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@Oliver Pelhman & @Joi Lyon

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J’ai une sacrée gueule de bois après ma p’tite soirée avec Nixon, mais ça a genre grave fait du bien de déconner un peu. De prendre du bon temps et d’oublier trois sec que quand j’allais rentrer, l’appart s’rait vide. Que Lola s’rait toujours j’sais pas où, vivant ou…

Fuck…

J’me suis chopée des lunettes soleil sur la route, j’ai trop mal au crâne pour supporter la clarté de la surface là. En plus, faut que j’me rende chez les richards là. Oliver Pelhman, l’père du gosse de Sasha et Zoey Pelhman, petite connasse ingrate et fille de l’infidèle susnommé. J’ai rien contre l’premier hein, mais vu sa progéniture… Sois il était absent, soit c’est un gros connard. Bref, c’est pu mon problème. La gosse s’est pas excusée, elle a cru qu’elle pouvait m’traiter comme une esclave et pourrir sur argo, c’est fini. Fini de chez fini. J’me ferai pas chier avec une cliente comme ça. C’est grave ironique en plus, v’nant d’quelqu’un qui exigeait le respect. J’aurais dû refuser direct.

Bref, me v’la devant la porte. Au pire j’attends l’facteur pour moi aussi déposer mon enveloppe dans leur boite aux lettres. Sinon, j’tente de sonner ? Ouais, j’vais commencer par sonner, comme ça ce sera réglé plus rapidement.

- Ding, dong connasse. Que j’grommèle en appuyant sur le bouton.

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Un soupir silencieux alors que je finis d’envoyer mon article. Clapet refermé, je me dis que, définitivement, bosser pour Omnivox est encore plus compliqué que je le pensais. Mais je sais aussi, surtout après ma discussion avec Cara, que c’est une nécessité. Pour avoir des infos de première main et une couverture crédible en cas de pépin. En tout cas, je commence à me faire ma place et on va dire que, pour le moment, c’est suffisant. Un coup d’œil a Jericho qui s’est directement couché sur l’ordinateur et qui commence à… faire ses griffes dessus. « Putain mais t’es sérieux là ? Allez, dégage ! » Evidemment, niveau autorité, c’est à peu près comme si je parlais à Zoey.

Je finis par abandonne et je me relève, m’étirant longuement avant de mettre la bouilloire en route, la tête pleine de toutes les idées qui me viennent. Zoey est – en théorie – en cours. En pratique, soit elle est enfermée dans sa chambre et elle dort, soit elle est partie se balader en ville. Je parie pour la deuxième option, sinon elle serait déjà passée se servir dans le frigo. Je songe vaguement au fait que je devrais m’habiller. Me trainer en jogging usé jusqu’à la corde, un t-shirt trop grand et les cheveux en pétard vend pas trop du rêve. Mais pour une fois que je suis vraiment tout seul dans l’appart, je profite un peu. En espérant qu’Ishan se fasse pas virer – ou pas trop vite en tout cas – et que personne m’appelle parce que Zoey a encore fait une connerie.

« Mouais… pas trop d’optimisme Pelhman. »

Mug posé sur la table, j’ai un temps quand on sonne à la porte. Et je me traine jusque-là, ignorant la pointe d’appréhension à l’idée que ce soit Blake. Il aurait tambouriné lui. Sans compter que, pour le moment, il a pas particulièrement de raisons de m’encastrer contre le mur. Et j’ouvre la porte, non sans un temps d’arrêt devant la brune qui tient devant moi. Son style est assez particulier pour que, forcément, elle me fasse un peu tiquer. « Mmmh… je peux vous aider ? » Clairement, je l’ai jamais vue. Une dégaine pareille, je m’en souviendrais.


ft. @Joi Lyon
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La porte s’ouvre et… j’m’attendais pas du tout à voir ce type. Oliver Pelhman. Y me connait pas, mais moi un peu, puisque j’ai fouiné pour Sasha. C’est… encore mieux qu’si c’était la gamine !

- Mes excuses d’vous déranger M’sieur Pelhman. Il est tôt faut dire…

J’m’attendais pas à une dégaine comme ça en plus, ça m’a un peu déstabilisée par-dessus l’reste. Il a l’air… moins balais dans l’cul que sa fille. Juste l’air, on va voir si l’fruit est pas tombé loin d’l’arbre en fait.

- J’venais rendre son argent à votre fille, Zoey. J’lui tends l’enveloppe. Elle voulait m’payer pour retrouver votre ex-femme, puis pour tuer ceux qui l’avaient peut-être kidnappée. J’ai accepté pour l’enquête. Après tout, j’ai pas encore de cibles et pas l’fric pour les tuer, donc j’mens techniquement pas quand j’dis qu’j’ai pas accepté cette partie. Comme elle me traite comme d’la merde, j’préfère rembourser et plus bosser pour elle. Avec un peu d’chance, j’viens d’lui causer des emmerdes avec son paternel. Sinon, j’suis quand même débarrassé d’la peste. J’vous dérange pas plus longtemps, M’sieur Pelhman. Bonne journée à vous.

Polie, j’essaie de bien parler. J’suis concise, franche, efficace. Voilà ! J’suis prête à tourner les talons et à plus jamais r’venir ici.

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J’arque un sourcil en voyant qu’elle connait mon nom. Bon, faut pas être particulièrement doué pour ça, c’est écrit sur la sonnette. Ou la boite aux lettres. Ou… bref, on s’en fout. D’autant qu’on tombe pas vraiment sur mon appart par hasard. J’agite une main quand elle s’excuse, attendant plutôt la suite.

Et je sais pas à quoi je m’attendais, mais pas vraiment à ça. « Quoi ? » Je bats des cils, alors que j’essaie d’intégrer chacune des informations qu’elle vient de me donner. Je fixe l’enveloppe, puis la brune, alors que les liens se font et je laisse filer une bordée de jurons entre mes dents. « Mais bordel, il peut pas y avoir une journée sans qu’elle m’en fasse une ou quoi ? » Une brève inspiration, alors que je reporte mon attention sur la femme, dont j’ignore l’identité et qui a toujours l’enveloppe entre les mains. « Attendez ! » Elle peut pas se tirer comme ça, j’en ai clairement pas assez là. « Vous êtes… quoi au juste ? Détective privée ? » J’ajoute, me pinçant l’arête du nez. « Nan, elle vous aurait pas demandé de tuer des gens… merde, elle a vraiment demandé ça ? »

L’espace d’un instant, j’envisage de faire téléporter Zoey en direct pour lui demander des comptes, mais chaque chose en son temps. Parce que je risque surtout de lui gueuler dessus plus qu’autre chose. « Okay, okay… est-ce que vous pouvez au moins me dire … ce que vous faites exactement ? Et comment elle vous a contacté ? » J’ai un temps, avant de laisser filer un profond soupir. « J’ai besoin d’une clope. » Ou mille. Et un litre de whisky. Ouais, ouais, il est trop tôt pour ça. Je sais. Je me contenterais de mon thé. « Et j’aimerais autant qu’on ait pas cette discussion sur le palier. Si vous avez deux minutes. Evidemment. » Ca devrait pas prendre plus que ça de savoir que ma fille a des fréquentations encore pires que ce que j’imaginais.
ft. @Joi Lyon
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Et bin… visiblement elle fait bien chier son monde cette gamine. J’me retiens de toutes mes forces pour pas avoir un sourire banane qui m’barre la moitié d’la tronche. J’reste le plus neutre possible. J’rirai en sortant d’ici, chose que j’m’apprête à faire avant qu’le père Pelhman m’arrête. M’de demande deux trois trucs.

- Oui, elle m’a d’mandé ça. D’les faire souffrir aussi avant. L’pire, c’est que j’dis texto c’qu’elle elle m’a dit. J’pourrais pas espérer mieux comme convo pour la faire chier un max ! J’sais pas comment elle a eu mon numéro. Ça aussi, j’suis honnête.

Y parle de clope et j’fouille dans la poche de mon pull pour lui sortir mon paquet d’cigarettes que j’lui tends. Y m’demande d’le suivre à l’intérieur, parce que visiblement il veut en savoir plus. J’suis moyen à l’aise de parler de mon job en fait, spécialement à un journaliste quoi. M’enfin, j’peux quand même continuer de faire couler Zoey.

- J’ai un peu d’temps oui.
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De mieux en mieux. Une nouvelle inspiration, alors que je commence à abandonner tout espoir de me raccrocher à mon flegme britannique qui en énerve plus d’un. « Merci… » Quand elle me tend la cigarette. Je me fais pas prier pour l’allumer dans l’appart, me moquant bien de toute remarque qui pourrait émaner de mes colocataires. « Je vais pas vous prendre beaucoup de votre temps. » Porte refermée, je l’entraine vers la cuisine. Le chat s’est étalé de tout son long sur le plan de travail après avoir déchiqueté mes papiers et renversé le mug – fort heureusement vide. « Merveilleux… »

Et, non sans avoir pris une longue bouffée de nicotine, je reprends, en direction de la jeune femme. « J’ai juste quelques questions d’ordre pratique. Vous êtes pas détective donc. » Et j’ai un sourire sans joie. « Okay, c’est pas une question. Donc… vous êtes une espèce de… freelance capable d’enquêter et plus si affinité ? » Un temps avant de continuer. « Où est-ce que vous vous êtes vues avec Zoey ? » Je sens que la réponse va pas me plaire. « Et surtout… pourquoi vous ramenez l’argent ? Si elle vous a traité comme de la merde, vous auriez pu le garder en compensation. » Là, j’avoue, je suis curieux. Pas au point d’en oublier que j’ai envie d’enfermer Zoey dans une cave sans internet pendant deux mois, mais assez pour fixer la brune d’un regard différent.
ft. @Joi Lyon
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J’suis mon hôte jusque dans sa cuisine et là j’revois l’chat de la dernière fois. Il a déchiqueté des documents ou j’sais pas et renverser une tasse vide. Pour ça qu’j’ai pas bestiaux à la maison. Entre autres…

J’suis tentée de m’allumer une clope moi aussi, mais j’ai pas envie d’pendre mes aises. J’suis là cinq minutes pour répondre à des questions, histoire d’foutre Zoey le plus dans les merdes possibles et j’me casse après.

- Mercenaire. Vaut mieux appeler un chat un chat hein. J’suis pas tueuse à gages ou quoi. Peut-être un peu parfois, mais j’choisis mes contrats et c’est toujours pour débarrasser d’la vermine. Dans votre salon, elle m’a invité ici. J’lui parle du whisky et de la tentative d’lui voler son fric ? Hmm… on va attendre un peu pour ça.

Pourquoi j’ramène le fric ? J’pense c’est la question à cent balles aujourd’hui.

- Si j’garde le fric, j’serai jamais débarrassée d’elle. Même si j’ai grave besoin d’ce fric. Question de réputation aussi, on fonctionne par bouche-à-oreille, par confiance… chose que vote fille à pas à foisons. Si j’commence à voler mes clients j’aurai plus de job.

J’fous mes mains dans mes poches. Quand j’pense que j’lui ai fait une fleur à cette peste…

- J’voulais l’aider à r’trouver sa mère. J’sais c’que ça fait de plus en avoir une. J’sais aussi c’que ça fait de pas savoir où est quelqu’un à qui on tient. Partager un peu d’ma vie privée ? Pas mon genre d’hab, mais là ça aide à l’image que j’veux dépeindre de sa fifille chérie. J’ai commencé à chercher avant qu’elle me donne quoi que ce soit. Et après m’avoir payé une partie, elle a décidé d’me traiter comme d’la merde publiquement parce qu’elle a vu que j’suis sortie avec un ami un soir sur argo. J’ai pas trop apprécié, vous comprendrez. Mon ton est pas pour me plaindre dans les jupes d’son père, plus pour lui présenter l’vrai visage de sa gosse.

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« Mercenaire ? Très bien. » J’imagine que je vais éviter de dire que je suis enchanté dans la mesure où je le suis pas vraiment. Je le suis d’ailleurs encore moins quand elle me dit que Zoey l’a invitée dans notre salon. « Je vois… »  C’est un profond soupir qui m’échappe, avant qu’elle finisse par m’expliquer le pourquoi du fric. « C’est compréhensible oui. Et tout à votre honneur. » Autant le reconnaitre, même si l’idée que Zoey ait fait appel à une mercenaire m’emmerde profondément.

« C’est… compliqué. Pour elle. » Bon, pas que pour elle. Ca me rend dingue de pas savoir ce qu’est devenue Moïra. D’imaginer le pire à chaque jour qui passe. De gueuler sur les flics qui se sont déjà désintéressés du dossier, si tant est qu’ils s’y soient réellement intéressés un jour. D’espérer que Blake trouvera un truc. Ouais, ouais, j’en suis à ce niveau de désespoir. « Sa mère a disparu depuis trop longtemps pour qu’on puisse espérer une fin heureuse. » Autant être réaliste. « D’autant qu’on nous a pas contactés pour une demande de rançon ou une merde du genre. » Alors forcément, ça limite les options à des trucs vraiment pas jolis.

Je me frotte le visage d’une main quand elle m’explique que ma chère et tendre progéniture l’a affichée publiquement. « Au temps pour la discrétion… » Décidément, c’est de pire en pire. « Je comprends oui. Je pourrais vous dire qu’elle perd patience. On piétine dans cette histoire, on a que dalle. Et elle a dû se dire, en vous voyant faire la fête, que même vous, vous en aviez rien à foutre. » Je lève une main vers elle avant qu’elle ait le temps de répliquer. « Je dis pas ça pour justifier ce qu’elle a fait. Juste que ouais… c’est difficile. » D’accepter que même le fric peut pas l’aider sur ce coup-là.

Encore que…

J’ai un temps avant de fixer la brune quelques instants. Et je désigne l’enveloppe que j’ai toujours pas récupéré. « Gardez-ça. Voyez ça comme une compensation pour le désagrément et les emmerdes publiques. » J’ajoute, la mine sérieuse, écrasant le mégot d’une clope que j’ai littéralement aspirée pour me calmer les nerfs. « Maintenant on a deux options. Soit vous repartez parce que vous voulez plus entendre parler de nous. Soit je vous embauche. » A elle de voir. Je m’offusquerais pas qu’elle refuse. Mais Cara a raison, je dois aussi me faire un réseau. Alors, autant commencer par quelqu’un qui, au moins, a l’air réglo.  
ft. @Joi Lyon
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Tout à mon honneur ? J’sais pas s’il tente d’me flatter ou quoi… Pas qu’ça fonctionne hein, j’sais déjà que j’ai un semblant d’morale et tout. C’est pas payant comparativement à d’autres compétiteurs, mais j’peux pas faire sans visiblement.

Anyway…

Là il m’explique un peu pourquoi sa peste est… une peste. J’veux pas trop l’écouter, j’aime pas d’voir rationalisé tout ça, comprendre la psychologie d’une petite connasse qui n’en est pas foncièrement une au final. J’peux pas la détesté après et ça m’emmerde un peu quoi. M’enfin, j’vois bien ce qu’il veut m’expliquer, j’comprends qu’il comprend que ça excuse pas tout, mais v’là. Moi aussi j’comprends. Ça fait sens si j’verbalise pas mentalement !

J’arque un sourcil par contre quand y m’dit de garder l’enveloppe avec le fric. Une compensation pour le désagrément qu’il dit. Putain, on m’le répètera pas deux fois. J’ai b’soin d’payer l’hosto pour ma mère cette semaine et j’me demandais grave comment j’allais faire. C’est… soulageant de ouf ! J’essaie d’pas l’montrer hein, j’ai pas à partager ma vie. Trop facile de l’utiliser contre moi après.

Ok, là j’souris carrément par contre à la suite. J’croise les bas contre ma poitrine et j’jauge M’sieur Pelhman d’la tête aux pieds.

- Votre fille va pas m’traiter en esclave si j’accepte ? Et vous non plus ? J’ai droit à mes soirées de temps en temps ! Ça veut pas dire que j’bosse pas. J’suis pro et discrète. Il est d’jà grave plus respectueux qu’sa fille, mais j’préfère qu’les choses soient claires. C’est 5K$ pour trouver quelqu’un. J’prends 70% avant et l’reste après. Sûr que si c’est plus complexe, j’peux demander une prime. Si des gangs ou des corpos trempent dans l’affaire par exemple. C’est mon cul qui prend les risques quoi.
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Difficile de savoir si je parle dans le vide ou pas. J’ai l’habitude d’argumenter, de tenter de faire valoir mon point de vue et d’observer les gens pour aviser des conséquences mais là, elle garde une mine trop neutre pour que j’arrive réellement à me faire une idée de ce qu’elle peut penser de tout ça.

Peu importe au fond. J’ai posé les faits et ce qui me parait justifier – plus ou moins – le comportement de Zoey. Et la compensation semble faire son effet. L’idée de balancer autant de fric par la fenêtre me déplait et pas qu’un peu. Mais moins que celle d’imaginer une mercenaire énervée par ma fille. Au moins, on peut considérer l’incident clos. Il l’est pour moi en tout cas.

Impossible de pas voir son sourire au reste de mes paroles. Sourire que je lui rends, captant un instant son regard avant de souffler, d’un ton plus amusé qu’autre chose. « Ma fille sera bien évidemment pas au courant de notre petit arrangement. Personne d’autre d’ailleurs. Je veux en profiter pour enquêter sans que ça se sache, sans que ce soit moi qui questionne les gens. Je me fous totalement que vous vous retourniez la tête à la tequila tous les soirs tant que vous me trouvez des réponses dans un délai raisonnable. » J’ai surtout besoin que quelqu’un d’autre remue la merde, pour éviter de trop me faire remarquer, même si dans cette histoire c’est peut-être un peu tard. Ou plutôt, de pas aggraver les choses on va dire.

Un bref hochement de tête quand elle donne ses tarifs. Et je lève un index vers elle pour lui faire signe d’attendre, m’éloignant pour aller récupérer l’argent dans le coffre-fort de ma chambre. J’ai changé de modèle, avec empreinte numérique cette fois. Pour éviter les prises de tête avec ma chair et mon sang. Liasses récupérées que je glisse dans une nouvelle enveloppe, je reviens et je la pose sur le plan de travail, non sans rallumer une clope après l’autre terminée. Le paquet est glissé dans sa direction et je reprends, la mine sérieuse. « Aucun contact par les réseaux ou par téléphone. Je vous donnerais une adresse mail spécifique pour m’envoyer des nouvelles. Mais le minimum. Je préfère qu’on en parle de vive voix. Et pas ici. » Un instant avant que je reprenne, toujours sur le même ton. « Mon ex-femme a été agressée un mois avant de disparaitre. Des gens l’ont aidée, mais vu qu’elle a pas porté plainte, j’ai juste une vague description du lieu où c’est arrivé et de leur gueule. Visiblement, c’était des gens du coin. J’aimerais que vous les retrouviez. » Est-ce que ça vaut 5 000 dollars ? Aucune idée. Mais vu que j’ai zéro piste à exploiter, autant essayer autre chose. Reste à savoir si elle va accepter le contrat ou pas.

ft. @Joi Lyon
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Ah, lui y sait m’parler ! J’hoche d’la tête, alors qu’y m’assure que sa peste saura rien, que j’peux bin faire c’que j’veux de mon temps libre, tant que j’donne des résultats. Je l’aime bien ce Pelhman. Il est pas con, enfin pas totalement j’suppose. J’me demande encore quand Sasha va craquer pour m’demander les infos qu’j’ai… Bon, c’pas l’sujet ici.

J’le regarde partir vers c’que j’devine être son coffre-fort. C’est par-là que Mademoiselle connasse première du nom était partie l’autre fois en tout cas, avant d’revenir bredouille. L’chat vient s’frotter contre mes tibias et j’lui gratouille rapido la tête avant que le proprio des lieux se ramène avec une enveloppe qu’il pose sur le plan d’travail. C’est grave mon jour de chance ! Je vais pouvoir faire l’paiement avec l’hôpital c’mois-ci et l’mois prochain. J’sais que j’risque mon cul dans toutes ces affaires, mais c’est mon gagne-pain. Et si j’crève, bah… j’aurai pu à m’soucier des dettes, non ? Au pire, si y’a un truc après la mort, j’retrouverai peut-être Lola et ma mère… pis mon père.

L’paquet de clopes qui glisse jusqu’à moi m’arrache un sourire. J’me fais pas prier pour en choper une et me l’allumer, maintenant que j’ai explicitement l’autorisation.

- Votre fille m’a remis un dossier. J’sais pas si c’est pas l’votre ? Sinon, j’suis preneuse de tout c’que vous avez. J’ai déjà commencé à stalker quelques endroits. À laisser trainer mes oreilles.

J’tire un coup sur ma clope, avant d’détourner la tête et d’souffler par le nez. J’réfléchis à c’que j’ai déjà, mais surtout à c’que j’ai toujours pas. J’espère que les Pelhman auront plus d’chance que moi avec mes recherches pour ma sœur.

- Vous voulez des rapports rég ou juste quand j’ai un truc ? J’m’adapte.

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L’avantage de cette jeune femme, c’est que je peux aller droit au but. Outre le fait qu’elle s’en offusquera pas, ça nous fait gagner un temps précieux, pour elle comme pour moi. Au moins, elle s’attarde pas sur Zoey et ce qu’elle a pu faire. Ce sera à moi de gérer tout ça, dès qu’on en aura fini, notamment pour savoir où elle a pu sortir 3 500 dollars comme ça. J’ai du mal à imaginer, vu sa façon désastreuse de gérer sa rente, qu’elle ait eu autant de côté en un clin d’œil. Et de fait, autant dire que ça me travaille un peu.

Enfin, pour le moment, j’ai un deal à conclure et la brune se fait prier ni pour récupérer l’enveloppe ni pour prendre une clope au passage. C’est fait pour en même temps. « Je peux jeter un œil pour voir si c’est le même. Mais je pense qu’elle s’est surtout focalisé sur le côté… anti-mutant de sa mère. J’ai pas envie de me limiter qu’à ça. Donc j’aimerais que vous cherchiez dans une autre direction. Je peux vous envoyer tout ça. Me faudra juste une adresse mail. » Rien de compromettant pour qui que ce soit. Juste mes échanges avec Moira après cette agression, la description des personnes qui l’ont aidée, celle – plus vague – de l’homme qui s’en est pris à elle. Et des détails comme le lieu, l’heure… ce genre de trucs qui pourra être bien utile à la brune dans ses recherches.

Un bref froncement de sourcils alors que je réfléchis à sa question. « Mmmh… un point une fois par semaine, même si c’est pour me dire que vous avez rien. Et si vous avez un truc vraiment important, vous me donnez rendez-vous où ça vous arrange. » J’attrape un bout de papier et je griffonne une adresse mail que j’utilise très rarement, juste pour des échanges dont je veux pas laisser la trace. « Et… si ça se passe bien, je peux vous embaucher comme indic régulière. Si ça vous branche. Pas que pour ce dossier. Avec un revenu mensuel et des bonus si l’info m’intéresse. » Forcément, je repense à ma discussion avec Cara. Monter ce réseau pour découvrir ce que les corpos mettent sous la tapis. Et, à froid, la brune a l’air de coller parfaitement au profil.

J’ai tout de même une ombre de sourire avant d’ajouter, une lueur amusée passant dans mon regard. « Au fait, comment je dois vous appeler ? »

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Clope aux lèvres, j’sors mon portable de ma poche. J’utilise la fonctionne drop et j’repère vitre le portable du m’sieur Pelhman. J’lui envoie donc l’dossier que ça fille m’a préparé. Y pourra voir lui-même si c’est l’même truc pas. Sauf que d’jà, il veut élargir un peu l’champs d’recherches.

Ouais, j’avais l’truc anti-mutants. C’était une bonne piste, mais là… Va falloir ratisser large. Enfin, y va sans doute m’donner plus d’infos j’imagine. J’lui donne donc mon adresse mail du boulot. Non parce que j’suis pas conne non plus, même le portable j’ai un back-up perso.

- D’acc, ça roule. Donc des suivis toutes les semaines, au moins juste pour dire que j’suis toujours en vie et qu’j’ai rien.

Ça m’va. J’comprends que ça peut l’rassurer aussi de s’dire que j’ai pas disparu sans laisser d’traces. C’est grave pas parce qu’il s’inquiéterait pour moi hein, plus pour les infos que j’pourrais ou non avoir. J’suis pas offusquée, c’est ça l’business.

Surprise, surprise ! Si ça va bien y m’propose un truc rég. Indic, ça fait r’trousser mes orteils dans mes bottes, mais j’comprends où y veut en v’nir. J’ai fait mes r’cherches après tout pour Sasha. Un journaliste ce type, pas un flic. J’souffle plus loin la fumée d’ma clope et j’souris.

- Avec plaisir. Vu comment y m’paye là… j’suis pas inquiète que j’serai rémunérée correctement. Y va pas m’en passer une quoi. Joi. J’lui tends la main pour bien faire les choses. Moi ? J’connais déjà son p’tit nom, mais j’vais le laisser s’présenter. Parait qu’c’est plus poli.
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Mon portable bippe et j’ai un bref froncement de sourcils alors que j’avise du contenu dudit dossier. Langue claquée contre mon palais – seul signe d’agacement perceptible – je garde le silence quelques instants. Avant de lever la tête vers la brune. « Je confirme, elle a trié ce qui concernait pas directement Icarus et mutants. » Un soupir silencieux avant que je pianote pour lui envoyer le reste du dossier. « Si j’ai d’autres éléments, je vous les enverrais. » Ca me parait évident, mais je préfère le préciser.

Au moins, l’ombre jetée par le comportement de Zoey s’est vite dissipée. Pour la jeune femme en tout cas. Moi il faudra que je m’occupe du cas de mon adorable progéniture plus tard. Le temps de digérer l’information et de savoir comment lui faire entrer dans le crâne qu’embaucher des mercenaires avant de les insulter n’est PAS une bonne idée. Encore moins en public. Elle a encore beaucoup à apprendre si elle veut être à la hauteur ses propres ambitions.

Enfin au moins, j’ai potentiellement une indic régulière et ça, c’est plutôt pas mal. D’autant qu’elle semble plutôt intéressée. « Bien. Content qu’on ait un accord… Joi. » Cette fois, le sourire que je lui rends est bien plus franc, alors que je tire une nouvelle cigarette de mon paquet. Ouais, ouais, je fume trop. Mais vu les dernières minutes, j’ai le droit de décompresser comme je peux non ? « Vous pouvez m’appeler Oliver au fait. » Je laisse le m’sieur Pelhman aux frangins ou au paternel. Après quelques secondes je reprends, d’une voix plus douce. « Zoey ne va pas tarder, j’aime autant l’idée qu’elle soit pas au courant de notre petit accord. » Histoire de la faire tourner en bourrique ? Un peu. « Alors je vous retiens pas plus longtemps. Bonne soirée à vous. » Et je reste de longues secondes à fixer la porte une fois qu’elle l’a franchie, perdant mon sourire avant de me frotter le visage à deux mains. « Je pensais pas dire ça un jour mais bordel Moira, tu me manques… » Et je suis conscient que ça va pas aller en s’arrangeant.

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