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L'art et pas la manière

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l'art & pas la manière
tw : l'abus d'alcool est dangereux pour la santé


« Tu as été quoi ? — Oui, j’ai fait à peu près la même tête quand ça m’est arrivé. Et je suis étonnée qu’on ait pas encore eu un décès / un incendie / une dégradation de lieux publics – raye la mention inutile – alors que nous nous sommes vus. » Je fronce les sourcils, espère surtout ne pas nous avoir porté l’œil, car la soirée n’est pas terminée. « Quoi que je suis pas encore rentrée chez moi, il peut encore se passer une dinguerie sur le chemin. »

Parler de mes passions me semble tellement saugrenu dans cette configuration, mais c’est le moment ou jamais. « Disons qu’en deux cent ans, j’ai eu le temps d’expérimenter deux-trois trucs. Je joue même du piano, si tu veux tout savoir. » Et j’ai même pas encore trouvé le temps de m’ennuyer, si c’est pas merveilleux. « Je supporte pas les bouquins. — Je crois que c’est l’information la plus surprenante de la soirée, le taquiné-je. Étrangement, j’évite de parler de trucs qui passionnent pas les autres. C’est relou et long pour rien. Mais ça va être vite vu : en ce moment, c’est la page blanche. Rien de rien. Peut-être un lien de cause à effet avec les semaines compliquées qu’on a passé. » Et aussi le fait que j’avais perdu ma doublure, Andrea, qui était trop occupée à se barrer à l’autre bout de la planète avec un apprenti d’Icarus et à colporter de folles rumeurs sur son compte. Mais ça aussi, c’était un autre pan de ma vie extrêmement particulier dont j’avais pas trop envie de parler.

Damian m’expose ensuite les grandes lignes de sa soirée avec ma mère / son ex-patronne et entre deux phrases qui heureusement, n’ont que peu de sens hors contexte, la serveuse apporte le breuvage magique. Avant qu’elle ne reparte, je lui en demande deux autres. Au cas où. Au cas où quoi, je sais pas, mais il vaut mieux être protégé dans la vie.

Je sirote mon verre en l’écoutant me révéler ses états d’âme au sujet d’une potentielle intrusion dans ma vie. Je manque d’ajouter que me tuer était déjà une intrusion et que je l’avais pardonné, alors qu’on pouvait pas vraiment faire pire, mais je crois que je trouve ça mignon, en fin de compte. La sincérité qui exsude de son aura confirme en plus que le mec, bon, en dehors de ses penchants étranges et son job flippant, essaye d’être un bon gars. Quand il peut.

« Avoue, tu prends goût à l’incongruité de ta vie depuis que je suis entrée dans la tienne, le tancé-je. » Bon, je me doute bien qu’il en a vu d’autres, mais c’est vrai que depuis quelques semaines, on les enchaînait sacrément.  Je prends une nouvelle gorgée, avant de renchérir. « Mais je crois qu’il y a une faille spatio-temporelle à New Blossom, la ville aussi semble en proie à des évènements étonnants, ces derniers temps. » Andrea m’avait supplié de partir. Avec elle. Et j’avais refuser, tout ça pour aller trouver la mort dans les bras de l’Underapple. Super choix de vie, Alice, continue comme ça.  Je profite qu’on soit assis pour finalement sortir mon téléphone, m’attendant presque à ce que Grayson m’ait envoyé un message – au sujet de la sublime bague à mon doigt –, mais ce que je vois finis de m’achever.

« Hm. Tu voulais que je dise à  ma mère que tu l’as défendue ? Que je bétonne l’histoire bien comme il faut ? Bah écoute, tu vas pouvoir le faire toi-même, regarde ce que je viens de recevoir. »  Surprise. Je tourne le téléphone vers Damian, le laisse profiter du SMS que je viens de recevoir.

20h05
Bonjour Alice, ici Darla (ou ta mère, selon la manière dont tu souhaites appréhender les choses). J'aurai aimé avoir de tes nouvelles, mais je t'avoue ne pas savoir comment t'approcher. Non pas que ce soit une question d'accessibilité mais.. Je ne voudrais pas m'imposer dans ta vie (après deux siècles, je comprends tout à fait que tu es une adulte qui n'a surement plus besoin d'une mère qui s'inquiète à tout va).
J'ai tout de même eu vent récemment qu'il t'était arrivé malheur, je n'ai pas pu m'empêcher de m'inquiéter pour toi.. Il faut croire que malgré ma volonté initiale, il y a des choses qui ne changent pas. Alors, comment vas-tu ? Est-ce que tu as été blessée ? Si tu as besoin de quoique ce soit, sache que je suis là.
Tu me manques beaucoup et j'espère que tu ne trouveras pas mon message déplacé.

« Elle ne voudrait pas s’imposer dans ma vie mais aller menacer mes potes en pleine nuit pour ensuite prendre une cuite avec, pas de souci. » OK, techniquement Darla n’était pas vraiment Leta, mais là, pour le moment, j’avais pas vraiment envie de faire la part des choses dans son TDI bizarre. Je reprends une gorgée de whisky. La serveuse amène la tournée suivante. Parfait. À deux doigts de lui demander si elle a pas une clope à dépanne.

ft. @Damian O'Malley
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@Damian O'Malley & @Alice Eyre
TW : Des noeuds pap', l'angoisse...
La légèreté avec laquelle elle aborde un kidnapping laissa Damian un peu perplexe. Il ne savait pas vraiment comment composer avec cette information et s'il devait glisser vers " Elle a deux siècles, elle sait gérer les trucs du genre " ou s'il devait s'inquiéter pour sa santé mentale et une forme de déni qui pourrait bien cacher un problème post-traumatique un peu plus inquiétant.
À moins que les deux réponses ne puissent coexister ?


« Et genre... ça va ? Pas trop secouée ? »

Le mauvais œil, et l'absence de situation catastrophique n'avaient plus vraiment d'importance à côté de ce genre d'information, il faut dire.

« On est dans un bar. Il s'est jamais rien passé de dangereux la dernière fois qu'on s'est croisé dans un bar. »

Ceci dit, il ne s'était rien passé de spécialement violent chez lui la première fois – à part une morsure à bien y réfléchir – et ça n'avait pas empêché l'épisode Nade de se produire quelques semaines plus tard. Hm. Mauvais argument, donc.

« On peut en parler si tu veux. Mais comme pour l'art, j'y connais rien. Et je suis même pas sûr de pouvoir te citer une œuvre et son auteur. Ceci dit, j'ai rien contre les histoires que racontent les livres. C'est plus... » La lecture qui lui posait problème, dans son ensemble quoi. « Par contre j'aurais justement pensé qu'avec tous ces trucs qui sont arrivés, tu aurais pu trouver des tas d'idées. T'écris quel genre de livres d'ailleurs ? Hm. Je t'imagine pas trop partir sur la philo. »

Il se dit que ça pouvait peut-être ressembler à un truc un peu insultant.

« … dans l'sens où j't'imagine pas tartiner des mots compliqués pour montrer que t'as du vocabulaire et que tu sais tout mieux que tout le monde. T'es trop humble. »  Les yeux plissés, il semblait quand même parti à essayer de jouer les mentalistes pour essayer de deviner et... il claqua des doigts et la pointa de l'index « Des trucs à l'eau de rose un peu tristes, mais avec des Happy End ou... des trucs érotiques sous pseudos. Dis-moi que j'ai raison et que t'écris des trucs de cul, ça me tuerait de rire, Alice. »

Le petit rire pas bien mature accompagnait évidemment le tout. Oui... presque 50 ans, le Damian.

Son verre finalement entre les doigts, il n'hésita que quelques secondes avant d'y prendre de belles lampées tout en écoutant le rebond de la brune suite à ses paroles. Sa réponse en retour commença par une petite moue mitigée.


« Ma vie était déjà bordélique avant que tu débarques, honnêtement. »  Il eut un petit air narquois, comme s'il avait voulu essayer de la vexer un peu avant d'enchaîner, plus sincèrement. « Mais elle est sacrément plus drôle. Et plus intense aussi, c'est vrai. »

Il n'avait jamais tué quelqu'un qu'il appréciait avant ça. C'est dire ! Ni vu de gens revenir à la vie, d'ailleurs. Ni de mère réincarnée, de collier qui calment les monstres... sacré bordel.

« J'suis pas sûr que ce soit une faille spatio-temporelle. Honnêtement... une ville de nouvelle génération construite sur les ruines encore fumantes d'une des plus grandes ville du monde. Des gens qui vivent sous terre, d'autres qui vivent sur une île volante. Deux mégas corpos rivales qui détiennent des quartiers complets. Des altérés qui peuvent se foutre du métal jusqu'à péter les plombs... des trucs à s'injecter pour faire faire n'importe quoi à son génome... des putains de Superhéros ? J'veux dire... ça ne peut pas bien se passer, ici. »

Mais ça permettait aux gens comme lui de faire pas mal d'affaires. Alors il n'allait pas s'en plaindre, évidemment. Il avala quelques gorgées de plus. Alice lui présenta son téléphone, il manqua d'avaler de travers. Le timing était presque inquiétant.

« T'imagines, elle a des espions qui te surveillent et qui ont vu notre sortie du vernissage ? »

Ouais, mieux valait en rire.

« Leta a bu avec moi. Ta mère n'a fait qu'intervenir quand on allait trop loin. »

Il était visiblement à un SMS d'une nouvelle visite impromptue. Forcément, il aimait l'idée qu'elle ne fasse pas trop de raccourcis, quand même.

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« Et genre… ça va ? Pas trop secouée ? » Je lève mon verre à cette question, sentant l’inquiétude iriser son aura. Si j’en ai parlé, c’est certainement parce que j’avais besoin un peu de cracher le morceau, et que la majorité de mes relations ne pourraient pas trop comprendre l’histoire. Ni ce que je faisais dans l’Underapple, par ailleurs. Mais si je devais faire l’état des lieux de tout ce qu’il s’est passé dans ma vie, cela ressemble presque à une petite goutte d’eau dans un océan de ténèbres.

Des fois, je me demande ce qu’en dirait un psy. Mais heureusement pour nous deux, Damian est tout sauf psychothérapeute, et c’est très bien comme ça. « Pas pire que tout le reste. Je me noie du coup dans la contemplation d’œuvres d’art sans queue ni tête. Et je te force à vivre ça avec moi. » Hey, tu vois, moi aussi je peux tourner en dérision les choses sérieuses ! C’est pas si mal comme technique, en fait.

« Et je suis même pas sûr de pouvoir te citer une œuvre et son auteur. — Tu m’as cité la Bible, c’est déjà pas mal ! le taquiné-je. » Je m’en fiche qu’il n’aime pas lire, voire je peux le comprendre, disons juste que naître à une époque où il n’y avait pas la télé aidait aussi grandement. « C’est pas les idées le problème. C’est plutôt la manière de les raconter. » Et je ne suis pas certaine d’avoir envie de me replonger dans toutes les trucs glauques qui se sont passés dernièrement. J’ai déjà fait un état des lieux avec Andrea, et l’arrivée prochaine de mon frère à New Blossom me forcera à recommencer l’histoire du début… et même s’il me manque atrocement et que son retour va me faire un bien fou, je n’ai pas hâte de devoir tout lui avouer. « Je suis humble, hein ? » J’éclate de rire à cette idée. Je suis pas certaine de ça, j’ai quand une assez bonne opinion de moi-même. Enfin, je crois. « Et oui, j’ai écrit des romances érotiques dans les années 2010, v’la le succès que j’ai eu. Cinquante nuances de Grey, ça te parle ? » J’éclate de rire à l’idée de lui faire croire que c’était moi sous pseudo. « Dans ce genre-là. Des titres que tu connais pas, mais qui te feraient bien rire, oui, du genre Les Seigneurs de la Luxure ou une connerie du genre. » Je ris en songeant à cette époque. « Tu sais en deux cent piges, on a le temps de faire le tour de tous les genres du monde. En ce moment j’étais dans une série de thrillers noirs avec des serial killers et tout le bordel. Mais ouais, j’ai mon côté midinette qui ressort des fois. Ça dépend des périodes. » J’imagine Damian chercher sur Amazon « Les Seigneurs de la Luxure » et se retrouver avec que des propositions de livres de cul ensuite.

« T'imagines, elle a des espions qui te surveillent et qui ont vu notre sortie du vernissage ? » Je fronce les sourcils, sur le point de le prendre au mot. « Là je risque de vraiment m’énerver si elle a le temps de me faire suivre mais pas de me contacter. Encore que maintenant mon argument tombe à l’eau, puisqu’elle vient de le faire. » L’alcool rugit dans mes veines, ma gorge palpitant du sky sec. C’était peut-être un peu ambitieux, surtout après trois ou quatre coupes de champagne, mais enfin, les neurones s’apaisent, le feu qui semblait couler dans mes entrailles est plus gérable.

« Donc, je lui réponds quoi ? Ce soir, t’es ma BFF qui doit me conseiller. Je lui parle du kidnapping ? J’fais genre tu m’as rien dit ? » Après tout, s’il voulait que je conserve le secret, c’était dans mes cordes. Nouvelle gorgée de whisky, histoire de se donner de la force. « Je ne sais pas si je t’ai dit, mais j’ai deux frères. L’un d’entre eux est sur le point de revenir à New Blossom. Il croit que sa mère est encore six pieds sous terre. » J’sais pas trop pourquoi je lui avoue ça. Certainement parce que maintenant on connaît un peu (trop ?) nos familles respectives. Et parce que je ne sais pas comment la jouer avec Darla. Lui avouer ? Lui laisser la surprise ? Après tout, on aimait bien les secrets dans cette famille, apparemment.

ft. @Damian O'Malley
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La réponse le laisse songeur. Il plissa les yeux, détourna légèrement la tête, et lui fit apparaître son petit sourire en coin le plus narquois qui soit, avec un petit quelque chose d'un peu accusateur dans le regard.

« Eh ben, je déteins sur toi, hein ? »

Il n'allait pas lui reprocher cette tendance à blaguer pour banaliser ce qui ne devrait pas l'être. Une blague pour rebondir sur le fait d'avoir vécu un kidnapping. Elle se surpassait sur celle-là, il fallait bien l'admettre. Damian n'était pas sûr qu'il l'aurait tenté si les rôles avaient été inversés.

« Et on se retrouve maintenant dans un bar avec une commande de sky d'avance dans une robe de cocktail et un costard beaucoup trop chics pour l'endroit où on est. Jusqu'ici, j'appelle ça une soirée marrante. »

Et après l'art, ils parlaient maintenant bouquin. Damian la désigna d'ailleurs de l'index lorsqu'elle lui rappela qu'il avait cité la bible, non sans une fierté parfaitement feinte à l'idée d'avoir réussi à citer une œuvre majeure. Petite victoire, donc.
Il ne chercha cependant pas à insister ou à blaguer sur le sujet, Alice se livrant à quelques confidences sur les difficultés rencontrées dans le processus d'écriture. Les idées ne manquaient pas, à l'entendre. C'était déjà ça...


« Il faut que tu te mettes dans un mood particulier pour pouvoir écrire c'est ça ? »

Très innocent dans sa manière de le demander, il était évident qu'il nageait en terrain inconnu, là. L'art avait été compliqué. La lecture lui passait au-dessus. Mais l'écriture alors là... Il n'avait aucune foutue idée de ce que ça pouvait demander de rédiger un bouquin.

Quant au style de bouquins qu'elle pouvait habituellement composer, le voilà à suggérer, à supposer, à imaginer et même à la complimenter. C'est ce sur quoi elle tiqua et qui l'amena à se marrer. Lui non, à l'évidence. S'il gardait un petit sourire, il semblait bien décidé à rester sur son idée, même si elle avait l'air d'en douter.


« Le simple fait que t'en ris me suffit à me dire que j'ai raison. »

Qu'il assura avec un petit mouvement d'épaules.

« Tu me parles d'aider des gosses dans un institut comme si c’était une petite broutille de rien du tout. T'aides des gens sans même le souligner, tu vends des tableaux visiblement plutôt chers et tu n'as jamais chercher à t'en vanter. Et tu laisses des gens comme moi donner des avis débiles sur des trucs que tu maîtrises et connais sans trop de jugement. Qu'est-ce qu'il te faut de plus ? »

Quelques gorgées de plus et le voilà à l'écouter parler de Cinquante Nuances de Grey. Il resta dubitatif. Juste assez pour qu'elle se marre avant qu'il ne finisse par la croire. Il se contenta de répondre à son rire par le sien et par rejeter ses épaules avec la même désinvolture qu'il affichait... plus ou moins tout le temps, en fait.

« Te fous pas de moi, ça aurait pu être vrai. Qu'est-ce que j'en sais moi. »

Quant au titre qu'elle lui donna par la suite, ça le fit simplement ricaner dans un premier temps. Et au fil des secondes, il semblait évident dans son regard qu'il commençait à avoir des images et des idées du contenu possible d'un livre portant un nom pareil.

« C'est un vrai titre ? Ou tu viens de l'inventer ? C'est très... Donjons et Dragons version cuir et fouet. »

Et parce qu'elle remit en perspective son âge, il claqua sa langue contre son palais et dut bien admettre qu'en effet, elle avait sûrement pu écrire des tas de trucs très différents. Et toujours prompt à badiner, il se fendit d'un petit sourire en coin et y alla de sa petite remarque.

« Alors j'ai une chance d'être ta muse pour tes prochains textes sur un fringant et ténébreux inconnu lancé aux trousses d'une plantureuse héroïne et... Je m'arrête là avant de commencer à faire de sales blagues en parlant de balistique ou de calibres. »

Comment est-ce qu'il en était arrivé là, déjà ?

Il acheva le contenu restant de son verre sans la moindre grimace et resta plutôt songeur quand elle l'interrogea sur ce qu'elle devrait répondre à sa mère. Voilà qui était plutôt épineux, d'après lui...
Il se redressa, fit signe au bar qu'ils allaient avoir besoin d'une tournée de plus à celle supplémentaire qu'avait demandé Alice et il daigna finalement réponse.


« Est-ce que causer du kidnapping va aider d'une manière ou d'une autre ? »

C'était déjà trop sérieux...

« Tu devrais commencer sobrement. Bonsoir Mère. Je prends note de vos inquiétudes et vous remercie de l'attention que vous portez à mon intégrité. Sachez qu'à l'heure où je rédige cette heu... cette missive, je suis en l'agréable compagnie d'une connaissance que nous avons en commun et qu'un fâcheux hasard vous aura poussé à menacer de mort. Gentleman, il s'empresse depuis que je suis au courant, à défendre vaillamment votre heu... décision de préférer sanctionner mes possibles ennemis plutôt que de quérir ma présence... » Sans rire, c'était beau, non ? « Non sérieusement. Fais simple. Tu vas pas te disputer avec elle par message de toute manière, si ? »

Voilà qu'une confidence suite. Il eut un air étonné, mais secoua lentement la tête de haut en bas.

« Je t'imaginais fille unique, pour le coup. C'est un frangin avec qui tu t'entends bien ou avec qui c'est la guerre ? J'imagine que ça va être particulier comme moment, les retrouvailles avec Darla. »

Si tant est qu'il y ait des retrouvailles, à bien y réfléchir.

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« Après tout, c’est le plus grand best-seller sur Terre. Je l’ai lu, plusieurs fois. Pour m’inspirer des structures narratives, évidemment. » Non, j’étais croyante. À peu près. À une époque. Encore un peu, peut-être, d’ailleurs, surtout avec ma mutation. Je ne suis pas certaine de savoir en quoi je crois, parce qu’Il devrait m’avoir rappelée à Lui depuis bien longtemps si on suivait l’histoire. Mais quelque part, j’étais aussi un peu très rationnelle pour parvenir à combler « magiquement » les trous imposés par une lecture assidue de la Bible. Du coup… bon, dans le doute, j’insultais personne Là-Haut, histoire de pas finir en enfer si toutefois Il avait envie de me reprendre mon don et que je finissais vraiment par mourir, cette fois.

« Il faut que tu te mettes dans un mood particulier pour pouvoir écrire c'est ça ? » Je n’étais pas prête à l’idée d’évoquer le problème profond sous-jacent à ma fichue page blanche. J’avais bien essayé d’en parler avec Andrea, mais comme à chaque conversation avec elle, c’était comme un mélange d’incompréhension, de colère et de noirceur qui ne m’avaient pas franchement aidés à y voir plus clair. Toxique. Dont j’avais encore le venin sur les lèvres.

Je pourrais faire des ronds de jambe, inventer des trucs, c’était mon job, après tout. Je pourrais maquiller la vérité. Mais j’ai déjà trop bu, et je suis fatiguée de toujours devoir faire semblant. « Non, je me demande surtout à quoi ça sert dans un monde pareil. » Faire rêver un millier de personnes pour qu’ils oublient le quotidien stupide dans lequel ils étaient enfermés. « Mais ouais. J’imagine qu’il me faut un mood particulier pour pouvoir écrire. J’ai l’impression d’avoir perdu l’essence de la passion avec tout ce qui s’est passé, et… » Je hausse les épaules. « Mais ça reviendra. Ça reviendra toujours. » Enfin, jusque-là. Mais le soleil s’était levé jusque-là tous les jours de ma vie, donc… il n’y avait pas de raison que ça s’arrête soudainement.

« Et tu laisses des gens comme moi donner des avis débiles sur des trucs que tu maîtrises et connais sans trop de jugement. — Non ça Damian, c’est particulièrement égoïste. C’est parce que ça me prouve que tout ce qui nous entoure n’a vraiment aucun sens. » Je me marre à cette idée. « Et aussi parce que j’ai pas assez de créativité pour aboutir à ce qu’il y a sous ton crâne, ce qui est parfois frustrant, mais à chaque fois très drôle. »

« C'est un vrai titre ? Ou tu viens de l'inventer ? C'est très... Donjons et Dragons version cuir et fouet. — Je te laisserai chercher, me marré-je. » À l’évocation de devenir ma muse, je pouffe à nouveau. Voilà peut-être la solution ! Il a raison. Écrire un livre sur Damian. Lol. Non, peut-être pas, en fait. « Merde, t’imagine le nombre de trigger warnings avant un bouquin dont tu serais le héros ? Tout le monde sera déjà mort étouffé sous la liste avant d’avoir passé la première page. »

En remarquant le signe de Damian pour une nouvelle tournée, je suis confortée dans ma décision. Je finis mon verre, attaque le deuxième, les pensées déjà floues. Peut-être que les mots de Darla vont finir par danser devant mes yeux.

« Est-ce que causer du kidnapping va aider d'une manière ou d'une autre ? » Grimace douloureuse. « Étant donné que ladite tentative de kidnapping a été orchestrée par une droguée aux plantes surpuissantes, ex-meilleure amie de ma mère, et elle-même responsable de ma situation actuelle quant à… mon inhabituelle longévité, je suis pas sûre que ça aide. Donc pas ce soir, mais oui, il faudra que je lui en touche deux mots quand même. » OK, je reprends une gorgée. Et une deuxième. Les mots qui se chevauchent. Les émotions aussi. Et même si je ne les sentais pas vraiment, toutes les auras autour de nous ont finit par s’évanouir, en un magma géant, une boue qui ne m’atteint plus. Même les émotions de Damian ne sont plus que des fumées distillées, au loin.

Et soudainement il me balance une prose rédigée par un troubadour d’il y a plusieurs siècles. J’étais à deux doigts de rédiger le truc sans réfléchir. « Tu vas pas te disputer avec elle par message de toute manière, si ? — Je crois que tu sous-estimes grandement mon quotient émotionnel, encore plus après du champagne et du whisky. » Je serre les mâchoires, ferme les yeux et prends une profonde inspiration. « Non mais c’était au cas où il viendrait faire un stop chez toi avant d’arriver chez moi, le taquiné-je. Non, je m’entends très bien avec mes frères. Je m’entends bien avec ma mère aussi au demeurant ! » Je réalise ça sur le coup et je me concentre sur ma réponse. Tremble pas. Corrige les fautes. Aie pas trop l’air alcoolisée. Tu peux le faire. Rien de pire que le stade de beuverie annoncé dans un texto mal foutu. Et je suis encore au stade où c’est maîtrisable. Et mon moi encore un peu sobre évite la balle perdue au sujet de mon père. Bon, réponse envoyée, plus sobre que celle indiquée par Damian, avec un petit pique quand même, mais très honnête aussi. « À la tienne, Monsieur O’Malley. Cette séance de psy a peut-être porté ses fruits. » Je ne me disputerai peut-être pas ce soir avec ma mère. Youhou.

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TW : Des noeuds pap', des émos, la mort qui tue, Les Seigneurs de la Luxure à 5euros en Kindle sur amazon

Damian approuva d'un lent signe de la tête en causant de la bible. Il se reconnaissait plutôt dans les premières parties de la réplique d'Alice après tout. Lui aussi, il l'avait lu, plusieurs fois. Mais pas pour s'inspirer des structures narratives.

« Pareil. Mais avec des buts moins théseux que les tiens, je suppose. »

Il y croyait lui aussi, à tout ça. Jusqu'à se retrouver à devoir descendre des gens. Parfois des mômes, aussi. Et depuis forcément, il lui semblait plus simple d'ignorer le Tout Puissant de peur de se dire qu'une fois mort, il se retrouverait au sous-sol, à se faire toaster les miches aux côtés des pires enflures de la Création.
La religion, dans le fond, ce n'est bon que pour les vertueux.

Tout ce qu'il n'était pas.

Les livres restent le sujet de l'échange. Il resta à observer la brune, un peu perdue dans ses pensées, mais qui finit par lui siffler une phrase qui le fait souffler un court rire et secouer ensuite la tête de gauche à droite.
Il la laissa finir et enchaîner, restant silencieux plusieurs secondes en la regardant avant qu'un sourire ne germe au coin de ses lèvres et qu'il ne la désigne de l'index.


« J'avais raison, t'es une foutue émo de deux cents berges. »

Qu'il lui lança, juste pour sciemment opposer quelque chose de marrant au sérieux sincère dont elle avait fait preuve. Pour le décalage. Pour la faire marrer après des confidences pareilles, surtout.
Mais il reprit un air un peu plus sérieux, avant de balancer ses épaules et de rajouter quelques mots.


« Tu sais, je sais plus si je radote ou pas, mais dans l'Underapple quand t'es... »

Un simple blanc et un regard un peu écarquillé et fuyant pour dire "morte" plus tard, il reprit :

« Je me sentais pas juste coupable. Je me suis vraiment dit, Alice est morte et le monde est moins bien sans elle. Et je le pensais totalement. Du coup ouais, le monde est horrible. Mais il est mieux quand y a des gens comme toi qui essayent de contrer ça. »

Avec des livres, avec des peintures, avec un engagement dans un institut pour jeunes mutants perdus , avec un coup de main donnés à un inconnu un lendemain de beuverie...

« Mais ouais, je sais que ça reviendra ton envie. J'ai foi en toi. »

Qu'il avait ajouté avant de taper légèrement du plat de sa main sur la table et d'hoche la tête de haut en bas.

« Moi aussi j'suis sans doute un putain d'émo. Me manque que les cheveux violets et le rimmel noir et toi et moi on pourra s'ouvrir les veines et critiquer le conformisme de cette société. »

Parce qu'on ne se refait pas. Il fallait une blague.

Non sans un petit rire, il l'écouta rebondir sur ce qu'il voyait comme de l'humilité, secouant là encore la tête de gauche à droite aux arguments qu'elle lui opposait. Soit. Ça sonnait aussi terriblement plausible. Il préférait son idée un peu classique et cliché d'un Alice angélique. Sûrement que l'idée de la voir avec des ailes tout en lumière face à Jared l'avait plus marqué que prévu.


« J'ai peur de c'que j'vais trouver... » Mais il avait déjà sorti son téléphone pour aller vérifier. Il ne lui fallut que quelques secondes avant de rire un peu d'abord, et un peu plus fort ensuite.

« Oh merde... putain... Les Seigneurs de la Luxure : les Nobles de l'Université de Forsyth, c'est ça ?  C'est doublement drôle. Forsyth, c'était le nom de la fameuse ex-patronne. » qu'il ricanait. Oh ça, Leta en entendrait sans doute parler. Il se promettait de ne certainement pas la louper.

Quant à son idée de pitch sur sa propre personne, la réponse d'Alice le fit rire à nouveau d'abord, avant qu'il ne secoue la tête de droite à gauche et s'efforce d'avoir l'air outré.

« Il suffit de pas mettre de Trigger Warnings. Si c'est basé sur moi, j'suis quelqu'un qu'on doit découvrir sans savoir à quoi s'attendre. Sinon ça gâche la surprise, ça m'semble évident qu'un truc inspiré de moi doit tabler sur le mystère Alice. Le mystère. »

En se frottant un œil, il avait attrapé de l'autre main le verre suivant qu'il leva et tendit vers elle trinquer en silence avant de s'en enquiller cash une bonne moitié. L'affaire du kidnapping revint et s'il crut un instant que ce serait au moins simple à comprendre : non. Une droguée de son passée responsable de son immortalité...

« Merde... c'est sur toi qu'il faut écrire des bouquins, surtout. Alice au pays des Emmerdes, ou un truc comme ça. »

Et il se contenta d'un simple regard curieux en la voyant finalement rédiger son message, à se demander si elle allait réellement réécrire les conneries qu'il débitait ou non. Il espérait que non, sincèrement. Et son côté fucked up souhaitait l'inverse, pour rire.

« Hm. J'suis pas sûr que mon magnétisme marcherait sur un mec. Donc ça m'arrangerait que ton frère ne débarque pas pour te venger. Comment il s'appelle d'ailleurs ? Ils au pluriel même, tu m'as dis que y en avait deux. »

Il fit tournoyer le liquide dans son verre, et eut un léger rire – lequel trahissait un peu l'ébriété – à l'entente de ses paroles.

« Que veux-tu? J'ai passé tellement de temps devant des psys pour savoir si j'suis pas en train de péter un boulard que j'suis un peu devenu une sorte de professionnel de la psychanalyse. Donc à la tienne et à tes histoires compliquées. »

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« J'avais raison, t'es une foutue émo de deux cents berges. » J’éclate de rire à cette idée. « Je suis percée à jour. Mais j’avais pas la mèche qui cache le front, le khôl noir et les mitaines bicolores. Quoi que ça aurait pu bien m’aller. » Enfin, faut pas trop que je fasse la maligne parce que moi j’étais là pendant les années quatre-vingt et ce qui est arrivé à mes cheveux à cette époque-là était honteux. Alors le look gothique-emo d’une adolescente, ça aurait peut-être été mieux…

Damian qui se demande s’il radote ; qu’il ne s’inquiète pas, je crois que j’ai été trop anesthésiée par l’alcool pour avoir accès à mes souvenirs, donc au pire, c’est pas très grave. Et ce sera certainement lavé par une vague de whisky demain. C’est drôle qu’il n’ose pas dire le mot, morte. Ce mot qui ne revêt plus vraiment de sens, en tout cas dans mon cas. Je scrute un instant le fond de mon verre, parce que j’ai déjà du mal à soutenir le regard des gens d’habitude, alors quand en plus c’est pour parler de trucs sérieux, et bon sang, Damian n’est jamais vraiment sérieux, si ?, c’est encore pire. « Hey, tu lis pas, mais c’est digne d’une décla’ dans un bouquin, ça. » Je crois que je rougis aussi, parce que c’est grave mignon en fait, ce qu’il dit. « Mais c’est pas la peine de te sentir coupable, parce que, tadaaa, j’suis toujours là. Tu peux même réessayer de me flinguer, j’crois que je reviens encore. Et encore. Et encore. » C’était censé être drôle mais je suis pas sûre que ça le soit vraiment, en fait. « Comme dans un mauvais film de zombie. » Sauf qu’eux, on a vraiment envie qu’ils crèvent. « Des fois j’me dis que j’essaye de contrer ça seulement parce que j’ai fait des trucs pas chouettes, moi non plus. Généralement la charité, c’est aussi une histoire de culpabilité. » Je prends une nouvelle gorgée. « Tu vois que je pourrais écrire des trucs philo. Avec du cul. Comme Platon. Merde, t’as pas lu Platon, j’pense. Tu rates rien. »

« Forsyth, c'était le nom de la fameuse ex-patronne. — Ah ! Tu vois ! Il y avait un sens en fait, à rencontrer ma mère dans dans ton ancienne patronne dans ta cuisine. » À deux doigts d’envoyer le lien à Darla pour voir ce qu’elle en pense. Mais je préfère prendre encore deux doigts de whisky.

« Le mystère. — Ouais, le mystère, le charisme, le magnétisme, tout ça. Je vais juste traumatiser toute une génération de personnes trop sensibles pour ce monde, mais ça va. » À tout moment il est capable de sortir des conneries et on se prend un bad buzz. Quoi que la mauvaise publicité fait vendre.

« Donc ça m'arrangerait que ton frère ne débarque pas pour te venger. — Octavian. Et alors si tu crois que je suis humble, gentille et toutes les conneries du genre, lui est encore plus mignon, c’est indécent. Il ne viendra pas me venger. Liam, par contre… disons que c’est le bad boy ténébreux de la famille. T’es pas à l’abri d’avoir une autre visite surprise, déso. » Je hausse les épaules, fatiguée d’avance. Vais peut-être aussi lui envoyer un message pour lui dire de ne pas venir l’emmerder. Voilà qu’il veut retrinquer, je lève un doigt. « Attends, j’ai réussi à écrire un premier message sans faute, faut que je me concentre sur la suite. Elle a répondu. Elle est désolée de s’être laissée emporter, blabla, gueule de bois, blabla, elle veut discuter. Ouais. Allez, à la tienne. » Les mots commencent un peu à danser sous mes yeux, mais dans le doute, je trinque et prends une autre gorgée. « En fait je suis en train de payer ma thérapie à coup d’alcool, c’est ça ? Fallait me le dire, je me serais allongée sur le divan là-bas. »

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L'idée d'une Alice avec la panoplie complète de l'Emo eut raison de la relative impassibilité de Damian qui ricana un peu et parti sur un court rire en imaginant effectivement l'ensemble. Les mitaines, la mèche, les yeux noirs. L'image était parfaite.

« Rayées, les mitaines. Et un T-shirt d'un film de Burton. T'es plus... Jack, Bettlejuice ou le Pingouin de Batman ? »

Nouveau rire quand elle commenta sa déclaration, avec un petit haussement d'épaules et en se redressant finalement pour essayer de se donner un air beaucoup plus qu'il ne l'était habituellement, voire hautain.

« Mon autobiographie sera un vrai banger, Alice. »

S'il ricana un peu à la suite, il acheva sur un sourire en coin assez peu convaincu en secouant la tête de gauche à droite, pas tout à fait d'accord avec l'idée que parce qu'elle pouvait encaisser quelque chose sans mourir, il pouvait la flinguer sans avoir à culpabiliser à ce sujet.

« Si je te casse le nez tu vas guérir aussi, et c'est pas pour autant que je tiens à le faire et que je m'en voudrais pas si ça arrivait. »

Qu'il avait simplement répliqué.

« Ceci dit, si tu manques de revenus, tu peux te faire un max de fric en jouant à la roulette russe. »

La mention des zombies le fait frissonner un peu, souvenirs désagréables que de ses sales divagations sous opioïdes, dans l'Underapple. Une grimace légère plus tard – et deux gorgées dans le cornet pour la forme. Son avis sur la charité avait suffi à détourner son attention. Ça, ça semblait aussi philosophique comme remarque. Le lien entre charité et culpabilité...

« Si je commençais à faire des dons à chaque fois que je fais une saloperie je me retrouverais à nouveau à la rue et ma vie serait compliquée... »

Pfiou. Oh oui qu'elle le serait.
Quant à la philosophie, mélanger avec du cul comme Platon d'après ses dires, Damian fit mine d'avoir la référence en agitant la tête en haut en bas, et en y allant de sa petite blague avec un petit rire gras pour devancer ses mots qui annonçait quelque chose de terrible :


« Un truc avec des rimes, et du cul genre... si t'avances et que je recule comment veux que je t'en... » Oula « … core une tournée ?  » C'était moins une. Enfin non. Plus une, de tournée à l'évidence.

Et puisqu'il était toujours question de ce genre de littérature, le voilà avec sous les yeux l'un des bouquins mentionnés par Alice, à lire le synopsis en arquant un sourcil, l'air de plus en plus médusé par ce qu'il était en train de lire.


« Honnêtement, je crois qu'un livre sur ta mère, dans ma patronne, dans ma cuisine serait moins bizarre que ça. »

Il se racla la gorge et cita : « Killian, Rath et Tristian ne sont pas les seuls à me vouloir. Quelqu’un de bien plus dangereux me traque depuis le premier jour où j’ai quitté la ville. »[/color]

Son regard remonta vers Alice, avec une petite grimace.

« Si ça c'est pas de l'égo-trip... »

Qu'il souffla, tout à fait sérieux, pour le coup. Il acheva de lire les trigger warning, roula des yeux, ferma la page, et posa son téléphone, l'écran contre la table, bien décidé à essayer d'oublier ce qu'il venait de lire...
Dommage pour lui, il acceptait les cookies et ce livre hanterait ses préférences et publicités ciblées pour les semaines à venir.


« Octavian le gentil, Liam le vrai Emo possiblement dangereux. Check. Je vais faire installer une alarme, je suppose. Et je compte sur toi pour me prévenir s'il revient en ville aussi. »

Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire de plus, hein ?

« Eux aussi ont les mêmes dons que toi ? S'ils sont encore en vie aujourd'hui j'imagine que ouais. »

L'échange avec Darla, lui, semblait se dérouler à peu près normalement, de quoi le soulager. Tant qu'il ne la voyait pas commencer à taper frénétiquement avec un regard rageur, il se disait que ça devrait aller, de toute manière.

« Tu vois, tu vas quand même pouvoir la retrouver plus tôt que tu ne le disais. Avec tout ce que tu pardonnes à tout le monde, tu devrais bien pouvoir accepter ses excuses à elle, non ? »

Pas d'ironie pour le coup. Pas de blague non plus.

« Nan, les tournées que je rajoute, c'est moi qui les offre. Mon cabinet de psychothérapie coulera très vite... »

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« Mon autobiographie sera un vrai banger, Alice. — Des milliers, que dis-je, des millions d’exemplaires vendus dans le monde. Prêt à signer des bouquins pour la horde de fans qui t'attend ? » Je l’imagine un instant en salon à devoir griffonner des dédicaces à des gamines de quinze piges et ça me fait marrer. Ça ne devrait pas.

« Non, pitié, pas le nez. Ça fait super mal et après faut le remettre droit, c’est chiant. » Been there… done that… Je touche mon nez par réflexe, des mauvais souvenirs affleurant la surface de mon esprit. « Effectivement, j’y penserai, quand j’en aurai eu marre de vendre des tableaux. Quoi qu’avec leurs conneries d’art contemporain, je peux peut-être jouer à la roulette russe devant des toiles blanches, et on pourrait immortaliser ça ensuite. Les tableaux pourraient s’appeler la collection Pas de chance. » Je hausse les épaules. Je suis sûre que ça se vendrait encore plus que la libellule, et ça aurait même ce petit côté transgressif que les gens aiment tant. « Je te laisserai écrire l’explication derrière le tableau, avec tes mots, ce sera de toute beauté. » Il faut vraiment que j’arrête de boire. Surtout que je commence à avoir mal au cœur, le repas de midi semble loin, si loiiin…  

« O’Malley, t’es p’tête le plus grand poète qui s’ignore de cette génération. Tu devrais faire un avant-propos en poésie avant ton banger d’autobiographie. Mais va pour la tournée, par contre, demande un truc à manger avec parce que j’vais peut-être pas autant assumer que prévu. Et plus de whisky. Une bière, c’est plus léger, c’est bien. » La journée a été longue, trop longue pour ce qui en est ressorti. Et mélanger les alcools a toujours bien fonctionné chez moi. Non.

Damian sur Amazon en train de lire le synopsis d’un bouquin cité au hasard va finir par m’achever. Je me mords la lèvre inférieure alors qu’il raconte le pitch et… Seigneur. « Je vais être obligée de l’acheter pour le lire, maintenant, je meurs de curiosité de connaître le dénouement. » Je sirote le dernier verre de whisky devant mes yeux. « Pas les mêmes, non, mais pas des trucs sympas non plus. C’est toujours un peu lié à la mort, mais j’imagine que c’est de la faute du vampire. Tout est toujours de la faute du vampire, dans le doute. » Pas certaine que ça fasse sens. Mais ma colère envers mon père, qui avait déclenché la terrible mutation d’Octavian, me restait encore dans la gorge. Comme pleins d’autres choses.

« Avec tout ce que tu pardonnes à tout le monde, tu devrais bien pouvoir accepter ses excuses à elle, non ? » Je plisse les yeux, étonnamment piquée par cette phrase. Quoi, il voulait dire que j’étais une stupide et naïve emo de deux cent piges qui n’arrivait pas à être en colère contre les gens ? Ouais, peut-être. « T’as pas tort. » Je pousse un profond soupir, envoie la réponse à ma mère mais… les doigts suivent plus trop la cadence, et je crois que je raconte que des conneries. Tant pis. J’en ai pas grand-chose à faire, en fait. Elle peut mal le prendre si elle le veut. « Bon et sinon, en dehors du problème de table, de ma mère-pas ma mère, et tout. Tout va bien ? Ta maison n’a pas explosé ? Ashley a l’air encore en vie, en tout cas, mais je préfère demander. » Tout avait été peut-être un p’tit peu trop calme ces dernières semaines. C’est louche.

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Le mutant ne put s’empêcher de rire à l’idée d’une file de fans venus après avoir lu ce fameux livre dont ils causaient. Il avait du mal avec la notion de starification, déjà. Et avec un peu de recul, c’est une grimace plutôt sérieuse qui s’empara des traits de son visage. Et c’est très premier degré qu’il y répondit finalement :

« Je trouve ça un peu bizarre honnêtement. Je crois pas que je pourrais vivre comme ça. » Une petite gorgée. « J’imagine qu’Ashley l’a raconté des tas de fois à l’Institut, mais tu sais qu’on a croisé cette fille qui va rejoindre les Sept là. Héméra ? Une nana sympa, mais pétrie de phobies et d’angoisses qui craignait d’être reconnue. J’ai trouvé chez elle presque autant de peur que chez certaines personnes à qui je suis venu… solder les comptes. » Bien rattrapé.

« Je crois que le succès est vraiment quelque chose d’horrible. Et les fans… brrr. »

C’était très premier degré ? Oui. Il secoua la tête, reprit quelques lampées et eut, finalement, le même mouvement qu’Alice en venant cajoler d’un mouvement de l’index son arrête nasale avec probablement exactement les mêmes sensations de souvenirs désagréables qu’elle vivait.

« Comment est-ce que tu t’es cassé le nez, Alice ? Parce que je t’imagine pas te manger une avoine dans une bagarre de bar, honnêtement… »

Or c’est bien connu, c’est la manière la plus évidente de se retrouver avec un pif fracassé.
Et parce qu’ils avaient tendance à toujours rester dans les clous de la normalité, la suite de l’échange dériva tout à fait naturellement sur la Roulette Russe et son lien tout à fait évident avec l’art contemporain. Damian se retrouva à rire plus qu’il ne le devrait à l’idée d’un tableau aussi glauque, et même à participer, parce que maintenant qu’il portait un costume, qu’il avait été à un vernissage et qu’il avait serré la paluche de Jean-Eudes “Grayson” Marquis de la Coquillette, il pouvait parle art en toute légitimité.

« Mais puisqu’on part de l’idée que t’as besoin d’oseille, autant mettre plusieurs toiles pour faire plusieurs tableaux d’un coup. Les balles dans la tête, ça gicle sacrément plus que dans les films. Tu les vendrais tous, tu gagnerais plus. “Pas de Chance” oui, mais aussi “Ce qui me passe par la tête”, “Du plomb dans la tête”, “Se creuser les méninges” et heu… “Migraine” par exemple ? »
Il n’était pas aussi doué qu’elle pour trouver des titres cools, ça c’était acté.

« Je ne préfère pas écrire l’explication. Le tout c’est de laisser chacun vivre l’art à sa manière. Si j’écris ce que les gens doivent penser, je limite leur ouverture et leur vision. En tant que grand fan d’art, je ne peux pas me permettre d’être aussi fascisant en forçant les gens à suivre mon idée plutôt que le leur, tu comprends ? »

S’il était fier de lui sur celle-là, sa poésie elle, l’amena presque à un rire un peu honteux. Pas de jugement de la part d’Alice toutefois, qui, à l’encourager comme ça finirait bien, tôt ou tard, à les mettre tous les deux dans de gros problèmes. Il n’hésita d’ailleurs pas à le lui faire part.

« Tu sais qu’à ce train là, juste pour te faire rire parce que tu m’incites à faire et dire des conneries, on va se retrouver à vraiment devoir nous faire redresser le nez, un de ces quatre ? » Bon… ceci dit il se marrait en même temps, signe que ça n’était pas vraiment pour lui déplaire non plus, ce genre de chose. « Et tu fréquentes trop ma sœur d’ailleurs, à m’appeler O’Malley. »

Il n’empêche qu’il avait bien entendu la demande d’Alice, aussi plutôt que de faire signe au barman de leur préparer la même tournée, il l’avait simplement invité à faire venir quelqu’un à leur table - parce que flemme de se lever - pour qu’ils puissent demander des bières et de quoi manger. Parce qu’il n’avait aucune idée de ce qu’on pouvait manger ici, après tout.

« J’sais pas si tu devrais acheter ce truc. J’crois que y a une histoire de demi-frère aussi. Sûrement que ça a été écrit en Alabama héhé. Pas sûr de vouloir connaître le dénouement de mon côté. J’suis p’tete vieux jeu, mais une pour tous, tous sur une, c’est un truc de mousquetaires qui me branche moyen. Surtout si y a des histoires de famille dans le projet. »

Un peu de sérieux en causant famille. Damian essaya de ne pas rire quand avec beaucoup de banalité elle lui parla de dons en rapport avec la mort et une mention du vampire. Sérieusement, avec de l’alcool dans le nez, ça donnait quelque chose de tellement étrange qu’il ne pouvait pas ne pas toussoter un petit rire. Alors le coude sur la table, et le coin du front dans la main, il agita lentement la tête de droite à gauche et ne chercha pas à l’épargner de son avis - comme d’hab.

« Merde il m’arrive de me plaindre d’avoir une famille vraiment compliquée, mais la tienne vaut quand même vachement le détour. Un père Vampire, une mère qui se réincarne, une fratrie en lien avec la mort… » Le nez dans son verre, il n’en laissa au fond qu’une simple et dernière gorgée pour faire mine d’être quelqu’un de raisonnable. « Qu’est-ce que ça fait de vivre aussi longtemps. Honnêtement. Sans les histoires de "voir le progrès" et toutes ces conneries qu’on voit dans les films de vampires. »

Elle compose un nouveau message. Damian se contente d’un air songeur pour l’interroger quant à son contenu, avant que n’arrive la dernière question face à laquelle il n’eut qu’un petit geste de la main.

« Non rien de terrible à noter de mon côté. Depuis quelque temps, c’est redevenu relativement calme. Après ma folle semaine des résurrections, c’est plutôt bienvenu. Et pour toi ? Si on occulte les rapts en tout genre, évidemment. L’institut ? Ash’ fait pas trop de vague ? J’déteste sa nouvelle manie de provoquer les gens. » Comme si elle l’avait inventé et ne suivait pas un certain exemple hein.

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Quand Damian évoque l’histoire d’Ashley à fond derrière les Sept, je ris un peu. Ouais, elle m’avait raconté la scène en long en large et en travers, mais son enthousiasme était tellement adorable que je n’ai pas eu le cœur de l’arrêter. Ni de lui dire que j’étais plutôt proche de Bonnie, enfin, aussi proche que l’on pouvait être d’un Sept, et que j’étais vraiment navrée de ce qui lui était arrivé. Et que ladite Héméra allait donc reprendre sa place… L’alcool fait ressortir les côtés que je tente tant bien que mal d’étouffer, mais quelque part, Héméra avait fait le choix d’être objectifiée. Il était un peu ironique de la voir se plaindre ensuite de l’être à outrance. Mais je préférais ne pas trop juger quelqu’un sur son profil des réseaux sociaux. Qui sait ce que cette gosse avait enduré pour se retrouver à jouer les marionnettes pour Icarus ? «  Et t’as pas une réputation à tenir, dans ton job ? » Je ne sais pas pourquoi je lui pose la question. C’est plutôt chasse gardée comme terrain habituellement, mais bon, les barrières se sont effacées, la fatigue s’est insinuée dans mon esprit et s’il n’a pas envie de répondre, il a qu’à se contenter d’éluder. « Genre… plus t’es connu, moins on parle de toi ? Comme le Baba Yaga ? » Ça me fait marrer de l’imaginer comme ça. Une légende qui vient s’emparer des âmes égarées.

« Parce que je t’imagine pas te manger une avoine dans une bagarre de bar, honnêtement… — Ah c’est comme ça que tu t’es cassé le tiens ? » OK, je bois une nouvelle gorgée parce que cette histoire-là non plus, est pas très drôle. « Maintenant que tu le dis, je crois que je dois avoir une tronche à me faire kidnapper, parce que j’avais quatorze ans et des gens qui en voulaient à mon père s’en sont pris à moi. Ils m’ont cassé le nez. C’est Darla qui me l’a réparé. » Je hausse les épaules. Je ne suis plus autant impactée  ça qu’à l’époque. J’ai l’impression que c’est une autre Alice qui a vécu tout ça. « Et c’était l’occasion de mon premier meurtre. Allez, santé ! » Je lève les yeux au ciel, désabusée. Quelle enfance de merde, quand on y réfléchit deux minutes. « Tu vois, t’es pas le seul grand méchant autour de la table. » Même si je n’étais pas une grande méchante de son acabit… plusieurs personnes avaient trouvé la mort par ma faute ou de ma main au fil des siècles. Je n’allais pas non plus raconter des histoires. « Mais bon, on fait pas mon autobiographie, là, alors on va peut-être pas s’appesantir sur deux cent piges de vie. » Inutiles, ai-je presque envie d’ajouter.

« Allez, va pour plusieurs toiles. Et je retiens tes noms, aussi. Tu vois, tu commences à t’y faire ! La prochaine fois, je t’emmène à une vente aux enchères et j’essaye de refourguer un truc que t’a peint, t’en dis quoi ? » Qu’il faut vraiment arrêter avec tes idées pourries, Alice. Genre, maintenant. « Tu sais qu’à ce train-là, juste pour te faire rire parce que tu m’incites à faire et dire des conneries, on va se retrouver à vraiment devoir nous faire redresser le nez, un de ces quatre. » J’éclate de rire à cette idée saugrenue. Mon Dieu, c’est peut-être lui le réceptacle à idées cheloues ! « Merde, donc tu crois qu’aller se péter le nez ça me ferait rire ? » Gloussement. « Ouais, avec ce que j’ai dans le nez – tu l’as ? – ça se pourrait bien. » Tais-toi, tais-toi, tais-toi.

La serveuse revient près de nous, et je commande le cocktail de son choix, ainsi que des sliders à grignoter. Ce sera très bien. Je laisse Damian choisir son poison, avant de reprendre cette conversation extrêmement sérieuse sur l’intérêt des orgies. « Oh, t’es vieux jeu. Donc grand amour et tout le bordel ? » Humeur taquine, parce que je ne suis pas sûre de voir Damian marié à qui que ce soit, en dehors peut-être de la mort. Une dulcinée fort prêteuse, puisqu’elle semble s’énamourer de beaucoup de gens de mon entourage. « Qu’est-ce que ça fait de vivre aussi longtemps ? Honnêtement. » Peut-être que la réponse à cette question varie selon les jours. Non, c’est même sûr. Grimace, attente avide de voir le prochain verre tournoyer, car voilà quelque chose qui ne m’a jamais déçu au fil des ans : le doucereux oubli que prodigue quelques verres bien dosés. Voilà des amis qui ne trahissent pas, ne déçoivent jamais. « Tu veux vraiment que je me lance dans un monologue métaphysique sur l’immortalité ? Déjà, j’étais même pas sûre d’être vraiment immortelle avant que tu t’en assures pour moi. Deux cent piges à essayer de pas caner. J’avais la trouille que ce ne soit qu’une carte joker valable une fois. Mais ça va, t’as testé la théorie pour moi. Donc j’imagine que jusque-là, je profitais de chaque moment autant que je le pouvais. » Maintenant… Maintenant, c’est différent. « Je pensais me lasser. Je pensais que je finirais par chercher à me tuer. Mais non. Je suis juste triste de voir ceux que j’aime partir ou mourir. Enfin, j’imagine que c’est le lot de tout à chacun. Je subis juste plus de départs que les autres. » Je toussote, tandis que la serveuse dépose notre commande. Elle récupère les verres vides, et je m’accroche à mon cocktail coloré comme à une bouée de sauvetage. « Enfin. J’dis ça. Mais en ce moment tous les morts reviennent à la vie, alors il faudrait peut-être que j’arrête d’y voir un côté définitif. » C’était une blague, mais pas trop quand même. Parce que si je ne pouvais même plus compter sur ça pour un minimum de stabilité…  « J’suis p’tête encore un peu emo. Refoulée. Ou alors je suis en train de faire ma crise d’ado, qui sait. »  Je scrute le message envoyé avec pleins de fautes à ma mère, grimace. Il sera toujours temps de rattraper ça demain. « Et puis, c’est chouette, l’immortalité. Au moins j’ai pu te rencontrer. » Enfin, pour combien de temps ça va durer… L’espérance de vie de mes proches était définitivement trop faible pour moi.

« Non, ça se passe bien au MII. On a fait une levée de fonds après le problème de l’infirmerie détruite, et on a eu de nouveaux prof’ et de nouveaux résidents. Le groupe est chouette. J’crois qu’Ash les aime bien aussi. Et on a une infirmière, maintenant ! » Je suis très fière de ça. Au moins, tout le monde sera soigné en cas de… pépin. Il y a toujours beaucoup de pépins dans ma vie. Je jette quelques coups d’œil autour de nous, scrute les auras avinées qui nous entourent, avant de lui chuchoter, comme sur un air de connivence. « Je suis fort inquiète, Damian. Rien n’a explosé. Rien n’a été détruit. Je ne suis pas blessée. Aucun mort n’est revenu à la vie. Je pourrais presque croire à un happy end avec la bague. Quelque chose d’étrange se trame. » Tout allait un petit peu trop bien. En dehors de la potentielle gueule de bois de demain, évidemment.  

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Damian resta silencieux au commentaire d'Alice concernant sa réputation dans son job, en se contentant d'étirer un fin sourire. Il ne savait pas s'il devait lui répondre ou non, en réalité. La pente était glissante, mine de rien. Tant qu'elle n'avait pas idée des détails, elle pouvait encore se leurrer un peu. Et force était de constater qu'il aimait assez l'idée qu'elle vive dans un déni dans lequel il était suffisamment fréquentable pour elle.

« Je suis pas à priori quelqu'un qui va avoir son portrait d'employé du mois pour mes... Patrons. »

Admit-il.

« Pas de Baba Yaga, Solid Snake ou d'agent 47. Plutôt...  "O'Malley, va débriefer tes dernières conneries. Je prépare ton rendez-vous avec le psy". Alors tu sais ma réputation... »

Qu'il siffla avec un petit rire. Ouais, c'était pas glorieux quand même des tarés pareils vous considèrent comme possiblement défaillant et à risque hein ?
Ceci dit, il avait de bons résultats. Il était le seul à avoir été capable de ramener deux types sous Violet. Une petite victoire, quand même.

Ils étaient à l'évidence dans la parfaite spirale des conversations douces et agréables. Fracture du nez et manière de se briser. La supposition d'Alice l'amena juste à secouer la tête de gauche à droite. Cette fois, elle se trompait.


« Pas la première. Mais c'est arrivé. C'est un baptême de la fracture qui s'est fait en famille quand mon père s'est dit qu'un petit branleur de treize ans ne devrait pas refuser de manger ses petits pois pas décongelés et qu'en lui collant la tête dans son assiette il finira par les manger. L'avantage c'est que j'avais directement quelque chose de froid à appliquer dessus. »

Qu'il avait expliqué avec un petit geste des épaules pour feindre une totale indifférence. Il était doué à ça, de toute manière, tout éteindre quelques la désinvolture et quelques blagues.
Quant à elle, son explication lui fit arquer un sourcil. Autre temps, autres mœurs, sans doute. Ceci dit, ça lui permettait de se dire qu'Alice avait définitivement vécu son lot d'aventures compliquées. Ça expliquait pourquoi elle était parfois si calme au pire moment...


« Quatorze ans, première fracture, premier meurtre. Pas mal du tout. Ceci dit, tu te défendais alors... »

C'était sans doute moins grave.

« Je devais avoir vingt-quatre ans pour mon premier meurtre. Et c'était sous contrat pour l'oncle Sam à l'autre bout du monde. Tu sais c'qu'on dit avec l'Afghanistan. Ce qui se passe là bas reste là bas. »

À moins que ne soit Vegas ? Mais c'est pareil. Du sable, des tarés, des gens surarmés. On peut confondre les deux. Quoiqu'il y avait un indice. Dans un des deux déserts, on croisait rarement des types déguisés en Elvis à 3h du matin.

« On est pas supposés avoir des sujets bizarres à ce point, normalement, si ? Genre on est sensé ricaner sur des premières fois moins dramatiques. Première cuite, première rupture, première cigarette, ce genre de trucs.  »

Il s'étire, grince, il craque, et avale le reste de son verre, comme ça, d'un trait, parce que la modération finalement, c'est pour les gens chiants. Et qu'il ne se passait rien de suffisamment terrible pour qu'il ait à se méfier. Tout. Irait. Bien. Ce soir.
N'est-ce pas ?

Et voilà qu'Alice proposait une idée. Il se mordit l'intérieur de la joue pour s'interdire à confirmer et.


« Si tu me files une toile, je te promets que j'te fais des peintures et que je viens avec toi pour essayer de les vendre. Et je te promets qu'on essaye de refourguer cette histoire de fils handicapé à cause du tétanos et de parents antivax. »

Pourquoi est-ce qu'il finissait toujours par faire des promesses quand il commençait à picoler, aussi ? Quant à la question d'Alice, il approuva d'un petit signe de la tête.

« Bien sûr qu'avec c'que t'as dans le nez ça s'pourrait bien. Sans rien t'as déjà été capable de me balancer à Jean-Eudes de la Coquillette et les deux mouches qui lui tournaient autour du cul...»

La poésie. Toujours.

« Yep, le grand amour et tout le bordel, comme tu dis. Se préserver avant le mariage, le fleur le lundi, le resto le mercredi, la messe ensemble le dimanche, tous les trucs sains d'une société toute aussi saine. Avec un chien qui aura le nom d'un ancien président... genre Lincoln ou... Clinton s'il essaye de sauter toutes les femelles du quartier héhé »

Il fatiguait aussi un peu. Il faut bien l'avouer.
Le coude sur la table, la main pour appuyer sa tête, son attitude plutôt étalée et négligée rendait le contraste avec le costard un peu bizarre.
Et c'est en sirotant tranquillement sa bière qu'il écouta le partage d'Alice sur l'immortalité. Il fallait qu'il écoute puisqu'il ne comptait pas spécialement arrêter de prendre du Blue, il aimait bien trop le pouvoir que ça lui offrait. Et puisque Ça l'empêchait de vieillir, il s'imaginait bien qu'il avait quelques conseils à gratter chez la brune.


« Hm... mais alors si tu prends plein de viagers, tu peux récupérer un max de biens immobiliers et te faire un empire. Alice la Loueuse... »

Sa note finale à elle le fit finalement un peu marrer.

« Ouais... ça aurait été dommage de se rater. T'aurais échappé à ton deuxième trépas à cause de cet enculé de Jared. »

Bon... il riait jaune. Et nerveusement. Un truc en lien avec la culpabilité, quoi.

« J'ai cru comprendre que ça avait un peu bougé du côté de l'institut. Ashley m'a dit que y avait plein de nouveautés. Ceci dit, j'ai pas pris le temps de tenter de voir les choses par moi-même. Je m'en voudrais d'être responsable de l'obligation de lever à nouveau des fonds, tu vois ? »

Et voilà qu'elle soulevait le lièvre de la soirée : pas d'explosion, pas de meurtre, pas de douleur, pas de rafales dans tous les sens, pas de problème du tout. Il eut l'air contrarié un petit instant, en jetant lui aussi un regard autour d'eux avant de claquer des doigts pour la désigner de l'index.

« J't'ai passée la bague au doigt. Si t'annonces ça à ta mère y a une forte chance qu'on ait le droit à des rebondissements. »

Faire croire à Darla ardente opposante d'Icarus et passagère plus ou moins clandestine du corps de Leta, torturée au sein de l'unité M que sa fifille adorée parle fiançailles avec un membre de l'adite unité M. Honnêtement, ça n'avait pas l'air d'être une très bonne idée.

« Mais sinon on peut toujours reprendre une nouvelle tournée, et faire des commentaires sur tous les clients jusqu'à ce que l'un d'eux se décide à se vexer. Moi, ça me va aussi. »

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Quand je songe au psy qui devrait soigner Damian, je songe surtout au second psy qui devrait réparer les conneries de D. sur le premier psy. Le mec devrait peut-être venir avec un disclaimer, au cas où. M’enfin, quand on voyait la tronche de ma famille et de mes proches, je pense qu’on devrait tous se balader avec des foutus red flag partout. « Dommage, je t’aurais bien vu avec un nom de code digne des plus grandes légendes. » À deux doigts de vérifier s’il y a pas un code barre planqué sous sa tignasse, à l’arrière de la nuque.

À l’explication de son nez cassé, c’est l’une des rares fois où l’aura de Damian ne correspond pas à son langage corporel. Je ne suis pas certaine de savoir exactement ce qu’il ressent, mais ce n’est pas une totale indifférence. « Rassure-toi, ton père lui n’est pas revenu d’entre les morts ? » Je n’avais pas très envie que la team des gens morts  mais pas morts mais qui auraient dû le rester ne continue de s’agrandir. La liste était déjà bien fournie comme ça.

L’alcool assourdit les souvenirs de cette horrible nuit. Quand ma maison avait été réduite ensemble, avec le reste de ma famille aussi. Et la terreur pure qui s’était emparée de moi face aux miliciens cherchant à attirer mon père par mon entremise. J’en ai longtemps fait des cauchemars. Aujourd’hui, plus aucune once de culpabilité pour des hommes qui torturaient des enfants sans vergogne. Mais la culpabilité n’avait jamais vraiment été mon fort, de toute façon. « Ce qui se passe là-bas, reste là-bas. — Et ensuite ça t’a inspiré une carrière. » Haussement de sourcil amusé. Je sais pas ce que je fous avec un type pareil. Non, en fait, je sais pas ce que lui, fout avec moi. Je m’avance un peu, baisse la voix – bon je l’avais déjà un peu baissée parce qu’on a tendance à trop s’exciter quand on a bu et j’avais pas spécialement envie que tout le monde partage notre conversation –, soudainement curieuse. « Mais ça te prend pas des fois, d’avoir envie de tuer tout le monde quand on te casse les couilles ? » Je sais pas, ça pourrait parfois être si simple. Y en a que je connaissais qui s’embarrassaient plus trop de ça.

« On est pas supposés avoir des sujets bizarres à ce point, normalement, si ? » Je fronce les sourcils, pousse un soupir avant de me renfoncer dans mon siège. Ouais. « J’suis pas sûre d’être une fille très drôle, tu sais. Mais on peut parler de comment je me suis fait plaquer la semaine dernière et ce qui explique que j’ai eu besoin de l’aide d’un mercenaire pour supporter le Marquis de la Coquillette. » Je tenais pas spécialement à en parler et j’crois pas que c’était foncièrement amusant non plus. « T’as qu’à me raconter ta première rupture, tiens, j’suis sûre que ça doit être amusant. » Et même si ça l’était pas, au moins la façon de le raconter vaudrait le détour.

Et sa promesse n’est vraiment pas tombée dans l’oreille d’une sourde. « Damian, arrête de me parler comme ça, tu me vends du rêve. » Le pire ? « Je suis persuadée qu’on pourrait en tirer un bon prix en plus. Je te ferai livrer des toiles. Et fais participer Ashley, j’suis sûre qu’elle a la même fibre artistique que toi. » Spoiler : non, mais le gamin handicapé pouvait avoir une sœur qui l’aide.  

La culpabilité qui nimbe son aura au sujet de Jared me fait un peu mal au cœur. Je pourrais l’effacer simplement, mais même mon alcoolémie ne me pousse pas à outrepasser les règles que je me suis imposées ; ne pas utiliser mon don en dehors des cas extrêmes. Et ce n’est clairement pas un cas extrême. « Je m'en voudrais d'être responsable de l'obligation de lever à nouveau des fonds, tu vois ? — Ouais, si on pouvait éviter, ça m’arrangerait. Mais on a une nouvelle infirmerie toute neuve et une infirmière, cette fois-ci.  »

« J't'ai passée la bague au doigt. Si t'annonces ça à ta mère y a une forte chance qu'on ait le droit à des rebondissements. » Je hausse un sourcil, choquée par le génie de cette idée. Je suis rarement mesquine, mais ce serait une petite blague à la hauteur de la sienne. « J’espère que t’es prêt pour la messe le dimanche. » Je prends en photo mon doigt bagué, avant de lui couler un regard désabusé. « On pourra parler de la nana derrière toi qui suinte tellement la culpabilité avec le mec qui la caresse sous la table que j’te parie la prochaine tournée qu’elle est en train de tromper son mari. Elle a planqué sa bague dans sa poche avant de s’asseoir. » Haussement d’épaule. Prête à dégainer le texto de la mort, bien sûr émaillé de quelques fautes dues à l’alcool dans le sang. Histoire de rendre le tout un peu plus crédible.

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TW : Des noeuds pap', des émos, la mort qui tue, Les Seigneurs de la Luxure à 5euros en Kindle sur amazon, toujours. Et les rimes de Damian

Damian s'autorisa quand même un léger rire d'abord, avant de se redresser un prenant un air un peu orgueilleux et en réajustant avec une classe très relative les plis de sa veste de costume pour accentuer cette effet.

« J'ais pas un nom de code digne des plus grandes légendes, mais j'en ai un. Et je ne parle pas de zebogoss_29. J'avais 12 ans, c'est pas de ma faute. »

Blague ? Pas Blague.
Pas blague. Vraiment. Mais il y a prescription depuis le temps.


« Scarecrow. C'est vraiment mon nom pour eux. »

Pas blague non plus d'ailleurs. C'était un peu moins fun, dans le fond. Ça impliquait qu'on savait précisément qui ou quoi on envoyait comme ressource pour aller capturer ou faire disparaître une cible. Femme, enfant, qu'importe. On leur envoie l'épouvantail en pleine connaissance de ce qu'il était capable de leur faire pour arriver à ses fins.

« Nan, mon père a fini incinéré sans personne pour assister à sa cérémonie et il a été bazardé on ne sait où au gré du vent dans une pelouse inconnue d'un mémorial sans intérêt. Je le regrette un peu parfois. J'suis vraiment vexé que ce soit Ashley qui se soit chargée de le fumer, je crois. »

Une conversation normale, donc.
Quant à la mention de l'armée, il releva un regard sur elle et secoua la tête de droite à gauche assez rapidement. Il n'avait pas pris goût au meurtre dans les forces militaires du pays, non.


« T'es mauvaise langue. J'ai commencé à faire ce que je fais en pensant aider quelqu'un. C'est une histoire triste ! »

Quant à la question qui suivit, il eut un petit rire et secoua la tête de droite à gauche. Pas sûr que ce soit en rapport avec son boulot qu'il ait envie de tuer des gens quand on l'emmerdait.

« J'ai quelques réflexes cons, parfois, checker les gens qui m'ont l'air les plus dangereux et les identifier comme les premiers à mettre hors d'état de nuire si les choses bardent, ce genre de trucs. Mais j'ai pas plus de pulsions meurtrières que ça. J'veux dire, tu t'es déjà imaginé toutes les manières de tuer quelqu'un pendant une discussion tendue avec une personne, non ? »

Il n'était quand même pas le seul à faire ça, hein ? De toute manière, il s'en fichait bien qu'elle le juge à ce niveau-là. Il savait qu'il avait un petit problème de gestion de la colère, une franche tendance à la sociopathie, et quelques lacunes en matière de sociabilité.

« Je savais pas qu'on t'a largué la semaine dernière, honnêtement. J'savais même pas que t'avais quelqu'un. Mais si t'as envie d'en parler, moi ça m'va. Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu lui as présenté Grayson et le type s'est foutu en l'air en rentrant ? »

Il eut un petit rire. Il se trouvait très drôle, au moins, c'était déjà ça. Et il espérait que ça l'amènerait à vouloir en parler plus facilement. Un truc dans ce genre. Quant à sa question à elle, première rupture il eut un petit mouvement d'épaule.


« Bettany Simpson. Dans ma classe à Boston à 12 ans, ma petite amie depuis 2 mois. Un jour William Bradford, le capitaine de l'équipe de Foot, lui a proposé d'aller à sa fête d'anniversaire, mais uniquement si elle était célibataire. Il avait une piscine chez lui. Elle est allée à son anniversaire pendant que j'écoutais Scorpion en vivant le pire jour de ma vie. Le lendemain, j'ai acheté Desert Strike et ça allait mieux. Tu vois au fond, j'suis un romantique. »

Il la pointa de l'index, logiquement pour l'interroger en retour sur un premier truc qu'il imaginait être marrant dans son cas.

« Ton premier mensonge ? »

Les mauvaises idées viennent toujours d'Alice qu'il se disait en se laissant entraîner bêtement dans sa nouvelle connerie. Toutefois, pour une fois, il leva l'index et fut capable d'émettre un refus. Un vrai :

« Je suis pas sûr que ce soit une grande idée de faire participer Ashley à ce genre de trucs. On commence à se supporter à peu près convenablement, si elle commence à aimer l'art et à faire des conneries d'insectes avec des points premier degré... je pète un câble. »

D'après lui, c'était mieux comme ça, donc. Sans Ash'. D'autant qu'avec une Alice et des idées parfois risquées, il lui arrivait de faire n'importe quoi. S'il devait composer avec une seconde mauvaise conscience prête à le pousser à faire des conneries, il risquait sans doute un peu plus qu'un nez cassé, à bien y réfléchir.

« Une nouvelle infirmerie, ça me paraît être une bonne idée. La dernière m'avait donné l'impression d'être dans un état de délabrement assez avancé... » Il se fendit d'un petit rictus et enchaînant. « Et l'infirmière. Elle est comment ? » Si la question était sérieuse et intéressée, quand il comprit qu'il pouvait la rendre scabreuse, se regard se fit immédiatement plus salace, et son sourcil gauche s'attarda à monter et descendre pour feindre une perversion bizarrement convaincante, d'ailleurs. Normal. Puisque son autobiographie serait truffée de Triggers Warning, rappelons-le.

Dans la série des idées à problèmes, la petite blague à Darla ne sembla pas déranger Alice. Et Damian un peu trop ivre ne chercha clairement pas à l'empêcher d'aller au bout de sa connerie. C'est même un petit rire d'encouragement qui accompagna la photo. Il n'était pas à une menace de mort prés hein...


« Du coup, ça fait de Darla ma presque belle-mère ? Techniquement. Et comme ton père est un vampire, j'imagine qu'on ne me reprochera pas de ne pas être allé lui demander ta main en amont. J'suis dans les clous, nah ? On aurait dû prendre une photo à deux. La robe de cocktail, le costard, ça rendait le truc presque vrai. »

Et le voilà à se désarticuler pour voir la cliente du bar que Alice mentionnait. Discrétion ? 0 pointé. Il se pencha par-dessus son dossier pour mieux les regarder, et se réinstalla convenablement avec un petit ricanement.

« Attends... j'ai une idée... »

Qu'il annonça en se levant pour aller vers le bar et se pencher vers la serveuse pour quelques messes basses et pour glisser un billet sur le comptoir. Il revint plutôt fier de lui, et s'affala à nouveau à sa place en se penchant vers Alice, conspirateur.

« J'ai dit à la serveuse de leur offrir une tournée de Sex on the Beach "de la part du mari de madame". Si elle commence à flipper, je le sentirais tout de suite et on saura. »

Et non, il n'avait aucune idée de c'qu'était réellement un Sex on the Beach. Il se disait juste que le nom était rigolo. Juste ça.

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Mais bien sûr, Scarecrow. « OK Docteur Crane. C’était donc bien une séance de psy improvisée. » Je pensais pas que mes souvenirs de Batman seraient aussi précis, mais il faut croire que c’est l’un des méchants que j’apprécie. J’imagine que ça faisait sens, comme pseudo, pour un type qui maîtrisait la peur des gens. Je ne sais pas si on peut considérer que j’ai été une de ses victimes aussi.

Au moins, le père O’Malley était bien mort et enterré. Enfin, incinéré. Et les cendres ont été correctement répandue. Parfait. Je prendrai soin de m’assurer de tout ça la prochaine fois que je croiserai un autre macchabée. « C'est une histoire triste ! — Damian, je suis sûre que tu arriverais à rendre la fin du Titanic drôle, si tu essayais. NON ! Ce n’est pas un défi. »  je commence à le connaître. Il serait capable.

« J'veux dire, tu t'es déjà imaginé toutes les manières de tuer quelqu'un pendant une discussion tendue avec une personne, non ? » Hm. Je plisse les yeux, le laisse mariner quelques secondes… avise son air, avant d’étouffer un rire. « J’suis pas qu’un ange. J’ai mes moments, moi aussi. » Je préfère ne pas songer à ceux-là, d’ailleurs. Parce qu’après je me sens mal.

La discussion qui dévie sur Achlys est un bon rappel aux choses qui me font me sentir mal, d’ailleurs. « Je t’avoue que je le crie pas sur tous les toits. J’criais déjà pas que j’avais quelqu’un, en fait. » Avait. Comme d’habitude, la majorité de mes aventures se conjuguent au passé, et j’en viens à me demander s’il n’y a pas quelque chose qui cloche chez moi. « Il faut croire que c’était finalement pas si amusant que ça, de sortir avec une immortelle. Étrangement, c’est juste après lui avoir avoué ça. Bon j’ai pas le cœur brisé non plus hein, on se côtoyait pas depuis longtemps. Mais c’est jamais agréable de se faire jeter. » Grimace. Nouvelle gorgée. Ouais, je confirme, les cocktails, c’est mieux. Je grignote aussi en même temps, tente d’éponger tout ce que j’ai picolé. « Et je suis sûre que Grayon l’aurait adorée. Grayon aime tous mes amis. Il était même à deux doigts de te demander ton numéro. »

L’histoire de Bettany a dû le marquer le boug, car l’histoire semble inscrite au fer rouge. « Il avait une piscine, Damian. Et si t’étais vraiment un romantique, t’aurais dû aller lui casser la gueule – à lui –, ou rester dépressif pendant plusieurs semaines. Là t’as écouté une chanson de Scorpion, désolée, je valide pas le côté emo. » Et c’était une princesse emo qui disait ça, alors…

« Ton premier mensonge ? — Mais enfin, tu te souviens d’un truc pareil ? Et puis si tu veux des trucs drôles, c’est pas trop dans mon enfance qu’il faut creuser. J’ai dû mentir pour faire plaisir à mon père. Mais tu dois avoir une sérieuse histoire pour te rappeler de ton premier. T’aurais dû me demander ma première fois, c’était plus fun. Enfin. « Fun ». De nos jours, on dirait certainement que c’est glauque. »

Je bois une nouvelle gorgée, enfin apaisée. Même les conversations sérieuses n’en sont pas vraiment, avec Damian. C’est peut-être pour ça que j’aime passer du temps avec lui. Les autres se prennent beaucoup trop la tête – moi compris. « On se demandera qui est la raison de cet état de délabrement, hein, mais quelque part on peut te remercier aussi, grâce à notre petit tête-à-tête avec Jared, on a pu lever des fonds de dingue. Et l’infirmière fait extrêmement bien son travail, merci de t’inquiéter. » Je ne peux m’empêcher de sourire en songeant à Sasha. Dieu a certainement mis cette femme sur mon chemin – et oui, elle est canon. Comme la majorité des gens qui passent par l’Institut, maintenant que j’y songe.  

« Dans les clous du cercueil, ouais, marmonné-je. Je crois pas que ça intéresse trop mon père, ce que je deviens, donc on s’en fout de son aval. Et rien ne pourrait m’arracher au droit de porter une bague si incroyablement magnifique. » Je jette un coup d’œil au muselet de champagne, morte de rire dans l’attente de la réponse de ma mère. « On aurait dû prendre une photo à deux. La robe de cocktail, le costard, ça rendait le truc presque vrai. — Il faut arrêter de balancer des trucs de ce genre. J’ai besoin de cette photo maintenant. » Et je crois que je lui laisse pas trop le temps. Je me penche sur le côté de la table, un grand sourire (pas très frais) sur les lèvres, et dégaine le selfie le plus incroyable étrange que j’ai jamais fait. « Voilà, c’est mieux comme ça. »

Damian se tourne comme un gosse à qui on dit « hey, regarde discrètement », avant de venir avec une nouvelle idée… Pitié, non. Il faut arrêter avec les idées. La bouche un peu pâteuse, je n’ai même pas le temps de le retenir que le voilà déjà debout, le barbu / chevelu / viking / mercenaire aux tatouages / bagues / costard qui se plante vers le bar. J’ai peur. Pitié. Je vais pas lever des fonds pour réparer un foutu pub.

Je papillonne des yeux, et le revoilà de nouveau devant moi, très fier de sa blague à venir. « D’un autre côté, sa bague avait l’air de briller avec des vraies pierres, elle doit être jalouse de la mienne. Pas étonnant qu’elle trompe son mec. » Et voilà que la serveuse arrive avec deux Sex on the Beach, les dépose sur la table face au couple infidèle qui fronce les sourcils et… bingo. La nana regarde à droite et à gauche, et je n’ai pas besoin du pouvoir de Damian (ni du mien, d’ailleurs) pour lire l’angoisse dans son regard. « Pff. Moi j’ai trop l’âme romantique pour toutes ces conneries. J’vais finir par plus croire en l’humanité, marmonné-je en finissant mon propre cocktail. »
En plus, le Sex on the Beach est mon préféré.

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Un petit rire perça les lèvres de Damian qui secoua la tête de gauche à droite à la remarque d'Alice. Et elle disait que c'est lui qui ne prenait rien au sérieux, après ?
« Je suis beaucoup plus stylé que Crane. J'ai pas besoin de gaz pour faire peur aux gens. Pas de toxine. Rien que ça » Il tapota sa tempe « Et Ça. »
Il lui avait déjà parlé de Ça ? Oui. Il croyait s'en souvenir. Et au pire, ils étaient trop ivres pour que ça ait véritablement de l'importance.

« Arrête de me vanner, c'est vrai. Et j'ai jamais vu Titanic, et j'compte pas le voir, honnêtement. »

Parce que trop long déjà. Et sans doute trop fleur bleue pour qu'il ne se retrouve pas à dormir ou à jouer sur son téléphone en attendant que son calvaire prenne fin. Les tartines mièvres, c'était définitivement pas pour lui, évidemment.

Est-ce que c'est pour ce genre de chose qu'elle n'avait jamais abordé sa relation avec lui ? Mystère. Il n'empêche que l'explication l'amena à rester songeur et silencieux un petit instant. Ne lui venaient que les banalités habituelles. Les "j'espère que ça va aller". Les "j'suis désolé pour toi". Les "il sait pas c'qu'il rate". Mais finalement il eut un mouvement d'épaules un peu désinvolte et rajouta quelques mots.


« Au pire si c'est le genre de personne qui se barre dès qu'on lui vend un projet un peu moins simple que d'habitude, c'est aussi bien comme ça. »

Quant à Grayson, Damian pinça ses lèvres avec un air presque navré.

« Et bien il était aussi à deux doigts d'être invité à aller s'faire enculer aussi. Comme quoi, ça s'joue à peu de choses dans la vie, hein ? »

L'une des plus belles citations de sa vie, certainement. Elle figurerait en préface de son bouquin, c'est sûr. Quelque part avec la fameuse première rupture qu'il avait racontée et à laquelle Alice trouva quelques réponses à donner qui lui arrachèrent un petit rire.
« J'aurais pas été lui casser la gueule. Il m'aurait démoli. J'ai pas toujours ce fringant et solide gaillard que tu vois actuellement, vois-tu ? Le Damian O'Malley de douze piges était salement moins stylé que maintenant. Visualise Ashley, en un peu plus petite, avec la boule presque à Z et un talent pour le skate board. »

C'était à peu de chose près ça ouais.

« J'ai choisi le premier mensonge pour commencer petit. J'aurais glissé vers les trucs dégueulasses après avec encore plus d'alcool. Tu veux vraiment qu'on attaque comme ça ? Je me souviens pas spécialement de mon premier mensonge non plus. Mais venant de toi, je m'attendais à un truc ultra vertueux encore une fois avec une histoire folle. Ou l'inverse. Un truc mesquin, sorte de premier flirt avec les forces du mal avec de renoncer et d'embrasser totalement la voie angélique. »

Wow. Il allait devoir l'écrire aussi celle-là. Pour son bouquin, toujours.

« Va pour ta première fois alors. Surtout si c'est fun et glauque.» Il sembla songeur avant d'ajouter :  « Flauque, ou... Glun. »

Un rire un peu plus audible s'arracha à sa gorge concernant l'infirmerie avant qu'il ne relève les bras, pour une posture semblant vouloir mettre en avant son innocence, mais qui n'avait strictement rien de crédible dans son cas. Il n'avait tout simplement pas la gueule de quelqu'un qui peut jouer à ce petit jeu là.

« J'ai pas grand-chose à voir là-dedans. Il aurait tout bousillé avec ou sans moi, honnêtement. Crois-moi, ce n’était pas le premier type sous Violet que j'ai croisé, ça finissait toujours mal. »
Ah Cadmus Scott avait au moins eu le mérite d'être fréquentable à l'inverse de cette enflure de Jared...

Le sujet du paternel semble définitivement moins drôle. Damian n'insista pas, préférant et de loin l'idée qu'elle se marre de la bague et proposer une idée plus conne encore pour aller plus loin dans les problèmes. Le selfie d'Alice l'amena a simplement ricaner avant de balancer les épaules.


« Si on était resté au vernissage, on aurait pu demander. Y a bien une tête de con là bas qui se prend pour un maestro de la photographie, je suppose. »

Quant à la surprise de savoir si l'inconnue derrière eux était effectivement en train de commettre un forfait adultère, Damian n'eut pas à attendre longtemps pour sentir sa peur flamber sitôt la serveuse à portée. Il roula les yeux, presque blasé que ça ait été si facile et... Et son index se pointa immédiatement sur Alice, à retardement maintenant qu'il lui sembla comprendre vaguement un truc supposé être important.  

« Alice... c'était quoi cette histoire de suinter la culpabilité précisément ? »

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L’évocation de Ça me tire une grimace. J’ai vraiment pas de bons souvenirs avec cette saleté, et ils continuent quand même de me hanter au cœur de certaines nuits incolores. « Ouais, allez, t’es plus stylé. On pourra faire des Comics sur toi, dans quelques années. » En vrai, il ferait un bon anti-héros dans le genre, non ? Dommage, j’ai aucun talent en sketch, sinon j’aurais pu lui faire quelques planches pour déconner.

« Donc je suis ‘un projet’ ! On me l’avait jamais faite, celle-là. » J’éclate de rire à cette idée, mais ouais, elle aurait pas pu faire le poids, elle avait fuit à la première difficulté. « Tu crois que j’peux lui envoyer la photo de la bague aussi ? » Je ricane à l’idée. Darla ne m’a d’ailleurs pas encore répondu. C’est peut-être mieux comme ça… ou alors elle est sur le point de débarquer dans le bar parce qu’elle aura retrouvé ma trace d’une manière ou d’une autre.

« Un talent pour le skate-board. Je veux voir ça. J’ai besoin de beaucoup trop de choses ce soir, je crois. » Comme quoi l’alcool donne des objectifs simples et efficaces dans la vie. D’ailleurs… « Comment ça, encore plus d’alcool ? Il va falloir me porter pour rentrer chez moi à ce rythme-là. » Une grande partie de mes pensées sont déjà en orbite et je suis pas certaine de marcher droit si je me lève. Non, en fait, je suis certaine de ne pas marcher droit si je me lève. Ouais, dans ce sens-là. « Premier flirt avec les forces du mal… ouais, Skywalker, on peut dire ça comme ça. C’était avec un pote-pas-vraiment-pote de mon père pour le faire chier. Après le kidnapping-meurtre-nez-cassé. Donc j’étais pas très vieille. Et lui pas très jeune. Et du coup, voilà peut-être mon premier vrai mensonge – très mal exécuté – du genre ‘promis papa, il s’est rien passé’. » Ouais, j’vais reboire un coup. Parce que le boug était mort sur le front quelques décennies plus tard. Larguée ou amants volés par la mort. Un tableau de chasse rocambolesque. « Et toi ? Fais-moi rêver, dis-moi que c’était Bettany cinq ans plus tard à une soirée trop alcoolisée où vous vous êtes retrouvés à nouveau par hasard. » Mais on est pas dans un film, putain.

À l’évocation de la photographie, mon visage doit s’illuminer un peu trop rapidement. « Une expo de photos. Bazar, faut que je nous dégote ça pour notre prochaine soirée ! » Je grimace aussi en même temps que je propose l’idée, parce qu’à tout moment je suis capable de me planter et de réserver des billets pour un genre d’expo réservé aux +18. Ça m’est arrivé une fois déjà… l’ambiance était pas la même.

Damian me pointe alors de son doigt et ça me fait presque peur (soit parce qu’il a une idée bizarre, soit parce qu’il y a une menace et je suis vraiment pas en état ni pour l’un, ni pour l’autre, surtout quand je termine mon cocktail sucré pour l’occasion). « Alice… c’était quoi cette histoire de suinter la culpabilité précisément ? — Quoi, ma mère t’a pas parlé de ça pendant qu’elle y était ? » Quitte à balancer tout ce que j’essayais de garder secret, autant y aller carrément. « Ma toute première déchirure, c’est l’histoire de la résurrection, ouais. Mais la deuxième, c’est… » En fait, ça fait longtemps que je n’ai pas expliqué à qui que ce soit ce que c’est, exactement. La plupart de mes proches me connaissent depuis tant de temps. La dernière fois que je l'ai fait, que je me suis exposée... eh bien, on sait comment ça s'est terminé. « Dis, tu vas pas te barrer si j’te le dis, hein ? Stress post-traumatique. » Avec ladite ex qui m’avait larguée. « J’lui ai parlé de ce dont j’étais capable, enfin, je lui ai même montré parce que c’était bien utile à ce moment-là, et… bref. Tu connais la suite. » On est là après un vernissage où elle m’a posé un semi-lapin.

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TW : Cette réponse est tellement beauf qu'elle porte maintenant une coupe mulet et une moustache en fer à cheval

« Des comics, des livres, je commence à parler à des gens des Sept. Si tu veux un autographe tout de suite Alice, je te le signe. Il vaudra de l'or bientôt. Impressionnée ? »

Il se marra légèrement, de manière contenue avant qu'elle ne rebondisse sur cette histoire de projet qui le fit rire de plus belle, à nouveau un peu plus bruyamment que d'ordinaire signe évident qu'il commençait à avoir du plomb dans l'aile.

« Je me demande même pourquoi tu ne lui as pas déjà envoyé la photo de la bague à cette personne. Elle doit savoir. » L'idée lui arracha un autre petit ricanement. « Si j'dois m'attendre à une visite de sa part, c'était quelqu'un avec des mutations plutôt joyeuses qui risquent de dévaster mon appartement ? Ou Pétra et Marv' suffiraient à régler le problème pour que je garde ma caution ? »
Très importante sa caution. D'autant qu'il paraît que des voisins s'étaient plaints au syndic' après certains bruits douteux. Et probablement aussi qu'on l'accusait d'avoir sonné à des portes et de s'être sauvé en courant.

« Mais c'est pas si mal d'être un projet » Qu'il reprit, avec un air beaucoup trop sérieux, et une lutte évidente pour avoir l'air sobre et intelligent. Lutter qu'il ne remportait évidemment pas, sauf dans sa tête où il était persuadé d'avoir acquis des dons d'acteur et un contrôle de lui hors pair en état d'ébriété. « Un projet c'est genre... qu'on veut construire un truc avec toi. C'est beau nan ? » En achevant son verre, il devait avouer que lui trouvait ça beau. Ceci dit, sitôt les lampées avalées, c'est bien une petite quinte de rire qui le secoua avant qu'il ne lève la main pour qu'elle lui en tape cinq tandis qu'il enchaînait : « Sauf si tu préfères juste te faire démonter héhé. »
Ça figurera, sans surprise, parmi ses recueils de poésie.  

Ouais. Fatigué un peu. Mais il n'était plus question de modération depuis un bon moment maintenant, de toute façon. Pour qu'il ait lui-même l'idée de lui faire envoyer des messages pour provoquer un peu des réactions de Darla, c'est concrètement qu'il n'y avait plus la lumière à tous les étages.

« Je crois que le skateboard est aujourd'hui une très mauvaise idée. Crois-le ou pas, mais cette grosse carcasse ne brille pas des masses en matière d'agilité et d'équilibre. »

Quant à la mention de davantage d'alcool, elle amena juste Damian à rouler les yeux et lui faire signe de la main que tout irait pour le mieux. Il alla même jusqu'à se racler la gorge pour réciter leur punchline préférée : « Franchement, qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? »

Le Karma était prévenu, Damian était prêt à défier le destin, le hasard, et à peu près tout et n'importe quoi, pourvu qu'ils continuaient à boire et à y aller de leurs petites confessions improbables.
Et celles d'Alice le laissèrent songèrent d'abord, avant qu'ils ne finissent par ricaner un peu.

« Alice, tu caches bien ton jeu. Vilaine, vilaine fille » Qu'il siffla en agitant une main faussement sévère. « J'imagine que ton père a effectivement dû péter un plomb. Et le côté... Vampire l'a pas amené à dévisser la tête du type en question ? Si t'étais plutôt jeune, ça a dû le démanger, nan ? »

Allez savoir pourquoi l'idée d'un récit un peu gore aussi ne lui déplaisait pas. Retour de la question. Il secoua la tête de droite à gauche et la pointa de l'index tout en agitant de son autre main sa pinte vide pour exiger qu'on revienne les servir, fissa.

« Nop. Moins de deux ans après ma terrible rupture qui m’a déchiré le cœur comme tu l'sais, ma sœur a planifié notre fugue. J'ai pas revu Bettany. Ma sœur pas Ash hein. L'autre. Liz. » Faut suivre, quand même « J'devais avoir seize ans, c'était avec une nana un peu plus vieille du centre de détention pour mineurs dans lequel j'me suis retrouvé. C'était pas aussi sordide que tu pourrais te le dire. Pas incroyable non plus. Avoue, t'aurais préféré un truc effroyable hein ? »

Bon, maintenant il fallait réfléchir à une autre première fois importante. C'est qu'après ça et le meurtre, il fallait se montrer créatif. Il savait même pour la première fois qu'on lui avait passé la bague au doigt, c'est dire !

« On a mis la barre trop haut et trop vite pour les confessions. Ou alors faut partir dans les détails. Ou abandonner les premières fois. Genre ton coup le plus honteux ? »

Voilà qu'à parler de la photo, elle avait une idée lumineuse liée à une expo. Il se redressa un peu et tira sur son col pour avoir un peu d'air en l'ouvrant d'un cran.

« Genre faire la même chose que ça, mais avec des photos ? Eh bah... allez. Surprends-moi. »

Il était partant, c'était évident. Sans blaguer. Tant qu'il y avait du champagne et des petits fours, ça lui allait.
Et si le tout se finissait à nouveau au bar, c'était tout aussi bien. Ils en apprenaient toujours un peu plus l'un sur l'autre comme ça. Genre, au hasard... la déchirure qu'Alice semblait ne pas lui avoir révélée. Et à la voir aussi mystérieuse et pleine de doute, il se redressa, plaça une main sur son cœur et leva l'autre pour un serment solennel.

« Promis, je ne compte pas disparaître. De toute façon regarde ma gueule, si tu crois que j'peux déménager dans l'heure pour te fuir, c'est mal barré. »

Un petit air grave, il avait plissé les yeux.

« Allez, raconte. Et montre-moi aussi, tiens, qu'on se marre un peu. C'est un truc chelou où il faut un Safeword ? »

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« Je me demande même pourquoi tu ne lui as pas déjà envoyé la photo de la bague à cette personne. Elle doit savoir. » Yeux qui se plissent. Idée qui germe dans mon esprit. L’alcool se rue dessus comme un assoiffé sur de l’eau, mais ma rationalité reste encore (un peu) de mise. « En vrai j’aurais bien aimé, mais cela signifierait que je pense à elle, un soir à presque minuit, alors que je suis avec quelqu’un d’autre, et j’avoue avoir encore un peu d’ego. J’ai pas spécialement envie qu'elle le sache. Et comme ça on va s’éviter d’une visite surprise, parce qu’elle contrôle les rats, et je suis vraiment pas sûre que t’aies encore envie qu’on fracasse ta baraque, encore moins avec des rongeurs. » Grimace. Bon, ce serait pas du tout le genre d’Achlys mais imaginer Damian rentrer chez lui pour découvrir une armada de souris dans son salon… OK, me tire un rire. Pas gentille. « Promis, si je rencontre quelqu’un qui contrôle les bisounours, je lui conseille de faire un saut chez toi. » Mais il faut croire que je suis abonnée aux mutations super cheloues et violentes. Quel monde pourri.

« Un projet c'est genre... qu'on veut construire un truc avec toi. C'est beau nan ? » À deux doigts d’être d’accord avec lui, finalement, et de prendre ça pour un compliment. « Sauf si tu préfères juste te faire démonter héhé. » Et je manque de recracher ma gorgée. « Putain. » J’essuie mes lèvres, avant de soupirer. « Moi j’voudrais bien les deux, pour poursuivre ta charmante métaphore ; construire un truc avec quelqu’un pour pouvoir ravager les lieux de manière agréable. » Manque de bol, j’avais obtenu ni l’un ni l’autre. Très décevant.

« Franchement, qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? » Ouais, franchement, à ce stade-là, plus rien. J’en avais plus assez à faire de quoi que ce soit pour que quelque chose tourne mal.

« Crois-le ou pas, le type en face avait une mutation plus impressionnante. Alors le vampire n’a rien fait, non, mais globalement à part pour me foutre la trouille il en avait pas grand-chose à faire de moi. » Je hausse les épaules, scrute le fond de mon verre, désespérément vide. Effectivement, il y allait avoir besoin d’une nouvelle tournée.

« Avoue, t'aurais préféré un truc effroyable hein ? — Je crois que oui. Mais je suis rassurée un peu de voir que tu as vécu des trucs normaux dans ta vie aussi. Enfin, aussi normaux que possible. » C’était amusant – le choix de mot l’était aussi – de noter les choses qu’on sait l’un sur l’autre. Pas du genre « ton plat ou ta chanson préféré » comme des adultes « normaux », justement. Mais on n’avait rien de normal, donc j’imagine que ça reste cohérent. Et apparemment il s’est déjà lassé des premières fois, évoque mon coup le plus honteux… « Attends, je te raconte mais j’ai d’abord besoin de recharger. Sinon je vais vraiment me consumer par la honte. Et je sais exactement où est-ce que je vais aller récupérer les verres dont j’ai besoin. Il veut une démonstration ? Allons-y.

Car pendant que nous avons discuté, voilà que le couple s’est disputé ; l’homme apparemment pas au courant que sa dulcinée n’était pas célibataire, et elle en train de jeter des coups d’œil à droite et à gauche à la recherche de son mari extralucide. Elle éclate en sanglot quand l’homme l’abandonne à la table, et je pourrais presque avoir de la peine pour elle si j’avais moins bu. Après tout, je ne sais rien des raisons qui la poussent à trouver du réconfort ailleurs – mari violent ? décédé ? mdr, oh, non, on aurait pas fait ça…
Et si.
Je crois que si.
« Je reviens, indiqué-je à Damian. » Quand je me faufile sur la banquette face à la femme qui pleure, je me déteste un peu moins de faire ça – je vais réparer les dommages qu’on a causés. Car quand je goûte la saveur de son aura, tout devient très clair : l’amour de sa vie est mort, et le deuil palpite dans chaque parcelle de sa peau. Elle conserve certainement sa bague comme la dernière preuve d’une indéfectible fidélité. Mais espère toujours sortir la tête de l’eau. Devenir un projet pour quelqu’un d’autre. Je ne m’attarde pas, me glisse dans les interstices de son esprit. Je la rassure, la réconforte, adoucit sa peine et son désespoir – de croire que son mari est revenu, qu’il n’est pas vraiment mort, que… Je balaye tout ça. Lui chuchote que tout ira bien, d’une voix entremêlée de ma mutation. J’y vais un peu plus fort que prévu à cause de l’alcool, arrache quelques toiles d’araignées qui restaient encore dans les recoin de son esprit. J’adoucis sa peine et sa culpabilité, m’en abreuve pour lui montrer la voix du pardon. Du pardon pour elle-même. Et la blague prend un goût de cendre quand elle efface ses larmes et qu’elle me sourit, avant de s’en aller, plus guillerette. Sa tristesse reste marquée au fer rouge quand je récupère les deux Sex on the Beach que personne n’a touché, et que je retourne auprès de Damian pour en siroter un.

« Son mari était mort. Elle gardait la bague parce que son deuil n’était pas terminé. Elle va mieux, désormais. Les deux nanas à l’arrière de la pièce fêtent un truc joyeux, mais l’une d’entre elle est jalouse de l’autre – une promotion, certainement. Le couple dehors qui est en train de fumer une cigarette est très triste – ils vont certainement se séparer, c’est un mélange subtil de désespoir, de colère, d’incompréhension et d’un sentiment terrible d’incapacité. » Je sais pas trop quoi lui dire de plus. Toutes ces âmes, toutes ces vies qui papillonnent comme des taches de couleurs autour des visages. « Je perçois les émotions de tout le monde, tout le temps. Comme des peintures. » Je souris à cette idée. Ça aussi, il m’arrivait de le peindre. « Mais ce qui fait souvent peur aux gens, c’est que je peux les influencer, si je veux. Comme la fille tout à l’heure. La blague était cruelle, finalement, alors j’ai adouci sa peine. Un peu, au moins. » Bon évidemment, c’est un peu plus compliqué que ça, certaines émotions me sont impossibles à effacer, d’autres impossibles à créer. Tout dépend des gens, de leur schéma neurologique et de la connaissance que je possède de leurs émotions. Et il y a toujours un prix à payer. « Et donc, mon coup le plus honteux… je revenais d’une soirée, le mec m’a invitée chez lui – oui, je fais trop confiance aux gens, je sais –, pour aller jusque dans sa cabane de jardin. Là-bas, il m’a dit qu’il aimait le role play, alors moi, j’accepte, j’suis pas farouche. Il ouvre un coffre, et en sort un brassard Nazi. J’ai lu dans son aura qu’il était très sérieux, quant à ses motivations profondes, et je me suis barrée en courant. Bon, techniquement, on a pas couché ensemble, mais je crois que c’est la seule anecdote qui me fout encore la honte d'avoir failli. » Je souris un peu, le rouge aux joues – de la boisson, de mon don, de cette anecdote pourrie. « Et toi ? Il était question d’un safeword, du coup ? » Peut-être un peu pour noyer le poisson sur ma mutation. Même si j'sais que Damian a plus de suite dans les idées que ça.

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Damian resta pensif aux explications d'Alice. Il devait sûrement y avoir un sens et le tout était supposément acceptable et logique, mais son esprit à lui n'était probablement pas câblé comme celui de la brune. D'où son petit geste des épaules et sa petite grimace, comme si des considérations comme l'égo ne devraient pas empêcher une bonne partie de rigolade.

« Ouais, mais être réveillée par une ex relou c'est ultra chiant. Si en plus c'est pour un truc pareil, c'est quasiment un plan de vengeance de grand méchant. »

Bon ceci dit, il se frotta un peu la joue, l'air songeur.

« Mais j'aime pas trop les rats. Et j'peux pas compter sur le putain de chat pour gérer un problème de c'genre. »

Une nouvelle preuve d'ailleurs qu'avoir ce chat n'était certainement pas une grande idée.

« J'crois qu'une armée de bisounours chez moi me ferait salement plus peur que des saloperies de rats. J'ai un truc avec les costumes de ce genre. Ou les poupées. Les poupées me mettent ultra mal à l'aise. »

L'heure était aux confidences non ?
À la philosophie et à la poésie aussi. Et tant pis s'il était resté avec la main levée sans qu'elle ne lui rende son high five, il était persuadé d'avoir trouvé là la meilleure réplique du monde pour se justifier.


« Tout construire, et ravager les lieux, yep ! C'est ça le [b]vrai romantisme[/b]. »

Qu'il affirme, avec la conviction ( et l'ivresse) pour guider son poing qui cogna la table pour marteler sa certitude –  et attirer quelques regards sur eux.
Pile ce qu'il fallait pour aborder la suite tout à fait sereinement et sans crainte d'être entendu.


« Plus impressionnante qu'un vampire ? Je veux des détails Alice. Des détails. »

Parce qu'ils savaient tous les deux que niveau mutation, il pouvait y avoir des tas de dingueries. Or, quelque chose qui amenait Alice à utiliser des mots comme "impressionnantes" se devait être creusée, d'après lui.

Avec un air curieux, Damian qui attendait des explications concernant la déchirure mystère se retrouva seul à sa table, à surveiller ce que faisait Alice via le reflet de son verre – il n'allait pas se contorsionner pour la suivre, ça aurait été bizarre. Il gardait ça pour les gens qu'il devait observer "discrètement".
Qu'est-ce qu'elle foutait à la table de l'infidèle ? Mystère. Est-ce qu'elle avait trouvé une proie pour les histoires de montage démontage de projet ? Une blague à faire ? N'importe quoi ?

Nope.

Pour lui, elle était juste partie piquer des cocktails, puisque c'est ce qu'elle ramena comme butin.  


« Elle va mieux genre... mon mari est mort, mais c'est pas lui qui le stalke depuis l'au-delà alors ça va, c'est ça ? »

Culpabilité ? Zéro pointé sur le coup. Preuve que ses émotions allaient rarement au-delà d'un certain cercle. Les gens de son entourage pouvaient lui importer. Les gens qui n'en faisaient pas partie l'intéressaient assez peu pour qu'il éprouve quoi que ce soir les concernant. Il n'eut pas plus de pitié pour le couple triste, et un simple petit amusement concernant la jalousie des deux amis. Les petites mesquineries le faisaient toujours un peu marrer. C'est comme ça.

« Et tu perçois ça tout le temps ? »

Il eut une petite moue songeuse à ces paroles. C'était beaucoup de chose que de comprendre exactement ce que les gens pouvaient bien ressentir. Une nuée d'informations qui s'ajoutaient aux stimulus déjà bien trop nombreux ressentis par les gens. Elle devait être rincée, le soir venu.

« Hm. Donc là... tu peux genre me faire chialer comme un bébé si tu veux ? Ou me faire péter un câble ? » 

Non, ça ne devait pas le faire rire, et pourtant... il s'était un peu marré à cette idée. Il faut dire qu'il était peu ou prou capable de la même chose, avec les peurs et seulement les peurs. Alors ça ne l'inquiétait pas plus que ça. Ça l'amusait. C'était déjà ça.

« Tu l'as déjà utilisé sur moi ? » Pas de reproche, juste une petite question. D'ailleurs... « Qu'est-ce qu'il y a dans mon aura ? » Jamais rien de bon, ça c'était certain. Culpabilité, colère domptée, compassion aux abonnés quasi absents, une pointe de cruauté, des idées parfois très prédatrices, le tout toujours tempéré et éteint par des blagues. L'idée lui fit perdre un peu de son rictus. Elle devait le prendre pour un putain de barjot, à bien y réfléchir.

Ceci dit, vu les confidences qui suivirent, elle avait visiblement croisé des gens plus tarés encore que lui. Et alors qu'il souriait jusque là, il sembla à présent totalement surpris, sourcils arqués et bouche entre-ouverte à la conclusion de l'histoire qui le laissa sans voix pendant plusieurs secondes au point où quand elle lui retourna la question, il phasait encore sur cette histoire de cabane.

« Attends attends attends... tu peux pas me dire que t'es tombée sur Donjon et Nazillon comme ça et enchaîner. Comme d'hab, il me faut des détails. Genre... le rôle play c'était plutôt... Goebbles a une aventure extraconjugale avec Éva Braun, Hanz le sévère qui met la main sur une infirmière de la Navy en Normandie ? Ou plutôt Fritz a trouvé quelqu'un caché dans une cave, mais il est prêt à négocier ? »

Les gens veulent savoir. Et par les gens, il faut comprendre Damian.
Mais quand même. Y a pas idée d'être taré à ce point. Les gens peuvent pas se contenter de trucs simples ? Le Seigneur des Anneaux, ou Harry Potter ?


« C'est marrant parce qu'une fois, ivre en rentrant d'une soirée avec une inconnue j'allais proposer un truc avec mon brassard dans ma cabane et j'ai pas eu le temps de lui dire que le safeword serait Operation Barbarossa qu'elle était déjà partie en courant. »

Stop !
Il se racla la gorge, essayant de retrouver un semblant de sérieux.


« Alors puisqu'on accepte les histoires avec des  "j'ai failli". J'ai déjà voulu voir si j'étais ouvert à tout, quitte à tenter ma chance avec une nana qui se disait dominatrice. Sauf que j'ai compris dès qu'on a voulu me faire dire  "Oui maitresse" pour répondre à des insultes que c'était pas du tout, du tout mon truc. » Il ricana, pas gêné, mais presque. « Et parce qu'on parlait de safeword pour déconner, sache que c'est là que j'ai compris pourquoi ça existait. Parce que dire non à quelqu'un qui croit que c'est dans le délire, ça ne mène à rien. Alors il est malheureusement possible qu'attaché à un plumard, j'ai été obligé d'utiliser ma mutation pour arrêter les frais face à une histoire de cire brûlante et de cravache. Et que je me sois retrouvé à devoir me démettre un pouce pur me défaire d'un des liens pendant que la pauvre nana beuglait de trouille dans tout son appart. » Ce n'était pas de la honte qu'il ressentait. C'était une forme de heu... lassitude. Ou de nostalgie un peu cruelle. « Mais depuis, je le dis toujours pour déconner, mais pas totalement. Mon safeword c'est Armageddon. »

En hommage à Raggot le hamster, aussi, un peu.
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« Tu as peur des… poupées ? » Je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils. Bon, j’ai pas envie de me moquer de lui, mais j’avoue qu’un grand gaillard bardé de tatouages et qui bute des gens au petit-déj est plutôt antinomique avec « peur des poupées ». « On regardera pas Chucky le soir d’Halloween alors ? le taquiné-je gentiment. » Bon, j’ai toujours trouvé ce film un peu trop ridicule pour être pris au sérieux. Je préfère presque Annabelle, à choisir.

Damian semble presque ne pas me croire quand je lui parle de mutation plus impressionnante que celle d’un vampire. Mais je crois qu’au fil des ans, j’ai découvert des trucs vachement pire qu’un monstre avec de longues dents – d’ailleurs, la sienne se classe pas loin dans le top 10. « Il se transformait en grosse bête mythologique qui n’aurait fait qu’une seule bouchée d’un vampire. » Je ne m’attendais pas à resonger à ces moments-là. Ce passé semble si loin, enterré sous une couche de crasse que je n’étais même pas certaine de pouvoir chasser un jour. « Et avant que tu t’imagines des trucs vraiment bizarres et glauques et je sais pas, marmonné-je, il était sous forme humaine quand on faisait des trucs. » Je plisse les yeux, le monde tanguant un peu autour de moi, parce que je le sais capable de me sortir une dinguerie.

À mon retour à la table, l’aura de Damian ne se teinte clairement pas de culpabilité. Mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit le cas. « Elle va mieux genre c’est comme si elle avait pris un rail de coke pour tout effacer. — Et tu perçois ça tout le temps ? — Ouais. » Je sais pas vraiment quoi dire de plus ; ça me déprime bien assez pour que j’épilogue sur la question. Même si j’ai réussi à faire la paix avec ces émotions contraires en continu sous mon crâne, ce n’est toujours pas une faculté agréable à supporter au quotidien. Ses questions me tirent un sourire, mais je n’ai pas envie de le faire pleurer. Il faudrait ensuite le réconforter, terrible !

« Toi, t’es sur le spectre de la peur. Disons que je suis plutôt sur celui des choses positives. Alors ouais, je peux te mettre en colère ou te rendre triste, mais c’est pas ce à quoi j’excelle, et c’est douloureux pour moi. Toutes tes conneries d’ange et tout, c’est peut-être pas si éloigné de la vérité. Je prêche la bonne parole. L’apaisement, les ondes positives, l’optimisme, l’amour… ce genre de trucs. » Je m’attendais à ce qu’il prenne mal la nouvelle – je détesterais que quelqu’un puisse jouer avec mon esprit, même si quelque part, c’est un peu ce qu’il peut faire –, mais non. Au contraire, il se marre, un peu comme d’habitude. Rien n’est jamais grave avec lui. C’est ce que j’apprécie. « Tu l’as déjà utilisé sur moi ? — Honnêtement ? J’ai pas souvenir. Je m’en suis déjà servi devant toi, par contre, avec Jared et Nade. Mais t’es pas vraiment le genre à avoir besoin d’apaisement et de calme. En fait, c’est même pour ça que j’ai eu envie de te parler quand on s’est rencontrés. Ton aura est… » Je bois un peu d’alcool encore, pas certaine de trouver les bons mots. J’ai pas très envie qu’il se moque de la manière dont je le perçois. Je plisse les yeux, me renfonce dans mon siège, avant de le scruter comme une sorcière vaudou pourrait le faire. « On dirait un lac. Calme. Fait de métal en fusion, parce que tu es comme imperçable. Pas sûre que ça se dise. Et c’est gris. Très gris. Bon, parfois, il y a quelques autres couleurs ; t’apprécie Ash même si tu veux pas lui montrer, tu peux parfois être un peu inquiet, te sentir coupable ou en colère. Mais tout est très désaturé. Donc ouais, on peut dire que c’était opportuniste d’être avec toi, tu me calmes. » Je sirote une nouvelle gorgée, car c’est bizarre de parler de choses sérieuses avec lui. Même si je sais que dans deux secondes trente il trouvera comment le détourner. « Et j’t’aime bien aussi, hein, ajouté-je quand même. En dehors de ton aura sympa. »

Ouais, je préférais parler des nazis, c’était plus fun… « Tu es beaucoup trop inspiré par la période, Damian, tu me fais peur. Me dis pas que ça t’excite ?! Honnêtement, je suis pas restée assez longtemps pour avoir tous les détails du scénario qu’il me réservait, mais je crois qu’il aimait bien l’idée d’une petite infirmière ennemie qui soignerait ses plaies… » Je grimace à cette idée, et me mets à rire quand il enchaîne pour se moquer de moi. « Je savais pas que t’étais adepte du BDSM, dis-donc. Mais je note ton safeword préféré, la prochaine fois qu’on se retrouvera dans un entrepôt chelou. »

Et le voilà qui embraye finalement sur la domination et j’acquiesce en retenant difficilement le sourire qui menace d’étirer mes lèvres. « Tu as vraiment cru, pendant quelques secondes, que tu aimerais être dominé ? » Haussement de sourcil, petite seconde de jugement. Mais le reste de l’histoire est encore plus succulente et j’éclate vraiment de rire, un peu gênée quand même pour cette pauvre dame qui avait rien demandé. « Eh bien, ton histoire était plus croustillante que la mienne, da. Je suis étonnée de ne pas encore avoir entendu Armageddon, néanmoins, ça signifie qu’on était pas encore à tes limites les dernières fois ? » Je ne sais pas si ça me fout la trouille ou si ça m’inquiète. Peut-être un peu des deux, en fait.

ft. @Damian O'Malley
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C'est un petit rire qui perça ses lèvres quand Alice l'interrogea concernant les poupées. C'est que formulé comme ça, de suite, ça pouvait effectivement sonner un peu étrange.

« Pas peur peur... Elles me foutent juste mal à l'aise, c'est tout. Surtout celles de collection là... » se hasarda-t-il à expliquer avec un petit haussement d'épaules et un nouveau petit rire. Parce que même à lui, avec du recul, ça lui faisait bizarre de faire ce constat. « Mais on peut regarder Chucky sans problème. Techniquement, tu peux me foutre devant le pire concentré des trucs qui me foutraient les jetons, ça ne prendrait pas. »

Il partageait son épiderme avec un symbiote étrange, concentré de peur et de sales émotions occupé à veiller et à se mouvoir sous sa peau et à réagir aux utilisations de ses déchirures et qui avait aussi la fâcheuse tendance à essayer de se cramponner à toutes les sources de peur des alentours pour essayer d'en accentuer les effets. Il lui suffisait de garder la chose focalisée sur ses propres angoisses et de faire l'inverse de ce qu'elle exigeait pour se garantir un contrôle parfait de ce genre d'émotions.
De la triche ? Ouaip !


« Attends attends attends... » Ils avaient beaucoup dérapé depuis les poupées et Chucky il faut dire. Et Damian avait besoin de précisions. De beaucoup de précision. Mieux qu'un vampire. Une grosse bête mythologique. « Genre... le Minotaure ? Le Kraken ? Pégase ? Une Chimère ? » Oui, il était vachement branché Grèce Antique. C'est ce que lui évoquait le mot mythologie, il faut dire. « Hey j'imaginais pas des trucs bizarres avant cette remarque. » Bon si, peut être que dans le fond, son esprit pouvait vouloir essayer de trouver des idées un peu bizarres, toujours à l'affût d'une sale blague pour commenter la chose hein.

Alors finalement, qu'elle s'éclipse pour aller s'amuser avec les émotions de la pauvre nana derrière, ça sonna plus comme un interlude presque normal dans leur épisode du bar. Et ça avait le mérite d'amener à causer des dons qu'Alice n'avait jamais mentionné jusque là. Avec quelques détails qui le laissèrent pensif. Et qui l'impressionnait un peu, il fallait bien l'avouer.


« Comment est-ce que tu gères ça ? » Le fait qu'elle ressentait toujours les émotions des gens, il voulait dire. Le simple fait de ressentir toujours les angoisses même infimes des gens autour de lui pouvait parfois l'agacer. Il suffisait qu'il soit un peu fatigué ou un peu de mauvais poil pour avoir l'impression d'être oppressé et d'avoir envie de s'en prendre à tout le monde. Et il ne s'agissait que d'une petite partie des émotions décelables chez les gens, la peur...
« Alors j'ai p'tete pas rêvé tes ailes de lumière et j'abuse pas sur le côté angélique. »

Qu'il avait conclu l'index brandi vers elle avec un hochement de la tête de haut en bas et un air grave fier de lui à l'idée de ne pas s'être gouré sur toute la ligne.
La question qui suit lui sembla naturelle. Il la crut sans aucun problème quand elle annonça qu'elle ne se souvenait pas de l'avoir utilisé sur lui. En revanche... il claqua des doigts et la pointa à nouveau de l'index. L'épiphanie !


« Cet enculé de Jared ! C'est ça que j'ai senti dans l'Underapple ! Quand il a vrillé. J'ai senti quelque chose l'agripper et l'entraîner dans ses angoisses »

Et il avait pété les plombs. Il comprenait mieux, maintenant. Quand à Nade, Damian s'imagina que le Big Guy avait peut être eut besoin d'un peu de paix intérieure pour dégager. Il grimaça un peu, et ramena sa main à sa nuque pour se masser un peu le haut du dos.

« Merde... ça aurait été bien que ça marche plus vite, ça m'aurait évité de passer au travers d'un mur et de péter ma table. »

Pas de vrais reproches. Il blaguait plus qu'autre chose. Quoiqu'il l'avait senti passé. Heureusement qu'il était à moitié beurré ce soir-là et que ça avait atténué la douleur.
Bref. Une question en amène une autre. Son aura à lui. La réponse lui fait plisser les yeux d'abord. Il ricana immédiatement à la mention « d'imperçable ». Alors que son pif et ses oreilles prouvaient le contraire héhé.


« T'avoir flinguée joue beaucoup pour la culpabilité je dirais. » Qu'il commenta d'abord. Ça semblait évident hein. « Donc genre là, même si tu m'aimes bien, quelque part t'es en train d'abuser de moi, et de mon lac de métal en fusion ? » Il s'écorcha d'un petit rire. « J'aime bien l'idée du lac. Tu vois vraiment trop le bon côté des gens. Je crois que je suis juste un foutu psycho qui ressent plus grand-chose. » Forcément, le moins péjoratif des deux avis lui convenait davantage hein. « Je t'aime bien aussi hein, ça va de soi, si tu te posais la question et que tu ne pouvais pas le déceler parce que je suis imperçable. »

Il acheva d'un trait le reste du contenu de son verre, et poussa un petit soupir, mélange de regret et de plaisir. Heureusement qu'il décuvait plus vite que la normale et que ses gueules de bois étaient en moyenne cinq fois plus rapides qu'avant qu'il ne se gorge les veines de Blue.

Et parce que les choses étaient compliquées ce soit, aux lacs paisibles en métal en fusion arrivèrent les nazis et les confidences sexuelles douteuses.


« Si ça m'excite les nazis ? Ou les infirmières ? »

Dans les deux cas, la réponse était la même, à bien y réfléchir.

« Je crois que j'ai jamais compris le fantasme de l'infirmière, tiens. Et heu non, les nazis pas mon truc. »

C'était bien l'heure et le lieu pour se poser des questions à ce sujet, évidemment. Comme s'ils n'étaient pas déjà assez visibles comme ça, à deux, habillés pour un gala guindé et à se mettre une caisse intersidérale en parlant de cul dans un bar plutôt fréquenté.

« J'ai pas dit que j'étais adepte du BDSM. » Il avait haussé le ton, sans trop faire attention. « J'ai dit que j'avais essayé des trucs. » Qu'il avait repris, plus bas avant de rire à la question qu'elle posa dans la foulée concernant son expérience plutôt dramatique.
« La domination c'est un peu comme le tofu tu vois. Tant que t'as pas essayé, tu peux pas savoir si t'aimes ou pas. Bon bah il se trouve que le tofu c'est dégueulasse et que j'suis pas fait pour obéir à ce genre d'ordres. C'est aussi simple que ça. »

Qu'il assure avant qu'elle n'enchaîne sur une remarque face à laquelle il fut bien forcé de la contredire.

« Alors non, je trouve que Goebbles dans la remise, c'est quand même vachement plus marrant. »  La suite en revanche lui fit fermer un œil pour essayer de comprendre de quoi elle parlait exactement. « Les dernières fois, tu parles de l'épisode morsures et post-it ? Ou du fait de me retrouver suspendu par les pieds dans mon salon et de la veille avec mon bras qui s'ouvre comme une knacki qu'on laisse trop longtemps au micro-ondes pour laisser sortir la Chose qui nous a bolossés pendant une demie-heure ? »
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« Dis donc, c’est l’alcool qui te rend aussi curieux ? m’esclaffé-je, un peu gênée de repenser à Alex à ce moment-là. » Je crois que je suis plus gênée par le fait de justement ne pas avoir pensé à lui depuis trop longtemps, comme s’il n’était lui aussi qu’un autre cadavre empilé à la suite de tous ceux que j’ai croisés au fil des siècles. « T’aimes bien la Grèce Antique dis-moi. On est plutôt chez les Scandinaves sur le coup, c’était en Nidhögg. » C’était, ouais. À moins que comme tous les autres, il se relève soudainement et ne soit finalement pas mort, mais j’y crois pas trop. Il serait parti à ma recherche, n’est-ce pas ?

« Comment est-ce que tu gères ça ? » Je lève mon cocktail avec un sourire conspirateur. « Je bois. Beaucoup. » Bon, c’était une blague, mais pas trop à la fois. Si l’alcool rendait la gestion du flux beaucoup plus facile à apprivoiser – ce qui était étrange au demeurant, mais certainement parce que je lâchais du lest et que ma concentration s’étiolait au fur et à mesure des gorgées –, ce n'était pas non plus une solution à tous ses problèmes. « Et j’essaye de m’entourer de gens qui sont pas trop émotifs. Même si c’est un peu raté vu mon emploi au MII, mais les gosses n’y peuvent rien. Et c’est parfois utile de comprendre ce qu’ils ressentent, justement. » Je hausse les épaules, consciente que mon implication beaucoup trop intense au boulot ces derniers temps n’aide pas. « Nan, t’avais pas rêvé, mais ça, je sais toujours pas les contrôler, grimacé-je. »

Damian réalise alors les moments où j’ai utilisé mes dons face à lui. Regrette presque que je ne sois pas parvenue à le faire plus tôt. « Ça marche beaucoup mieux quand je peux toucher les gens, et j’avais pas trop de raison de coller mes mains sur Nade, avant qu’iel m’attrape pour me foutre une branlée. » Un partout. Mon bras grinçait encore un peu, j’ai pas un truc qui me régénère sous ma peau, moi. Je me marre toute seule. « Iel aurait pu croire que je tentais un truc bizarre, et là c’est pas que ta table qui aurait pris cher. »

L’idée du lac a l’air de le faire marrer – d’un autre côté, les gens se marrent souvent quand je leur explique l’idée mentale que je me fais d’eux. « Oui, j’abuse de toi, Damian, d’ailleurs, hésite pas à crier Armaggedon si ça devient trop hard pour toi. » Je lève les yeux au ciel à cette idée, l’imaginant gueuler ce mot au beau milieu du bar comme si j’étais en train de l’agresser. « Je crois que je suis juste un foutu psycho qui ressent plus grand-chose. — Ouais, bah c’était carrément reposant d’être avec un foutu psycho. Avant l’arc film d’horreur, évidemment. » Et même maintenant, ça l’était. Juste à se raconter des conneries autour d’un verre.

« Je sais déjà que les infirmières t’excitent, lui fais-je remarquer, en rapport avec l’infirmière du MII dont nous avons discuté un peu plus tôt. Moi j’comprends, elles sont douces et gentilles. Ça devrait coller, puisque t’aimes pas non plus les dominatrices ! » La comparaison avec le tofu manque de me faire étouffer, et je passe ma main sur mon front en reprenant mes esprits. « T’aimes pas grand-chose dans la vie, dis. C’est peut-être pour ça, l’histoire du lac, en fait, le taquiné-je. » Moi le tofu, ça me va. J’suis jamais bien difficile – sur aucun des niveaux, apparemment.

« Les dernières fois, tu parles de l’épisode morsures et post-it ? » Je claque de la langue. « Je parlais évidemment des scènes de carnage ! J’suis pas un vampire, tu risques pas grand-chose avec une ou deux morsure de ma part. » Je hausse les épaules, réalise que j’ai encore terminé mon verre, et que le monde tangue beaucoup trop pour que ce soit de bonne augure. Je crois que j’irai pas bosser demain matin. Euh, c’est même sûr. Je jette un coup d’œil à mon téléphone pour vérifier l’heure, remarque que Darla m’a encore répondu. Enfin, Leta, apparemment. « Bon, je crois qu’on a traumatisé ma mère, elle a laissé la place à ton ex-patronne pour ce soir. La prochaine réunion de famille va être rigolote. »

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Question pertinente qui le laissa songeur lui aussi. Il haussa les épaules en se disant qu'elle avait peut-être misé juste et à la fois parce que ça allait amener de nouvelles confidences :
« J'arrive juste pas à trouver quoi que ce soit de plus fort et stylé qu'un vampire. Sûrement parce que j'étais plus ou moins le public cible quand la série Buffy est arrivée sur le câble. »
Et qu'il avait lu du Anne Rice. Et qu'il se rappelait de Dracula avec Gary Oldman. « C'est aussi un truc d'émo d'ailleurs, les vampires nan ? »

Vampire d'abord, Grèce Antique ensuite. « Ben... mythologie quoi. Moi on m'dit Mythologie, j'pense à Zeus, Hercules et tout ça. » Mais pas à la mythologie Scandinave. Et heureusement qu'il avait son téléphone avec lui pour se renseigner sur la chose. « En deux mots Nid-truc ? » Par chance les nouvelles IA travaillaient dur pour les gens ivres et incultes comme lui. La complétion automatique l'aida bien et... « Un putain de Dragon ? » Soit. Il comprenait le côté plus impressionnant qu'un vampire maintenant. Son attitude passa d'ailleurs d'une certaine forme d'admiration à un petit ricanement. « J'peux t’appeler Khaleesi maintenant ? » Et plus les secondes passaient, plus il semblait évident qu'un nouvel horizon de blagues dégueulasses s'offrait à lui. « Quelque part, t'as fait un peu comme l'âne dans Shrek héhé. »

On a les références qu'on mérite.

Un peu de sérieux ou presque s'en suivi, puisqu'il était question de mutation. Une sorte de pause un peu plus mesurée au milieu du n'importe quoi de leur conversation. Quoique la réponse de l'originelle le laissa un peu sans voix, incapable de savoir s'il devait vraiment la prendre au mot avec son histoire de boisson ou à l'inverse considérer qu'elle blaguait.


« Nan mais sérieux ? »

En tout cas, l'idée de s'entourer de gens peu émotifs semblait effectivement de bon ton. L'institut... un peu moins.  

« Ces gosses ont de la chance de t'avoir. » À défaut d'avoir un cadre familial à la hauteur de leurs mutations... « Mais fais quand même gaffe à toi. » Parce qu'il n'avait pas oublié la raison pour laquelle elle s'était pointée chez lui, l'autre fois. Ce truc qui l'empêchait de dormir. Et vivre au milieu de tas d'émotions fortes n'allait probablement pas l'aider garde le plein contrôle sur son sommeil et sa propre Psychée de manière plus globale.

Du reste, son reproche concernant le timing n'en est pas vraiment un. Mais à l'air de vouloir s'expliquer malgré tout, sans doute aussi pour préciser que le contact aide. Et dans le cas du Big Guy, des contacts il y en avait eu. Ils devaient sans doute s'estimer heureux d'être restés en un seul morceau.


« N'empêche que le Big Guy qui dégueule le chat, ça reste une des diapos de ma vie qui restera longtemps gravée dans ma tête. »

La capture de l'animal et son lavage en revanche avaient été un peu moins fun le lendemain. M'enfin bon... il se contentait de peu. Et autant en rire.
Rire, c'est d'ailleurs ce qu'il fit aussi quand elle l'incita à gueuler Armageddon en cas de besoin. Une sorte de nouveaux défis, d'après lui. Il avisa les alentours, mais sembla un peu déçu.


« Dans la galerie d'art, ça aurait été beaucoup plus drôle, je crois... »

Un sourcil arqué, il accueillit l'idée que même le côté psycho suffisait à ce qu'elle se sente reposée. Une petite victoire, à bien y réfléchir. Alors le lac de métal en fusion, ça lui convenait plutôt, au bout du compte.

« J'avoue que je me serais bien passé du côté film d'horreur. C'était... pas agréable du tout. »

Le retour de l'euphémisme. La simple idée l'amena à venir se frotter l'avant-bras avec de nouveau une certaine insistance. Le souvenir était cuisant. Et encore. Il était sous morphine au moment des faits, la douleur avait été plutôt amoindrie.

« J'ai pas dit qu'elles m'excitaient. J'ai demandé si elle était hot ou pas, pas si elle était gentille et douce. Je suis beaucoup plus superficiel que tu ne l'imagines. »

Un nouveau petit rire lui échappa quand elle en rajouta une petite couche. Bon soit. Elle n'était pas si éloignée que ça de la réalité. Il n'aimait pas grand-chose. Ou plus... beaucoup de choses le laissaient indifférent. Il faut dire qu'il est plutôt difficile d'être transcendé par des moments simples quand on vit une existence aussi animée que la sienne. Ses dernières semaines en étaient la preuve.

« T'en déduis ça parce que j'trouve que le tofu c'est dégueulasse ? Y a des tas de trucs que j'aime bien dans la vie Alice. Des tas de trucs. »

Qu'il ne comptait pas chercher un établir ici. La liste serait rapidement exhaustive. Et courte, donc.

« T'es immortelle, y a une histoire de cercueil, ton père est un vampire. Je pourrais effectivement me poser des questions sur toi également j'te dirais. Mais oui en soi ça me semble plus logique les scènes de carnage que la morsure ouais.... » Il plissa les yeux « Enfin de "carnage"... crois-moi que chopper un Jared c'est le côté le plus fun du boulot. C'est le genre de client pour lequel ça m'fait presque plaisir de me déplacer. » Qu'il se marre avant que son regard se perde vers des horizons moins sympas du job, justement. Heureusement qu'elle le ramène sur terre en parlant de Darla, et de Leta.

« Ouais, j'imagine que la nouvelle l'a secouée un peu plus que prévu. C'est sûrement parce qu'elle a une haute opinion de moi et qu'elle a tourné de l’œil devant tant d'émotions positives. »

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Damian qui regarde Buffy me laisse songeuse. Toujours pas sûre que c’était pour la qualité du scénario que pour les attributs appétissants de sa star féminine. Enfin perso, je les trouvais tous physiquement chatoyants dans cette série. « Punaise, deux cent piges pour réaliser que je suis une emo-girl qui se cache. Merci pour cette séance de psy, Damian, c’est franchement instructif. »  

« Un putain de dragon ? » J’éclate de rire devant sa tronche. « Alors, c’est plus fort et stylé qu’un vampire ou pas ? » Enfin c’était vachement plus difficile à contrôler – je peux encore me rappeler du bruit de chacun de ses os en train de se briser lors d’une métamorphose. Un brin de tristesse se faufile malgré tout dans les failles lézardées de mon armure, parce que songer à lui me donne toujours le goût des cendres. Une autre histoire inachevée, collectionnée parmi toutes les autres. « J'peux t’appeler Khaleesi maintenant ? — Mère des dragons, briseuse de chaîne, l’Imbrûlée et tout le bordel. Si tu cites mon nom, autant le faire correctement. » Je reste un instant silencieuse. « Tu crois qu’il se passerait quoi si je mourrais dans un incendie ? Ma peau se reconstruirait petit à petit ? » Non, promis, je ne vais pas foutre le feu au bar pour vérifier. Et puis, je ne suis pas exempte de douleur. Pas sûre d’avoir très envie de passer par la case « mes yeux fondent tellement il fait chaud ».

« Quelque part, t'as fait un peu comme l'âne dans Shrek héhé. — Ouais sauf qu’on a pas eu de bébés drânes… » Un autre regret imputé par ce corps brisé, incapable de trouver la mort mais pas plus en mesure de donner la vie. J’avais parfois l’alcool un peu triste, en y réfléchissant bien.

« Ces gosses ont de la chance de t'avoir. — J’sais pas mais ils ont pas beaucoup de choix, alors j’imagine que c’est déjà pas trop mal. » On ne se plaint pas quand les options sont limitées. Encore que les enfants et les adolescents, trouvent toujours le moyen d’être ingrats (comme beaucoup d’adultes, juste ils parviennent à le faire de manière plus polie).

« J'ai demandé si elle était hot ou pas, pas si elle était gentille et douce. Je suis beaucoup plus superficiel que tu ne l'imagines. — Ah, alors c’était mon cœur qui parlait. Encore que j’ai jamais été avec quelqu’un de doux, même s’il y a un entre-deux entre mes relations et le RP avec un tueur de masse. » Froncement de nez à ce souvenir, qui me file encore la chair de poule. Ma seconde mort aurait pu être beaucoup plus chelou qu’escomptée, en fin de compte. « Y a des tas de trucs que j'aime bien dans la vie Alice. Des tas de trucs. » Je fais un signe de tête vers nos verres vide, finis par acquiescer. « Ouais, OK, t’aimes une bonne gamme d’alcool, ça compte, le taquiné-je. » D’un autre côté, tout le monde ne pouvait être s’émouvoir comme moi des battements d’ailes d’un papillon. Encore heureux, d’ailleurs.

« T'es immortelle, y a une histoire de cercueil, ton père est un vampire. » Je touche mes dents, comme par réflexe, de peur qu’elles s’allongent. Mais non, tout est normal dans ma bouche. « Enfin, de « carnage… » — Oui ben désolée, j’ai pas trop le même quotidien que toi ! Moi je me mets derrière mon ordinateur et j’écris des scènes d’action, je les vis pas. D’un autre côté, ça va rendre mes prochains romans beaucoup plus profonds, avec tout ça. » Les carnages, je les avais laissés loin derrière moi, à l’époque des Nightbringers. Je suis pas une mercenaire, pas une guerrière, rien qu’une âme qui ne veut pas quitter cette Terre.

« C'est sûrement parce qu'elle a une haute opinion de moi et qu'elle a tourné de l’œil devant tant d'émotions positives. — Oui, ça doit être ça. On va avoir beaucoup de choses à se raconter la prochaine fois qu’on se voit. » Et très certainement que je regretterai mes SMS dès demain matin. Mais pas ce soir. On ne regrette pas grand-chose sous l’empire de l’alcool. « Ton plus grand secret ? enchaîné-je finalement, curieuse. »

ft. @Damian O'Malley
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