I’ll fix what I've broken

21/12/2022

I’ll fix what I've broken
@Dani Duarte | septembre 2025,
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La douleur est trop forte parfois. Le tient éveillé des heures, le pousse dans le Metaworld plutôt que dans la vie réelle. Là bas il peut oublier. Là bas il peut se concentrer sur autre chose que son coeur qui s'abîme à chaque battement, que son esprit qui ressasse sans cesse son avatar épouvanté, qui s’enfuit sans demander son reste. Et elle lui manque. Des mois sans la voir, sans lui parler, ni en vrai, ni dans le virtuel. Des mois à construire et déconstruire un argumentaire qui n’a de sens pour personne, pas même lui. Le voleur est incapable de gérer l’afflux d’émotions provoquées par ces sentiments inconnus et il s’enferme dans les deux seules choses qu’il connaît par coeur. Les vols et les mondes virtuels qui l’accueillent sans lui poser de questions.

Leur construct à eux reste en chantier, visité une fois par jour si ce n’est plus par Lupin qui s’évertue à espérer la croiser par hasard. Seulement ça n’arrive pas. Jamais. Alors des fois il prend son courage à deux mains et il s’aventure vers la boutique. Pour ne récolter que des regards noirs quand elle l’aperçoit ou des coups de couteaux en plus quand il reste planqué, à se demander ce qu’il pourrait faire pour se faire pardonner. Aujourd’hui pourtant il s’aventure vers d’autres cieux, tente le tout pour le tout alors que des ailes semblent le pousser vers elle. L’autre jour il a suivi sa silhouette, machinalement, comme pour en apprendre un peu plus sur elle. Comportement de stalker dont il n’a pas conscience, il l’a vu entrer chez elle et utilise cette information à son avantage.

Sur son palier, il hésite. Hésite à frapper. Hésite à entrer. Craint de se faire rejeter s’il ose signaler sa présence en amont. Ce n’est probablement pas correct de s’inviter ainsi chez elle mais alors qu’il a encore assez de courage dans les veines, il n’est pas certain de pouvoir le retrouver ensuite. Pas avant longtemps probablement. C’est maintenant ou jamais. Et il décide que c’est maintenant et d’utiliser sa mutation pour s’incruster chez elle. Corps qui passe la porte sans l’ouvrir et il signale aussitôt sa présence pour ne pas se faire attaquer sauvagement. C’est moi, c’est Archie, je te veux aucun mal… Pour n’être accueilli que par le silence d’abord. Et puis un animal à plumes qui file se cacher plutôt que de l’attaquer. Dani? Le silence encore et puis le prénom répété par le piaf d’une voix faible, qui lui indique une distance raisonnable entre eux. Et un soupir finalement alors qu’il s’écroule dans le canapé, les mots s'entremêlant dans son esprit. Mais qu’est ce que je fous là? Les hésitations reviennent mais il s’efforce de garder son séant sur les coussins, quand l’impatience le bouffe lentement…

Le temps s’étire et il ignore combien de minutes s’écoulent avant que la serrure ne se fasse entendre, puis la porte, puis l’oiseau qui se précipite en hurlant à l’intrus… et puis la face de Dani qui se dessine bientôt. Son coeur loupe un battement. Plusieurs même quand il se perd dans la contemplation. Il a envie de s’enfoncer sous terre, de disparaître dans ce plancher pour rencontrer les voisins du dessous. Seulement il reste là, toujours bien décidé à garder ses fesses sur le canapé. Incapable de se lever, incapable de lui sourire poliment aussi. Tout ce qu’il peut faire, c’est baragouiner quelque chose d’incompréhensible. Avant d’enfin réussir à articuler un peu. Repars pas s’il te plaît. Il craint… De la voir refermer la porte aussi sec, de la voir repartir jusqu’à être sûre qu’il n’est plus dans le coin. Il a peur de la voir s’enfuir plus qu’il ne craint sa colère. Je peux te parler? Et la question semble stupide alors qu’il s’est incrusté, alors qu’il est entré dans cet appartement qui n’est pas le sien, qu’il a envahi son intimité. Seul endroit qui ne portait pas sa présence jusque là. Une grimace vient bientôt sur son visage, il ne sait pas comment amener le sujet sans passer pour un balourd. Maladresses qu’il n’arrive pas à exprimer en dehors de ce regard désolé, qui ne ressemble en rien à ce qu’elle a pu connaître jusque là. L’acte Archer disparu, pour ne laisser que le gamin incapable de présenter ses excuses comme il le devrait.

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17/12/2022

I’LL FIX WHAT I'VE BROKEN

Nos idées se troublent. Mais le corps se rappelle. Est-ce que tu te rappelles ? Qu’est-ce que ça veut dire d’être ensemble Si on n’est pas ensemble ? Est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? Je voudrais partir maintenant Te retrouver. Tu me manques tellement. (Aliocha Schneider) (icons. muxisium

Ouvrir une porte d’entrée, c’est anodin. On insère la clé dans la serrure. On la tourne jusqu’à déverrouiller le mécanisme. On actionne la poignée. Et on retrouve la chaleur de son chez soi. Son odeur. Ses affaires. Sa lumière. Sa décoration. Son ambiance. Un cocon dans lequel on se sent bien. Quand on a de la chance. Un endroit réconfortant dans lequel se réfugier quand tout va mal. Quand on a de la chance. Un espace sécurisant, rassurant dans lequel rien ne peut t’atteindre. Quand on a de la chance. Dani a cette chance. Leur appartement, c’est l’espace qu’elle préfère sur cette planète. Quoi qu’il arrive, elle y trouvera du réconfort. Dans les bras de Cory ou dans une pizza. Quoi qu’il arrive, elle aura une épaule sur laquelle pleurer. Mais ce jour-là, son monde bascule quand elle ouvre la poignée. Accueillie par un Pirate en panique. Dani n’a pas le temps de comprendre. Elle le voit. Lui. Archie. Sur leur canapé. Il ne prend pas la peine de se lever. À quoi bon ? Ce serait étonnant. Fidèle à lui-même. Il n’a pas changé. Toujours ces iris capables de transpercer l’âme de n’importe qui. Toujours ces cheveux parfaitement coiffés. Toujours ces traits tirés qui ne lâchent que rarement des sourires, des rires. Fidèle à lui. Et elle, elle reste bloquée à le regarder. L'appartement est d'un coup moins rassurant, moins sécurisant. Il est devenu hostile.

Instant figé. Le temps d’un battement de cœur, elle oublie. Les larmes versées des semaines plus tôt. La douleur causée par ses mensonges. La confiance brisée par la trahison. Le temps d’un battement de cœur, elle oublie. Elle ne pense qu’aux sentiments naissant à son égard. Les rires partagés, les gestes virtuels, les moments passés. Elle se rappelle ce qu'ils auraient pu vivre ensemble. Puis, un nouveau battement. Et c’est le déchirement. Tout revient. Vague qui l’emporte, la bouscule, l’ensevelit. Elle se noie dans les souvenirs autrefois heureux, aujourd’hui douloureux. Pas en arrière. Il faut fuir. Son cerveau le lui crie. Fuir pour ne pas pardonner. Fuir pour ne pas tomber amoureuse. Fuir pour sa survie. Mais Archie la rattrape de ses mots. S’il te plaît. Elle porte le regard sur lui. Sans savoir ce qu’il lui veut. Il lui a déjà tout pris. “Qu’est-ce que tu fais là ?” Il n’y a plus rien à rattraper. Tout à jeter. Il lui a déjà arraché le cœur. Il lui a enlevé sa confiance. Il ne peut plus rien lui prendre. Il ne peut plus rien réparer. C’est fini. C’est la peine qui anime ses lèvres, qui hante ses mots. C’est la peine qui plombe ses sourcils, qui envahit ses yeux. Ça lui fait mal de le voir ici. Chez elle. Chez eux. Dans leur antre où la joie réside, où elle se sent en sécurité, où rien ni personne ne peut la blesser. Sauf ce soir. Sauf maintenant. Archie y est entré. Il a fait de ce lieu son environnement pendant leur absence. Il s’est approprié sa vie comme il s’est approprié son cœur. Sa cruauté n’a pas de limites.

Il veut parler. Parler.
Il n’y a plus rien à dire. Le mal est fait. La plaie est encore en train de cicatriser. Ou pas. Dani pensait être mieux armée pour le jour de leurs retrouvailles. Elle s’imaginait plus forte, plus solide. Elle se projetait déjà dans un mutisme et une ignorance nécessaires. Elle se trompait. Elle est encore la gamine heurtée quelques mois plus tôt, le myocarde à l’agonie. Elle n’a pas appris. Elle n’a pas grandi. Elle se gratte le crâne, cherche une échappatoire. Il n’y en a pas. Elle ne peut que planter ses yeux dans ceux d’Archie. Pas en avant afin d’entrer dans l’appartement. Dani est chez elle. Il est l’intrus. Il faut qu’elle s’en rappelle. “Non, Archie. Je n’ai pas envie de te parler ou de te voir ou… ou même de t’écouter.” Jamais. Plus jamais. Fini la période où elle buvait ses mots. Fini les fois où elle encaissait ses piques. La colère revient, afflue jusqu’à ses muscles, ses iris, ses traits, ses lèvres. Agacée de le voir ici, sans permission. Exaspérée qu’il pense pouvoir obtenir quoi que ce soit d’elle. Énervée qu’il puisse penser pouvoir lui parler. Tout ça en la suppliant, en lui offrant son regard désolé. Ça ne marche pas. Ça ne marche plus. “Si c’est Lewis qui t’a fait croire ça, il se trompe et toi aussi.” Pour qu’il y ait du bonheur, il faut des malheurs. Pour qu’il y ait de la joie, il faut de la tristesse. C’est qu’on lui a dit à l’enterrement de son frère. Sûrement pour la réconforter. Ça n’a jamais eu cet effet. Si c’est ça la tristesse, Dani n’en veut pas. Plutôt mourir malheureuse que de vivre dans la douleur.

Le menton se dresse, barrière levée autour de ses sentiments. Il ne lui fera plus de mal. Elle ne lui en laissera plus le droit. Plus jamais. “Tu n’as rien à faire ici.” Pas le bienvenu. Elle se décale de l’embrasure et l’invite d’un geste de la main à sortir de l’appartement. Dani ne le regarde même pas. L’intrus mis à la porte. Pour ne plus souffrir de sa présence. “Je vais appeler la police si tu ne pars pas tout de suite.” Dernier avertissement. Elle n’aura pas peur de le faire. Une personne est entrée par effraction chez elle. C’est suffisant pour les convaincre de se déplacer au plus vite. Bien plus convainquant que d'avouer avoir laissé quelqu'un lui voler son coeur.

@Archer Williams

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21/12/2022

I’ll fix what I've broken
@Dani Duarte | septembre 2025,
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L’attaque le touche plus qu’il ne veut bien le montrer. Qu’est-ce que tu fais là… Une question qu’il s’est posée maintes fois et dont il ne connaît pas la réponse. C’est probablement inutile, qu’il soit là, sur son canapé à chercher son pardon quand il ne sait pas comment le formuler, quand il ignore même ce qu’il doit se faire pardonner. Ses offenses sont peu claires et s’il sait qu’il aurait du lui dire aussitôt qui il était en vrai, c’est bien la seule chose dont il est certain. Le reste. Le reste est un flou qu’il ne parvient pas à démêler. Alors il la fixe, regarde ses traits un sourire aux lèvres. Discret. Pour qu’elle ne le voit pas. Seulement l’avoir sous les yeux, si près, à quelque chose de ravissant. Il avait presque oublié la douceur de ses traits, à ne l’observer que de loin. Et puis finalement il détourne le regard. Attrape le sol plutôt pour ne pas la laisser voir à quel point il est troublé.

Mais… Il relève la tête, tente de répondre quand les mots s’étranglent une voix de plus dans sa gorge, qui les garde prisonniers. Incapable de répliquer alors il l’écoute en silence mentionner son frère, le sommer de partir et il se lève, les pattes tremblantes. Son poids comme un fardeau, il traîne un pied après l’autre jusqu’à se retrouver à sa hauteur, mais ne quitte pas les lieux. pas encore. Pas comme ça alors qu’il a enfin réussi à trouver le courage de se pointer. Lew n’a rien à voir avec ma présence ici. Sa voix est douce, il n’est pas certain de l’avoir déjà utilisé en sa présence. Presque un murmure quand il peine à prononcer les mots à voix haute. Handicapé par ses propres limites, il peine à s’exprimer ce qui est bien dommage puisqu’il est là pour réclamer un pardon qu’elle ne semble pas décider à lui offrir.

Seulement lui n’est pas décidé à partir. Il préfère rester là, bien campé sur ses deux pieds, persuadé qu’il laissera la police le prendre plutôt que de fuir une fois encore. Appelle la police si tu veux, elle m’emmènera, mais je ne partirais pas avant de t’avoir présenté des excuses, de m’être expliqué. Enfin… Si tant est que je puisse m’expliquer puisque je ne suis pas certain de comprendre moi même ce qu’il s’est passé. Une sincérité dont elle n’a pas l’habitude, une parole qui se veut claire quand son esprit est toujours trop embrumé.

Impossible de faire le tri entre tout ce qui l’assaille alors il décide de ne pas le faire. Tu crois que je me suis fait passer pour quelqu’un d’autre dans le métaworld pour te faire du mal? Lupin est plus proche de ce que je suis que n’importe qui. Parce que dans le métaworld, on ne peut pas me juger, on ne peut pas me faire du mal, on ne peut pas me dire que je suis un meurtrier, on ne peut pas me dire que je ne devrais pas être comme ça. Lupin c’est moi. Le vrai moi. Celui que personne ne connaît. Et toi. Toi tu aimais bien passer du temps avec lui. Mais tu n’aimais pas passer du temps avec moi. Il laisse sous silence les attitudes détestables qu’il a toujours eu avec elle. Mécanisme de défense dont elle n’a pas encore conscience. Alors je t’ai laissé Lupin. Sans te donner le fardeau d’Archer. Parce que je suis incapable d’être Lupin dans la vraie vie. Et pour l’instant, il ne lâche aucune excuse. Se contente de balancer tout ce qu’il a dans le front, sans ordre, sans malice non plus. Juste des propos sans filtre qu’il balance tant qu’il le peut.
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17/12/2022

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Nos idées se troublent. Mais le corps se rappelle. Est-ce que tu te rappelles ? Qu’est-ce que ça veut dire d’être ensemble Si on n’est pas ensemble ? Est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? Je voudrais partir maintenant Te retrouver. Tu me manques tellement. (Aliocha Schneider) (icons. muxisium

Mais quoi ? La suite de ses protestations se meurt. Étouffée par l’ordre de partir. Pas grave. Dani ne veut pas en connaître la suite. Parce qu’il cherchera à se défiler. Parce qu’il se trouvera des dizaines d’excuses. C’est toujours ainsi avec ceux qui manipulent et font du mal. Ils se font pardonner et recommencent encore après. En se dressant en hommes blessés, malheureux. Ça ne marchera pas. Stupide une fois, pas stupide deux fois. Dani a appris la leçon. Archie doit donc partir. Immédiatement. Menace de la police balancée pour encourager davantage l’intrus. C’est lent. C’est silencieux. Il tarde à rejoindre la porte. Il semble écrasé par un poids qui pèse sur ses épaules, sur ses pas. Dani pourrait presque le voir. Elle le connaît, ce poids. Elle porte le même. Alors, elle ne s’en émeut pas. Elle y voit juste là une comédie destinée à l’amadouer. Ça non, ça ne fonctionnera pas. Il s’arrête là. Si près. Si loin. Obligée de lever les yeux pour le regarder. Sous son regard, elle ne respire plus. Elle se fige. Se rappelle pourquoi elle le trouvait attirant. Son charisme. Son magnétisme. Ses traits. Ses yeux. Des airs parfaits derrière lesquels se cache la cruauté. Il lui a manqué. Et ça fait terriblement mal de s’en rendre compte.

Elle doit respirer, Dani. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Elle ne peut s’évanouir là, faute d’oxygène. Ce serait terrible. Elle se concentre sur sa respiration, garde une oreille sur les propos d’Archie. Il veut s’excuser. Il veut s’expliquer. Il joue l’innocent. Victime de la situation. Soi-disant aussi perdu, quand il s’agit de son piège, de son mensonge. Elle secoue la tête, rajoute ses phrases à tous les griefs d’Archie déjà enregistrés. Il ne fait qu’attiser davantage la colère. Il ne fait que chatouiller la patience. Jusqu’à ce qu’il ose dire qu’elle aimait passer du temps avec Lupin, pas avec le vrai lui. La phrase pourrait faire fondre des cœurs. Elle pourrait arracher des larmes. Elle pourrait exiger des pardons. Pas à Dani. Chez elle, ça explose. “Je rêve ! Ça va être de ma faute, maintenant !” Pardon de ne pas avoir su trouver l’amour dans ses remarques ironiques. Pardon de ne pas avoir été capable d’apprécier ce connard de première. Pardon de ne pas avoir vu la gentillesse derrière ses propos détestables. Pardon de ne pas avoir su lire à travers ses yeux foudroyants. Évidemment que c’est de la faute de Dani, voyons, si elle préférait sa version virtuelle. Ce n’est pas fini. Archer a fait une bonne action. C’est ça son explication. Il lui a fait cadeau de Lupin, lui a épargné la présence d’Archie. Quel cadeau. Quel foutage de gueule, ouais. Ça atteint des sommets.

La porte est claquée, refermée. Elle ponctue la phrase d’Archie. Dans les faits, on dirait qu'elle tolère sa présence et repousse le moment où il devra partir. Mais Dani le fait pour Pirate, pour ne pas qu’il s’enfuit dans le couloir. C’est ce qu’elle se répète. C’est ce qu’elle s’assure. Pourtant, ça laisse une raison à Archie de rester plus longtemps. Le téléphone n’est pas sorti. Le numéro de la police n’est pas composé. Ils sont juste eux deux. À s’affronter pour une histoire qui a fait des dégâts. Ils font le constat de ce qui a merdé, de ce qui a blessé. Et ça énerve. Ça énerve parce qu’il pense que c’est aussi facile que ça. Ça énerve parce qu’il se dit que cette explication suffira à apaiser les maux et à retrouver une proximité avec elle. Ça énerve tellement. “Wow. C’est ça l’excuse que tu as préparée depuis tout ce temps ?” L’acidité recouvre ses mots, souligne ses intonations. Il y a un peu de moquerie douloureuse, un peu de rancœur piquante. “Ben t’sais quoi ? Tu as bien fait de ne jamais rentrer dans la boutique toutes ces fois où tu es venu !” Toutes ces fois où elle le captait en train de regarder dans le magasin. Toutes ces fois où il est resté là plusieurs minutes. Dani n’a jamais su combien de temps il restait. Peu importe. Des provocations, voilà ce que c’était. À venir lui infliger son regard triste à travers la vitrine, alors qu’il est responsable de cette situation. Pas à lui d’être malheureux. Il n'a pas le droit. Il l'a perdu quand il a décidé de lui mentir. “Et t’aurais mieux fait de ne pas te pointer ici.” Par elle ne sait quel miracle, il est chez eux. Il s’est infiltré dans leur antre. Pour ça ?

“Si tu es incapable d’être Lupin, alors qu’est-ce que tu fous chez moi, hein ?!” Une perte de temps, s’il croit que ça suffira. S’il pense qu’elle se laissera berner. Ça en est presque vexant. En fait, ça l’est totalement. Dani n’est pas si crédule, pas si naïve. Elle voit les conneries quand elles sont en face d’elle. Et là, elle en voit une grosse. Il ne la manipulera pas aussi simplement. Pas une nouvelle fois. “Ça sert à quoi tout ça ? Tu viens juste me dire que c’est une illusion ? Que je ne pourrais jamais échanger en vrai avec lui ? Que je dois me contenter d’Archie le Connard parce qu’Archie le Gentil est seulement dans le Metaworld ?” Son excuse ne tient pas la route. Pas un seul petit instant. “Merde !” Elle a un rire jaune. Si bref. Si amer. “Tu te rends compte à quel point c’est tordu ce que tu dis ?” Deux personnalités, dont une non-assumée qui prendrait vie dans le Metaworld. Dont elle a été la victime. Bien sûr. Qu’est-ce qui empêche Archie de s’assumer dans la vraie vie ? À part son snobisme, sa prétentieux, son acidité à toute épreuve ?

Le menton se redresse, les yeux se font plus noirs encore, les épaules sont rejetées en arrière. Elle croise les bras sur sa poitrine, Dani. Protège ce qu’elle a de plus précieux en elle quand il serait si facile à Archie de lui faire mal. Encore. “Qu’est-ce que tu attends de moi, Archie, hein ? Dis-moi ! Parce que là, je suis perdue ! Tu viens me briser le cœur une deuxième fois ? C’est ça ?!” Une fraction de seconde et elle réalise l’aveu. La confession de sa souffrance, du pouvoir qu’il a sur elle. Une fraction de seconde et elle rebondit. La détermination d’en découdre dressée en bouclier. “Et ne réponds pas que je dois te faire confiance. S’il te plaît.” Qu’il leur épargne ça. Le ton est moins incisif, moins tranché. Plomb dans l’aile de celle qui tente de s'envoler pour sa liberté, pour sa survie. Elle vient de montrer à l’ennemi sa faiblesse. Elle vient de lui offrir l’opportunité de l’achever.

@Archer Williams

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21/12/2022

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@Dani Duarte | septembre 2025,
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La porte claque, le bruit résonne contre ses tympans et il lâche une exhalation douloureuse. Tout cet air qu’il ne parvient pas à évacuer correctement mais qui finit par s’échapper tout de même. Silence qui l’entoure juste après, assourdissant mais qui le soulage un peu. Dani le laisse parler. Probablement pas longtemps, elle perdra patience avant qu’il ne parvienne à réellement lui expliquer ce qu’il dissimule si ardemment. Bien sûr que non ce n’est pas de ta faute. S’il n’a pas le droit d’être agacé, il ressent comment cette pointe de colère parasite qui vient perturber un peu plus ses pensées déjà hasardeuses. La vendeuse s’acharne à le comprendre de travers, comme pour ne lui laisser aucune chance. Il le mérite mais s’en énerve tout de même tant il a déjà du mal à s’exprimer face à elle.

Barrières abaissées juste assez pour lui permettre d’être lui afin de pouvoir s’expliquer, mécanisme de défense qui veut pourtant se remettre en place à mesure qu’elle démonte ses arguments. Chaque mot qu’elle balance appuie sur son palpitant et il prend sur lui pour ne pas s’enfuir en courant. Maintenant qu’elle a fermé la porte, il ne tient qu’à lui de rester entre ces murs. Même si c’est difficile. Même si ça lui semble impossible. Je n’ai pas préparé d’excuses en fait. Je n’ai pas d’excuses, juste des explications. Trou qu’il creuse encore plus, dans lequel il va finir par s’enterrer à force de propos qui n’ont de sens que pour lui. La belle veut des excuses, pas des explications. Seulement il est incapable de l’entendre à cet instant. Tourné vers lui même plutôt que vers elle, comme à son habitude, ce ne sont que ses tourments qu’il écoute plutôt que sa complainte. Elle veut des excuses… et il ne lui offre que ses stupides explications. Mieux fait de ne pas te pointer ici… Seulement il en a besoin. Il voudrait le lui crier mais prend soudain conscience de l’incorrection. Il est chez elle. Dans son antre, dans son coin qui devrait être rassurant. Et il est là, en intrus, en s’imposant, à briser chaque once de confiance qu’elle a pu créer en ces lieux.

Et l’homme reste là, toujours sans considérer ses sentiments. Pas vraiment. Même s’il le prétend. Il s’imagine être là pour elle, pour l’aider à le comprendre, quand il est là pour lui, uniquement pour lui, pour ne plus se sentir aussi mal qu’il n’est. encore une fois. Et il lève la tête si vite qu’il étire un peu trop les muscles de son cou. C’est douloureux, mais pas autant que l’aveu qu’il n’est pas certain d’avoir réellement entendu. Son coeur brisé… une fois encore? Inconscient jusque là d’avoir eu un tel impact sur elle, il sent son palpitant s’affoler encore plus. Une course effrénée, rapidement assimilée à une panique, à laquelle il ne sait pas répondre. Je… Hein? Filtre dégagés pour qu’il ne reste plus que le gamin, incapable d’assimiler ce qu’il se passe réellement. Dani est là, devant lui, furieuse et lui est là, perdu. Les mots au bord des lèvres qui ne veulent pas sortir. Les doigts ankylosés à force de les retenir quand il voudrait attraper les siens.

Et son regard attrape le sien de nouveau et les vannes s’ouvrent enfin. Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que je veux de toi et je ne sais pas pourquoi je suis là. Je croyais que j’étais là pour t’expliquer pourquoi je ne t’ai pas dit qui j’étais, mais en fait je ne sais pas. La vérité dans un coin, encore dissimulée parce qu’il refuse de se rendre ridicule devant elle, mais même incapable de comprendre ses sentiments, il comprend à l’instant que s’il se tait, il la perdra. Pour toujours. Et Kaboom ne reviendra jamais. Et Lupin ne sera jamais plus avec elle. Et leur construct se perdra dans les lignes de codes. L’humain réel n’est pas encore dans l’équation, Archie ne sait pas encore que c’est lui qui veut la garder, mais c’est pourtant lui qui prend possession de cette conversation. Je voulais que tu me détestes. Quand on se voyait chez Ana, quand on se croisait. Je voulais que tu me détestes bien avant que je ne sache qui était Kaboom. Soupir quand il ne pense pas faire sens.

Des problèmes qui n’ont d’explications que dans son crâne probablement dérangé. Et puis je me suis rendue compte que tu étais Kaboom. J’aurais probablement du te le dire là. Qui j’étais. Mais tu aimais bien Lupin et c’était agréable. Ce n’était pas pour de vrai. Juste deux personnages dans le Metaworld. Je n’avais pas besoin que tu me détestes là bas. Il explique mais reste flou, c’est difficile pour lui d’expliquer les vraies raisons pour le rejeter et pourtant le courage est trouvé. Au final, c’est plus facile si tu me détestes parce que comme ça tu ne peux pas m’aimer. Et si tu ne m’aimes pas, je ne peux pas t’aimer. Et si je ne t’aime pas, tu ne peux pas me faire du mal. Et la bombe est finalement lâchée. Ce sont des problèmes qui ne regardent que lui mais qu’il lui a imposé, lui offrant la face détestable de l’homme qu’il sait être pour ne pas la laisser lui faire de mal. Egoïste impénitent qui lui balance tout ça dans un soupir mais le poids sur son coeur, sur ses épaules, ne s’est pas allégé. Loin de là. Il a plutôt l’impression d’avoir encore ajouté des kilos sur son âme. Et ce n’est pas l’effet qu’il avait recherché en venant. Il voulait se libérer de la chape qui l’entoure et pourtant elle s’est encore resserrée…
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17/12/2022

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Nos idées se troublent. Mais le corps se rappelle. Est-ce que tu te rappelles ? Qu’est-ce que ça veut dire d’être ensemble Si on n’est pas ensemble ? Est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? Je voudrais partir maintenant Te retrouver. Tu me manques tellement. (Aliocha Schneider) (icons. muxisium

Archie est un mystère. Un trompe-l’œil. Peint sur un mur. Donnant l’impression d’un être en 3D, dont on pourrait faire le tour, dont on pourrait sentir le souffle, dont on pourrait toucher l’épiderme. Illusion totale. Il n’est qu’une façade. Il cache tout. Tout ce qu’il y a à cacher et bien plus encore. Des secrets insoupçonnés rangés derrière ses traits, sous sa peau. Pour les découvrir, pas de petite porte camouflée, dérobée. Pas de passage secret à découvrir. Il faut casser ce trompe-l’oeil à coup de massue. Il faut entrer par la force, dans l’espoir que la vérité ne se tapira pas dans l’ombre. Dani ne veut pas faire cet effort. Et elle lui en veut. Bêtement. De ne pas être capable de s’exprimer. De ne pas être à la hauteur de la confiance brisée. Ça l’énerve de le voir tomber de haut. Comme s’il n’avait pas conscience de ce qu’il avait fait. Comme s’il n’avait pas réalisé la confiance placée entre ses mains, le cœur offert à ses bons soins. La colère durcit sous son étonnement. La colère grandit sous ses phrases.

Il ne sait pas. Elle a un sourire forcé, mécontent. Un souffle agacé s’échappe de ses narines. Il ne sait pas. Elle ne sait pas non plus. Son intrusion est une perte de temps. Sauf si l’objectif est de causer des dégâts. Encore. Découvrir dans le Metaworld qui il est une chose. Le voir dans son appartement, en face d’elle, en est une autre. Elle sent que ça éveille des choses qu’elle aurait préféré ne jamais ressentir. Il voulait qu’elle le déteste. C’est réussi. Elle le déteste. Pas parce qu’il s’est comporté en connard. Pas parce qu’il a toujours été hautain avec elle. Non, ça, tout ça, ça a échoué. Elle le déteste parce qu’il a blessé la confiance qu’elle était prête à lui offrir. Et c’est probablement pire. Non. Erreur. Ce qui est pire, c’est ce qu’il dit ensuite. Aveu d'une relation virtuelle agréable, aussitôt balayé par cette simple phrase. Pas pour de vrai. C’était donc cela, leur relation dans le Metaworld ? Du faux. Du factice. Une simple histoire qu’ils se racontaient. Elle hausse les sourcils, hoche la tête. Okay. Elle accuse le coup. Elle pensait qu’il ne pourrait plus lui faire mal. Il vient de lui prouver le contraire. Archie : 2. Dani : 0.

Faible. Elle l’est. Elle se laisse faire. Ballottée par les propos d’Archie. Jetée d’un côté et de l’autre. Naviguant à l’aveugle entre colère et tristesse. Il n’y a que la colère qui la tient hors de l’eau. Que la colère pour survivre. Que la colère pour le toucher, l’abîmer. Que la colère pour la sauver de son myocarde qui se pince, qui se contracte. Il lutte pour aimer, quand le cerveau lutte pour détester. Archie l’achève avec sa réflexion. Une logique tordue, aussi tordue que lui. Une logique effarante. “Tu es vraiment con, Archie.” C’est tout ce qu’elle trouve à dire. Y aurait presque un peu d’attendrissement à travers l’insulte. Une simple accalmie, le temps de reprendre des forces. “T’as sincèrement cru que ça allait marcher ?!” Il est naïf. Tellement naïf. Et ça la rend folle. Elle oublie les explications de Lewis. Plutôt elle les a bien en tête. Consciente qu’il rejette l’affection, qu’il fait ça avec tout le monde. Mais c’est fini de blesser pour être seul. C’est fini d’avoir peur d’aimer. Il ne peut plus continuer à agir ainsi, en toute impunité. Les autres acceptent peut-être. Pas elle. “On ne repousse pas les gens en étant détestable. On les fuit. On les évite. On arrête de les voir ! Ça, ça marche !” On évite de prolonger les relations. On épargne les sentiments de l’autre. On tue tout espoir. Parce que sinon ça n’empêche pas l’attachement de se faire. Parce que l’amour grandit quand même. “Et tu ne peux pas décider tout seul dans ton coin qu’on ne doit pas t’aimer parce que t’as peur d’être blessé.” Il s’interdit d’avoir des gens qui comptent pour lui. Il s’interdit d’être important pour les autres. Il s’interdit tout et ne s’autorise qu’une solitude pesante. Elle écarte les bras, fulmine de devoir lui rappeler des faits aussi basiques. À lui. Alors qu’il est déjà trop tard pour revenir en arrière. “Oui, aimer, ça fait mal. Oui, aimer, ça fait peur. Mais c’est la vie !” Elle s’agace, elle s’emporte. La vérité, c’est qu’il a laissé les gens l’aimer. La vérité, c’est qu’il blesse ceux qui l’aiment. Retournant la malédiction contre les autres.

Elle ne le lâche pas des yeux. Lui balance d’un regard toute sa douleur. Faut qu’il comprenne. Index levé vers lui pour accompagner les paroles. “Il n’est pas question que de toi et de tes sentiments.” Les reproches pleuvent sur lui. Il se protège. Il éloigne. Il s’effraie. Lui. Lui. Lui. Il oublie qu’il faut être deux pour qu’une relation se lie ou ne se lie pas. Il oublie qu’il n’est pas le seul à décider. “Moi aussi, je prends le risque d’être blessée en t’aimant !” C’est pour cela qu’elle est là. À souffrir de le voir chez elle. À s’emporter face à son comportement. À accepter d’être abîmée davantage par cette conversation. Elle s’éloigne d’un pas. De l’air. Il lui faut de l’air. Et Pirate. Où est pirate ? Elle ne le trouve pas. Elle a besoin de sa présence. Le seul être familier et bienveillant à portée de main. Absent. Disparu. Elle abandonne l’idée. Il doit se cacher loin des préoccupations humaines. Il a raison. Mais Dani se retrouve seule à affronter la raison de son malheur. “Tu fais du mal aux gens en ne voulant pas être aimé, Archie, et ce n’est pas okay.” Qu’il le sache. Qu’il l’enregistre. Qu’il ne l’oublie plus jamais. Ç’en est fini de semer le mal autour de lui afin de se défendre contre l’attention extérieure. “J'suis même pas sûre que tu t'en rendes compte.” Summum de l’égoïsme atteint quand la souffrance des autres est à peine perçue. Quand elle aveugle tout pour ne laisser entrevoir que ses propres sentiments.

“Mais continue comme ça et je te garantis que tu auras réussi ton coup à la perfection.” Elle le met au défi. Qu’il continue à lui faire mal. Qu’il continue à la rejeter. Qu’il continue de fuir. Il lui rend service. Il lui offre une raison de s’énerver, de le maudire, de l’effacer de sa vie. Sans cela, elle ne sera pas capable de le faire. Pour l’heure, persiste une étincelle. Prête à enflammer le myocarde, à le réchauffer, à lui offrir l’espoir. “Pour moi, le Metaworld, c’était pour de vrai. Ça comptait. Ce n’était pas qu’un jeu stupide entre deux personnages.” La colère s’essouffle, s’apaise. Il n’y a plus que le chagrin du désespoir, de l’incompréhension. Elle lui a posé la question tout à l’heure, mais, elle, qu’est-ce qu’elle attend de lui ? Maintenant qu’elle sait. Maintenant qu’il est là. Elle lui fait la leçon avec ses grands airs, mais quel risque prend-elle, elle ? À garder son myocarde jalousement. À le placer dans un coffre loin de ses griffes. La réponse, elle l’a. Elle n’attend plus rien de lui. Il en a trop fait ou pas assez. Et faire confiance à une personne qui a trop peur de la tendresse des autres, elle ne peut pas. Dani s’y refuse. C’est trop lui demander. C’est trop espérer d’elle.

@Archer Williams

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21/12/2022

I’ll fix what I've broken
@Dani Duarte | septembre 2025,
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Il est si aisé de prononcer ces quelques mots. Je suis désolé. Pourtant impossibles entre les lèvres du voleur. De simples excuses pourraient arranger et détendre l’atmosphère qui semble se densifier à mesure des secondes qui s’écoulent. Comme la chape de plomb qui entoure son cœur. Les battements semblent si douloureux qu’il peine à exhaler. L’air semble agressif plutôt que salvateur mais il tente de conserver un air égal. Pour ne pas sombrer devant elle. Fierté déplacée qui se fait de fer pour protéger encore un peu les barrières qui l’entourent. Et puis l’insulte fuse, grince contre ses tympans et ses yeux agrippent les siens. Prunelles contre prunelles pour bien prendre conscience de ce qu’elle est en train de dire, pour ne pas perdre la moindre once de concentration qu’il peut encore avoir quelque part. Oui… Question rhétorique à laquelle il répond bêtement, automatiquement, pour justifier un peu ses actes. Il y croyait et ne s’y serait jamais aventuré dans le cas contraire.

La belle s’enflamme et il ne peut s’empêcher un petit sourire en coin qu’il tente de dissimuler aussitôt qu’il s’en rend compte. Furieuse contre lui et l’effet inverse se produit. Ce n’est plus la fuite qu’il envisage mais plutôt de s’installer et rester pour toujours près d’elle. Seulement ce n’est pas possible. Ca ne peut être possible. Parce qu’elle lui rappelle pourquoi il la veut si loin de lui. Tous ces arguments qu’elle balance pour le convaincre de sa bêtise, il ne les prend que comme une affirmation. C’est exactement ça. La repousser pour ne pas souffrir, pour ne pas s’attacher, pour ne pas la laisser s’attacher. Seulement il a été trop gentil dans le Metaworld et même dans la vraie vie, il a su se montrer attachant. Suffisamment pour qu’elle s’entache de sentiments. Ca aurait pu marcher si tu ne traînais pas si souvent chez Ana. Il bougonne un peu dans sa barbe, sans prendre conscience de l’accabler d’un reproche quand il est censé montrer patte blanche. Comment se faire pardonner en ne pouvant s’empêcher ce genre de remarques stupides?

Question qui le frappe et le pousse à conserver le silence par la suite. Pas bien longtemps pourtant. Tu comprends tout de travers. Enfin pas tout. Certains trucs. Il râle encore un peu dans sa barbe, un peu rageur de devoir encore réfléchir à une explication quand il manque déjà de mots. Quand je disais que le Metaworld c’était pas pour de vrai. C’est que j’avais l’impression que là-bas, je ne pourrais jamais avoir mal. Pour ce que ça a marché. Et il marmonne encore en conclusion, toujours un peu dépité du départ précipité de kaboom, tant de temps auparavant.

Et puis finalement il prend une grande inspiration. Tant d’air qu’il sent un peu sa tête tourner mais il craint de ne pas terminer sa phrase s’il s’autorise à respirer. Mais comment t’as réussi à m’aimer? C’est pas possible. C’est Lupin que t'aimais je suppose et t’es autant en colère parce que moi, tu ne m’aimes pas. Tu pensais probablement que la personne derrière Lupin était géniale. Spoiler alerte, c’est pas le cas. J’ai jamais eu l’intention de te faire savoir que j’étais Lupin… si ça peut t’aider à te sentir mieux…

Il hausse les épaules, peu conscient de se rendre de la portée de ses mots, ni de leur stupidité. Imbécile sans manière sociale, qui finit par faire du mal en se pensant trop désagréable pour être apprécié. Sourcils froncés, il met quelques secondes de plus avant de ramener son regard sur elle de nouveau. Quand il était trop difficile d’affronter les yeux douloureux qui lui font face, il avait baissé les yeux, mais cette fois il reprend son courage à deux mains, pour simplement tenter d’être moins idiot. Et pourquoi je devrais souffrir? C’est idiot. De se dire qu’on va aimer, être aimé, mais souffrir au passage. Je ne suis pas d’accord. C’est stupide. Il croise les bras au passage et commence à faire quelques pas, autant pour s’éloigner d’elle que pour éclaircir ses pensées noircies par tout ce dont il n’ose parler. Qu’est-ce que tu veux de moi Dani? Qu’est-ce que je peux faire pour que tu ne sois plus en colère et que tu puisses sourire comme d’habitude? Je veux pas que tu me pardonnes forcément, ça doit pas être facile, mais j’aimerais juste… Je sais pas moi… Que tu sois heureuse comme quand tu voyais Lupin avant… Il hausse les épaules encore une fois avant de ramener son regard vers la fenêtre la plus proche et s’y rapprocher pour regarder dehors. Le monde va un peu mieux quand toi tu souris. Et les mots lui échappent si vite qu’il met quelques secondes à comprendre ce qu’il vient de dire… et qu’il ne se retourne vers elle, presque épouvanté d’avoir laissé sa pensée s’échapper…
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17/12/2022

I’LL FIX WHAT I'VE BROKEN

Nos idées se troublent. Mais le corps se rappelle. Est-ce que tu te rappelles ? Qu’est-ce que ça veut dire d’être ensemble Si on n’est pas ensemble ? Est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? Je voudrais partir maintenant Te retrouver. Tu me manques tellement. (Aliocha Schneider) (icons. muxisium

La douleur de leur dernière rencontre s’exprime. irradie jusqu’à l’accalmie trouvée à travers ses propres mots. Apaisement de courte durée. Déjà soufflé par la réaction d’Archie. Il râle. Il tance. Il souffle sur des braises encore chaudes. La colère revient, encouragée par l'absence de remise en question d'Archie. La faute revient à Dani. De bout en bout. De sa fréquentation du Nevermore à sa compréhension de la situation. Typique. Elle souffle, lève les yeux vers le ciel. Fallait s’y attendre, pas vrai ? Il a toujours fait cela, blâmer les autres, tout leur reprocher. Tout pour ne pas se regarder en face et accepter ses torts. Tout pour ne pas assumer et faire tomber le masque parfait. Mais cette fois, il y a autre chose. Une vraie raison tapie quelque part. Une blessure, une peur. Celle d’avoir mal. Pas encore prêt à accepter que l’amour puisse heurter, parfois. Les mots de Lewis reviennent. Ceux sur leurs parents imparfaits. Et puis, ceux qui n’ont pas été prononcés afin de préserver Archie. Dans cette réticence à donner son affection, elle y voit leur ombre, leur empreinte. Ça appelle la tempérance, la patience.

Plein de bienveillance juste à temps pour supporter le déni qu'il fait de ses sentiments. Elle ne peut pas l'aimer, lui. Il s’en interroge. Ça tombe bien, elle aussi, elle s'interroge. Encore des difficultés à savoir comment elle a pu aimer Archie, quand le seul visage qu’il lui montrait était celui d’un connard. À part quelques fragments ici et là. Des bouts d’humanité dévoilés, éparses, peut-être même sans qu’il s’en aperçoive. Lorsqu’il s’inquiétait pour Ana. Lorsqu’il a sauvé Dani d’une guêpe. Des fragments toujours fugaces. Toujours passagers. À se demander si elle ne les a pas hallucinés. Maintenant, elle sait que non. “J’ai jamais eu l’intention de te faire savoir que j’étais Lupin… si ça peut t’aider à te sentir mieux…” Ça n’aide pas, non. C’est même pire de savoir qu’il aurait maintenu l’illusion, qu’il aurait continué cette double relation. À lui faire croire à cette haine omniprésente les yeux dans les yeux. À attendre d'être loin pour se montrer tel qu’il est. Elle encaisse. Obligée de remercier le hasard de les avoir menés jusqu’ici. Le regard d’Archie revient sur elle et Dani ne le lâche pas. Même si ce qu’elle y trouve lui démonte le cœur. “Et pourquoi je devrais souffrir? C’est idiot. De se dire qu’on va aimer, être aimé, mais souffrir au passage. Je ne suis pas d’accord. C’est stupide.” Elle a un sourire en coin, l’attendrissement au bord de lippes. Il fait un caprice, mais ce caprice-là est touchant. Il trahit le besoin vital de se protéger des autres. “Les gens aiment faire des trucs stupides.” Elle, elle aime faire des trucs stupides. Surtout si cela concerne Archie. Surtout si ça suppose se perdre à vie dans son regard.

Elle s’en rend compte à cet instant. Alors que le myocarde flanche, penche de plus en plus en faveur d’Archie. Déjà presque conquis à sa cause. Les échanges précédents n’existent plus. Seul compte cet instant dans lequel il se dévoile. Mais il se dérobe, il s’éloigne physiquement. Il marche dans cet appartement qui a accueilli les rires de Kaboom, qui a entendu les récits des bêtises de Lupin, qui a été témoin des larmes et de la colère. C’est dans cet appartement qu’Archie cherche des réponses. Essaye de savoir ce que Dani attend de lui. Il y a peu, ses souhaits auraient été clairs : elle aurait voulu qu’il la laisse tranquille, qu’il n’entre plus en contact avec elle, qu’il l’ignore et qu’il l’oublie. Maintenant, elle ne sait plus. Tout est embrouillé, les pensées aveuglées par des sentiments et des émotions chaotiques. Elle n'est plus en capacité de se défendre contre Archie. Totalement à la merci de cette tendresse qu'elle éprouve à son égard. Ç’en est trop pour le palpitant qui déborde, bat à tout rompre. Il s’affole encore plus quand Archie la veut heureuse. “Le monde va un peu mieux quand toi tu souris.” De ses mots, il emporte le myocarde, le vole définitivement. Les bras tombent, reviennent le long du corps. Dani est désarmée, complètement vaincue. Foudroyée par sa vulnérabilité. Frappée par sa franchise.

Elle se mord la lèvre, canalise ce sourire qui veut glisser sur son visage. Pas tout de suite. Pas maintenant. Ce serait trop facile de lui offrir ce qu’il veut. De lui montrer que, oui, il est capable de la rendre heureuse. De lui prouver qu’il a réussi sa mission. “Je veux que tu continues de dire des choses comme ça.” Encore et encore. Jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus. Jusqu’à ce qu’elle le supplie d’arrêter. Parce que ça la touche. Parce qu’il n’a rien calculé. Parce que c’était lui. Juste Archie. “Je veux que tu sois sincère.” Qu’il cesse de se cacher derrière des faux-semblants. Qu’il montre qui il est vraiment. Peu importe si c’est pour lui dévoiler toute sa cruauté ou toute sa douceur. “Je veux que tu me fasses confiance et que tu prennes le risque d’être aimé.” Même si ça fait mal. Même si c’est idiot. Même s'il a peur. Sans ça, ça ne fonctionnera pas. Elle ne fera que se battre contre l’impossible. Il doit lui laisser de la place. Il doit l’autoriser à entrer dans sa vie. Mieux, il doit lui en ouvrir la porte et l’accompagner. “Je ne veux pas que tu sois Lupin. Je ne veux pas être Kaboom.” Deux avatars d’un monde virtuel qu’ils ont laissé derrière eux. Ils sont tant d’autres choses que ces deux personnages.

Journée faste, on lui offre le pouvoir de formuler des souhaits. Tous les souhaits qu’elle désire. Alors, les vœux tombent les uns après les autres. Et à chacun d’entre eux, Dani se rapproche. Un pas en avant. Un pas plus près d'Archie. Bientôt, elle est là, devant lui. De nouveau. Les yeux apaisés, levés vers lui, lovés dans son regard. “Je veux que tu me montres qui tu es vraiment, Archie.” La paume se pose sur son torse. Y cherche les battements du palpitant qui sait la faire souffrir, l’apaiser et la rassurer. “Parce que tu te trompes quand tu dis ne pas être génial.” Il l’est. Il le montre sous ses airs distants et détestables. Il en a fait preuve dans le Metaworld. Doté d’une folie excentrique, d’un humour pointu, d’une bienveillance infinie. Elle sourit. Forte d’une confiance qu’elle avait perdue. “Tu m’as montré que tu pouvais l’être sous les traits de Lupin et parfois dans la vraie vie.” Elle y croit. Il est venu ici dans l’espoir de réparer leur relation. Et quand il a été invité à partir, il est resté.

Le sourire s’évade, insaisissable. La main redescend, les doigts se referment sur sa propre paume. Guettent la chaleur laissée par Archie, gouttent ce toucher inespéré. “On a juste besoin d’être nous...” Eux sans artifices, sans masque, sans jeu de rôle. “... et d'être tous les deux.” Comme dans le Metaworld. Ils avaient leur bulle à eux dans laquelle tout était plus coloré, plus tendre, plus facile. Bien loin de tous les autres, ils se suffisaient. Ils étaient à l’abri de tout, la safe place de l’un et de l’autre. “On a besoin de rien d’autre.” Elle le réalise, en le disant. Et ça lui fait quelque chose de l’avouer. Le cœur se déverrouille, les défenses s’abaissent. L’espoir s'installe dans les prunelles. “Si tu y arrives, alors ça devrait aller.” Et s'il n'y arrive pas ? Elle préfère ne pas y penser.

@Archer Williams

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21/12/2022

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@Dani Duarte | septembre 2025,
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Pas moi… Les trucs stupides, ce n’est pas pour lui. Coeur paniqué qui refuse de souffrir, qui refuse de battre pour quelqu’un, qui ne veut pas souffrir des mains de ceux qui sont censé l’aimer en retour. Voleur peine à imaginer son état, s’il venait à lui offrir son être pour être rejeté plus tard. Panique d’une trahison quand il a déjà été trahi par ceux qui étaient censés l’aimer le plus sincèrement, le plus simplement. Impossible de comprendre que le risque vaut d’être pris. Surtout pour elle. Surtout pour ce visage qui s’illumine parfois quand personne ne la regarde, quand la morosité la quitte. Surtout pour ces yeux qui pétillent quand elle dévore une pizza. Surtout quand elle s’approche de lui, si près qu’elle peut le toucher, autant de ses doigts aériens que de ses mots si doux.

Mais… Chaque phrase ponctuée mentalement quand il craint de l’interrompre. Mais… Chaque vérité énoncée avec tant de force qu’il ne peut qu’y croire. Mais… Chaque demande balancée dans une conviction convaincante, à laquelle il meurt d’envie d’accéder. Qui je suis vraiment… Un être qui n’existe pas dans la vraie vie. Celui qui est caché sous ces couches et tonnes de faux semblants, censés le protéger. Il ne reste rien de ce qu’il est réellement dans la vraie vie. Sauf ce qu’elle parvient à éveiller doucement, de ses souffles si proches qu’il en perd le souffle. Battements loupés, plusieurs, qui viennent perturber le bon fonctionnement du palpitant. Le temps semble arrêté, stoppé quelques instants pour asséner le coup de grâce. Les mots s’essoufflent, elle s’éloigne de lui et l’air semble enfin retrouver le chemin vers ses poumons. Pensées qui s’entremêlent un peu trop quand il essaye d’assimiler tout ce qu’elle vient d’énoncer, mais les sentiments sont trop forts, trop indisciplinés pour que son corps ne réagisse pas. Les yeux d’abord, changent de couleur, deviennent subitement violets. Preuve de l’intensité de ce qu’il ressent actuellement. Le violet qu’elle connaît tant dans le personnage de Lupin, qu’elle n’aurait probablement jamais imaginé voir chez Archie.

Et puis finalement il disparaît, coule dans le sol en dessous pour quitter la scène, indépendamment de sa volonté. Comme s’il venait d’exploser face à l’afflux de ce qu’il ressent, il a chuté vers l’étage du dessus avant de brutalement reprendre contenance quand il s’écrase au sol plus bas. Heureusement le voisin est absent. Heureusement qu’il n’a pas à justifier sa venue en ce lieux. Basses préoccupations qui cessent subitement quand il se rend compte qu’il a abandonné Dani. Seule. Après tout ce qu’elle vient de lui avouer. Oh putain merde elle va me tuer. Et dans la panique il tente de sauter, attraper le plafond pour remonter. Et puis finalement il réfléchit, quitte la pièce pour la suivante, quitte l’appartement en traversant la porte pour remonter prestement l’escalier pour retrouver le bon étage. Et en courant il pénètre de nouveau dans l’appartement, dérapant au passage en tentant de s’arrêter un peu trop vite, manquant une nouvelle chute de peu.

Les yeux toujours violets, essoufflé comme s’il venait de courir un marathon, il écarquille ses yeux toujours d’une couleur violacée, avant de prononcer d’une seule traite, le souffle court. J’suis trop désolé, j’ai paniqué et bam. Pardon. Et il parle si vite qu’il n’est même pas certain d’être compris. Alors il souffle, s’efforce de se calmer en tentant de respirer plus calmement, quand tout son corps hurle de panique, quand il menace d’exploser face à tout ce qu’il se passe, autant dans sa tête que dans son cœur. Hm… Ouais, du coup j’ai des pouvoirs. C’est comme ça que je suis entré chez toi. Il toussote un peu, incapable de calmer les battements erratiques du muscle moteur. Trop se passe d’un coup, toutes les paroles prononcées reviennent d’un coup dans son esprit et il souffle une dernière fois, avant d’attraper sa main. Pour ne pas s’enfuir. Pour s’accrocher à elle comme une ancre. C’est aussi simple que ça? Je dois juste te faire confiance? Et la question aurait pu paraître dédaigneuse, aurait pu l’être si ça avait été un autre moment, un autre ton. Mais là ne ressort que la curiosité, l’envie de bien comprendre ce qu’elle a essayé de lui dire.

Mot étranger, accordé à si peu de gens qu’il n’est pas certain de pouvoir l’offrir encore. Seulement alors qu’il a posé sa question, il se rend compte qu’il connaît déjà la réponse. Parce qu’il lui a tout avoué. Il lui a dit pourquoi il a tenté de l’éloigner. Plusieurs détails manquent à l’appel, beaucoup de choses qu’il n’osera probablement jamais dire à voix haute. Seulement il lui a parlé, a révélé beaucoup de choses qui auraient dû rester secrètes. J’ai confiance… Et il n’en faut pas plus pour qu’il attrape sa hanche de l’autre main. Pour l’attirer doucement vers lui. Pour l’approcher de lui sans pression. Pour conserver ses yeux dans les siens quand il lâche finalement. J’ai confiance…icons @ethereal

17/12/2022

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Nos idées se troublent. Mais le corps se rappelle. Est-ce que tu te rappelles ? Qu’est-ce que ça veut dire d’être ensemble Si on n’est pas ensemble ? Est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? Je voudrais partir maintenant Te retrouver. Tu me manques tellement. (Aliocha Schneider) (icons. muxisium

Si tu y arrives, ça devrait aller.
Une prière. Un vœu.
Mais il y a le silence en réponse.
Mais il y a ses yeux qui se parent de violet. D’un violet familier. Phénomène pourtant jamais observé qui la laisse intriguée. Intriguée l’espace d’un battement de cœur.
Et d’un coup, la solitude. Archie disparu. Comme s’il n’avait jamais été là. Comme s’il était un mirage. Un simple tour de son esprit. Faut du temps pour comprendre ce qu’il vient de se passer. Faut du temps pour se rappeler qu’il était bien face à elle, debout, dans l’appartement. Faut du temps pour se remémorer les battements de son cœur, sa respiration entrecoupée. Les paupières se ferment, se rouvrent. La tête se penche. Il était là. Il ne l’est plus. Évaporé. Fuite courante, fuite habituelle. Archie ne l’a pas habitué à mieux, à autre chose. Elle ne devrait pas être étonnée. “Il est parti.” Les épaules s’affaissent. “Il est parti !” Pirate pris à parti. Seul témoin de la scène, revenu dans les parages à peine l’intrus disparu. “T’as vu la même chose que moi, pas vrai ?!” Réduite à interroger un perroquet pour être certaine. Le palpitant se tord, se contorsionne, se distord. Il veut fonctionner normalement, il en est incapable. Il a mal. Trop mal. De s’être ouvert. D’avoir espéré. D’avoir fait confiance. Trop mal. De toutes ces blessures infligées par elle-même, par Archie. “Nan, mais tu y crois, toi ?” Elle, non. Elle secoue la tête. Éclate d’un rire jaune, douloureux. Idiote, encore. Elle dépasse tous les records. Naïve, toujours plus. Elle continue de foncer droit dans le mur. Sans jamais le voir. Sans jamais l’anticiper. Faut qu’elle arrête. Pour son bien.

Elle se déleste de son manteau, retire ses chaussures. Tout ce qu’elle n’a pas eu le temps de virer quand Archie était là. “Comment j’ai pu croire qu’il resterait, Pirate ? J’veux dire, c’est Archie. Bien sûr qu’il n’allait pas rester !” Les gestes sont mécaniques. Tant de fois répétés. Contrastent avec le tumulte des émotions qui l'assaillent. La manière dont il a disparu explique comment il est entré. Un mutant. Comme Lewis. Pas les mêmes capacités, mais la même possibilité de s’infiltrer partout. Y compris dans les sentiments. “Et moi, j’suis là, gnagnagna on peut y arriver à deux gnagnagna faut me faire confiance. Non mais vraiment !” Elle erre dans le salon, tourne en rond, comme si chaque pas allait éloigner Archie de ses pensées, comme si elle allait finir par l'oublier. Mais c'est impossible. Il est bien là, Archie. Logé dans son cerveau. Il y a fait sa place. Il a décidé d'y rester. Et elle, elle est perdue. Perdue, encore sidérée de ce qu’il vient de se passer. Perdue, encore noyée par l’absurdité de la situation. Dans l’incapacité de conscientiser, quand le cœur a déjà compris. Ou pas. Peut-être qu’il se trompe. Peut-être qu’il se fourvoie. Parce qu’Archie est de nouveau là. Retour dérapant dans l’appartement, la forçant à s'arrêter, à se retourner, à capter ses yeux effarés. Encore violets. Il a couru. Il a couru pour revenir ici. Dans les films de Noël, c’est là qu’ils se jettent dans les bras l’un de l’autre et qu’ils s’embrassent, pas vrai ? Ils oublient tout, ils se pardonnent tout. Pas là. Ça ne marche pas. Pas même quand il articule à peine ses excuses. Pas même quand il lui donne des explications. Pas même quand les mains s’unissent. Celle de Dani reste morte entre les doigts d'Archie. Sans vie.

Pas pour longtemps. Parce que le myocarde se réanime, parce que sa chaleur anesthésie sa colère, parce qu'elle fond lorsqu'il est là. Elle se permet de nouveau à croire. Encore. Jamais épuisée de croire en Archie, malgré tout ce qu’il se passe, malgré toutes les déceptions. Les phalanges serrent la main, la pressent pour ne pas lui laisser une chance de s’enfuir. Elle n’y survivrait pas. Il doit rester jusqu’au bout, jusqu’à la fin de cette conversation. “C’est aussi simple que ça ? Je dois juste te faire confiance ?” Les épaules sont haussées. Elle ne sait plus, Dani. Elle ne sait plus si cela suffira. Elle ne sait plus si elle en a envie. Elle a trop espéré. Elle a trop imaginé. Elle a trop rêvé. Elle n’est plus certaine de pouvoir faire confiance. Pas quand il est susceptible de disparaître. Pas quand il pourrait lui briser le cœur d’un simple battement de cils. Ça se voit. À cette mine triste. À cet éclat blessé. Dani ne le cache pas. Elle ne saurait pas le faire. Elle n’a jamais su. Elle le sait encore moins avec Archie. Et puis, il a ce geste. Cette paume posée contre elle. Décharge électrique quand il la touche, quand il l’approche. Quand ils sont si proches. Le cœur marque un contre-temps. Se perd dans les abysses violettes d’Achie. Abysses des Enfers. Prête à tomber dedans, si elle peut goûter à un peu de bonheur à ses côtés. “J’ai confiance…” Sous ses mots, l’air se raréfie. Phénomène étrange dont elle ne souffre pas. Archie a inventé un autre type d’oxygène. Livré à travers ses paroles, soufflé par sa bouche. Un oxygène plus précieux que tous les autres et dont elle est déjà addicte.

Les iris se perdent, observent, contemplent. Ceux d’Archie. Ses sourcils. Son front. Ses yeux. Ses lèvres. Son nez. Reviennent sur ses yeux, ses sourcils, son front, ses yeux, ses lèvres, son nez. Elle veut se rappeler de ce jour, de ce moment. Elle veut que s’il lui brise le cœur, elle se souvienne combien elle était bien, près de lui. Elle veut se souvenir qu’il avait l’air de le vouloir, lui aussi. Elle veut se souvenir qu’un jour, ils ont été là l’un pour l’autre et qu’ils y ont cru ensemble. “Ne disparais pas, s’il te plaît.” qu’elle souffle. Dernier souhait avant de se hisser sur la pointe des pieds. Avant de glisser sa main libre dans son cou. Avant de faire siennes ces lèvres tant de fois détestées. A cet instant, elles ne sont plus qu’un plaisir dont il faut profiter avec, en tête, que le moment pourrait s'arrêter à chaque seconde tellement il est incongru, tellement il est impossible. Tellement Archie lui a appris que tout pouvait s'achever.

Mais là, tout contre sa bouche, tout se pardonne, tout prend sens. Comme si les chamailleries, les provocations, les déceptions, les disputes n’avaient été qu’un mal nécessaire pour trouver l’apaisement. Pour arriver enfin à cet instant précis. Les talons reviennent contre le sol, Dani redescend sur Terre. Elle a le sourire qu’il demandait. Celui qui grignote les yeux. Celui qui change tout. Celui qui bouscule le monde. Il rend tout plus rayonnant, il adoucit les mœurs. Il fait chavirer autant que le sourire d’Archie déstabilise, fascine. “Est-ce que ça va ?” Parce qu’elle, non. Elle n’est pas sûre d’aller bien. Elle a le cœur qui va imploser. Elle a le vertige. Elle a le souffle court. Les doigts pressent un peu plus ceux d’Archie. C’est peut-être elle qui va s’enfoncer dans le sol, cette fois. À ceci près qu’elle n’a pas ses pouvoirs. Elle a juste sa panique. Celle de s’ouvrir à Archie. Le risque est réalisé seulement maintenant. Le cerveau l’en a préservée jusque-là. Peut-être qu’il s’agit de la pire erreur de sa vie. Peut-être qu’elle est encore en train de foncer dans un mur encore plus loin, encore plus invisible, encore plus douloureux. Peut-être. Mais le corps, lui, ne trompe pas. Il dit, il hurle, il clame : Dani est à sa place.

@Archer Williams

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21/12/2022

I’ll fix what I've broken
@Dani Duarte | septembre 2025,
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Retour en trombe d’un imbécile au coeur trop tendre, désarçonné de ces mots qu’il n’aurait jamais imaginé pour lui, touché par ces attentions qui ne sont offertes qu’à lui. Incapable qui panique mais se perd dans les noisettes qu’il accroche autant que ses doigts qu’il entrelace aux siens. Tout ira bien… Litanie qui prend la voix de la jeune femme, mots qui s’insinuent et craquent l’acier trempé qui entoure son palpitant. Comme s’ils étaient empreints de lave, capable de brûler tout sur leur passage et d’embraser son coeur en un instant. Tout ira bien… Même s’il doit d’abord réparer l’aura de tristesse qu’il a déposé autour d’elle. Coupable de ce méfait cruel d’avoir osé lui faire du mal. Pourtant elle mérite mieux. Mieux que d’être triste. Mieux que d’avoir mal. Mieux que de subir l’atrocité de ses mauvais jours. Mieux que lui. Certitude au creux de l’être qui s’efface doucement à l’image des centimètres qui les séparent. Tout ira bien… Et les questions, les problèmes, les doutes s’effacent quand les lèvres se déposent sur les siennes. Brasier qui prend finalement tout son être en otage, qui bouffe chaque once d’oxygène qui est censé alimenter son cerveau. Ne reste qu’un vide béat qu’il accueille dans un sourire contre ses lippes. Rien n’existe plus que son corps contre le sien, que ses mains contre lui, que ce baiser qui les unit.

Plus rien n’existe jusqu’à ce qu’elle se détache, qu’elle s’éloigne, lui provoquant un long frisson le long de la colonne vertébrale puis un doux vertige. Il faut plusieurs secondes avant qu’il ne se réanime, qu’il ne retrouve pleine possession de ses moyens. Je ne sais pas… Réponse soufflée avant même qu’il n’ait pu assimiler la question, la comprendre. Non il ne va pas bien. Et pourtant il ne s’est jamais senti aussi bien. Son être entier chamboulé par les dernières minutes, dont toutes les pièces semblent enfin trouver leur place.

Oui. Vérité énoncé du bout des lèvres souriantes, d’un ton doux qui n’existe jamais chez lui. Inédite part de lui qui s’éveille enfin, activée par ce baiser partagé qu’il n’attendait pas. Doucement il lâche ses doigts pour l’entourer de ses bras et la serre un instant, puis un autre… et puis il s’éloigne finalement en soufflant bruyamment, enfin conscient de ce qui vient de se dérouler. Tu m’as embrassé! Fait qu’il annonce à voix haute pour être certain de ne pas l’avoir rêvé et puis après avoir fait quelques pas dans la direction opposée, il se tourne vers elle les sourcils un peu froncés. Ca veut dire que tu me pardonnes? Les yeux redevenus azurs s’empêchent de la fixer, il regarde tout autour de lui plutôt que d’imposer ses prunelles aux siennes… parce qu’il ne sait pas ce qu’il pourrait y voir et ça l’effraie. Il craint trouver des regrets non formulés. Il n’a pas envie qu’elle regrette. Je suis désolé… d’ailleurs… d’avoir été un con avec toi. J’aurais pu me détacher de toi avant et t’empêcher de subir mes attaques et je l’ai pas fait. Egoïste imbécile qui ne voulait pas d’elle et ne voulait pas s’éloigner non plus. Imbécile égoïste qui s’est imposé dans sa vie réelle comme virtuelle pour lui faire du mal. Heureux imbécile qui se retrouve maintenant chez elle, le goût de ses lèvres sur les siennes. Imbécile heureux… de pouvoir sourire à cette idée…
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17/12/2022

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Nos idées se troublent. Mais le corps se rappelle. Est-ce que tu te rappelles ? Qu’est-ce que ça veut dire d’être ensemble Si on n’est pas ensemble ? Est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? Je voudrais partir maintenant Te retrouver. Tu me manques tellement. (Aliocha Schneider) (icons. muxisium

Les corps séparés, la respiration revient. Plus chaotique. Plus évanescente. Le souvenir du baiser sur les lèvres continue de résonner dans son âme. Les doigts liés ensemble afin de rester en contact. Soudain trop proches, ils ne peuvent se résoudre à une séparation tout aussi brusque. Il faut ces doigts enlacés. Il faut ces regards échangés. Il faut cet égarement partagé. Parce qu'il ne sait pas s’il va bien. Elle non plus. Enfin, si, elle sait que ça ne va pas. Son corps lui envoie tous les signaux, il l’alerte de l’irréparable. Elle est en train de retomber dans le piège d’Archie. Cette fois, c'est différent. Elle n’est jamais tombée aussi loin dedans et il semblerait qu’il n’y ait plus de retour en arrière possible. Dani n’en a pas envie. Parce que Archie va bien finalement. Oui, il va bien. Et ce sourire qu’il arbore, c’est le plus beau qu’elle n’ait jamais vu. Il est franc. Il est pur. Dépoussiéré de fioritures malsaines, de faux-semblants blessants. Il prend vie dans les émotions les plus sincères d’Archie et il explose sous ses yeux. Sourire similaire qui se hisse sur les lèvres de Dani.

Il la serre dans ses bras. Lui réserve une place contre lui. Et Dani l’entoure. Geste naturel, à croire que ce n’est pas leur premier câlin. Elle est bien là. Dans ses bras. En sécurité. Ça aussi elle prend, elle l'additionne à tous les souvenirs qu’elle gardera de ce moment. Cette sensation fugace que rien ne lui arrivera, rien ne l’atteindra jamais. Elle devient orpheline de lui quand il rompt le contact, qu’il s’éloigne. Il laisse un vide contre sa poitrine. Vite comblé par son exclamation. “Tu m’as embrassé !” Elle l’accompagne d’un éclat de rire aux accents réchauffés par la réaction presque enfantine d’Archie. Les yeux plissés par cette joie communicative. “Oui !” Elle l’a embrassé. Elle n’y aurait pas cru non plus, si on le lui avait dit. Archie s’éloigne. À peine quelques pas qui font craindre le pire. Elle croit le perdre un instant. Mais il se retourne. Le regard glissant, incapable de se poser. C'est nouveau. Ou peut-être pas. C'est déjà arrivé par le passé. “Ca veut dire que tu me pardonnes ?” Peut-être. Elle l’ignore. Les épaules se haussent. La réponse lui échappe. Pas si évident que cela à donner à celui qui a tout fait pour qu’elle se méfie. Rancoeur encore présente, pas encore consumée. Rancoeur seulement mise de côté pour donner une seconde chance à leur relation, pour imaginer ce qu’ils pourraient avoir. Ce qu’ils pourraient être. Ensemble. “Je suis désolé… d’ailleurs… d’avoir été un con avec toi. J’aurais pu me détacher de toi avant et t’empêcher de subir mes attaques et je l’ai pas fait.” Les traits s’attendrissent sous les explications. Première fois qu’elle l’entend s’excuser. C’est une douce mélodie qui fait du bien à l’âme.

“Merci de t'excuser, mais ça va, Archie, je…” Le pardon qui se barre quand la gorge veut le déployer. Pas encore prêt à s’offrir au bourreau. Il y a pourtant la volonté de le protéger, lui. De le rassurer. De le réconforter. Consciente du coût de ces révélations à coeur ouvert. Quelques pas fragiles qu’il ne faut pas repousser. Surtout pas. Parce qu’ils comptent. “... ça va.” qu’elle réaffirme avec un sourire. L’air de dire que ce n’est pas grave. Ça ne l’est plus. S’il s’était éloigné, ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Il n’y aurait pas eu ce baiser ni ce câlin. Il n’y aurait pas eu d’eux. Mais reste des séquelles. Il a peur de souffrir. Elle aussi. Confiance ruinée par les efforts d’Archie. Le myocarde s’en trouve éreinté, dorénavant en cours de rémission. “Est-ce qu’on peut mettre de côté ce qu’il s’est passé jusque-là et recommencer à zéro ?” Presque tout mettre de côté. Sauf aujourd’hui. Sauf ces dernières minutes. Trop précieuses pour être remisées. Trop tard, de toute façon. Elles sont déjà là, acquises, adoptées. Cristallisées sur les traits heureux de Dani. “On pourrait passer du temps ensemble dans la vraie vie et apprendre à se connaître.” Appel à la raison, lorsque tout chez elle exige le contraire, lorsque les confidences d’Archie la touchent, lorsque son sourire est si plaisant. Elle s’y contraint pour se protéger encore un peu. C’est ce qu’elle désire. Se protéger et avancer. Avancer avec Archie, pour mieux se découvrir, se dévoiler, s’aimer mutuellement, sans jamais plus se blesser. Oui, c’est tout ce qu’elle désire. “Si tu es d’accord.”

@Archer Williams

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21/12/2022

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@Dani Duarte | septembre 2025,
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Confirmation de l’évidence, qui n’apaise pas les battements désordonnés de son palpitant. Sourire aux lippes, plus large qu’il ne l’aurait imaginé possible, qui s’estompe légèrement quand elle ne répond pas ensuite. Non… Elle ne l’a pas pardonné. Pas réellement, pas entièrement. Ce n’est pas grave. C’est de sa faute après tout. Dans ses états d’âme, il l’a blessé plus ardemment que jamais. Le temps fera peut être son œuvre, ou peut être pas. Seulement pour l’instant les questions n’existent pas. Toutes reléguées dans un coin de son esprit. Ca va… Myocarde un peu réchauffé à la confirmation, un peu teinté face à l’hésitation. Les doutes viennent de nouveau et l’assaillent, viennent perturber le moment peut être trop doux. Peut-être qu’elle ne parviendra jamais à le pardonner. Peut être que la confiance ne suffira pas. Et quand les questions viennent, il recommence, prend peur, ne sait comment réagir. Alors il ne bouge pas. Il reste là et grand bien lui fasse puisqu’elle reprend la parole.

Ce n’est pas un pardon… Et il se rend compte qu’il n’en a pas besoin. Il n’a pas besoin qu’elle le pardonne. Il a juste besoin qu’elle l’accepte. Ce qu’elle fait avec brio, dans ces mots tout simples. Ils n’ont qu’à oublier le passé, le laisser dans un coin, enfermé à double tour pour ne jamais le laisser ressortir. Juste à oublier, pour parvenir à construire un futur peut être. On peut. On peut aller voir des animaux dans la vraie vie plutôt que dans le construct. Tu sais dans les beaux quartiers, je crois qu’il y a des animaux. Il baisse la tête, presque un peu timide soudain. Paroles nombreuses, trop rapides, de l’enfant qui s’excite. Comme Lupin dans le Metaworld. Sauf que c’est Archie qui parle, c’est Archie qui fait de grands gestes, c’est Archie qui sourit. Est-ce qu’on peut s’organiser un rencart au parc? Et l’énergie se met en pause, pour observer avec attention les réactions de Dani. Peut être qu’il en fait trop.

Pourtant venu pour lui présenter des excuses, voilà maintenant qu’il cherche à organiser un rendez vous. Un vrai. Pour deux amoureux. Terme qu’il peine à prendre en compte pour lui, mais après tout pourquoi pas. Pourquoi pas se laisser être amoureux d’elle. La sensation qu’il a à l’instant est trop intense, trop agréable, pour qu’il ne se laisse pas tenter. Peut être qu’il y a des dauphins… Et des pandas… Et il rit un peu, avant de s’adosser à un mur proche. Peu à l’aise finalement d’être en ces murs maintenant. Sans savoir s’il peut s’assoir, s’il peut s’approcher et lui prendre la main de nouveau, s’il peut la serrer contre lui. Ils se sont embrassés… mais maintenant il ne sait que faire…
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17/12/2022

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Nos idées se troublent. Mais le corps se rappelle. Est-ce que tu te rappelles ? Qu’est-ce que ça veut dire d’être ensemble Si on n’est pas ensemble ? Est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? Je voudrais partir maintenant Te retrouver. Tu me manques tellement. (Aliocha Schneider) (icons. muxisium

Il voulait un pardon. Elle ne peut le lui donner. Elle propose autre chose. Un autre chose qui exige de mettre de côté les ressentiments et d’avancer. Ensemble. Archie est d’accord et il propose une sortie à la rencontre des animaux. Elle perd le contact avec ses yeux quand il baisse la tête. Terrible envie de lui dire de ne pas se cacher, de ne pas avoir peur. Elle ne lui fera rien, promis. “Est-ce qu’on peut s’organiser un rencart au parc?” C’est eux. C’est tellement eux. Bien sûr qu’elle veut ! “Oui !” L’accord éclate dans un enthousiasme démesuré, trop soudain. Elle s’en rend compte. S’en veut d’être aussi enjouée d’une proposition aussi simple que celle-ci. Elle recommence, comme s’il n’y avait pas eu la première réponse. Qui l’a entendue, de toute manière ? “Oui, avec plaisir. Tu me diras quand ?” Le ton est plus mesuré, plus calme. “Peut être qu’il y a des dauphins… Et des pandas…” Le sourire se glisse sur ses lippes. Un sourire qui veut se contenir, mais qui n’y arrive pas. Un sourire alimenté par une joie trop grande, trop soulagée, d’apprendre qu’il se rappelle et que c'était vrai. Bien sûr que c'était vrai. Elle ne devrait pas en être heureuse, ça devrait être normal. Mais il s’en rappelle et ce n’était pas un mensonge. C’est futile, c’est médiocre, mais elle s’en contente. “C’est sûr qu’on ne verra pas de licorne !” Leur monde dans le Metaworld laisse plus de libertés. Tout y est possible ou presque. Même la naissance de sentiments pour un personnage mi-licorne mi-humain. Ce monde lui semble bien loin. Toutefois, elle est bien plus heureuse d’être dans le monde réel à cet instant. En fait, elle n’a plus aucune raison de se réfugier dans les pixels. Lupin était devenu sa principale motivation pour s’y rendre. Et maintenant, il est là. Devant elle. En chair et en os.

Il est là, chez elle. Tellement près et tellement loin à la fois. Une distance timide, maladroite entre eux. Faut s’habituer à cette nouvelle dynamique qui change tout. Qui bouscule tout. Elle l’observe, se complait dans ce silence étrange. À un instant, elle s’interroge sur ce qui les a menés à aujourd’hui, à ce moment. Une succession de discussions, de rencontres, d’erreurs. Mais ce n’est pas le plus important. L’essentiel se trouve dans ce léger sourire que Dani ne parvient pas à effacer, dans cette impatience de retrouver ses bras, dans ce myocarde qui semble danser à l’intérieur. “Merci d’être venu, je suis contente que tu sois là.” La reconnaissance se déploie entre ses lippes. Glisse sur sa langue dans une spontanéité douce. Trop douce. Elle s’éclaircit la gorge, en réalisant les paroles. Se demande si ce n’est pas trop. Trop de déclarations d’un coup. Trop de bons sentiments. Cory lui dirait de faire attention, quand elle est déjà en train d’offrir son coeur à Archie. Sauf que Cory n’est pas là pour veiller sur elle. Et Dani est seule face à l’une des seules personnes capables de lui déchirer le cœur comme de l’emplir d’un bonheur immense.

Elle passe une mèche derrière son oreille. Elle s’octroie un pas dans l’appartement, sans savoir où elle souhaite aller. Obligée de s’arrêter quand elle en prend conscience. Son unique pas se dirigeait vers Archie. Il ne la dirigeait pas en arrière ni sur le côté. Non, il l'emmenait vers Archie. “Est-ce que tu veux rester ?” S’il n’y a pas eu d’invitation à entrer, il y a au moins l’invitation à rester. Encore. Conscience tout de même qu’il devra partir à un moment. Ce moment, elle le sait déjà lequel ce sera. Ce sera avant que Cory rentre. Avant qu’elle soit obligée de les présenter l’un à l’autre. Avant que Cory ait le temps d'être en colère. “Tu veux peut-être boire quelque chose ?” Dani rame, nage au milieu des convenances. On ne lui a jamais dit comment recevoir quelqu’un qui s’est introduit chez elle afin de déposer sur la table ses sentiments et s’excuser et qu’on a embrassé par la suite. Il n’y a probablement pas de règles pour ces situations. Alors, cette fois, elle sait où aller. Dans cette cuisine ouverte afin d’être une hôte digne de ce nom. Et d’occuper ses mains qu’elle découvre tremblantes.

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21/12/2022

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@Dani Duarte | septembre 2025,
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Son enthousiasme le pousse à lever la tête, à s’armer d’un sourire qui pourrait faire fondre les icebergs. Ce n’est rien qu’un mot, une injonction balancée avec tant d’entrain qu’il comprend pourquoi il a chuté pour elle, pourquoi il n’a jamais eu aucune chance de lui échapper. L’enthousiasme qu’elle douche, qu’elle mesure pour ne pas se montrer trop heureuse. La nuance ternit un peu le sourire du voleur qui doute, se demande pourquoi elle voudrait dissimuler son envie visible de se réjouir. Peut-être parce qu’elle n’ose espérer. Probablement parce qu’il a brisé sa confiance une fois et qu’elle craint le voir réitérer. Erreurs commises qu’il ne sait pas comment rattraper autrement qu’en les ignorant, en prétendant qu’elles n’ont pas existées. Comme ça il peut avancer vers elle, sans s’inquiéter de ce qu’il a fait dans le passé. Même si c’est dur, de reléguer ces questions éternelles dans un coin de son esprit, il s’y efforce, ravale chaque once qui le pousserait à gâcher le moment de ses curiosités déplacées, pour finalement éclater de rire. Définitivement pas de licornes. Sauf s’ils ont fait de ces cybermons en forme de licorne. Oh… Peut être qu’il y en a en fait. Une idée s’incruste, fait son chemin et reste coincée dans un coin de son esprit. Pour plus tard. Pour quand ça sera le moment.

Pas maintenant. On peut y aller quand tu veux. Je ne suis pas très occupé. En vérité si, mais ses horaires adaptables lui permettent de faire comme elle, le désire. Maîtresse de la situation jusqu’au bout, pour ne pas l’étouffer de ses envies trop intenses. Et puis il a fait assez dégâts pour ne pas prendre la responsabilité des suivants. Rester… ici? Le palpitant s’emballe quand les lippes s’écartent de nouveau beaucoup trop largement. Il est heureux qu’elle le lui propose. Même si la gêne ne s’estompe pas entièrement. Archie est nerveux. Et plus encore maintenant qu’elle lui a demandé de passer un peu plus de temps avec elle. Sauf qu’il ne sait pas quoi lui dire. Il ne sait pas comment alimenter la conversation maintenant qu’il s’est expliqué. C’est si dur de lui parler normalement, quand c’était si facile dans le Metaworld. Là bas, il n’était pas maladroit, il n’était pas imbécile qui ne sait que dire, il ne marchait pas sur des oeufs. Là bas, il pouvait être naturel sans craindre d’être jugé. Alors pourquoi c’est si dur de l’être quand il est là, face à elle. Oui d’accord je reste un peu. Et je veux bien du thé si tu en as. Pas les thés parfumés, le vrai thé. Exigence pour le breuvage britannique par excellence, son sourire est devenu plus timide alors qu’il n’ose plus quitter son spot pour s’approcher d’elle.

Timidité imbécile, visage penaud et mots qui peinent à sortir, il prend tout de même une grande inspiration. C’est à toi le perroquet? Je crois que je lui ai fait terriblement peur quand je suis entré. Je ne peux pas lui en vouloir ceci dit. Les animaux. Voilà un sujet sur lequel il ne peut se tromper. Un sujet sur lequel il ne peut se montrer imbécile. Autant parler des animaux voilà… pour ne pas la laisser changer d’avis sur lui en prononçant un mot qu’il ne faudrait pas.
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17/12/2022

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Nos idées se troublent. Mais le corps se rappelle. Est-ce que tu te rappelles ? Qu’est-ce que ça veut dire d’être ensemble Si on n’est pas ensemble ? Est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? Je voudrais partir maintenant Te retrouver. Tu me manques tellement. (Aliocha Schneider) (icons. muxisium

Les voilà déjà en train de rêver. Pandas, dauphins… ménagerie qui se dessine comme quand ils se retrouvaient dans le Metaworld. Un besoin incontrôlable de s’entourer d’animaux. Deux adultes qui se refusent de grandir et de s’offrir autre chose que de la douceur enfantine. Une seule chose manquera toutefois à l’appel lors de leur visite. La licorne. Celle à qui Archie fait si bien honneur avec sa jolie crinière et sa corne. Ça le fait rire. Ça adoucit le myocarde. Il lui avait manqué, ce rire. Il est chaud, si chaud. Il change complètement le visage d’Archie. Il chasse tout ce qui est triste en lui. Juste un instant, il semble plus léger. Dani assiste à ce spectacle, fascinée. Déterminée, aussi. Elle voudrait le voir rire ainsi tous les jours. Elle veut qu’il goûte à cette légèreté au quotidien afin qu’il sache qu’il peut l’avoir. Dès ce jour, Dani se donne comme mission de le faire rire. Toujours plus. Jusqu’à ce qu’il n’ait plus besoin d’une blague, pour que le rire soit toujours là, pas loin dans sa gorge, attendant l’occasion de déployer ses ailes. “Définitivement pas de licornes. Sauf s’ils ont fait de ces cybermons en forme de licorne. Oh… Peut être qu’il y en a en fait.” Lui il lui offre le rêve en retour. L’espoir de croiser peut-être une licorne robotique au milieu des animaux de chair et d’os (pour la plupart). “Oh… ce serait incroyable.” L’idée la laisse songeuse, fait traîner un bout de sourire sur ses lèvres. Une licorne dans la vraie vie. Il y a du bon dans les technologies d’aujourd’hui. De quoi donner vie à toutes les créatures légendaires. La vie n’est plus qu’un conte. Avec son lot de noirceurs. “On peut y aller quand tu veux. Je ne suis pas très occupé.” Allons-y maintenant. C’est ce que sa spontanéité lui hurle. Lâcher tous ses plans pour passer les prochaines heures avec Archie. Pour rattraper ce temps perdu à se chamailler, à s’agacer, à se déchirer. Mais ce soir, il y a Bachelor. Il y a Cory. Elle ne peut y échapper, sans donner la raison de son absence. Une conversation qu’elle refuse d’avoir. “Demain, alors ?” Autrement dit, une éternité. Une nuit agitée, à s’impatienter, à angoisser, à s’enthousiasmer. À ne pas fermer l'œil.

Comme un avant-goût, Archie est invité à rester. Elle ne peut le mettre à la porte maintenant. Pas tout de suite. Elle adorerait qu’il reste encore, que ce moment s’étire une éternité. Elle en repousse les limites, sans qu’il ne prenne la fuite. Au contraire. Son sourire veut tout dire. Ça doit lui faire mal de sourire comme ça. Elle le sait, Dani, parce qu’elle sourit de la même manière. Elle hoche la tête. “Oui, ici.” Pourtant, tout est étrange entre eux. Distance physique. Discussion emplie de politesse. Dani n’est pas en état de faire la conversation. Contre-coup des émotions déjà à l’orée de son cœur, le corps ne sait plus comment réagir. Il aurait besoin de s'asseoir dans le canapé, de s’enrouler dans un plaid et de réfléchir pendant des heures à ce qu’il s’est passé. Ce moment viendra, il faut simplement patienter encore un peu. “Oui d’accord je reste un peu. Et je veux bien du thé si tu en as. Pas les thés parfumés, le vrai thé.” Le cerveau commence à planter. Il cherche dans ses souvenirs enfouis la présence d’une boîte de thé. Dani se rappelle vaguement d’en avoir vu une, un jour. Elle ouvre un placard, se hisse sur la pointe des pieds. Elle aurait juré que c’était par-là. Mais il y a un détail de la demande qui n’échappe pas. “Du… thé… parfumé…” Qu’est-ce qu’il entend par-là ? Du thé est du thé, non ? Bien sûr que oui. Oh ! La boîte est là. Dani la récupère au fond du placard, loin, très loin, si loin qu’elle a été oubliée ici depuis bien un an. “J’ai ça, ça ira ?” Une boîte de thé aux fruits rouges Twinings. Elle la pose sur le comptoir, navrée de n’avoir pas plus de choix ni d’être capable de comprendre sa demande. “Je n’y connais rien en thé, je suis désolée.” Qu’il l’interroge sur les pizzas et elle sera incollable. Le thé, c’est hors de son champ de compétence.

“C’est à toi le perroquet? Je crois que je lui ai fait terriblement peur quand je suis entré. Je ne peux pas lui en vouloir ceci dit.” Dani laisse s’échapper un léger rire. Pirate est sûrement le plus traumatisé dans cette histoire. D’autant qu’il ne doit pas comprendre qui est cet homme inconnu. “Non, il est à mon coloc ! Il s’en remettra, t’inquiète.” Le perroquet en a vu d’autres. Il a l’habitude de voir des inconnus avec Cory qui transforme leur appartement en dispensaire. “Il s’appelle Pirate. Le perroquet. Le perroquet s’appelle Pirate. Pas mon coloc. Mon coloc, lui, c’est Cory. Et il adooooore les pirates.” Plus elle s’enlise dans ses explications, plus ses sourcils se froncent. Et quand, enfin, elle s’en sort, le visage retrouve sa lisseur et sa joie. “Viens, je vais vous présenter !” Dani abandonne la cuisine, tend sa main vers Archie. Il lui semble si loin. L’appartement n’est pourtant pas si immense. Ils sont parvenus à creuser une distance inhumaine entre eux. “C’est trop étrange de t’avoir ici.” La réflexion franchit ses lèvres alors qu’il s’approche. Un constat émotionnel qui n’arrivait pas à rester à l’intérieur, qui devait se partager pour tenter d’apaiser l’étrangeté qu’il y a entre eux. Elle sourit de ce fait tout simple. Parce qu’elle aime cet étrange-là. “Mais un étrange bien !” Encore un instant de réflexion, avant de conclure définitivement. “Oui, c’est cool.” Dani pourrait bien s’habituer à l’avoir à ses côtés. Pour vivre ensemble des aventures incroyables ou des aventures tout aussi futiles que celle qui les attend, en cherchant Pirate. “Allez viens, il a dû se cacher dans la chambre de Cory. Il faut y aller doucement pour qu’il se montre !” Et elle l’entraîne vers ladite chambre, s’assurant que ses pas soient aussi discrets que possible. D’un coup, courbée pour paraître moins impressionnante. Non pas qu’elle ait besoin de ça pour être aussi impressionnante qu’un poussin.

@Archer Williams

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HAUNTED
BY THE
GHOST
OF YOU /

Take me back to the night we met. And then I can tell myself Not to ride along with you.

21/12/2022

I’ll fix what I've broken
@Dani Duarte | septembre 2025,
TW : none

Sourire aux lèvres quand sa réaction confirme déjà l'idée qu'il a en tête. Un cadeau pour plus tard, probablement. Quand elle ne se sera pas enfuie en courant après avoir découvert qu'il n'est probablement pas l'homme de sa vie. Quand elle se sera accrochée à lui contre vents et marées. Dans un coin de sa tête il enregistre l'envie, se promet de ramasser assez d'argent pour se le permettre. Demain alors? La proposition le ramène sur terre, écarte les idées de cadeaux futurs pour se concentrer sur la demande, qui vient faire palpiter son coeur un peu trop rapidement. C'est rapide. Si rapide qu'il pourrait paniquer de nouveau, disparaître dans le sol. Mais pas cette fois. Non cette fois, il y a autre chose qui l'empêche de dériver trop vite vers l'océan de questions qu'il pourrait se poser. Probablement quelque chose dans ses yeux, une envie semblable à la sienne... mais surtout une angoisse qu'il retrouve identique. L'angoisse d'une première fois, d'un premier rencart. Comme s'ils n'en avaient pas déjà eu des millions dans le metaworld... Mais là ce n'est pas pareil. Là c'est réel, là il ne peut se cacher derrière un avatar qu'il maîtrise parfaitement. C'est tout nouveau, excitant et effrayant, tout à la fois. Mais pas assez pour qu'il s'enfuit lâchement. Pas cette fois.

Quand elle mentionne le thé, il s'approche un peu et lui offre une grimace aussitôt en avisant ce qu'elle a sorti. Iew non eurk! Pas ça. C'est pas du thé ça, c'est une boisson chaude aux fruits rouges. Non non. Il secoue la tête pour ponctuer son propos, bien décidé à ne pas même s'approcher plus de cette ignominie. Je t'apporterais du vrai thé demain. Comme ça, quand je viendrais j'aurais du thé... Comme une promesse à revenir qu'il n'ose pas prononcer à voix haute. Il garde donc le silence sur la suite de sa phrase, un petit sourire au coin des lèvres tout de même. Il lui offrira du thé pour le boire lui même. Ici. Chez elle... Parce qu'il reviendra, il s'en fait la promesse. Et le lendemain, il mettra toutes les chances de son côté pour ne pas la faire fuir.

Une main tendue vers lui, pour aller à la chasse au perroquet... et il met de côté son mépris pour le thé sorti et s'approche, pour attraper sa main doucement. Pirate le coloc et Cory le perroquet. C'est noté. Ses yeux pétillent, à l'image de son ton amusé à mesure qu'il parle. Erreur commise par dessein, comme une blague qui s'efface aussitôt quand elle parle de sa présence entre ses murs. C'est bizarre oui... Il acquiesce en silence, ne sachant pas vraiment comment réagir à ces quelques mots. En hochant la tête peut être. Ce qu'il fait finalement, incapable de former une phrase qui a du sens. C'est cool... Qu'il répète donc, incapable de dire plus pour l'instant, alors qu'ils s'avancent vers la chambre du coloc. Doucement. Comme s'ils chassaient. Et il rit discrètement en voyant Dani se faire la plus petite possible. Déjà pas bien grande, l'effet est beaucoup trop amusant pour ne pas éclater de rire. Et il décide finalement de l'imiter en se courbant à son tour. Deux petites souris qui cherchent le perroquet, qui s'envole dans la direction opposée en reconnaissant Archie. Peu importe à quel point il s'est fait petit, il ne peut se dissimuler aux yeux de la bestiole, qui refuse de s'approcher. Je suppose qu'on fera connaissance une autre fois. Une autre fois... Parce qu'il reviendra...
icons @ethereal

17/12/2022

I’LL FIX WHAT I'VE BROKEN

Nos idées se troublent. Mais le corps se rappelle. Est-ce que tu te rappelles ? Qu’est-ce que ça veut dire d’être ensemble Si on n’est pas ensemble ? Est-ce que ça suffit de rassembler nos souvenirs ? Je voudrais partir maintenant Te retrouver. Tu me manques tellement. (Aliocha Schneider) (icons. muxisium

Ah.
Le thé est un échec cuisant. Dégoûtant. Boisson chaude aux fruits rouges. Dani se retient de lui demander si ce n’est pas ce que c’est, justement, du thé. Un truc liquide chaud, infusé avec des fruits rouges. Non ? Faut pas poser la question. Vaut mieux pas. Le sujet est sensible. Si sensible qu’Archie prend les choses en main. Promet d’apporter ce qui est du thé, du vrai thé, selon lui. “Si tu veux.” Dani hausse les épaules, mais elle est heureuse de se dire qu’ils se verront demain et qu’il emmènera quelque chose qu’il aura pris le temps de choisir. Ce quelque chose qu’il aura payé, qui lui appartiendra sera ici pour aussi longtemps qu’il faudra pour boire tout ce thé. Archie devra donc revenir. Encore et encore, s’il ne veut pas voir son argent être jeté par la fenêtre par des non-initiés. Archie est pris au piège, mais ça va parfaitement à Dani. Elle a trop besoin de ça. De savoir qu’il aura une raison de continuer de venir. De savoir qu’il ne fuira pas pendant au moins quelques jours. Cette pensée lui fait perdre pied, empêche les pensées de se formuler correctement. Laborieux de lui expliquer qui est qui dans cette colocation. Il n’y a pourtant que trois êtres vivants ici. Et Archie se trompe, la malice dans les mots. “Mais non ! Cory, le coloc. Pirate, le perroquet !” Dani s’amuse à le corriger, bien consciente que ça ne sert à rien. Derrière l’erreur, il y a un mensonge qui se veut innocent. Celui-ci, elle l’aime bien. Alors, il ne mérite pas de s’attarder dessus. Pas quand la chasse au Pirate les attend. “Chuuuuut !” Silence exigé quand Archie rit doucement. Mais elle a le sourire, Dani. Parce qu’il laisse échapper un son agréable à entendre. Il pourrait rire, rire, rire, encore et encore, qu’elle ne s’en lasserait pas. Ils s’avancent, lentement, discrètement, jusque dans la chambre. Pirate n’est pas dupe. Volatile trop intelligent qui ne se laisse pas avoir par ces deux humains qui pensent se camoufler. Il fuit. Loin. S’éloigne d’Archie comme si sa vie en dépendait. Dani se redresse, lâche un “Zut !”. “Je suppose qu'on fera connaissance une autre fois.” La promesse l’attire, lui fait tourner la tête vers celui qui la formule. Elle se perd dans la clarté de ses yeux, s’y prélasse, à en sourire de toutes ses dents. Oui, ils feront connaissance plus tard. Alors, quand les secondes passent et que Dani s’enlise à le regarder, elle finit par se secouer et par appuyer la promesse d’Archie. “Oui, une autre fois.” Ils en font le serment. L’un à l’autre. Il y aura des centaines d’autres fois. Parce qu’à partir de maintenant, ils savent qui ils sont, ce qu’ils ressentent. Des sentiments plus forts que tout.

@Archer Williams

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HAUNTED
BY THE
GHOST
OF YOU /

Take me back to the night we met. And then I can tell myself Not to ride along with you.