-20%
Le deal à ne pas rater :
Drone Dji DJI Mini 4K (EU)
239 € 299 €
Voir le deal



We'll be back for more [PV Esteban]

Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
We'll be back for more
@Esteban Castillo

Avec le restaurant, j'ai l'habitude de recevoir des courriels en provenance des instances judiciaires. Après tout, il n'est pas rare que des assistants de personnes hautes gradées de cette institution veuillent organisé des évènements au Golden Eyes pour leurs chefs.

Par contre, je dois avouer que recevoir un courriel par rapport à une enquête en cours, ce n'est guère habituel. Ce n'est pas la première fois que je reçois un tel papier durant ma longue existence. Toutefois, je n'ai pas souvenir que le Golden Eyes ait été concerné par le passé.

J'ai hésité un certain nombre de fois avant de me décider à répondre favorablement à la sollicitation. Il faut dire que Monsieur Castillo m'a semblé particulièrement vague concernant ses motivations sur une rencontre entre nous. A moins que ce soit moi qui n'ait pas compris ses intentions ? C'est très probable. Il m'ait plus aisé de comprendre les sentiments d'une personne au travers de la lecture manuscrite qu'au travers d'un courriel informatique. Question d'époque j'imagine. Néanmoins, j'ai accepté car je n'ai rien à cacher. Enfin, si on excepte que je suis née à une époque où le roi de France avait toujours sa tête sur les épaules et on appelait ce pays les 13 anciennes colonies. Entre autre chose.

Bref.

J'ai accepté le souhait de Monsieur Castillo afin qu'on se rencontre. Toutefois, j'ai émis un bémol à ce qu'on ne se rencontre pas dans le cadre du Golden Eyes. J'ai prétexté une réunion de travail importante de mes équipes et le souhait que j'avais de ne pas les déranger alors qu'ils préparent un grand évènement. Ce n'est pas tout à fait un mensonge : les équipes du restaurant doivent recevoir le futur chef invité et discuter de la carte mise à l'honneur. Cependant, il se pourrait que je les ai fortement incité à dédier ce jour à ça alors qu'il y avait d'autres dates possibles. C'est vrai que si j'ai rien à cacher, je ne veux pas que les commérages apprennent qu'une autorité policière soit venue me poser des questions. Cela ferait mauvaise presse et j'estime que le Golden Eyes n'a pas besoin de ça. Les rumeurs restent des rumeurs et ce, quelque soit les époques malheureusement.

Comme à mon habitude, je suis légèrement en avance à l'endroit convenu pour notre rendez-vous. Il s'agit d'un petit café pas trop loin de l'Aerium. Particulièrement charmant avec des prix attractifs, j'ai découvert cet endroit suite à une recommandation d'une connaissance. Bon, c'est vrai aussi qu'il se pourrait que cet endroit soit peut-être à vendre prochainement et... Comme on dit, ce serait dommage de laisser passer l'occasion. Cependant, je n'attends pas à l'intérieur mais à l'extérieur. Cela me permet d'observer discrètement la terrasse afin de voir si celle-ci peut faire l'objet d'un atout intéressant.

Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
Prendre de la hauteur.
Un conseil qui lui a largement été dispensé, lorsqu'une situation face à laquelle il ne sait pas comment réagir se présente à lui. La hauteur donne le tournis, cependant, tandis qu'il lève les yeux vers les nuages. L'Aerium au dessus de sa tête le toise avec sévérité. Il est rassuré que Miss Merrow ait refusé de le recevoir dans son restaurant. Il n'aurait pas supporté le voyage. New Blossom est gigantesque, il se sent minuscule à coté des tours qui percent le ciel, il n'a aucune envie d'aller y flotter avec les taxis volants et les plus riches du pays. Esteban n'est pas à l'aise avec l'ostentatoire, comme un arrière goût d'hypocrisie qui lui reste en bouche. Les milliardaires ont tous la même odeur.
Il doit cependant se garder d'un tel apriori s'il veut aboutir à quoi que ce soit avec Merrow.

Il s'est montré vague et cryptique dans son message, n'a même pas émit d'objection à se rencontrer dans un cadre neutre - alors qu'il est là pour une affaire, certes, monté de toute pièce. Il n'a pas imaginé une meilleure excuse, quant à la vérité... Ce n'est pas envisageable pour l'instant. Un travail d'amateur, surprenant qu'elle ne soit pas insurgée. Esteban s'estime heureux que ce rendez-vous existe et qu'aucun de ses supérieurs n'ait été alerté de son initiative.
Il se voyait mal lui envoyer un mail pour lui expliquer qu'ils sont liés par quelques gênes distillés par delà vents et marées. Non ce n'est pas... approprié.
Est-ce cependant plus gentleman de sa part de la convoquer, d'utiliser sa position, son pouvoir, pour obtenir des informations ? Il grince des dents, déçu de lui même. Lui qui s'était juré d'être un homme droit, de respecter les règles et de ne jamais tirer profit des privilèges que son poste à CERBER lui octroie.

C'est raté.

Enfin, de toute façon, il y a tant de choses qu'il a raté. Tant de choses qu'il a envoyé valser, tant de gens qu'il a déçu. Il ne lui reste plus qu'à se décevoir lui même et par la même occasion, une ancêtre qui fera bientôt sa connaissance. Une passion récente pour la généalogie l'a fait remonter jusqu'à elle. Surtout, la nécessité viscérale, de retracer ses origines avant d'essayer de mettre à terme à la malédiction qui se transmet de générations en générations. Ni questions, ni discours de prêts dans son sac. Seulement un kilos de mal-être et l'envie de mettre un visage sur un nom. C'est d'elle que tout a commencé, visiblement.
Esteban essuie ses mains sur son pantalon, elles sont moites. Il est également en avance, moins qu'elle puisqu'il la trouve déjà attablée. Un frisson d'effroi le transperce. Si c'est bien elle, alors le passage du temps n'a pas eu d'effet sur ses traits. Un fantôme qui a traversé les âges, pourtant bien vivant. Esteban en perd toutes ses couleurs. Son aplomb s'accroche par miracle.
« Agent Castillo. Politesse oblige, il lui tend la main pour une poignée ferme. Un brin tremblante. Et très certainement moite, malgré lui. Je ne devrais pas vous retenir très longtemps. Je vous remercie d'être venue. Laissez moi vous offrir le café, si vous en buvez. » Pour s'excuser d'avance du fiasco qui va suivre.
Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
We'll be back for more
@Esteban Castillo

Je manque de sursauter lorsque mon interlocuteur du jour se présente à moi. Je dois admettre que j'essayais de voir la terrasse pour évaluer l'hypothétique projet d'achat. Et dire qu'il y a encore quelques jours, je déniais à mes employés mon envie. Je fais une bien mauvaise menteuse dis donc.

-Madame Merrow. Ravie de vous rencontrer, Agent Castillo.

Si ma présentation est sommaire, je prends soin de l'appeler par le titre qu'il s'est donné. Toujours appelé une personne par son titre, cela la met souvent dans de bien meilleure disposition. A son invitation je lui rends la poignée de main qu'il initie. Je tâche d'y mettre la même fermeté. Je ne remarque pas une éventuelle hésitation de sa part.

-Ne vous inquiétez pas Agent Castillo. Je suis à votre disposition le temps nécessaire. J'espère pouvoir répondre aux questions que vous vous posez afin de vous aider dans votre travail.


Le ton de ma réponse se veut le plus plaisant possible. S'il y a une part de vérité dans le fait que je l'aiderais dans la mesure de mes possibilités, il y a aussi et surtout un aspect beaucoup plus pragmatique. C'est un enquêteur, il serait particulièrement de mauvais ton de ne pas lui donner ce qu'il souhaite. Il serait capable de fouiner là où je ne veux pas.

-Si cela ne vous dérange pas, Agent Castillo, plutôt qu'un café, je préférerai un thé. Il y a beaucoup de test en lien avec le café en ce moment au restaurant, je reconnais que je voudrais varier un peu.

En partageant une anecdote véritable sur mon quotidien, j'essaye de détendre un peu l'atmosphère. Inconsciemment, j'ai la sensation que l'atmosphère est chargé d'anxiété. Je ne saurais pas dire précisément pourquoi mais quelque chose me dit que se voir offrir une boisson de la part de l'agent signifie une conversation compliquée.

Sans sollicitation de la part de l'agent, je ne prononce pas un mot afin d'observer plus à mon aise les lieux afin d'imaginer quelques aménagements pour rentabiliser un potentiel achat. Toutefois, une fois que les boissons sont arrivées et ne voyant pas forcément d'initiative de la part de mon interlocuteur, je me décide à entamer la conversation.

-Je reconnais être curieuse des motivations à vouloir me rencontrer Agent Castillo. Je dois admettre que votre courriel m'a paru peu clair et je vous prie de m'en excuser. Sachez en tout cas que mon incompréhension n'entame en rien ma volonté de vous aider dans les interrogations que vous pouvez avoir.


J'incline légèrement de la tête afin d'appuyer mes propos.

Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME

Merrow est une femme impressionnante et intimidante. Il est loin d'ignorer son influence. Il se demande à quoi elle pense présentement, si l'endroit est à son goût. Futile. Hommes et femmes d'affaire n'aiment pas être dérangés pour des futilités, est-ce qu'elle se situe dans le même panier ? Normalement, il ne se poserait pas la question. Esteban ne fait pas dans la politique ou le social, s'il commençait à mettre son nez dedans il n'en finirait plus de passer des nuits blanches. Il a assez de pain sur la planche comme ça, avec le bureau et les affaires qui pleuvent. Tous les jours un mutant qui déraille ou un altéré qui pète un câble - presque littéralement.
Sauf que si ses sources sont bonnes, il y a, dans son sang, un peu du sien qui coule. Il y a un gêne qui a tout changé. La famille, c'est important. C'est l'essentiel. Sa famille, c'est tout ce qu'il chérit le plus. Il veut pouvoir se reconnaître dans son reflet, même si visuellement, rien ne le rapproche d'Elizabeth. Ni la couleur de sa peau, ni celle de ses cheveux, pas même ses yeux. Difficile d'imaginer que tout a commencé ici, des décénnies plus tôt.

Autant jouer cartes sur table et ne pas lui faire perdre plus de temps que nécessaire. Si son mensonge est trop ridicule, ce n'est pas non seulement sa fierté en jeu, c'est l'intégrité de CERBER. Miss Merrow semble avoir mieux à faire et elle en sera convaincue une fois qu'elle connaîtra ses réelles intentions. « Il s'agit d'une affaire sensible. Peu d'informations devaient transiter. » Un mensonge habillé d'une part de vérité. Allons-y pour du thé. Je vais prendre un Oolong. Esteban passe commande auprès de la serveuse et lui laisse sa carte paiement. Tout est à mes frais. Il attend que la serveuse soit partie pour s'adresser de nouveau à Elizabeth. Je... je ne suis pas ici au nom de CERBER. Veuillez m'excuser. Il fallait que je m'entretienne avec vous. Je sais qui vous êtes.. ou plutôt ce que vous êtes. Enfin... je pense le savoir. » Il n'y a aucun problème avec le fait qu'elle soit une mutante. Aucun.
Non, le problème c'est que lui en soit un. Le problème c'est qu'il n'a personne vers qui se tourne, pas même son père qui ne comprendrait pas, serait trop peiné par le sentiment de honte qui le ronge depuis qu'il a dix huit ans. « Avant que vous partiez en courant, je vous demande prendre le thé avec moi et d'écouter ce que j'ai à vous dire. Vous comprendrez tout. »
Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
We'll be back for more
@Esteban Castillo

J'ai beau être née au Danemark, j'ai passé une grande partie de mon existence au Royaume-Uni. Ce que grâce à ce flegme britannique légendaire que je parviens à rester maîtresse de moi-même. Je me contente de lever un sourcil interrogatif face à sa déclaration de ne pas intervenir au nom de CERBER. Mon attitude est polie mais il est vrai que ce n'est qu'une façade. Je ne suis intérieurement très inquiète face aux réelles motivations de l'homme me faisant face. Tous les scenarii sont envisagés : de l'homme pervers en passant par un sous-fifre d'Icarus mais aussi par quelqu'un qui veut simplement avoir un emploi au Golden Eyes. En vrai, Castillo peut s'estimer heureuse que je n'ai pas de pommes sous la main car il aurait été transformé en cible dans la seconde où il m'a annoncé ne pas venir pour CERBER. Et si mon défunt époux était de ce monde, il aurait ajouté malicieusement qu'heureusement les enfants ne sont pas dans les parages parce que je l'aurais noyé sous la compote de colère... Mais en même temps, il ne fallait jamais toucher à mes enfants, ça ne compte pas.

Bref, autant dire que sa commande de thé Oolong me semble bien loin désormais. C'est dommage car j'aurais été intéressée par avoir son avis sur comment m'en procurer car j'en ai jamais goûté.

Après un instant d'hésitation, je me décide de maintenir l'attitude sereine que je peux avoir lorsque je négocie affaires. L'expérience m'a appris que moins je parle, moins je risque. Ne sachant pas ce qu'il désire me parler, je ne vais pas faire de suppositions de ce que je pense qu'il sait. Il va clairement devoir expliciter sa pensée s'il veut que je sois coopérative.

-Vous n'êtes guère persuasif M. Castillo dans le fait que je ne doive pas interpeller sur l'instant un employé. J'ose espérer que votre argumentaire sera plus convaincant.


Sans être glacial, il est clair que mon ton a perdu quelques degrés de chaleur à son intention. Le ton de ma voix est professionnelle. Si j'avais voulu être vraiment dans l'antipathie à son encontre (ce qui, je pense, aurait été parfaitement dans mon droit), j'aurais très sûrement pu rappelé que je connaissais mes droits et que ses méthodes pour me contacter très sûrement illégal.

Cependant, je suis très consciente que c'est très sûrement un coup de poker que je fais. Je n'ai jamais été une combattante et je pense que je ne le serais jamais. J'espère que M. Castillo prendra mes paroles comme une forme de bonne volonté et non pas une intention de couper totalement la discussion. Autant je peux parvenir à gérer une conversation, autant je ne pourrais plus le faire une fois que l'entrevue sera terminée...
Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
Esteban fait face à un mur, de la glace, du granit. Si Elizabeth a comprit, elle ne laisse rien paraître. En fait, il se pourrait qu'il se soit également royalement trompé et qu'elle le prenne pour un fou. Impossible de savoir, il se doit de prendre ce pari audacieux que tout va aller dans son sens et s'éclaircir une fois qu'il aura partagé son information. Merrow est une professionnelle qui n'exprime que son intérêt tout aussi professionnel.
Esteban ne baisse pas les bras pour autant, il doit aller au bout de son idée. Même si c'est ridicule. Même s'il doit mettre sa réputation en jeu. Il aurait sans doute du demander à son frère, Pasqual est plus à l'aise avec les gens. Il séduit les foules avec son sourire. Pepe, si chaleureux et généreux. A coté, Esteban fait pâle figure. Réserve, bagarreur et étriqué.

Tout ça n'a pas d'importance, parce que.. si tout est vrai.
Alors sa vie va changer, basculer. Tout va prendre sens, pas vrai ?
Esteban est prêt à tout risquer tant le sujet lui tient à coeur.
Esteban se souvient de sa génitrice. Quand il l'a rencontré il n'a ressenti aucun lien entre eux. Est-ce que quelque chose pourrait se développer avec une ancêtre ? Son coeur bat la chamade dans sa poitrine. Il désire et renie complètement cette possibilité à la fois. Esteban espère juste mieux se comprendre, mieux pouvoir s'accepter s'il sait d'où il vient.
Il est si prêt du but.
C'est le moment où il se jette dans le vide, figurativement.
Esteban prend une grande inspiration, mais avant qu'il ne puisse continuer sur sa lancée, la serveuse revient avec leurs thés et des petits gâteaux et le coupe dans son élan.

Maintenant, il remet tout en question. « Imaginons que par un curieux hasard, j'ai découvert que l'un de vos employés appartient à votre descendance ? La gorge sèche, Esteban saisit la tasse et réalise avec horreur que son poignet tremble. Il fait mine de se brûler et le repose délicatement. Surtout, avec beaucoup de maladresse. Il en reverse un petit peu sur l'assiette en porcelaine.  Imaginons que ce même employé l'ignore, vous comprenez que l'affaire est sensible. On ne peut anticiper les réactions de chacun des partis. »

Et maintenant, prochaine étape.
Il faudra imaginer que cet employé imaginaire soit en fait Esteban. Qu'il est bien désolé d'avoir abusé de son pouvoir pour la rencontrer.
Invité
Invité
Anonymous
CORPS
ESPRIT
ÂME
We'll be back for more
@Esteban Castillo

La conversation que j'ai actuellement avec M. Castillo est à mille lieux de ce que j'aurais pu imaginé. Je pensais venir à une recherche d'information pour une enquête de CERBER, j'apprends que cela n'est qu'un prétexte. Il est vrai que j'ai commencé à imaginer le pire à cet instant. Peut-être ai-je lu trop de romans policier il y a quelques décennies mais, en même temps, qui peut me blâmer d'avoir quelques tendances paranoïaques fasse à ce que j'ai pu vivre par le passé ? Imaginer le pire m'a permis d'éviter quelques ennuis en des temps difficiles. Il est normal que j'envisage de telles choses.

Soudainement, (enfin c'est l'impression que j'ai du moins), M. Castillo commence à me raconter une histoire d'employé. Pendant quelques instants, je le regarde sans réellement le voir. Pourquoi me parle-t-il d'employé ? S'il souhaitait envisager une reconversion, il aurait pu facilement me contacter par une voie tout à fait légale. Je ne l'aurais nullement repoussé, bien au contraire. Je suis toujours ravie d'aider ces personnes, que ce soit via le Golden Eyes ou par le biais d'un autre restaurant que je peux connaître.

Puis, mon souffle se bloque alors que je finis par comprendre. Enfin, je ne sais pas si je peux comprendre précisément ce qu'il souhaite me dire. Cela me semble tellement fou que je me refuse d'y croire.

M. Castillo essayerait de me dire qu'il est l'un des enfants de mes enfants et qu'il m'a retrouvé ? Est-ce possible ? J'ai passé tellement de temps à espérer retrouver la trace de ma descendance en vain que je ne peux y croire. Pourquoi, comment aurait-il pu réussir là où j'ai échoué ?

Je tâche de freiner l'espoir qui me saisit. J'ai beaucoup trop peur d'être déçue si jamais cela devait ne pas être le cas. Je traque du regard les éventuels signes qui trahirait un mensonge. Pourtant la fébrilité me semble trop véritable pour qu'elle soit simulée.

Je suis alors prise d'un dilemme. J'ai longtemps prié pour pouvoir retrouver l'un de mes enfants. Dois-je cesser mon éloignement forcé ou maintenir l'illusion de ne pas le connaître ?

-Eh bien...

Je suis moi-même surprise d'entendre le son de ma voix. Je n'avais pas encore tranché sur mon attitude à adopter. Mais en réalité, cela fait longtemps que j'ai tranché. Mes enfants. Cela a été, est et serra toujours mes enfants qui me pousseront à choisir tel ou tel choix. Et en l'occurrence, je sais au fond de moi que je m'en voudrais pour des décennies si je laisse échapper la possibilité d'une réunion avec l'un d'entre eux.

-Eh bien... Je dirais que, si je devais être confrontée à pareille situation... Je demanderai des preuves. Elizabeth Merrow n'a pas d'enfant après tout.

Ma voix se veut détacher au possible mais on entend aisément mon émotion dans ma voix. Je ne peux m'empêcher d'espérer que j'ai interprété de manière juste les propos voilés. Je regarde fixement ma tasse en attendant sa réponse. Je ne parviens pas -plus- à croiser son regard alors que je souhaite avoir une preuve de ce qu'il sait ce qu'il avance. Si cela devait être un mensonge ou une plaisanterie... Je ne préfère pas y penser.
Contenu sponsorisé
CORPS
ESPRIT
ÂME