It's been a while ☯ Elvira

05/02/2023

It's been a while
@Elvira Wingfield | avril 2025

TW : vulgarité

Deux mois à pas voir ces deux têtes de cons. Deux mois à hésiter, prendre un nombre incalculable de fois la route de l'Eclipse pour finalement bifurquer. Faut du temps à la rancœur pour s'apaiser jusqu'à se rendre ridicule. Du temps pour dépasser les craintes d'intégrer de nouveau cette famille pour le moins dysfonctionnelle. La certitude construite du rejet, de ne jamais retrouver ma place à leurs côtés. Deux mondes diamétralement opposés dans lesquels nous évoluons. Ombre et lumière. Deux. Toujours deux. Chiffre devenu poisseux à force de prendre autant de place dans mon crâne.

Un souffle exténué de toutes ces réflexions qui ne mènent à rien, j'imprime les quelques pages que je dois livrer. Si le travail avait déjà une place trop importante dans mon existence, c'est pire aujourd'hui. Je quitte la Cathédrale sans prendre conscience de l'horaire tardif et constate qu'il n'y a plus que ma carcasse qui erre entre ses murs. Direction prise de l'Arcana, le fléau de Leta m'y attend. Sujet délicat à aborder, d'un mercenaire électron libre qui pourrait nous causer des problèmes. C'est rare que je croise Jedediah, encore plus d'avoir affaire avec lui. Le problème se voulant pressant et Leta n'étant pas disponible, le geste s'est fait naturel d'aller à sa rencontre. L'autre assassin solitaire aurait choisi de quitter le V pour devenir un altéré. Chose peu courante qui mérite d'être surveillée, histoire de ne pas se faire prendre à revers.

Enchaînant les ruelles de l'Underapple, j'arrive finalement au casino et rejoins l'étage du cabaret. En un rien de temps, les gros bras de Jedediah me mènent à lui. Les documents pris avec précautions, consultés rapidement et sous la consigne de les brûler par la suite, le sujet de ma présence est rapidement clôturé. Personnage aussi étrange qu'agréable, la proposition d'un verre n'est pas refusée. Peut-être aurait-il mieux valu… Magie noire exercée tandis que le dit verre semble impossible à vider. Comment ca, il le remplit juste à chaque fois ? Ce serait impoli, que de laisser un verre plein… Pourtant c'est bien ce qui finit par arriver, la nécessité d'aligner mes deux pieds pour pouvoir rentrer chez moi. Si je ne connaissais pas bien le bonhomme, je sais à présent que c'est un piège délicieux d'aller à sa rencontre. Au moins cette nuit, le sommeil ne sera pas difficile à trouver.

Ascenseur pris direction le rez-de-chaussée, je reste collé contre le miroir du fond tandis qu'il y a quelques étages à descendre. Le foie encore en train d'essayer d'assimiler tout ce rhum, on peut pas dire que ma vigilance soit au sommet. Heure de pointe à l'Arcana, nombre de visages défilent sans que je n'y prête attention. Jusqu'à ce qu'un mirage surgisse. Si seulement. < Putain c'pas possible… > Je marmonne embrumé, blasé tandis que ma rétine bloque sur Elvira. Pitié, faites que ce soit un écran, une projection, son double angélique. Oui parce que, bref, vous avez compris.

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it's been a while

Since I first saw you, since I could call you. And it's been a while since I've gone and fucked things up just like I always do. But all that shit seems to disappear when I'm with you.

☼☼☼
Envie d’une soirée tranquille après la brume des mois passés à vaciller entre les recoins de ton esprit et les revers de ton rôle. Siren te maintient la tête hors de l'eau en te l'enfonçant davantage. Contradiction salutaire. Tu tiens bon mais pour combien de temps encore ? La tension continue de grimper, impacte sur ton comportement avec les autres. Tu cumules les disputes comme un poète cumule les muses, inspiration nouvelle donne libre cours aux émotions destructrices. Et ton instabilité mentale ne se réduit pas à ta sphère privé, le public se souvient sans mal de ton dernier passage à la télévision, particulièrement... frénétique. Parce qu'au fur et à mesure que tu redécouvres ton identité, ta véritable identité, tu te perds dans celle façonnée par Icarus. Illusion s'estompe, étau se resserre, cercle vicieux duquel tu es piégée. Pour l'instant. En silence les pions s'avancent, les réponses se manifestent, les mystères se résolvent. Bientôt tu auras toutes les cartes en main, il te faut juste serrer les dents un peu plus longtemps.

Ce soir, les maxillaires se relâchent durant une douce escapade à l'Arcana, lieu adoré de tes nombreux pêchés. Perruque enfilée afin d'éviter les replis de la célébrité et pouvoir te fondre dans la masse, oublier quelques heures la fanfare de ta double vie. Jeux d'argent servent de divertissement à la créature gourmande qui mélangent poker et ivresse au fil des verres sans commettre d'excès. L'alcool se charge juste d'endormir le mal être, calme le fléau des pensées. Jusqu'à t'insuffler un sentiment de légèreté éphémère. C'est dans cet état de détente provisoire que tu quittes finalement ta table afin de regagner le rez-de-chaussée. Ascenseur arrive à ton niveau, les portes s'ouvrent sur un visage familier auquel tu ne t'attends absolument pas. Et là coup de pression à l'estomac, les cocktails cherchent à remonter le long de ton oesophage. Mais tu n'en trahis rien, un simple regard l'effleure, tu t'installes à ses côtés en silence. Un étage descendu avant de craquer, incapable de l'ignorer sur le reste du trajet.

Alors les lèvres relèvent l'évidence avec toute la douceur dont tu es pourvue. « T'as une tête de merde. » Bonjour à toi aussi. « Je veux dire... plus que d'habitude. » J'espère que tu vas bien. Les sous-titres ne sont pas forcément faciles à décrypter pourtant l'inquiétude te force à le décortiquer minutieusement. Ainsi tu notes qu'il ne brille ni par sa tenue ni par son état. C'est presque inquiétant. Même après une nuit consacrée à bringuer, t'as meilleure forme que lui. « J'te préviens si tu vomis sur mes chaussures je te force à lécher ta gerbe. » Pourquoi tu t'es foutu minable ?! Il doit y avoir des centaines de raisons justifiant son apparence négligée car Elijah possède des centaines de vies dont tu ne connais rien. Et pour cause, ce connard te garde à bonne distance de chacune d'entre elles. Pathétique. Pitoyable. Prévenant. Tu te retiens de l'interroger, mordant l'intérieur de ta bouche dès que la tentation titille ta patience, manque de te faire céder. Puis merde. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » Loin de moi. Loin de nous.

@Elijah Thorpe

05/02/2023

It's been a while
@Elvira Wingfield | avril 2025

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La belle dit rien, se glisse à mes côtés comme si cela était normal, habituel. Et étrangement, ca sonne normal. Geste mécanique d'éloignement que j'aurais pu adopter sobre, je ne bouge pas d'un pète au risque de perdre mon équilibre, cette position agréable collé au mur, à moitié accoudé à la rambarde du miroir. Perception du temps bien floue dans mon état, j'ai même pas conscience qu'elle m'ignore vaguement jusqu'à m'offrir ses quelques politesses. Je redresse un œil vitreux sur elle ; la douceur de se voix et le soucis dans son regard détonnent avec ses mots. < C'est ma tête, j'sais elle est pas ouf. > Je lui réponds trainant et rétorque. < C'est quoi c'te perruque ? > Ca t'va bien. Blasé qu'elle me fixe avec cette insistance, je détourne le regard ailleurs, souffle de ce trajet en ascenseur qui semble interminable. Et jamais j'avouerais, cette petite satisfaction au creux du cœur, de l'avoir à côté de moi. Choix du destin de la mettre sur mon chemin tandis que je me suis montré incapable d'aller dans sa direction. D'aller les revoir tous les deux. Le train de vie mené s'associe difficilement avec leurs statuts de célébrités.

Ses menaces me tirent un sourire, les yeux tombant vers le sol à regarder ce qu'elle a aux pieds. < Ces chaussures de clown là ? Ca leur ferait pas grand mal. > Réplique douce et amusée, la simple envie de l'emmerder plus que d'être vexant. < J'sais m'tenir. > Je poursuis pour la rassurer, autant que la moitié de mes mots mangés puissent rassurer. J'tente de me redresser un peu aussi, montrer un peu de maintien, me ravise bien rapidement. Droit une seconde, je bascule sur l'autre bras accoudé à la rambarde, la tête qui se mettait déjà à tourner. P'tain que le retour va être long. La nana trop curieuse me questionne et la réponse sort sans réfléchir, un brin acerbe. < Toi qu'est-ce tu fous ici ? > Après tout, l'Underapple c'est pas tellement un endroit pour les princesses dans son genre. < Le boulot. > Je finis par lui répondre franchement, qu'elle me croie ou non. Un p'tit rictus de sale gosse aux lèvres, parce que faut avouer l'absurdité de ma réponse face à mon état.

La tête lourde roulant contre le miroir pour se tourner vers elle, j'me demande bien ce qui se passe dans son crâne. J'me demande si elle va bien. Le discernement du mec bourré que j'suis dirait que oui, mais c'est pas particulièrement fiable. Puis je le sais, qu'au sein d'Icarus, ca semble s'agiter de plus en plus. Les longues conversation avec Leta refaisant quelque peu surface. La question s'échappe de mes lèvres avant même qu'elle n'atteigne mes pensées. < Tu pètes souvent des plombs comme l'autre jour ? > À la télé. < Et l'autre fois ? > Avec moi.

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I've come to talk with you again because a vision softly creeping, left its seeds while I was sleeping and the vision that was planted in my brain, still remains. Within the sound of silence.

☼☼☼
Les gens vont et viennent au fil des étages, se pressent à l'intérieur de la cabine ou en sortent d'un coup de vent mais tu n'en as strictement rien à faire, pour être polie. Regard demeure littéralement accroché au Thorpe, le nouveau Thorpe, l'ancien Thorpe. Encore une fois les versions se mélangent, les traits se confondent. Il est tellement différent et tellement similaire à la fois. Joute verbale te ramène à la réalité, face à l'homme à tes côtés, laissant le gamin s'en aller. « Fleur des îles, tu aimes ? » Evidemment, toutes tes perruques ont des noms. Sinon quel est l'intérêt d'en porter ? La petite rixe se poursuit comme si de rien n'était. Comme si vous n'aviez pas passé des années à interpréter des vies diamétralement opposées. Comme si le poids du silence ne vous séparait pas à ce point. « Permets-moi d'en douter. » L'air snob placardé sur ton visage alors que votre dernière altercation te revient en mémoire.

Bon ok il aurait pu faire pire mais Elijah s'est quand même barrer en te reprochant monts et merveilles. Heureusement la conversation bifurque sur un sujet plus pertinent cependant fantôme du passé reste méfiant. « J'ai demandé en premier. » Pire que des mômes dans la cour d'école, les réponses fusent à toute allure, laissant à peine le temps aux questions de remplir la cage en métal. Tu fais naturellement abstraction du monde autour de vous jusqu'à voir l'homme ivre mort se tenir à la rambarde pour ne pas s'écrouler à terre. Alors tu t'agites sans prévenir. « Poussez-vous bon sang il a besoin d'air !!! » Les uns se serrent aux autres, les autres se pressent contre les uns. Personne n'ose te contredire néanmoins ce n'est pas ton autorité ni ton pouvoir qui les incitent à obéir, simplement la tête fracassée de ton acolyte. Lequel semble prêt à gerber à tout moment. « Moi je pète les plombs ?! » Sa majesté des drames se présente à la barre.

Prête à dégommer ce qui demeure en l'état du coupable devant l'assemblée entière, forcée d'assister au procès. Car le mensonge et l'accusation se veulent grotesques. « Tu viens de me dire que t'es là pour le boulot ! T'as vu ta gueule stp ? C'est la pire excuse au monde ! » T'es très mauvaise juge en la matière mais qui te le fera remarquer ? Et sur ces douces paroles, tu attrapes l'ivrogne par le bras afin de l'aider à marcher maintenant que les portes de l'ascenseur s'ouvrent. En effet, malgré tes reproches et remarques, tu n'as pas l'intention de l'abandonner à son sort. « Toute façon c'est impossible d'avoir une conversation sérieuse avec toi. » Avec une ombre passagère qui déboule dans la vie des gens avant de disparaître. Tu ne sais même pas pourquoi tu t'en occupes, demain il aura repris son existence, oublié la tienne, blotti contre une autre sirène, une autre âme. Qui sait de quoi, de qui est constitué le présent d'Elijah ?

@Elijah Thorpe

05/02/2023

It's been a while
@Elvira Wingfield | avril 2025

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Incapable d'affirmer l'appréciation, je réponds un mmh banal. Alors qu'en vrai, ouais, autant que mon esprit puisse être clair, la couleur est joli, la coupe aussi. En vrai, c'est même juste difficile de ne pas apprécier quoi que ce soit lorsqu'il s'agit d'Elvira. Tout lui va. Elle porte à merveille même le moindre défaut. Des pensées que je me garde bien pour moi-même, effacées l'instant suivant. Les jeux d'enfants reprennent leur place comme à une époque oubliée et je lève les yeux au ciel. On a passé l'âge non ? Non. J'suis bien d'accord. Y a pas d'âge pour ces conneries. J'réalise seulement qu'il y a d'autres gens dans cet ascenseur lorsqu'elle s'adresse à eux. J'fais si peur à voir ? Je ne déduirais aucune réponse de ces visages qui me jugent et s'éloignent autant que possible entre ces quatre parois. J'ris simplement à son exclamation, fausse surprise exacerbée face à cette vérité exposée. < Ouais toi, complètement ! Tu pètes des plombs ! Tu m'as fait flipper… > Je lui avoue finalement, bien en mémoire la fin de notre dernier échange. Son comportement autodestructeur, provocateur. Je l'observe l'air de rien, l'œil discret autant que possible ; c’est-à-dire très peu.

< J'te jure que j'avais des affaires à régler ! > Défense maigre j'en conviens, je poursuis pour tenter de me justifier. < J'y peux rien si leur hospitalité est excellente… > Comme si ca pouvait suffire à justifier mon état. Pourtant il n'y avait dans mes propos que pure vérité. Le rez-de-chaussée atteint, je me laisse entrainer par Elvira. Pas vraiment l'embarras du choix pour m'extirper de cet ascenseur. Je pense que sans elle, je serais reparti plus simplement sur un aller-retour dans les étages. Bien plus aisé que d'affronter les rues de l'Underapple en ivrogne solitaire. Un brin outré par ses accusations, j'essaie de reprendre un semblant de stature tandis que je ne fais que m'appuyer vainement contre elle. < Quoi c'est impossible ?! Avec toi ouais on peut rien aborder de sérieux, tu fais tout foirer. Vas-y c'est quoi de "sérieux" que tu voudrais aborder avec moi ?! >

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La réaction d'Eli te laisse perplexe. Elle empeste la sincérité à des kilomètres alors t'as bien envie de le croire mais d'après ta mémoire, l'homme n'est pas venu vérifier si tout allait bien pour toi ou son frère. Au contraire. Caché sous terre, à l'abri de la surface, bien au chaud dans son petit train de vie, il s'est tenu à l'écart du vôtre. Donc ouais, tu restes dubitative de cette confidence particulière. « Clairement pas assez. » Ta réponse souffre une nouvelle fois du manque de précision de ta part mais tu ne te donnes pas cette peine. De toute façon, ivre comme il est, demain matin votre conversation aura disparu dans les méandres de ses souvenirs confus. Aucun intérêt de perdre du temps et de l'énergie à débattre en vain. « Ferme-la tu t'enfonces. » Et tu tentes de clôturer le sujet, pourtant ouvert par tes soins, sans lui donner l'opportunité de s'exprimer quand vous en avez, l'un comme l'autre, à ce point besoin.

Debout sur tes talons, tu regrettes presque d'avoir choisi cette paire de chaussures maintenant que tu transportes un poids mort. Abandonne-le. Voilà ce que ton ego te murmure à l'oreille, vexé du peu de considération du survivant à ton égard. Pourtant, tu ne parviens à t'y résoudre, consciente que New-York est plus dangereuse que New-Blossom. L'ancienne ville contient un taux de criminalité explosif. A côté, le quartier de la baie est un jardin d'enfants. « Bah déjà savoir où tu crèches ?! J'vais pas te porter jusqu'à la station de métro. » Car elle te semble drôlement loin avec un Thorpe à ton bras ayant du mal à mettre un pied devant l'autre. Aussi, tu espères apprendre que son nid douillet se trouve dans le coin, histoire de rendre cette soirée merdique un peu moins merdique. Au pire du pire, tu envisages déjà de trouver un hôtel où jeter sa carcasse après lui avoir fait la morale sur tout le trajet. Peu importe ce qui demeurera au lever du jour.

C'est la théorie. En pratique, t'as pas trop envie de disparaître et le perdre de vue, ignorer ce qu'il deviendra pour les deux voire trois prochains mois à venir. « Ensuite ce que tu fais de tes journées... j'ai une idée bien claire de ce que tu fais de tes nuits désormais. » Se bourrer la gueule et se mettre minable ? Se croire péter aux as et traîner près de la roulette ? Aucune idée de ce qui le motive à traîner au casino et se torcher de la sorte mais sachant qu'il traîne dans le coin, tu pourras plus facilement retrouver sa trace si l'homme s'éclipse de nouveau. Cependant, tu préfères largement qu'il te dise la vérité plutôt que de devoir la trouver toi-même. Forcer le destin à cracher ses boyaux. « Et me raconte pas de mensonges putain, je suis fatiguée de ces foutus mensonges. » Fatiguée de ces chimères qui n'en finissent plus. Fatiguée de ces conflits qui t'usent jusqu'à la moelle. Fatiguée de ces conneries d'un autre monde, d'un autre genre, d'un autre niveau.

@Elijah Thorpe

05/02/2023

It's been a while
@Elvira Wingfield | avril 2025

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Elvira est agréablement désagréable. Elle m'envoie chier et j'peux pas m'empêcher de sourire. Sûrement bien satisfait d'emmerder mon monde, plus certainement heureux de partager ce moment trop éphémère avec elle. Le manque de leur compagnie bien plus présent que je voudrais bien l'admettre. < Arrête tu m'portes pas vraiment… > J'lui dis complètement dans le faux, tentant de marcher par mes soins trois secondes avant de me rattraper à son bras. < Bon… peut-être un peu… Mais j'serais très bien rentré sans toi aussi hein. Ca aurait juste était plus long. Plus reposant aussi, sans toutes tes questions de fouine là… > Piquant, je lui donne un petit coup de coude pas très bien maîtrisé, signe que c'est pas tant un reproche. Même si c'est vrai. < J'dors vers là-bas. > Je lui réponds d'un signe de la main hasardeux puis réalise soudain, < Et toi tu comptais rentrer solo ? C'est loin chez vous, puis c'est pas vraiment le meilleur coin pour une balade nocturne. > J'en oublie son statut de super-héroïne, ne revoit que la gamine qu'on protégeait.

< Mes nuits, mes journées, c'est du pareil au même… Mais j'suis pas toujours déchiré comme ca hein, là c'tait pas prévu! > Pourquoi je me justifie ? Elle a dû tellement faire pire comme soirée avec Teddy. J'évite surtout sa question, finalement. Pas vraiment l'envie de lui mentir et difficilement en mesure de lui développer mon quotidien. Et j'm'en vois vexé qu'elle me foute dans le même panier que ceux semblant la mener en bourrique. < Eh j't'ai pas menti moi, ni là ni l'autre coup. Accorde-moi un peu d'crédit stp. > Remontrance incapable d'être sérieuse, tellement ca sonne comme une dispute de cours de récrée. Et j'poursuis finalement sans trop réfléchir, honnêteté qui persiste tandis que le ton se fait des plus banal. < J'butte les gens qui m'emmerdent. > C'est fou comme la vérité peut sonner fausse. Je toise sa réaction, sans tenir plus de quelques secondes avant d'éclater de rire. < C'pas plus absurde que vous et votre trafic pourri ! > Je m'exclame, franchement amusé des chemins qu'on a pris tous les trois. J'me décolle un peu d'elle, la faculté de marcher convenablement avec mes deux pieds semblant se rétablir à force de pratique. < Allez, assez d'tes questions, à mon tour. Pas d'mensonges non plus ok ? > Je lui demande, la regarde avec l'insistance de mon alcoolisme. J'ai bien envie de l'interroger au sujet de Teddy, de ce trafic dans lequel ils se sont embarqués. Au bout du compte ce qui m'intéresse vraiment, c'est elle. Et l'inquiétude qu'elle suscite en moi. < C'est quoi qui va pas ? >

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Tu ne sais pas ce qui est le pire, avoir une conversation avec lui quand il est ivre ou sobre ? Ivre il se montre loquace et plutôt coopératif malgré une démarche bancale, sobre il n'arrête pas de tourner autour du pot et te balancer des piques. Ok tu le préfères définitivement ivre, au moins quelques informations s'échappent de sa bouche éméchée sans te remuer les intestins. « Là-bas hein ? » En dépit du manque évident de précision, tu ne lui en tiens guère rigueur, mettant sa réponse vague sur le compte de l'alcool même si quelques doutes subsistent à la surface. « Ouais je compte rentrer solo pourquoi tu veux m'escorter ? » Le regard interroge autant que la voix, cherche à sonder les émotions qui le traversent car tu as bien du mal à le cerner désormais. Il se cache derrière tellement de fausses excuses mais tôt ou tard elles finiront par se fissurer pour te laisser apercevoir son vrai visage. Bonne ou mauvaise surprise ? Seul l'avenir le dira.

Tu continues de le tenir en avançant dans la direction indiquée foutrement évasive quand soudain la vérité s'échappe de son gosier comme une voiture dérapant à l'angle d'une rue, le frein à main déclenché trop tard, la collision se veut imminente. En silence et durant un moment qui peut sembler incroyablement long, tu le dévisages de la tête aux pieds, te demandant s'il se fout de ta gueule (encore une fois). « Toi ? Toi tu butes des gens ? » C'est le truc le plus ridicule que tu aies entendu de toute la semaine peut-être même de tout le mois mais le Thorpe tient un argument imparable : les apparences sont trompeuses. Cependant tu demeures profondément dubitative. Comment le gamin innocent est devenu un... un mercenaire sanglant ? De la même façon que l'orpheline adoptée est devenue une super vilaine déguisée en super-héroïne. Des choix de vie, des rencontres déterminantes, des traumatismes difficiles à surmonter.

« Rien ne va. » Tu en dis trop et pas assez. Tu en dis suffisamment pour susciter de nouvelles questions qui ne trouveront aucune réponse valable car vous n'êtes ni plus ni moins que des étrangers dont le fossé entre vous est maintenu par Elijah en personne. « J'vais pas te confier mes états d'âme, de là où je me tiens t'es juste un gars que j'ai connu à une époque lointaine, je sais plus rien de toi. » Quand il peut consulter le net afin d'apprendre ce qu'il veut de Siren. Quelques clics et le tour est joué, rien de plus facile. Alors que lui rend la tâche ardue, à croire que cette pseudo relation fonctionne dans un seul sens. Pourtant tu meures d'envie de rattraper le temps perdu, réapprendre à le connaître, découvrir ce qu'il entend par buter des gens, de quelles affaires à régler il s'occupe, de quoi est composé son là-bas. Et d'une façon plus générale, s'il reste un avenir à votre passé ensemble ou si celui-ci est condamné d'avance.

@Elijah Thorpe

05/02/2023

It's been a while
@Elvira Wingfield | avril 2025

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J'hausse les épaules, hésitant. L'escorter ? L'idée me dérange pas tant. Ce qui me pousserait à refuser, c'est la rencontre une fois arrivé à destination. Très peu l'envie d'une embuscade avec le frère aîné. < Ça m'emmerderait qui t'arrive un truc… > Je lui réponds, me retenant de plus pour finalement oser sans trop de retenue lâcher mon commentaire désagréable. < Ou… Qu'tu pètes des plombs sur quelqu'un qu'a rien demandé… > L'air de rien, mon impassibilité se fissure légèrement tandis que je regrette peut-être un peu mes mots. L'attaque futile. < Y a un hôtel là, pas loin si tu veux. C'pas ton luxe, mais c'est sûr. > J'lui balance finalement comme si ca pouvait correspondre à des excuses, l'attention fixée sur mes pieds. C'est vrai qu'ils marchent pas tellement droits.

Ok. J'ai p't'être dit une connerie. Ca s'pourrait que j'aurais pas dû dire ca, même pour une fausse rigolade. Le silence d'Elvira est éloquent et son attention si perçante posée sur moi ont le mérite de me faire désaouler en deux secondes (façon de parler). < Tu m'as vu ? > Je réponds à son interrogation, comme si le constat de ma personne suffisait pour nier. < J'suis même pas foutu de te faire faux bond. > Je poursuis un peu agacé de cette nouvelle vérité lancée l'air de rien.

J'me sens subitement bien mieux lorsque l'attention se reconcentre un tant soit peu sur elle. Rien ne va. J'aimerais me persuader qu'elle exagère, pourtant ca ne me surprend. Entre le peu que je sais de sa situation et le trop dont j'ai connaissance par les ROA, aucune remise en question de ses propos n'est possible. < T'as cru que le Meta me fait mieux te connaître ? C'est qu'des conneries, tout ce qui est diffusé. Ça a rien à voir avec toi. > Je lui balance vexé. Parce qu'elle est autant devenue une inconnue à mes yeux que je le suis aux siens. < Y a trop de nuances, trop de choses incohérentes qui font surfaces. Et plus j'creuse, plus j'm'enfonce. > L'aveu plus fort que moi, que sa situation me préoccupe. Que j'ai peur pour elle, pour eux. Que je cherche par mes moyens faramineux et pourtant trop maigres, à en apprendre plus. L'instinct de les protéger, intact. Pied mis dans un engrenage qui me bouffe tout entier. Pas besoin d'être un géni pour comprendre l'ampleur des barrières que je me suis imposé, des raisons absurdes qui sont devenus certitudes pour les conserver éloignés. Cœur trop épris de ces êtres autrefois aimés, pour persister dans l'indifférence. Je shoot dans un déchet trainant au sol, comme si ca me donnait l'élan pour une répartie emplie de sincérité. < J'me confie pas, jamais. J'imagine qu'on a ça en commun. Toi au moins t'as ta personne. > Rire jaune qui s'échappe, à avoir la face de Teddy qui surgit une énième fois dans mon crâne. Jalousie qui monte en flèche, rancune qui se pointe comme un boomerang. La solitude collée à la peau. Seulement défaite par les ROA, par Taylor protégée comme la prunelle de mes yeux.

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La conversation avec Elijah est compliquée car vous avez passé trop de temps l'un sans l'autre et le silence dans lequel il s'est enfoncé joue sa propre mélodie; s'infiltre dans chaque phrase qui sort de sa bouche, en foudroie le sens, lui donne plus ou moins de consistance. Les mots gentils sont vite effacés par des attaques personnelles. A croire que vous ne savez plus comment converser ensemble. Vous avez simplement perdu l'habitude et tu te demandes si elle peut revenir ou si vos vies respectives sont destinées à toujours vous éloigner, vous opposer, vous séparer ? « J'aime pas dormir à l'hôtel, c'est trop impersonnel. » Et tu détestes les endroits, les gens, les échanges qui manquent de saveur. T'as besoin de sentir la vie partout où tu vas, peu importe la forme qu'elle prend. Besoin de te sentir en vie. « Alors soit tu me raccompagnes chez moi, soit je te raccompagne chez toi. » Ce n'est pas une question, plutôt un piège dessiné par ta langue serpentine. La dernière et troisième proposition n'étant même pas prononcée à voix haute, tellement évidente : soit on se sépare définitivement.

Fini de jouer aux devinettes. Fini de maintenir les masques. Et tu t'arrêtes pour l'écouter confirmer tes propres impressions. Lui aussi en a marre de courir après des fantômes, des mystères, des peut-être. Il est à la poursuite de la réalité, comme toi, comme Teddy. Chacun à votre manière. « Qu'est-ce qui t'en empêche hein ? » Tu le confrontes à son aveu parce que ses propos et ses gestes ne sont pas accordés, la mélodie sonne faux. Il passe son temps à vous éviter depuis sa réapparition inédite mais dès que son plan foire (merci le destin), c'est un vomi émotionnel qui s'extirpe de sa bouche. Mélange de rancune, de nostalgie, de peur. Cocktail de sentiments difficile à suivre. Est-ce qu'il le fait exprès ? Vu la quantité d'alcool ingurgité, tu en doutes. Son esprit semble juste perdu entre envie et crainte. Envie de rester avec toi. Crainte de ce que tu représentes : un risque considérable. Le passé a tendance à foutre la merde dans le présent et Elijah s'est forcément (re)construit un présent qui lui correspond, lui ressemble. Pourtant, encore une fois, il te confesse des morceaux de vérité mais jamais la vérité dans son intégralité.

« Arrête ton cinéma. » Que tu finis par lâcher, excédée de ses jérémiades qu'il n'assume pas complètement. De façon générale, tu détestes entendre les gens se plaindre cependant tu détestes par-dessous tout les entendre se plaindre alors qu'ils ne font rien pour arranger leur situation. La vie est un éternel combat, une lutte sans merci. Elle ne fait de cadeau à personne, peu importe le succès, la mutation, l'argent. « Tu veux faire partie de nos histoires à nouveau ? Bah laisse nous faire partie de la tienne. » Tu ne seras peut-être qu'un chapitre ou deux de la sienne, voué à s'éteindre au bout d'une page cornée. Ce n'est pas grave car l'important c'est Teddy. Son sang, son frère, sa chair. Ils seront toujours liés, même dans la mort. « Ou retourne nous espionner sur le net et volatilise toi vraiment qu'on passe à autre chose. » Les derniers mots sont durs, froids, ils annoncent à nouveau cette conclusion sanguinolente qui sera impossible pour les frères Thorpe mais pas pour toi. Tu as déjà souffert une fois de la disparition d'Elijah, tu peux bien le refaire. Souffrir est tout ce que tu as toujours connu. C'est ton leitmotiv, ton parfum, ta raison d'être.

@Elijah Thorpe

05/02/2023

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@Elvira Wingfield | avril 2025

TW : vulgarité

La tête a du mal à tenir droite et regarder d'vant. À porter attention aux paroles de la belle. C'plus facile d'observer mes pieds qui peinent à suivre correctement la route. Ca fait bizarre de trainer là avec elle dans la rue, comme si de rien n'était, comme si tout avait toujours été aussi banal. La scène a quelque chose d'agréable, quand on coupe le son et oublie la gêne de l'instant… J'roule des yeux, à son excuse pour refuser l'hôtel. Foutue princesse, y a des choses qui sont bien éternelles. Quand elle poursuit en laissant un choix relatif, j'me renferme en glissant mes mains dans mes poches et pourtant la réponse vient d'elle-même. Sûrement mon manque de réflexion accentué par l'alcool. < J'peux pas être repéré à trainer avec toi en surface. > En particulier dans cet état au manque de vigilance certain. < J'existe plus là-haut et ca pourrait attirer que des problèmes. > Pour elle, pour moi. C'est pas une bonne idée de la ramener chez elle. Alors sans un mot, comme dans un accord tacite, je me plie à sa seconde option. Pas foutu de le verbaliser, simplement je change notre direction. Lory n'est pas censée être à l'appart ce soir. Mais bon, c'est pas comme si elle prévenait lorsqu'elle décidait d'y ramener son cul. Et j'ignore cette troisième option qui a duré suffisamment d'années, l'étincelle d'un espoir naïf… qui s'étouffe avant de trop y penser.

Son sale caractère ne nous fait pas poursuivre bien loin, lorsqu'elle s'arrête subitement pour me confronter. Qu'est-ce qui m'empêche de la larguer là et me barrer ? C'est une réflexion que j'ai pas envie d'avoir alors dans un élan de maturité, je capte ses billes une seconde, hausse les épaules et trace ma route. Peut-être trop confiant qu'elle me suive, pourtant c'est bien le cas. Son ton accusateur ne me lâche pas et j'arrête mon pas, me retourne vers elle dans un équilibre relatif, assommé par l'alcool et par ses mots. J'y vais aussi de mes élans accusateurs, me rapproche d'elle un doigt pointé qui finit par buter contre son épaule, à mal doser les distances. < C'pas si évident, Princesse. J'suis pas caissier dans une supérette, j'pas une vie planplan. Tu sais pas c'que j'ai dû faire ou c'que j'fais aujourd'hui. Pour une fois c'pas forcément vous, le problème. Puis j'vous espionne parce que j'm'inquiète pour vous. Votre double-vie là, ca va forcément merder. Teddy l'est pas con… mais il est pas infaillible. Et tu… Vous… > …me manquez. Une grimace énervée, j'me détourne et continue de rentrer. Qu'elle passe à autre chose si ca lui chante, pourtant cette idée me fait comme un pincement désagréable.

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Hello darkness, my old friendtw : langage cru et vulgaire

I've come to talk with you again because a vision softly creeping, left its seeds while I was sleeping and the vision that was planted in my brain, still remains. Within the sound of silence.

☼☼☼

L’aveu te contrarie car t’as pas l’habitude du rejet. Ta vie consiste à être désirée, non comme un être humain mais comme un fantasme surréaliste. Ton humanité, elle a foutu le camp y’a longtemps pour incarner ce produit marketing, cet objet de convoitise, cette fausse personnalité prisée dans le monde entier. Et tout le monde te veut justement. Ou presque. Elijah ne veut pas s’afficher avec toi, là-haut, au paradis infernal où les médias te dévorent de la tête aux pieds. Ils croient te connaître, te contrôler mais ils ignorent la vérité cachée sous ce beau sourire. Siren c’est de la poudre aux yeux, le genre à brûler tellement la cornée qu’on ne voit plus le monstre tapis derrière. Mais lui sait. Bref aperçu de ta réalité. Rien à voir avec les tapis rouges, les cérémonies pompeuses et les séances photos.

« Vas-y rembourse-moi les compliments. » Putain. Le putain coincé entre les lèvres quand tu comprends qu’il accepte la proposition la plus intéressante pour toi. Celle te frayant un passage au milieu de son histoire. Et les deux enfants ~~innocents~~ que vous êtes se retrouvent à jouer un drôle de jeu. Un peu pathétique. Un peu mignon. Un peu démodé aussi. L’un s’en va, l’autre suit. L’autre s’arrête, l’un se retourne. Presque une chorégraphie à part entière. « Non clairement puisque tu lâches rien. » Ça commence à te taper sur le système de courir après des bribes de lui sans aucune garantie. L’impression qu’il continue de se prendre pour un fantôme, de se comporter comme tel avec toi alors que tout ce que tu demandes c’est de pouvoir le toucher à nouveau, le (res)sentir) sous la pulpe de tes doigts.

« Parle pas mal de ton frère puis notre double vie pose pas de problème ! » Plan conçu ensemble pour perdurer dans le temps en dépit des variables inconnues; le système solaire repose sur le même principe et vous continuez de voir le jour se lever, la nuit se mouvoir. Parfait équilibre trouvé. « C’est Icarus le problème, cette bande de crevards. » Tu lâches la confidence sans trop réaliser la braise qui enflamme ta langue. L’index du Thorpe s’abat sur ta peau une nouvelle fois si ce n'est que cette fois, tu le saisis d'une main, d'un geste pour y mettre un terme. « Bon on arrive bientôt chez toi ? » L’impatience racle le fond de la gorge. Curieuse de découvrir l’univers décalé, le refuge qui lui permet de (sur)vivre, l’obscurité qui le berce depuis les décombres sous vos pieds et au-dessus de vos têtes.

@Elijah Thorpe

05/02/2023

It's been a while
@Elvira Wingfield | avril 2025

TW : vulgarité

Je ricane de sa naïveté. S'ils n'ont pas de problèmes aujourd'hui, ils en auront plus tard. La belle réagit comme une enfant vexée et ca n'a rien d'une surprise. Ceci dit je la laisse dans son déni, si ca peut la rassurer aujourd'hui. Faudrait peut-être que je jette un œil à leur système de sécurité cependant… D'une, très loin de moi l'envie d'apporter quelconque assistance à Edward. De deux, j'suis pas bien certain de vouloir être mêlé de près ou de loin à leur petit trafic. Puis elle soulève le nom Icarus, en des termes et une manière que je n'aurais jamais cru surgir un jour de ses lèvres. Ca a le don de me stopper, le temps de lui jeter un regard, de constater cette envie destructrice dans son regard. L'alcool fait claquer ma langue plus vite que je ne le voudrais. Si seulement l'alcool pouvait être le seul fautif… Manie à double tranchant de parler sans prendre le temps de la réflexion. < Si un jour ils deviennent véritablement un problème, je serai là. > Je lui déclare en poursuivant ma marche presque droit, levant les yeux au ciel à me sermonner seul dans mon crâne. A ne dire que ca, elle va encore me péter une durite. Alors je détaille un peu plus ma pensée, choisissant cette fois soigneusement mes mots. < Je travaille dans les technologies. J'ai accès à un paquet d'informations. Et j'ai pas mal de contacts. Ceux que tu pourras jamais avoir. > Qu'importe à quel point ces deux couillons poussent leur double-jeu, ca n'ira jamais autant en profondeur que mes années passées dans l'Underapple.

L'impatience de la Princesse me fait sourire ; p'tain elle va pas être déçu du voyage. Je pointe le bâtiment en face, lui indique sobrement, < C'est juste là. > L'immeuble est dans un sale état, c'est à se demander comment il peut encore tenir debout. En plein cœur de Manhattan, du marché noir, son emplacement est surtout stratégique. Plus pratique que les quartiers aménagés. La plupart des fenêtre sont pétés et la porte pour entrer manquerait bien de tomber à la pousser trop fort. < C'est au sixième. Dernière chance pour choisir l'hôtel… > Je la nargue face au squatte qui se présente sous ses yeux. Si seulement ca pouvait la faire rebrousser chemin… J'me suis toujours dit qu'être un peu plus élevé dans les étages m'éviterait quelques rencontres hasardeuses désagréables. Arrivé sur le palier, c'est une porte d'un autre genre qui verrouille mes appartements. Porte blindée, déverrouillage avec contrôle rétinien. Ce luxe n'est que récent ; de lointaines années passées, il n'y avait même pas de porte. L'intérieur n'a rien de luxueux. Décoration absente, rangement aux oubliettes, le nettoyage n'est pas parfait mais ca passe. < J'te propose pas un verre, faut que j'dessaoule. > J'sais pas trop quoi lui dire de plus, comme arrivés à une certaine fin. < L'électricité est stable, j'ai posé un générateur. Evite de boire l'eau du robinet, quand y en a… Tu peux dormir dans ma chambre, j'vais prendre l'autre. > J'lui énonce simplement, me gardant bien de préciser les pourquoi de l'existence de cette seconde chambre. < Et j'te vois venir mais y a rien à fouiller ici, le peu d'affaires perso que j'ai sont dans le coffre. > Je lui indique en pointant brièvement l'objet de métal dans un coin. Manie de ne rien garder de trop précieux ou sensible dans un lieu où je suis finalement peu.

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L’aveu te surprend un peu. Depuis quand il se préoccupe de toi hein ? C’est un fantôme, un putain de fantôme qui passe son putain de temps se cacher sous terre avec les autres putains de cafards qui ont trop peur de la surface. Pour tout dire te donne envie de lui rire à la figure ou tout simplement le rembarrer. Tu choisis naturellement la deuxième option. « Tu seras là ? Laisse moi rire bordel, si j’étais pas descendue ici, on aurait pas cette conversation alors ravale ton baratin Elijah. » Et tu ne prêtes pas attention à l’explication qu’il te donne, trop occupée à lui cracher ton venin dessus, lequel finit par trahir le fond de ta pensée. « J’ai même pas ton numéro pour te joindre. » Il peut continuer de se la jouer prince charmant, ton quotidien ressemble à tout sauf à un conte de fées. Alors son aveu, il ressemble juste à une bonne blague.

« Ferme-la. » Toujours munie de ta douceur naturelle, tu le conjures de se taire, cherchant à dissimuler l’appréhension au creux de ton estomac face à l’horreur qui se dessine devant tes yeux. T’as atteint le fond du trou Elvira, te voilà à t'engouffrer au coeur de Manathan de ta propre volonté. Et tu gravis les marches des escaliers une par une jusqu'au sixième étage, la poitrine soulevée par le paysage de désolation autour de toi en essayant de penser à autre chose. Champagne. Club. Confort. Canapé. Câlin. Chaud. « Quoi ? » Le cerveau revient se greffer à l’instant présent, lequel te plonge dans l’univers atrocement triste d’Elijah. Et tu te sens un peu de trop. Peut-être parce qu’il n’y a rien, ici. Juste des murs qui se touchent, des meubles qui se regardent, des mots qui se perdent.

« Tu vis seul ? » La question glisse naturellement sur tes lèvres, désireuse d’en apprendre plus sur son quotidien maintenant que tu te trouves projetée dedans. La seule pièce de valeur du coin semble être ce coffre désigné mais pourquoi un coffre franchement ? Et là ton cerveau commence à aligner les informations de la soirée. Y’a d’abord le premier aveu j’bute les gens, ensuite le second j’peux pas être repéré à traîner avec toi en surface, enfin le dernier je travaille dans les technologies. Tu commences à le soupçonner de te cacher une merde sans nom néanmoins il n’est pas vraiment disposé à t’en parler et t’es pas non plus en état de l’écouter alors tu te contentes de noyer tes soupçons. « Tu gardes mes photos là-dedans hein ? Allez c’est bon va te coucher, je serai sage. »

@Elijah Thorpe

05/02/2023

It's been a while
@Elvira Wingfield | avril 2025

TW : vulgarité

Je souffle, un peu vanné de ses jérémiades. Bonjour l'euphémisme… Elle arrête de se plaindre des fois ? Elle parle de moi, elle est pas mieux. Décidément c'est leur truc à eux deux, de m'en foutre plein la gueule. J'en finis par avoir la flemme d'une répartie, c'est dire. La fatigue ajoute ses effets aussi, sûrement. A défaut de m'énerver, je la rembarre gentiment à mon tour. < J'te file mon adresse, t'auras qu'à bouger ton cul si t'as vraiment besoin de moi. > Ou juste envie de me voir... Pas tellement d'humeur à lui faciliter la tâche.

A monter les étages, un sourire s'étire à constater Princesse me suivre en ces lieux pourris. P'tain ca mériterait la photo, ce ferait bien marrer Teddy! … Les vieux réflexes reviennent à la charge sans que j'ai le temps de m'en apercevoir et j'me renfrogne jusqu'à arriver à la maison. L'avantage des escaliers interminables, c'est que ca aide à faire évaporer l'alcool… Je regarde Elvira observer les lieux d'un œil en quête de quelque chose à se mettre sous la dent. Y a pas grand-chose qu'elle va pouvoir dénicher ici. Et lorsque sa curiosité s'exprime, je fais l'effort d'être franc. < Non. > Et particulièrement concis. Un souffle exaspéré d'avance, je prends les devants sur ses réactions à l'excès qui m'épuisent. < J'ai une coloc. Elle vient quand ça lui chante. > Je poursuis brièvement, catégorique à ne pas lui apporter plus de détails. Taylor n'est pas connue d'eux et loin de moi l'envie de la mettre dans un quelconque viseur. Je l'ai pas protégé tout ce temps pour qu'elle se retrouve au premier plan de mon bordel. Elle a bien assez les pieds dedans de toute façon.

< Ouais c'est ça, comme si ta tronche n'était pas suffisamment placardée partout. > La répartie se fait instinctive tandis que la vérité surgit dans mon crâne, l'air de rien. Ouais, y a des photos d'eux, de nous, retrouvées quelques années plus tard à fouiller les décombres. Des moments d'égarement, de nostalgie, de solitude. Une lettre aussi, qu'a traîné trop longtemps dans ma poche pour finir enfermée dans ce coffre. L'idée, l'envie de les recontacter devenant de plus en plus saugrenue. < C'est sûr ici. > Je lui dis en avançant vers la chambre de Lory, comme si celle des Septs pouvait avoir besoin d'être rassurée. < Bonne nuit, Princesse. > Le pas hésitant, je lui lance un dernier regard depuis l'encadrement, laisse la porte entrouverte avant de simplement m'affaler sur le lit. Le sommeil ne perd pas de temps à se pointer, tel une massue.

Il ne faut que quelques heures au cerveau pour retrouver son état d'alerte. Emerger encore embrumé, le manque de sommeil toujours présent mais devenu moins urgent. Je me traine hors du lit de Lory, constate ma chambre ouverte avec le lit qui n'a pas changé d'état. Elvira aux abonnés absents. Rien de bien surprenant. Les yeux encore pas bien ouverts, je déverrouille le coffre pour en sortir mon pc annexe. Me faut pas longtemps pour dénicher son véritable numéro de téléphone et lui envoyer un message bref n'attendant aucune réponse : Maintenant t'as mon numéro, Princesse.

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