famous last words

La panique est un lourd poids au creux de son ventre et une chose dont Keith ne se débarrasse pas. Il désire bouger, fuir et aller loin avec Clemente. L’enfermer loin du monde et le garder en sécurité loin de tout ce qui peut le blesser, lui faire mal, le déranger. Il aimerait le garder contre lui et servir de bouclier, déteste les autres pour être envahis d’émois et de maux, pour partager avec son partenaire ce qu’ils ressentent constamment sans demander l’autorisation. Mais face à cela, face à la réalité qu’est la vie de Clemente, il ne peut rien faire. Le détective ne peut que tenir ses doigts, que l’observer dans les yeux et attendre un signe, n’importe quoi, pour l'entraîner loin d’ici et le protéger de son mieux. Il ne peut que rester à ses côtés et attendre.
Il pince ses lèvres avec un certain agacement, Keith, à la mention de son autrice préférée et de ses choix littéraires. Il ne dit rien, pourtant. Aucun commentaire, aucune plainte. Plutôt, l’homme cède autrement :
- Je te lirais tout ce que tu désires, Clemente. qu’importe si son oeil ne veut plus rien savoir, qu’importe s’il possède lui-même des difficultés. Keith accepte certaines souffrances pour apaiser son compagnon, pour lui offrir un peu de douceur, de tendresse. Il aimerait être apte à plus ; il aimerait ne pas être si bloqué dans sa manière de s’exprimer et de démontrer sa présence.
Clemente pleure encore.
- Yeobo…, qu’il commente, critique presque, on pourrait croire. Il y a un soupir qui vient avec les mots, le froncement accentué de ses sourcils. Keith n’aime pas le voir ainsi. Qui aime voir les autres pleurer, de toute manière ? Keith n’a rien de spécial. Il ne changera pas le monde.
Du bout de ses doigts, il chasse quelques larmes et hoche de la tête, soulagé, quand Clemente annonce enfin partir. Keith aimerait pouvoir changer le monde pour lui, lui offrir la possibilité de rester ici aussi longtemps qu’il le désire mais il ne possède pas ce don là.
- Tout ce que tu veux, qu’il répond avant de l’aider à se redresser. Son bras passe autour de la taille de Clemente ; une armure, un poids d’appui, une protection. Il voudrait marcher plus rapidement, quitter le lieu maudit qui a ainsi attaquée son partenaire mais Keith suit son rythme. Quelque part, il sent que Clemente fait un certain deuil. Prends ton temps Les paroles dites après l’avoir tant pressé. Alors que Keith ne désire que rentrer et le protéger. Mais il peut ralentir, oui, juste un peu. Il suffit simplement de refermer son bras un peu plus fort contre Clemente et de mieux le protéger.