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meet me in another life (KENNETH)

Belladonna Faust
Humain·e
Belladonna Faust
CORPS
ESPRIT
ÂME
Image/Gif : meet me in another life (KENNETH) 966933c778aa2bbfeaad5df4f811c726f8229619
Alias : (bella) surnom donné dès l'enfance, il la suit depuis toujours, c'est toujours en tant que "bella" qu'elle se présente ; "docteure faust" dans l'unité CERBER.
Genre : (she/her) féminin.
Age : (38 ans) à peine à l'aube de la quarantaine, elle a parfois l'impression d'avoir vécu le double de ces années.
Dollars : 1097
Zone libre :
meet me in another life (KENNETH) 721c68e0c778150a51aa19fe452f724aad4e5152

“thus with a kiss I die”

Statut : (shattered heart) veuve à 35 ans, l'époux est tombé sur le champ de bataille et ne s'est jamais relevé ; mère célibataire d'une petite Rosaline, âgée de 3 ans.
Occupation : (the healer) chirurgienne dans l'unité médicale de CERBER, elle répare les corps et parfois, les esprits.
Habitation : (nexus) bella et sa fille ont quitté solaris pour s'installer dans le nexus pour se rapprocher de CERBER.
Mémo RP : SUJETS EN COURS :
- Maera
- Duncan
- Kenneth
- Keith
- Louis
- Dani

Pseudo : valkyrja.
Comptes : astra stark, evelyn harvey, caleb altman, silke sørensen, zohra caruso.
Genre IRL : (she/her) féminin.
Messages : 1586
Date d'inscription : 12/06/2023
FC : emily blunt.
Crédits : bones (avatar), ethereal (icons), zaja (signature).
Thèmes abordés : domaine médical, deuil, anxiété, maladie, violence, violences conjugales, mort.
Thèmes refusés : à déterminer en privé.
Infos RP : - (0/4) sujet(s) libre(s).
- dialogues en français ou en anglais.
- entre 500 et 1500 mots.
- fréquence de plutôt constante, sauf exception !

Staff : ADMIN I MJ
meet me in another life
“Only people who are capable of loving strongly can also suffer great sorrow, but this same necessity of loving serves to counteract their grief and heals them.” @Kenneth Brown

MARS 2019 ;

« Ehvan… Ehvan ? Dis, tu m’écoutes quand je te parle ? » Sourire aux lèvres, un sourcil légèrement haussé, Bella agite un papier sous le regard absent de son fiancé. « Ehvan Griffin, ici la Terre. » Elle attend patiemment qu’il descende de son nuage, avant d’afficher une moue faussement boudeuse. « Tu n’as qu’à me le dire, si ce que je te dis ne t’intéresse pas ! » Même si elle avait voulu prétendre être sérieuse, personne n’y aurait cru. Ses yeux pétillaient, ses joues étaient roses, son teint était radieux. Elle avait toutes les raisons du monde d’être heureuse ; et elle l’était. Il ne fallait pas chercher bien loin pour trouver la raison de son bonheur, si l’homme rêveur assis en face d’elle n’était pas une assez belle évidence, l’anneau de diamants qui ornait son annulaire gauche ne laissait place à aucun doute. « Je te préviens, si tu me dis encore une fois que tu étais hypnotisé par ma beauté, non seulement je t’assomme avec ma tasse de thé, et en plus je ne t’épouse pas la semaine prochaine ! » Avec la même expression qu’une enfant boudeuse, elle lui tira la langue avant d’éclater de rire. « Donc, je te disais… Les fleurs, pour mon bouquet. Juste des roses, ou des pivoines avec ? Et ne me dis pas que ça t’est égal, je n’arrive pas à me décider, donc il faut que tu m’aides à choisir. » Il ne leur restait que quelques détails à régler et tout serait fin prêt pour leur mariage. Il n’y avait plus personne pour se risquer à dire qu’ils avaient précipité les choses, même Alexander semblait ravi de voir sa seule et unique fille se marier, épouser un vétéran de l’armée de l’air, un chef d’équipe de l’Elimination Squad, un homme droit dans ses bottes comme disait-il on n’en faisait plus. Bella elle-même avait eu du mal à y croire, à cette romance digne d’une comédie romantique, à ce prince charmant trouvé au détour d’un couloir et d’une machine à café. En fin de compte elle y aurait peut-être droit, à son histoire d’amour digne d’un conte. Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants… Avec un peu de chance.


FÉVRIER 2026 ;

À travers la baie vitrée du café, Bella observait la pluie tomber depuis qu’elle était arrivée. Cela faisait deux jours que son existence avait été bouleversée ; deux jours aussi qu’il pleuvait à grosses gouttes sur New Blossom. La météo était maussade, au même titre que son humeur était mélancolique. Deux jours, c’était long. Quarante-huit heures, deux mille huit cent quatre-vingts minutes, cent soixante-douze mille huit cents secondes. C’était long, très long, pour une femme au cœur en miettes laissée seule avec ses pensées. Pour Bella, retrouver Ehvan en vie, c’était se retrouver confrontée aux différentes phases du deuil une nouvelle fois – pour un vivant. D’abord, elle avait été terrassée par son impossibilité d’accepter ce qui s’apparentait pour elle à une véritable résurrection. Ce n’était pas possible, ces choses-là n’arrivaient que dans les fictions. Puis elle avait été en colère. Contre Ehvan, contre le monde, contre elle-même. Comment était-ce possible ? Ça n’aurait jamais dû arriver. Ehvan n’aurait jamais dû être un John Doe à l’autre bout du pays, abandonné à son sort parce que personne n’avait su l’identifier. S’il était là, bel et bien vivant, qui avait-elle enterré quatre ans plus tôt ? Ça lui semblait si gros qu’elle s’était dit, un court moment, que ce devait être une erreur, qu’elle s’était trompée, que son esprit lui avait joué des tours. Mais puisqu’elle devait en avoir le cœur net, elle avait consulté le dossier médical de Kenneth Brown et tant pis si ce n’était pas très déontologique. Dire que le choc fut rude aurait été un euphémisme. Elle avait été horrifiée, autant qu’il était humainement possible de l’être. Elle ne connaissait pas de mots suffisamment forts pour qualifier ce qu’Ehvan avait vécu. Un enfer, une véritable torture, dont les raisons restaient inconnues. À la lecture des descriptifs de ses blessures, elle avait vacillé. Pleuré, ensuite, beaucoup. Tellement qu’elle avait eu peur que ses sanglots ne réveillent Rosie. L’évidence s’était imposée à elle, entre deux rideaux de larmes : elle ne pouvait pas laisser Ehvan comme ça. Quand bien même elle n’était en rien coupable de sa situation, elle se sentait encore responsable de lui. Pour le meilleur et pour le pire ; c’était bien ce qu’ils s’étaient promis, non ?

Elle se redressa instinctivement dans son fauteuil quand elle vit la silhouette d’Ehvan se glisser dans le petit établissement. Elle l’avait vu y entrer des dizaines de fois, mais un coup d’œil lui suffit pour comprendre que l’allure n’était plus la même. Il lui manquait l’assurance, la démarche sûre. Et ça n’avait rien à voir avec le fait qu’il ait à présent besoin d’un appui pour se déplacer. Toute l’audace qu’elle lui connaissait semblait s’être évaporée. Partie en fumée, avec ses souvenirs – peut-être littéralement. Bella se força néanmoins à afficher un sourire doux. Ce qui était difficile pour elle devait l’être autant pour lui. Du moins, elle le pensait. Elle ne savait pas ce qui était pire, entre se souvenir de tout et ne se souvenir de rien. Peu importait l’angle sous lequel elle essayait de regarder leur situation, elle demeurait terrible. Ils étaient pris dans un sac de nœuds, il y en avait tant qu’elle ne savait même pas par où commencer pour les démêler. Ses doigts se resserrèrent nerveusement sur la anse de sa tasse quand Ehvan s’installa sur le fauteuil en face d’elle. Bella retint un petit rire nerveux ; il y avait comme un triste écho à leur premier rendez-vous. Ils s’étaient retrouvés dans ce petit café un nombre incalculable de fois et… Rien que d’y songer, Bella pouvait sentir les larmes brouiller sa vision, alors elle repoussa tous ces souvenirs dans un coin de son esprit. « Hey. » Hey, handsome. Deux petits mots de rien du tout, répétés des centaines de fois, avec toujours la même tendresse. Quoi que Bella fasse, les souvenirs affluaient. « Je ne sais pas où tu loges en ville, j’espère que ce n’est pas trop loin d’ici… » Elle grinça des dents. Des banalités, vraiment ? Mais que dire d’autre ? Elle secoua la tête, vaincue avant même que la bataille ait commencé. Il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise façon d’entamer ce qui promettait d’être une conversation pour le moins compliquée. Avant de risquer de la casser, elle relâcha la tasse et vint machinalement faire tourner l’anneau purement décoratif qui avait remplacé l’alliance à son doigt. Comme si, en fin de compte, il lui fallait encore porter quelque chose pour signifier son – leur – union. « Je ne me suis pas risquée à commander ta boisson habituelle. Je ne savais pas… Je ne savais pas si tu l’aimerais encore. » Comme moi, aurait-elle pu ajouter.

made by valkyrja

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━

“The horror – the horror was for love. The things we do for love like this are ugly, mad, full of sweat and regret. This love burns you, maims you, twists you inside out. It is a monstrous love, and it makes monsters of us all.”
Kenneth Brown
Humain·e
Kenneth Brown
CORPS
ESPRIT
ÂME
Image/Gif : meet me in another life (KENNETH) Zob2
Alias : Ken ; raccourci du prénom qu'on lui a donné mais qui fait rire tout le monde. (Anciennement connu comme Ehvan Faust-Griffin.)
Genre : Homme cisgenre, pronoms masculins.
Age : 40 ans ; mais sur ses papiers, il est dit qu'il en a 38.
Dollars : 155
Statut : Célibataire ; il porte une alliance en pendentif dont il ne se rappelle rien, ne sait même pas que le mariage est techniquement caduc, vu que sa première identité est civilement morte.
Occupation : Sans emploi ; se trouve à New Blossom pour une opération à venir.
Habitation : Crimson Bay ; loge au Old Moma.
Stigmates : De nombreuses traces de brûlures sur les bras, le poitrail et une jambe encore - à d'autres endroits, des traces de greffe de peau. Il boite du pied droit, a toujours une canne ou une béquille avec lui de ce fait.
Mémo RP : Couleur dialogue : sienna.
Pseudo : Bones
Comptes : MADDOX | Chad, Rosendo, Liam, Brooks, Ernest, Sean, Gabriel, Vico, Zacarias, Tanner, Armando, Jens, Oscar, Spy, Ysidro, Xaver
Genre IRL : Transmasc agenre (Il/They)
Messages : 43
Date d'inscription : 14/02/2024
FC : Ben Barnes
Crédits : (avatar, banns ; perso) (code signa : ellaenys)
Thèmes abordés : Perte de mémoire, "première vie" très violente, déclaré mort, reconstruction d'identité.
Thèmes refusés : Violence sexuelle quelconque, non respect des limites préétablies entre joueu·se·rs sans le clair consentement, mention Harry Potter, alcool irl (ne pas me parler sous l'emprise de l'alcool s'il vous plaît <3)
Infos RP : Rythme régulier, narration à la 3ieme personne, dialogues en fr, entre 300 et 800 mots en général, parfois plus, rarement moins.
Staff : Admin | MJ
(2019) Pensées multiples ; la tête un peu vide, triste, parfois ; songe à sa mère qui ne le verra pas se marier, alors qu'il regarde Bella se mouvoir dans tous les sens - il y a tellement à organiser qu'il a l'impression de ne plus savoir ce qui leur manque ou non. Et ça s'entremêle au reste, à se dire qu'elle aurait su, sa chère maman, ce qu'il aurait manqué ; lui aurait dit de se concentrer ! Après tout, on est censé n'avoir qu'un mariage dans une vie.

Un seul, oui.

Clignement de yeux. "Hm ?" Mince, à partir de quand il s'est perdu dans sa tête encore ? Souffle un rire, à la voir faire mine de bouder ; et menacer de ne plus se marier avec lui, diantre ! "Je ne dirais jamais rien de tel, voyons..." Bien sûr que si ; souvent même, parce que le pire est que c'est vrai, qu'il la trouve renversante ; de par sa beauté, par son âme, par ses rires, par sa manière d'être très simplement. "Hum... Avec des pivoines alors, ça fera un peu de diversité ?" Et puis, il a un sourire, de ceux qui trahissent clairement l'amour et l'admiration. "Puis tu mérites le mieux, flower." Toujours, tout le temps. Ehvan se le dit chaque jour qui passe ; et continuera à le penser même lorsque viendra l'heure du divorce - c'est Belladonna et personne d'autre ; l'amour de sa vie.

L'Amour d'une seule vie.

•  •  •

(Deux jours avant.) Il tremble encore ; est dans un parc de la ville, avec Bark - le soir se pointe, Kenneth ayant attendu qu'il soit assez tard en Alabama aussi pour pouvoir appeler enfin Bill. La conversation avait été remplie d'émotions ; d'étranglements et de nons-dits, aussi. "Elle m'a laissé son numéro..." Un aveu, au bout de coup de fil où il a mal à la tête à force ; la faute à toutes les larmes qui, lentement, forme une espèce de lassitude pour se défendre. "Et qu'est-ce que tu vas en faire, gamin ?" Un silence, comme réponse - le regard qui se pose sur Bark qui joue dans l'espace prévu pour les chiens - il s'est trouvé des copains. "Lui envoyer un message, j'imagine..." Une inspiration. "Mais j'ai peur." Ken connaît si bien Bill qu'il sait que, au bout du fil, un sourire s'est dessiné sur ses lèvres. "C'est l'propre de l'Homme ça, gamin." Et parce que Bill sourit, Kenneth sent cet automatisme lui venir aussi. "On crève de peur sans arrêt. Mais c'est parce qu'on arrive à aller au-delà qu'on est humain, Kenneth." Bill et ses silences ; qui font que quand il parle, ça impacte toujours. "Et si elle me dit que j'étais le pire des maris ?" Bill se marre. "Tu continueras de payer ta dette." Hochement de tête, silencieux. "Et puis, t'pourras te consoler en te disant que t'es plus l'mari qu'elle a eu." Pour le coup, Kenneth n'est pas sûr que ça soit vraiment une consolation - Belladonna continuera de pleurer. "Je ne suis plus son mari tout court." Et quelque part, même Ken sait combien cette phrase est terrible, même si vraie.

•  •  •

(La veille.) "Ehvan Griffin. Vraiment un prénom à la con, si tu veux de mon avis !" Le voulait-il ? Bien entendu que non - mais Bill épelle quand même la manière dont ça s'écrit, parce que Kenneth avait été incapable de lui dire. "Né à Las Vegas, militaire décoré de l'armée de l'air - et beh, mon salaud... Bon, après embauché à CERBER - pas une réussite non plus - et puis apparemment, t'as trouvé la mort dans une mission... Sauf que celle-ci se passait à New-York, pas dans notre coin." Tout les commentaires remplis de jugement de Bill n'atteignaient pas Ken, parce que tellement loin de cette vie qu'on lui conte qu'il ne se trouve pas affecté par tout ça. "Oh et vu le cimetière où t'es censé avoir été enterré, j'imagine que t'es juif." Ah ? Kenneth ignore de ce que ça peut signifier - a connu que des catholiques depuis son réveil. "De ce que j'ai pu trouver, t'as encore un peu de famille. Un frère, un ancien beau-père avec qui ta mère s'était mariée... Pas de trace de ton vieux, par contre." Kenneth trouve ça mieux ; a déjà la gorge serrée à l'idée qu'il y ait de la famille qui aurait pu le pleurer. "Et... Pour les enfants... ?" Petit silence, d'abord, avant que Bill ne soupire. "Aucun enfant n'a été déclaré à ton nom." Il l'entend froncer du nez jusqu'ici. "Enfin, sous celui d'Ehvan." Oui parce que pour Kenneth, ça aurait pu être un brin compliqué... Ou précipité, de son point de vue. "... D'accord." Un soupir de soulagement - Rosie devait être le nom d'un animal, finalement - et peut-être était-ce juste le trop plein d'émotions qui avaient fait finalement fuir son... Ex ? "Merci d'avoir fait des recherches, Bill." Il a le coeur un peu plus léger au moins sur la question des enfants. "Bah, c'normal gamin." Egoïstement, Kenneth ressenti d'autant plus de tranquillité à savoir qu'il n'avait aucun père à l'horizon - Bill était devenu le sien.

•  •  •

Une crainte qui peut se lire ; deux jours qu'il ne sait plus faire autre chose que d'y réfléchir ; deux jours à ressasser la moindre seconde de ce qu'il avait pu se passer. La moindre des paroles de Belladonna avait été repensée ; et sa fuite, à chaque fois qu'il y avait pensé, lui avait tordu l'estomac. Il est incapable de savoir pourquoi, ne peut qu'imaginer que c'est dû au stress de la situation - au fait qu'elle avait dû se rendre compte d'à quel point il avait perdu la mémoire pour confondre un animal avec un enfant. Mais même au-delà de ça, la froideur dans son unique réponse dans leur conversation sms avait de quoi inquiéter ; et même Bark ressent la tension de son maître, parce que malgré la longe laissée à la laisse, il reste à sa jambe, marchant à ses côtés - peut-être est-ce aussi pour profiter du maigre abri qu'offre le parapluie.

Et même lui relève la truffe, quand ils arrivent à l'adresse - sans s'en rendre compte, Kenneth n'avait pas eu à beaucoup vérifier sur son téléphone la route à prendre, une fois les abords du quartier atteints - comme si son corps se souvenait de la route, que c'était encore mécanique, au moins. Un regard sur la devanture, cette impression de déjà-vu qui le poursuit selon les rues qu'il traverse ; New Blossom a une familiarité qui, désormais, a trouvé un certain sens. Est-ce que ce café en avait aussi ? Il avait envie de croire que oui - mais Ken a aussi peur de se faire des films. En tout cas, il rentre, saluant ce qu'il devine être la serveuse et demander s'il peut garder Bark - lui et son petit harnais qui dit qu'il est un chien d'assistance. Sans doute que ça et la canne en prime aide à dire que oui, bien sûr. "Je peux juste aller l'essuyer ?" Qu'elle demande et Ken acquiesce, dans un bref sourire. "Bien sûr... Merci beaucoup." Et va prendre place, tandis que Bark suit celle qui a récupéré sa laisse - va adorer la partie séchage de son côté.

De celui de Kenneth, c'est différent. Il trouve d'abord Belladonna du regard, avant de l'approcher et venir enfin s'asseoir face à celle qui, une vie auparavant, partagé celle-ci. "Bonjour." Heureusement, il n'a pas eu de retard - avait trop surveillé les secondes s'écoulant avant l'heure de partir pour avoir raté ça. "Oh, on est au Old Mama, si vous connaissez ?" Sans doute le motel le plus vétuste de la ville mais il faisait largement l'affaire ; et puis les employés y sont agréables. "Je bois de tout, mais... Merci." Il apprécie l'attention, en soi - offre même un bref sourire, pour le lui signifier. "... Quelle était ma boisson habituelle ?" Qu'il demande, curieux un peu ; pour voir si une nouvelle fois, son corps avait pu garder des automatismes ou non.

Bark arrive ; à peine encore humide, mais ne risquera plus de tremper le parquet ; et Ken réceptionne le chien qui se pose automatiquement à ses côtés, venant lui caresser le flanc par automatisme. "Ah, Belladonna, je vous présente Bark." Relevé de truffe, à la mention de son nom - et il bat de la queue, automatiquement. "Il m'a accompagné à New Blossom." Et sans lui, Kenneth ignore comment il ferait présentement - c'est l'animal qui l'aide à ne pas fondre en larmes, encore et encore. La serveuse profite du moment - et du remerciement de Ken pour le chien - pour prendre leurs commandes ; un chocolat chaud pour Kenneth.

Et les voici, seule à seul ; si on oublie la truffe humide posée sur le genou vaillant de son maître. "Hm... J'imagine que... Enfin, que ce café... On y venait, n'est-ce pas ?" Parce qu'il avait su s'y rendre avec un naturel qui n'appartient pas à Kenneth - parce qu'il est étrange de se sentir ainsi ; comme un homme qu'il n'est plus.

━━━━━━━━━ ✧ ━━━━━━━━━


Hier, la couleur que j'aimais le mieux c'était la couleur de tes yeux, c'était la couleur de la mer ; c'était hier, le soleil est mort.
Belladonna Faust
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Bella détestait le côté familier de la situation. Rien n’était comme avant, mais au premier regard, on s’y serait trompé. Ehvan et elle s’étaient installés tant de fois à une petite table près de la vitrine que c’en était devenu une habitude, un point de rendez-vous où ils se retrouvaient presque par réflexe. On avait fini par les connaître, par leur apporter leur commande habituelle à peine étaient-ils assis. Bella se souvenait des heures passées à échanger autour d’une boisson chaude, les tasses qui se succédaient devant eux, la nuit qui finissait par tomber, les trajets faits à pied pour continuer la conversation, les baisers échangés devant une porte… C’est là que Bella se reprend, refuse de laisser les souvenirs la submerger à nouveau. Elle essayait de se persuader que les choses n’avaient pas à être aussi difficiles. Ehvan était mort. Peut-être que son corps était toujours là, mais ce n’était plus le même homme qui l’habitait. S’il n’avait vraiment aucun souvenir comme le disait son dossier médical, alors l’homme qu’elle avait épousé était mort. Continuer à le considérer comme tel devrait l’aider à supporter cette réapparition. En théorie. En pratique, c’était loin d’être évident. Kenneth n’était pas Ehvan, mais il n’était pas non plus pas Ehvan. L’homme entier était à présent un véritable paradoxe. Tantôt elle avait l’impression de revoir son mari, tantôt un étranger. Certainement sans s’en rendre compte, il passait de l’un à l’autre, écrasant un peu plus le cœur de Bella à chaque fois. Mais il n’y pouvait rien. C’était à elle d’étouffer les hurlements de son cœur, à elle de faire la sourde oreille.

Elle se contenta de secouer la tête quand il lui donna le nom de l’établissement où il logeait en ville. Son cœur se contorsionna douloureusement quand il lui sourit ; c’était le même sourire, tant pis si l’assurance n’y était plus, c’était lui. Elle se mordit l’intérieur de la joue un instant, ne voyant que la douleur pour se reprendre. « Un thé noir aux épices et à la bergamote. Il y en avait toujours à la maison, mais ici, je ne sais pas, c’était différent. » Elle a un petit haussement d’épaules, avec un détachement feint. Heureusement pour elle, un adorable compagnon à quatre pattes vient la sauver d’une nouvelle bascule dans l’océan de ses souvenirs. C’est plus fort qu’elle, elle sourit plus sincèrement à la vue du chien. « C’est drôle. Tu voulais un chien, mais on n’avait pas le temps… » Elle tend la main pour gratter le chien entre les oreilles, s’amuse de le voir remuer la queue avec encore plus d’entrain. Immanquablement, ses pensées la ramenèrent à Rosie. Rosie qui demandait un animal de compagnie depuis qu’elle était en âge de le faire, Rosie qui promettait de bien s’en occuper du haut de ses presque quatre ans, Rosie hochait toujours la tête sans s’agacer quand sa mère lui disait qu’elles ne pouvaient pas pour le moment, parce que son emploi du temps ne le leur permettait pas… Même Louis y avait mis son grain de sel, et Bella peinait de plus en plus à refuser cette requête si raisonnable… Tel père, telle fille ? Elle secoua la tête. Leur fille ne pouvait s’inviter aussi tôt dans la conversation.

Bella prit une profonde inspiration, comme pour se donner le courage de répondre à la première question d’Ehvan – ou des Kenneth, elle ne savait pas encore sur quel pied danser – à propos d’eux. « C’est ici que tu m’as emmenée pour notre premier rendez-vous. C’était le jour de la Saint-Valentin, c’était plutôt bien calculé de te part… Surtout qu’on s’était tout juste rencontrés le dix. » Elle sourit, s’empourpra légèrement. Elle l’avait heurté devant une machine à café, et quatre jours plus tard elle s’était retrouvée assise en face de lui, à chercher ses mots comme une adolescente connaissant ses premiers émois. « Honnêtement, je ne sais même pas pourquoi je t’ai dit oui. Je vais sans doute avoir l’air présomptueuse, mais tu n’étais pas le premier homme de l’unité à essayer de m’inviter… Et puis, tu disais à qui voulait bien l’entendre que tu ne pouvais pas laisser passer ta chance… » Elle se tait d’un coup, baisse les yeux, embarrassée. Avait-il besoin, ou simplement envie de connaître tous ces détails ? Est-ce qu’il voulait savoir qu’ils avaient passé des heures à se découvrir, jusqu’à la fermeture du café ? Qu’ensuite, il l’avait invitée au restaurant, où ils avaient été les derniers à quitter l’établissement ? Que déjà, ce soir-là, elle s’était risquée à déposer un baiser sur sa joue, avant de prendre son courage à deux mains pour l’embrasser vraiment ? Qu’elle n’avait même pas tenté de résister et était tombée dans ces bras la nuit même, pour ne plus jamais les quitter ? Bella secoua la tête, leva les yeux au ciel pour chasser les larmes menaçantes. « Je… J’imagine que tu dois avoir beaucoup de questions. À propos de ta vie. À propos de notre vie, peut-être… Je t’ai ramené tes papiers et quelques photos, si tu veux… » Il n’y avait pas de manuel pour l’aider, aucune instruction pour la guider. Elle avançait à tâtons dans le noir, comme elle le faisait depuis qu’il avait claqué la porte de leur appartement pour la dernière fois.

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Age : 40 ans ; mais sur ses papiers, il est dit qu'il en a 38.
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Occupation : Sans emploi ; se trouve à New Blossom pour une opération à venir.
Habitation : Crimson Bay ; loge au Old Moma.
Stigmates : De nombreuses traces de brûlures sur les bras, le poitrail et une jambe encore - à d'autres endroits, des traces de greffe de peau. Il boite du pied droit, a toujours une canne ou une béquille avec lui de ce fait.
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Ken ne connaît pas ce fameux thé ; mais il aime ça, de manière générale, quand Bill se décide à en faire. Et dans tous les cas, ça sera du chocolat chaud, parce que c'est toujours simple, que ça se ressemble toujours plus ou moins. Heureusement Bark vient détourner le sujet ; et il le présente, d'avec tout l'amour qu'il porte à la bestiole ; en apprend plus sur cet inconnu et souffle un rire. "Pour le coup, c'est Bark qui m'a choisi..." Le chiot ne le lâchait jamais, toujours avec lui ; forcément qu'il s'était attaché au point de vouloir le garder ! "C'est un amour." Suffisait de voir comme il est sociable ; merci la ferme pour ça, parce que l'animal est toujours sollicité sur ce côté-là. Et même s'il pourrait en parler des heures, Kenneth préfère parler d'autre chose ; de ce café, du fait qu'ils avaient déjà dû se voir là, par le passé. Et une fois celle-ci posée, il lui laisse le temps de trouver la force de puiser dans ses souvenirs ; et de l'écouter, même si... C'est comme écouter le synopsis d'un film qu'il ne connaît pas, dont on essaye déjà de deviner la fin d'avec tous les clichés qu'on a en tête.

Mais la fin, il la connait déjà - juste pas dans les détails.

Pour autant, Kenneth se sent touché ; parce que l'histoire avait, pour l'heure, l'air belle. Cette façon dont ce Ehvan avait eu l'air d'être si amoureux au point qu'il n'avait que pu tenter sa chance... C'est quelque chose que Kenneth ne sait comprendre, parce que malgré tout les célibataires qu'a pu lui montrer Debbie, il n'avait jamais ressenti la moindre flamme - en plus de cette crainte d'être rejeté dès qu'on verrait le reste de son corps. Mais ça le perturbe, ici, qu'elle parle de lui quand elle parle d'un inconnu ; de cet Ehvan où chaque lettre lui paraît inconnue ; pas le bon placement, pas les bonnes, rien de ce qu'il est. Debbie lui avait donné un nom si différent ; Kenneth est né des flammes qui ont consumé Ehvan. "Je ne sais pas si j'ai vraiment des questions..." C'est difficile à exprimer ; ce sentiment qui lui pèse, dans le poitrail. "Enfin, si. Et en même temps... Non ?" Il soupire, vient à se frotter le visage avec ses deux pognes. "C'est si... Dur, de comprendre ce qu'il se passe." Dans sa tête, ici, ailleurs aussi.

Une inspiration ; alors il se défait de ses mains, montre à nouveau son visage ; la regarde elle, surtout. "J'aimerais vous demander... Enfin, comment dire..." La bouche se tord sous la réflexion, tandis qu'on vient les servir ; et il profite de ce petit laps de temps pour réfléchir à la formulation de sa question. Un remerciement plus tard, une tasse fumante devant lui, Kenneth ne peut plus vraiment fuir. "Je voudrais m'excuser, auprès de vous, surtout." Une inspiration suivi d'une expiration ; le coeur lourd. "Je ne suis pas sûr de... Et bien, de pouvoir redevenir... Celui qui a partagé votre vie. Toutes ces choses que vous me dites..." Il cherche encore ses mots, Kenneth. "Je ne me rappelle de rien, Belladonna." Son regard est sincèrement désolé ; mais il préfère être honnête ; ne veut pas qu'elle... Projette quoi que ce soit ? Tout ça lui fait peur, à Ken.

Il n'avait jamais prévu de briser quoi que ce soit, en venant dans cette ville.

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Hier, la couleur que j'aimais le mieux c'était la couleur de tes yeux, c'était la couleur de la mer ; c'était hier, le soleil est mort.
Belladonna Faust
Humain·e
Belladonna Faust
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Alias : (bella) surnom donné dès l'enfance, il la suit depuis toujours, c'est toujours en tant que "bella" qu'elle se présente ; "docteure faust" dans l'unité CERBER.
Genre : (she/her) féminin.
Age : (38 ans) à peine à l'aube de la quarantaine, elle a parfois l'impression d'avoir vécu le double de ces années.
Dollars : 1097
Zone libre :
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“thus with a kiss I die”

Statut : (shattered heart) veuve à 35 ans, l'époux est tombé sur le champ de bataille et ne s'est jamais relevé ; mère célibataire d'une petite Rosaline, âgée de 3 ans.
Occupation : (the healer) chirurgienne dans l'unité médicale de CERBER, elle répare les corps et parfois, les esprits.
Habitation : (nexus) bella et sa fille ont quitté solaris pour s'installer dans le nexus pour se rapprocher de CERBER.
Mémo RP : SUJETS EN COURS :
- Maera
- Duncan
- Kenneth
- Keith
- Louis
- Dani

Pseudo : valkyrja.
Comptes : astra stark, evelyn harvey, caleb altman, silke sørensen, zohra caruso.
Genre IRL : (she/her) féminin.
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Date d'inscription : 12/06/2023
FC : emily blunt.
Crédits : bones (avatar), ethereal (icons), zaja (signature).
Thèmes abordés : domaine médical, deuil, anxiété, maladie, violence, violences conjugales, mort.
Thèmes refusés : à déterminer en privé.
Infos RP : - (0/4) sujet(s) libre(s).
- dialogues en français ou en anglais.
- entre 500 et 1500 mots.
- fréquence de plutôt constante, sauf exception !

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meet me in another life
“Only people who are capable of loving strongly can also suffer great sorrow, but this same necessity of loving serves to counteract their grief and heals them.” @Kenneth Brown

Plus les minutes passaient et plus Bella sentait son cœur se tordre de douleur dans sa poitrine. Peu importait tout ce qu’elle s’était dit pour se convaincre que tout irait bien, qu’elle serait capable de gérer l’ingérable. La vérité, c’était qu’elle n’était pas aussi forte qu’elle le faisait croire. Chaque jour était un combat un peu plus difficile que le précédent, le moindre contact risquait de la briser, comme une porcelaine trop fragile pour supporter un nouveau choc, aussi insignifiant semblait-il avoir été. Ce à quoi Bella devait faire face n’avait rien d’insignifiant. C’était même ce qu’il y avait eu le plus de signifiance dans sa vie. L’histoire avait été commencée un 10 février et s’était terminée un 13 janvier. Entre ces deux jours, ces deux dates inoubliables, il s’était passé beaucoup de choses aussi difficiles à expliquer qu’ à oublier. Pour elle, au moins. Ses souvenirs ne s’étaient pas déracinés un jour, pour ne plus jamais reprendre en terre. Les siens étaient comme des câbles de métal ancrés dans les moindres recoins de sa psyché, impossible à arracher, à alterner. Ils s’enfonçaient un peu plus à chaque fois qu’elle songeait à eux, à chaque fois que l’un d’entre eux semblait s’enroulait autour de sa gorge pour la confronter à ce qu’elle aurait préféré abandonner dans les limbes. « Tu ne peux pas comprendre l’incompréhensible. » Elle avait essayé. Parce que le cerveau humain avait besoin de comprendre. Tout, tout le temps, n’importe où, n’importe quand, n’importe quoi. Il ne pouvait pas fonctionner sans réponses à ses questions. C’était une machine qui se nourrissait de connaissance, mais risquait de s’enrayer au moindre grain de sable. Une question sans réponse, un problème sans solution, un mystère sans explication… Il s’en fallait de peu. Alors, est-ce qu’un esprit brisé était comme un puzzle aux milliers de pièces, qu’il fallait essayer de reconstituer pour se retrouver soi-même ? Encore fallait-il en avoir l’envie… C’était donc ça, la question qui obsédait Bella depuis deux jours, mais qu’elle n’arrivait pas à formuler concrètement, peut-être par peur, aussi. Et si Ehvan ne voulait pas se souvenir ?

Silencieuse, rendue muette par l’appréhension. Elle avait peur de ce qu’il pouvait lui dire ; lui qui évoluait à tâtons dans un monde qui devait lui paraître aussi familier qu’étranger. Elle ne pouvait pas imaginer ce que ça faisait. Non, Belle, elle, était du côté de ceux qui se souviennent de tout. Les moindres détails avaient été gravés au fer rouge sur l’intérieur de sa boîte crânienne ; un labyrinthe se souvenirs auxquels elle ne pouvait pas échapper. Elle ne parvenait pas à le quitter des yeux. En quatre ans, elle n’avait pas oublié le moindre de ses traits. Le son de sa voix s’était peu à peu éteint, mais elle se rappelait le reste si bien qu’elle avait l’impression de l’avoir quitté la veille. N’aurait-il pas été plus simple que tout ceci ne soit qu’un odieux cauchemar ; qu’elle se réveille à ses côtés, un matin comme ils en avaient connu des dizaines, Rosie encore endormie dans la chambre d’à côté… Mais ses mots la piquèrent au vif et achevèrent de lui assurer que tout ceci était certes bien un cauchemar, mais qu’elle ne dormait pas pour autant. C’était la cruelle, vile et insidieuse réalité. Bella eut un petit rire, glaçant de nervosité. « Non. Non, c’est trop simple. Ce n’est pas juste. » Une grimace nerveuse déforma ses lèvres, elle secoua la tête en signe de refus complet. « Tu ne te souviens de rien, bien. Très bien. Tu en as, de la chance. Je n’ai pas ce luxe, moi. Peut-être que tu ne te souviens pas de ta première vie, Ehvan, mais elle, elle ne t’a pas oublié. Je ne l’ai pas oubliée. » Bella n’avait pas haussé le ton, mais il s’était durci. Tout comme son regard, bien moins clément et compatissant. Il était dur, et elle ne lâchait pas le sien. « Je ne voulais rien brusquer. Je voulais te laisser reprendre tes marques, je… Honnêtement ? Je voulais t’offrir un répit que tu ne mérites même pas. » Et la voilà enfin, cette colère qui était restée sourde pendant toutes ces années, une bête tapie dans l’ombre qui attendait le moment plus opportun pour bondir sur sa proie et la déchiqueter. C’était vrai, Bella ne possédait pas une once de violence en elle. Mais elle avait fait preuve de grâce pendant si longtemps qu’elle ne le pouvait plus.

« Tu as une nouvelle vie, un nouveau toi, apparemment. Que tu veuilles… Que tu veuilles profiter de cette seconde chance, et me laisser veuve, bien, parfait. Mais il faut que tu saches une chose. » Plusieurs, en réalité. Mais il fallait bien commencer quelque part. « Tu as détruit ma vie. Tu m’as détruite, moi. Je t’ai donné tout ce que j’étais, tout ce que j’avais, je t’ai aimé plus que tout au monde. Je n’ai rien oublié, rien. Je vis tous les jours avec ta mort, avec la culpabilité de t’avoir laissé partir de soir-là, au lieu de te retenir. Tu as claqué la porte et tu n’es jamais revenu. Le matin même, on m’annonçait ta mort. » Elle secoua la tête, reprit son souffle un instant. Ses épaules s’affaissèrent d’un coup, toujours plus basses, toujours plus lourdes. Elle ne savait plus si elle lui crachait son venin ou les simples faits. Entre une vérité qui blesse et un mensonge qui met du baume au cœur, elle avait choisi. « Je ne sais pas qui tu es devenu, en quatre ans. Et pour être tout à fait honnête, là, tout de suite, ça m’est égal. Ehvan Griffin a laissé trop de souffrances derrière lui. Ce n’est pas parce que tu ne t’en souviens pas que tu peux t’en dédouaner. Ce n’est pas juste… Ce n’est pas… » Elle ne voulait pas avoir l’air si virulente, Bella. Et peut-être que les larmes qui perlaient au coin de ses yeux suffiraient à lui démontrer qu’il s’agissait-là uniquement de la plaidoirie d’une femme désespérée.

« Que tu ne veuilles plus de moi, que tu ne veuilles pas d’un mariage dont tu n’as aucun souvenir, soit. Je peux l’entendre. » L’accepter, c’était un autre sac de nœuds, donc elle ne s’occuperait que plus tard, seule. « Mais tu n’as pas laissé qu’une veuve derrière toi. Tu… » Bella se mordit la langue. Était-ce la bonne chose à faire ? Avouer l’existence de Rosie, si vite, si tôt ? Pendant deux jours, elle s’était demandé ce qu’elle pourrait bien dire à la petite fille. Elle aurait bientôt quatre ans, elle comprenait de mieux en mieux les choses. Elle commençait à poser des questions, elle aussi. Ça avait été évident, pour Bella : elle ne pourrait jamais lui mentir toute sa vie. Elle ne pourrait pas être l’unique responsable de l’inexistence d’un lien avec son père. Amnésie ou non, c’était à lui que revenait cette responsabilité. Ce n’était pas elle qui brisait le petit cœur de Rosie. Ses gestes étaient un peu pressés, elle fouilla dans le sac de documents qu’elle avait pris avec elle et en sortit ce qui ressemblait à un album photo. Elle le plaça sous les yeux d’Ehvan, l’ouvrit à la première page sans aucune autre forme de cérémonie. « Que suis-je censée lui dire, à elle ? » Bella se laissa glisser dans son siège, abattue, épuisée, rongée de l’intérieur par tout ce qu’elle ressentait et ne parvenait pas à exprimer. « Quatre. Ça fait quatre ans que j’explique à une petite fille qu’elle ne connaîtra jamais son père, parce qu’il est mort quelques semaines avant sa naissance. Quatre ans que je lui explique ce que c’est que la mort, parce que tu n’étais pas là pour la prendre dans tes bras et la rassurer quand elle avait besoin. Quatre ans que… Que je lui répète combien tu l’aimais, que tu l’as aimée à la seconde où tu as su qu’elle existait. » Bella sentit les larmes se remettre à couler sur ses joues, mais ça lui été égal. Il fallait que les mots soient dits, que les émotions soient exorcisées. « Que suis-je censée lui dire, Ehvan ? Que tu ne te souviens pas d’elle non plus… ? Tu la voulais tellement… Tellement ! Que suis-je censée dire à ta fille ? À notre fille ? » À sa Rosaline.

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“The horror – the horror was for love. The things we do for love like this are ugly, mad, full of sweat and regret. This love burns you, maims you, twists you inside out. It is a monstrous love, and it makes monsters of us all.”
Kenneth Brown
Humain·e
Kenneth Brown
CORPS
ESPRIT
ÂME
Image/Gif : meet me in another life (KENNETH) Zob2
Alias : Ken ; raccourci du prénom qu'on lui a donné mais qui fait rire tout le monde. (Anciennement connu comme Ehvan Faust-Griffin.)
Genre : Homme cisgenre, pronoms masculins.
Age : 40 ans ; mais sur ses papiers, il est dit qu'il en a 38.
Dollars : 155
Statut : Célibataire ; il porte une alliance en pendentif dont il ne se rappelle rien, ne sait même pas que le mariage est techniquement caduc, vu que sa première identité est civilement morte.
Occupation : Sans emploi ; se trouve à New Blossom pour une opération à venir.
Habitation : Crimson Bay ; loge au Old Moma.
Stigmates : De nombreuses traces de brûlures sur les bras, le poitrail et une jambe encore - à d'autres endroits, des traces de greffe de peau. Il boite du pied droit, a toujours une canne ou une béquille avec lui de ce fait.
Mémo RP : Couleur dialogue : sienna.
Pseudo : Bones
Comptes : MADDOX | Chad, Rosendo, Liam, Brooks, Ernest, Sean, Gabriel, Vico, Zacarias, Tanner, Armando, Jens, Oscar, Spy, Ysidro, Xaver
Genre IRL : Transmasc agenre (Il/They)
Messages : 43
Date d'inscription : 14/02/2024
FC : Ben Barnes
Crédits : (avatar, banns ; perso) (code signa : ellaenys)
Thèmes abordés : Perte de mémoire, "première vie" très violente, déclaré mort, reconstruction d'identité.
Thèmes refusés : Violence sexuelle quelconque, non respect des limites préétablies entre joueu·se·rs sans le clair consentement, mention Harry Potter, alcool irl (ne pas me parler sous l'emprise de l'alcool s'il vous plaît <3)
Infos RP : Rythme régulier, narration à la 3ieme personne, dialogues en fr, entre 300 et 800 mots en général, parfois plus, rarement moins.
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Le chateau de cartes s'écroulent ; tout tombe ; toutes les façades. Les sentiments sont jetés sur la table avec une férocité qu'il redoutait autant qu'il souhaitait, Kenneth ; observe avec calme cette femme qui hurle sans cri sa peine, sa culpabilité, ces souvenirs ; leurs souvenirs. Encaisse les coups, les griffures, les trous dans le tableau qui s'était formé en si peu de temps ; dévore le visage d'Ehvan pour ne laisser que du vide à la place. Mais la colère rempli le tout ; met le rouge du sang plutôt dedans. Les émotions valent bien plus que tout les mots qu'elle aurait pu avoir, que toutes les pincettes qu'elle avait pu vouloir prendre. Elle l'a cru provocateur, ou bien fuyard ; mais Kenneth n'est rien de tout ça ; et ses yeux ne se baissent qu'aux photos qu'on lui dévoile.

Dévorent alors le visage de la petite fille qui apparaît.

Et le pourquoi du comment ; née après sa "mort" ; née sans qu'il ne puisse la reconnaître. Et s'il avait eu l'air d'une horloge arrêtée, le cours de la vie semble reprendre quand il se mouve pour aller vers l'avant ; pour que ses doigts fins viennent à toucher le glacé d'une photo ; à superposer ses empreintes par-dessus cette bouille qui, qui... Qui le pense mort. Mais Kenneth ne sait pas s'il pourrait être le père que Belle a pu raconter, à cette enfant ; il n'est pas grand-chose depuis quatre ans, ne sait jamais trop quoi raconter aux gens, si ce n'est la ferme, les animaux, les fleurs et les légumes ; est-ce qu'elle sait ce que peut manger un canard ?

La main recule ; ramène les doigts au creux de sa paume, comme s'il venait de se brûler sur le portrait. Kenneth ne comprend pas - a déjà oublié les sages paroles - et c'est à ce sentiment inconnu qui vient embraser son coeur qu'il relève les yeux vers Bella. C'est là qu'il remarque que Bark a approché d'elle, qu'il tente d'avec son museau d'attirer son attention, pour l'aider, parce que c'est toujours ce qu'il fait quand son maître pleure : se faufiler au plus près de lui pour signifier qu'il est là. Après ce bref regard à son chien, Kenneth revient définitivement à Bella ; sait que son silence doit être insupportable ; mais si elle est faite de reliefs, Bella, dans toute ses émotions... Voilà quatre ans que Kenneth peine à faire ne serait-ce qu'un château de sable dans le vide de son paysage.

Alors il lui faut une longue inspiration, avant de lancer. "J'assumerais tout ce qu'il y aura à assumer, Belladonna." Sa voix est calme ; Kenneth ne se rend pas compte que sa cervelle se défend ainsi - qu'elle anesthésie pour l'heure le tout, comme les souvenirs, pour le préserver encore un peu. "Je ne vous laisserais pas... Seule, dans tout ça." C'est là où la voix commence à trembler ; le cerveau ne veut pas ! Mais le coeur, stupide organe, prend le large. "Je ne veux juste pas vous enfermer avec vos souvenirs. Je ne voulais pas... Que vous vous sentiez obligée de prendre soin de moi, en mémoire à..." Il s'arrête, sans même s'en rendre compte.

Baisse à nouveau les yeux ; la photo le frappe à nouveau.

La cervelle ! Le coeur ! Qui, qui, qui ?! "Elle est magnifique." Craque, la carapace ; craque, la cervelle ; craque, les traumatismes. Et verse déjà des premières larmes, à regarder la bouille ; à ne pas saisir cette chaleur qui écrase son coeur ; le compresse à un point où il manque de souffle, de mots, de tout ! Kenneth Brown suffoque, oui ; peut-être est-ce la peine d'Ehvan Griffin qui déchiquette son poitrail, à cet instant ; qui souhaite saisir la photo pour la mettre proche de l'organe, pour se nourrir de l'image et enfin rendre son putain de dernier souffle !

Que le monstre étreigne et s'éteigne.
Mais il y a des choses qui refusent toujours de mourir.

Et une seule vérité ne peut que résonner, face à tout ça. "J'aimerais... Tellement... Me souvenir..." Un murmure cassé ; éclaté ; sanglotant. Le coeur qui susurre ; la fatigue du vide, de n'avoir jamais rien à raconter, de ne savoir songer qu'à la ferme et aux douleurs.

La peau embrasée.
Quelque chose fait mal.

Ou bien est-ce quelqu'un.

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Bella n’était pas soulagée. Elle lui avait craché sa colère et sa peine à la figure, mais ça n’avait rien changé. Elle ne se sentait pas mieux. Son cœur n’était pas plus léger. Ça ne changeait rien. Ils en étaient toujours au même point. Ou plutôt, ils étaient à des points bien différents, chacun de leur côté. Ehvan qui ne se souvenait de rien ; Bella qui se souvenait de tout. Si elle n’avait pas eu la gorge aussi serrée, elle aurait pu hurler de frustration. La situation était profondément injuste. La vie ne l’était pas, elle l’avait appris très tôt, mais elle n’aurait jamais cru se retrouver un jour confrontée à une telle épreuve. Elle le savait, elle l’admettait pour la première fois, elle ne méritait pas ça. Elle méritait mieux. Rosie méritait mieux. Un pas en avant pour deux pas en arrière. Tout ce que Bella voulait, c’était avoir le droit de décider du cours de son existence, il y avait toujours quelque chose ou quelqu’un pour l’en empêcher. Elle s’était crue libre, pour mieux retomber dans la toile de l’un des hommes de sa vie. Maximilian. Alexander. Ehvan. Qu’elle l’ait voulu ou non, c’était eux qui avaient décidé du chemin qu’elle devait emprunter ; ses choix n’avaient jamais vraiment été les siens. Alors, oui, elle était en colère. Elle voulait que ça s’arrête, tout en sachant très bien que ça n’arriverait pas avant un long, long moment. Elle avait l’impression de n’être qu’un petit caillou, ballotté par des courants contre lesquels il ne pouvait lutter, condamné à avancer avec le flot. Il était peut-être trop tard pour elle, mais Bella ne voulait pas de ça pour Rosie. Elle voulait qu’elle soit la seule à avoir les cartes de sa vie en main. Elle la voulait forte et indépendante – tout ce qu’elle pensait ne pas être.

« Tu m’as déjà laissée seule. » Bella ne reconnaissait pas cette amertume qui suintait de chacun de ses mots. Lui en voulait-elle à ce point ? Il y avait donc tant de choses qu’elle n’était pas parvenue à lui dire quand il était encore là, quand il était encore lui ? Cet étranger qui lui faisait face, sans doute ne serait-il pas en mesure de comprendre la moitié des reproches qu’elle lui adressait – et continuerait à lui adresser, parce qu’elle avait mille et une choses sur le cœur, qui devaient en sortir, faute de l’empoisonner pour de bon. « Arrête… », articula-t-elle dans un souffle laborieux. « Arrête de parler de toi comme si tu… » Comme s’il était mort ? Mais il l’était bien, non ? Bella secoua la tête, essuya d’un geste agacé les larmes qui coulaient sur ses joues. « Peu importe… Peu importe qui tu es, qui tu étais. Ça ne te décharge pas de tout… De tout ce que tu as fait. » De tout ce que tu m’as fait. Ce serait bien trop facile, non ? Et pourtant, il y avait quelque chose de profondément injuste à accabler de ses souffrances un homme qui ne se souvenait pas de son propre nom avant qu’elle ne le lui rappelle. Mais quel autre choix avait-elle ? Ce n’était plus lui, mais c’était lui. C’était avec cette difficile vérité qu’ils devraient composer, tous les deux. « J’ai… J’avais tellement de choses à te dire. » Elle le voyait bien, qu’il luttait avec son esprit fracturé. Et ça lui donnait envie de s’arracher le cœur ; elle ne savait pas combien de battements douloureux elle pourrait encore supporter. Bella s’était demandé un nombre incalculable de fois ce qu’Ehvan aurait pu lui dire, s’il n’était mort, s’il n’était pas parti. Que se seraient-ils dit, s’ils avaient été capables d’écouter leur raison pour avoir ne serait-ce qu’une conversation ? Combien de plaies auraient pu être pansées, combien de problèmes réglés ? Songer à ce qu’ils n’auraient jamais, ce n’était pas une bonne idée, mais Bella ne pouvait pas s’en empêcher. Elle se souvenait avoir songé qu’ils pourraient déménager, refaire leur vie ailleurs, loin de New Blossom, loin de son père. Elle n’avait jamais formulé cette possibilité à voix haute. Elle n’avait rien dit, en fin de compte, elle l’avait laissé s’enfoncer sans savoir quoi faire pour le sauver. Tout l’amour du monde n’avait pas suffi. La vie n'était pas un conte de fées, ils n’auraient pas de fin heureuse, l’amour ne sauverait rien.

Ehvan, elle ne l’avait jamais vu pleurer, pas une seule fois. Alors, voir les larmes couler sur ses joues, c’était l’équivalent d’un coup de poignard. La culpabilité soudaine sembla lui brûler la peau, si bien qu’elle ne fut même pas capable d’accorder au chien l’attention qu’il méritait, pour sa tentative de la rassurer. Ce n’était pas ce qu’elle voulait. Bella n’était pas comme ça, elle n’était pas cruelle, ce n’était pas dans sa nature. Puis les quelques mots prononcés lui firent l’effet d’un véritable électrochoc, elle battit des cils un instant, bêtement, ouvrit la bouche pour dire quelque chose, la referma aussitôt. Son cœur cognait furieusement dans sa poitrine, la panique l’envahissait. Elle n’avait jamais eu à rassurer Ehvan. Pas de cette façon, pas comme ça, pas parce qu’il laissait ses émotions s’exprimer sainement. C’était lui, mais ce n’était plus lui. « Oh, mon amour… » Les mots lui échappèrent dans un murmure inconscient, en même temps qu’elle quitta son siège, les ficelles de son corps tenues par la femme qu’elle avait été et qu’elle n’était plus, elle non plus. Le passé, le présent, tout se mêlait et dans ce maelstrom d’émotions et de douleur, plus rien n’était discernable à l’œil nu. Elle s’assit à côté d’Ehvan, glissa un bras autour de ses épaules et l’attira contre elle, comme elle l’avait fait des centaines de fois. C’était instinctif, aussi naturel que respirer. Et tant pis si son cœur si malmené loupa un battement, tant pis si ce simulacre d’étreinte lui coupa le souffle, tant pis si elle eut envie de hurler à la mort tant elle avait mal. « Je suis désolée… Je suis tellement désolée… Ça va aller… Ça va aller, on va trouver une solution. On va trouver, je te le promets. » Peut-être qu’il n’y en avait pas, que c’était une promesse dans le vide. Des promesses comme elle n’en faisait jamais, parce que Bella connaissait la portée des mots et les conséquences de serments sans espoir. Peut-être qu’il ne méritait pas sa bienveillance, peut-être que c’était la façon qu’avait l’univers de lui faire payer sa noirceur. Mais tant pis, tant pis, des causes désespérées, Bella en avait connu des dizaines, et n’en avait jamais abandonné aucune. Elle finirait par y laisser sa peau, à trop s’oublier et s’effacer pour les autres, mais tant pis, tant pis, c’était lui.

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Thèmes refusés : Violence sexuelle quelconque, non respect des limites préétablies entre joueu·se·rs sans le clair consentement, mention Harry Potter, alcool irl (ne pas me parler sous l'emprise de l'alcool s'il vous plaît <3)
Infos RP : Rythme régulier, narration à la 3ieme personne, dialogues en fr, entre 300 et 800 mots en général, parfois plus, rarement moins.
Staff : Admin | MJ
TW : mention de brûlures multiples - infligées volontairement et subies.


Il craque, Kenneth.

Il craque, parce que c'est dur ; parce que pas se souvenir, avant, était compliqué mais pas à ce point. Pas quand il y a des enjeux qu'il ne peut saisir, pas quand il se sent toujours plus extérieur à ce qu'aurait dû être sa vie. Avant, Kenneth ne possédait aucune preuve qu'il avait un jour vécu ; désormais, il ne peut que constater cette petite fille qui, depuis quatre ans, pense son géniteur (parce qu'il ne tient rien du père pour l'heure) mort, qu'elle est pourtant tellement jolie qu'elle mérite le meilleur, qu'il ressent cette boule dans tout l'estomac, qu'enserre son coeur et tabasse sa gorge aussi. Kenneth se disloque plus encore, regarde même plus les morceaux de lui même tomber à terre, parce que les yeux sont gorgées de larmes, que la vision est floue, qu'il peut que fixer le visage de cette petite fille qu'il a abandonné, en oubliant tout.

Et ça le crève davantage encore.

S'effondre, murmure cette vérité, cette envie qui devient toujours plus un besoin ; il voudrait demander mille fois pardon à Bella, mais ne pas savoir pourquoi il en a envie lui déchiquette un peu plus le bide ; et ses yeux se gorgent toujours plus ; il voudrait lui dire qu'il a essayé, qu'il a vraiment tenté beaucoup de choses pour se forcer à se rappeler ! Quitte à se brûler la peau à un moment, à essayer de réveiller le tout avec de la souffrance, avant que Bill chope à le faire, à le soigner ensuite d'avec l'agacement d'un homme qui sait que c'est de la merde ce qui s'est passé mais qui peut pas blâmer - chacun fait face à ses traumatismes comme il peut. Mais ça n'avait pas marché, ça n'avait pas été la bonne solution ; et rien ne semblait l'être, rien ne semblait jamais fonctionner ; c'était un sentiment affreux, terrible, ravageur. Cette sensation de se battre contre soi-même, d'être son propre geôlier ; de tenter de hurler à sa cervelle qu'on veut se rappeler, qu'importe l'horreur derrière la porte !

Elle ne lui avait jamais ouverte, alors qu'une petite fille attendait derrière.

Derrière, aussi, il y avait Bella ; celle-ci même qui se lève et le rejoint, qui s'écrase à ses côtés pour le ramener contre elle ; ce geste, suspendu ; avant que les larmes ne redoublent - le contact lui fait mal, la faute aux cicatrices ci-et-là - parce que le geste le touche profondément, parce qu'aussi revient en bouche tout ce besoin de s'excuser ; sans doute qu'une part vient d'Ehvan, mais la majorité est de Kenneth, parce que... "Je suis tellement désolé..." Qu'il hoquette, les sanglots qui jouent toujours d'avec sa voix ; des fa et sol faux ; des notes trop basses parfois, alors qu'elle l'a réfugié contre lui, qu'il s'est osé à rendre l'étreinte d'un bras seulement - la douleur, toujours. "J'ai tout essayé... J'ai tellement essayé... !" Déballe au mieux ; son souffle est brûlant, la faute aux émotions ; même son visage l'est, son corps entier même ! Comme s'il était encore à crame, comme cette sinistre nuit. "Pardon, pardon, pardon..." Ses épaules bougent tellement sous l'impulsion de tout ce qu'il a accumulé en quatre ans ; entre peines, terreurs, douleurs, fièvres, rires, quête d'identité, rêves et cauchemars.

De longues minutes, avant de parvenir à se calmer.

La faute aux poumons, à ce manque de souffle qui le poursuit depuis qu'ils ont été encrassés par la fumée que sa propre chair pouvait émettre. Sans doute aussi une crise de panique qui s'était emparé de lui, qui leur a valu que Bark s'ajoute, force un peu le passage pour se coller à un flanc de Ken - et le second bras l'avait enlacé, pour le rassurer - et se rassurer soi aussi. Puis il avait réussi à respirer à nouveau, alors que la peau de son cou, de ses oreilles, de son visage et même de ses bras - camouflés heureusement - est rouge à souhait. Un reniflement encore, avant de s'excuser encore pour pouvoir attraper des mouchoirs dans sa veste et pouvoir se moucher ; les laisser proche, pour que Bella puisse en bénéficier aussi s'il y avait besoin. Dans sa respiration, on entend encore un sifflement - celui de la fatigue quotidienne, du pourquoi il est prêt à subir encore une opération.

Mais l'heure n'est pas à cette histoire-là.

Alors il relève ses yeux rougies vers Bella ; l'observe et voudrait tellement pouvoir lui dire qu'il se souvient, ça y est ! Mais le néant l'accueille ; ne peut voir en elle que le reflet d'un désespoir commun, qui même s'il ne porte pas les mêmes stigmates, parvient à les rassembler un peu. "Merci... Pour ton soutien..." Les crises du genre n'ont pas besoin d'être jugées - il sait que ça l'aurait sans doute paralysé et poussé à ne plus jamais lui confier quoi que ce soit, dans le cas contraire. "Je suis... Désolé de te faire vivre tout ça... J'aimerais tant... Que tout soit plus simple pour toi." Battement de coeur un peu plus appuyé. "Pour vous deux." Il déglutit, se rend compte qu'il est assoiffé, après une telle crise de larmes et d'émotions. Regard sur le chocolat chaud. "Excuse-moi, je dois..." Phrase suspendue, le fait qu'il vienne s'emparer de la tasse parle tout autant que s'il l'avait explicité - alors il boit des longues gorgées, pour calmer le tout, pour tenter de récupérer un peu de lui-même dans ce processus.

La tasse revient à sa place ; et Kenneth vient s'essuyer les lèvres avec son pouce ; pince celles-ci ensuite, le regard bas, comme à la recherche des mots qui seraient tombé à terre - les morceaux de lui, dispersés. "Je... Je ressens comme un vide, depuis quatre ans..." Du bout des lèvres, cet aveu. "Et dès que j'essaye de... Forcer le verrou de ma mémoire, ce ne sont que des douleurs qui viennent." Aussi bien des céphalées que des fantômes, qui grattent là où la chair avait été dévorée, malgré les greffes de peau - il paraît que c'est normal, mais ça reste usant. "Mais aujourd'hui... J'ai... Comme un noeud dans l'estomac." Relève enfin les yeux vers elle. "Je n'arrive pas à savoir ce qui s'est emmêlé, mais... Mais il y a quelque chose." Et sa tête lui fait mal encore - mais la faute à la crise, ça ; et la fatigue. "Je... Je ferais de mon mieux pour me souvenir... Je te le promets..." Ce qu'il ne peut promettre, c'est de se remémorer tout ; mais il fera des efforts, Ken ; quitte à devoir s'enterrer au passage, à la place d'Ehvan.

Mais Kenneth n'est pas bien sûr que cet autre mérite réellement de prendre sa place.

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Hier, la couleur que j'aimais le mieux c'était la couleur de tes yeux, c'était la couleur de la mer ; c'était hier, le soleil est mort.
Belladonna Faust
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Belladonna Faust
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Alias : (bella) surnom donné dès l'enfance, il la suit depuis toujours, c'est toujours en tant que "bella" qu'elle se présente ; "docteure faust" dans l'unité CERBER.
Genre : (she/her) féminin.
Age : (38 ans) à peine à l'aube de la quarantaine, elle a parfois l'impression d'avoir vécu le double de ces années.
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“thus with a kiss I die”

Statut : (shattered heart) veuve à 35 ans, l'époux est tombé sur le champ de bataille et ne s'est jamais relevé ; mère célibataire d'une petite Rosaline, âgée de 3 ans.
Occupation : (the healer) chirurgienne dans l'unité médicale de CERBER, elle répare les corps et parfois, les esprits.
Habitation : (nexus) bella et sa fille ont quitté solaris pour s'installer dans le nexus pour se rapprocher de CERBER.
Mémo RP : SUJETS EN COURS :
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Pseudo : valkyrja.
Comptes : astra stark, evelyn harvey, caleb altman, silke sørensen, zohra caruso.
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Thèmes refusés : à déterminer en privé.
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- dialogues en français ou en anglais.
- entre 500 et 1500 mots.
- fréquence de plutôt constante, sauf exception !

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meet me in another life
“Only people who are capable of loving strongly can also suffer great sorrow, but this same necessity of loving serves to counteract their grief and heals them.” @Kenneth Brown

Combien de fois la même personne pouvait-elle vous briser le cœur ? Combien de fois un cœur pouvait-il être brisé et rapiécé avant de tomber en lambeaux une fois pour toutes ? Bella avait versé un million de larmes pour Ehvan, pour tout autant de raisons. D’aucuns lui auraient dit de se laver les mains de lui, de ne plus se soucier de lui, qu’il ne le méritait pas, qu’elle ne lui devait rien. Et sans doute auraient-ils eu raison, mais Bella n’était pas taillée de ce bois. Elle était incapable de fermer les yeux face à la douleur d’autrui, encore moins face à celle de la personne qui avait compté le plus au monde pour elle. Elle était en colère, terriblement en colère, mais elle se connaissait suffisamment pour savoir qu’elle finirait étouffée par la volonté – non, le besoin – de l’aider. Elle ne pouvait pas lui donner le coup de grâce, pas alors qu’il était déjà à terre. Elle ne voulait pas s’attarder sur ce qui la poussait à vouloir l’aider. Au fond, elle le savait très bien, mais il était hors de question de l’accepter. Il fallait que ses sentiments pour lui restent là où ils avaient été ces quatre dernières années ; dans une petite boîte fermée à clé, abandonnée dans un recoin de son esprit. « Ce n’est pas de ta faute. Ce n’est pas de ta faute. » Elle répétait ces mots comme une litanie désespérée visant à l’apaiser. L’homme qu’elle avait connu et épousé était tout sauf un lâche ; il n’aurait jamais choisi de tout oublier, de balayer d’un revers de la main toute sa vie et les souvenirs, bons et mauvais, qui l’accompagnaient. Elle ne savait pas ce qui lui était arrivé, et après la lecture de son dossier médical, elle refusait de l’imaginer. Une seule certitude : il avait traversé l’enfer et était parvenu à s’en sortir. Pas indemne, non, mais il avait survécu là où d’autres y auraient laissé leur vie. Ça démontrait bien là de la force de caractère qu’elle lui connaissait. Elle ne pouvait pas imaginer, pas une seule seconde, que son état psychologique soit la conséquence d’une décision prise en connaissance de cause.

Tout ce qu’elle voulait à présent, c’était qu’il arrête de pleurer. Parce que ça lui fendait le cœur, parce qu’au fond, elle ne savait pas comment faire pour le rassurer. Les rôles avaient toujours été inversés. Elle savait l’apaiser, mais le consoler ? Bêtement, elle ne pensait pas un jour devoir se retrouver à le faire. Personne n’était invincible. Mais elle avait sincèrement cru qu’Ehvan l’était. Elle aurait voulu lui dire de ne pas pleurer, d’arrêter de s’excuser, mais elle semblait avoir perdu sa voix. Tout ce qu’elle parvenait à faire, c’était le garder contre elle, passer doucement une main dans son dos pour le calmer. Les habitudes, les réflexes revenaient si vite que Bella eut un vertige. « Ce n’est pas de ta faute… » Elle déglutit difficilement, s’écarta légèrement, le temps de le laisser reprendre ses esprits. Sans l’interrompre, elle écouta ce qu’il avait à lui dire, à lui confier. Ce qui lui restait de cœur se tordait, elle mesurait à peine sa souffrance, si bien que pendant un instant, elle oublia la sienne. Elle était douée pour ça, Bella. Pour s’oublier, se négliger, se mettre de côté jusqu’à l’effondrement. Encore une fois ? Encore une fois. « Ne… Ne te rends pas malade. Ne force pas les choses… Ne te fais pas plus de mal. » Elle peinait à trouver les mots, mais elle essayait. C’était son éternel côté maternel, avec tout le monde. C’était plus fort qu’elle, elle ne savait pas faire autrement. Ses colères n’étaient que de la poudre aux yeux, elles disparaissaient aussi vite qu’elles étaient apparues, à peine avait-elle le temps de montrer les dents que déjà ses lèvres se fendaient en un sourire rassurant. « Le cerveau humain est… Compliqué. Tellement compliqué… Mais rien n’est complètement perdu. C’est là, quelque part. Peut-être… Peut-être que tu te souviendras, peut-être que non… Je ne sais pas. » Elle prit une profonde inspiration ; réalisa à quel point elle peinait à reprendre son souffle. Elle n’avait pas de réponse parfaite à lui offrir, pas de formule magique qui lui rendrait la mémoire. Elle n’était même pas sûre que ce soit possible, il lui faudrait interroger les meilleurs neurologues de la ville, fouiller les ouvrages scientifiques, déplacer des montagnes… Le voulait-il seulement ?

Lentement, hésitante alors qu’elle avait fait ce simple geste des centaines de fois, elle prit l’une des mains d’Ehvan entre les siennes. Ce geste, aussi simple soit-il, lui donna un surprenant coup de chaud. « Elle te ressemble tellement. Rosie. Rosaline, d’ailleurs… Mais elle préfère Rosie. » Bella ne pouvait que sourire en songeant à la petite fille, qui n’avait pas la moindre idée que sa vie allait être bouleversée. « Tout le monde me dit qu’elle est mon portrait craché, parce qu’ils ne voient pas au-delà de ses cheveux blonds et ses yeux bleus… Mais c’est à toi qu’elle ressemble le plus. Vous avez le même sourire. Elle est… Je ne sais pas par où commencer. Tu la voulais si fort, tu avais si hâte de la rencontrer… » Non, les choses n’étaient plus idylliques entre eux quand elle était tombée enceinte. Mais Bella se souvenait de la joie d’Ehvan, et pendant un temps, elle avait presque cru qu’il était sauvé, qu’elle l’avait tirée des griffes de son père et l’avait débarrassé de ses démons. Ils avaient reculé pour mieux sauter, mais avant ça… Elle se souvenait de la première fois où il avait senti Rosie bouger sous sa paume, de son expression béate quand il avait collé son oreille contre son ventre, de la façon qu’il avait de lui parler. « Peut-être que c’est ça, le nœud qui tord ton estomac. Tu avais tout cet amour à lui donner, et du jour au lendemain, quelque chose… Quelqu’un te l’a enlevée. » Elle se tut un instant, ne sachant pas trop ce qu’elle était censée dire, ce qu’elle était censée taire. Était-ce trop d’un coup pour un seul homme, pas assez… ? À sa place, elle aurait voulu tout savoir. Mais elle n’y était pas, à sa place. « Je ne lui ai rien caché. Tout ce qu’elle pouvait comprendre, je le lui ai dit. Elle sait… Elle sait tout de toi. Elle croit que tu n’es plus là, mais elle sait. Je ne sais pas encore comment je vais lui dire que finalement, elle a bien un papa. »

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“The horror – the horror was for love. The things we do for love like this are ugly, mad, full of sweat and regret. This love burns you, maims you, twists you inside out. It is a monstrous love, and it makes monsters of us all.”
Kenneth Brown
Humain·e
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Alias : Ken ; raccourci du prénom qu'on lui a donné mais qui fait rire tout le monde. (Anciennement connu comme Ehvan Faust-Griffin.)
Genre : Homme cisgenre, pronoms masculins.
Age : 40 ans ; mais sur ses papiers, il est dit qu'il en a 38.
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Statut : Célibataire ; il porte une alliance en pendentif dont il ne se rappelle rien, ne sait même pas que le mariage est techniquement caduc, vu que sa première identité est civilement morte.
Occupation : Sans emploi ; se trouve à New Blossom pour une opération à venir.
Habitation : Crimson Bay ; loge au Old Moma.
Stigmates : De nombreuses traces de brûlures sur les bras, le poitrail et une jambe encore - à d'autres endroits, des traces de greffe de peau. Il boite du pied droit, a toujours une canne ou une béquille avec lui de ce fait.
Mémo RP : Couleur dialogue : sienna.
Pseudo : Bones
Comptes : MADDOX | Chad, Rosendo, Liam, Brooks, Ernest, Sean, Gabriel, Vico, Zacarias, Tanner, Armando, Jens, Oscar, Spy, Ysidro, Xaver
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Crédits : (avatar, banns ; perso) (code signa : ellaenys)
Thèmes abordés : Perte de mémoire, "première vie" très violente, déclaré mort, reconstruction d'identité.
Thèmes refusés : Violence sexuelle quelconque, non respect des limites préétablies entre joueu·se·rs sans le clair consentement, mention Harry Potter, alcool irl (ne pas me parler sous l'emprise de l'alcool s'il vous plaît <3)
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Depuis quatre ans, ce grand vide ; l'impression d'un saut perpétuel, qui ne connaît aucune chute ; qui lui lacère la peau, la cervelle ; qui aspire toute son âme et n'en recrache que ce simili qui tente de vivre. Mais vit-on réellement, dans ce genre de cas ? Kenneth semble déjà posséder la réponse, parce que le vide, parce que les tentatives, parce que parfois à l'église il regardait l'ailleurs et se demandait s'il venait là auparavant ; dans cette vie arrachée et dont il ne parvenait pas à se rappeler. Bill avait toute la patience du monde avec lui - l'affection aide grandement - et Debbie avait tenté bien des choses aussi - il se souviendra à jamais de cette bouillie infâme de plantes qu'elle lui avait fait avalé. Mais rien n'avait fonctionné ; ne restait qu'une très maigre image de ce passé, de ces cheveux qui tombaient sur lui, comme s'il avait voulu que ça soit le voile à dissiper. Mais les voici face à lui, parce que désormais Ken est persuadé que c'était bien les siens à elle ; et peut-être réel, que c'est bien elle qui va dissiper tout ça.

Mais elle ne veut pas qu'il se force ; sauf que Ken n'a aucun repère, qu'il n'existe pas de réunions pour amnésiques anonymes - il l'est déjà bien assez en prime - et ne sait pas comment aborder les choses. Bien sûr qu'il souhaite savoir, mais il a aussi cette impression que tout apprendre d'un coup le ferait imploser et ne laisserait de lui qu'une bouillie infâme, un hybride bâtard entre ce qu'il aurait dû être et qu'il aurait pu être. Mais la vision de "sa" fille lui tord l'estomac, le coeur et la cervelle à la fois ; tout cet amour enfoui entre ses veines depuis quatre ans semble lui éclater à la gueule à présent ; et il regarde les photos encore, sent que ça gonfle en lui ; et tant pis si c'est un sentiment de malaise qui lui viendra plus tard, parce que juste étourdi par la profondeur du gouffre dans lequel il est ; s'il y a bien quelqu'un qui vaut le coup de tout se manger dans la face, c'est sans doute cette petite fille.

Elle n'a pas à être punie par la faute des adultes.

Alors il écoute Belladonna, même s'il voudrait aller plus vite que la musique. "Je ferais au mieux." Qu'il répète, réellement prêt à faire ça ; pour elle, pour elles ; lui est une autre affaire dont il se souciera bien plus tard. "Je ne veux pas que tu te fasses du mal non plus, avec tout ça..." Parce qu'il n'est pas aveugle, que Bella a le coeur au bord des lèvres et qu'elle semble prête à l'expulser à tout moment - et c'est une image effrayante que celle d'une femme qui pourrait voir son équilibre brisé à tout moment. Ce n'est pas à elle de s'adapter, mais à lui ; il n'a juste pas le mode d'emploi pour tout ça. Mais qui peut prétendre l'avoir ?

Une de ses mains est attrapé ; et il laisse faire, parce qu'ils viennent de vivre quelque chose de plus fort encore ; et que, peut-être, ont-ils chacun besoin de ce geste. Kenneth n'osera rien faire de son côté ; ne peut que laisser à Bella le choix de ceux-là, parce qu'il ne veut pas appuyer une proximité dont il ne possède aucun souvenir - et ça serait étrange, surtout, après avoir rejeté tant de monde par peur de tout. Il l'écoute, non sans une émotion encore vivre, parler de Rosaline ; étrangement, le prénom lui parle, comme s'il l'avait déjà entendu. Un drôle d'écho qui calme un instant le coeur et il observe le visage de la femme, avant de tourner le sien vers les photos encore ; tente d'analyser ce paquet de noeud. Sa propre expression s'affaisse encore, face à cette évidence qu'on lui avait pris tout ça... Mais Kenneth continue à se dire que ça ne pouvait pas être qu'un hasard.

Il avait trop souffert pour ça.

En revient à Bella, quand elle termine. Prend quelques secondes, avant d'offrir un bref sourire, malingre et mal assuré, à mille lieux de ceux qu'Ehvan pouvait offrir par le passé. "Peut-être simplement lui dire la vérité ?" En omettant la torture et compagnie. "Et peut-être... Peut-être avec l'aide d'un·e professionnel·le ?" Pour le coup, ça pourrait faire du bien sans doute à tout le monde. "Je dis ça, parce que... Une amie infirmière m'a beaucoup aidé et... Sans elle, j'aurais été perdu sur beaucoup de choses, avant qu'on ne devienne amis." Celle qu'il avait très vaguement évoqué, à leur précédente rencontre. "Et peut-être qu'après tout ça... Et bien, lui laisser le choix de ce qu'elle souhaite ? Je ne veux surtout pas la forcer à quoi que ce soit, même si..." Une inspiration. "Tu as peut-être raison, sur la raison de ce noeud." Il ne sait pas, il n'y connait bien ; c'est tellement nouveau...

De sa main libre, il vient à se frotter un peu le visage, comme remettre ses yeux en face des trous à les frotter ainsi, chassant le reste de larmes qui pouvaient poindre encore. En revient à Belladonna et hésite encore. "Parle moi d'elle... C'est... Je n'ai aucune idée de ce dont c'est capable, à cet âge... Elle parle déjà, donc ? Elle sait... Compter ? Elle va déjà à l'école ?" Qu'il avoue et demande, doucement ; c'est que Bill savait depuis longtemps lacer ses chaussures alors réellement, il n'a pas vu réellement d'enfants ces quatre dernières années - ceux de Debbie sont déjà grands. "Et parle moi de toi, aussi..." Il a l'impression que ça pourrait être la première bonne piste à explorer ; Elles ; et peut-être parlera-t-il alors de lui ; le fantôme d'Ehvan surviendra plus tard, quand ils auront de quoi creuser autour, qu'elle pourra pointer des points communs ou non entre les deux hommes. "Si tu le veux bien."

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Si Bella pensait avoir eu le cœur brisé avant, elle s’était trompée. Tout ce qu’elle avait pu ressentir par le passé faisait pâle figure en comparaison des émotions qui lui tordaient le cœur. Elle avait mal d’une façon qu’elle aurait été bien incapable de décrire. C’était quelque chose qui déchirait ses entrailles, elle avait l’impression d’être poignardée avec une lame incandescente et ne rien pouvoir faire pour calmer la douleur. Comment elle était encore debout, elle n’en avait pas la moindre idée. Passé, présent et futur étaient à présent mélangés et ne formaient plus qu’une bouillie infâme. Le passé n’était pas resté à sa place, le présent n’avait ni queue ni tête et le futur était plus incertain que jamais. Il n’était même pas question de songer à un quelconque avenir, il fallait faire la lumière sur ce qui était arrivé. Et pour ce qui était d’avancer au jour le jour, ça promettait de ne pas être une mince affaire. Ni pour Bella, ni pour Kenneth, ni pour Rosie, ni pour Louis… La question la plus épineuse était pourtant simple : allaient-ils affronter cette épreuve ensemble, ou allait-elle fracturer davantage ce qu’il restait de leur maison ? Bella n'en savait rien, sinon que la décision ne lui appartenait pas entièrement. Sa principale priorité était, à juste titre, Rosie. Quelles que soient les décisions qu’ils prendraient, il fallait qu’ils pensent à elle avant toute autre chose. Dans cette tragédie, elle avait le rôle de la parfaite innocence. Une petite fille qui ne demandait rien à personne, qui n’avait pas la moindre idée de ce qui se préparait. Son petit monde allait être chamboulé et c’était une chose que Bella avait toutes les peines du monde à accepter. Et puis, elle ne pouvait s’empêcher de craindre les réactions de Louis, celles d’Alexander… Kenneth avait eu une vie, une vie qui n’avait pas disparu en même temps que ses souvenirs ; Ehvan avait été un ouragan dans beaucoup d’existences et Bella craignait que certains dégâts ne soient irréparables.

Toutes les vérités n’étaient pas bonnes à entendre. Elle l’avait appris à ses dépens, à plus d’une reprise. Oui, la vérité valait mieux que n’importe quel mensonge, mais ce n’était pas pour autant qu’elle ne faisait pas l’effet d’un coup de poing en plein visage. Elle craignait les effets de ce qui était insupportable pour elle sur sa fille. Même si Rosie était sans doute en capacité d’entendre les choses, quelles seraient les conséquences sur elle, à court et à long terme ? Bella secoua la tête vivement. « La dernière chose que je veux, c’est mettre un étranger entre nous. Si quelqu’un doit lui expliquer les choses, c’est moi et personne d’autre. » C’était le premier sursaut d’aplomb chez Bella. Tout ce qui concernait Rosie était sacré ; elle ne voulait voir personne se mêler de leurs histoires, aussi compliquées soient-elles, elle ne voulait pas que Rosie se sente encore plus perdue, confrontée à quelqu’un qu’elle ne connaîtrait pas et qui essaierait de lui expliquer le fonctionnement de sa famille. Bella avait peut-être tort d’envisager les choses ainsi, c’était loin d’être une impossibilité, mais elle refusait cette éventualité. Elle soupira, secoua la tête. « Elle m’a toujours posé des questions sur toi. Elle sait… Elle savait qu’elle ne te rencontrerait jamais, alors elle voulait tout savoir. Je lui ai dit tout ce que je pouvais lui dire à ton sujet. » Elle réprima une grimace ; ce n’était pas tout à fait un lapsus, mais elle venait plus ou moins volontairement de lui avouer que tout n’était pas reluisant. Ce n’était pas un conte de fées, ce n’était pas la triste histoire d’un prince charmant qui avait tout oublié de son histoire d’amour avec la princesse. Dans la leur il y avait eu de l’amour, oui, mais aussi beaucoup de sang et de larmes. « Telle que je la connais, elle voudra te rencontrer. Mais je ne veux pas… Je ne veux pas précipiter les choses. Je veux être sûre qu’elle va bien, qu’elle comprend les choses. Autant que possible. » Rien ne serait parfait, mais il fallait qu’ils s’en approchent, le plus possible.

Sa main glissa de celle d’Ehvan – ou Kenneth, elle ne savait vraiment pas comment songer à lui – qu’elle libéra. Elle vint, machinalement, toucher son annulaire que plus aucune alliance ne cerclait. Bella eut un petit rire, aux questions posées. « Elle a quatre ans, Ehvan. Elle parle très bien. Un vrai petit moulin à paroles, quand elle a quelque chose à te dire. Son pédiatre dit qu’elle a un très bon vocabulaire pour son âge, elle s’exprime très bien. » Il n’était pas difficile de constater à quel point Bella était fière de sa – leur – fille. Rosie était une petite fille extraordinaire, une petite perle qui prenait de plus en plus de valeur à chaque jour qui s’écoulait. « Elle va à la maternelle, quatre jours par semaine. Elle aime beaucoup, même si elle est un peu timide avec les autres enfants. Elle aime… » Bella a un petit rire, en songeant à la petite absurdité des goûts enfantins. « Les poupées, les peluches, les licornes… Et les dinosaures. Elle adore les dinosaures, elle en connaît plus que moi. Ses poupées n’ont pas de chevaux ou de poneys, mais des dinosaures. Elle leur a donné un prénom à chacun. J’ai fait tout le tour de la ville pour lui trouver des petites peluches de dinosaures… Je crois qu’elle commence aussi par être obsédée par les dauphins et les baleines… Elle m’a demandé de nouveaux livres sur le sujet. Je ne suis pas sûre qu’elle comprenne tout, mais elle adore les documentaires animaliers. J’ai toujours un petit paquet de gâteaux en forme de dinosaures dans mon sac. » Pour illustrer ses propos, Bella attrape son sac de l’autre côté de la table et en sort un petit paquet de biscuits au chocolat, à l’image de petits dinosaures. « Elle est très… Je ne sais pas si c’est très bien, mais nous sommes très fusionnelles, toutes les deux. Je sais que je ne devrais pas, mais il m’arrive de l’autoriser à dormir avec moi. Surtout quand il ne fait pas beau, elle a peur de l’orage… » Rosie avait quatre ans, elle n’était plus un bébé… Sauf qu’elle l’était encore. Une petite merveille sur laquelle Bella veillait parce qu’elle était la prunelle de ses yeux, sans doutes ni hésitations. « Quant à moi… Je ne sais pas, je n’ai jamais été très douée pour parler de moi. Qu’est-ce que tu… Qu’est-ce que tu voudrais savoir ? » Si tant est que ce soit possible, Bella eut l’air encore plus triste. Cette question, cette situation, lui rappelait leur premier rendez-vous, où ils avaient appris à se découvrir l’un et l’autre à travers flirt et questions. Ils étaient bien loin de la même intention, mais cet effet de miroir déformant écrasait les entrailles de Bella. Si son cœur était déjà brisé, pourquoi lui faisait-il encore si mal ?

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“The horror – the horror was for love. The things we do for love like this are ugly, mad, full of sweat and regret. This love burns you, maims you, twists you inside out. It is a monstrous love, and it makes monsters of us all.”
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