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i came here for the music
he said, she said, i don't believe it
control, alt, and delete 'em


Elle ne sait plus trop, Lucero, qui est la première personne à l’avoir mise sur la piste de ce Jazz. Les gens comme elle sont prudents, même si les contacts tendent parfois à se partager; et puis il n’a fallu qu’un petit coup de pouce, gracieuseté de l’organisation à laquelle elle s’est jointe pour pousser la recherche un peu plus loin et obtenir quelques infos qui ne lui auraient normalement pas été accessibles. Malgré quelques réserves, au départ, elle juge qu’elle a bien fait de s’associer aux ROA – ils ont le bras beaucoup plus long qu’elle ne l’aurait eu seule, et le regain d’espoir est suffisant pour la remettre sur les rails. Elle veut faire payer Theseus, bien sûr; mais aussi clore un chapitre long et douloureux, connaître la vérité pour mesurer l’ampleur du crime. Elle ne veut pas venger que son père; mais il est le point de départ, l’origine de toutes ses blessures; rien ne le ramènera jamais; mais la justice, de quelque forme qu’elle soit, sera douce. Pour elle et pour tous les autres qui ont été trahis, lésés, réduits au silence par la mégacorporation au-dessus des lois.

Et peut-être que leur déchéance commencera  avec la participation de Jazz.  

L’espoir est grand – presque trop. Et pourtant Lucero n’arrive pas à se défaire de l’idée tenace qu’elle doit au moins essayer, qu’elle fera tout en son pouvoir pour le convaincre de rejoindre sa croisade, de fouiller au coeur des archives de Theseus dans l’espoir de découvrir quelque preuve qu’elle pourra présenter à Conquest, comme si ce simple fait servirait à accélérer ses opérations. Elle est déterminée, Lucero, à être une épine dans le pied de Theseus. À affaiblir les fondations de l’entreprise jusqu’à ce qu’elles ne supportent plus le poids de leurs crimes, jusqu’à ce que la ville échappe à leur emprise.

Rien que ça, donc, qui repose sur les épaules de cet inconnu qu’elle s’apprête à rencontrer et surtout, à appâter avec un montant d’argent plutôt conséquent (qu’elle ne possède qu’à demi, mais les contrecoups de ses décisions se manifesteront plus tard, et c’est à ce moment-là qu’elle s’en occupera. We’ll burn this bridge when we get to it.
Elle l’a contacté sous son alias, lui a fait miroiter un job plutôt facile, peut-être un peu trop beau pour être vrai – et elle ne sait pas s’il la crue ou pas, si l’appât du gain a été assez pour l’intriguer au moins, pour mettre de côté la prudence et aller voir de quoi il s’agissait. Le rendez-vous donné dans le 90’s shop, où elle écume les vinyles et les cassettes, le son métallique et crépitant d’un vieux groupe de musique envahissant chaque recoin du minuscule commerce.
Lucero rembobine une cassette lorsque la clochette accrochée au-dessus de la porte d’entrée tinte; et le nouvel arrivant prends son temps, autour du magasin, jusqu’à terminer sa route à ses côtés.  « Jazz, c’est ça ? Elle lève la tête, lui fait grâce d’un sourire en coin. San Simón. Enchantée. »
Et puis la cassette clique et s’arrête; retour à la case départ; ready, set, go! et Lucero enfonce le bouton play.
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@jasper king & @lucero cortes
Entre deux enquêtes clandestines sur son père et son activité plus ou moins réglo de reporter il arrive parfois à Jazz d’accepter des petits boulots en marge ; ceux-là pas forcément très réglos, mais suffisamment lucratifs pour le faire céder à la tentation.

Malgré sa prudence et son nez pour les traquenards Jasper a conscience qu’il fraie un peu trop souvent avec l’illégalité et côtoie tout aussi souvent des gens peu recommandables. En un sens, rien n’a vraiment changé par rapport à l’époque où il zonait dans l’Underapple avec ses potes et les potes de ses potes, et sûrement que Jazz a toujours porté en lui cette soif pour l’aventure et ce goût pour le danger. Rien n’a changé non plus depuis son accident, et si on se serait attendu à le voir plus réservé voire frileux à l’idée de sauter pieds joins dans l’inconnu : c’est tout le contraire. Mais Jazz a mûri - disons à moitié - et gage que son expérience de la vie (à vingt-huit ans seulement, oui) l’a rendu plus vif, plus alerte et malin.

Si ce plan est un plan foireux, il le sentira.

Quand il pousse la porte du shop Jasper n’a que deux infos : son rendez-vous l’attend au rayon rock et se fait appeler San Simón. D’un point de vue pratique, Jazz n’est pas peu content que le premier contact se fasse dans un lieu public, qu’il connaît de surcroît. Il lance un petit signe de tête au proprio qui végète derrière son comptoir, puis enfonce ses mains dans les poches de son vieux bombers en commençant tranquillement sa flânerie. Rien qu’il ne fasse pas à chaque fois qu’il met les pieds dans ce shop, à la différence près qu’il jette quelques regards discrets aux individus présents, cherchant parmi les visages celui qui lèvera son pif dans sa direction avec un air entendu.

Parce que, naturellement : Jazz cherche un type. Et, quoiqu’il ait une notion relativement étendue du spectre criminel et de la diversité des genres qui s’y tasse, évidemment, il s’attend à ce que son rencard soit au moins patibulaire, tatoué à quelques endroits, et le propriétaire d’une grosse moustache noire et fournie - comme tout individu qui vous contacte par des moyens biaisés et signe ses messages par San Simón. Il s’arrête donc une première fois à côté d’un mec qui correspond vaguement à ce portrait robot mais, après un long silence gênant et quelques regards perplexes, change de cible. Il n’y a qu’un seul autre gars au rayon rock. Un gars qui a son âge, voire moins, et s’habille comme une version masculine de Jolene. Jasper lui adresse un long regard intrigué, presque aussi surpris que le pauvre client qui finit par lui sourire d’un air maladroit avant de changer de rayon.

Même là, Jazz ne fait toujours pas attention à la jeune-femme supposément plongée dans son exploration musicale un rang de cassettes plus loin. Il se dit qu’il a raté son rencard, ou qu’il est en avance et, dans le doute, continue de flâner encore un peu. Son arrêt près du véritable San Simón est un pur hasard. Il a repéré une cassette de Bon Jovi et s’est approché pour la consulter, sans se douter un seul instant avoir (enfin) trouvé son contact. "Jazz, c’est ça ?" Jazz a un petit sursaut, comme si la jeune-femme venait d’apparaître d’un coup à côté de lui. Il la dévisage en silence, momentanément hébété. "San Simón. Enchantée. - Oh. Oh." La surprise passée, il se maudit intérieurement, produisant un embarras tout à fait visible et sur son visage, et dans ses gestes. Il déglutit bruyamment avant de répondre. "Désolé, j’ai cru que… enfin, j’m’attendais à voir un mec." Jasper a toujours été très malhabilement honnête. Sauf quand il considère qu’il est nécessaire de mentir.

"Enchanté," dit-il après une poignée de secondes à retrouver sa contenance. Il sourit par mimétisme, et avec cette chaleur sympathique et sincère qu’on lui reconnaît facilement. "J’vous ai jamais vue ici… nouvelle cliente ?" poursuit-il sur le ton de la conversation, attrapant la cassette de Bon Jovi entre ses doigts fins pour la consulter. Ou donner en tout cas l’impression qu’il la consulte. Beaucoup plus bas, sur la ligne du murmure, il ajoute, son sourire glissant en coin, avec malice et goût du jeu. "J’imagine qu’vous m’avez pas contacté pour pirater d’la musique…?"
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Ça lui fait toujours plaisir, de voir la confusion s’infiltrer petit à petit dans l’expression de ses interlocuteurs, lorsqu’ils découvrent que l’homme baraqué qu’ils attendaient n’est pas tout à fait baraqué, et définitivement pas un homme. La tromperie l’amuse - renverser leurs attentes, ouvrir des portes qui seraient sinon fermées et, une fois la supercherie révélée, les empêcher fermement de lui claquer au visage. Parfois, elle s’en sentirait presque mal; c’est qu’il a l’air inoffensif, finalement, le petit. La gêne est visible, mais ce n’est pas l’embarras agacé dont on lui fait normalement grâce. Non, il est honnête, et il est même désolé, et c’est tout à fait dommage de pigeonner un jeune homme si charmant. D’un autre côté, c’est bon signe de le voir si ouvert. Les bonnes poires sont toujours plus faciles à berner, et Lucero aurait bien besoin d’une victoire facile.

Un vieux groupe de rock fait office de musique d’ambiance, et étouffe juste assez leur conversation pour qu’elle ne soit pas entendue par les autres clients ou le propriétaire des lieux. C’est pas le lieu le plus prisé par les espions de Theseus, qu’elle s’imagine; les vieilleries c’est pas leur truc, c’est même tout le contraire de ce qu’ils prônent. Et puis de toute façon il n’y a vraiment rien de safe; les corporations sont partout, ont des yeux et des oreilles partout. C’est bien pour ça qu’elle est là, avec l’espoir de leur faire goûter à leur propre médecine. De les traîner en justice et de leur faire payer leurs crime; mais surtout, venger son père. Et si ça doit commencer entre deux caisses remplies de cassettes poussiéreuses, soit.  « Oui, nouvelle découverte. Les doigts pianotent sur les boîtiers de plastique quelques secondes, avant que son regard s’y perde aussi. Je viens tout juste d’acheter une vieille boombox. » Ce n’est même pas un mensonge. L’antiquité (ou on dit peut-être vintage ?) était à vendre pour une bouchée de pain. Difficile de résister à l’appel du cool d’il y a 40 ans, hein.

« Je n’oserais jamais. » Faussement choquée. Mais elle ne va quand même pas admettre qu’elle n’a pas acheté une seule chanson depuis 2005 dans une boutique qui ne vend que ça. Si Theseus a des oreilles, les passionnés ont tout un arsenal visant à trouver les imposteurs.  « C’est un crime, vous savez, qu’elle ajoute sur un ton facétieux. » Comme si elle n’avait jamais enfreint la loi; comme si le fait qu’elle soit en vie n’était pas un crime en soi. « Et Jazz, c’est pour ton genre de musique préféré ? J’ai jamais vraiment accroché. Elle prend un air songeur, hausse vaguement les épaules. J’ai peut-être pas écouté les bons artistes. »
Lucero le contourne, examine les artistes de l’autre côté de Jazz, bouge doucement au rythme de la musique qui joue dans toute la boutique; et puis elle tourne doucement la roulette vers la droite pour monter le son. « J’adore celle-là. » Luce laisse quelques secondes s'écouler: est-ce qu'elle va droit au but ? Est-ce qu'elle tourne autour du pot ? Elle devrait probablement minimiser les enjeux. « C'est vraiment trois fois rien. J'ai juste besoin de retrouver de vieilles archives vidéo. »
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@jasper king & @lucero cortes
"Mais nan ?" fait Jazz, à la mention du boombox. Un petit sourire en coin s’est fiché sur ses lèvres, arrivant jusque dans sa bille gauche qui paraît plus luire encore que l’autre. San Simón n’a pas franchement l’air d’être le genre à se trimbaler une baffle à l’épaule, mais l’image le fait marrer. "Je n’oserais jamais." Et il est clair qu’elle ment. Jasper ajoute une zygomatique à son sourire, amusé par les attitudes polissonnes de celle qui verse clairement dans l’illégalité - à un point qu’il n’imagine, là, pas du tout. "C’est un crime, vous savez. - Ouais, oui, on n’est pas comme ça," qu’il opine, la bouille redevenue faussement sérieuse tandis qu’il jette un regard en coin au proprio des lieux. "Et Jazz, c’est pour ton genre de musique préféré ? - Bah en fait… - J’ai jamais vraiment accroché. - Ah." Son début de confiance fond comme neige au soleil. Lui qui voulait parader un peu devant San Simón (qui l’impressionne, mine de rien), se retrouve à bouffer son anecdote et la ravaler. "J’ai peut-être pas écouté les bons artistes." Le début de rougissement s’efface un peu, et tandis que Jasper repose Bon Jovi dans son carré d’anthologies, il ajoute. "Même pas un bon vieux Armstrong…? Personne ne résiste à un petit Dream A Little Dream Of Me… personne." Bon, il exagère, mais la volonté qu’il met à la motiver est complètement sincère. Sans doute parce qu’il y a un peu d’égo qui parle, parce qu’il s’appelle Jazz et que, voyons, elle ne peut pas ne pas aimer (le) Jazz. S’il avait la confiance en soi qui va avec, il aurait enchaîné sur une petite tentative de drague maladroite au possible, mais heureusement pour tout le monde, Jazz n’est plus canaille que pour emmerder l’autorité - quelle qu’elle soit.

"J’adore celle-là." Il écoute, attentif. Oscille un peu la tête, entraîné par le rythme. C’est un chouette moment, mais il se demande encore ce qu’elle lui veut, et ce qu’ils font là. Pas que son temps soit précieux… mais un peu quand même. Chaque seconde à ne pas filmer un truc potentiellement vendable réduit ses chances d’acheter sa dose mensuelle d’immunosuppresseurs. Mais le fric qu’il pourrait se faire avec cette obscure mission le motive à être patient. "C'est vraiment trois fois rien. J'ai juste besoin de retrouver de vieilles archives vidéo." Jasper froisse un peu les sourcils, beaucoup trop expressif pour son bien. "Okay…?" Sauf que ça s’arrête là. Alors il tourne la tête vers San Simón, tentant de décrypter dans ses yeux noirs et ses moues mystérieuses ce qu'elle attend de lui. "Et vous avez besoin de moi parce que…?" Le fric, Jasper, pense au fric. "Parce que j'suis un excellent hacker, j’parie," ment-il ouvertement, son charme naturel faisant le reste. Il ne lui vient pas du tout à l’idée que San Simón puisse être au courant pour Ubiquity. Il pense naïvement qu’elle s’est trompée de registre et a tiré son nom sur un malentendu. Pas grave. Jasper connaît du monde, il saura déléguer. "Et mmmh, pourquoi vous pouvez pas retrouver vous-même ces archives vidéo ? C’est pas du domaine public, j’suppose ?"
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