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Anger or anxiety | Alice

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2 novembre 2025 | TW : Anxiété |  @Alice Eyre

J'ai eu le temps de me remettre des quelques contusions encore présentes sur mon corps. Sasha a soigné la majorité de mes blessures, même si mon nez garde des saignements occasionnels lorsque mon angoisse monte trop. Depuis l'accident, je me retiens. J'évite de m'entraîner, pour apaiser mon corps qui avait atteint un pic d'anxiété causant ma nouvelle déchirure avec la présence inattendu de Ace. Je n'arrive toujours pas à saisir comme une telle coïncidence a pu arriver, mais je ne me bats pas contre. Au contraire, sa capacité à m’agacer au quotidien me permet de retenir une partie de mes peurs, ou en tout cas, de les faire temporairement disparaitre. Forcément, la situation est remontée aux oreilles de la direction et j'ai décidé de me rendre dans le bureau d'Alice de moi-même.

L'angoisse est encore cruellement présente. Ma routine a été perturbée, par l'arrêt de mes entrainements et la nouvelle présence dans la chambre, ce qui n'a pas aidé à stabiliser mes pensées. Je m'en veux terriblement. À la fois, je ne peux pas m'empêcher d'osciller entre le fait qu'il méritait ce qui lui ait arrivé et le fait qu'il n'a rien demandé de tout ça en venant ici. Ce qui m'inquiète le plus, c'est les sensations qui me retournent l'estomac, le cerveau. Je frappe à la porte avant de me glisser à l'intérieur lorsqu'on m'y invite. Je-j'aurais voulu parler d-de ce que je ressens et euh... Je m'arrête, les joues un peu rouge. Pardon, bonjour. La politesse m'a échappé alors que j'étais perdue dans le tourbillon de mes pensées. Il est encore tôt, normalement l'heure de mon jogging, mais tant pis.

De ma mutation et de ce que j'ai peur q-que... Je ne peux pas m'empêcher de chercher mes mots, de manquer d'assurance. C'est dur de me confier de chose que je n'ai jamais vraiment formuler. J'ai déjà émis le fait que je me sentais comme un monstre par les actions que j'avais réalisé, bien qu'involontaire... mais là, c'est différent. Est-ce qu'un monstre est censé être terrorisé de ce qu'il abrite en lui ? Mon regard remonte du sol à la femme que je n'avais toujours pas réellement dévisagé, pour se fixer sur son expression, inquiète de ce qu'elle pourrait me dire. Je suis désolée pour ce qui est arrivé.
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Si je pensais que les choses allaient s’arranger pour l’Institut et qu’on finirait par retrouver un peu de calme, c’était une grossière erreur. Les résidents sont plus tendus que jamais, avec les nouvelles arrivées, les départs, et les rixes rencontrées ces derniers temps… Moi qui voulais me noyer de travail, c’est chose facile désormais ; je passe la majorité de mon temps à l’Institut, à tenter de sauver ceux qui peuvent encore l’être. Et aujourd’hui, je me penche sur le cas de Sage. Je n’ai pas eu l’occasion de beaucoup échanger avec elle, c’est Wolfe qui a surtout géré son inscription. Mais vu la thématique de sa mutation, j’aurais dû prendre les choses en main je le sais. Des fois je me demande si j’en fais assez, si je suis assez présente, si je ne pourrais pas faire plus… et je réalise que j’ai beau avoir une mutation d’ange, je reste une humaine. Je ne peux pas soulever des montagnes tout le temps.

La jeune femme s’annonce devant mon bureau et je lui indique de rentrer. Elle ressemble à une petite poupée sur le point de se briser, mais son aura qui s’enroule autour d’elle m’indique qu’il y a beaucoup de choses très sombres qu’elle ne veut pas laisser transparaître. « Je… j’aurais voulu parler de ce que je ressens et euh… Pardon, bonjour. » Joues rouges, gênée, comme une enfant que l’on est sur le point de réprimander. « De ma mutation, et de ce que j’ai peur, q-que… — Hey, tout va bien, OK ? Ici, dans ce bureau, rien ne peut t’arriver. » Je l’invite à s’asseoir dans les petits fauteuils qui me permettent de discuter de manière plus informelle avec les résidents. « Je suis désolée pour ce qui est arrivé. — Je sais, Sage. Mais c’est bien qu’on prenne le temps d’en parler. Déjà, parce que je voulais avoir ta version à toi. » C’est important que les jeunes se sentent écoutés et soutenus. Il faut parfois prendre des décisions radicales voire des punitions dans certains cas, mais je veux toujours entendre leur version. Et surtout… je peux sentir sur le bout de ma langue les réelles émotions qu’ils ressentent. « Je veux que tu saches que je ne te jugerai jamais pour ce que tu ressens au sujet de ta mutation ou des autres. » Ça aussi, c’est important à dire. On a souvent peur de se confier, parce qu’on craint le regard des autres et surtout ce qu’ils pourraient en penser. « Je suis là pour t’aider, d’accord ? Mais si tu ne me donnes pas les clés pour le faire, je ne pourrai rien toute seule. » Sourire encouragement. Et je sens que c’est le bon moment pour commencer à diffuser mon hormone du bonheur. Je veux apaiser ses angoisses et même si c’est un peu artificiel, au moins ça la mettra dans de meilleures conditions, car je peux sentir l’angoisse irradier d’elle.

« C’est très positif que tu viennes me parler de tout ça. Alors je t’écoute, raconte-moi ce qu’il s’est passé, et tout ira bien. » Mes mots se parent de mon don, tricotent dans son esprit quelques fils bien accordés pour qu’elle se sente bien. Rien de trop violent – le but n’est pas de la faire planer, mais créer un cocon de confiance ici. Avant de détricoter tout ce qui se passe sous son crâne…  

ft. @Sage Pelhman
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2 novembre 2025 | TW : Anxiété, automutilation |  @Alice Eyre
La volonté d'Alice de voir uniquement le bon dans le monde est incroyable. Je me mords la lèvre, comme si ce bureau pouvait réellement avoir les capacités qu'elle lui attribue, un endroit où rien ne pourrait m'arriver. Je ne suis plus sûre, je pensais être en sécurité ici, protégée de moi-même, mais ce n'était qu'une illusion que la présence d'Ace a fait voler en éclat. Il ne me reste plus qu'à déverser ce qui creuse mon âme, dans l'espoir de réussir à me purger du mal. Mes yeux se relèvent vers la femme pour se poser dans les siens lorsqu'elle m'affirme vouloir entendre ma version, comme si celle qui avait donné n'était pas la vraie version. L'envie de m'arracher la peau reprend alors que l'évocation d'un quelconque jugement est fait. Je ne crois pas que ce soit ça le problème. Plutôt le fait de formuler à voix haute ce qui me terrorise, de perdre le reste de ma personne en acceptant que je suis peut-être juste ce que je ressens. Je déglutis. Je continue à écouter en silence. Je hoche la tête. M'aider. Tout ira bien. L'angoisse grimpait, mes ongles se plantant déjà à l'arrière de ma nuque alors que mes muscles se relâchent très rapidement.

Confuse, je n'ai pas l'habitude de me sentir plus sereine. J'aurais préféré ne pas reparler de l'incident, juste de ma mutation... Mais est-ce que je peux vraiment en parler en évitant l'apparition d'une nouvelle facette ? Je réalise finalement que cette sensation d'apaisement ne vient pas de nul part. Je peux parler sans que tu m'aides... ça ne te fait rien de faire ça... ? Une partie de moi trouverait ça injuste, qu'Alice n'est pas à subir le poids de sa mutation, alors que pourtant, elle l'utilise pour m'aider... Ce qui inflige inlassablement l'autre partie de moi à s'en vouloir pour une telle pensée. Je m'arrête un instant pour me reconcentrer sur la question. Je sais pas s'il y a grand chose à dire... Je crois que j'ai trop poussé ces derniers temps, je voulais juste m'entraîner, toujours plus... pour pouvoir me contrôler vraiment. À vrai dire ça a aidé un peu mais... L'anxiété. Je soupire. À chaque fois que j'utilise ma mutation, mon niveau d'angoisse augmente. Et je crois que la surprise de voir Ace a fait quelque chose et... je sais pas. Je joue avec les élastiques à mon poignet. Quand j'utilise pas mes pouvoirs pendant un moment, ça va un peu mieux. Il est toujours là, mais moins.

Trop flou, je n'ose pas réellement le dire. Il. Le monstre en moi qui tente de dévorer toute part d'humanité en moi. C'est angoisse dévorante qui arrache un bout de ma sanité dès que je fais appel à la gravitation et qui le fera jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Malgré l'injonction de la femme, je peine à conserver une respiration stable à l'idée de ce qu'il pourrait m'arriver. Je marmonne, honteuse. Il n'y a que la colère qui semble l'arrêter. Après tout, on le sait tous non ? Être colérique est un vilain défaut, la colère n'est pas une émotion valorisée ou recherchée, c'est l'émotion du conflit par définition.
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Je peux sentir toute l’agitation dans son aura, qui crépite et palpite, tel un feu follet coincé en cage. Toutes ses inquiétudes glissent sur ma peau pour m’en faire une cape et elle vient presque bloquer ma gorge d’une boule d’angoisse. Beaucoup de gens croient que j’ai le cœur sur la main, que je ne pense qu’au bien-être des autres ; quelque part, c’est vrai, mais parce qu’ils ne se rendent pas compte de ce que je ressens. Chaque battement de cœur douloureux d’une personne dans la même pièce que moi se répercute sur la moindre inflexion de mes pensées. Alors plus les gens de mon entourage se sentent bien et mieux, moi, je vais. Peut-être un peu égoïste, oui… mais je suis là. J’aurais aussi bien pu fuir et devenir une ermite dans une cabane au fin fond des montagnes. Je n’aurais pas été embêtée par l’aura des autres, ainsi…

« Je peux parler sans que tu m’aides… ça ne te fait rien de faire ça ? » Je ne suis pas certaine de comprendre sa question exactement. Est-ce que ça ne me fait rien d’arrêter ? Ou est-ce que ça me fait du mal d’apaiser les gens ? J’acquiesce, accepte de débrancher le diffuseur d’apaisement que je représente. « Au contraire, c’est généralement positif pour tout le monde, mais pas de problème. » Elle est tellement gangrenée par le stress qu’elle a immédiatement remarqué quand celui-ci s’est légèrement effacé grâce à ma mutation.

Et elle se confie, notamment sur son entraînement, qui attise son anxiété. « Il faut savoir écouter ton corps, Sage. Je sais qu’on a très envie de tout maîtriser tout de suite, mais tu ne peux pas aller plus vite que la musique. Ça a aussi été mon cas au départ, toutes les émotions de tout le monde, c’était trop ; j’ai mis plusieurs années avant de pouvoir retrouver un semblant de vie normale. Je sais qu’on a envie que tout aille vite à ton âge, mais chaque chose en son temps. » Je me retiens d’utiliser mon don comme elle me l’a demandé, et je réalise seulement combien j’ai tendance à m’en servir au quotidien. La vie est tellement plus simple quand on peut en arrondir les angles…

« Et tu n’as pas envisagé d’arrêter de te servir de ton pouvoir ? » C’est une réelle question, sans jugement ; il n’y en a jamais vraiment de mon côté, de toute façon. Chaque mutant vit sa mutation de manière différente. « Il n’y a que la colère qui semble l’arrêter. — Tu te sens en colère, actuellement ? Est-ce que cette colère déclenche ton don ? » Je ne veux pas ressentir de l’impuissance. Malheureusement, il faut dire que les thématiques de nos nouveaux résidents sont particulièrement difficiles à gérer. « Tu as parlé de ça avec Sasha ? »  

ft. @Sage Pelhman
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2 novembre 2025 | TW : Anxiété, automutilation |  @Alice Eyre
Le poids sur ma poitrine s'est assez vite représenté, dès qu'Alice a relâché la pression. Je ne m'y attendais pas spécialement, ce n'était pas une inquisition de ma part, mais peut-être était-ce ressenti comme tel ? Alors je reste là, avec mon circuit d'émotion habituel. Pour être honnête, cette situation est particulièrement anxiogène même sans l'utilisation de ma mutation. Sa réponse me laisse mitigée, l'utilisation de son pouvoir est généralement, juste, bénéfique. Mon regard se perd dans la pièce alors que je l'écoute m'inciter à m'écouter. Parfois, j'ai l'impression de ne pas réussir à faire comprendre ce que je veux dire. Est-ce que c'est ma faute ? Est-ce que je m’ auto-censure ? Faut-il que je cri plus fort ? Que je sois plus directe, moins bornée ? Alice a pourtant raison sur un point que je ne peux pas nier. Il est important d'aller à un rythme modéré, sinon, le risque est juste celui de se faire submergé. Hm... Juste une sonorité pour faire comprendre que j'ai entendu. Je ne sais pas quoi lui répondre, je sais que je devrais ne pas m'en vouloir, pourtant, je me sens faible.

Je... Si, je l'ai fais pendant un moment... mais, si je ne les contrôle pas, je n'arrive pas à les retenir. À vrai dire, pendant tous mes voyages avec ma mère, je n'utilisais pas mes capacités, par terreur de mes propres actions. Ma deuxièmes déchirure est juste apparue pour me sauver la vie. Et maintenant, la troisième, à cause du choc. Après tout, qui s'attend à voir la personne qui a tenté de le kidnapper dans un endroit qu'il pensait sécurisé ? Je secoue la tête négativement à ses questions. Non... C'est euh... Il faut que je reste attentive sur les informations que je donne. J'en ai pas parlé à Sasha, mais c'est pour ça que j'ai demandé à rester avec Ace. Je repose finalement mon regard sur Alice, comme si sa réaction ne m'effrayait pas cette fois. Il m'énerve, tellement. Et... C'est une bonne chose, je veux dire, quand je suis en colère, mon anxiété se volatilise. J'ai... j'ai l'impression de vivre.

Mes yeux se dirigent vers mes pieds. Je sais que c'est étrange. Je ne sais pas comment l'expliquer. La colère me permet de me contrôler... en quelque sorte ? Et... Je prends une grande inspiration, en accrochant une main à ma poitrine, l'autre à l'arrière de ma nuque pour gratter la surface de ma peau. L'anxiété. C'est pas que de l'anxiété... Je crois ? Je... Les larmes envahissent mes globes oculaires alors que je penche la tête en arrière pour inspirer lentement à nouveau. Je crois que je suis défectueuse. Il y a quelque chose qui s'est mal passé quand ma mutation... elle... J'ai l'impression d'être dévorée de l’intérieur que ma mutation me ronge pour ne laisser qu'une boule d'angoisse prête à exploser... Je... Ma voix se brise alors que les larmes se font plus abondantes et que je bégaie pour rattraper mes mots. J-j'ai l'impression qu-que je deviens p-petite, dense, minuscule au fond d-de moi qui est vidée et que je v-vais di-dispa-paraître... P-pour devenir un t-truc qui détruit t-tout. C-comme un trou n-noir.

J'enfonce mes ongles dans ma nuque, dans ma poitrine en laissant retomber ma tête vers l'avant, les sanglots sont plus important. Je veux formuler tellement de choses. Je n'ai jamais prononcé quelque chose d'aussi dur. Je ne suis pas en contrôle, depuis toutes ces années. Je vis dans le corps qui a été confisqué par ma mutation, enfermée, effrayée de ne devenir que l'ombre de moi-même et de disparaître. Je suis incapable de savoir désormais, qui je suis réellement. Tout ce qui me permet de me libérer est de dessiner ce que je ressens dans mon carnet, pour tenter de tout enfermer et de repousser l'inévitable. J'ai peur. Encore plus depuis que le monde me bouscule dans tous les sens, depuis que je côtoie d'autres personnes que ma famille, que je découvre que je peux ressentir plus, que je veux des choses en dehors de mon espace de vie contrôlé et lissé. Ma gorge serrée, quelques mots parviennent à s'échapper, bien plus bas, crispés dans un soupire. J'ai peur de vivre, parce que j'ai peur de tout perdre.
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Je sens tout un maelström d’émotions provenant de la gamine devant moi et mon cœur se serre avec douleur. Elle est un cocktail molotov sur le point de prendre feu, une centrale nucléaire prête à se fissurer. Je n’ai jamais été très optimiste quand aux mutations des gens, et je crains que la sienne ne finisse clairement par l’étouffer. Mais comment lui expliquer sans lui faire peur ? Comment trouver un moyen de résoudre le problème ?

Une fois que mes vibrations apaisantes se sont effacées, nous retournons dans cette indélicate situation de stress continu. Elle se sent mal et en décalage, en colère et sans moyen.  

Nous sommes face au serpent qui se mord la queue ; elle doit utiliser son pouvoir mais son pouvoir l’enfonce dans des méandres qu’elle ne veut plus arpenter. Je me décide à ne pas l’interrompre car elle semble enfin parvenir à mettre des mots sur ce qu’elle ressent. « Il m’énerve tellement. Et… C’est une bonne chose. » Je comprends mieux. Elle se cache derrière une émotion plus puissante encore, quelque chose qui calcine tout sur son passage ; même sa peur.

« Je sais que c'est étrange. Je ne sais pas comment l'expliquer. — Ce n’est pas étrange du tout. » Je me permets malgré tout ce lui retirer cette idée de l’esprit. Elle ne peut pas se voir de manière si négative, ni se sentir mal ou honteuse de ce qu’elle ressent. Au contraire, c’est une réaction totalement pertinente du point de vue de son schéma neurologique. Mais la voilà qui pleure, et la tristesse (ou quelque chose de plus crasse, comme l’impuissance ?) humidifie ses grands yeux. Et elle parle, parle, parle, crache tout ce qu’elle a emmagasiné depuis toujours, toutes les horreurs qui se terrent sous son crâne et que personne n’a jamais vues ou entendues. Et les mots sont si semblables à ce que j’ai pu ressentir moi, à l’époque, quand j’avais l’impression d’être brisée par la violence d’un tsunami. Je n’étais qu’une petite chose, étouffée sous les sentiments des autres, tant et si bien que je ne savais plus vraiment lesquels étaient les miens ou si je les avais dérobés à quelqu’un d’autre. Mais les mots ne sont pas le pire, le pire, c’est l’ouragan d’émotions qui flamboient autour d’elle, toutes ces horribles sensations que j’ai oubliées avec le temps et les décennies, parce que le corps porte toujours des stigmates mais que l’esprit parfois oublie.

« J’ai peur de vivre parce que j’ai peur de tout perdre. » Je ne sais pas si elle aime le contact physique ou pas, alors dans le doute, je lui tends ma main. Je pourrais la cueillir dans mes bras, la bercer comme une maman avec son enfant, parce que sa détresse me cisaille de part en part. La dernière fois… la dernière fois, c’était avec Magdalena, puis avec Ashley. Un trou sans fond de désespoir et d’incompréhension. « Je suis là, Sage. Tout va bien. Tout ce que tu ressens est normal, j’y suis passée, et bien d’autres mutants aussi. C’est une lourde tâche de devoir supporter ces pouvoirs. Tout vient avec un prix, et tu le payes fort. Mais je ne peux pas te laisser dire que tu es monstrueuse ou étrange ou je ne sais quels mots. Tu n’es rien de tout ça, d’accord ? » Je veux croiser son regard ; d’habitude c’est pour utiliser mon don, mais pas cette fois. Elle me l’a demandé. « Et c’est totalement normal que tu préfères vivre de colère que d’angoisse. La colère est comme un feu qui réchauffe, là où l’inquiétude est un poison qui corrode tout. Mais tu ne peux pas uniquement vivre de ces deux émotions. Et elle le sait très bien, c’est d’ailleurs pour ça qu’elle se trouve dans mon bureau à cet instant.

« Je ne sais pas si c’est ce que tu attends comme solution, mais tu sais que je peux t’aider avec ça. Je peux rendre les choses plus simples pour toi grâce à ma propre mutation. Ce ne serait qu’une solution temporaire, mais au moins pour te décharger un peu de tout ce que tu portes en ce moment. » Je sais que certains détestent cette idée, et d’autres au contraire adorent se délester de leurs émotions. J’ai peur qu’elle soit plutôt de la première catégorie… Ce ce qui ne m’arrangerait pas tellement. « La joie et la présence des autres ne contrebalance pas cette angoisse ? Des gens en particulier sur qui tu peux compter ? Est-ce qu’en parler te déleste un peu ? » C’était mon cas, avec mes frères. Ce sont eux qui étaient mes piliers. Je ne sais pas encore assez de choses sur Sage pour savoir ça…

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