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oscar winning tears - maeve
(#) Lun 4 Sep - 10:00
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La nuit est rassurante.
Elle fait oublier à Georgie qu’ils vivent sous terre.
Parce que la nuit est la même, sous New Blossom, ou au-dessus.
Tous égaux dans l’obscurité.
Et Georg.IA est là pour l’apporter, une fois de plus, à la surface.
Il n’y a rien de plus simple.
Elle va s’en prendre à la figure qui illumine les matinées moroses d’Icarus. Maeve McAdams n’a rien de particulier. Elle n’est pas particulièrement influente, n’a pas particulièrement d’argent. Mais elle est un symbole.
Georg.IA adore les écraser.
Ils sont, généralement, moins bien gardés aussi.
C’est ce qu’a prouvé les quelques jours de reckon autour de la demeure de Maeve, qui a un rythme de vie pointilleux, précis, répétitif. Parfois pour un kidnapping.
Et c’est simple, vraiment. Georg.IA n’a eu qu’à ouvrir la portière du chauffeur, assommé le pauvre d’un coup de la mâchoire pendant qu’il attendait l’arrivée de Maeve. Le corps a été déposé dans les poubelles qui doivent être récupérées ce jour là. Georg.IA s’est alors installée derrière le volant, a branché la clé USB qui pirate tout le système de la voiture en empêchant le tracking.
Elle a attendu deux minutes, s’est occupée en choisissant un programme radio aux actualités musicales du moment.
Et puis, derrière les vitres teintées, elle a vu la figure apprêtée de Maeve passer la porte de son building, s’approcher, rentrer dans la voiture.
Il ne faut que deux secondes pour que son bras mécanique ne plonge vers l’arrière, bloque la portière. Son doigt humain verrouille le reste. “Goodmorning Ms. McAdams. I’m not sorry to say that you won’t be making it for your live.” Elle jette un coup d’oeil dans le retro.
La voiture démarre.
“I’ll invite you to buckle up. You never know what can happen with a dangerous criminal in the car.”
(#) Mar 5 Sep - 14:43
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Elle doit chasser la fatigue en battant des paupières plusieurs fois avant de pouvoir appliquer la couche de mascara qui agrandit son regard et donne l’impression qu’elle est bien éveillée malgré l’heure. Chaque matin suit un rythme quasi militaire qui n’admet aucune dérogation. L’antenne est à 05:00, elle n’a pas le droit aux excuses.
L’image dans le miroir lui paraît toujours étrangère, elle fait du mieux qu’elle peut pour ne pas se focaliser sur les défauts qui à chaque fois semblent grossir et prendre toute la place dans son esprit. Au lieu de cela, elle fixe ses lèvres, qu’elle étire dans un sourire commercial fait et refait pour l’audience. C’est presque un rituel, elle se racle la gorge trois fois exactement et récite son introduction avant de préparer son pitch du jour.
Enfin, elle sort de la salle de bains, attrape son sac à main à la volée, programme son alarme et prend le chemin jusqu’à l’ascenseur sans décoller son regard de sa tablette pour s’imprégner des nouvelles du jour. Mesures politiques, faits divers, louanges héroïques, reportage insolite, reportage bonne nouvelle, l’actualité change mais le format reste le même, machine médiatique bien huilée, toute prête à subjuguer ceux qui ont abandonné l’idée d’esprit critique.
Maeve ne fait que prêter sa voix et son visage. Si ce n’était pas elle, ce serait quelqu’un d’autre, et elle ne commet jamais l’erreur de l’oublier. Voilà où est sa place, un écrou dans l’engrenage. Elle avait simplement décidé de se ranger du côté de la machine, de la soutenir, et tant pis si elle a l’air de se cautionner. Au moins elle ne galère pas.
Elle a la tête tellement ailleurs qu’elle ne remarque qu’au dernier moment que la paire d’yeux dans le rétroviseur n’est pas la même que d’habitude. Un frisson glacé court le long de son échine et elle se raidit quand un bras mécanique s’étend devant elle pour lui barrer toute retraite.
Médusée, prise de court, elle ne comprend pas tout de suite les mots de la ravisseuse, ne fait que retourner son air confondu au regard qui l’observe directement dans le miroir. Ce n’est qu’à la dernière prophétie que la présentatrice a l’air de reprendre contenance et s’exécute, bête docile malgré tout. Elle comprend très bien ce qui se passe, il lui manque simplement le pourquoi pour chasser le flou dans son esprit.
“What do you want?” Elle demande dans un ton qu’elle aimerait ferme et sûr de lui mais qui ne cache pas le stress qui commence à s’accumuler dans sa poitrine, augmentant la fréquence des battements de coeur. Ses yeux sombres osent finalement défier ceux de l’inconnue, qui lui paraît tout compte fait assez familière. Les pièces du puzzle cliquent enfin, l’éclat de recognition brille dans les pupilles, sa bouche s’arrondit presque de surprise autour d’une exclamation : “You!” Quel était son nom déjà ? Maeve voit sous ses yeux le prompteur défiler alors qu’elle essaie d’agripper un pseudonyme, un avis de recherche, des descriptions précises de faits. Des bribes d’informations lui reviennent en tête, kidnapping, rançon, altérée, la suspecte est dangereuse, si vous l’apercevez, prévenez les autorités immédiatement.
Dans un réflexe qu’elle ne retient pas, sa main plonge dans son sac et agrippe son téléphone et elle l’extirpe dans un début de panique qui tue toute raison.
(#) Mar 5 Sep - 16:59
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C’est l’un des moments préférés de Georg.IA: celui où la réalité se déchire pour révéler le cruel qui attend ses victimes. Le sourire lui déchirait presque les joues, ne perd pas une miette de la réaction de Maeve dans le rétroviseur. Elle laisse quelques secondes d’acclimatation, échappe même un “Oh, you being very good, thank you!” jovial, qui jure avec le sévère de la situation. Mais au moins, Maeve est attachée et Georgie commence à conduire prudemment, bien que rapidement.
“Me!” Il y a un petit rire. “Oh, I am so glad I’m getting recognized these days. It makes the whole thing easier. Like, you know what I am capable of, don’t need to prove myself, immaright?” Le rire fort éclate encore dans l’habitacle.
Si Georgie elle-même ne voit pas le téléphone, les yeux rivés sur la route, l’Add-on capte le mouvement et attrape Maeve par le poignet. L’alliage ne sert cependant pas, arrête juste le geste. “Oh, don’t rush that sort of thing. They’ll know soon enough you won’t be on the TV, except for a good old fashion ransom video.” Ses doigts tapotent le volant, une sensation dérangeante qui remonte en elle. “I’ll let you think about all the things you cherish in life, so we will have a nice tearful plea, alright?”
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oxygen intake
G.IA inspire, exercice musculaire du diaphragme qui s’abaisse, chasse la sensation qui ne part pas. oxygen intake
Echo101C@C
error
Son visage perd cette joie qui l’animait à l’instant. Son regard se plisse, brille d’une lueur dangereuse, froide. G.IA continue d’observer la situation, dans un silence tendu qui asphyxie le véhicule. “You should stay put.” L’articulation est même légèrement différente, sous cette angoisse que Georg.IA ne contrôle pas, n’explique pas non plus. error
Mais ce ne sont que des émotions.
Rien de grave.
Pour une machine.
(#) Mer 6 Sep - 8:07
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Son air paniqué passe de la route qui commence à défiler à travers la vitre, au rétroviseur où le visage triomphant de l’altérée se révèle de temps à autre puis à la main mécanique qui agrippe son poignet. Maeve doit réfréner une expression de dégout et se retient de secouer le bras pour ne pas encourager une prise plus ferme. La sensation du métal contre sa peau est étrange, froide, inhumaine. Ca creuse la peur, son estomac est noué de stress et elle ne parvient pas à se concentrer pour garder ses émotions pour elle. Elle sent les vagues d’angoisse se répandre.
Les informations font à peine sens dans sa tête. Une vidéo de rançon ? Un plaidoyer émouvant pour sa vie ? Si elle n’était pas tétanisée, elle en rirait tellement l’idée est absurde. Il n’y a rien qu’elle chérisse dans sa vie. Son coeur est vide, sa chair aussi, ses yeux visualisent uniquement son monde comme un trou noir. Et elle est certaine que le sentiment est réciproque, personne ne s’inquiètera vraiment pour elle, c’est uniquement ce qu’elle représente qui est en péril.
Et comme un écho à ses pensées, l’angoisse contagieuse change l’atmosphère dans le véhicule. La tension devient palpable, et ce que Maeve laisse échapper de peur revient la nourrir dans un cercle vicieux. A l’injonction, la présentatrice se raidit dans son siège, terrifiée à l’idée de faire un geste de travers. Les images lui reviennent clairement en tête, la criminelle n’est ni étrangère à la violence ni à la destruction et l’empathe ne désire pas en être la destinataire. Comme la situation ne lui permet pas de s’échapper, elle n’a pas d’autre solution que de négocier.
“If it’s just a matter of money, why don’t I just wire you the amount you want and then you can let me go?” L’adage dit bien que celui qui ne tente rien n’a rien. Elle a conscience que c’est une requête naïve, mais c’est tout ce à quoi elle s’accroche pour ne pas concevoir l’alternative certaine : personne ne paiera de rançon pour elle et elle finira dans l’Hudson, le corps lesté de pierres. “I’ll keep my mouth shut. We don’t have to involve the authorities or Icarus in this.” Mais au moment où elle le dit, elle sait que ça ne sert à rien. L’altérée est du genre à chercher l’engagement du public. Cela n’empêche pas Maeve d’infuser ses mots avec un soupçon d’influence, tout en ignorant complètement les conséquences que cela pourrait avoir. "How much do you want?" Et c'est étrange tout de même, peu importe le nombre d'années où elle s'était sentie à peine plus mise en avant qu'un objet, elle n'avait jamais osé mettre de nombre sur sa vie.
(#) Mer 6 Sep - 11:10
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“Oh”
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useless flesh
“Hon, did you think you can buy me?” Le rire de G.IA grince un peu aux oreilles humaines. Elle jette un regard sur Maeve McAdams, apprécie au moins la présence d’esprit d’essayer de l’acheter. useless flesh
Ils passent tous par cette étape.
Penser que leur trône de billets vert et cryptomonnaie les protègera éternellement.
Non.
Georg.IA les attachera dessus et leur mettra le feu, pour que leur visage crame avec les effigies qui marque le mal de ce monde: le capitalisme. “That’s not the point. It would be a very boring kidnapping, if it would solve itself, don’t you think?” La conduite n’a rien changé, la voiture file à travers les rues avec l’aisance de celleux qui les connaissent par cœur.
A cette heure-ci, il n’y a que les fêtards et les taxis, qui roulent.
La ville est calme.
Paisible.
L’heure parfaite, pour le crime.
Et parfois, les plus beaux, sont ceux qui tardent à se révéler.
Le téléphone est récupéré enfin, déposé sur le siège avant passager. L’Add-on appuie son coude contre le dossier du siège, la main qui tangue tranquillement, pareille à un serpent prêt à fondre sur sa proie. “Money is not always the solution. A means to an end, yes. But if I wanted to get rich, I wouldn't be here enjoying your buzzing presence.” La nervosité est toujours là, bataillée par la machine, les coordinations uniques de son cerveau. Sa nuque la tire un peu où l’opération de la docteure Lee a eu lieu il y a quelques semaines de ça.
La cicatrice n’est plus là.
La chaleur de Gnosis, elle, persiste.
(#) Jeu 7 Sep - 17:30
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Les gens mentent quand ils disent que New Blossom ne dort jamais. Alors que l’aurore approche, la ville se fait complice silencieuse, les rues défilent, indifférentes à son sort et Maeve ne s’aventure pas à essayer de taper contre les vitres ou ouvrir la portière. En fait, elle ne s’aventure à rien parce qu’elle sent à peine son corps, grippé par le stress. Sa ravisseuse a l’air de se délecter de la situation, ce qui lui fait comprendre que l’attrait du kidnapping n’est effectivement pas dans la rançon, mais plus dans le délire pervers de répandre la peur, de jouer avec sa proie. “I don’t understand.” Elle inspire profondément, expire plus longtemps encore. Elle sent perler quelques gouttes de sueur sur ses tempes et dans son dos, l’habitacle de la voiture lui paraît plus petit à chaque fois qu’elle jette un coup d’oeil à la vitre. “Why me?” Elle bredouille presque, alors que le vertige trouble momentanément sa vision. Elle ferme les yeux, laisse sa tête aller contre l’appui.
Maeve McAdams n’était pas vraiment un nom qui défrayait la chronique. Dans leur société qui épiait les moindres faits et gestes des héros et des méchants, elle était en bas de l’échelle de la notoriété et si elle devait être tout à fait honnête avec elle-même, elle n’espérait pas atteindre les sommets. Elle le tentait simplement parce qu’elle ne savait rien faire d’autre. Et voilà que ça devenait son downfall.
“You picked the wrong person. Nobody is going to pay a ransom for me.” Les inspirations et expirations sont de plus en plus fortes, tentent de chasser l’inconfort. Elle se déchausse de ses escarpins et ramène ses genoux contre elle et les serre avec toute la force qui lui reste.
La dignité est restée sur le porche de son immeuble, elle n’en a plus rien à faire de son image, de sa posture, de son coaching médiatique qui l’enjoint d’être agréable en toute situation. Elle s’abandonne à la crise d’angoisse, ne comprend que trop tard que ses symptomes se répercutent, n’a de toute façon pas l’énergie de retenir ses émotions contre elle.
Elle essaie du mieux qu’elle peut de se concentrer sur une image fixe, sur un souvenir calme, une après-midi à Venice Beach, où elle mangeait de la glace et regardait l’océan. Sa mère avait été particulièrement gentille ce jour-là. Elle n’avait jamais le droit de manger de la glace d’ordinaire, à moins qu’elle soit sans sucre et sans calorie et avec un goût de carton. “It’s not going to make much noise either.” Elle déblatère, plaide son cas, mais chaque constat ne fait que nourrir l’angoisse qui l’étreint entièrement.
(#) Ven 8 Sep - 16:23
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“Well, We’ll never know until we try, hon.” Georg.IA a déjà eu des surprises agréables, des rançons plus généreuses que demander pour qu’une âme soit sauvée. Il y en a eu, qui ont mal tourné, des forces de l’ordre envoyée, G.IA qui s’est enfuie, non sans laisser des traces de sa gratitudes violentes sur sa victime où les sauveurs du jour. Et puis, il y a bien entendu, eu personne qui n’a répondu.
Ceux qui pensent qu’une vie n’a pas de prix n’a vraisemblablement jamais attendu le décompte d’une menace de vie ou de mort.
Georg.IA sait que le prix d’une vie dépend avant tout d’une chose: sa patience.
“You are valuable to me, which is a good start.” Ce n’est jamais bon, vraiment, d’attirer l’attention d’un villain. Georg.IA a besoin de ça, de cibles, de maillons faibles, de points de pression qu’elle peut malmener. “From what I’ve seen, you’ve been close to the Waynes.” Elle tourne un peu sa tête, regarde Maeve McAdams du coin de l'œil. “How’s been Chimera?” Georg.IA n’a jamais eu l’occasion de se battre face à l’ancienne apprentie, se tient toujours à distance des actions qui peuvent nécessiter l’intervention des Sept ou des unités d’intervention. “Heard SPECTROV did her good.” Le rire est mauvais, G.IA qui s’anime dans sa calculation froide.
Si Maeve n’y croit pas, l’angoisse qui surgit est plus forte encore. Georgie serre ses doigts sur le volant qui se plie un peu à l’effort de la force. Elle soupire. “Fucking Empaths.” Et Fucking everythings qui ne savent pas se contrôler, maîtriser leurs pouvoirs, leurs altérations, ou les deux. Le Violet qui a ravagé l’underapple était une plaie.
Maeve est une plaie. “Will you stop?” Mais quand il apparaît évident que sa victime n’est pas en mesure de ralentir la sensation effrénée qui prend Georg.IA, la main de métal surgit.
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L’alliage se referme autour du cou de Maeve dans une force calculée. Les mains peuvent tenter de gratter, de lutter. suppress
Il ne faut pas quelques secondes pour que finalement, la tempête d’émotions se calme enfin, une fois la mutante découverte assomée.
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quiet
Et c’est comme ça que G.IA aime le monde, vacant de la répugnance de la chair. Il y a le ronronnement paisible du moteur, la conduite que redevient agréable, le frémissement de sa puce de calcul, les appels manqués sur le téléphone de Maeve. quiet
Le reste du chemin est calme, et finalement, la villain se détend un peu plus, chantonne même quand le véhicule s’engouffre dans un garage d’un bâtiment en construction, non loin de la frontière avec l’underapple. Elle embarque Maeve sur son épaule, prend ses affaires et descend avec aise dans les tréfonds des souterrains.
Georg.IA a installé la petite salle dans un entre-deux. Non loin de la surface, il y a néanmoins l’humidité qui perle sur les murs. Les néons crissent une frémissement qui réconforte un peu plus la cyberpsychose volontairement ignorée.
Maeve est attachée à l’aide de serflex sur une chaise en métal froide. Les lumières additionnelles sont allumées, des anneaux sur trépieds, et plusieurs autres néons posés à même le sol.
C’est qu’il ne faut pas grand chose, pour tourner une demande de rançon.
Les anxiolytiques qu’elle a trouvé dans le vieux sac de designer est enfoncée dans la gorge de Maeve, et elle attend tranquillement que sa victime se réveille, chipote de ses mains mécaniques sur un petit robot en pièce récupérée en attendant d’un signe de vie, d’éveil.
(#) Sam 9 Sep - 15:54
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Elle ne parvient pas à lutter contre l’impression que le monde se referme sur elle et qu’elle est sur le point de mourir. L’évidence n’a rien du soulagement qu’elle s’était prophétisée depuis longtemps, elle est toujours en proie à la panique, aux battements de coeur erratiques et à la respiration saccadée. Il lui semble que ses poumons ne se remplissent pas assez, qu’elle pourrait aspirer tout l’air du monde qu’ils crieraient encore au manque.
Sur le siège avant, G.IA semble indifférente à sa débâcle, continue sa pression psychologique. Maeve se croit imperméable aux mots, elle a développé une carapace solide à force d’avoir été à la merci de la critique. Mais les menaces qu’on lit entre les lignes ne lui sont pas adressées, et c’est le meilleur moyen d’entrer dans sa tête. “Rapha…” Elle geint, alors que la criminelle s’amuse des tragédies de la vie de l’ancienne apprentie. “Leave her alone.”
Parce qu’il y avait bel et bien des gens dans ce satané monde qu’elle tenait dans son coeur, sentiment réveillé par les récentes retrouvailles avec la blonde dont il est question.
“Will you stop?” Elle a les mains accrochées à la ceinture de sécurité qu’elle repousse pour se défaire de la sensation d’étouffer. I can’t. Mais rien ne franchit ses lèvres, elle n’a pas le temps de s’expliquer, elle n’a pas le temps de reprendre ses esprits, quémander de l’air frais, la main mécanique fend l’air et agrippe sa gorge sans ménagement. Vainement, elle tente de repousser la machine, les réflexes de survie se déclenchent et mettent en tort toutes les convictions qu’elle pensait avoir. Elle ne veut pas mourir. Dommage de s’en rendre compte maintenant.
La dernière vision qu’elle emporte est celle de l’altérée qui ne daigne même pas se retourner pour observer sa victime.
***
La lumière artificielle qui recouvre ses paupières n’a rien de la douce chaleur qu’elle aurait espéré ressentir dans la mort. Elle plisse les yeux pour essayer de voir mais ses pupilles sont trop sensibles. L’inconfort lui tord le corps, elle sent la barre de métal de la chaise contre ses omoplates, l’étrange arc que prend son dos, les liens serrés autour de ses poignets… Elle sent les rémanences de la douleur sur la peau de son cou et un début de migraine qui part de l’arrière de son crâne. Mais d’elle, elle ne sent pas grand chose, comme si son cerveau et tous ses organes avaient fondu pour ne former qu’une glue pâteuse.
La panique qu’elle devrait ressentir ne vient pas, l’émotion repoussé par un mur médicamenteux dont elle finit par reconnaître les effets. Elle a le réflexe d’essayer de lever ses bras devant ses yeux, mais les liens la retiennent et elle tourne mollement la tête pour constater sa captivité, lève à nouveau les yeux pour affronter la lumière et au bout de quelques secondes, sa vision s’adapte enfin. La pièce est dépourvue de vie, les murs sont nus, du béton brut et oppressant et il n’y a rien d’autre que sa chaise, les anneaux de lumières qui l’entourent et une table à laquelle est assise G.IA, tripotant une machine entre ses doigts.
Glacée par un sentiment d’effroi qui parvient à piquer à travers la vase des anxiolytiques, Maeve essaie de s’agiter dans son siège mais son corps lui paraît lourd, répond à retardement à ses commandes. Elle abandonne presque aussitôt, épuisée par l’ascenseur émotionnel, la crise d’angoisse et la dose de médicaments. Même sa langue lui pèse. La fatigue ne parvient pas cependant à stopper les larmes d’impuissance qui perlent au coin des yeux et elle laisse sa tête tomber en arrière pour fixer le plafond et ne pas donner à l’altérée la satisfaction de voir ses pleurs. “I won’t do it. The video thing,” sa voix est râpeuse, les mots sont plus lents que son élocution habituelle, mais elle y donne quand même un peu de conviction. C’est bien la première fois qu’elle déteste être sous les projecteurs.
(#) Lun 11 Sep - 6:55
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Pendant tout un temps, il n’y a que le silence. De là où elles sont enfoncées, sous les couches de bétons qui s’enfoncent, il n’y a pas l’agitation de la ville qui se fait entendre. Il n’y a que le cliquetis de ses outils, le crissement de son fer à souder entre les pièces mécaniques récupérées, soignées pour une nouvelle forme de vie codée qui s’agitera et que Georgie rajoutera à la collection qui habite son repère.
Alors, Georg.IA entend facilement le mouvement sur sa gauche. Elle ne relève pas tout de suite la tête, attend encore de précieuses minutes. Parfois, il n’y a pas besoin de prendre de grandes envolées diaboliques pour terroriser. Le cadre, la réputation, la civilisation paranoïaque dans laquelle iels évoluent suffisent.
Finalement, quand la voix s’élève, Georgie dépose seulement son câble de soudure sans un bruit. Elle essuie ses doigts humains et mécaniques avec des gestes lents, qui semblent interminable. "It’s cute how you think you have a word in it.” La graisse et la poussière s’enlèvent de ses doigts, utilise du gel hydroalcoolique pour terminer son nettoyage de ses appendices. "I could torture you, force you to do it. But truth is…” Georg.IA fait mine de réfléchir, de trouver le bon mot. "I’m only after their money. I don’t relish on other’s suffering.” G.IA ne se considère pas comme sadique. Cruelle, très certainement, Eusapia le lui a assez répété ces dernières semaines.
Mais elle ne prend pas de plaisir dans la souffrance des autres.
Elle préfère une action rapide à l’agonie satisfaisante.
Sauf si elle doit enseigner une leçon.
Ce ne sont pas ses plans, aujourd’hui, pour Maeve McAdams.
"You look nice on TV, but you’re even nicer face-to-face.” L’Add on droit dépasse son épaule, perfore la distance qu’il y a encore les deux. Les doigts chromés se ferment sur la base de la mâchoire. "Would be a shame to hurt it."
Son indexe tapote la base de la joue de sa victime du jour. Une main humaine saisit le téléphone qui n’est pas le sien dans la poche arrière de son pantalon de travail. "Your producer called several time… Should we ring him back now?” Elle libère le visage de Maeve, mais son alteration ne revient pas vers Georgie. A la place, elle attrape le dossier de la chaise en métal, tire Maeve avec elle, comme si le tout ne pesait rien (ne pèse rien pour la mécanique qui lui sert de corps).
Le grincement rempli l’air.
Le silence n’est plus.
(#) Mar 19 Sep - 17:09
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Il y a ce bruit strident à l’arrière du crâne qui accompagne le début de migraine et qui l’empêche de s’accrocher concrètement aux mots de G.IA. Elle y entend les menaces, l’éventualité de la souffrance si elle ne se pliait pas aux ordres de la criminelle, mais en même temps, tout lui paraît extrêmement distant, comme si elle n’existait plus dans cette réalité et regardait les choses de l’extérieur. Sûrement que la dose de médicament était un peu plus élevée que ce qu’elle avait l’habitude d’ingérer.
Mais quand la machine s’empare de sa mâchoire, Maeve est ramenée à un sentiment plus imminent. Le contact froid lui tire malgré elle une grimace de dégoût, elle qui abhorre les corps soumis à l’abîme pour transcender l’homme. Tout implant et robot qu’elle pouvait être, il y avait un nid d’émotions à agripper et à ce titre, sa ravisseuse demeurait humaine et donc vulnérable.
Maeve n’était pas faite de beaucoup de force, pas de muscles, enveloppe fragile prête à se déchirer sous n’importe quelle poigne un peu trop ferme, mais elle avait quand même de la volonté, une forme d’aigritude et de besoin de revanche sur la vie. She kept going out of spite. Sa volonté ne s’imposait pas aux autres directement, elle prenait des chemins détournés, elle les tourmentait émotionnellement jusqu’à ce qu’ils cèdent. Sa méthode n’avait rien de glorieux, mais elle avait abandonné tout principe moral dès le premier virement d’Icarus. Chaque produit a un prix, elle ne fait pas exception.
Sa volonté ne se manifeste cependant pas, coincée sous l’apathie médicamenteuse et écrasée par la menace directe contre son visage. Il y avait des choses que Maeve n’était pas prête à sacrifier, sa beauté en première ligne. C’était la seule valeur sociétale qu’elle avait.
La poigne du bras robotique lâche son visage avant que la brune ne trouve l’énergie de s’en défaire. Mais son tourment ne s’arrête pas pour autant, G.IA s’empare du dossier de la chaise et la traîne autour de la pièce dans un bruit grinçant qui perce le crâne déjà malmenée de la présentatrice. Elle serre des dents et ferme les yeux, tente de se concentrer mais le train de ses pensées lui échappe. Sa vie est en jeu, mais c’est l’esprit nihiliste qui menace de l’emporter.
Elle essaie de se faire une idée de la fin, mais c’est le cirque médiatique qui s’en suivrait qu’elle voit. Elle imagine déjà ses collègues s’emparer de l’histoire et en sucerait toute la tragédie devant les caméras avant de soupirer de soulagement en privé et de passer à autre chose. Elle imagine déjà sa mère et sa contrition feinte, se tordre avec tout l’art dramatique dont elle est capable et attirer la pitié comme elle sait si bien le faire avant de claquer l’argent de l’assurance vie dans une villa au soleil. Sa fille aura au moins servi à quelque chose.
Il y a trop peu de personnes qui la pleureraient sincèrement et c’est précisément cette réflexion qui la sort de la torpeur. Pas par considération pour les quelques malheureux qui font le choix douteux de l’apprécier, mais pour tous les autres qui se réjouiraient de sa disparition et qu’elle voudrait voir mordre la poussière. Elle continuerait de vivre grâce à sa rancune.
“Your message would get lost if you only reach out to Icarus.” Elle essaie de parler au-dessus du bruit abominable et ça tire sur son énergie restante. “They won’t rush to comply if you don’t give them incentive. And I’m not good enough of an incentive.” Sa gorge est sèche, elle tousse pour chasser l’inconfort avant de reprendre. “And you won’t get much luck with the Waynes either. They hate my guts.” Il n’existe pas un monde où ses anciens beaux-parents se précipiteraient pour la tirer d’affaire, ils seraient même contents de se débarrasser de cette épine lointaine, peu importe ce que Rapha puisse ressentir.
“You have to get the public involved and craft a public story before they put their version out.” Et elle savait toutes les façons dont ils pouvaient écrire cette histoire, ça avait été son métier pendant des années. Elle n’aurait simplement pas pensé que c’était la seule branche à laquelle elle s’accrocherait dans une véritable situation d’enlèvement. “I’ll cooperate.” Elle souffle finalement, à peine audible dans son aveu de défaite.
(#) Mer 27 Sep - 16:12
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La chaise arrête de grincer immédiatement quand Maeve parle. Georg.IA se retourne, croise ses quatre bras, deux sur la poitrine, deux sur son diaphragme et écoute avec attention ce que lui propose la présentatrice. “I know you’re not big of a fish, don’t sweat.” Elle se penche un peu vers son otage, son visage arrivant à la hauteur de celle de la présentatrice piégée. “So, are you saying you are better dead? Your body could be worth a good sum of money.” C’est dit avec un calme plat, l'énonciation d’un fait connu.
L’énonciation que ça n’evoquerait pas une émotion chez Georg.IA.
Mais Maeve tire son épingle du jeu et c’est un sourire carnassier qui dévoile les crocs de la supervillain. “See, I knew you’d come around. I think you and I both enjoy a good amount of drama. I’m here for the fear, McAdams. You’re the voice in they ears all morning, and when you take that, the people of Icarus will realize that they are not safe anywhere.” Le rire est léger, bien qu’il n’annonce rien de bon. “But yeah, getting money out of it would be nice too. I have invoices to pay. I’m sure you do too, so, I’ll try not to hurt you.” Elle se retourne, part à la recherche des quelques néons et lumière de streamers qu’elle place tranquillement devant Maeve.
Ce n’est pas son premier kidnapping.
“Lucky you, I am quite good with my arms.” A nouveau, G.IA rit. Les prises sont branchées, et bientôt la lumière pourfend une partie de l’obscurité, Maeve en son centre. “I’ll advise you think about something weeping to say. Can you cry on command, or do I have to break a finger?” C’est toujours mieux de demander avant, des efforts en moins.
(#) Dim 1 Oct - 13:23
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Il lui semble qu’à chaque fois qu’elle arrive à concevoir la situation dans son entièreté, G.IA ajoute une couche à l’horreur en susurrant des menaces qui envoient l’esprit de Maeve dans un brouillard d’angoisses encore plus dense. Elle ne veut pas commencer à imaginer ce qu’on pourrait faire de son corps inerte, ne sait que trop bien que même dans la mort, les femmes ne trouvent jamais vraiment la paix. Que l’altérée n’ait même pas l’air affecté lui paraît encore plus terrible que si elle l’avait dit dans un rire cruel et moqueur. L’indifférence, peur intime. Maeve ne supporte pas de ne pas laisser d’impression, de ne pas représenter quelque chose, elle préfère qu’on la hait plutôt qu’on ne se soucie pas d’elle, elle préfère susciter le pire. Elle ne veut pas quitter ce monde et n’être rien. Elle ne veut pas être une victime de plus entre les rouages de la machine.
Alors elle serre les dents, cligne des yeux plusieurs fois pour s’habituer aux panneaux led qui sont braqués sur elle. Elle n’est pas étrangère aux projecteurs, les plateaux télé et les caméras de tournage, les flashs des caméras ou des téléphones, elle réajuste instinctivement sa position pour montrer son angle le plus avantageux. Elle sait que la vidéo qui va circuler ne disparaîtra jamais de la toile, malgré tous les efforts qu’Icarus déploieront pour défaire de l’esprit des gens l’image défaite et larmoyante de la présentatrice. Elle sait que les enjeux sont vitaux, au sens littéral. Mais elle ne peut pas s’empêcher de vouloir quand même plaire. Le fléau de son existence, la mauvaise habitude qu’elle n’arrive pas à chasser, comme la cigarette ou comme sauter les repas.
Maeve resserre ses poings liés, comme pour protéger ses doigts. “No need, I…” Elle bute sur ses mots dans la précipitation, piquée par la peur qui ne la quitte plus depuis qu’elle a rouvert les yeux. “I can cry.” And to be fair, she didn’t mind a good cry session. “Do I have a mark on my neck?” Là où les doigts de métal avaient brutalisé sa trachée. Si elle sentait la douleur, il devait forcément y avoir des traces et à défaut de sang, ça ferait l’affaire.
Il ne lui en fallait pas beaucoup pour pleurer. Il suffisait de penser à sa mère, à sa vie, à la vacuité de ses relations, à son ambition qui la dévorait mais qui ne trouvait pas de sens, au monde qui ne tournait pas rond, à la peur de mourir qui l’avait clouée sur place à l’arrière de la voiture. Il lui suffisait de pensait aux autres, qui la détestent, qui l’envient, qui l’admirent, qui l’apprécient, qui ont tant d’opinions sur elle quand elle ne sait pas, n’a jamais su, qui elle était ni ce qu’elle devait penser d’elle.
La peine lui tire la gorge, ses yeux se mouillent de larmes, elle prend une profonde inspiration pour essayer de repousser les sanglots mais ça prend. Ca prend sincèrement, c’est incontrôlable, et à cela se mêle les pleurs d’humiliation et de rage d’être aussi vulnérable, aussi découverte, plus encore que si elle était nue.
“There.” Elle étouffe un sanglot, entame le geste d’essuyer ses larmes sur son épaule et s’interrompt en pensant au maquillage, au trait de mascara que ça laisserait dramatiquement sur son visage mais qu’elle ne peut pas contrôler comme elle voudrait. Et comme elle ne contrôle rien, ça rajoute à la lourdeur dans sa poitrine, ça réalimente les larmes. Elle doit avoir l’air minable. Elle se hait. Elle déteste ce qui se passe. Elle ne peut pas retenir ça contre elle, les émotions transpirent timidement. “Happy?”
(#) Dim 1 Oct - 13:48
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Il y a une lueur satisfaite qui brille dans les yeux de Georg.IA, celle de la connaissance qu’il ne faut jamais sous-estimer une femme.
Ce sont elles qui bruleront le monde.
“Hm?” Elle regarde le bout de chair en question. “You do.” C’est léger, mais c’est là. “Want me to film it?” C’est une question détachée, comme si G.IA n’était pas responsable de la marque pourpre qui commence à se montrer, comme si elle ne se sentait pas responsable du mal.
Elle ne l’est pas.
Maeve McAdams est toujours en vie, et connaissant les faits d’armes de la villain, Maeve McAdams devrait remercier son dieu d’être toujours en vie.
G.IA ne croit pas en l’existence d’une entité supérieure.
Pas une qui n’est pas composée de 0 et de 1, en tout cas.
Et les larmes commencent à couler, un trait de tristesse qui suinte dans l’air et pique le nez de Georgie, l’avant de son crâne, se faufile dans ses propres émotions.
Mais ce n’est pas parce qu’elle se sent triste, que Georg.IA s’arrêtera.
En plus de la tristesse transfusée, il y a la colère de ce monde dans lequel elle habite.
Et ça supplante tout.
G.IA se rapproche de Maeve, son ombre qui se projette sur la figure de son otage, la lumière des LED temporairement occultées par sa large carrure. Sa main de métal prend Maeve par le menton, effleure la peau parfaite pour y récupérer quelques larmes, qu’elle essuie entre le pouce et l’index robotique.
Le tout s’est fait sans surplus de violence.
Presque doux.
Surtout froid.
“I knew you could do it.” Sa main se pose sur la joue de Maeve, qu’elle flatte d’une caresse condescendante. “You did good.” Elle se retourne, continue de parler. “I wish all hostages were like you. I like my victims to be obedient. Don’t have to hurt them that way.” Elle retourne vers la table, récupère le téléphone qu’elle utilisera pour filmer la vidéo de Maeve. “But please, don’t make me regret saying that so soon, right?”
D’une autre main, elle prend sa propre chaise, qu’elle place entre les spots lumineux, le dossier tourné vers Maeve. Georg.IA s’y installe sans plus, la chaise qui grince sa désapprobation du poids du métal. “Alright. Don’t forget to cry. This is the video for your life.” Elle s’assure de la luminosité, que le focus soit bien placé sur Maeve, appuie sur le bouton play. “Now, how about you tell them what happened this morning? Don’t forget to look at the camera.” Et G.IA rit légèrement.
(#) Lun 2 Oct - 20:41
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L’instinct premier lui dicte de fuir, mais ses mouvements sont entravés et elle ne peut que tourner la tête et fermer les yeux dans l’anticipation de quelque chose terrible qui ne vient pas. Le contact du métal est presque délicat, un contraste qui n’est pas pour la rassurer. Elle rouvre les yeux, regarde prudemment la criminelle à travers ses cils mouillés.
Pire que la violence, l’absence de celle-ci quand on s’y attend. Maeve comprend qu’elle ne peut rien prévoir, que celle qui la surplombe s’amuse à la conditionner avec des arguments basiques, comme on dresse un animal. Si elle se comporte bien, elle sera récompensée d’une attitude neutre, voire faussement affectueuse. Si elle ne fait satisfait pas en revanche… La brune ne veut pas savoir quelle menace G.IA mettrait à exécution en premier.
Et on peut dire tout ce qu’on veut de la présentatrice capricieuse, elle est quand même disciplinée. Il le faut pour un rythme de vie aux horaires si décalés, il le faut pour suivre le programme de relations publiques d’Icarus, il le faut pour survivre. Elle compte bien survivre.
Elle renifle, se force à inspirer et expirer selon un certain rythme pour calmer les pleurs et ne laisser que le visage baigné de peine. Ses yeux cherchent timidement la caméra quand la voix moqueuse le lui intime. “My name is Maeve McAdams.” Réflexe médiatique qui prend le dessus, comme si le simple fait de savoir que les caméras tournaient court circuitait tout le reste. Le timbre est grave, sa voix est obstruée par la peur, elle fixe bien l’objectif pour ne pas contrarier G.IA mais la lumière forte irrite ses yeux qui sont fatigués d’avoir trop pleuré. “I’m a news anchor for Omnivox media. On my way to the studio this morning I was-” elle bute sur l’impression terrible qui commence à se former dans sa gorge. “- abducted.” Sa voix grimpe dans les aigus alors qu’elle retient autant qu’elle peut une nouvelle salve de sanglots.
Et qu’est-ce qu’elle doit raconter au juste ? Il n’y a aucun entraînement presse qui aurait pu la préparer à ça. Ce n’est pas un scénario ficelé, pas un film d’Icarus pour mettre en scène un sauvetage médiatique ni un long métrage dans lequel elle peut émuler une héroïne tragique. Il n’y a rien à romantiser dans ce décor pour la préserver de la brutalité de sa situation. La vérité est laide et grise comme les murs nus et abîmés et comme les systèmes électriques des bras mécaniques.
“If you watch this-” Elle s’apprêtait à présenter G.IA, retourner l’attention contre la ravisseuse, lui donner la place d’éclairer le monde sur ses intentions nébuleuses, mais tout reste bloqué et à la place, elle a cette grimace pathétique qui précède plus de larmes. “Please!” Elle ajoute, avec une teinte de désespoir. Rien ne de feint, rien de préparé, juste un appel à l’aide qui sort de ses entrailles. “Help me.” Elle pleure de plus belle, baisse la tête pour essayer de garder ça pour elle, malgré les instructions directes de la machine. “Anyone, please!” Elle répète, en tentant de prendre de profondes inspirations pour reprendre le contrôle de son flux de paroles. “I’m scared.” Cette fois droit dans la caméra, et elle n’a pas besoin de se convaincre pour que brille une lueur de terreur dans ses yeux rougis.
(#) Mar 3 Oct - 14:41
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C’est pervers de la part de Georg.IA.
Une déformation professionnelle.
Le silence de l’endroit se rompt sous le triste son des pleurs de Maeve et Georgie reste en observatrice silencieuse, révérencieuse des privilégiés qui tombent et rampent pour leur survie.
Elle aime ça.
Le résultat de son horreur.
Et elle sourit, horrible.
Ses mains restent stables, ne ratent pas une seconde de l’attitude pitoyable de Maeve McAdams, zoom sur ses traits déconstruits, le maquillage qui coule, la splendeur des caméras oubliées. Et puis, l’otage se perd dans les émotions, traîne. Georgie appuie son doigt sur le bouton rouge, arrête l’enregistrement. Elle abaisse le téléphone, fronce un peu les sourcils. “You did good, McAdams. But you lost yourself there.” Georgie ne bouge pas de son siège, étire juste une jambe qui s’approche de l’espace personnel de Maeve. “They need informations, details. People love to pity the victim. It makes them feel good, safe, happy it’s not them.” Elle observe Maeve avec l’attention du prédateur au sommet de la chaîne alimentaire. “Don’t you want to make them feel good?” Et c’est honteux, de demander ça à l’empathe qui suinte la peur, la tristesse.
L’horreur.
“Don’t forget to talk about me too. They need to know who did it. Part of my brand.” Le sourire est colgate, dans la noirceur où est réfugiée Georg.IA. “Now, how about take two?”
(#) Mar 3 Oct - 17:11
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Les premiers retours ne se font pas attendre et le couperet tombe. Maeve est habituée au jugement, chaque courbe de son corp, chaque détail de son apparence, sont le résultat de presque deux décennies à être scrutée et critiquée. Mais c’est la première fois qu’elle expose tant de vulnérabilité à l’appréciation de quelqu’un d’autre. Et ça ne passe pas. Pour elle, comme pour G.IA. Elle devrait se répandre en excuse, elle devrait se montrer docile, c’est la condition posée par l’altérée.
Pourtant, les remarques et les notes atteignent la présentatrice dans un flou de pensées dans lequel aucune décision raisonnée ne peut vraiment se faire. C’est un mélange d’épuisement, de nerfs mis à rude épreuve, de migraine et de flottement post-session pleurs. Le désespoir se dissipe l’espace de quelques secondes et laisse la place à une pointe d’agacement. Sa voix enrouée réplique avant qu’elle ne puisse retenir sa langue de peste. “Then you should’ve written a script.” Le ton est sec, reflète le craquage.
Maeve cligne plusieurs fois des yeux, pour chasser les dernières larmes, puis par surprise pour sa propre audace. Elle laisse les mots flotter un instant, s’apprête à rectifier le tir immédiatement, supplier à nouveau pour sa vie… Ca lui paraît vain. Le mal est fait. Il vaut peut-être mieux s’expliquer que revenir sur ses mots. “I can’t control the crying.” Elle renifle, ravale sa salive, souffle profondément pour reprendre un peu de contrôle sur ses émotions. “I don’t even know what more to say. Who am I talking to? What’s the goal exactly? What do you want them to know about you?” La communication ça se programme, ça s’organise, ce ne sont pas des improvisations de mots et elle peut orienter n’importe quelle narrative si on lui donne au moins des informations. Alors que depuis le départ, G.IA se nourrit uniquement de sa confusion et de sa souffrance, souffle le chaud et le froid mais jamais rien de précis. Le soupçon se forme quelque part à l’arrière du crâne : peut-être qu’en fait, tout ça fait partie de la torture. “I’m better at following proper instructions.” Elle se justifie, réalisant un peu tard que l’usage du proper pourrait être pris négativement.
(#) Mer 4 Oct - 11:49
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Ce n’est pas sa première prise d’otage.
Ce n’est pas son premier otage qui se rebelle non plus.
Georg.IA sourit à la parole mordante. “See, I knew you could bite.” Sa jambe droite qui est toujours étirée bouge un peu au niveau du pied, mouvement tranquille. “The problem with you people stuck in a cage is that you forgot how to act free.” C’est ironique, quand Maeve McAdams est zippée à une chaise dans un endroit dont elle ne connait pas la localisation. “You’d rather have someone telling you how to save yourself, than try to find a solution alone.”
Lentement, Georg.IA se redresse.
Le silence pèse à nouveau.
Elle attache le téléphone dans un des supports de lumière de streamer. “But you’re right about something. It takes two to tango.” L’humanité appuie du bout de l’ongle sur le cercle rouge d'enregistrement du téléphone.
"2?Delta EH0 Tango@ 71Golf911"
and two to fight
G.IA entre dans la lumière, son dos est seulement visible par la caméra qui fait la mise au point automatiquement sur l’Add-on reconnaissable entre mille. “I’m really sorry that your mind goes to no one, in a time like this. Apparently it helps for what’s to come.” Les bras métalliques se déplient, mais c’est avec sa paume droite, humaine, chaude, qu’elle gifle Maeve. and two to fight
Elle l’aurait tué avec son alliage.
Le coup est si puissant, qu’il sature l’air.
Le coup est si puissant, que la chaise vacille,
Maeve McAdams tombe au sol avec le siège, elle rencontre la poussière et le désespoir.
Le pied de Georg.IA se pose sur le bras, laisse une partie de son poids écraser le corps. “I’m not going to talk in your name, McAdams. You’re just a package, that I hope have any kind of worth in this reeking city.” Elle enlève son pied, enjambe le corps. Georg.IA trouve la caméra, redresse Maeve de ses bras métallique. “I got here a pretty face.” Les doigts d’argent serrent doucement les joues, dont une vient d’être maltraitée. “I don’t know how long it’ll stay like that. So, I’ll be waiting from Icarus, or the Wayne, a nice sum. Let’s start at 200K, nothing much, right?” Elle force Maeve à regarder la caméra. “You’re at least worth that, right hon?” Elle plante les quatre pieds de la chaise devant elle, supplante entièrement Maeve. “If I don’t have the money by 24h, I’ll expect the double.” Ses mains métalliques courent sur les épaules de Maeve, glissent sur les bras de sa proie. “By now, you know how I roll. She might not be pretty anymore, if you don’t pay.” Elle marque une pause, hausse les épaules. “But that’s your problem, not mine.”
(#) Jeu 5 Oct - 6:46
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Elle savait que ça arrivait.
Dès le moment où sa langue lui a échappé, elle savait.
La silhouette déployée devant elle est le premier avertissement qui la renvoie à un état primaire, un instinct violent, celui de se replier entièrement sur elle-même. Mais ses gestes sont limités, elle est exposée à la gifle et elle se la prend à pleine force. La douleur traverse toute sa tête puis laisse un sifflement désagréable dans son crâne, coupe toute voie de réflexion le temps de quelques secondes, à tel point qu’elle ne réalise qu’après coup que la violence l’a entièrement renversée.
Il y a une chaleur qui continue de s’amasser autour de sa joue. Elle maintient les yeux fermés mais elle sent le poids de l’altérée sur elle, se dit qu’encore un peu et ce sont ses os qui cèderont. Elle ne doute pas qu’on puisse mourir d’une étreinte musclée de la part de la machine. Il y a un bruit pathétique qui lui échappe, un couinement qu’elle ne retient pas et qui ne fait que rajouter à son humiliation. Et alors qu’elle pense à cette mort qui se rapproche une menace à la fois, ses pensées dérivent vers les personnes qu’elle peine pourtant à citer à la caméra. Sa mère, qui secouerait ciel et terre pour faire en sorte qu’on retrouve sa fille, harcèle peut-être à l’heure actuelle tous les services de police et les contacts d’Icarus pour savoir ce qui se passe, peut-être est-elle déjà devant les caméras à plaider pour la vie de Maeve mieux que cette dernière… Elle pense à sa (ses) soeur(s), Penny, que le sang ne lie pas mais qui partage (subit) ses émotions et reste malgré tout. Et puis elle pense à Rapha, quand son nom de famille est traîné malgré elle dans la conversation.
Maeve est forcée de regarder la caméra, comprend que la claque qu’elle vient de prendre sera diffusée au pays tout entier, que ses proches n’oublieront jamais cette image de violence. Elle ne sait pas quoi en penser, parce que ça veut dire qu’elle n’est pas si seule que ça, mais en même temps, il n’y a qu’elle dans cette pièce à subir les humeurs de G.IA, tout ça pour… 200k.
La somme lui reste coincée dans la gorge, voilà ce qu’elle vaut aux yeux de l’altérée. Les chiffres restent en travers de sa gorge. C’est à la fois énormément d’argent, ça pourrait changer la vie d’une personne lambda, d’une famille entière même. Mais pour Icarus et les Wayne, c’est un pourcentage ridicule de leur fortune, c’est comme jeter quelques centimes dans le gobelet d’un mendiant. Le contraste est saisissant et elle doit l’admettre, bien que son égo prenne la gifle à retardement, c’est une stratégie brillante. Ca rapproche G.IA des gens les plus démunis et ça diabolise Icarus si l’entreprise ne paie pas assez vite.
Et c’est aussi une source d’espoir. Parce qu’il y a forcément un budget à la con que la boîte peut rayer sans regret pour le détourner à son sauvetage. Parce que ça pourrait être réglé en l’espace de quelques heures seulement, d’un virement, sans trop faire d’histoires. C’était peut-être qu’une question de patience.
Il ne reste plus beaucoup de larmes dans son corps, mais il reste quelques miettes de survie et de bon sens. Elle reprend son discours, sa maigre présentation des faits, jusqu’au point où elle s’était arrêtée plus tôt et avait cédé aux pleurs. Cette fois elle poursuit sans craquer et avec le peu de forces qu’il lui reste, elle infuse un écho, ce don qui pousse à la réaction. “If you watch this, please help me go home. I may not have children to take care of, but I still have a family expecting me. My mother is alone in this world without me.” C’est un peu un élan de désespoir, un dernier recours que de se dire que sur un malentendu, la déchirure traversera l’obstacle du numérique pour toucher un cible à l’autre bout de l’écran. Mais ce ne sont que des filaments de sa déchirure qui lui échappent, une caresse sur l’esprit tout au plus, qui peine à traverser le voile médicamenteux. “You know what she’s capable of,-” elle montre sa joue sûrement rouge de la montée de violence, puis elle tend le cou, bascule légèrement la tête en arrière pour montrer les marques de strangulation. “So please just do as she says. I just want to go back to my life, to my friends, to my job.” Et sur ses derniers mots, sa voix se brise, mais ce n’est plus exactement la même vague de désespoir qui l’a déroutée plus tôt, c’est une exploitation plus stratégique de sa peur et de ses émotions. De l’acting.
(#) Ven 6 Oct - 11:45
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Maeve s’anime enfin sous les mains de métal, utilise des phrases qui font effet, la peignent dans ce pauvre rôle de victime.
Au-dessus d’elle, G.IA sourit tranquillement, une impression dangereuse qui se dégage d’elle. Il y a une pointe d’un petit quelque chose qui s’éveille, anime sa mécanique. Les privilégiés veulent toujours retourner à leur vie bien rangée.
Mais ils ne sont pas des machines.
Ils ne peuvent pas oublier sur commande.
G.IA laisse quelques secondes de suspens, mais quand elle constate que Maeve McAdams n’a plus rien à rajouter pour sa peine, elle retourne vers la lumière, coupe l’enregistrement. “See, with the right motivation.” Elle regarde les deux fichiers vidéos qui sont ajoutés, lève les yeux sur le visage de la présentatrice. “I’ll get you something for your cheek.” Sans un regard de plus, Georg.IA retourne son attention sur le petit écran, le son de la voix de Maeve qui s’éloigne avec elle.
Les videos sont bonnes, n’ont besoin que d’un petit peu d’édit avant d’être envoyés au producteur et à la famille Wayne. Et la partie où Maeve supplie en larmes fera un bon rappel dans quelques heures. Déjà occupée à tout changer rapidement, elle revient, vers Maeve, déplace les lumières pour qu’elles arrêtent d’aveugler l’otage.
“Here.” Un doigt mécanique défait le serflex autour d’un des poignets de Maeve, lui colle dans la main un patch froid.
Ce n’est pas quelque chose que Georg.IA fait, normalement, pour ses otages.
Elle ne sait pas pourquoi elle le fait.
Enfin. Ce n’est pas comme si elle l’avait libérée. “Wanna see the end result?”
C’est ainsi qu’est G.IA.
Ainsi qu’est la société.
A chaque geste de bonté, il y a l’équivalent en monstruosité.
Ville pourrie.
(#) Sam 7 Oct - 16:51
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Lèvres scellées par l’appréhension, c’est sous une rangée de cils que Maeve vole un coup d’oeil craintif à G.IA. Le coup de rébellion est déjà loin derrière elle, enterré sous la douleur qui tire toujours quand elle déglutit. Elle retient un soupir de soulagement quand l’altérée approuve le contenu, accordant enfin une pause dans le supplice.
Peut-être que c’est l’écho, ou peut-être est-ce simplement la satisfaction de pouvoir passer à l’étape suivante, mais la phrase suivante arrache une expression de surprise puis presque immédiatement une grimace à cause de la peine qui irradie sa joue.
Avec attention, Maeve suit les moindres faits et gestes de la vilaine, prête à se replier sur elle-même si l’élan de générosité n’était qu’une feinte. Sa voix brisée qui joue dans les hauts parleurs du téléphone lui donne une bonne idée de la distance entre le danger et elle se permet de souffler et laisser sa tête en arrière. Son corps cherche la moindre position dans laquelle l'inconfort ne lui scie ni le dos, ni les poignets, mais elle se redresse bien vite quand G.IA apparaît à nouveau dans son champs de vision, accompagnée d’un sursaut de peur.
La promesse est honorée et dans l’ombre reposante, la présentatrice lève les yeux vers son bourreau, cherchant du sens dans le don de cette poche froide qu’elle porte immédiatement à sa joue. Elle ferme les yeux, et se laisse absorber dans la sensation bienfaitrice. Mais le répit ne dure jamais, c’est la sentence que G.IA applique, les lignes du contrat ont déjà été établies et elle devrait s’y faire pour rendre les prochaines heures plus supportables. Chaque acte de bienveillance en provoque deux plus néfastes. Maeve n’est pas ici pour être tranquille. Elle ne sera plus jamais tranquille.
“Do I really have a say?” Elle s’enquiert, plus pour la rhétorique que par réel besoin de savoir. Elle ne tient pas particulièrement à contempler la mise en scène de sa souffrance. Elle ne zieute jamais dans le retour caméra, ne se complait jamais dans le reflet du miroir, ce n’est jamais elle qu’elle admire, mais ce qu’elle voit dans les yeux des autres. Quand elle a le malheur de se voir, elle se lance immédiatement dans une chasse aux défauts et elle sait qu’ils seront nombreux dans le spectacle de ses pleurs et de sa douleur.
Mais elle n’a pas le choix. Et elle a appris sa leçon. Alors elle ouvre les yeux et fixe un point juste au-dessus de l’écran, espérant donner l’illusion.
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