un tentacule le perce de part en part, et les autres le jettent en dehors de l'immeuble.
Josh se retourne enfin, affronte la créature qu'il a créé : sept ans plus tôt. Tu lévites, déplacé·e par l'effort monstrueux de cette carcasse ineffable. Tu t'approches de lui, il chouine ; se recroqueville comme si tu allais le plier en huit. Ta main soulève la petite étiquette accrochée à sa chemise en morceau.
« — Christopher Bell, récites-tu, de ta double-voix. En voilà, un joli nom ; tu es un kiné pour les apprentis maintenant. Josh Green ne te plaisait plus ? »
Il te supplie, mais les sanglots le tétanisent tellement qu'il s'étouffe plus qu'il n'articule. Il rampe et tu avances, il rampe et tu avances ; jeu de chat et de la souris avant que ton impatience ne prenne le dessus. Tes tentacules l'empoignent et le suspendent dans les airs, tête en bas, assez haut pour être à hauteur de tes yeux. Tu le rassures, comme une fille pourrait le faire pour son père ; tu passes ta main sur sa joue. Il tremble, s'agite, sous ton toucher.
« — Tu me ramènes tellement de souvenir, Josh ; souffles-tu. Un rire, frénétique, te prend ; tu peines à le canaliser. Toutes ses heures passées ensemble. Je n'en ai pas oublié une seule. Viens, assis-toi ; on doit causer. »
Un tentacule tire une chaise de bureau, tu l'assois dessus, comme une poupée Barbie. Il ne crie qu'une fois quand tu soudes sa cuisse à la chaise avec une pic en acier. Ta transformation déblaie le passage, tu fais rouler la poussette de fortune jusqu'à ce qu'elle se heurte à un bureau. Tu attends que ses cris se calment avant de reprendre.
« — Je veux le nom de celui qui as tué mon frère, Dimitri Makaroff ; roucoules-tu. Je sais que tu le connais, tu aimais bien trainer dans les pattes de l'exécutif.
— Je... Je ne sais pas, Nade.
— Menteur ! »
SPECTROV reprend le dessus, aboie à ta place. Il force la jambe à se plier sur le débris en acier. Ses cordes vocales se déchirent dans les aigues. Ton corps humain réapparait. Tu essuies les larmes de Josh avec ton pouce, crispé par les spasmes qui secouent ton échine.
« — Doucement, Josh, ton cri réveillerait les morts, te moques-tu. Concentres-toi, si tu me donnes le nom, je te laisserai revoir tes petits apprentis chéris. Ils t'aiment bien, non ? »
Il hoche la tête, alors tu le récompenses de deux tapes sur le haut du front. Ta langue claque, tu lui souris : les appendices de substance sanguine déforment ton visage en une grimace hideuse.
« — Le nom de la personne qui a tué mon frère, répètes-tu lentement. Je le veux.
— Je n'étais qu'un infirmier Nade, sanglote-t-il. Je n'avais pas accès à ce genre d'informations. S'il te plaît, pitié ; je suis vraiment désolé pour tout ce que je t'ai fais. »
La détonation n'a hurlé qu'une fois. L'acier s'est tordu, le verre a éclaté ; l'odeur de pétrole a enfanté de celui de la chair brûlée. Sang bouilli, qui éclate comme du pop-corn, jusqu'à ce que l'odeur de cochon grillé pique les sinus, dévore le trachée. Le bâtiment s'époumone, s'accroche à ce qui lui reste de cage thoracique. Il fond sur les petites fourmis ; elle courent les ouvrières, désordonnées, mutilées, brûlées. Elles peuvent crier autant qu'elles le veulent, personne ne les entendra ici. Elles cherchent à s'enfuir, sans savoir qu'un monstre plus gros encore les attends en bas.
En première ligne, tu étais ; aucun garde capable d'arrêter votre ascension dans la fourmilière. Les fourmis d'Icarus ont été dévorées par une autre, plus grosses, plus voraces, plus violentes. Pas de marches pour toi, tu as même tranché le câble des ascenseurs. Tu condamnes les issues, explosent les sorties de secours. Tu passes à travers les plafonds, nais comme un ange du sol. Tu perds le contrôle, trop de sang, trop de souffrance ; tu as faim. Une envie insatiable, démoniaque, une malédiction qui te coffre dans les abysses, dévorées par elle.
Tu es devenue la mort, le destructeur des mondes.
Tu épingles deux gardes avec tes griffes. Leur squelette rencontre un pilier d'acier avec trop d'intensité. Et c'est là ; dans ta danse macabre, que tu l'aperçois.
Josh Green, en chair et en os.
Nouvelle détonation, mais aucun immeuble ne tremble cette fois : c'est le reste de ton humanité qui vient de claquer au fond de ton crâne. Il te voit, d'un coup d'œil, il sait que tu l'as reconnu, comment tu ne le pourrais pas ? Tu vois Josh courir vers une fenêtre ; il préfère ça à la rencontre de tes griffes. Tu t'élances et de deux enjambés, tes tentacules l'arrêtent en plein vol. Il ne hurle qu'une fois avant que sa silhouette ne disparaisse dans ton corps. Tu n'es qu'à peine bipède, seulement une masse informe de liquide rouge sang ; une boule de canon qui emporte son trophée dans les hauteurs. À l'étage 36, tu esquives l'incendie en passant par la fenêtre. Tu l'expulses de ta chair, il hurle ; gigotant dans le vide. Tu pourrais le laisser s'écraser, comme les rapaces le font avec leur proie. Mais non, tu le rattrapes, ta tentacule le tire par la cheville. Tu la sens se briser en mille morceaux dans ta poigne.
Tu balances ta poupée de chiffon au 38è étage. La vitre explose, ton corps hideux pénètre à son tour. Josh essaie de survivre, s'écroule. Toi, ta transformation se désolidarise. Ton corps humain se dévoile, dévorer, par tous les pores, par cette horrible substance bat au rythme de ton cœur. SPECTROV se meut comme un trône arachnéen, dont les tentacules se plantent dans le sol pour t'aider à avancer. Toi, les bras le long de ton corps, les paumes ouvertes en apôtre, tu mets en marche la mécanique. Un garde sort des décombres, arme à la main. Un tentacule le perce de part en part, et les autres le jettent en dehors de l'immeuble.
Josh se retourne enfin, affronte la créature qu'il a créé : sept ans plus tôt. Tu lévites, déplacé·e par l'effort monstrueux de cette carcasse ineffable. Tu t'approches de lui, il chouine ; se recroqueville comme si tu allais le plier en huit. Ta main soulève la petite étiquette accrochée à sa chemise en morceau.
« — Christopher Bell, récites-tu, de ta double-voix. En voilà, un joli nom ; tu es un kiné pour les apprentis maintenant. Josh Green ne te plaisait plus ? »
Il te supplie, mais les sanglots le tétanisent tellement qu'il s'étouffe plus qu'il n'articule. Il rampe et tu avances, il rampe et tu avances ; jeu de chat et de la souris avant que ton impatience ne prenne le dessus. Tes tentacules l'empoignent et le suspendent dans les airs, tête en bas, assez haut pour être à hauteur de tes yeux. Tu le rassures, comme une fille pourrait le faire pour son père ; tu passes ta main sur sa joue. Il tremble, s'agite, sous ton toucher.
« — Tu me ramènes tellement de souvenir, Josh ; souffles-tu. Un rire, frénétique, te prend ; tu peines à le canaliser. Toutes ses heures passées ensemble. Je n'en ai pas oublié une seule. Viens, assis-toi ; on doit causer. »
Un tentacule tire une chaise de bureau, tu l'assois dessus, comme une poupée Barbie. Il ne crie qu'une fois quand tu soudes sa cuisse à la chaise avec une pic en acier. Ta transformation déblaie le passage, tu fais rouler la poussette de fortune jusqu'à ce qu'elle se heurte à un bureau. Tu attends que ses cris se calment avant de reprendre.
« — Je veux le nom de celui qui as tué mon frère, Dimitri Makaroff ; roucoules-tu. Je sais que tu le connais, tu aimais bien trainer dans les pattes de l'exécutif.
— Je... Je ne sais pas, Nade.
— Menteur ! »
SPECTROV reprend le dessus, aboie à ta place. Il force la jambe à se plier sur le débris en acier. Ses cordes vocales se déchirent dans les aigues. Ton corps humain réapparait. Tu essuies les larmes de Josh avec ton pouce, crispé par les spasmes qui secouent ton échine.
« — Doucement, Josh, ton cri réveillerait les morts, te moques-tu. Concentres-toi, si tu me donnes le nom, je te laisserai revoir tes petits apprentis chéris. Ils t'aiment bien, non ? »
Il hoche la tête, alors tu le récompenses de deux tapes sur le haut du front. Ta langue claque, tu lui souris : les appendices de substance sanguine déforment ton visage en une grimace hideuse.
« — Le nom de la personne qui a tué mon frère, répètes-tu lentement. Je le veux.
— Je n'étais qu'un infirmier Nade, sanglote-t-il. Je n'avais pas accès à ce genre d'informations. S'il te plaît, pitié ; je suis vraiment désolé pour tout ce que je t'ai fais. »
(#) Jeu 27 Juil - 16:34
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Une figure apparaît soudainement sur le coté et Rapha ne la calcule pas tout de suite. Les débris commencent enfin à se soulever et elle donne un dernier élan d’effort. La personne en-dessous arrive tout juste à s’extraire et Rapha lache tout. “Ca va?” demande-t-elle à la victime. “Pas agréable, hm?” Elle connaît le sentiment et elle voudrait tellement que non, parce que là, c’est comme si une mine d’emeraude totalement random lui écrasait à nouveau la poitrine.
Rapha lève la tête, reconnaît le costume de Loth. “Nox.” Un simple haussement de tête en salutation, le poing fermé qui se dresse en invitation. Et puis.
Il y a un crissement.
Quelque chose de terriblement familier.
C’est une ombre qui passe dans leur champ de vision.
Rapha la suit du regard.
Elle se fige.
Elle tangue, chavire, tout en restant inexplicablement figée. C’est comme si le monde s’était ouvert sous elle, et qu’en plus de la reprendre dans le passé, la reprenait six pieds sous terre.
L’enfer est au 38ème étage.
Satan de passage.
“SPECTROV.” Rapha n’a jamais entendu sa propre voix ainsi. C’est un étranglement ficelé de cette colère qu’elle ne se savait pas connaitre. “J’le pensais mort.” Sa nuque se craque et elle se redresse. “Tu es avec moi?” la question est adressée à Nox, alors qu’elle se dirige vers un mur adjacent et qu’elle récupère un extincteur, qu’elle arme calmement.
Ce n’est qu’une impression.
Il y a un garrot qui se crée dans sa psychée.
Et rien ne les empêchera de saigner ce soir.
(#) Dim 6 Aoû - 13:37
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Le point tendu de Rapha, un signe de tête rendu, c’est tout ce qui vous lie à présent. Tu ravales ta salive, comme si quelque chose allait changer. On ne s’explique pas en pleine attaque, en plein chaos. Le son dans ton casque ne t'anesthésie plus et c’est l’angoisse qui te gangrène.
Le badge de Rapha se décolle sous la poussière. Elle n’a rien à faire là, elle pourrait crever. Un bout de béton et t'aurais plus rien à foutre à la morgue. Gorgée de salive, inspiration, tremblement.
“Rentre chez toi”, “t’as rien à faire la merde”, c’est ce que t’aurais dû lui hurler. L’attraper par le bras et la foutre sur G.N.
Cinq secondes, ou tu aurais été capable de la sauver. Cinq secondes avant que du coin de tes yeux, tu ne le découvre. La masse noire d’un rouge pourris. Un tas de chair grouillant, putride. La mort, à qui tu avais échappé de si peu. Tu t'étais juré de ne plus jamais lui faire face. Mais ta fuite te ramène face à elle, qu’elle t’attende ici ou à Samara.
« SPECTROV », elle le prononce pour toi, pour vous. Elle l'énonce et ça le rend plus réel. Tes paupières battent l’air, ton casque aspire ta peur. Rythme cardiaque intense, risque accru. Les signaux de ton HUD passent au rouge. « Tu es avec moi ? » Non, tu n’es avec personne. Parce que tu es seul face à ta peur. Seul face à eux. Tu te remémores l’odeur des os. Le goût de ses griffes nauséabondes. Le reste de leur humanité chétive et épuisée par la guerre. Le jour ou le sol avait sombré sous tes pieds. Ou le noir avait fondu des océans. Remontant pour émerger dans un monde livré au chaos universel.
Tu n’es que face à toi-même, face à l’effroyable. Le métal se soulève et glisse à toi. La lumière de la nuit est hideuse, et reflète sur vos peaux, mille pensées plus hideuses encore.
«- On va crever ici. »
(#) Dim 6 Aoû - 14:37
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TW : DESCRIPTION GRAPHIQUE, GORE, HORREUR, MALTRAITANCE ANIMALE (mention), TERRORISME, TORTURE, SANG, VIOLENCE
Il gigote sur sa chaise, le petit poisson. Privé d'air, d'eau, privé d'espoir ; privé de quoique ce soit qui pourrait lui faire croire qu'il ne va pas mourir ce soir. Il est coutume à ce qu'on cache le couteau de l'agneau qu'on s'apprête à égorger. Il est dit qu'effrayé, sa chair pourrie ; hors toi, c'est ce que tu veux, que sa chair pourrisse, qu'elle se nécrose dans ses intérieurs de peur. Tu veux qu'en dix minutes, il se remémore les mois entiers où il a nécrosé la tienne.
Tes doigts courent en insecte sur sa cuisse, menace implicite à le refaire hurler dans tout le bâtiment. Il tremble, sous tes phalanges, alors que tu n'as pas encore prononcé ce que tu comptes lui faire, alors que tu n'as pas encore saisi le débris entre tes métacarpes.
« — Un effort, juste un nom, répètes-tu.
— Hawkins, lâche-t-il, enfin. Le mec s'appelait Hawkins. C'est tout ce que je sais. »
SPECTROV s'agite, ton dos s'arque ; pris d'une sensation extatique d'avoir peut-être enfin une piste. Tes doigts se lèvent de sa jambe, restent néanmoins à proximité.
« — Comment savoir que tu ne nous mens pas ? reprends-tu, presque entre tes dents.
— Si tu découvres que c'est faux, tu reviendras, répond-il. Et je veux juste que tu me foutes la paix. »
Il éclate en sanglot. Dégueule des supplications qui te dégouteraient presque. Tu t'apprêtais à le laisser en paix, avant que tes yeux injectés de sang ne suivent l'acier qui s'active comme des mille pattes. Toute ta peau s'électrise d'un instinct que tu partages avec les volatiles. L'idée de ne pas rayer qu'un nom de ta liste, mais deux te fait perdre pied. Un rire frénétique éclate dans ta gorge, alors que ton échine se déroule loin de Josh. Tu ne connais qu'une seule personne dans Icarus capable de bouger autant d'acier sans exploser.
« — Loth Price, mon bâtard préféré, te moques-tu, la voix déchiré par un claquement strident. »
Tu enfles, à mesure que l'excitation électrise la pièce. La peau rouge éclate, cloques brûlées que ta peau forme en réaction à SPECTROV. Tu te fais étouffer dans un cocon qui ne cesse de grossir. Tes yeux se révulsent, ton corps se plie, se détruit sous la main de quelque chose qui dépasse l'humain. Il nait de toi le cauchemars de tout être vivant : la rencontre froide avec son prédateur dans la chaine alimentaire. Ton dos s'arc-boute sous le poids de ta propre faim. La salive se décroche de tes dents, en morceaux gluants qui s'écrase sur le sol. Tes griffes se déroulent, ta mâchoire s'étire : mille et une dents reflètent les alentours, la pièce, dans laquelle tout ceux qui s'y trouvent sont dorénavant enfermés avec toi. Un tentacule dans ton dos récupère la chaise sur laquelle est clouée Josh et tu l'avances devant toi. Tes deux yeux déchirés dans ta chair repèrent enfin sa silhouette. Toute ta peau frétille, pétille, sous la passage d'une vague de spasmes incontrôlés.
« — Sauve-le, héros, siffles-tu entre ta rangées de crocs. Ou je l'épinglerai à côté de ta meilleure amie. »
Et tes serres entourent sa tête, appuient sur ses tempes. Ton hideuse main pourrait entourer deux crânes comme le sien, les exploser comme des noix. Tes tentacules balaient les alentours, brisent les bureaux, arrachent les néons. Nul doute que l'étroitesse du lieu joue sur cette impression, mais tu es encore plus monstrueuse, dominante, féroce que lors de votre premier rencontre. En cause toute la souffrance, tout le sang et toute la peine que tu as déversé en montant ici. Ton hideuse bouche se déboite pour vomir un cri abyssale de sa gorge, déversant avec lui, la salive sur le corps du condamné à mort.
Il gigote sur sa chaise, le petit poisson. Privé d'air, d'eau, privé d'espoir ; privé de quoique ce soit qui pourrait lui faire croire qu'il ne va pas mourir ce soir. Il est coutume à ce qu'on cache le couteau de l'agneau qu'on s'apprête à égorger. Il est dit qu'effrayé, sa chair pourrie ; hors toi, c'est ce que tu veux, que sa chair pourrisse, qu'elle se nécrose dans ses intérieurs de peur. Tu veux qu'en dix minutes, il se remémore les mois entiers où il a nécrosé la tienne.
Tes doigts courent en insecte sur sa cuisse, menace implicite à le refaire hurler dans tout le bâtiment. Il tremble, sous tes phalanges, alors que tu n'as pas encore prononcé ce que tu comptes lui faire, alors que tu n'as pas encore saisi le débris entre tes métacarpes.
« — Un effort, juste un nom, répètes-tu.
— Hawkins, lâche-t-il, enfin. Le mec s'appelait Hawkins. C'est tout ce que je sais. »
SPECTROV s'agite, ton dos s'arque ; pris d'une sensation extatique d'avoir peut-être enfin une piste. Tes doigts se lèvent de sa jambe, restent néanmoins à proximité.
« — Comment savoir que tu ne nous mens pas ? reprends-tu, presque entre tes dents.
— Si tu découvres que c'est faux, tu reviendras, répond-il. Et je veux juste que tu me foutes la paix. »
Il éclate en sanglot. Dégueule des supplications qui te dégouteraient presque. Tu t'apprêtais à le laisser en paix, avant que tes yeux injectés de sang ne suivent l'acier qui s'active comme des mille pattes. Toute ta peau s'électrise d'un instinct que tu partages avec les volatiles. L'idée de ne pas rayer qu'un nom de ta liste, mais deux te fait perdre pied. Un rire frénétique éclate dans ta gorge, alors que ton échine se déroule loin de Josh. Tu ne connais qu'une seule personne dans Icarus capable de bouger autant d'acier sans exploser.
« — Loth Price, mon bâtard préféré, te moques-tu, la voix déchiré par un claquement strident. »
Tu enfles, à mesure que l'excitation électrise la pièce. La peau rouge éclate, cloques brûlées que ta peau forme en réaction à SPECTROV. Tu te fais étouffer dans un cocon qui ne cesse de grossir. Tes yeux se révulsent, ton corps se plie, se détruit sous la main de quelque chose qui dépasse l'humain. Il nait de toi le cauchemars de tout être vivant : la rencontre froide avec son prédateur dans la chaine alimentaire. Ton dos s'arc-boute sous le poids de ta propre faim. La salive se décroche de tes dents, en morceaux gluants qui s'écrase sur le sol. Tes griffes se déroulent, ta mâchoire s'étire : mille et une dents reflètent les alentours, la pièce, dans laquelle tout ceux qui s'y trouvent sont dorénavant enfermés avec toi. Un tentacule dans ton dos récupère la chaise sur laquelle est clouée Josh et tu l'avances devant toi. Tes deux yeux déchirés dans ta chair repèrent enfin sa silhouette. Toute ta peau frétille, pétille, sous la passage d'une vague de spasmes incontrôlés.
« — Sauve-le, héros, siffles-tu entre ta rangées de crocs. Ou je l'épinglerai à côté de ta meilleure amie. »
Et tes serres entourent sa tête, appuient sur ses tempes. Ton hideuse main pourrait entourer deux crânes comme le sien, les exploser comme des noix. Tes tentacules balaient les alentours, brisent les bureaux, arrachent les néons. Nul doute que l'étroitesse du lieu joue sur cette impression, mais tu es encore plus monstrueuse, dominante, féroce que lors de votre premier rencontre. En cause toute la souffrance, tout le sang et toute la peine que tu as déversé en montant ici. Ton hideuse bouche se déboite pour vomir un cri abyssale de sa gorge, déversant avec lui, la salive sur le corps du condamné à mort.
(#) Dim 6 Aoû - 16:38
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CORPS
ESPRIT
ÂME
Rapha respire du gravier, regrette le sable de son insouciance qui l’asphyxiait si bien, si mal. C’est dans sa tête, c’est dans sa tête, c’est dans sa tête et elle se force à inspirer, se concentre sur la mécanique, sur le monstre qui se dresse à quelques mètres de là. D’un coup d’oeil, elle remarque que Loth n’est pas dans un meilleur état qu’elle, malgré le casque et la tenue. “Alors on crèvera en héros, c’est pas ce qu’on veut tous chez Icarus?” Le sourire lui fait mal aux molaires, elle y croit moyen et Rapha pense pendant une demi-seconde à cette tête blonde délavée qu’elle ne pourra plus jamais voir.
Putain elle était pas prête à mourir aujourd’hui.
Le ricanement de SPECTROV fait aussi bien vibrer les murs que chaque parcelle de son être.
Rapha se force à respirer, se place en retrait quand elle constate que l’attention de la créature est dédiée entièrement sur Loth.
Elle n’aimerait pas être à sa place.
“Loth, fais distraction. Concentre-toi sur l’esquive, vise le corps s’il faut, on s’en fout de la tête.” Si elle pouvait, elle irait jusque dans la salle d'entraînement de la milice choper les plus beaux explosifs qu’elle pouvait trouver.
Mais à défaut…
“Fais de ton mieux.” Elle hoche la tête, se concentra sur l’horreur dans la salle de réunion. Elle inspire une dernière fois, et puis, prend un détour.
Elle oublie qu’à l’époque, elle aurait foncé la première dans le tas.
Mais maintenant, il suffit d’un mauvais mouvement de SPECTROV pour que Rapha périsse.
Elle ne trompera pas la mort deux fois.
(#) Lun 7 Aoû - 10:45
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CORPS
ESPRIT
ÂME
« — Et c’est pas pour ça que t’es partie ? », pas un regard à travers la vitre fumée. Si tu crèves là, ce ne sera pas en héros. Si tu crèves là, ce sera en charpie méconnaissable. Brouillé, bouillie aux os de ses autres victimes. Vomis dans un coin comme la merde qu’un chien aurait ravalé.
Fait chier, t’aurais dû rester le cul vissé sur un cheval.
Il faut faire diversion, « Faire de ton mieux ». Pas de meilleur conseil parce que pas de meilleure solution. Pas de fuite, ton corps ne te permettra même pas d’esquiver le monstre. Il va te toucher, t’atteindre et ensuite, ce sera la fin. Le néant sombre et lourd comme ce jour-là sous les décombres. Frissons, hors de questions putain. T’es Nox bordel, t’es celui qu’on a sorti du ventre d’un immeuble. Celui qui a marché, qui a survécu.
Tu ancres tes pieds dans le sol, parce que ça va faire mal. Tu te souviens de ce combat, celui qu’on t'avait interdit. Celui de Rhys contre un autre monstre. Celui ou Sloane t’avais coincé chez elle. La télé t’avait retransmis les images, celles de ton père à l’agonie. À son image, par amour de sa force, tu le rendras fier.
Le métal éventre les murs. La tôle se plie de douleurs. Tu les traînes jusqu'à toi dans un effort qui te coûte. Dans un chant d’argent brisé. Tes bras se couvrent et s'enroulent de rouille. Ton torse s’arme de fer. Du sang, du sang dans ton casque, dans ta bouche et dans ton nez. La matière gémis sur toi, se modèle et s’érige vers Spectrov. C’est un rempart de pic, une croque, une tombe. Les tonfas de ton père sont devenus une ligne de rejet, la force de ta mère protège ton cœur. Le reste de ton énergie entreprend de te déplacer en alliance avec ton arme. D’une force qui perce tes bleus, tu charges ton cauchemar. Tu le percutes et le perce. Le mur derrière vous vous embrasse. Ton corps contre le sien, ta haine dans la sienne.
Tu es un bouclier, tu es un bélier et tu enfonces enfin, la porte des enfers.
(#) Mer 9 Aoû - 12:10
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CORPS
ESPRIT
ÂME
TW : DESCRIPTION GRAPHIQUE, GORE, HORREUR, TERRORISME, TORTURE, SANG, VIOLENCE
Tu le provoques et il répond, Loth. Un duel qui oppose vos deux armures pourries à la haine du monde et aux blessures internes. Tu le sous-estimes, trop, le gamin argenté d'Icarus, digne enfant de son père. Tu contemples l'acier se désincarner autour de toi, se plier, se chiffonner sous sa guise. Tu admires Lancelot se revêtir de son armure, prêt à passer ta tête sous le fil de son épée. Tu le vois galoper contre le diable pour t'embrocher avec tes espoirs.
Sa vitesse te tétanise, un instant. Surpris·e par la hargne qui brûle dans ses tripes. Tu n'as le droit qu'à un mouvement : sauver Josh de l'impact ou esquiver le char qui te fond dessus. Les gens te comprendront sûrement jamais, mais tu te sacrifies pour celui qui t'a sacrifié jadis. Ta tentacule balaie le siège du passage, fait tomber le malheureux sur le côté. Ton corps a juste le temps de gonfler. Il ne te reste qu'à accuser le coup et prier.
Elle te déchire en deux, la lance d'Icarus. Elle t'épingle, t'emporte, t'encorne. Tu n'es rien sur son passage. Tu es balayé·e comme un débris, comme une poussière. Ton corps se détache, il te scie en deux. SPECTROV et toi, pendant un instant, êtes foudroyés de sorte à ne plus n'être qu'un. Mais l'impact vous reforme brutalement. Vous êtes rattachés, forcés, détruit l'un contre l'autre. Tu t'enfonces dans la cage thoracique de ton monstre, tu perds ton souffle. Ton échine se heurte, tu perds ton souffle. Deux piliers se brisent sous votre nuée, ralentissent votre course et c'est le troisième mur seulement qui vous arrête. Tu t'apshyixies dans le nuage de poussière, odeur de pétrole cramée qui te monte dans les sinus. Tu absorbes le plus gros des armes, balaies le reste dans la ruée, mais un pic a traversé ta cuisse de part et d'autre du muscle.
C'est ton corps humain qui échoue sur le sol. Tu hoquètes de douleur, le diaphragme réduit en miette. Et la rage, la rage arrête ton cœur, le serre, le foudroie. Tu baignes dans ton sang, dans ce qu'il reste des ecchymoses de ton monstre. Sa peau, éparpillée autour de toi, éclatée sur le revêtement comme une toile d'araignée. Tu sanglotes de frustration jusqu'à ce qu'un cri écorche tes cordes vocales. Alors, tu empoignes cette pic en acier et tu la déloges de ta cuisse. Tu hurles entre tes dents, de douleur, une souffrance qui t'arrache des larmes de tes yeux.
Bouffée par l'adrénaline, par les entraînements sous la contrainte, par toutes les expériences de l'Unité M : tu te relèves sur un pied. Ton ennemi en fait de même, prêt à t'acceuillir. Un tentacule file dans ton dos, le pousse, le déséquilibre. Instant de confusion où tu armes ta barre de fer, un autre tentacule le frappe, le bouscule. Et un cri, hideux, explose de ton cœur.
« — Insecte ! »
Et la barre de fer rencontre ses côtes dextres, résonnent dans son armure. SPECTROV revient, te cloue au sol comme deux colonnes de goudron à la place de tes jambes. Tu empêches Nox de répondre, un troisième tentacule le gifle. Ta barre de fer frappe son sternum. Ta main se pose sur le côté de son crâne, tu réduis l'écart d'un pas en avant. Tes phalanges enflent, les métacarpes de SPECTROV se métamorphose sur lui.
« — Bouffon ! »
Tu moules la forme du casque dans le mur. La vitre teintée se fissure, tu ponces l'acier sur le bitume. Tu frappes, plus fort. Tu essaies de le briser comme une coquille d'œuf sur le rebord d'un plat. Le cocon t'élève, tu laisses tomber la barre de fer. Tu l'enchaines, le plies à ta guise. Tes tentacules jouent avec lui. Tu entoures ses pieds, cadenasses ses chevilles : tu le fais trébucher. Puis, tu le ballottes à droite, puis à gauche.
« — Bâtard ! Cloporte ! »
Tes appendices le surélèvent. Tu le mets à la hauteur de ton portrait humain dont le corps s'est fait dévorer par le monstre. Il pend, ligoté dans les airs par tes tentacules. Tes griffes se plantent dans la vitre et dans un dernier hurlement, tu l'ouvres en deux à la seule force de ton monstre.
« — Connard ! »
Le casque se déchire, la soudure saute et la protection se disloque en deux bouts distincts. Il tombe à terre, le sarcophage de Nox. Et tu contemples de tes propres mirettes l'humain en-dessous. Un visage bouffé par la haine, comme le tiens, un visage marqué par la vie. Des lèvres ensanglantées par Icarus, comme les tiennes, ses lèvres qui tremblent de peur. Les yeux livides du deuil, comme les tiens. Les marques de culpabilité sur le front, comme les tiennes. Les tentatives vaines de reprendre contrôle de son corps, comme les tiennes. Ton cœur s'arrête, comme le sien ; et si tu faisais erreur ?
La douleur à ta jambe te remonte dans le bide. Douleur atroce, douleur dégueulasse, douleur hideuse. Douleur profonde de ce qui t'a été retiré, déchiré, douleur de la fissure qui existe dans ton corps, du vide monstrueux qui te dévore. Tu t'évanouis de chagrin, alors que SPECTROV te récupère dans ses bras. Le visage du monstre recouvre ta tête, ton crâne, tes pensées. Ses dents reflètent ce visage qui t'a électrocuté. Son souffle renâcle sur sa face. Alors, la bouche du monstre articule, dans un souffle morbide, sourd, strident : qui essaie d'imiter la voix humaine .
« — Pardonné. »
Tu le provoques et il répond, Loth. Un duel qui oppose vos deux armures pourries à la haine du monde et aux blessures internes. Tu le sous-estimes, trop, le gamin argenté d'Icarus, digne enfant de son père. Tu contemples l'acier se désincarner autour de toi, se plier, se chiffonner sous sa guise. Tu admires Lancelot se revêtir de son armure, prêt à passer ta tête sous le fil de son épée. Tu le vois galoper contre le diable pour t'embrocher avec tes espoirs.
Sa vitesse te tétanise, un instant. Surpris·e par la hargne qui brûle dans ses tripes. Tu n'as le droit qu'à un mouvement : sauver Josh de l'impact ou esquiver le char qui te fond dessus. Les gens te comprendront sûrement jamais, mais tu te sacrifies pour celui qui t'a sacrifié jadis. Ta tentacule balaie le siège du passage, fait tomber le malheureux sur le côté. Ton corps a juste le temps de gonfler. Il ne te reste qu'à accuser le coup et prier.
Elle te déchire en deux, la lance d'Icarus. Elle t'épingle, t'emporte, t'encorne. Tu n'es rien sur son passage. Tu es balayé·e comme un débris, comme une poussière. Ton corps se détache, il te scie en deux. SPECTROV et toi, pendant un instant, êtes foudroyés de sorte à ne plus n'être qu'un. Mais l'impact vous reforme brutalement. Vous êtes rattachés, forcés, détruit l'un contre l'autre. Tu t'enfonces dans la cage thoracique de ton monstre, tu perds ton souffle. Ton échine se heurte, tu perds ton souffle. Deux piliers se brisent sous votre nuée, ralentissent votre course et c'est le troisième mur seulement qui vous arrête. Tu t'apshyixies dans le nuage de poussière, odeur de pétrole cramée qui te monte dans les sinus. Tu absorbes le plus gros des armes, balaies le reste dans la ruée, mais un pic a traversé ta cuisse de part et d'autre du muscle.
C'est ton corps humain qui échoue sur le sol. Tu hoquètes de douleur, le diaphragme réduit en miette. Et la rage, la rage arrête ton cœur, le serre, le foudroie. Tu baignes dans ton sang, dans ce qu'il reste des ecchymoses de ton monstre. Sa peau, éparpillée autour de toi, éclatée sur le revêtement comme une toile d'araignée. Tu sanglotes de frustration jusqu'à ce qu'un cri écorche tes cordes vocales. Alors, tu empoignes cette pic en acier et tu la déloges de ta cuisse. Tu hurles entre tes dents, de douleur, une souffrance qui t'arrache des larmes de tes yeux.
Bouffée par l'adrénaline, par les entraînements sous la contrainte, par toutes les expériences de l'Unité M : tu te relèves sur un pied. Ton ennemi en fait de même, prêt à t'acceuillir. Un tentacule file dans ton dos, le pousse, le déséquilibre. Instant de confusion où tu armes ta barre de fer, un autre tentacule le frappe, le bouscule. Et un cri, hideux, explose de ton cœur.
« — Insecte ! »
Et la barre de fer rencontre ses côtes dextres, résonnent dans son armure. SPECTROV revient, te cloue au sol comme deux colonnes de goudron à la place de tes jambes. Tu empêches Nox de répondre, un troisième tentacule le gifle. Ta barre de fer frappe son sternum. Ta main se pose sur le côté de son crâne, tu réduis l'écart d'un pas en avant. Tes phalanges enflent, les métacarpes de SPECTROV se métamorphose sur lui.
« — Bouffon ! »
Tu moules la forme du casque dans le mur. La vitre teintée se fissure, tu ponces l'acier sur le bitume. Tu frappes, plus fort. Tu essaies de le briser comme une coquille d'œuf sur le rebord d'un plat. Le cocon t'élève, tu laisses tomber la barre de fer. Tu l'enchaines, le plies à ta guise. Tes tentacules jouent avec lui. Tu entoures ses pieds, cadenasses ses chevilles : tu le fais trébucher. Puis, tu le ballottes à droite, puis à gauche.
« — Bâtard ! Cloporte ! »
Tes appendices le surélèvent. Tu le mets à la hauteur de ton portrait humain dont le corps s'est fait dévorer par le monstre. Il pend, ligoté dans les airs par tes tentacules. Tes griffes se plantent dans la vitre et dans un dernier hurlement, tu l'ouvres en deux à la seule force de ton monstre.
« — Connard ! »
Le casque se déchire, la soudure saute et la protection se disloque en deux bouts distincts. Il tombe à terre, le sarcophage de Nox. Et tu contemples de tes propres mirettes l'humain en-dessous. Un visage bouffé par la haine, comme le tiens, un visage marqué par la vie. Des lèvres ensanglantées par Icarus, comme les tiennes, ses lèvres qui tremblent de peur. Les yeux livides du deuil, comme les tiens. Les marques de culpabilité sur le front, comme les tiennes. Les tentatives vaines de reprendre contrôle de son corps, comme les tiennes. Ton cœur s'arrête, comme le sien ; et si tu faisais erreur ?
La douleur à ta jambe te remonte dans le bide. Douleur atroce, douleur dégueulasse, douleur hideuse. Douleur profonde de ce qui t'a été retiré, déchiré, douleur de la fissure qui existe dans ton corps, du vide monstrueux qui te dévore. Tu t'évanouis de chagrin, alors que SPECTROV te récupère dans ses bras. Le visage du monstre recouvre ta tête, ton crâne, tes pensées. Ses dents reflètent ce visage qui t'a électrocuté. Son souffle renâcle sur sa face. Alors, la bouche du monstre articule, dans un souffle morbide, sourd, strident : qui essaie d'imiter la voix humaine .
« — Pardonné. »
(#) Dim 13 Aoû - 10:44
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CORPS
ESPRIT
ÂME
“C’est parce que je ne suis pas morte, que je suis partie.” C’était des conneries, de dire qu’il n’y avait qu’une manière de quitter la milice, avec les pieds devant.
Parce qu’ils sont tous partis et l’on laissé derrière.
Abandonnée.
Vivante.
Peut-être plus pour très longtemps.
Les alarmes en fond sonore, le désespoir qui brise les murs, Rapha se faufile comme elle peut entre les débris, loin de la commotion de SPECTROV.
Elle perd Loth de vue, ne s’inquiète pas outre mesure. Elle entend toujours la bête dans la salle de réunion détruite. Et il y a encore plus de bruit, chaos qui s’épaissit. Elle sursaute quand Nox armé de son métal s’écrase dans la créature, et elle jure quand elle les perd de vue.
Rapha, toujours équipée de son maigre extincteur, traverse la poussière de plâtre, goutte le sang dans l’air, laisse l’expérience et les souvenirs la guider, plutôt que de se freiner sur le mur de ses traumas. Plus tard.
Plus tard tremblera-t-elle de peur et d’effroi, de dégoût, de ce satan personnel qui est revenu d’entre les morts.
Elle reconnaît les bruits d’un combat - d’un abattage - et elle espère que Nox va bien.
…
Nox ne va pas bien et elle retient un cri de surprise étrangé, quand elle le voit à la mercie de SPECTROV. Elle n’entend pas ce qu’il se dit, sent le frisson de l’horreur se répandre sur son corps quand le goudron rouge réincarne la figure de son monstre personnel.
C’est une pluie de fumigène blanc qui s’écrase sur la gueule de SPECTROV, l’extincteur qui dégueule sa rage blanche pendant 10 longues secondes d’agonie. Rapha termine par un coup inutile, mais plein de cette rage, de ce désespoir, de cette fureur (de vivre), sur les dents blanches.
Elle ne demande pas son reste, arrache Nox des tentacules du monstre, l’embarque sur son épaule et fuit.
Elle prend un premier couloir sur la droite, saute dans un trou qui l’amène à l’étage inférieur, saute au-dessus de quelque chose en feu, claque une porte, puis une deuxième.
Une salle d’injection.
Super.
Les Vitaes derrière les vitrines sécurisées tanguent à un rythme moqueur.
Elle dépose Loth au sol, cherche son visage derrière le sang, glisse ses doigts sur la gorge de son ami, cherche un pouls.
Soupire.
Respire.
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