I am not a daydream

Are you insane like me ? Been in pain like me ? I think there's a flaw in my code. My heart is gold and my hands are cold.  

▾ Douceur de vivre. Patiente et calme, un vrai bonheur au quotidien, mots tièdes réchauffent le palpitant, petites attentions font du bien, en définitive le plaisir de faire plaisir. ▾ Prisme de création. Intelligente et rusée, le cerveau fait souvent des plans en amont mais c'est finalement dans l'improvisation la plus totale que tu excelles. ▾ Réservoir de malice. Drôle et taquine, des blagues par-ci, des insinuations par-là, tu utilises ta vivacité d'esprit pour régaler ton entourage ou désamorcer un champ de mines. ▾ Endurance anatomique. Coriace et capable de cumuler beaucoup de stress à ton actif, le tour de magie repose sur un besoin vital d'évacuer le trop plein avec une dose massive de sport. ▾ Gardienne dévouée. Ultra protectrice envers ton entourage, prête à soulever des montagnes afin de lui venir en aide, tu es toujours à l'écoute des autres (pour qu'ils t'aiment davantage). ▾ Cœur incorruptible. Fidèle à ton mari, loyale à tes principes, tu mens seulement par omission et dans un souci de préservation car oui il existe des nuances parmi les mensonges.

- ÉPOUSE IDÉALE - Tu aimes t'occuper de Finn, ton plus grand enfant. L'est tout à fait capable de prendre soin de lui à son âge mais ne le fait pas avec le même plaisir que toi. Des moments partagés en toute complicité (couper ses boucles, entretenir sa barbe) et des moments soufflés en toute simplicité, comme quand il dort et que tu traces des mots d'amour sur la toile de son dos pour qu'ils passent la couche de son épiderme et le bercent dans son sommeil. Fais de beaux-rêves mon prince - Ton langage de l'amour passe principalement par la cuisine. Avant d'avoir une famille à nourrir, tu te contentais de plats surgelés dont le micro-onde prenait soin de réchauffer avec soin. Maintenant, c'est ton tour de prendre soin des tiens en leur préparant de délicieux mets selon leurs envies. Les week-end, t'es souvent derrière les fourneaux, à enchaîner les repas pour couvrir la semaine entière et t'assurer qu'un plat de gâteaux traîne toujours à table. Un ventre plein est un ventre heureux - Afin de faciliter la vie de chacun à la maison, tu mets régulièrement à jour le calendrier affiché sur le frigo, notant les rendez-vous médicaux, les évènements de l'école, les vaccins de Duke. Et surtout ton emploi du temps qui change d'un lundi à un autre. Les dates entourées en rouge sont d'ordre capital comme le spectacle de la chorale. Aucun retard ou empêchement toléré.

- MAMAN PARFAITE -Rap dans la peau insuffle le flow, les mots vont et viennent, les idées germent, voilà le remède à ta portée lorsque le monde se referme sur lui-même, trop étroit. Musique ne te permet pas seulement de vomir tes tripes ou de diluer ta colère mais t'aide tous les jours de façon insoupçonnée. Comme pour vaincre le bégaiement de Jonah, rapidement initié à cette pratique. Depuis, les trajets jusqu'à l'école sont témoins de vos mixtes improvisés. Au grand damn de Lou. Elle adore au fond - Maman cool invente des histoires au moment du coucher, propose des jeux dès qu'il pleut dehors, transforme la chambre en bateau pirate pour sécher les larmes. Parce que tu tiens à leur offrir des instants inoubliables, de quoi alimenter leur réserve personnelle de bonne humeur. Voir la vie du bon côté permet de mieux gérer le quotidien. Aussi, tu n'élèves jamais la voix avec eux, même quand ils te font répéter une consigne. Patience égale bienveillance - De base, t'es pas du genre fleur bleue, à t'émouvoir d'un poème qui parle de la profondeur de tes prunelles mais tu le deviens petit à petit. La faute à Finn et ses pains au chocolat le dimanche matin. La faute à Finn et ses bouquets de fleur à l’improviste. La faute à Finn et ses massages du vendredi soir. Coeur d’artichaut en mutation, tu commences à trouver un petit quelque chose aux dessins moches de ton fils qui te représentent avec des bras de six mètres de long. Il s'améliore, ça ressemble quasiment à un être humain.

- CITOYENNE MODÈLE - A défaut d'être une personne loquace, t'es une personne attentionnée et les compliments pleuvent de tes lèvres candides. Un petit compliment à propos de la chemise de ton collègue alors que ses cernes accaparent l'attention, un petit compliment au sujet du vernis de la boulangère alors que ses mains sont écorchées vives. Les gens se sentent reconnaissants du peu que tu leur donnes car justement, tu ne donnes pas beaucoup. Effet multiplié garanti. La qualité prévaut sur la quantité - Réceptacle des craintes, angoisses et terreurs de milliers de victimes, tu restes avec elles durant toute la durée des appels. Peu importe ce qu'il se passe dans ton corps au son d'une balle tirée, d'un coup donné, d'une agression en temps réel. Parfois, les conversations repassent en boucle dans ta tête durant des jours, des semaines cependant tu n'envisages pas d'abandonner cette activité au profit d'une plus calme. Il est de ton devoir de continuer. Je serai là jusqu'à la fin - Consciente personnelle t'incite à te soucier de la planète, de l'écologie, de l'environnement que tu vas laisser aux générations futures. Etat d'esprit transmis aux jumeaux de façon ludique, ils participent beaucoup à l'entretien du potager. Bon Jonah est surtout intéressé par les insectes qui traînent et Lou fait des roulades dans la terre mais tu ne perds pas espoir de les sensibiliser. Arrête de jouer avec cet asticot !

I am a nightmare

You're part of a machine, you are not a human being. Low on self-esteem, so you run on gasoline  

▾ Violence de vivre. Perte de contrôle et trouble émotionnel font mauvais ménage, la rage insatiable sous la peau dévore tout sur son passage, ne laisse qu'un amas de cadavres. ▾ Prisme de trauma. Vulnérable et amochée, l'envers du décor donne envie de gerber, rien de beau dans les recoins sombres de ta psychée complètement ravagée. ▾ Réservoir de secrets. Pleine d'insécurités vivaces et de craintes vivantes, tu vacilles entre une humanité exacerbée et une barbarie monstrueuse sans te positionner. ▾ Adorablement flippante. Autoritaire sur les bords et control freak sur les revers, t'as parfois le regard revolver, la lèvre qui tressaute, balle tirée à bout portant ne loupe pas sa cible. ▾ Jalousie brûlante. Ultra compétitive et capable du pire comme du meilleur pour rester sur le podium, tu ne te trouves jamais assez bien et te montres toujours exigeante envers toi-même. ▾ Cœur contusionné. Par la perte brutale de ton insouciance mettant rapidement en relief et en lumière l'injustice dégueulasse de ce monde dans lequel, pour survivre, les gens acceptent de subir une oppression constante.

- ÉPOUSE ÉPROUVANTE  - Experte des hm, ils expriment tout un panel d'émotions dont tu fais varier la gravité avec tes cordes vocales. Pire que des reproches, à peine des apostrophes, à la fois subtils et sournois, tu les considères comme de véritables intermédiaires à la parole. Ainsi ils varient du hm je pense que tu as tort au hm je te conseille de la fermer au hm la discussion est close - L'éducation de Lou et Jonah devient une source récurrente de conflits avec Finn car vous n’avez pas la même vision des choses. Tu pars du principe qu'ils doivent apprendre à être autonome même si tu aimerais les garder miniatures pour toujours. Consciente de la fragilité des lendemains, un instant tout va bien et l'instant d'après une bombe venue du ciel explose dans la rue. Ton mari, lui, vit d'amour et d'eau fraîche, s’obstine à traiter les enfants comme des éternels bébés sous couveuse qui ne sont pas prêts à grandir. Ce n'est pas leur rendre service bordel - T'es plutôt du genre associable, tu détestes prendre des nouvelles de tes cousins germains, recevoir tes voisins à la maison ou écouter les ragots des mamans de l'école. Tu le fais uniquement pour maintenir les apparences mais cela ne t'apporte, dans le fond, aucun plaisir. Rien à faire que la mère de Tom se tape le père de Léa.

- MAMAN IMPARFAITE - La reine des neiges te tape sur le système, dès que tu entends la célèbre chanson libérée délivrée, tu grinces des dents. T’as pourtant forcé les petits à regarder d’autres dessins animés comme Vaiana ou Raiponce mais Elsa et Anna restent sur le podium, enfin non, ils ne regardent même pas pour elles mais pour Sven et Olaf. Un renne et un bonhomme de neige. Donc maintenant lorsque toute la famille (Finn y compris) veut les revoir sauver Arendelle, tu fuis le plus loin possible. Je me retape pas ce supplice - Maman autoritaire se montre stricte car tu estimes que c'est une composante essentielle de ton rôle de parent. Il est important de leur donner un cadre basé sur des règles de conduite. Pas de glace après le brossage des dents, les jouets ne doivent pas traîner dans le couloir, on met et on débarrasse la table c'est pas un hôtel ici - De nature exigeante, tu estimes que tes jumeaux méritent le meilleur. Le meilleur rôle de la représentation musicale, la meilleure place dans le bus, le meilleur siège au cinéma, la meilleure note de la classe. Meilleur partout, meilleur tout le temps au point de leur filer souvent la pression car ils ont peur de te décevoir. Comment ça Jonah jouera seulement le nénuphar ?

- SPÉCIMEN ÉTRANGE - Tu n'aimes ni les températures élevées type caniculaire ni les températures basses type polaire. Malheureusement à New-Blossom les saisons se vivent à fond et les petits adorent aller au parc en été profiter des journées interminables ou enchaîner les batailles de neige dans le froid glacial de l'hiver. Papa va vous tenir compagnie - Obsession dérisoire : la literie de maison. Vous possédez une armoire pleine à craquer afin de pouvoir unifier aubmaximum les parures. En effet, tu veilles à ce que l'intégralité des draps, couettes et plaids d'une même pièce respecte un code de couleur identique. Et quand tu te rends quelque part où les teintes se mélangent de façon grossière, t'as beaucoup de mal à ne pas relever ce léger détail. Ils ont de la merde devant les yeux ou quoi - Il t'arrive encore d'avoir des cauchemars à propos de la guerre civile bien qu'ils aient considérablement diminué au fil des années. Adieu les pilules magiques, les exercices de cohérence cardiaque et les intentions positives avant d'aller au lit. Maintenant, tu fantasmes sur la façon de tuer ta prochaine victime afin de t'endormir en paix. Effet immédiat garanti. Alors hache ou hachoir ?

PARTICULARITÉS PHYSIQUES
▾ ENTAILLE. Si les dommages de la guerre civile ont laissé des dégâts à même tes souvenirs, tu t'en es tirée sans la moindre balafre. Un miracle ? Plutôt une bonne blague. L’unique cicatrice que tu transportes provient de ton agression, elle est petite mais visible à l’oeil nu. Trait rouge de quelques centimètres sur la partie inférieure de ton abdomen.
▾ ÉPIDERME. Tu aimerais avoir un bronzage méditerranéen similaires aux touristes durant la période estivale, hélas peau blanche demeure blanche à toute période de l'année et peu importe l'exposition au soleil, à vrai dire elle finit par virer cramoisie si tu oublies de la protéger. Ce n'est pas très joli à voir et en plus, ça fait un mal de chien.
▾ ÉTERNEL. Papillon féerique orne la cheville, entouré de quatre lettres, Finn. Prénom de ton mari tatoué dans un acte spontané, quelques mois à peine après votre rencontre. Par chance vous êtes toujours ensemble. Enfin non, ce n'est pas de la chance, c'est de l'amour, des compromis, des choix de vie, des conflits et des réconciliations.

APTITUDES PARTICULIÈRES
▾ PIRATAGE. Facilité déconcertante à manipuler les outils informatiques, tu excelles dans le domaine. A une époque, communiquer avec des machines virtuelles te paraît même plus simple que de communiquer avec des êtres humains. Si aujourd'hui, il ne représente plus ton gagne pain, le hacking reste juste un atout considérable pour ton passe-temps criminel.
▾ PERFORMANCE. Activité physique intense, ton corps réclame régulièrement de repousser ses limites. Faut dire que le sport représente un moyen de relâcher la pression cumulée et tu en cumules un paquet. Contres toutes attentes et à la surprise générale, ta force est décuplée lors des sessions enragées (= meurtres)
▾ PARFUM. Nez fin capable d'identifier un individu à son odeur, tu es particulièrement sensible au mélange des fragrances que chacun dégage. Cette faculté olfactive ne te sert pas à grand chose au quotidien, se révèle parfois déplaisante lors des trajets dans les transports en commun ou les salles de concert bondées.

- Les mutants -
Longtemps tu te montres méfiante à leur égard, ayant vu de tes propres yeux les ravages dont ils sont capables, marquée au fer rouge par la macabre disparition de ta mère. Tu t'en souviens comme si c'était hier, de l'expression sur son visage : une terreur palpable. Cependant, ranger tous les mutants dans la même case reviendrait à nier l'existence des nuances de gris entre le blanc immaculé et le noir ténébreux. Ce n'est pas aussi simple. Certains n'ont pas choisi de développer des déchirures et tu éprouves pour eux une forme d'empathie. T'as surtout du mal avec les consommateurs de Vitae, plus encore de Red, qui jouent à la roulette russe dans l'espoir de quoi ? Devenir le prochain super-héros à sauver la ville ? Cette propagande autour des Sept te semble disproportionné quand des choses plus importantes méritent davantage d'attention. Et parfois, cela te glace d'effroi, de voir la décadence du monde actuel.

- Les altérés -
Tu es un peu moins réticente à leur encontre, non qu'ils représentent un danger infime sur l'échelle de l'humanité mais les avancées technologiques sont mesurables. Aucune place n'est laissée au hasard, de la création des implants à la pose des prothèses. Certes le marché noir permet d'acquérir des altérations interdites, cependant de manière générale les améliorations vendues tiennent leurs promesses. Il n'est pas possible de faire le même constat du serum. Et tu t'en rends bien compte depuis ton premier saut dans l'inconnu, devenue altérée par la force des choses. Forcée de ravaler ton appréhension pour avoir une vie normale. Ironique n'est-ce pas, le prix de ta normalité ? Devenir une machine, voilà ce que ça te coûte, ne pouvant te contenter d'être simplement toi-même. En ce sens, tu ne te rues pas sur les derniers mods sortis. Ton objectif se limite à profiter d'une existence quasi anodine.

L'appartenance

Twilight Zone.
Mieux vaut prévenir que guérir ou tuer que d'être tuée.
(pas le bon dicton, oups).

A l'ombre des souvenirspériode 1995-2005
tw : guerre civile, attaque, violence, mort, sang, trauma infantile

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L'attente est un sentiment étrange. Parce qu'elle ne connaît ni début ni fin. Tout le monde se retrouve à attendre la mort dans la file d'attente de la vie et personne ne sait quand son tour va arriver. Un peu comme si à tout moment, l'immeuble au dessus-de ta tête endommagé par la guerre civile, allait rendre l'âme. Et tu es là, pétrifiée près d'un mur, les mains plaquées sur tes oreilles pour étouffer le bruit des cris, à attendre que ça s'arrête. Combien de temps ? Des minutes, des heures ? Dehors le chaos règne, les cadavres empilés sur la route funeste forment des bouchons. New-York est devenu le théâtre d'un hécatombe.
Les cendres de tes parents recouvrent une partie de tes vêtements sauf qu'à cet instant précis, tu ne t'en rends même pas compte. La peur anesthésie tes pensées, t'empêche pratiquement de respirer. Maman dit toujours d'être courageuse mais elle vient d'être découpée en deux sous tes yeux alors dans ce contexte, tu trouves la notion de courage un chouïa limite. Pas seulement car tu as dix ans et demi et manges des céréales pour avoir le cadeau emballé dans la boîte. Non. Peu importe ton âge. Peu importe ta couleur favorite. Peu importe ce dont tu rêves sous la lueur délicate de ta veilleuse. Le rêve devient cauchemar pour tous les malheureux qui se retrouvent pris au cœur de ce cimetière et attendent leur tour. Tu espères simplement que le tien arrive rapidement, arrive avant de réaliser que ton existence vient de partir en fumée.

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Tu ne veux pas l'appeler Bernard ou oncle Bernie. Tu ne veux pas partir avec lui. Tu ne veux pas non plus rester ici. Tu veux simplement rentrer chez toi, à ta maison, te réfugier sous ta couette, loin des monstres qui découpent les gens et des machines qui rasent les rues. Tu veux oublier le cohorte de corps étendue à tes pieds, le concert des hurlements à répétition, la réaction en chaîne de ton palpitant au bord de la rupture. Tu veux effacer ce voyage de tes souvenirs, le remplacer par une destination où tes parents sont toujours en vie et t'attendent près du train fantôme de la fête foraine. Ils t'ont promis de t'acheter une glace parfum barbe-à-papa ou chew-gum. Mais seulement si elle est rose comme la peinture de ta chambre. Parce que tous les roses ne se valent pas, certaines nuances sont trop fades, d'autres trop étincelantes. Tu aimes le rose pastel, celui des licornes, des fées, des coussins contre lesquels tu te blottis le soir.
Ils t'attendent bien quelque part tes parents, t'es juste encore un peu jeune pour t'y rendre Margot. Alors oui, tu sais maintenant que la file d'attente peut être raccourcie par un terrible événement - derrière tes paupières y'a des nuages de gens réduits en lambeaux telles les reliques d'un site archéologique enfoui au fond du désert - ça ne veut pas dire que la tienne le sera aussi. Ça veut juste dire que t'as survécu à l'enfer.

A contre courantpériode 2006-2012
tw : deuil, violence, attaque, meurtre, sang, langage cru

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Elle te ronge de l’intérieur. Elle te ronge de la tête aux pieds, cette colère acariâtre que rien ne tempère. Comme une armée de pourquoi qui cherche désespérément des parce-que à son tourment. Pourquoi t'as survécu ? Pourquoi ils sont morts ? Pourquoi t’es pas avec eux ? Pourquoi au réveil, pourquoi au coucher. La question reste sans réponse et toi, sans remède. T’es constamment fébrile, fièvre perle de tes mots et de tes gestes. Ils éclatent dans une violence troublante car tu ne donnes pas des coups pour faire mal aux autres, tu le fais pour qu’ils te fassent mal, laminent ta culpabilité et noient te chagrin cachés derrière cette terrible colère noire.
Incapable de l'exprimer autrement, tu enchaînes les problèmes disciplinaires, les bagarres frénétiques, les excusions définitives au grand dam d'oncle Bernie. Complètement dépassé par la situation, il tente de coller des sparadraps sur tes plaies lancinantes, d'étourdir ta rage de bien des façons différentes notamment grâce au sport. Durant un temps, l'arnaque fonctionne à merveille. Tu craches tes poumons sur la piste de course à défaut de balancer tes poings sur tes camarades puis l'effet s'estompe. Alors vite, une nouvelle activité remplace la précédente, cette fois tonton pioche du côté artistique en espérant prolonger la durée du pansement. Si les instruments de musique ne trouvent aucun intérêt à tes yeux, le rap gamberge directement vers les rouages de ton âme... mais encore une fois la parade retarde seulement l'inévitable.

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Tu ne voulais pas. Non tu ne voulais pas l'éclater à ce point. Tu ne voulais pas franchir la ligne de non retour. Tu ne voulais pas tuer un pauvre connard et finir en taule à cause d'un instant d'égarement. Tu voulais juste lui ravaler un peu la façade, le rendre plus potable, plus poli. Tu voulais qu'il apprenne les bonnes manières, les bases du consentement, les bonjour madame avant les mains au cul. Tu voulais qu'il la ferme, le reste est un fâcheux malentendu entre une brique rouge et une boîte crânienne... un peu plus rouge maintenant qu'elle gît à tes pieds. Et tu commences à paniquer, à manquer d'air, voir la fin de ta vie à 17 ans. Ça aurait pu être pire. T'aurais pu t'arrêter à 13 ans et demi. Oncle Bernie est appelée en urgence sur la scène du crime mais pourquoi ? Pour contempler le désastre dont tu es coupable ? Le désastre que tu es ? Voir la réalité en face au lieu de s'obstiner à gober des mensonges à la volée.
Sauf que tonton aime bien raccommoder les tissus déchirés alors quand il te trouve tremblante, à côté de ce corps sans vie, il n'est pas déçu ou triste ou fou de rage. Il est soulagé que tu n'aies rien et pour la première fois depuis la mort de tes parents, tu sens le poids de la culpabilité s'amoindrir au fil des secondes, des minutes à faire disparaître les traces de ton homicide involontaire. Premier d'une longue lignée à venir.

A l'encre du cœurpériode 2013-2017
tw : langage vulgaire, mention gore, alcoolisme, machisme

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Cortège des premières fois se succèdent à vive allure. Premier implant te permet de trouver un équilibre, contenir le trop plein émotionnel en épongeant la fièvre collée à ta peau. Tu n'es pas forcément ravie d'altérer ton humanité de la sorte mais ton humanité ne correspond pas à la norme. Or depuis le dérapage, voilà ce qui t'obsède, te fondre dans la masse, ressembler à tout le monde pour oublier que personne ne peut véritablement te comprendre. Avec ton parcours scolaire chaotique, aucune université digne de ce nom ne te veut de toi comme étudiante pourtant tu fréquentes les bancs de l'université de Princeton.
Premier boulot t'offre une fenêtre PVC sur un monde hors de portée. Petite veinarde, tu travailles avec un enseignant chercheur, une pointure de l'informatique recrutant exclusivement des profils atypiques. Rien de glorieux ou d'original à cette particularité, c'est juste une façon astucieuse d'utiliser à bon escient le talent des rejetons de la société. Ceux qui n'auront jamais la chance de briller devant un auditoire ou d'obtenir des fonds au moindre caprice. Mais tu te plains pas Margot. Tu ne te plains pas du café froid ou de la paie minable. Tu ne te plains pas des heures supplémentaires ou des déplacements interminables. Tu ne te plains même pas des remarques qui, dans le jargon professionnel, sont appelées des suggestions. Tu hoches la tête et serres les dents car c'est ce que font les gens normaux. Ils remercient les ordures de les écraser.  

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Ta zone de confort s'arrête aux contours des elle, t'as pas l'habitude de te perdre aux alentours des il. Alors forcément, Finnian, l'est pas prévu au planning. Pourtant suffit d'une soirée avec lui pour flouter tout ce que tu crois connaître à propos de toi, de tes envies, de tes désirs. Premier petit-ami te propulse sur une nouvelle trajectoire, met des étoiles dans ta tête et tes chatouillis dans ton ventre. L'impression que des fourmis parcourent ton corps, picotent le bout de tes doigts quand il est loin, le bout de ta langue quand il est près. Bientôt la distance devient un chiffon jeté à la poubelle car vous emménagez ensemble. Un peu trop rapide. Un peu trop amoureuse. Un peu trop naïve. La crainte du retour à la réalité t'accompagne sans cesse, néanmoins ce n'est pas ta réalité qui pose problème. Tu finis par rencontrer ta belle-famille, le reste des Callahan. Un père vulgaire et macho, une mère éprouvée et alcoolo.
Seule la sœur, Niamh, trouve grâce à tes yeux parce que tu te reconnais beaucoup en elle. Sentiment gardé sous silence, il est important de conserver les apparences. Tu sers ta version miss parfaite à tous les repas alors tu ne peux pas annoncer à ton mari que ton régime vegan s'accompagne de quelques écarts carnassiers du genre j'aimerais bien arracher la langue de ton vieux et l'entendre hurler à tue-tête.

A nos jours heureuxpériode 2018-2020
tw : aucun hormis un bonheur qui file un peu la gerbe ? haters gonne hate

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Volonté commune de prendre un nouveau départ, avoir des enfants, acheter une maison, votre maison à New-Blossom. Déménager là-bas c'est te prouver à toi-même que tu vas bien, que tu vas parfaitement bien, au point de pouvoir marcher sur les cendres de ton passé. Après tout New-York est sous terre avec le corps de tes défunts parents. Ils te manquent toujours beaucoup - pas autant qu'oncle Bernie - mais maintenant ta famille, c'est Finn. Ton équilibre, c'est Finn. Ton avenir, c'est Finn. Ton monde tourne totalement autour de lui, encore plus depuis que vous travaillez ensemble au cabinet.
Et tu te rends compte, que peut-être, tu préfères les enquêtes seule, les filatures seule, les surveillances seule. Car rester enfermée trois heures dans une voiture sans rien faire d'autre que de l'entendre râler à propos d'absolument tout, ça passe deux fois trois, ça passe quand vous finissez par vous choper sur la banquette arrière sauf qu'au bout d'un moment ça n'passe plus... t'es à court de hum, de patience, de calme. Patience et calme dont il a besoin depuis la condamnation de Niamh. Si tu éprouves beaucoup de peine pour elle, tu en éprouves davantage pour toi avec l'arrivée imprévue et indésirable de ta belle-mère. Fort heureusement, cette déplaisante nouvelle est compensée par une très bonne : vous allez devenir parents, de non pas un, mais deux bébés. Double panique. Double responsabilité. Double bonheur.

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Devenir maman c'est certainement l'expérience la plus flippante et merveilleuse de toute ta vie. Tu aimes Lou et Jonah dès la première échographie (qui vous coûte une blinde). Tu les aimes encore plus dans tes bras et tu les aimes même quand ils pleurent, à tour de rôle, chaque nuit. La fatigue est un véritable calvaire, présente du matin au lendemain matin mais grâce à ton implant en permanence activé, tu parviens à garder ton sang-froid malgré tes 160 heures de sommeil perdues. Puis vous êtes deux à prendre soin des deux petits, Finn toujours fidèle au poste. Il se débrouille tellement bien dans son rôle que tu flippes de ne pas être à la hauteur, te mets en tête de devenir une maman parfaite pour qu'ils t'aiment toi aussi. Pas grave s'ils préfèrent leur papa car leur papa est l'amour de ta vie et tu veux plein d'autres enfants de lui. Bon finalement vous adoptez un autre genre de bébé.
Duke, trois mois, une haleine peu fraîche, une oreille qui tombe en mode regarde-moi je suis trop cute, une envie de faire pipi toutes les heures, une tendance à mâchouiller ce qui le tente - dont tes chaussures - et surtout, le plus important, une faculté à chouiner dès que tu le grondes. En bref, vous adoptez un chiot, le plus grand piège au monde : une peluche vivante capable de charmer n'importe qui d'un coup de langue.

A bout de soufflepériode 2021-2024
tw : agression, trauma, meurtre, sang, langage cru

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Cette vie que tu penses avoir, cette personne que tu penses être, ce bonheur que tu penses détenir, c'est de la poudre aux yeux. Un mensonge conçu pour te prémunir du trauma. Jusqu'à ce que la vérité éclate. Soirée en amoureux tourne au désastre quand, perdue dans tes pensées, à rêver d'un troisième enfant, un voleur te prend comme cible. Une altercation en somme ordinaire à la baie, quasiment un rite de passage qui finit par un sac volé et une plainte non déposée. A un détail près : t'es pas quelqu'un d'ordinaire Margot. Et si tu concèdes de filer ton portable, ton porte-monnaie, des choses futiles, tu refuses d'abandonner ton alliance.
La peur, sentiment ordinaire induisant un certain comportement docile, est totalement absente de ton esprit car ton implant déraille. Tu te sens un peu trop en confiance, sans crainte ni vertige à la vue du couteau. Le ton monte, la tension grimpe et la lame transperce ta chair. Le plus paniqué de vous deux, c'est le coupable qui part en courant après avoir sali ta robe. Ouais, ta robe. Confusion t'empêche de réaliser que tu te vides de ton sang, seule la voix de Finn te ramène à la réalité. Dernier souvenir avant le trou noir, avant que ton cœur ne lâche sur la table d'opération. Finalement la file d'attente pour mourir n'était pas si longue mais franchement ça t'embête un peu. Et tes enfants ? Et ton mari ? Faveur accordée permet au corps médical de te réanimer, te ramener parmi les vivants. Enfin en théorie. En pratique, t'es pas certaine qu'ils aient ramené la bonne Margot.

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Après ton agression, tu n'arrives plus à reprendre ta place. L'impression d'être une actrice ayant oublié les lignes de son propre script. Tu ne supportes plus les cris des petits dont Finn s'occupe H24. Tu ne supportes pas non plus de l'avoir autour de toi mais tu supportes encore moins d'être seule. T'as envie de crier en permanence, crier dès que tu ouvres les paupières, dès que tu les fermes. C'est sans compter sur ton implant gardant la boite de Pandore soigneusement fermée. Voilà le problème. Alors tu finis par revoir la configuration de ton garde-fou, inclure un bouton d'arrêt dessus. Cette action entraîne des conséquences : premier meurtre survient quelques semaines plus tard. Explosion de tes émotions. Prix de ta liberté conditionnelle. Tu perds le contrôle lorsqu'un connard s'en prend à une fille de ton groupe de soutien. Il aurait mieux fait de tracer sa route, maintenant sa mâchoire éclatée traîne sur le trottoir.
Vous faîtes disparaître le corps ensemble. Un air de déjà-vu (cette fois oncle Bernie n'est pas convié) et une envie de plus, d'aider les victimes, d'empêcher qu'elles le deviennent. Ton nouveau boulot t'aide; il t'aide à remonter la pente, prévenir le crime, participer à l'action de la police sauf que dans une ville comme New-Blossom, être l'autre bout du fil n'est pas assez. Alors le croque-mitaine prend le relais.

A l'abri des regardspériode 2025
tw : meurtre, sang, mention gore, torture, langage cru

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Ça te fait tout drôle d'être de nouveau convoquée dans le bureau de la directrice mais cette fois, ce n'est pas pour toi, c'est pour Lou. Paraît que ton adorable ange donne des coups à la cour de récréation. Mouais. Rumeur confirmée par des témoins. Mince. Tu lui avais pourtant expliqué comment procéder, trouver un coin tranquille ou profiter de la cohue afin d'être invisible. Y'a encore du boulot au compteur mais n'empêche t'es fière de ta progéniture chérie, elle défend les opprimés. Et qu'est ce que font les adultes de l'école pendant ce temps ? Hein ? Ils discutent, cherchent des solutions, élaborent autour du problème ?! La bonne blague !
L'impression d'entendre Finn répéter que le conflit se règle par la parole car la violence c'est mal, mentir c'est mal, tricher c'est mal blablabla. Parfois, une droite est plus efficace qu'un débat. Et puis ils devraient s'estimer heureux, Lou est plus modérée. Si tu devais intervenir en personne, des enfants perdraient leurs doigts. Ça serait dommage, ils auraient dû mal à écrire leurs devoirs après. Heureusement, la situation ne dégénère pas à ce point car ton argumentaire est béton, réclamant des comptes au nom de Jonah qui revient parfois les cheveux en bataille, les lunettes tordues, les ongles sales. Bon il joue avec les fourmis mais ce n'est pas le propos ! Ton fils se retrouve un peu trop souvent bousculé par des enfants impunis et comble de l'histoire, ta fille est convoquée pour avoir rendu justice ? Dans quel monde elle vit, cette directrice ?! Clairement pas le tien.

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Mener une double n'est pas évident tous les jours cependant tu fais de ton mieux pour que tes deux mondes se tiennent l'un à l'écart de l'autre. Par exemple, tu ne donnes pas à Jonah les mêmes conseils qu'à Lou car il est incapable de tenir sa langue et cafte sans en avoir conscience. Ainsi tu sais que papa fume avec tatie dans le jardin. Bonne action se retourne contre toi, depuis sa sortie de prison Niamh vit chez vous. Tu n'avais pas vraiment cette idée en tête quand tu as décidé de l'extraire du trou mais peux-tu seulement envisager de la mettre dehors ? Non. Même si ta belle-soeur serait la plus susceptible de découvrir ton activité illégale. Ton mari ne se doute de rien. Ton oncle ne se doute de rien. Tes enfants ne se doutent de rien. Tes collègues de travail ne se doutent rien. Personne ne s'imagine que derrière la voix douce et calme répondant aux appels d'urgence se dissimulent en réalité, une tueuse en série.
Pourtant ce soir, tu as rendez-vous avec ta prochaine cible. Il lui reste trois heures avant d'être découpée à la machette. Certaines personnes ne méritent pas mieux car certaines personnes sont mauvaises. Elles passent entre les filets de la police et de la justice jusqu'au jour où une de leurs victimes t'appelle ou s'installe en face de toi au groupe de soutien. Croquemi à l'écoute, dis-moi qui est ton coupable, je te dirai où trouver son cadavre.