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Take your voodoo out ♛ Jedediah

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 @Jedediah T. Saint-Denis | 1970's
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L'homme se fait appeler Baron Samedi. Enième imposture face aux fidèles. Charlatan de passage attirant les curieux, ceux en quêtes de bonnes faveurs qu'aucun ne désirent leur accorder. Mauvaises réputations, fidèles rejetés ou désirs de la Grande Mambo que je représente, exhaussés. Nul ne saurait exercer de rituel allant à l'encontre des miens. La Nouvelle-Orléans est ma ville et si mon autorité décroît au fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'épicentre que je constitue. Ma réputation, elle, me précède. Intransigeance certaine, dialogue difficile, compromis impossible. Règle du marche ou crève qui s'érige avec la force des années et le nombre de fidèles qui s'agglutine sur mon passage. Naïfs dévoués, mes protégés.

Qu'elle ne fut pas ma surprise, à écouter les bruits de couloirs rapportés par l'une de mes petites zélotes. A apprendre la volonté de cet imbécile prétentieux d'en rejoindre un autre et obtenir bonne grâce. Pour obtenir une rupture de cette malédiction portée sur lui à juste titre. Safia venue brisée à moi, faisant face à des mensonges éhontés et quotidiens, ruinant sa confiance en elle, brisant ses certitudes, déchirant son cœur. L'infidélité de son mari décelée par mes soins avec une telle évidence; des mois déjà qu'il exerçait sa trahison. Rituel organisé, méfaits appliqués rétablissant le juste équilibre, résultant en un mari diminué. Mauvais sort jeté et clamé par la femme trahie, recueillie au sein de cette grande famille de fidèles.

L'effervescence de l'instant appréciée à sa juste valeur, j'ai toujours cette immense satisfaction de régler leurs comptes à ces lâches. L'envie tapissée dans l'âme, de pousser plus loin que la perte d'usage d'un membre. Oui, des têtes mériteraient de se perdre… Toutefois un certain équilibre semble persister, le basculement pas encore opéré en mon être. Bien que Safia n'ait pas grande importance, que quiconque s'imagine pouvoir conjurer les malédictions que j'ai établi me met hors de moi. Sans accorder quelconque crédit au charlatan, je me refuse qu'il s'essaye à la manœuvre.

Accompagnée de deux zélotes réputés hargneux à ma suite, je nous dirige vers l'adresse de ce lieu reculé aux abords de la ville. Localisation supposée de l'imposteur. Arrivée sur place quelques minutes à peine après le début de la séance, selon les petites oreilles attentives aux commérages et autres paires d'yeux curieux. Porte gardée par deux colosses aux visages que je ne connais pas, le nom Laveau me précède tandis que mon faciès exprime une volonté indéfectible d'entrer entre ces murs. Ca et les armes aux ceintures de mes fidèles, peut-être, les mènent à m'ouvrir le passage. Même si je doute que les individus étrangers reculeraient face à l'éventualité de démontrer un peu de leur force. Les hommes… Chiens de garde laissés dehors, je pénètre sans crainte dans l'incongruité de l'endroit. Finalement pas tellement plus différent que ceux où j'ai élu domicile.

Démarche inarrêtable, pas déterminé, j'arrive face à la table, droite comme un piquet. Tendue non pas par la nervosité mais par la colère que mes lois tacitement établies se voient outrepassées. La carrure impressionnante de l'homme ne fait pas fléchir ma volonté. Elle va à l'inverse la renforcer, sentiment que l'homme s'est vu accorder bien trop de laisser-passer par sa simple apparence, quand une femme se ferait à l'opposer écraser si aisément. L'intensité des billes Laveau plantée dans celles de l'imposteur, le ton est implacable. < Le rituel prend fin immédiatement. > Je lance sans même prendre connaissance de son avancée. Mains croisées, stature de l'habitude de ne pas recevoir d'opposition, mes doigts caressent parmi l'une de mes nombreuses bagues, celle sertie d'une pierre de jade d'un vert intense. Pierre de pouvoir, de protection, wanga porté selon les circonstances. Une amulette connue d'aucun, à la faculté de couper court à la magie environnante. < Ma ville, mes lois. L'individu ici subit mes effets et nul ne saurait l'en épargner. >
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Les osselets se heurtent lorsqu'ils tournent dans les deux mains closes du géant qui les agite, les agite et les agite avant de les lancer pour les laisser retomber sur la table, face à lui. Un grand sourire déforme son visage sévère, et un rire profond retentit finalement, semblable à un rugissement d'ours au sommet de sa bonne humeur.

« Oui, oui, bien sûr Bawon. Bien sûr ! » tonne-t-il en contemplant le présage sous ses yeux. « Jusqu'à Cuba, évidemment. Je ne pensais pas à autre chose ! »

Et la voix dans sa tête sembla satisfaite. Aussi satisfaite que lui l'était. Il finit par fermer les yeux, mouilla ses doigts sur sa langue et vint éteindre les bougies qui laissèrent finalement un voile de fumée se répandre autour de lui, rajoutant aux encens, aux embruns de rhum et de piment, une petite note fumée et chaude qui rendait l'intérieur plus entêtant encore.

Lorsqu'il sort finalement de la hutte dans laquelle il a l'habitude d'officier, ses hommes coulent vers lui des regards curieux. Qu'on dit les Lwas ? Qu'exige le Baron ? Est-ce que Gran Chemin leur a trouvé une nouvelle destination où aller répandre la vraie foi ?
Il resta monolithique et mystérieux dans un premier temps, et finit par ouvrir les bras pour leur signifier qu'ils avaient un plan. Les augures allaient dans leur sens.

Ils travailleraient avec les Colombiens. Ils iraient jusqu'à la Havane. Il prêterait leur voies commerciales pour que les narcos aillent jusqu'en Amérique et ils auront ainsi l'accès à la Floride en profitant des transits pour s'intégrer et semer les graines de leur dogme là-bas. La terre de l'oncle Sam n'était pas toujours un terreau fertile pour leur foi. Fichus protestants bornés, ils toléraient mal ce qui n'était pas comme eux. Mais à mesure d'essayer, ils finiront bien par y parvenir.
Qu'importe qu'il lui faille dix, vingt ou trente ans de plus. Un jour, Papa Toussaint le savait, il ferait partie des Forts à New York.
Qu'importe qu'il faille pour ça s'associer aux Cartels.

Le regard rieur du grand Sorcier s'arrêta finalement sur un visage qu'il connaissait, mais qu'il ne considérait pas comme étant membre de sa suite.

« Hm oui... le petit ver qui a été maudit. Nous allons voir pour arranger ton affaire... »

Ainsi avait-il rentré l'homme dans la hutte. Il ne l'y avait pas rejoint tout de suite, appréciant simplement plus que de raison l'ambiance. Le bayou à deux pas. L'odeur du Mississippi et les lueurs de la ville pas si loin que ça. Ce soir, il serait sûrement en train d'errer dans le Vieux Carrée, à écouter le Jazz et à saluer ceux qui, ici aussi l'aimaient.

Alors avec bonne humeur il était retourné à l'intérieur, fin prêt à trouver une bénédiction qui permettrait de repousser les mauvais sorts qu'on avait pu faire subir à cet crétin. Car tout crétin qu'il était, il restait un homme vaguement influent ici. Et pour jouir de cette influence, il lui fallait rallier l'idiot à sa cause.

Quelques heures plus tard, quelques zélotes jouaient dehors du tambourin et des percussions pour rythmer les psaumes que récitait le Sorcier à deux doigts de la transe. Il avait préparé les onguents et le filtre de bénédiction à base de rhum, de citron verre et d'un fond de musc de caïman en guise de catalyseur. Dans un petit sac, deux dents de souris, des larmes de vipères une griffe de chat blanc, des pas de souris. Il referma le tout et s'apprêta à l'immerger quand la porte s'ouvrit.

Papa Toussaint n'aimait pas qu'on le dérange lorsqu'il officiait, bien que parfois la manœuvre était nécessaire. Son regard fut dans un premier temps bien moins engageant qu'habituellement tandis qu'il s'était relevé d'un bond pour faire peser toute sa gigantesque stature sur celle qui osait l'interrompre.
Et elle ne se laissa pas faire. Ni par l'intimidation de sa carrure rehaussée par son haut de forme gigantesque ni par son regard sévère, et encore moins par un silence gênant et hostile.

Et lorsqu'elle s'adressa à lui, il lui devina immédiatement l'assurance de ceux qui se savent puissants.

« Ce sont les Lwas qui me commandent. Je n'ai que faire des lois dictées par les mortels. »

Et mortelle, elle l'était.
Ceci dit, force était de constater qu'elle se savait puissante ici pour oser se pointer seule dans cette hutte.
Son regard dévia vers la source du problème : l'idiot influent, avant d'en revenir à l'inconnue

« Ce sont donc tes marques qui le rongent, Sorcière ? »

Il plissa les yeux, inclina la tête.
Un peu de pragmatisme : Jedediah aimait le pouvoir. Il aimait les femmes. Et il détestait les idiots.
La Mambo qui se présentait à lui combinait la puissance et son statut féminin. Le crétin était un crétin. Le choix était vite fait : la trahison. Ou, comme les Lwas l'appelleraient : un réalignement spirituel face à une situation donnée.

« Mais Papa Toussaint n'abandonne pas ceux qu'il protège. » Asséna-t-il, avant de reprendre, en Français cette fois puisqu'il savait que le crétin n'était pas polyglotte : « Pas sans un accord digne de ce nom. » Une mambo devait forcément connaître le Français et plusieurs Créoles aussi.


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Statique je ne bouge pas d'un cil à la démonstration de puissance de l'étranger lorsqu'il se redresse, un éclat peu appréciateur dans le regard. Si j'accepte détenir le rôle d'intruse en cette hutte, lui l'occupe en arpentant simplement ma ville. Un silence de jugement mutuel pour premier échange, il irait presque à me faire sourire si les enjeux ne m'étaient pas aussi précieux. Ni l'un ni l'autre ne lâcherait la faire, nul besoin de mots pour en prendre conscience. Assurance de mon pouvoir, je le détaille en même tant que je m'exprime. Il suffit de le voir pour que l'homme n'ait pas à se présenter ; incarnation pleine et entière de ce titre qu'il se donne, couplée à une aura capable de convaincre le moindre zélote. Je reste plantée devant lui avec assurance, robe noire élégamment portée que l'usure du temps vient paradoxalement enjoliver. Trainant au sol, elle s'évase légèrement devant mes pieds pour ne pas gêner, finement fendue le long de ma jambe pour remonter jusqu'en haut de ma cuisse ; chaire dévoilée sans embarras au vu du décolleté qui l'accompagne. Un châle enfilé à la hâte vient couvrir mes épaules et mes bras, brodé du vévé violet de Maman Brigitte.

Approbation tacite des propos du grand gaillard ; unique bonne réponse qu'il aurait pu m'apporter. Nul autre que les Lwas ne peuvent commander. Cela diffère sensiblement, lorsqu'on incarne l'un d'eux. Mais là est un autre sujet. Une rectification toutefois de ses dires s'impose. < Considère-moi égale aux zélotes et tu commettras-là ta deuxième erreur. > La première ayant été d'offrir séance à l'imbécile ici présent. Je me fiche bien que le marabout n'avait pas connaissance des circonstances. L'homme n'est pas dans sa ville et ne s'est pas arrêté à cette marque aussi invisible que perceptible apposée sur l'infidèle. Il est évident qu'à sa place, je l'aurais tout autant ignoré, mais nul besoin de le préciser ; un nouveau zélote, de nouvelles pièces en poche, là s'arrêtent les questionnements.

Ces marques justement, il semblerait presque douter de leurs origines, à m'observer comme il le fait. La satisfaction toutefois balaie son insulte dissimulée. < Qui le rongent, l'amenuisent, titillent ce qui ne peut plus vraiment l'être... > Je déclare doucement, regard insistant détaillant le quémandeur de bonnes faveurs, descendant sans gêne sur l'entrejambe de cette ordure pour se figer un instant. Pensée furtive qu'un couteau se trouve à portée et qu'un accident est si vite arrivé. Envies cruelles reléguées au second-plan, je plante mes billes dans celles du sorcier. < Oui. > Réponse sans appel, tandis que le ton se fait sec et tranchant face à son air suspicieux que j'exècre.

Si je ne m'attendais pas à un ploiement du genou immédiat, l'entendre s'adresser à moi en français annonce quelques divertissantes négociations. L'autre imbécile persiste à rester planter au milieu, sans savoir quoi dire. Mieux vaut pour lui qu'il s'entête dans son mutisme. Mes billes plantées dans celles du sorcier se font oppressantes, ne démordent pas de leur cible tandis que l'idée s'infiltre doucement, que je n'aurais pas face à moi qu'un charlatan. < Termine ton rituel en ma présence, que je t'observe.* > Offre faite en français pour conserver l'ignorance de l'indésiré, agrémentée d'un voyeurisme assumé. Un semblant de respect à l'égard du sorcier s'insinuant en moi ou la certitude qu'il n'est pas dupe, je poursuis. < Ce sera un échec. > Dis-je la conviction dans la voix, ma bague de jade toujours effleurée du bout des doigts. < L'idiot du village ne fera pas grand bruit sur ta réputation, je te l'assure. Chasse-moi ou dupe-moi je t'en prie, et vois-t-en certain d'être raillé, ici en Nouvelle-Orléans. > Qui qu'il puisse être, son influence en cette ville ne vaut pas la mienne. Et si cette dernière existe un minimum, aucun sorcier au pouvoir établi ne se risquerait à en perdre une miette. Constat évident que le compromis est maigre dans ces choix offerts, et les gains bien mal redistribués.

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Voilà que la Sorcière en arrivait à voiler des menaces en parlant d'erreur. Papa Toussaint n'eut qu'un sourire plus large encore, loin d'être du genre à craindre qu'on le mette en péril par quelques formulations verbales, et ayant toujours cette franche tendance à donner une impression de sympathie. Cependant, derrière son rictus contagieux et l'espèce de sérénité apaisante et pacifique qu'il pouvait donner l'impression de distiller, ses mots, eux, tranchèrent radicalement.

« Et considère-moi comme quelqu'un que tu peux impunément menacer et c'est la dernière erreur que toi tu pourrais commettre, Mambo. »

Parce qu'il n'avait même pas réellement besoin de magie et de belles tournures pour déclencher les enfers. Un claquement de doigts lui suffisait.

Quand bien même il s'était voulu tout à fait menaçant en riposte, son attitude, elle, ne trahissait pas plus de volonté hargneuse malgré tout. Il piquait parce qu'on le piquait, rien d'autre et déjà avec une forme de légèreté étonnante considérant son gabarit, il en était revenu à ses mixtures, le plat de sa machette venant broyer quelques fruits et noix qu'il s'appliqua à faire rejoindre le contenu du petit pot de sort qu'il préparait.

« Je suis curieux de savoir pourquoi tu l'as affligé de ces horreurs, Sorcière. »

Avait-il fini par demander en tirant vers lui quelques sacs de poudre. Cendres grasses – probablement humaines – poudre d'os – probablement humains aussi – et de la craie. Quelques pincées ici et là dans une bol. Quelques coups de pilon pour le mélange.
Il n'avait à l'évidence pas eu besoin qu'elle lui demande de continuer son office pour le faire. Le paraître important. L'idiot ne devrait jamais savoir qu'il ne comptait pas se risquer à une guerre locale pour simplement soigner les afflictions qui gangrenaient ses parties.

Le reste se fera donc en Français, tordu par un accent créole d'un côté, rendu chantant par les sonorités de Louisiane de l'autre. Un profane y verrait presque une bataille entre deux magiciens occupés à se lancer des sorts et des malédictions plutôt qu'à médire et prévoir un plan un peu plus funestes le concernant.

« L'idiot du village devra mourir, puisqu'il est hors de question qu'il demeure ici la moindre trace d'un échec de Papa Toussaint. »

Assura-t-il pour bien lui faire comprendre la portée réelle de leur accord et de l'absence complète de limite qu'il pouvait bien avoir. Il se fichait bien de la survie d'un crétin de plus, pourvu que tous se persuadent que sa magie avait fonctionné.
Méticuleux et avec l'attitude de quelqu'un qui fait de son mieux, il avait approché le crétin maudit, les grands doigts du sorcier venant oindre son visage du liquide étrange concocté dans un premier temps.

« Je ne te chasserais pas. Et ne duperais pas. Mais méfie-toi des menaces que tu formules, Mambo. D'autant que ma réputation ici ne serait pas aussi difficile à briser que tu le penses. »

Il avait été intronisé ici par Marie Laveau en personne, après tout. Et si la vieille Mambo avait rejoint le Peyi San Chapo, lui n'avait pas vieilli d'un iota, confortant les locaux dans le fait qu'il était sans doute réellement l'Oreille du Baron.
Il ignorait cependant à qui il avait à faire, c'était évident.

Quoiqu'il en soit, il continuait, attrapant à présent une pleine main du mélange sec qu'il présenta face au visage de l'idiot. Il inspira, et souffla sur sa création, propulsant le nuage poudreux sur le visage du client, les cendres, la farine et les bris d'os venant se coller sur la surface qu'il avait humidifié du bout de ses doigts sur la face du crétin rongé par les maux.

Seule réellement ombre à ce tableau : Papa Toussaint su immédiatement que ce rituel achevé ne mena à rien. Pas de magie. Pas de bénédiction. Pas de soin. Il plissa les yeux, et fixa la sorcière en se souvenant de ses propos. Ce sera un échec...

« Hin... voilà qui me rend d'autant plus curieux Mambo. Comment diable fais-tu ça ? »

Un grand sourire, une attitude pleine de certitude, tout dans sa gestuelle laissait entendre qu'il avait réussi. L'abruti fini semblait y croire, l'effet placebo l'amena même à donner l'impression de se sentir un peu mieux. Le Sorcier lui asséna une tape sur la nuque, bien décidé à le chasser de sa tente comme il inviterait à récent bénit à se lever et à profiter des soins reçus.

« Il ira dire qu'il va mieux, parce qu'il en est persuadé. Ensuite les crocodiles l'auront. Est-ce un accord qui te convient, Mambo ? »

Assura-t-il.


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Joute verbale des plus distrayante, elle conserve sa part de contrariété. En haut du classement se positionne ce drôle de personnage qui me toise, curieusement intriguant et certainement agaçant. L'homme ne se défait pas de ses apparences bienveillantes, quand sommeillent en sous-texte l'ombre de menaces aussi douces que des caresses. Définitivement, je n'ai pas à faire à un imbécile ou autre opportuniste de passage. On peut dire qu'en Nouvelle-Orléans, j'en ai vu défiler ; même le plus doué des charlatans ne saurait faire preuve d'autant de conviction dans le moindre de ses traits, dans chacune de ses respiration. Mon dos vient délicatement s'apposer contre la paroi de sa hutte, posture nonchalante adoptée. < Crains-tu pour tes attributs ? > Question rhétorique, la voix désinvolte s'exprime doucement pour finalement assouvir son indiscrétion. < Une des nombreuses infâmies dont les hommes sont capables. L'infidélité. > Encore, s'il n'y avait que l'aspect charnel. Celles venant jusqu'à moi sont la plupart du temps sous l'emprise de ces êtres viles, incapable de se défaire de leur compagnie malgré toutes les blessures qu'ils peuvent leur infliger. Âmes brisées et réparées à l'aide d'un adhésif qui prend l'eau et peine à maintenir l'unité.

L'œil indiscret suit ses moindres mouvements, détaille chacune des mixture préparées. Constat aussi évident que désagréable que l'homme sait ce qu'il fait. L'écran de fumée est parfait aux yeux du zélote, rituel suivant son cours comme il aurait dû sans mon irruption. Ma présence ne semble pas perturber le Hougan, tandis que notre échange se poursuit sans mal en parallèle. Si mes prunelles semblent incapables de s'adoucir, poursuivent leur oppression, elles cessent au moins de jeter des éclairs. J'écoute les exigences du voyageur, peu surprise. Evidence même de cette solution énoncée, en guise de compromis. Ne souhaitant pas perturber outre-mesure son rituel, je conserve mon silence. Et lorsqu'il achève enfin sa dernière manœuvre, un sourire de satisfaction se pointe sur le coin de mes lèvres. Si l'homme ne laisse rien transparaître face à l'infidèle, le regard qu'il me porte vient renforcer mes certitudes. < Me citerais-tu un seul Sorcier digne de ce nom, qui dévoilerait ses ficelles ?* > En réalité, je n'ai d'estime pour aucun. La seule ayant su m'éblouir tenait à mes yeux le titre de grand-mère. Et si l'on pourrait croire en la simple admiration d'une enfant, il n'en est rien. Elle était l'unique détentrice de la vraie magie ; celle qu'elle m'a précieusement transmise. < A quel nom se rattache donc cette réputation que tu déclares tienne ? > Je lui demande la raillerie au bord des lèvres, la certitude que si celle-ci est bien réelle, elle sonnera familière à mes oreilles.

Connaissance parfaite de la gestuelle, je ne vais pas contredire le petit manège du sorcier. Manœuvre habituelle lorsque l'arnaque prend place, zélote si facilement manipulable et débarrassé de ces pièces qui l'alourdissent. L'idiot invité à se relever, à quitter les lieux, ma main se plaque sur sa poitrine sans que je n'ai à bouger, pour l'empêcher de filer. Obstacle facilement contournable mais se serait se montrer plus débile encore de forcer le passage. Mes billes plantées dans celles du Hougan, elles regagnent en une seconde tout le sérieux de ma présence en ces lieux. Mon accord n'avait rien de juste, mais le sien ne sonne pas plus équitable. < Et ainsi faire courir le bruit qu'il est aisé de briser mes malédictions ? Hors de question. Si sa fin doit venir, les crocodiles ont intérêt à l'attendre dehors. >

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C'est un court rire qui fait office de réponse aux paroles de la Mambo avant que Papa Toussaint ne balance ses épaules avec cette désinvolture qui le caractérisait assez bien. Il y a bien longtemps qu'il n'a plus craint les menaces et les risques. Et s'il sentait que sa magie habituelle ne fonctionnerait pas ici, sa capacité à se préserver et à garder des dettes de vie et donc la santé ne semblait pas impactée, elle.

« J'ai peur que ce genre de maladies cruelles n'aient aucune emprise sur moi, Mambo. Et tu sembles intelligente. Déclencher une guerre sans réelle raison, et à cause de ce simple bonhomme ? Ce serait beaucoup trop. »

Après tout, le crétin valait-il le sang qui restait d'être versé s'ils en venaient à mener les ouailles dans des affrontements bêtes et méchants ? Bien sûr que non.

« Une guerre pour une infidélité. Ce serait très... Troyens. »

Affirma-t-il avec un petit rire devant l'idée d'un bain de sang engendré par ce crétin fini qui lui servait ici de protégé. Protégé pas si protégé que ça, d'ailleurs considérant déjà la facilité avec laquelle il s'était mis à traiter et à troquer sa vie contre des réponses et surtout pour conserver la paix.

Bien que pour l'heure, l'intruse menaçante en arrivait à jouer la carte des mystères. Jedediah plissa les yeux et l'observa un instant avant d'une fois encore hausser les épaules.

« Les Charlatans cachent leur jeu. Les vrais tisseurs de sorts n'ont pas peur de dévoiler leurs compétences. »

Il mentait un peu. Mais il était, par exemple, autant un charlatan qu'un véritable sorcier. Beaucoup de poudres aux yeux, d'apparât et de superficialité lui avaient permis de se faire un véritable non. Parce qu'un miracle seul est ennuyant un mourir. Il faut savoir le faire vivre avec panache. Il faut l'égayer. Il faut l'entourer d'un décorum et d'un contexte occulte pour le rendre inoubliable.

Alors, le fil de la conversation l'amena à poser elle aussi des questions. Il eut un sourire affable, écartant à nouveau les bras comme pour mettre en avant une évidence. Sur qui ou quoi se rattachait sa réputation :

« C'est simple, ma chère.. Je suis Papa Toussaint. »

Ce qui était amplement suffisant aux yeux des zélotes. Il était connu. Très connu. Il avait visité la Louisiane avant même que l'extrême majorité des gens d'ici soit né. Il s'était fait un nom ici il y a près d'un siècle. Des trafics d'abord. Des conduits pour sauver des esclaves ensuite, ses premiers fidèles locaux.

« Je suis celui que les Guédés conseillent. L'Oreille de Baron Samedi. L'ami de Loraj. Granchemin me guide. Et toi, Mambo. Qui es-tu ? »

Annonçait-il en déposant sa main sur l'épaule du crétin fini au coeur de leur échange pour le faire reculer d'un pas lorsqu'elle l'avait arrêté d'une main. Parce qu'il craignait qu'elle ne se décide à le poignarder ici et là. Il avait vu son regard tout à l'heure. Il avait deviné son envie de le violenter. Une partie de lui aurait aimé la voir à l'oeuvre. Une autre, plus sage, mettait de côté le fait que cette furie-là l'intéressait plus que de raison pour lui rappeler qu'il était important que le crétin rentre chez lui, et annonce qu'il allait bien.

Mais il comprenait parfaitement qu'elle craigne pour sa réputation. Après tout, s'il revenait, il serait aisé de considérer qu'elle avait tissé un sort qui avait été rompu. Il se fendit d'un nouveau sourire, tira sèchement sur l'épaule du crétin et laissa sa force le faire reculer pour finir à nouveau par tomber assis sur sa chaise lorsque ses mollets cognèrent contre le bois.

« Assis. »

Qu'il avait ordonné en venant prendre sa place pour se rapprocher de la sorcière. Quelques masses basses et proximité pour lui confier son idée :

« Tu vois trop petit, Sorcière. Je conçois tes craintes, mais tu as tort. »

Il eut un sourire mauvais.

« Parce qu'il y a une route vers laquelle Papa Toussaint soigne l'idiot du village. Et où la Mambo commande aux alligators d'aller dévorer le crétin pour le punir. »

Une route où les deux en sortent grandit. L'un reste le sauveur. L'autre conforte la crainte qu'elle génère.

« Au diable la vérité. Nous sommes bien trop puissants et importants pour nous en soucier. Notre vérité à nous comptera davantage et sera celle qu'on retiendra. »

Car après tout, qu'importe qu'elle ait réellement la faculté ou non d'ordonner aux crocodiles d'aller manger l'énergumène. Ce qui compte, c'est que les gens la croit capable de le faire et l'imagine assez dangereuse pour ça.


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Il est joli, son rire. Envahissant, comble le moindre vide, bien trop bruyant, franc. Une douce mélodie qui a d'autres oreilles, pourrait sembler oppressante, présage d'une menace à venir, assurance d'une présence supérieure. La tête légèrement inclinée, quelque peu surprise de la direction que prenne mes pensées, j'écoute attentive ses paroles. Il serait difficile pour un simple zélote d'en être autrement, tant l'homme captive l'intérêt. Il n'y a qu'à voir ces yeux comme entichés, de l'autre infidèle. Pour ma part, je porte surtout attention à son phrasé. Aux bribes d'informations que le Hougan veut bien laisser filer. L'idée que ma magie ne l'atteigne pas m'intrigue au plus haut point : ce serait bien une première. Mes lèvres échappent seules dans un murmure, presque une promesse, < Laisse m'en seule juge… > L'envie certaine à présent, de pousser ma magie sur cette soi-disant résistance qu'il détiendrait. Ses idées d'une guerre me laissent un peu plus pensive, un sourire fourbe se posant alors sur mon visage. Troyen ? < Spectaculaire, tu veux dire. > Bien entendu, il n'y a là aucune volonté d'aller à l'encontre du Sorcier plus que de raison ; l'image d'une ville à feu et à sang pour une querelle si insignifiante reste alléchante. Tout ce désespoir qui en découlerait, se pouvoir qui en ressortirait… Tentant. Mais en l'occurrence, idiot.

Le désintérêt feint, dans une provocation parfaite, je ne cours pas à son petit jeu. Trop habituée dans le passé à être dénigrée pour mon âge trop jeune bien que Laveau, pour finir adulée par ces mêmes détracteurs. < Les Charlatans n'ont aucun jeux à cacher. > Des imposteurs qui je dois l'avouer, se révèlent doués pour jouer avec les esprits faibles et autres faux-semblants. Des manœuvres personnellement utilisées en complément, quand ma magie elle, est bien réelle. < Ce sont des idiots bien dissimulés. Ne va pas m'affilier à eux, que les Lwas t'en remercient. > Si je déprécie particulièrement ses sous-entendus, je me retiens de nouvelles menaces. Tournure différente que semble alors prendre cette relation naissante. < Je me dévoile à qui le mérite, pas au premier venu. Je n'ai nul besoin de prouver mes compétences, les faits parlent d'eux-mêmes. >

Papa Toussaint. L'évocation de ce nom donne une toute nouvelle perspective à cette rencontre et au personnage qui me fait face. Les yeux se plissent faiblement, suspicieux. < Rien que ça… > J'échappe doucement. < De ce que j'ai pu entendre, tu ne devrais plus faire partie de ce monde. > Des histoires lointaines de grand-mère, transmises à travers les générations. De cet homme impressionnant connu ici à la Nouvelle-Orléans, du temps de Marie. La logique voudrait qu'il soit mort, depuis. Mais qu'est-ce que la logique, dans notre monde. Une simple limite qui n'a aucun sens. Était-ce peut-être un ancêtre de cet homme ici présent, qu'elle évoquait. < Louise Laveau. > Nul besoin de plus, nom qui parle à lui seule au moindre novice. Toutefois l'honneur est trop grand pour être tu. < Mais ce nom ne signifie rien, face à Maman Brigitte qui s'exprime à travers moi. > L'enfant élue, que disait grand-mère, bénie des Lwas, vouée à un avenir plus grand que quiconque. J'ai beau la savoir heureuse auprès de nos Guédés, la nostalgie me gagne chaque fois que je me remémore son souvenir.

L'étranger s'occupe de son fidèle devenu, le protège sans grande conviction à mes yeux, ses intérêts priorisés. Quoi de plus normal ; nous sommes tous deux là pour ca. Amorcer son explication par le fait que j'ai tord n'est pas la meilleure des idées. Ma mâchoire se serre naturellement quand je perçois pourtant qu'il n'y a pas offense dans ses propos. L'instinct devance la raison, trop habituée aux affronts pour être en mesure de les tolérer. Le Sorcier ouvre finalement une voie que je n'avais pas perçu. L'aura menaçante et faisant autorité, renforcée par cette idée qu'il avance. < File. > J'ordonne à l'infidèle qui ne sait plus où donner de la tête. < Vite. Avant que je ne change d'avis. > J'insiste en m'approchant d'un pas farouche à son encontre. L'homme déguerpi et j'appelle le ton sec l'un de mes chiens de garde, toujours postés à l'entrée. < Suivez-le. Assurez-vous qu'il sente votre menace et venez me trouver lorsqu'il sera terré. > Le plan déjà en place dans mon esprit, d'avoir recours à ce dresseur d'alligators peu regardant et toujours enclin à nourrir ses bêtes. L'image déjà alléchante de faire surgir par magie ces prédateurs au sein de la cachette de l'infidèle, s'emparer de sa vie, de son âme.

Dorénavant seule en compagnie de l'étranger qui ne l'est plus qu'à moitié, j'agis comme chez le moindre de mes zélotes : en territoire conquis. D'un naturel envahissant, oppressant, mes billes semblent fixées sur le Hougan tandis que mes mains se mettent en quête de rhum, s'aventurent dans les rangements pouvant dissimuler la divine bouteille. < Plus d'interférences. > Ma langue claque, intransigeante. < Ceci, ne doit plus jamais se reproduire. Ou nos échanges seront bien différents. > Si l'accord fut aisément trouvé, il y a là exception et non habitude. Tolérance rare de permettre à l'étranger d'agir sans lui nuire, qui ne saurait se reproduire.
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Spectaculaire, disait-elle – car oui, il n'avait pas cherché à rebondir sur le reste. Une phrase de trop, une légère vexation et l'échange déjà ponctué ici et là de quelques menaces pourraient bien basculer en un échange un peu plus sanglant. Or, Jedediah aimait se faire passer pour un homme de paix.
Spectaculaire, donc. Et il n'était pas d'accord.

« Stupide, surtout. »

Parce que factuellement amener deux factions pourtant très proches sur bien des aspects à s'entretuer pour ce qui n'était initialement qu'une histoire sans intérêt entre un crétin infidèle et sa femme blessée tenait effectivement de la stupidité.
Autant préserver les torrents de sang et réserver leurs forces pour de réels ennemis. Ce n'est pas ce qui manque, dans le coin. Et Jedediah préférait l'idée de se dire que La Nouvelle-Orléans serait toujours une terre accueillante et agréable plutôt que le foyer d'une guerre intestine entre dévots.

« Les Charlatans ont bien plus qu'un jeu à cacher, Mambo. Un charlatan qui ne cache rien est un crétin inutile. »

Mais à jouer avec les mots, on arrive justement à glisser vers ce qu'il tenait à éviter, alors il opta pour un simple rictus en coin, et un léger signe de la tête pour excuser – silencieusement – sa verve un peu trop provocatrice. Piquer et exiger la paix serait diablement hypocrite. Or, si l'hypocrisie ne le dérangeait pas le moins du monde, il préférait tout de même pouvoir continuellement se draper dans la vertu aux yeux des gens.

Les présentations s'entament enfin et la remarque de la Sorcière ne manqua pas d'arracher un petit rire à Papa Toussaint qui écarta juste les bras et se hasarda à une posture un peu arrogante. Puisqu'à l'évidence, la mort n'avait aucune emprise sur lui.

« Ce que tu as pu entendre et ce que tu en déduis considèrent que je suis un simple mortel. Or, ça n'est pas le cas. »

Paradait-il. Et à juste titre, puisqu'il échappé aux doigts de la faucheuse depuis très longtemps maintenant. Et le Peyi San Chapo n'allait pas lui ouvrir ses portes avant un long moment. Ça, c'était une certitude.
En retour, l'inconnue se dévoile et lui prouve qu'elle aussi, dans le fond, aurait une raison de parader. Un nom pareil, ça se porte avec dignité et il comprenait un peu mieux son assurance à présence. Rester à espérer qu'il s'agissait réellement de son nom. Cependant, sans savoir pourquoi, il n'en doutait pas.

Cette assurance, cette petite pointe hargneuse, toutes ces certitudes affichées et cette dignité si fièrement brandie. Marie Laveau était semblable. Et il aimait à se dire que ces traits là étaient héréditaires.

« Ce nom signifie bien plus que tu ne veux bien le dire, Mambo. »

Assura-t-il avec un sourire qui s'était légèrement fané pour l'occasion. Parce qu'après tout, Marie Laveau avait été une amie sincère et un modèle à suivre. S'il avait connu beaucoup de Houngan et de Mambo avant elle, l'ancienne lui avait enseigné beaucoup de choses sur le dogme, sur la foi, sur la manière de considérer le monde et sur l'application des commandements des Guédés.
Or, il ne pouvait permettre qu'on ne respecte pas ce nom-là, tout aussi précieux, sinon plus, que toutes les prières adressées aux Lwas.

Quoiqu'il en soit, un accord sembla s'être vite dessiné. Ils en sortiraient gagnants tous les deux. Le crétin finirait par manger les pissenlits par la racine – quoiqu'il devait y avoir peu de pissenlit dans l'estomac des alligators – et eux s'en tireraient victorieux, à leur manière.
Ne restait alors qu'à conclure ce piège, finaliser la prouesse et récolter les mérites de toute cette histoire.

« Ravi de constater que derrière ce côté farouche et tes menaces il existe assez de raison pour accepter ce genre d'accord. »

Assura-t-il avec une pointe impertinente et un rictus à nouveau un peu provocateur. Le crétin n'étant plus, les risques d'engendrer une guerre sur quelques tournures étaient drastiquement réduits, après tout.
Et puis, à la voir se mouvoir et prendre ses aises à fouiller, il pouvait bien se permettre de l'attaquer ne serait-ce qu'un peu. Ce n'était là qu'un juste retour des choses.

« Bien sûr que si, il y aura d'autres interférences. D'autant plus si elles ne permettent à tous les deux d'en tirer profit, Sorcière. »

Assura-t-il. Il leva son chapeau, le retourna avec un côté très aérien digne d'un magicien en pleine action et en plongeant sa main à l'intérieur il en tira non pas un lièvre blanc, mais une bouteille de rhum, celle qu'elle devait probablement chercher.

« L'accord actuel était plaisant. Mais je suis convaincu que nos échanges à venir seront drastiquement différents. »

Il se fendit d'un sourire plus large encore, en servant deux verres tout en se réinstallant confortablement.

« En fait, je commence même à me dire que toi et moi, nous allons faire de très, très grandes choses, Louise Laveau. »
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Le vide laissé par le zélote faussement libéré se voit vite comblé par nos personnalités bien trop envahissantes, trop habituées à occuper l'espace. La nature de nos échanges vient à prendre une tournure plus intéressante, l'affrontement devenant plus un jeu qu'une réalité, tandis que la curiosité grandit au fur et à mesure de nos échanges. < Immortel, tu serais donc ? > Je lui demande le regard particulièrement sceptique, avant d'affirmer ma pensée. < Une telle chose n'existe pas. > J'ai beau avoir foi en tout un tas de croyances considérées en marge, être la preuve de l'exception, de l'existence de la magie pure, ma pensée détient ses limites. Avaler le fait qu'il soit véritablement celui des histoires de grand-mère, cet homme ayant côtoyé notre ancêtre Marie… C'est tout bonnement invraisemblable. Pourtant, est-ce une image qu'il se donne ou une réaction sincère, l'étranger semble porter un réel respect au nom Laveau. Ca a beau être évident pour quiconque fréquentant notre milieu, son phrasé a toutefois le mérite de m'interpeller. Et comme si je me devais de le rassurer, comme si Marie et toutes les autres me poussaient à parler, je lui réponds avec douceur, < Ne te méprend pas, vieil homme. Ce nom me définit plus que tu ne pourrais le comprendre. > L'héritage si grand, si lourd à porter, que la sensation d'avoir vécu chacune des vies de mes ancêtres m'habite entièrement. Une fierté qui ne saurait jamais s'éteindre, une force prodiguée chaque jour amplifiée. Sceptique encore quant à ses paroles, à mon refus de les accepter, je m'aventure alors à un questionnement. < Si tu as connu Marie… qu'en sais-tu, que je ne saurais pas ? > Bien des histoires existent à son sujet, source de nombre de mythes et légendes. Les femmes Laveau se font un point d'honneur à se transmettre la vérité, la connaissance intime de chacune.

En quête de son doux rhum forcément dissimulé quelque part dans cette hutte, un sourire spontané et amusé étire mes lèvres. < Moi, farouche et menaçante ? Tu me flattes, étranger… > Loin de considérer ses paroles comme une attaque, je les accueil au contraire de bon cœur. Je freine ma quête, le fixe de mes billes noires presque dans un défi qu'il en dise plus à mon sujet, la curiosité de l'écouter me décrire encore. Son drôle de chapeau soulevé, je m'installe sans gêne à sa suite, face à lui, lorsqu'il se met à servir de la divine bouteille. Et à dévoiler des plans semblant avoir rapidement pris forme dans son esprit. L'homme est un usuel des accords et autres manigances allant en sa faveur, c'est évident. S'il y a quelque chose de dérangeant et désagréable à constater qu'il a une longueur d'avance sur moi, la certitude qui s'installe que son expérience est bien plus grande que la mienne, je dois également avouer qu'il est appréciable de ne pas faire face à un imbécile. Les hommes que j'estime sont bien trop rares, plus souvent utilisés pour mes intérêts et mon plaisir propres que sujets d'une véritable curiosité. < Dois-je en déduire que tu comptes t'installer ici ? > Question suspicieuse d'un concurrent allant sur mes plates-bandes. Pour autant, le goujat sait susciter mon intérêt. < Si cet accord t'a plu, il m'a à peine diverti... > Je lui rétorque d'un air faussement désinvolte, un faible sourire trahissant ma pensée. Le verre servi tournoyant un instant entre mes doigts, je trinque au sien et ne traine pas pour en savourer la douceur, trop vite vidé. < À peine rencontrés qu'un nous existe déjà... Ne serait-ce pas un peu présomptueux ? > L'idée pourtant n'irait pas à me déplaire. < Par quel nom puis-je t'appeler ? Hors de question que je te flatte à la moindre occasion… > Tous ces Hauts noms, c'est bon pour les zélotes, pour le spectacle.

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Un fin sourire vient répondre aux doutes émis par la sorcière. Papa Toussaint écarte seulement brièvement les bras, comme pour lui faire comprendre que oui, mais qu'il ne s'agissait finalement que d'un menu détail et qu'il se fichait bien de mettre ça en avant – c'était faux. Son immortalité à elle seule était déjà légendaire dans toutes les Caraïbes et dans quelques réseaux locaux aussi, souvenirs de ses trafics et des évasions d'esclaves via ses routes clandestines en direction du nord durant la Guerre fratricide qui avait fait rage au pays de l'Oncle Sam.

« J'ai peur d'avoir à te contredire, Mambo. Je sais quel est le poids de ton nom. Je le sais parce que j'étais de ceux que Marie considérait comme ses amis. J'ai vu ce qu'offre le fait d'être une Laveau. »

Le fait qu'elle l'interroge l'amusait. Il haussa les épaules, tout à fait désinvolte comme à son habitude. Des histoires, ils pourraient rester des nuits et des jours à lui en raconter compte tenu de ses passages ici.

« Je sais que contrairement à ce que les gens disent Marie n'aimait pas tant que ça son satané serpent et qu'il n'était qu'un habillage de plus. Je sais qu'elle aimait les affaires plus qu'elle aimait la foi qu'elle représentait. Je sais que le Bordel qu'elle tenait n'était qu'une façade et que les clients violents avec les filles finissaient dans la cave pour qu'on prélève les meilleures pièces sur leur cadavre pour préparer des colifichets et des babioles qu'elle revendait. Je sais qu'elle cachait très bie ses réels pouvoirs et que son don le plus précieux venait de son savoir marchand. Où crois-tu que j'ai appris à négocier ? »

Il pencha la tête d'un côté, et de l'autre.

« Je sais aussi quelles connexions elle usait puisqu'elle m'a permis d'y accéder à volonté. C'est d'ailleurs probablement pour cette raison que nous nous retrouvons ici, Louise Laveau. Parce que nous avons tirés la même ficelle, du même réseau pour nous retrouver à agir sur le même problème à deux points de vue différent. »

Il avait agité la main, signalant que pour lui, ça n'avait aucune espèce d'importance et que la situation actuelle, finalement, lui était bien plus salutaire. Il préférait une nouvelle entente que combler les attentes d'un crétin sans ambition ayant trouvé le moyen de subir une vilaine malédiction.

Son sourire toujours placardé sur son visage, il s'était enquit du service du rhum, amusé de sa remarque sur sa manière de rebondir sur sa petite attaque, en la tournant comme un compliment. Voilà ce qu'il aimait. Le panache de jouer avec les mots. Fendu d'un sourire plus large d'abord, il avait reprit :

« Oh ce n'était pas de la flatterie, navré. Mais avec des yeux pareils et une langue si affûtée, je suis sûr que si tu me le demandes gentiment, Sorcière, je pourrais très vite trouver des mots pour t'habiller de mes compliments les plus sincères. »

Non, promis, ça n'était assurément pas de la flatterie...

Son verre en main, il avait fait rouler l'alcool d'une habile torsion du poignet avant d'enquiller le contenu d'un coup d'un seul, sans jamais la quitter des yeux.
Elle semblait avoir parfaitement compris l'idée de ses propos, dans tous les cas et c'est un petit mouvement de la tête de gauche à droite qui lui répondit dans un premier temps.

« En effet, je ne compte pas plus que ça m'en aller d'ici. Si je préfère le soleil de mes Caraïbes, force est de constater que New Orleans a un certain charme. »

Son verre vide entre ses doigts, il l'observait toujours, guettant ses réactions et s'amusant de ses mots.

« Et bien considérant que l'idiot est toujours en vie, savoir que tu es déjà divertie alors que tu n'as pas encore obtenu le bénéfice de notre accord me permet de penser que tu t'es bien plus amusée que prévu de notre échange. »

Il claqua sa langue contre son palais, et ne se laissa toujours pas démonter par les réponses de la brune. Il en était déjà à servir une nouvelle salve de rhum. On ne laisse pas des verres vides si longtemps, ce serait terriblement malpoli.

« Présomptueux, non. Ça le serait si tu avais trouvé ça détestable, mais puisque tu ne réfutes pas et qu'il n'y a aucune lame pressée sur ma gorge pour laver un supposé affront, je pense qu'on peut en déduire que j'ai parfaitement raison de le formuler, ce nous. »

L'assurance en guise d'égide, il tendit juste son verre vers elle.

« Tu peux m'appeler Jedediah, Louise. C'est un privilège que j'accorde à très peu de monde, tu sais ? »
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Immortel, se dit-il. Serait-ce donc un point sur lequel je devrais revoir mes convictions ? Tout dans le corps de l'étranger démontre l'évidence de ce fait. Comme si ce n'était pas une chose à discuter, mais une simple évidence. Et ses paroles… Ses mots jusqu'alors si conciliants, enrobés et à double sens, font preuves d'une vérité et d'une sincérité nouvelle. Sa connaissance n'a d'égale que le savoir se transmettant intimement, entre chaque génération Laveau. Des éléments controversés sont assénés sans doute aucun et un œil bien curieux se pose à son égard. Nul ne peut concevoir un leurre aussi colossal. Marie lui aurait donc délivrer notre art et nos ficelles ? Cela expliquerait au moins pourquoi l'homme se révèle si talentueux. L'air suspicieux reste placardé sur mon visage, le silence scellant mes lèvres tandis que mon esprit s'ouvre à une éventualité nouvelle. L'immortalité.

< Tu n'es pas plus navré que je ne m'en sens pas moins flatté. > Je rétorque d'une douceur piquante, poursuis avec une prestance habituelle. < Je ne demande jamais rien, j'obtiens simplement ce qui m'est dû. Ceci dit... qui donc refuserait de se vêtir simplement de belles paroles... > L'iris aiguisée pointe directement dans celle de l'étranger. L'accroche certaine de ses prunelles, fixation excessive jusqu'à l'inconfort de l'individu. Du moins, pour un clampin lambda. Nul doute que l'envoûtement jouera différemment sur celui-ci. < Un charme qui ne se trouve nul part ailleurs c'est certain… > Je réponds amusée, un brin méfiante du beau parleur qui me fait face. Les jolis mots n'ont de but que de flouer l'interlocuteur. Le charme a beau opérer en surface, je n'oublie pas l'homme qu'il représente, cette réputation qui semble sienne.

< Le destin de l'autre idiot n'est plus entre ses doigts. S'il l'a un jour été. > J'énonce vaguement, dans un désintérêt nouveau. Aussi simplement que ca, l'histoire d'il y a quelques instants, sujet d'un conflit potentiel, appartient au passé. Je poursuis à son attention, < Mes prévisions n'allaient certainement pas en ta faveur. > Les yeux plissés, accusateurs, sont adoucis par ce rictus creusant délicieusement ma joue. < Rares sont les fois où ton joli parlé et ta gueule conciliante échouent, mmh. > L'aveu à demi-mot se fait sans gêne, d'être parmi ces âmes que son charme retourne. Présomption à mon tour, d'être convaincue d'une certaine réciprocité. Ni l'un ni l'autre ne ressortirons indemnes de cet échange. Le regard difficilement détaché de l'étranger, étude de l'homme dans ses moindres traits, un doigt distrait vient effleurer le rebord du verre de nouveau rempli. < En cet instant, tu restes un arrivant opportuniste... Nouveau, ancien, qu'importe. Ne t'aventure pas à me donner des idées aussi alléchantes où ton sang perlerait... > Faible sourire narquois tandis que l'étincelle de cette idée se fraie un chemin dans mon esprit, image qui s'installe patiemment dans un coin.

Son assurance perce un rire encore inexprimé, libéré par son amusante audace. Me prend-il pour une enfant subjuguée ? < Ne t'offusque pas si je ne me montre pas aussi honorée de ce privilège, Jedediah. J'estime être digne de plus. Bien plus qu'un nom. > Verre dressé un instant en l'air tel une ponctuation, trinquant, j'en avale le doux breuvage. < Sache à ton tour que j'accorde rarement de mon temps aux hommes s'invitant sur mon territoire. > Si chacun doit jouer de sa superbe…

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Jedediah ne retint pas un petit pouffement de rire quand elle envoya valser ses tournures d'une réplique sobre, mais suffisamment piquante pour toujours rappeler ce petit côté lionne dont elle ne se quittait pas. Il confirma d'un léger signe de la tête. Il n'était effectivement pas spécialement navré comme elle venait de le soulever. Mais Papa Toussaint ne comptait pour autant pas s'arrêter de jouer pour si peu. En fait, elle lui offrait même une opportunité de continuer sur sa lancée.

« Les belles paroles sous-entendent le mensonge, Louise Laveau. Or je n'aurais pas besoin de mentir pour souligner l'attrait que j'ai pour les poignards que je vois dans tes yeux, ni le poison un peu trop tentant de tes lèvres. »

Il a un infime jeu de sourcil et un sourire croissant qui laissait toujours planer quant à la sincérité de ses mots. Sciemment moqueur et envieux de légèrement l'agacer pour entendre la lionne gonder ? Ou volontiers charmeur pour les ronronnements ?
La question demeurerait.

Tatillon comme il aimait l'être, puisque le Diable se réfugie toujours dans le détail, il bondit presque sur l'occasion de venir là encore la contredire. Il aimait ça, à l'évidence. Probablement parce qu'enfin il trouvait quelqu'un avec suffisamment de répondant pour piquer en retour, pour ne pas se laisser totalement subjuguer par son sens du phrasé, et parce que, avouons-le, Papa Toussaint aimait avoir le dernier mot.

« Tu es sûre concernant son destin ? Il rentre innocemment chez lui pour y rencontrer les alligators et tu en ressortiras terrible et crainte comme promis, mais rappelle-moi de qui vient exactement cette fantastique idée ? Qui a su négocier cette fin pour lui ? Son destin est lié à nous Deux. »

Conclut-il. Toujours ce nous qu'elle avait pointé du doigt quelques instants plus tôt.
En tous cas, la voilà menée vers une conclusion qui lui convenait parfaitement. Comme elle le disait si bien, ses marchandages menaient rarement à des voies sans issue. Le cœur Humain est toujours tenté par le gain au point qu'il en oublie très vite le risque des pertes. Et tout le monde considère toujours l'idée d'accords mutuellement bénéfiques plutôt que des guerres basses et cruelles dont la victoire mènerait à moins que le gain de la mise initiale.

« Je suis convaincu que tu apprécies déjà bien plus que tu ne le sous-entends, ce joli parler et cette gueule conciliante. »

Il avait ajouté, souriant comme à son habitude, pourvu d'une petite pointe un peu arrogante et une œillade attentive qui semblait chercher la faille. Un regard, un sourire, ou l'exact opposé, il n'y louperait rien. Les corps disent ce que les mots se refusent à formuler.

Et finalement, la lionne en revient aux petites menaces. Il pinça sa langue entre ses dents, sans cacher son amusement. Il avala d'un trait le contenu de son second verre et la pointa de l'index.

« Mon sang perlerait ? Je ne me laisse pas griffer si facilement, Louise. Il me faudra un peu plus de rhum et quelques sourires de ta part avant que je ne me risque à accepter de me laisser un peu faire. »

Il orientait à sa guise, évidemment, avec de nouveau ce regard malicieux. Et quand elle rebondit sur les présentations plus sincères, y ajoutant une petite remarque acerbe, il écarta simplement les bras, et balança les épaules.

« Je suis ravi que tu m'offres ton précieux temps, Louise. C'est que ta présence est sans doute plus entêtante encore que ce rhum. »

Miel, il se pencha un peu vers elle, baissant d'un ton pour ajouter.

« Je ne suis pas un Homme comme les autres. Je suis l'élu des aspects de Baron. Celui qui parlent aux Lwas. Par chance donc, tu n'auras pas à culpabiliser de m'offrir encore plus de ton temps. Et je me sens déjà veinard d'en profiter. »

Sa tête s'inclina sur la gauche, et curieux il lança quelques mots.

« J'ai senti certains de mes pouvoirs fondre sitôt que tu es entrée ici. J'aurais été tenté de me dire à juste titre que ton charme naturel pourrait m'atteindre, mais si cette explication me plait elle n'en est pas moins fausse. Dis-moi... de quel genre de magie s'agit-il au juste ? »

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Les poignards de mes iris ne font que s'accentuer face au désir naissant, tandis qu'un sourire amusé se pose sur mes lèvres. L'étranger est bien le premier à savoir aussi soigneusement me séduire et me divertir. L'homme s'amuse tout autant de son phrasé, de ses tournures. Le double-jeu est évident et j'y prends part avec plaisir. < Le meilleur des poisons est celui qui nous donne envie d'en reprendre. > La tentation cédant place à l'addiction, dans une ritournelle mortelle.

J'ai la sensation que l'échange pourrait être infini avec ce sorcier et pourtant, toujours aussi savoureux. Il me conte la réalité des récents événements, comme si en sous-texte une reconnaissance était attendu. Il est trop tôt pour sonner l'unité, quand bien même ce nous Deux est agréable à l'oreille. L'erreur serait de se montrer aussi conciliante aussi facilement. Un instant de fausse réflexion, je lui réponds doucement, < Mmh je ne suis plus bien sûre, les souvenirs sont flous… > La volonté bien installée, de reconstituer l'histoire comme je l'entends. Un sourire moqueur j'admets toutefois, < Faut dire que l'homme dont proviennent ces chuchotements est d'une modestie sans pareil… > Et il ne faut pas attendre longtemps pour voir ressurgir cette modestie en mesure de devenir légendaire. Un petit rire m'échappe tandis qu'il émet des suppositions sur ce que j'apprécies ou non. Loin de moi l'envie de le conforter dans ses pensées semblant rarement prendre la mauvaise direction. < Disons que tu détiens cette faculté particulière de savoir me taper gentiment sur le système… Tout en me faisant en désirer plus. > Les regards perçants s'accrochent, trahissent les idées qui se forment dans le fond de l'esprit.  

Jedediah détourne mes paroles dans une manière qui je dois dire, m'attire plus encore. Cet index pointé sur moi me tire un sourire à peine désolée, exprimant une évidence ne détenant aucune exception à mes yeux. < C'est ce qu'ils disent tous, au début. La gente masculine est si faillible… > Quand remarquera-t-il être autant pris au piège que je le suis ? Cette réalisation n'a seulement pas atteint la surface, pas encore. De nouveaux compliments énoncés, je cherche à lui en tirer plus, telle une addiction naissante. Je me penche légèrement sur la table, m'approche un peu plus à chaque mot soufflé. < Aussi enivrante ? Étourdissante ? Obsédante ? >

La conversation tourne à un échange des plus sérieux, presque un échange de confessions. Moins spectaculaire, le ton plus bas comme s'il était venu le temps d'être sincère, de mettre pause à ce jeu qui nous attise. < Il ne m'aura pas fallu longtemps pour constater ton individualité, Jedediah. Je ne culpabilise de rien, jamais. Moins encore concernant cet instant. Toi. > Une curiosité aisément lue dans son regard, j'écoute ses interrogations sans prêter attention à ses tournures enjoliveuses. < Gare à toi si tu me dupes, n'espère pas quitter cette ville en bonne santé. > La menace se fait gentille, une habitude difficilement arrêtable tellement elle en est devenue naturelle et instinctive. Une première réponse me vient, des plus spontanées et piquantes. < De la magie Laveau, c'est évident. Peut-être ne connaissais-tu Marie pas aussi bien que tu t'en vantes ? > Un air provocateur placardé sur le visage, la réflexion se fait plus profonde à l'intérieur de mon crâne. Mes doigts caressent la pierre de jade sur ma bague, emprise d'un questionnement intérieur. Démêler le vrai du faux, les faits de l'attraction, l'esprit du cœur. Quelques secondes de silence plus tard, je finis par décider de rompre le silence. < Si Baron te représente, considère-moi ta femme… Maman Brigitte s'exprime à travers moi. En l'occurrence ce que tu avances... Est prodigué par ce bijou, élaboré lors d'un rituel. > Voilà une première. Jamais encore je n'ai énoncé les détails de ma magie à un autre. Encore moins à une nouvelle rencontre. Secret bien gardé, aucun n'a l'honneur de connaître les détails sources de ma notoriété. Vie de solitude dès lors que grand-mère a passé le voile. Curieuse à mon tour, je lui demande, < Et ces pouvoirs qui sont tiens, lesquels sont-ils exactement ? Est-ce ainsi, que tu bénéfices de cette immortalité avancée plus tôt ? >

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C'est un d'un lent et mesuré signe de la tête qu'il souligna sa pleine approbation vis-à-vis des poisons. Elle qui pensait jusqu'ici comme une vipère féroce semblait enfin en phase avec sa notion plus subtile des choses. Quoiqu'il doutait que la suite soit aussi simple, évidemment.

« Tu passes trop de temps à siffler des menaces, Louise Laveau. Il semblait que ça joue sur ta mémoire. »

Piqua-t-il en retour d'une voix qui n'était que joueuse et ne suintait d'aucune réelle mesquinerie. Il savait qu'elle avait pleinement conscience de ce qu'il voulait lui faire entrevoir ici. Et accessoirement qu'elle comprenait qu'il s'amusait beaucoup à cette fausse lutte.
Le pacte était déjà signé. La vie du crétin déjà scellé. Réécrire l'histoire ne changerait rien.

« Te taper sur le système ? Allons c'est trop d'honneur que tu me fais. J'étais sûr de te laisser de glace, jusqu'ici. »

L'ironie en guise d'épée pour cette petite passe d'armes tout à fait plaisante, laquelle eut tôt fait de changer encore. Ils marquaient leur territoire et établissaient les règles jusque là, les voilà lancés dans un nouvel échange qui allait déjà un peu plus loin. Plus de crocs et des poisons, mais une vague histoire de griffes.
Et le piège tendu par la Mambo était bien trop tentant pour qu'il ne s'y jette pas à pieds joints. Qu'avait-il à y perdre après tout ? La vie ?
Hélas pour elle, c'était sans doute impossible.

« Bien entendu que les hommes sont faillibles faute de quoi tu peinerais à trouver des âmes pour te payer à condamner et châtier les infidèles déjà. Et parce qu'il faut du gibier à toutes les lionnes, je suppose. »

Il eut un air très désinvolte, juste pour donner l'impression qu'il essayait de la convaincre qu'elle ne saurait l'avoir avec ses regards et ses mots. Un jeu de dupe tout à fait évident. Il le savait. Elle le saurait.

« Mais j'aime à penser dans notre cas que nous serons deux à nous brûler. »

Quand la proie laisse autant approcher le fauve et lui oppose une fausse résistance pour mieux attiser ses instincts, c'est qu'il y a anguille sous roche, non ?
Ainsi, sans se laisser démonter, n'opposant que son flegme et son allure tout à fait détendue, il l'avait juste laissé approcher, confiant
« … tapageuse, audacieuse, menaçante... meurtrière... »

Avait-il ajouté à la liste qu'elle avait commencé à énumérer avec un rictus en coin.

Mais au jeu se succédait une conversation plus sérieuse qu'il n'y paraissait. Jedediah se fendit d'un sourire aussi large que possible en écartant les bras et en présentant les mains. L'innocence incarnée. Ou presque.

« Est-ce que moi, j'ai l'attitude de quelqu'un qui pourrait te duper ? » Avait-il commencé, sciemment ironique parce qu'il aimait l'idée de la provoquer avant de reprendre son sérieux.  « Je n'ai pas d'intérêt à le faire en réalité. Je préfère avoir des alliés ici que des ennemis. » De suite, il était plus sincère. Sa main était revenue se planter sur la table, à jouer avec son verre vide. « Mais il me semblait que nous commencions à tomber d'accord sur l'arrêt de tes menaces ? »

Il ne releva pas la petite pique sur ce que Marie avait pu ou non lui montrer. La privation de ses dons ? Elle ne le lui avait jamais fait ce coup là pour la bonne et simple raison qu'elle l'avait au contraire, encouragé à aller plus loin dans la démonstration pour asseoir davantage son pouvoir – leur pouvoir, même – sur les gens d'ici. Il devait sa célébrité locale et ses légendes à cette période.
Seule la réponse à sa question attire son attention. Le voilà à contempler une blague qu'elle lui présente avec quelques explications sommaires. Il fit mine de n'avoir noté que la première partie, évidemment.

« Ma femme ? Et bien, on dirait que mon parler et ma gueule conciliante t'ont bien plus marqués que tu ne le dis. Mais ne je suis pas un homme si facile à avoir. Il m'en faudra bien plus pour que je te passe la bague au doigt, ma chère Louise. Commençons par un beau grand sourire. »

Il s'était penché, et avait simplement tendu la main vers la sienne, avec un « Je peux ? » en guise de permission afin qu'elle lui offre sa dextre, l'idée était juste d'observer le bijou de plus près. Et peut-être aussi d'initier un contact.

« Elle annihile la majorité des pouvoirs, mais n'est pas dirigée contre une personne en particulier. Intéressant... »

Et il gardait le contrôle sur certaines choses. Il savait que ses années de vie ne s'étaient pas envolées, qu'il était toujours capable de troquer. Et puisqu'elle était entrée ici sans lui parler de gardes qui s'écroulent raides morts, il supposait qu'il devait exister une sorte de limite tout à fait bienvenue. Il n'avait ni envie d'avoir à payer d'un coup d'un seul toutes les dettes qu'il avait. Il n'avait pas envie non plus de refaire tous ces rituels longs et fatigants. Et il n'avait, simplement, pas envie de mourir.

« Moi ? Je peux troquer la vie des gens. Je prends ici, je prête là. Je fais des accords. J'aide ceux qui ont des choses à m'offrir en échange. Je prends à ceux qui n'ont que ça à m'offrir pour que je les aide en retour. Mes malédictions et bénédictions contre cinq, dix, quinze ans que j'investis ou que je garde pour ma propre consommation. Tu vois, je suis un homme honnête. Un marchand... »

Mais en l'observant, il eut un sourire et le revoilà à la designer de l'index.

« Je sais comment te convaincre et t'amuser par la même occasion. J'espère que tu me fais l'honneur de cacher une arme sous ces merveilleux atours hm ? Sors-la. Dague, revolver... surprends-moi. »

Il s'était relevé et dirigé vers la porte, simplement pour y toquer en rythme. L'instant d'après, l'un de ses sbires passa la porte dans un silence de mort et se posta là à quels pas sans broncher. Les bras ballants, le regard vide.
Papa Toussaint revint s'asseoir.

« Je t'en prie. Voilà ta cible. Si tu parviens à l'abattre, je m'engage à faire tout ce que tu désires de moi durant les hm... vingt prochaines années. »

Il misait gros oui. Simplement parce qu'il savait qu'il est quasiment impossible de tuer ce qui est déjà mot. Et ces sbires à lui n'étaient plus de ce monde depuis quelque temps maintenant. Bien habillés, avec la gueule cachée sous un foulard et le gros de la tête sous un chapeau, on ne voyait pas les pupilles mortes. Et un costume à queue de pique cachait parfaitement les blessures qui avaient envoyé le malheureux ad patres. Aujourd'hui, il servait un nouveau maître. Pour l'éternité s'il le fallait.
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Son ironie extirpe un rire au travers de mes lippes. Je serais bien curieuse de connaître celui ou celle ayant su rester de marbre face à son comportement. Difficile de croire qu'une telle personne existe, quand je sais être de ceux les plus résistants face à toute tentative de charme ou conciliation. Force m'est d'avouer que l'homme a réussi à percer mes défenses avec une aisance qui ne m'est pas coutumière. Le problème à présent pour lui, est qu'il se retrouve pris au piège par des désirs qui savent rarement être contrariés. Mais cela ne semble pas particulièrement lui déplaire, lui qui souhaite rester au sein de ma ville. Je l'observe en silence me jouer de ses beaux discours, presque une fascination naissante face à ses jeux de dupes auxquels je contribue gaiement. Deux à se brûler ? < Probablement… > Je lui réponds simplement, d'un air pensif. Braque ce regard de lionne sur le gibier s'offrant à moi, écoute attentive ses autres qualificatifs, appréciatrice. Un rictus s'installe à mon tour sur mes lèvres à son dernier ajout. < Je ne suis pas tant une meurtrière que tu le supposes... C'est ta mauvaise influence, ou ta simple présence, qui semble faire éveiller certaines pulsions… > Je lui révèle doucement, parfaitement sincère. S'il arrive que certaines vies s'éteignent par accident, cela n'est pas instauré comme solution récurrente.

Ignorant son ironie évidente, je l'étudie un instant, toute cette situation, avant de répondre. < Nous pourrions faire de bons alliés. > Finis-je par lâcher, aussi parce qu'avoir cet homme en ennemi serait un trop gros risque à prendre. Mon instinct me trompe rarement. Tout comme il m'est rare d'avoir cette affinité naturelle avec un étranger. Avec quiconque. < Toutefois, arrêter mes menaces à ton égard ? C'est bien trop plaisant. > Si elle n'ont plus grand chose de véritablement menaçant, observer son faciès et écouter ses répliques se révèle bien trop distrayant pour laisser l'homme tranquille de mes petites habitudes.

< Oh ne t'affoles pas, ce n'est qu'une façon de parler. J'ai tout ce dont j'ai besoin et un mari n'en fait pas partie. > A choisir une compagnie aussi définitive, j'aurais bien plus tendance à aller vers une femme. Même si la question ne se pose pas. < Ceci dit, qui peut dire non à ce genre de sourire ? > J'admets sans mal, tandis que son faciès se fait sensiblement plus doux. Ma main se pose délicate dans sa paluche, sereine de cette proximité. Continuant d'aller à l'encontre de mes habitudes, je lui dévoile un peu plus mes secrets, le fonctionnement de cette bague qu'il commence à discerner. < Je n'ai pas souvent eu l'occasion de réellement la mettre à l'épreuve. Toutefois ses effets m'entourent, je le sens. Ca n'altèrera pas ton immortalité, si là est ta réflexion. > Ma main qui se laisse volontiers prisonnière un instant, je l'écoute me développer à son tour ses faculté. Bien plus variées que je ne l'aurais imaginé. < Un marchand avec qui je ne traiterai jamais, au vu de ces entourloupes dissimulées. > Je lui réponds un brin amusée, pas le moins du monde accusatrice. Jedediah pique ma curiosité avant même qu'elle n'ait le temps de s'enflammer. Je l'observe s'éloigner tandis que je dévoile à sa demande ma seule arme dissimulée, soulevant un peu plus cette robe fendue déjà bien trop haut. < Je n'ai que cette dague ; je n'ai pas besoin de me défendre, ici. > La méfiance règne à mon égard, non l'inverse. La certitude peut-être excessive que seuls des imbéciles prévisibles pourraient se risquer à me confronter. Le sorcier fait entrer l'un de ses étranges gardes et je l'observe d'un air interrogateur, pas le moins du monde inquiète. Mes billes perçantes suivent ses pas jusqu'à le retrouver sur son siège, un air particulièrement joueur sur le visage. < Et si je n'y parviens pas, disons que ce sera seulement pour les dix prochaines années... après tout, qu'est-ce que cela représente dans l'infinité d'années dont tu disposes ? > Sans une seconde d'hésitation, ne lui permettant pas la réplique, je me retourne et envoie ma dague d'un lancer franc dans ce qui semble être le crâne de l'individu. Je n'ai pas pour habitude de tuer aussi froidement, mais cet instinct, toujours… Me souffle l'étrangeté de la chose me faisant face. Comme si ma bague, mon wanga, me signalait être dans une impasse face à l'individu. La chose. Percevant encore ses mouvements malgré mon lancer parfait, je me redresse pour m'approcher, captivée. Je retire avec délicatesse cette dague qu'aucun sang ne recouvre, perçoit fascinée ce visage cadavérique. < Qu'est-ce ? > Je demande en me retournant vers Jedediah, intriguée. Voilà une bien meilleure offrande qu'une bague, c'est certain.

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Jedediah plissa légèrement les yeux et inclina de nouveau la tête sur le côté lorsqu'elle lui assura ne pas être aussi meurtrière qu'il ne le prétendait. Mieux. Elle alla même jusqu'à lui reprocher à lui, d'être la cause de ses tendances du moment. De quoi lui arracher un petit rire de quelques secondes qu'il étouffa dans un petit soupir et une oscillation de la tête de droite à gauche.

« Et tu n'avais pas prévu de tuer cet incommensurable crétin avec ou sans mon intervention, alors ? »

Il arqua un sourcil et finit par balancer ses épaules.

« Et ça me fend presque le cœur, sache le, que les premières pulsions qui te viennent en ma présence soient simplement meurtrières. Je vais finir par douter de mes charmes. »

Non. Pas du tout. Au contraire. Il adorait ça. C'était évident. Ses sourires, son regard, la facilité avec lesquels il s'était pris au jeu. Il était évident que Papa Toussaint misait déjà grandement sur tout ce potentiel, sur toute cette sévérité et sa facilité à dispenser mort et jugement.

Sans se défaire de son rictus, voilà qu'il la désignait de l'index lorsqu'elle parla enfin d'alliance, comme s'il tenait à épingler cette phrase par ce geste. « C'est ce que je me tue à te dire, Louise Laveau. » Ils feraient en effet de formidables alliés. Et sans doute un peu plus que ça d'ailleurs. Le regard qu'il lui lança à ce sujet ne pouvait pas être pris autrement. « Les menaces deviendraient plaisantes si elles avaient une chance d'aboutir. Quitte être menacé d'être mordu et griffé, autant avoir la chance de réellement caresser la lionne avant. » Siffla-t-il de son ton joueur avec le sourire large et entendu qui accompagnait toujours ce genre de remarques.

« Je vais retenir cette phrase. Crois bien qu'elle saura être réutilisée à un moment tout à fait opportun. »

Avait-il rebondi à son assurance face à l'idée de n'avoir besoin d'aucun homme pour lui passer la bague au doigt. Il saurait s'en souvenir, c'est une évidence.
Et puisqu'il était question de bague, c'est bien vers celle qu'elle venait de désigner que l'attention du Sorcier s'était portée. La main fine dans la sienne, il s'était penché un peu pour voir le bijou de plus près.
Vilaine et mesquine petite magie qui coupait une belle majorité des liens avec ses propres pouvoirs. Il aurait aimé la lui arracher pour la lancer dans le Bayou. Mais à bien y réfléchir, c'était là quelque chose qui pouvait très bien lui servir.

« Non, je peux te confirmer que ça n'atteint pas mon immortalité. Et ça ne coupe pas mes liens avec la Mort non plus. En revanche, mes malédictions et bénédictions ne fonctionnent pas. C'est une certitude. »

Et qu'en était-il de sa capacité à revenir du Peyi San Chapo s'il venait à réellement être tué ici, en sa présence ? Drôle de situation que voilà. Finalement, ça ne la rendait que plus intéressante encore. Un vrai danger, c'était si rare dans sa vie...

« Techniquement, Louise, tu as déjà marchandé avec moi... Et tu ne peux pas nier que ça t'a été aussi profitable qu'à moi. »

Il avait relâché sa main, non sans effleurer ses doigts des siens, et déjà l'amorce d'une idée l'amenait à faire débarquer ici l'un de ses sbires qui s'était sagement plantés là, devant eux, loin d'être craintif à l'idée que Papa Toussaint quémande à la sorcière une arme pour... assassiner le nouveau venu.
Il eut un sourire un peu plus large quand elle se risqua à parier, écartant les bras et reculant de quelques pas pour lui laisser le champ libre pour sa tentative de meurtre qui... échoua, sans surprise.
Jedediah claqua des mains, plus que satisfait.

« Je dois admettre que te voir poignarder quelqu'un ne me laisse pas indifférent ! » Avait-il lancé, gaiement. « J'ai peur que jusqu'ici, tu ne me doives dix ans de pleine servitude, alors... Je veux un sourire. »

Il s'était approché de quelques pas, tapotant l'épaule du Sbire, toujours inerte et pris de temps à autre de petits mouvements étranges, sorte de tic qui l'amenait à bouger la tête par à-coups erratiques.

« Celui-là a déjà un pied au Peyi San Chapo depuis quelques jours. Vois. Je ne te mens pas. Je ne suis pas un simple mortel. »
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< Le tuer, lui ? Non… mes envies meurtrières étaient plutôt tournées à ton égard… > Mes billes s'adoucissent un brin, à marquer ce temps passé, ces idées dépassées, tandis qu'un mince sourire se dessine sur mes lèvres. < Tu ne doutes de rien et encore moins de cela, j'en suis convaincue. La frontière entre l'amour et la haine est bien ténue, nous le savons bien… > Je réponds simplement, trop au fait de ce que les gens sont capables, de ces basculements sans retour. Finalement, peut-être est-ce une aubaine que la haine se soit installée en première…

Plus l'homme parle et plus je m'habitue à son contact. Ca deviendrait presque difficile de retrouver cette colère du début. Etrange sentiment qu'au lieu d'une rencontre, il s'agisse finalement de retrouvailles. Plutôt que de m'énerver et monter dans les tours comme j'en ai si facilement le don, je lève les yeux au ciel alors qu'il me pointe du doigt, m'assénant avoir raison depuis le début. < Qui te dit que ces chances sont nulles, Sorcier ? Tu ferais un bien piètre devin… > Je rétorque amusée, mes billes plantées sur lui prêtes à le dévorer. Le faciès se fait léger, comportement désintéressé, tandis que mes iris brûlent. Mais peut-être me trompe-je, à l'entendre parier sur un avenir qui lui serait plus favorable que celui que j'envisage. Etrangement l'idée qu'il devienne plus qu'un allié se fraie un chemin dans mon esprit. Rapidement ensevelit, cela va de soi.

Jedediah étudie ma bague avec attention, vient confirmer de simples ressentis et je serais curieuse te tester les limites de ma magie avec lui pour cobaye. Voilà une perspectives attrayante pour un autre jour. < Je distingue notre accord de ce rôle de marchand que ta magie te procure… De cet aspect si, je préfère me tenir à l'écart. > La méfiance veille malgré moi, nature contre laquelle on ne peut se battre. Instinct ayant rarement mené dans la mauvaise direction.

Ma main récupérée, l'inconnu entré dans les lieux, je ne me fais pas prier pour exécuter sa demande. Et n'exécuter personne. < Quelque chose, tu veux dire… > L'œil toujours intrigué a du mal à se détacher de la forme humaine à nos côtés. Ecoute les paroles de Jedediah d'une oreille, prêtant plus attention au sbire. A y regarder de plus près, j'y observe ses yeux révulsés, et ce tissu le couvrant de toute part. L'envie de le toucher se fait particulièrement tentante, mais qui sait quels mécanismes de défenses ont pu être instaurés. < Fascinant… > Je lâche dans un murmure, récupérant finalement ma dague sans aucune trace de sang sur la lame. D'un pas je me retrouve en face à face avec Jedediah dans une proximité certaine, ma dague dressée sous son menton. < On ne m'ordonne rien. > Je le menace une énième fois, l'air belliqueux cédant place quelques instants plus tard à un faible rictus. < Et j'ai bien peur que tu te méprennes. Je n'ai pas changé les termes de ton pari, juste le nombre d'années alors… Je veux un joli sourire. > Dis-je, posant en douceur la pointe de ma lame contre sa chair.

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Le rire de Jedediah servit de réponse à l'affirmation de la brune avant qu'il n'agite de gauche à droite la tête, peu enclin à la laisser conclure si facilement sur les questions d'amour et de haine sans y mettre un peu son grain de sel. Et plus encore s'il pouvait chercher à donner l'impression de la contredire. C'est que l'idée de la contrarier avait quelque chose d'amusant.

« Serait-ce déjà une déclaration enflammée de ta part, Louise ? »

S'était-il juste contenté de demander, amusé toujours.
Quant à la pertinence des menaces et leur chance d'aboutir, il fut contraint d'incliner la tête dans une gestuelle exagérément polie. La grimace qui alla avec fut presque convaincante, mais il y avait quelque chose d'excessivement insolent dans le geste. Une réponse à la hauteur des menaces et outrages qu'elle collectionnait jusque là.

« Parce que tu es une femme intelligente, qui ne fait pas l'erreur de prendre ma diplomatie et mes sourires pour de la faiblesse. Et parce que tu ne peux pas me tuer sans te retrouver toi-même dans une situation fort fâcheuse. »

L'une des parties responsables de la situation fort fâcheuse lui serait désignée quelques instants plus tard, d'ailleurs. Composer avec des zombis sans maître pour les canaliser pouvant mener à des catastrophes.

« Je n'ai pas besoin d'être devin pour savoir quand une menace est pertinente ou non, donc. Me servir de ma tête de me suffit amplement. »

Sûr de lui jusqu'au bout des ongles, il en avait même écarté les bras, comme si tout ça était trop évident pour qu'ils aient à trop s'étaler davantage sur la situation.
Il préféra et de loin se concentrer sur la suite, beaucoup plus productive d'après lui. Parler de l'accord d'abord, et de leur pouvoirs ensuite.

« Je ne considère pas que notre accord sort du cadre du cadre de mon marchandage. Je ne monnaie pas que ma magie. Je monnaie tout, toujours, tout le temps. Et si je le fais aussi facilement c'est parce que tout le monde négocie aussi tout, toujours, et tout le temps. Ils ne le remarquent juste pas vraiment. »

Il eut à nouveau un petit haussement d'épaules, comme si tout ça était normal, compréhension et qu'il s'agissait d'une vérité immuable. L'humain était après tout une créature sociable capable de bâtir une civilisation basée initialement sur l'échange de bons procédés et le troc. Pas étonnant que Papa Toussaint mise à ce point sur les fondements même de l'histoire de l'humanité pour tirer son épingle du jeu.

Quant à l'arrivée de sa création immortelle, la tentative d'assassinat sur ladite création et la remarque de Louise, Jedediah eut un petit rire assez cruel cette fois. Le premier, le seul, qui trahissait qu'il y avait quelque chose de beaucoup moins aimable et plaisant derrière la sympathie qu'il affichait continuellement.

« Oh non c'est bel et bien quelqu'un. Il est mort, mais ce n'est pas qu'une simple enveloppe vide. L'esprit est toujours là. Il n’accédera jamais au Peyi San Chapo. Il ne le mérite pas. C'est ce qui arrive à ceux qui cherchent à me flouer. »

Ceux qui, par exemple, cherchent à mourir selon leur condition afin de ne pas avoir à lui céder réellement leurs années de vie. Ceux qui échappent à des deals et trahissent leur parole.

« Celui-ci me devait encore 8 ans quand il a décidé de se mettre une balle. »

Affirma-t-il. Le Zombi coula sur lui un regard morne et absent, et inclina la tête comme si la faute énoncée nécessitait encore des excuses de sa part.
Serein, il avait agité la main, signe qu'il pardonnait – ou pas. Louise de son côté, enchaînait déjà au sujet de leur échange précédent. La lame se retrouva sous la gorge de Jedediah qui arqua un simplement un sourcil et tendit la main pour arrêter net le Mort Vivant qui amorçait un premier pas vers la brune, bien décidé à lui faire regretter son audace. Il s'arrêta toutefois net face à l'ordre de son marionnettiste, lequel claqua des doigts pour désigner la porte afin de la faire sortir.

« Je ne fais que ça, des sourires. Mais tu me menaces à nouveau, Louise »

En retour, il avait simplement tendu la main pour venir la saisir à la gorge. Et si la poigne pouvait sembler menaçante, ses doigts ne cherchèrent à aucun moment à forcer sur sa trachée. En fait, il chercha juste à tirer pour la ramener plus proche encore, face-à-face, presque front contre front.

« Je devrais faire craquer ce joli petit cou pour te faire regretter tes trop nombreuses menaces. »

Mais ce n'était pas une envie de meurtre qui brûlait dans ses rétines.
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L'air désinvolte, peu intéressée du résultats de ses réflexions, je réponds un simple < Mes paroles sont libres d'interprétations… > Sans âme, sans sonorité dans ma voix pouvant valider ou rejeter ses dires. Il n'y a que ces iris affichées, où les flammes persistent à danser, ayant bel et bien changées de camps depuis le début de nos échanges. L'homme n'est pas faible, ca non. A vrai dire depuis que je l'ai sous mes yeux, je n'en ai jamais douté. A partir de cet instant et plus encore maintenant, le constat reste inchangé : le tuer serait un véritable gâchis. Au-delà des potentielles fâcheuses répercussions qu'il évoque.

Sur son discours qu'absolument tout est monnayable, que le rapport humain est basé sur l'échange, la négociation, les concessions, je ne peux que lui donner raison. Là encore. Je me garde bien de prononcer ces mots à voix haute, ne lui accordant qu'un faible sourire complaisant suffisant à marquer ses bons points.

Debout près de sa créature, Jedediah tique sur mon emploi du mot quelque chose et je l'observe curieusement. Voilà un rire qui a perdu toute sa chaleur. Captivée autant par ce changement de comportement que par les explications données, je ne peux m'empêcher de murmurer de nouveau un < Fascinant… > Plus bien sûre cette fois sur quoi il se porte. Il est toutefois certain que je lui envie la création de ces zombis ; enfin une punition à la hauteur de toute trahison.

Provocation de menacer l'homme physiquement cette fois, l'envie se fait douce de découvrir l'ampleur des usages de ses sbires. Constater de mes propres yeux la dévotion dont ils peuvent faire preuve. Et si la situation en elle-même m'est particulièrement plaisante, d'avoir cette dague contre sa chair, les résultats sont loin d'être décevants. Du coin de l'œil, je perçois l'amorce d'un mouvement du zombi, rapidement figé par son maître. Je n'en retire pas moins mon geste, ce semblant d'attaque, observe plutôt avec attention leurs interactions. Il suffit d'un claquement de doigt de Jedediah pour que l'individu retrouve sagement le chemin de la sortie. Obéissance parfaite. Véritablement fascinant. La menace s'éloignant à l'extérieur, mon attention se reporte sur l'homme me faisant face, sans que mon regard ne s'en soit réellement détaché.

< Allons, pouvons-nous encore appeler tout ceci des menaces ? Tu t'y plais, à ce jeu que tu enflammes. Puis il me semble qu'une petite lame ne signifie rien, face à ton immortalité. > Je joue, la voix douce et posée, tandis que Jedediah se saisit de mon cou. La surprise se fait plus brève sur mon visage, que ce petit rictus s'installant sur mes lèvres. Lentement la pointe de ma lame navigue le long de sa mâchoire, se faufile au travers de sa barbe pour rejoindre la chair de son cou. Et je m'exprime dans un calme animé par la convoitise de percer ses barrières. < Je ne veux pas de ton sourire marchand, celui qui t'ouvre toutes les portes, celui que tous attribuent au Jedediah qui se montre. Je veux connaître celui dissimulé, le Jedediah qui n'est pas fait pour les vitrines. L'autre facette. > Par sa prise je le laisse m'approcher de lui plus encore, accompagne ses mouvements. Lionne devenue proie sans aucun mal, aucune gêne, aucune réticence. La certitude, probablement biaisée par les habitudes, de toujours mener la danse. La crainte absente face à la menace qu'il exprime de haute voix ; il n'y a que ce regard qui compte. Ces billes que je pourrais je crois, fixer durant des heures. < Je crains que tes regrets ne deviennent plus grands que les miens, à appliquer tes dires… > A peine à quelques centimètres de ses lèvres, je m'amène plus proche encore à presque les effleurer, à lui chuchoter, < Si plutôt tu répondais à cette envie, au lieu de m'irradier sur place à me désirer ainsi. >

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Si sa réponse l'amuse sincèrement et y va même d'un rire court et soufflé, Jedediah n'en reste pas moins envieux de jouer encore un peu. C'est qu'il est curieux de savoir jusqu'où peut aller cet échange. Piquant, mais jamais trop.

« Tu serais du genre à semer des mots durs, mais à te donner l'option lâche de te défiler en suggérant que tu voulais dire autre chose ? »

Il eut l'air très désapprobateur d'abord, mais son sérieux se fana immédiatement pour un sourire large et satisfait auquel il ajouta un clin d'oeil qu'il voulait complice.

« J'adore. »

Asséna-t-il avec sa bonne humeur habituelle et son entrain légendaire. Il ne pouvait qu'apprécier l'audace de la confidence et l'intelligence du choix de mots. C'était après tout ce en quoi il brillait habituellement. Et autant dire qu'il aimait ceux qui étaient capables de boxer dans la même catégorie que lui.

Sans trop marcher sur ses plates-bandes, évidemment.

Les confidences temporisent le jeu. La bague d'abord, les Morts ambulants ensuite. Et la sanction qui existe derrière les Zombis semble là encore convenir à madame. Jedediah se fendit d'un léger sourire, et inclina prestement la tête avec une petite tape sur l'épaule de sa Chose. Son condamné à la non-vie et la non-mort. Puisque Baron Samedi est roi des cimetières, il lui faut bien une Cour à la hauteur de ses prétentions.

Néanmoins, l'échange est bref. Ils en reviennent aux fondamentaux. Provocations, jeux et menaces. Il lui semblait bien qu'elle aimait un peu trop ça, d'ailleurs.
Il notait dans un coin de sa tête, que se contenter de lui trouver des gens à tyranniser pourrait suffire à limiter son besoin de brandir les coups, les blessures et la mort comme moyen de pression visant à arriver à ses fins.
Le voilà dans tous les cas avec la pointe mordante d'une lame sous le gosier.

« Ce n'est pas la lame qui me dérange, mais le concept de la menace. Elle manque de subtilité, Louise. Elle est facile, n'incite à aucune réelle loyauté et elle grippe toujours toutes notions de troc. »

Quand bien même un Soft Power purement belliciste peut suffire à convaincre. Les menaces sont alors voilées et deviennent une forme de bien à négocier. Là, la dague sous le museau l'invitait juste à se soumettre ou à mourir. Et il ne comptait faire ni l'un ni l'autre. Grippé. Disait-on.  

« Ce qui me plait dans notre jeu, Louise, c'est les réactions qu'il suscite chez toi. Sans vouloir te manquer de respect, je me fiche bien de ton ridicule petit couteau. Les doigts qui le tiennent en revanche... »

Face-à-face et proximité. Elle assène quelques mots qui l'amusent et le font secouer lentement la tête de droite à gauche et siffler une simple réponse pour commencer.

« Qui te dit qu'il y a une autre facette ? »

Et quand ce fut à son tour de la saisir, les voilà tout proches à continuer à jouer, malgré l'évidence de ce qui se dessinait. Jedediah fut contraint d'approuver ses propos. Morte, elle deviendrait tout à fait ennuyante.

« Tu marques un point... mais la réciproque est vraie. Ta lame ne mordra pas plus que ma main tordra ton cou. »

Les voilà dans une bien drôle d'impasse. Plaisante, ceci dit. Ses derniers mots l'amenèrent à plisser les yeux d'abord, et même à reculer, comme pour lui faire imaginer une forme de fuite. Un regard à gauche d'abord. Un regard à droite ensuite. Et un petit geste d'épaules vaguement désinvolte comme pour signifier son plein abandon face à l'argument. D'un traction alors, il la ramena à nouveau à lui, cette fois pour écraser ses lèvres contre les siennes dans un baiser piquant et presque rageur, à l'image de la dague qu'il avait sous la gorge et de ses doigts qui maintenait sa gorge à elle. Il n'y avait pas meilleur moyen de sceller l'alliance dont il parlait que de cette manière là.

Réaction de la lionne ?
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Take your voodoo out
 @Jedediah T. Saint-Denis | 1970's
TW : ésotérisme

< Allons allons, tout ce que nous disons est sujet à interprétation par nos zélotes… Pourquoi cela diffèrerait avec toi ? > Je lui réponds doucement, sournoise, piquante et à dire vrai, assez amusée de l'amuser.

L'homme vient sans cesse remettre en question mes menaces, même en situation délicate. J'ai bien remarqué, à sa façon d'échanger, que lui n'en est pas un adepte. Mais qu'est-ce que ca peut être divertissant, avec un partenaire tel que lui… < J'ai d'autres cartes dans mon jeu, ne t'en fais pas. > Je lui glisse, presque rassurante à lui révéler que je n'ai pas que cette approche rentre-dedans. Quoique toujours sans aucune concession de ma part. < Mes menaces ne sont pas toujours aussi évidente, rarement d'ailleurs. Mais à quoi bon, avec toi ? > Être plus perfide avec Jedediah ne changerait rien. Dans tous les cas, cela ne l'atteindrait pas outre mesure. Rien de ce que je pourrais dire ou faire ne serait menaçant à ses yeux. Tout comme la réciproque est vraie. < Sois assuré que la loyauté des miens n'est plus à prouver. Tu comprendras, plus tard. > Je conclus d'un air presque sage. Les menaces aussi ouvertes sont faites pour les étrangers, les traîtres, ceux qui n'ont ou n'auront plus aucun intérêt, aucune nécessité de les rallier à ma cause. Toutefois lorsqu'il s'agit de remettre dans le droit chemin l'un des miens, lui rappeler où est sa place, à qui va sa dévotion, la menace se fait insidieuse. Attention donnée outre mesure, jalousie des autres quand le ou la concerné ressent doucement, peu à peu, le danger qui plane au-dessus de sa tête.

La proximité me fait lire ses traits plus attentivement, analyser les moindres tressaillements de son visage, chercher une faille que je sais pourtant déjà inexistante. < Il y a des choses qui se voient, d'autres qui s'entendent. Les plus importantes sont celles que je ressens. Et toi Jedediah, si ton jeu est bien différent du miens, j'ai bien conscience qu'il en détient la même complexité. > Si son autre facette peut s'avérer plus violente et destructrice, plus sournoise et malsaine, la mienne s'avère être à l'opposer. Une facette que peu connaissent avec sincérité, le cœur trop endurci. Est-il possible que nous ne soyons finalement que les deux faces d'une même pièce ?

Sa main se détache de mon cou et plutôt que le soulagement, c'est un certain manque qui s'élève. L'homme prend subitement de la distance, s'écarte et la pointe de ma lame à présent pointée dans le vide se tourne simplement vers le sol, dague doucement rangée sans aucune contrariété. Ma main reposée sur ma hanche, je plisse les yeux à observer ce nouveau manège qu'il m'offre, immobile, la patience limitée. Je n'ai pas pour habitude d'être baladée. Dès lors qu'il initie un geste en ma direction, c'est un sourire satisfait qui vient orner mes lippes. Mon corps attiré brusquement contre le sien, ses lèvres plaquées contre les miennes, il n'est plus question d'aucune distance. Cette hargne partagée et le goût épicé du rhum ne rendent ce rapprochement que plus plaisant. < Voilà une alliance scellée qui ne saurait connaître aucune trahison. > Je murmure contre se bouche, souris à mon incapacité de tourner chaque parole en intimidation. Une main baladeuse se faufile sur sa nuque d'abord, se saisit de la racine de ses cheveux pour tirer dessus, désireuse. L'autre s'aventure plus bas, jusque son entrejambe, aussi tentée que dangereuse. < Tu es le bienvenu dans ma ville, ma demeure mais sache que je ne partage rien, jamais. > En d'autres mots, je te considère miens jusqu'à nouvel ordre. Si ces paroles n'ont pas l'affront d'être prononcées, elles sont clairement lisibles dans mes iris, ce regard noir planté dans le sien. Jamais rien si ce n'est l'excès en toute circonstance.

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