chaotic meeting. (leta)

maudites migraines n’ont de cesse de le réveiller. nuit aux rêves capricieux s’en trouve écourtée. rencontre avec son double faite quelques jours plus tôt. ne sait pas quoi en penser. corps se redresse mollement tandis qu’une main se glisse dans la tignasse blonde pour la remettre en place. nuque craque sous la pression et bras sont étirés dans l’unique but de se défendre. balthazar n’est que l’ombre de lui-même depuis bien des années. traîne sa carcasse du mieux qu’il le peut sans jamais chercher à vivre pleinement. vie éternelle lui a été offerte par le biais de sa génétique et pourtant, l’idée-même d’être incapable de mourir de vieillesse ne lui plaît guère. a déjà songé à mettre un terme à tout cela sans jamais sauter le pas. s’accroche au mince espoir de revoir sa fille un jour. unique personne qu’il considère réellement comme de sa famille. après toutes ces années, il n’a pu que compter sur lui-même après tout. paternel à l’image d’un dictateur. frère jumeau semble tout aussi sombre que l’ombre l’ayant élevé dans l’espoir de faire de lui une machine de guerre.

plongé dans le noir, balthazar se traîne jusque dans la cuisine de son appartement pour s’y préparer un café corsé. n’use de sa vision du corbeau que si le besoin s’en fait réellement ressentir. inutile d’aggraver sa migraine, ni même prendre le risque de saigner le nez alors qu’il vient à peine de se réveiller. a traîné bien trop tard au sein même du penrose pour ouvrir son esprit de bonne heure. verres se sont enchaînés aux côtés d’un habitué et si balthazar a fini par le mettre au tapis, il a tout de même traîné son corps avec mal jusqu’à chez lui. une bouteille de bourbon chacun. gorge s’en trouve asséchée et il ouvre finalement le frigidaire pour descendre un demi-litre d’eau d’une traite dans une grimace. soupire tandis qu’il se pose ensuite contre le plan de travail après avoir récupéré sa tasse de café. remet sa vie en question après chaque nuit. a-t-il vraiment fait le bon choix en venant vivre ici ? marmonne dans sa barbe qu’il n’a pas taillée depuis plusieurs jours tandis qu’il rejoint la grande terrasse pour verser des croquettes dans les deux gamelles désormais vides. chats errants semblent apprécier venir se nourrir ici et cela lui offre parfois un peu de compagnie. fessier s’affale sur une chaise confortable tandis que les bruits du centre-ville viennent finalement titiller ses oreilles devenus sensibles depuis le début de son handicape. regrette parfois le temps où il vivait sur les îles du pacifique. calme y régnait tandis qu’ici … tout lui semble si bruyant.

journée passe lentement jusqu’au moment de se rendre au penrose. y passe nombreuses de ses soirées pour occuper son esprit. écouter les conversations de ses clients, apprend certainement chose censées rester secrètes d’une oreille attentive. mauvaises habitudes restent. veille pourtant à rester discret. peu de personnes se soucient d’un aveugle après tout. passe partout. carcasse agit telle une ombre discrète dans le dos de ses clients. se protège ainsi. après tout, balthazar préfère rester loin des affaires pouvant menacer de briser sa tranquillité. soupire en ajustant sa chemise dont les manches remontent désormais au niveau de ses avants bras. veille toujours à faire un effort lorsqu’il se rend à son bar pour des affaires. sait qu’il doit rencontrer une âme désireuse de régler sa précédente réservation et arriver en retard n’a jamais été dans ses habitudes.

s’installe à sa table habituelle après avoir salué son personnel. a apporté nombreux changements depuis qu’il a récupéré cet endroit. pour le mieux d’après les dires de certains et cela lui fait plaisir de savoir que ses décisions ne sont pas totalement inutiles. ni mal perçues. se laisse tomber lourdement sur une chaise après avoir posé sa canne sur le côté. s’en sert toujours pour ne pas attirer les soupçons. yeux luisent d’un doré l’espace de quelques secondes. juste le temps de parcourir la grande salle du regard. verre de rhum lui est rapidement servi, habitude prise depuis qu’il a acheté cet endroit. plus qu’à attendre que la dite leta eyre. la fameuse ayant réservé le penrose durant une soirée.